• il y a 10 mois
Au cinquième jour de la mobilisation des agriculteurs en Occitanie, les producteurs et éleveurs des Pyrénées-Orientales bloquent la circulation ce lundi matin à Perpignan, Pollestres et Thuir. Ils se retrouvent ensuite au péage de Perpignan-Sud.

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Transcription
00:00 France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9
00:03 Il est 7h46 avec notre invité, on va parler de cette pagaille en vue sur les routes ce matin
00:10 dans les Pyrénées-Orientales, la mobilisation des agriculteurs.
00:12 Des agriculteurs qui sont mobilisés depuis jeudi, depuis 4 jours maintenant près de Toulouse.
00:17 Ils bloquent la 64.
00:18 Le mouvement s'étend aujourd'hui en pays catalan dans les Pyrénées-Orientales
00:22 et pour en parler, le président des jeunes agriculteurs est votre invité, Suzanne Chaudjahi.
00:27 Bonjour Pierre Hilary.
00:28 Bonjour.
00:29 La coopération Escargot est prévue à partir de 9h à Perpignan au parc des Expos
00:33 mais aussi au départ du stade de Tuire et à Poyestre à l'air de covoiturage.
00:38 Ensuite, vous allez tous vous retrouver au péage sud de Perpignan.
00:42 Est-ce que vous prévoyez de bloquer l'autoroute A9 ?
00:44 Je ne sais pas.
00:47 Je ne peux pas vous assurer quoi que ce soit puisqu'on n'est pas co-signataires de cette mobilisation.
00:54 Les syndicats ne maîtrisent pas la mobilisation de ce matin ?
00:56 Exactement.
00:57 Il y a un ras-le-bol général.
00:58 Je pense que beaucoup de responsables syndicaux ne sont plus écoutés.
01:02 Nous, nous travaillons évidemment avec les services de l'État et plus localement, surtout
01:07 sur le sujet de l'eau qui inquiète tout le monde, qui nous inquiète sur l'année qui
01:13 arrive à grands pas et il ne pleut toujours pas.
01:15 Donc ça, c'est pour localement.
01:17 Forcément, ça travaille dans les têtes des agriculteurs.
01:20 Mais par contre, on ne va pas maîtriser l'ensemble des faits de certains agriculteurs qui pourraient
01:28 s'en aller parce qu'ils en auront ras-le-bol.
01:30 Aller jusqu'à bloquer l'autoroute, mais ce n'est pas notre volonté.
01:33 Nous, on a un mot d'ordre, c'est de ne pas y mettre une roue.
01:35 Mais clairement, il va y avoir des perturbations, c'est certain.
01:39 On a vu samedi soir le préfet d'Occitanie aller à la rencontre d'une délégation d'agriculteurs.
01:43 Il y a eu des ministres aussi ce week-end.
01:45 Le ministre de l'Agriculture dans le Cher, le ministre de l'Économie dans la Marne,
01:49 le Premier ministre était lui dans le Rhône.
01:52 Ce soir, Gabriel Attal va même recevoir les présidents de la FNSEA et de votre syndicat,
01:57 les jeunes agriculteurs.
01:58 Hier matin, la sous-préfète de Serres vous recevez.
02:01 Vous êtes entendu quand même ? Pourquoi est-ce que vous continuez de manifester ?
02:04 - Oui, entendu, on est entendu.
02:05 Je veux dire, on a des choses à dire.
02:06 Par contre, on a moins de choses à nous annoncer.
02:08 Donc, ce qu'on attend, nous, c'est...
02:11 Je reprendrai les mots du président national des GIA.
02:13 À l'agriculture, on y fait...
02:16 On lui accorde beaucoup d'amour, toujours, dans les déclarations.
02:20 Par contre, maintenant, on veut des preuves.
02:21 On veut des preuves, on veut des faits, on veut des actes.
02:23 Parce que c'est ce qu'on réclame depuis plus d'un an.
02:26 On nous annonce tout un tas de plans qui sont là pour révolutionner
02:30 et pour amener l'agriculture vers la transition écologique,
02:33 le renouvellement des générations, la souveraineté, la sécurisation alimentaire.
02:38 Mais en fait, quand on se retrouve avec des filières
02:41 qui sont à 7 000 euros de revenus par an, divisé par 12 mois,
02:46 ça fait 600 balles par mois.
02:48 Qui accepterait de travailler 40-50 heures par semaine pour 600 euros par mois ?
02:53 - Alors, vous demandez des actes au gouvernement, mais sur quoi ?
02:56 Sur la concurrence étrangère ?
02:58 Sur les normes européennes ? Sur quoi exactement ?
02:59 - Je pense qu'on n'aurait pas assez de la matinée pour discuter de toutes les problématiques.
03:03 Tellement il y en a.
03:04 Il y en a qui sont plus locales, il y en a qui sont plus régionales.
03:06 Parce qu'il ne faut pas oublier que le mouvement, il est régional, voire national.
03:10 Et il va s'amplifier.
03:11 Parce que nous, on sent, ça fait des mois qu'on annonce à tout le monde
03:15 que ça ne va pas tenir.
03:17 On ne va pas réussir à tenir les gens
03:20 avec des conditions que l'on connaît actuellement,
03:23 de vie professionnelle qui sont inacceptables.
03:27 - Localement, vous évoquiez par exemple la question de l'eau,
03:30 le stockage de l'eau.
03:31 Vous n'en voyez toujours pas la couleur, ici dans les P.O ?
03:33 - À cause de la réglementation, on sait très bien que sous un an, deux ans,
03:38 il n'y aura rien qui sortira de terre.
03:40 C'est cinq à sept ans à minima.
03:43 Et ce n'est pas la faute que de l'État, soyons clairs.
03:46 C'est la faute de tout un tas de réglementations,
03:48 de tout un tas d'échelons qui doivent se prononcer sur ces projets
03:51 et qui en fait ne permettent pas à aller plus vite.
03:54 - Sur la rémunération des agriculteurs,
03:56 je croyais que la loi EGalim était faite pour ça,
03:59 justement pour assurer une rémunération correcte des agriculteurs.
04:02 Ce n'est pas le cas ? Elle n'est pas bonne cette loi ?
04:04 - Vous savez, quand vous avez des messages ministériels
04:05 qui disent qu'on va accentuer les contrôles sur la loi EGalim,
04:09 ça veut dire clairement qu'il n'y avait aucun contrôle.
04:12 Quand vous allez acheter votre kilo de poireau à l'heure actuelle
04:15 dans la grande distribution,
04:17 je pense qu'il y a tout juste un tiers du prix qui rentre dans le portefeuille.
04:22 - Donc c'est du vent cette loi ?
04:23 - C'est du vent puisqu'elle n'est pas appliquée.
04:25 Donc je pense qu'il y a même au niveau régional des agriculteurs
04:28 qui vont aller faire eux-mêmes respecter les lois EGalim.
04:31 - C'est-à-dire ?
04:32 - Ah ben vous savez, le contrôle d'une centrale d'achat,
04:34 il est vite fait avec des tracteurs.
04:36 - Il est 7h50 sur France Bleu Roussillon,
04:38 Suzanne Chaudrier, notre invité, Pierre Hilary,
04:40 président du syndicat des jeunes agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales.
04:43 - Alors depuis 4 ou 5 jours maintenant, ailleurs en Occitanie,
04:46 les agriculteurs qui bloquent les routes
04:48 réclament la venue du Premier ministre ou du Président de la République.
04:51 Vous en faites la demande, vous aussi ici dans les Pyrénées-Orientales ?
04:54 - Oui, on en fait la demande et ce n'est pas par égoïsme
04:58 en demandant qu'ils viennent dans les Pyrénées-Orientales.
05:00 On veut qu'ils viennent dans le sud de la France,
05:01 qu'ils viennent dans la région
05:03 et forcément rencontrer tous les responsables syndicaux
05:06 départementaux de la région Occitanie
05:08 parce qu'il est juste intenable de continuer comme ça.
05:12 On est les garants de cette collaboration avec l'État,
05:16 avec le conseil régional,
05:18 mais le problème c'est qu'on n'arrive plus à tenir nos troupes.
05:22 - Vous demandez Gabriel Attal ou Emmanuel Macron ?
05:24 - On demande Emmanuel Macron, on demande Gabriel Attal,
05:28 mais clairement si c'est pour descendre et faire un petit voyage au soleil,
05:32 ça ne nous intéresse pas.
05:33 Il va falloir arriver avec des bagages et des bagages lourds
05:35 parce que clairement on ne peut plus attendre des mesurettes.
05:40 Il nous faut du concret maintenant,
05:41 il faut qu'on nous mette sur la table des choses
05:44 qui nous feront avancer
05:45 et qui feront qu'on pourra aller vers cette sécurisation alimentaire,
05:49 qu'on est un intérêt public.
05:51 - Le deuxième syndicat agricole en France,
05:54 la coordination rurale, prévoit une nouvelle mobilisation jeudi.
05:57 Est-ce que les jeunes agriculteurs, votre syndicat,
06:00 y participeront aussi dans les PO ?
06:02 - Alors on a forcément des réunions qui vont arriver à grands pas.
06:06 Il y a déjà sept journées qui doivent s'écouler.
06:08 On a un rendez-vous à 10h à la Dédéphipe aux impôts.
06:11 C'est la direction départementale des impôts localement
06:14 avec qui on doit négocier aussi au niveau de la TFNB,
06:18 la taxe foncière non bâtie,
06:19 parce que clairement comment taxer des personnes
06:22 quand elles n'arrivent même plus à se rémunérer ?
06:25 Ce serait un peu moyen âgeux comme façon de faire.
06:28 - Donc là ce matin vous ne pouvez pas nous dire
06:30 si jeudi il y aura une nouvelle mobilisation ici dans les PO ?
06:33 - Je ne peux pas vous dire ce qui va se passer ce soir,
06:35 donc j'aurai du mal à vous dire ce qui va se passer dans les prochains jours.
06:38 - Et certains professionnels menacent aussi
06:39 de boycotter le salon de l'agriculture le mois prochain à Paris.
06:43 Est-ce que ça sera le cas de votre syndicat ?
06:45 - Non, parce qu'on a reçu un courrier de solidarité
06:49 de la part des organisateurs du salon.
06:51 Le salon est fait pour et avec les agriculteurs et le monde agricole.
06:56 Donc forcément on est heureux de voir leur soutien.
07:00 Boycotter je ne pense pas que c'est une bonne chose.
07:02 Par contre continuer à se mobiliser jusqu'au salon
07:06 et on espère de toute façon avoir des annonces entre temps
07:10 et s'il doit y avoir d'autres annonces lors du salon,
07:13 eh bien on y sera et de toute façon on sera toujours ouvert au dialogue.
07:16 Il n'y aura jamais de coupure entre nos élus et nous-mêmes
07:22 puisque c'est comme ça qu'on travaille depuis toujours
07:24 et il faut continuer dans ce sens.
07:26 - Merci Pierre Hilary, vous êtes le président du syndicat
07:28 des jeunes agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales,
07:30 je rappelle Opération Escargot ce matin à partir de 9h,
07:34 à Perpignan, à Poyestre et à Tuire.
07:36 Il y aura ensuite convergence vers l'autoroute A9.
07:39 On vous tiendra bien sûr au courant des perturbations
07:42 sur l'antenne de France Bleu Roussillon.
07:43 Merci Pierre Hilary et à bientôt.

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