Crise agricole : les agriculteurs mobilisés dubitatifs après les annonces de Gabriel Attal
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00:00 On va peut-être aller prendre le pouls tout de suite sur le terrain depuis l'autoroute A6 à Chilimazarin,
00:05 où se trouve pour nous depuis hier Julien Sauvaget.
00:08 Julien, bonjour.
00:09 Vous avez suivi cette conférence de presse qui d'ailleurs se poursuit aux côtés de ces manifestants,
00:15 ces professionnels qui se sont installés donc sur l'autoroute au sud de Paris hier.
00:22 Déjà peut-être, donnez-nous le pouls de ce qui se dit, des réactions que vous avez pu entendre
00:27 pendant l'intervention du Premier ministre.
00:30 Alors écoutez, pour être clair, pour l'instant ils continuent d'écouter les ministres.
00:34 Vous voyez derrière moi, il y a la télévision qui est installée sur cette autoroute.
00:38 Ils sont encore tous autour en train d'écouter.
00:41 Et puis je peux vous dire que pendant tout le discours, ils n'ont pas tous été très attentifs.
00:45 Certains étaient encore en train de préparer le barbecue de ce substanté.
00:49 Parce qu'en fait là pour l'instant, tous les agriculteurs, au fur et à mesure des annonces,
00:53 ce que j'ai vu surtout comme première réaction, c'est d'être dubitatif.
00:57 Pour beaucoup, ils étaient encore là à me dire "oui, est-ce que c'est pas encore un effet de manche ?
01:01 Est-ce que c'est pas encore un effet d'annonce ? Est-ce qu'il va vraiment faire tout ça ?"
01:05 Et puis après, il y a eu quelques parties un peu plus techniques,
01:08 où là on a bien senti qu'il fallait qu'ils se concertent, qu'ils discutent entre eux
01:12 pour en discuter, pour voir si vraiment c'était ce qu'ils attendent.
01:15 Alors ce sera donc clairement l'objet de la discussion toute l'après-midi entre eux,
01:19 pour savoir du coup s'ils lèvent ou non le blocage.
01:22 Pour l'instant, c'est encore beaucoup trop tôt.
01:24 Et je vous dis pour l'instant, c'est d'abord des mous dubitatifs qui dominent ici.
01:28 - Julien, vous qui vivez maintenant aux côtés de ces agriculteurs, ça fait deux jours,
01:33 on vous a retrouvé avec plusieurs d'entre eux hier.
01:35 Les principales revendications portent sur leur niveau de vie.
01:40 On a besoin de pouvoir vivre de notre métier aujourd'hui.
01:44 - Ah oui, tout à fait. C'est véritablement que le travail paye.
01:49 Par exemple, pour la viande bovine, qu'elle soit payée au bon prix.
01:53 Hier, j'avais un éleveur qui m'expliquait qu'il produisait sa viande à 7 euros
01:57 et qu'il était payé 5 euros au kilo.
02:00 Alors évidemment, il lui manquait 1,50 euros précisément.
02:03 Donc véritablement, c'est bien sûr une des questions majeures.
02:07 Mais vous savez, chaque exploitant, suivant son activité,
02:11 suivant s'il est éleveur, s'il est céréalier,
02:14 suivant la taille de son entreprise, de son exploitation,
02:17 il faut avouer qu'il y a quand même aussi beaucoup de petites différences au niveau des attentes.
02:22 La simplification annoncée par Gabriel Attal est très attendue ici.
02:26 Beaucoup nous disent qu'en fait, ça leur prend tellement de temps,
02:29 cet administratif, ces normes, les comprendre, les appliquer,
02:32 que souvent, il y a beaucoup de choses qu'ils ne font pas ou qu'ils ne font plus
02:36 pour ne pas avoir cet administratif à faire.
02:40 Et puis, par contre, il y avait un éleveur qui, lui, me parlait, il me disait
02:43 "Moi, s'il y a une mesure qui me ferait rentrer chez moi,
02:45 si vraiment, ce serait les droits de succession.
02:47 Je voudrais que quand il y a un décès, que le fils puisse reprendre la ferme
02:51 sans avoir besoin de payer ses droits de succession,
02:53 alors que parfois, évidemment, il n'y a pas l'argent pour le faire.
02:56 Ça, ça lui tenait à cœur.
02:58 Quand il a entendu que Gabriel Attal parlait de ce sujet-là,
03:01 il était content, il a dit "Ah, c'est bien, ça au moins,
03:04 si ça peut avancer, c'est une bonne chose".
03:06 Donc vous voyez, il y a beaucoup de mesures, et là, c'est un petit peu le souci,
03:09 cet empilement de revendications, cet empilement de mesures annoncées par Gabriel Attal,
03:13 là, maintenant, il va falloir débriefer, il va falloir qu'ils en discutent,
03:15 qu'ils se mettent tous d'accord, parce qu'ils ont quand même tous chacun
03:18 des revendications qui leur tiennent plus à cœur que d'autres,
03:21 et pour voir donc si ce mouvement va s'arrêter aujourd'hui,
03:24 ou s'il va encore continuer.