Les éboueurs en grève dans le secteur de Perpignan, ils demandent une revalorisation salariale
Des éboueurs se mettent en grève sur le secteur de Perpignan ce jeudi. Ils demandent une revalorisation salariale, et une meilleure considération.
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00:00 - L'invité du 6/9.
00:03 - Vos poubelles ne seront peut-être pas ramassées aujourd'hui si vous habitez à Perpignan, à Bonpass ou à Cabestany.
00:09 Des éboueurs qui gèrent le secteur sont appelés à la grève à partir d'aujourd'hui, une grève illimitée.
00:14 Pour en parler, Mélanie Juvet, votre invitée, c'est le secrétaire général de la CGT Territorio à Perpignan.
00:19 - Bonjour Guilhem Volato. - Bonjour.
00:22 - Alors vous portez la revendication des éboueurs puisque c'est la CGT qui a déposé un préavis de grève illimitée.
00:28 C'est rare ici dans les PO que les éboueurs se mobilisent. Est-ce qu'ils profitent un petit peu du contexte social ?
00:33 Manif des agriculteurs, des buralistes, des enseignants ?
00:37 - Alors oui, il y a l'idée de cette fenêtre-là, mais il y a aussi surtout que ça fait longtemps que les éboueurs se sentent méprisés
00:47 et ils ont leurs propres revendications et ils voulaient se faire entendre.
00:55 - Et ils ont profité justement de ce moment pour déposer un préavis de grève.
00:59 Concrètement, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui dans le secteur de Perpignan, Cabestany, Bonpass ?
01:05 Pas de ramassage des ordures ménagères, c'est ça ?
01:08 - Concrètement, le CTM, le centre technique municipal, est bloqué pour tout ce qui est camions de ramassage,
01:16 des déchets et des collègues de déchets.
01:19 - Donc pas du tout de poubelles ramassées à Perpignan, Bonpass et Cabestany.
01:23 - Exactement. Alors où on se parle, c'est exactement ça.
01:27 Il va y avoir une assemblée générale qui va décider de la suite du mouvement,
01:32 parce que ce sont les grévistes qui vont décider de la suite du mouvement,
01:35 et puis on verra si la direction veut bien nous parler.
01:39 - Alors justement, les revendications sur le tract, les éboueurs écrivent "le mépris ça suffit".
01:46 Qu'est-ce qui se passe ? On sait que les éboueurs avaient été ablodis pendant la crise sanitaire pour leur mobilisation.
01:51 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas ? Ils se sentent méprisés ?
01:54 - Oui, c'est-à-dire que pendant le Covid, les éboueurs ont été applaudis,
02:00 mais il n'y a pas eu de primes de sécure des poubelles, et puis ça s'est arrêté aux applaudissements.
02:08 - Un sécure des poubelles, c'est-à-dire une revalorisation salariale,
02:11 comme on a fait pour le sécure de la santé, pour les professionnels de la santé.
02:14 - Exactement. Et donc du coup, les éboueurs ont décidé, mais pas que sur ces revendications-là,
02:23 parce qu'il y a toute une autre série de revendications.
02:27 Il y a des revendications qui sont plus larges, et puis il y a des revendications qui sont par rapport au métier qu'ils pratiquent,
02:38 parce que c'est un travail invisible, on ne le voit que quand il n'est pas fait.
02:43 Et d'ailleurs, c'est pour ça que l'intérêt de la grève, c'est de montrer justement que ce travail,
02:48 il est certes invisible, mais il est nécessaire à la société, à la collectivité.
02:53 - Ça gagne combien, les éboueurs, aujourd'hui, en début de carrière ?
02:56 - En début de carrière, c'est le SMIC, tout simplement.
03:00 Et puis, après 15 ans, 17 ans de maison, on peut espérer arriver vers les 1800 euros.
03:07 La moyenne des salaires dans un CHPMM, c'est 2000 euros, mais c'est la moyenne des salaires nets,
03:15 puisqu'il y a certaines personnes qui émergent à plus de 4000 euros,
03:21 mais la majorité des personnes sont entre 1500 et 2000 euros.
03:26 - Vous dites PMM, juste un petit rappel, parce que justement, les agents de propreté sont rattachés à l'agglo de Perpignan,
03:35 et pas à la mairie de Perpignan.
03:37 - 8h moins 10 sur France 2, on parle de cette grève des éboueurs, avec votre invité, Mélanie.
03:41 Il s'agit du secrétaire général de la CGT Territorio à Perpignan.
03:46 - Au cœur des revendications, on l'a compris, c'est la rémunération qui pose problème.
03:50 Les agents, ils souhaitent notamment une prime pouvoir d'achat. Qu'est-ce que c'est, concrètement ?
03:55 - C'est une prime qui a été octroyée par Emmanuel Macron pour la fonction publique d'État et la fonction publique hospitalière.
04:04 Pour la fonction publique territoriale, c'est-à-dire toutes les collectivités, c'est laissé à l'appréciation des collectivités.
04:10 - Donc de l'agglo. - Donc de l'agglo. L'agglo peut le faire, mais ne veut pas le faire.
04:16 - Et pourquoi ? Vous avez une explication ? - Ils disent qu'ils n'ont pas d'argent.
04:19 Après, l'argent, c'est des choix politiques. Il y a eu comme choix politique dernièrement, par exemple, le flocage des camions.
04:26 Ça a coûté très cher. Ils ont refloqué tous les camions.
04:29 - On dit qu'on floque les camions, mais en revanche, on ne donne pas de prime justement pour ces personnes-là, pour les agents de propreté.
04:35 - Exactement. Donc c'est pour vous donner un exemple concret.
04:39 Donc il y a beaucoup de sous qui partent dans la communication et c'est beaucoup moins le cas pour les salaires.
04:48 - Il n'y a pas de tickets resto aussi, notamment ? - Non plus. Il y a des tickets resto pour la mairie, mais pas pour PMM.
04:53 C'est une des revendications qui permet d'être unifiante par rapport aux autres personnels de PMM, de la collectivité.
05:03 L'idée, c'est aussi de dire aux autres agents, il n'y a pas que les éboueurs, ils sont là pour leurs propres revendications,
05:13 mais ils pensent aussi aux autres agents et ça fait partie des revendications qu'ils ont.
05:19 - Alors un autre détail, là c'est très technique, les éboueurs justement, ils pointent la collecte des emballages, la poubelle jaune,
05:27 qui est faite deux fois par semaine et ça aussi c'est un problème.
05:31 - C'est une fois toutes les deux semaines ? - Une fois toutes les deux semaines.
05:34 - Et en effet c'est un problème. - Et justement, c'est pas assez.
05:36 - C'est justement pas assez. Il y a énormément de déchets qui se retrouvent hors des conteneurs jaunes.
05:44 - Donc dans la rue, concrètement ?
05:46 - Les jours de vent, ça traîne partout.
05:50 - Tous les secteurs de l'agglo de Perpignan sont concernés par ce problème ?
05:53 - Oui, tous les secteurs et puis le secteur urbain encore plus.
05:57 Et cette question-là, on ne peut pas dire d'un côté aux usagers,
06:03 "Trier, c'est facile de trier, il suffit d'y penser."
06:08 Et puis de l'autre côté, ne pas mettre les moyens en face, les moyens humains et les moyens en termes de camions.
06:16 - Et laisser les éboueurs justement ramasser eux-mêmes les déchets par terre.
06:20 - Exactement.
06:21 - Est-ce que l'état d'esprit actuellement des équipes grévistes et on va dire combattives,
06:26 est-ce qu'ils s'apprêtent à faire grève longtemps ?
06:29 Est-ce qu'on pourrait voir des annoncements d'ordures comme à Toulouse, comme à Marseille ?
06:33 - Alors ça, ce sera à eux de décider. On va avoir normalement une assemblée générale vers 10h.
06:39 Ils vont décider de la suite du mouvement.
06:41 - Voir si d'autres agents que ce Perpignan entrent dans le mouvement.
06:44 - Exactement. Et puis aussi, ça va dépendre des réponses de l'exécutif, de la collectivité, des directions.
06:54 De voir qu'est-ce qu'ils veulent. Est-ce qu'ils veulent un conflit long et dur ?
06:59 - La dernière avant-hier, il y a des directeurs qui sont venus pour discuter avec le personnel.
07:07 C'est grâce à eux qu'il y a autant de grévistes aujourd'hui.
07:11 Donc c'est pas en menaçant le personnel, c'est pas en le méprisant qu'on arrivera à régler le problème.
07:20 - Merci beaucoup Guilhem Volato. Vous représentez donc ces agents en grève.
07:24 Vous êtes secrétaire général CGT Territorial. On a bien compris leurs revendications.
07:28 La prime notamment et les tickets restaurants. Merci, bonne journée.
07:31 - Bonne journée à vous.