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À l'appel unitaire des syndicats FSU, Sud Solidaire, CGT, CFDT, FO, UNSA, il y a des grèves et des manifestations partout en France dans l'Éducation Nationale. Une manifestation à Marseille est prévue pour 10h, départ des Réformés. ...

Vidéo publiée le : 01/02/2024 à 08:41:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/education/marseille/15829/greve-des-enseignants-on-n-a-plus-les-moyens-de-faire-ce-metier-exceptionnel-.html

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Transcription
00:00 - Bonjour Caroline Chevet. - Bonjour. - Bonjour et merci d'être avec nous pour évoquer ce mouvement de grève avec un ras-le-bol évidemment dans les métiers et l'éducation nationale.
00:07 C'est une grève qui est unitaire. Alors salaire, conditions de travail, il y a quoi qui va finalement ?
00:13 - Ce qui va c'est qu'on continue de faire un métier exceptionnel mais qu'on nous donne plus du tout les moyens de le faire correctement, de le faire avec ambition.
00:24 Et donc, ben non, ça va pas. Ça va pas du tout dans l'éducation nationale. C'est une vraie crise et c'est ça qu'on est venu dire aujourd'hui.
00:33 - On va commencer par les salaires. Ils sont pas forcément très attractifs donc du coup il y a une chute des vocations. Tout ça c'est un cercle qui est vicieux désormais.
00:42 - On est dans une situation vraiment cruciale maintenant pour les salaires des enseignants. Le ministre Attal et l'actuel Premier ministre refusent de rouvrir le dossier de la rémunération des enseignants.
00:55 Pour nous ce dossier n'est pas clos. Il y a urgence parce que les enseignants français ont décroché, leur pouvoir d'achat s'est effondré.
01:03 Et il y a urgence aussi parce que c'est de l'avenir de l'école qu'il s'agit aujourd'hui puisque les étudiants se détournent de nos métiers.
01:11 - Au niveau du statut social, avant les enseignants on avait une véritable place dans la société. Aujourd'hui c'est plus difficile ?
01:17 - Aujourd'hui c'est difficile effectivement mais parce que ce métier est mal reconnu, parce que les conditions de travail sont devenues aussi très difficiles.
01:26 Et c'est vrai qu'aujourd'hui les enseignants disent aussi qu'ils souffrent de manque de reconnaissance financière, salariale.
01:34 Mais aussi ils demandent qu'ils soient pris en compte leurs difficultés à faire leur métier et qu'on leur donne enfin les moyens de le faire correctement.
01:43 D'accueillir correctement tous les élèves, de les faire réussir, de les faire surmonter les obstacles qui sont sur leur route.
01:50 Et pour ça, ça demande vraiment des moyens.
01:52 - Quand on parle de bonnes conditions de travail, on parle évidemment des conditions d'accueil des élèves aussi. Tout ça c'est concomitant ?
01:57 - Le nombre d'élèves par classe aujourd'hui est ce qui est systématiquement mis en avant comme étant un facteur de dégradation des conditions de travail.
02:06 Mais aussi de dégradation des conditions dans lesquelles les élèves étudient.
02:10 Et parmi les facteurs aussi de difficultés, il y a aujourd'hui le fait que la politique d'inclusion scolaire, que nous défendons parce que nous pensons effectivement
02:20 que les élèves en situation de handicap ont leur place à l'école quand c'est possible.
02:25 Mais ça suppose des moyens conséquents qui ne nous sont pas donnés aujourd'hui et qui font qu'on a des enseignants, mais aussi des familles et des élèves en souffrance dans les classes.
02:34 - On a pourtant entendu le président de la République assurer que l'école c'était le socle. Vous y croyez pas vous ?
02:39 - On aimerait bien que ça le soit, mais ça suppose d'entendre les personnels,
02:45 d'arrêter avec des politiques qui sont mues par des considérations idéologiques ou politiciennes,
02:52 alors que nous avons vraiment besoin d'ouvrir un vrai débat sur le sens de l'école publique, sur son rôle et sur les moyens nécessaires pour qu'elle réussisse.
03:01 - Il y a quelques mois qu'a fait Gabriel Attal à l'éducation nationale, il n'était pas forcément un échec.
03:04 D'ailleurs on avait vu un peu des enseignants un peu divisés, qui ne savaient pas trop comment se comporter vis-à-vis du ministre.
03:10 Il y a tout acheté finalement de ce qui a été fait, ou aujourd'hui qu'est-ce que vous attendez qu'on continue peut-être ?
03:14 - Dans les salles des profs et dans les salles des maîtres, le ministre Attal ne faisait pas l'unanimité du tout.
03:21 Et globalement on a très vite compris que les mesures qu'il annonçait étaient des mesures qui non seulement ne sont pas de nature à aider le système éducatif à mieux fonctionner,
03:32 mais des mesures rétrogrades, qui renoncent à amener tous les élèves le plus loin possible,
03:39 qui renoncent à une école émancipatrice et qui s'efforcent de créer de la justice sociale.
03:44 Et globalement ces mesures, plus on les a examinées et plus elles ont été rejetées.
03:50 - Pourtant l'éducation c'est le premier budget de l'État, est-ce qu'on ne dépense pas trop justement ? Est-ce qu'on dépense mal ? Est-ce qu'on pourrait faire mieux ?
03:57 - Comment pourrait-on dépenser trop pour l'éducation, pour la jeunesse, pour l'avenir du pays, à un moment où la société est devenue complexe,
04:06 les élèves ont besoin de connaissances, ont besoin d'acquérir vraiment des savoirs et d'être capables de surmonter les difficultés auxquelles ils vont faire face.
04:16 Donc bien sûr que non, on ne dépense pas trop pour l'éducation et pour la jeunesse aujourd'hui.
04:21 - Est-ce que ça va être très suivi ce jeudi, a priori, après les échos que vous avez des écoles et du terrain ?
04:26 - Les premiers retours que l'on a sont bons, il est un peu tôt ce matin pour le dire, mais nous pensons que véritablement cette journée rencontre les attentes des personnels.
04:36 - Merci Caroline Chevet, puis nous on sera dans la manifestation pour aller voir s'il y a du monde ou pas. Merci et bonne journée !
04:40 - Bonne journée !

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