• il y a 10 mois
Trois femmes accusent Gérard Miller d'agressions sexuelles et d'un viol, notamment lors de séances d'hypnose dont certaines très anciennes, dans une enquête publiée mercredi sur le site du magazine Elle, le psychanalyste et réalisateur affirmant pour sa part avoir "la conviction de n'avoir contraint personne".
Gérard Miller, qui ne dément pas avoir eu des relations avec ces femmes, conteste leurs accusations. "Si quelque chose leur a déplu lorsqu'elles étaient avec moi, je n'ai aucune hésitation à l'affirmer: rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait qu'elles voulaient mettre un terme à la situation, car sinon à l'instant même j'y aurais mis un terme", assure-t-il dans une lettre publiée sur X.

Il déclare également n'avoir jamais pratiqué l'hypnose à son cabinet ou à son domicile, mais toujours en public. Selon lui, ce qui advenait dans un cadre privé relevait de "tests élémentaires" et "celui ou celle qui acceptait de s'y livrer n'était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens".

"Avec toutes les femmes, j'ai la conviction de n'avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus, et ce tout particulièrement quand je m'engageais sur le chemin de la séduction", soutient-il dans sa lettre.

Il avait anticipé la publication de cet article, en indiquant sur X vendredi avoir été informé par les deux auteures de la publication d'un article le "mettant gravement en cause". Une interview du cinéaste Benoît Jacquot menée en 2011 par Gérard Miller pour les besoins d'un documentaire est remontée à la surface récemment.

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Transcription
00:00 Le psychanalyste Gérard Miller se fait connaître du grand public en tenant diverses chroniques médiatiques.
00:05 Je reste convaincu que Mélenchon peut devenir Premier ministre.
00:10 Mais aujourd'hui, une enquête du magazine Elle vient de paraître
00:12 dans laquelle le soutien de Jean-Luc Mélenchon est mis en cause.
00:15 Si l'homme dément les accusations, plusieurs femmes souvent rencontrées lors de tournages
00:19 l'accusent d'agressions sexuelles et de viols lors de séances d'hypnose.
00:23 Il touchait mes seins sous mon pull. J'ai senti aussi sa main passer sur mon sexe.
00:27 Alors que se passe-t-il ? On fait le point ce soir dans TPMP.
00:31 - Anthony Ruiz, merci Anthony. Alors raconte-nous ce qui s'est passé parce que c'est incroyable.
00:37 - Il se passe qu'il y a trois femmes qui ont donné une interview dans le magazine Elle.
00:39 - Il paraît qu'elle est en froid avec Mélenchon, petite info. Donc c'est plus votre ami.
00:44 - Non mais ça n'a jamais été mon ami. - Ça ne l'est plus s'il l'était.
00:46 Oui, alors Anthony, vas-y.
00:48 - Trois femmes ont donné une interview dans le magazine Elle et elles racontent en fait
00:51 à peu près toute la même chose, c'est la même méthode opératoire je dirais.
00:55 C'est qu'elles ont fait des séances d'hypnose avec lui et il y en a une qui l'accuse de viol
01:03 et deux autres d'agression sexuelle. Elles racontent complètement les faits.
01:07 Il y a une agression qui a eu lieu en 90, un viol en 93 et un autre en 2004.
01:11 - C'est incroyable cette histoire, Gilles.
01:12 - Oui parce qu'en fait il y a une absence totale de consentement sous hypnose.
01:16 D'ailleurs il le décrit dans des ouvrages. Vous êtes dans un état second
01:19 et donc il aurait profité, selon des témoins, il faut préjuger qu'il nie formellement les femmes.
01:23 - Alors justement on va le dire après parce qu'il a réagi. Mais déjà on va rappeler les faits.
01:28 - Voilà donc il y a une ancienne journaliste qui parle d'attouchement.
01:31 - Muriel Cousin.
01:32 - Une actrice...
01:32 - Muriel Cousin, oui vous pouvez le citer, c'est Muriel Cousin.
01:34 - Oui très bien. Une actrice, Anna Mouglalis, qui avait 19 ans à l'époque
01:38 et qui raconte des scènes où effectivement elle aurait été sous emprise.
01:41 Et une autre jeune femme qui explique qu'à 19 ans elle a été hypnotisée,
01:46 mentalement immobilisée, donc ne pouvant pas réagir et selon elle violée.
01:52 Voilà les témoignages.
01:53 - Il y a la baby-sitter aussi qui raconte qu'un jour il l'a ramenée chez elle et dans la voiture...
01:56 - Bah racontez-nous parce qu'on ne sait pas en époque.
01:58 - Non mais il y a plusieurs femmes en fait qui parlent aujourd'hui.
01:59 Donc clairement c'est ça, c'est toujours le même mode opératoire.
02:02 - Alors il y a plusieurs femmes. Donc il y a un premier témoignage,
02:04 l'une des accusatrices est donc la journaliste et autrice Muriel Cousin.
02:07 Les faits se seraient déroulés en 90 alors qu'elle avait 23 ans et Gérard Minnair en avait 42.
02:12 Elle avait accepté d'être son cobaye pour un article sur une séance d'hypnose.
02:17 Alors qu'elle était sous hypnose, Muriel Cousin, elle aurait vu le psychanalyste
02:21 donc passer sa main sur son sexe, par-dessus son pantalon.
02:25 Traumatisée, elle n'aurait pas osé porter plainte.
02:28 Donc il y a ce premier témoignage.
02:29 Deuxième témoignage, une deuxième femme raconte une agression qui aurait eu lieu en 2004.
02:34 2004, elle raconte avoir rencontré le psychanalyste sur le plateau
02:37 dont on a tout essayé avec Laurent Enriquez qui était le patron,
02:40 on a tout essayé alors qu'elle avait 19 ans.
02:43 L'émission de Laurent qui cartonnait, on a tout essayé.
02:46 Il lui aurait proposé de le rejoindre chez lui avec une amie
02:49 à la fin de l'émission pour prendre un verre.
02:52 Il leur aurait proposé de faire un jeu qu'il faisait avec ses patients, un jeu d'hypnose.
02:57 Ça rime, ils font un jeu d'hypnose avec Gérard Minnair.
02:59 Puis il aurait passé sa main progressivement et jusqu'à sa poitrine sur le corps de la jeune fille
03:04 avant de l'emmener sur son lit pour l'embrasser.
03:07 Sa copine a réussi à s'enfuir mais elle est restée tétanisée.
03:12 C'est ce qu'elle raconte.
03:13 Troisième témoignage, une ex-baby-sitter du fils aîné du psychanalyste raconte
03:19 également avoir été victime d'une agression sexuelle en 1993.
03:22 Il lui aurait touché les seins et aurait tenté de l'embrasser
03:24 en la raccompagnant chez elle en voiture.
03:26 D'autres choses ont été révélées, notamment son comportement sur les tournages.
03:31 Gérard Minnair aurait également tenté des approches avec des jeunes femmes
03:34 lors des tournages de films.
03:36 Des comédiennes racontent qu'il leur proposait des séances d'hypnose individuelles.
03:40 L'une d'elles, Anna Mouglaglis, raconte même qu'il l'aurait menacée
03:44 de donner ses répliques à une autre si elle ne participait pas à ses séances.
03:48 Et donc forcément, Gérard Minnair a réagi.
03:53 Gérard Minnair est psychanalyste, bien entendu,
03:55 il a été aussi chroniqueur pour Michel Drucker et Laurent Ruquet.
03:58 C'était un proche de Jean-Luc Mélenchon, maintenant il ne paraît plus,
04:00 donc ce n'est plus votre ami.
04:02 Contacté par les journalistes de Elle, le psychanalyste a publié un premier poste sur X.
04:07 Deux journalistes du magazine Elle m'informent, sans me donner de précision,
04:10 qu'elles vont publier un article me mettant gravement en cause.
04:13 Dès que j'aurai connaissance de l'article, je réagirai dans les meilleurs délais.
04:16 Ici même.
04:17 Il a également indiqué n'avoir jamais abusé sexuellement quiconque et en aucune circonstance.
04:23 Récemment, le psychanalyste a dû justifier sur certaines réactions qu'il avait eues
04:26 lors d'une interview du cinéaste Benoît Jacot,
04:29 ce dernier évoquait ses relations avec de très jeunes actrices.
04:31 Regarde.
04:32 En commençant à vivre avec Judith Godrech alors qu'elle était encore mineure,
04:37 c'était clairement une transgression pour vous ?
04:40 Oui, c'est forcément une transgression parce que je ne sais plus,
04:43 ne serait-ce qu'au regard de la loi telle qu'elle se dit,
04:50 on n'a pas le droit en principe, je crois.
04:53 Donc une fille comme elle, comme cette Judith, qui avait en effet 15 ans,
04:59 en principe, j'avais pas les moins 40, j'avais pas le droit.
05:01 Je crois pas.
05:02 Mais ça alors, elle n'avait rien à foutre et même elle, ça l'excitait beaucoup, je dirais.
05:06 Alors on va regarder les justificatifs de Gérard Miller qui habite à Londres, non ?
05:10 Oui, alors, je peux revenir sur l'interview qu'on vient de voir juste une seconde ?
05:14 Parce qu'on voit…
05:16 Non mais en fait, les plaignantes, les jeunes femmes,
05:19 ont vu cette interview qui date de 2011 ressortir.
05:22 Et dans cette interview où effectivement le réalisateur Benoît Jacot
05:26 parle de sa relation avec Judith Godrech, très jeune à l'époque,
05:30 Gérard Miller ne rétorque pas d'une manière formelle, violente et hontée,
05:36 il fait preuve de complaisance, si je puis dire.
05:39 Et quand les jeunes femmes ou les femmes aujourd'hui ont vu ça,
05:42 tout ce passé dont vous venez de parler, Cyril, a resurgi en elles.
05:46 C'est pour ça qu'elles se manifestent aujourd'hui après les faits.
05:50 Alors regardez, ça a justification après, il y a une info qui tourne sur Gérard Miller
05:54 qu'on va prendre avec des pincettes que je vous donnerai dans un instant, regardez.
05:57 Au moment où ce film est tourné, je suis d'accord avec vous sur le fait que
06:02 c'est un interdit, on n'a pas le même concept peut-être de la transgression, mais peu importe.
06:06 C'est tout à fait important de comprendre qu'il y a eu quand même
06:09 une dimension d'aveuglement collectif à ce moment-là.
06:13 Et quand ce film, pourquoi je ne peux évidemment pas imaginer le même film,
06:16 parce qu'aujourd'hui nous ne sommes plus dans cet aveuglement collectif.
06:19 Donc il faut bien mesurer effectivement ce qui a changé,
06:22 sinon on oublie qu'est-ce qui a été révolutionnaire dans "Me Too".
06:26 – Alors, Gérard Miller, et on va évoquer sa réponse,
06:32 après je vous donnerai une info qui tombe à prendre avec des pincettes, bien entendu,
06:35 mais qui tournerait dans le métier.
06:37 Gérard Miller, donc, n'y l'est fait, il déclare dans un communiqué transmis à BFMTV,
06:41 "Il n'y a jamais eu quoi que ce soit qu'on puisse qualifier d'agression sexuelle,
06:44 ou pire, de viol.
06:45 En ce qui me concerne, précisément, les femmes qui me mettent en cause,
06:48 si quelque chose leur a déplu lorsqu'elles étaient avec moi,
06:50 je n'ai aucune hésitation à l'affirmer.
06:52 Rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait qu'elles voulaient mettre un terme à la situation,
06:55 car sinon, à l'instant même, j'y aurais mis un terme."
06:58 Cependant, il qualifie toutefois ces relations de "rapport inégalitaire".
07:01 "Je sais que depuis le début du mouvement #MeToo, des paroles essentielles ont émergé
07:05 qui remettent en cause la façon dont les rapports hommes-femmes sont constitués dans notre société,
07:08 sur la base d'une incontestable domination masculine.
07:11 Selon lui, ces femmes n'étaient pas sous hypnose.
07:13 Celui ou celle qui acceptait de s'y livrer n'était absolument pas hypnotisé.
07:16 Il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens,
07:19 réfléchissant et parlant normalement.
07:21 Cependant, il reconnaît qu'elles n'ont peut-être pas pu exprimer clairement leur refus,
07:24 sans être hypnotisées, tout en restant parfaitement conscient.
07:27 Il y a en effet des situations où celle qui ne manifeste d'aucune manière son refus,
07:30 qui répond même oui aux questions qu'on lui pose, pour s'assurer de son acquiescement,
07:34 se sent dans l'impossibilité d'exprimer librement un désir
07:36 qui contreviendrait à celui de l'autre.
07:39 Gilles, une réaction là-dessus ?
07:40 C'est assez ambigu quand même.

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