ROUSSET
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00:00 [bruit de moteur]
00:15 C'est contre l'idèle, Christophe, vous le voyez derrière moi, sur ces images de Nordin,
00:19 Alisaïd, les agriculteurs, il y a une heure, ont installé des bottes de paille, du fumier,
00:25 mais aussi des palettes pour établir un mur, des colonnes de fumier pour barrer le passage de cette enseigne de la grande distribution.
00:35 Et je vais me tourner vers Jean-Luc Geoffray. Pourquoi cette action contre l'idèle ?
00:40 C'est contre l'idèle par rapport à tout ce qui vient de l'extérieur. Et puis ici, c'est en plein stratégique.
00:47 C'est vrai que c'est une idèle qui dessert tout le secteur province. Et donc voilà, on essaye de se faire entendre.
00:56 C'est un centre névralgique. Tout à l'heure, vous me disiez que vous ne vouliez pas en arriver jusque là.
01:01 Non, c'est dommage d'arriver dans des extrêmes. C'est dommage qu'on n'arrive pas à se faire entendre avant, avant d'en arriver là.
01:07 C'est vraiment dommage, parce qu'on aurait pu le faire différemment.
01:11 Les annonces n'ont pas été suffisantes ?
01:13 Non, non, c'est du saupoudrage. Chaque fois, c'est pareil. Il faut maintenir, maintenir la lutte pour arriver à un résultat.
01:21 C'est vraiment dommage, quoi. C'est vraiment dommage.
01:23 On entend votre colère et votre résignation d'une certaine manière. Alors ce matin, d'autres actions sont prévues.
01:29 Cinq autres blocages, cinq autres ronds-points tout autour du Rousset. Et c'est ce qu'on va vous faire vivre en direct avec Nordin.
01:35 La 51, toujours coupée à Aix-en-Provence, je vous le disais, avec une troisième nuit de mobilisation consécutive.
01:41 À Château-Renard, un cortège doit prendre le départ du mine. On y sera dans le journal de 8h avec Fabio Marletta.
01:49 Et puis à Fuvo, c'est sur un rond-point que se sont donnés rendez-vous des agriculteurs ce matin,
01:54 près d'un fast-food, mais aussi d'une enseigne de grande distribution, l'Olabaye.
01:58 Opération menée contre Lidl, opération symbolique mais pacifique, il faut le préciser.
02:04 Alors on a dû migrer avec Nordin à l'Issaïd, on est sur un rond-point qui bloque en fait en amont
02:09 l'accès à la plateforme logistique de Lidl, mais ça bloque aussi la circulation puisque ça empêche
02:16 les voitures d'aller à Gardanne, dans le sens Marseille-Gardanne. Et je vais me tourner vers Sidonie.
02:21 Alors vous avez une casquette, une double casquette intéressante puisque vous avez bossé dans la grande distribution.
02:26 Vous êtes reconvertie dans l'agriculture. Pourquoi cette opération contre Lidl, concrètement ?
02:31 Alors déjà parce que c'est la plateforme régionale, donc ça desserre toute la région.
02:36 Nous on est installé en maraîchage et en céréales bio. Enfin chez Lidl, le bio, il vient quasiment tout de l'étranger.
02:45 Donc voilà, nous on aimerait pouvoir vivre décemment de notre travail. On fait énormément d'heures,
02:51 on n'arrive pas à se sortir de salaire, on vit sur le salaire du conjoint.
02:56 Voilà, moi vivre des aides de la PAC, je ne me suis pas mise là-dedans pour vivre des aides.
03:01 J'aimerais qu'on vive décemment du fruit de notre travail.
03:05 Les produits bio à Lidl, vous m'aviez dit tout à l'heure que c'était plus de la moitié.
03:08 Dans les mesures qui ont été annoncées, il y a eu des mesures concrètes.
03:11 Il faut le souligner par exemple le droit à la jachère ou encore le GNR.
03:15 Qu'est-ce que vous attendez ? Qu'est-ce qu'il reste à faire concrètement ?
03:18 Alors par contre, ça fait une semaine qu'on est sur les barrages.
03:20 Tous les camions qu'on a fait, les produits, ils venaient tous de l'étranger.
03:24 Espagne, Italie, la viande, le miel, il venait d'Ukraine et de Chine en bidon.
03:29 Enfin honnêtement, franchement, on mange de la merde.
03:34 Mais concrètement, vous, qu'est-ce que vous attendez comme mesure ?
03:37 Qu'on prenne des mesures par rapport à l'Europe.
03:39 Tous ces produits qui rentrent et qui n'ont absolument pas les mêmes normes que chez nous.
03:43 Nous, toute la journée, on nous contrôle. On a le contrôle du contrôle.
03:47 Au bout d'un moment, trop de contrôle tue le contrôle.
03:50 Donc voilà, ça par contre, il va falloir apporter une réponse.
03:54 Alors certes, c'est l'Europe. On ne peut pas avoir une réponse aujourd'hui, demain, dans 48 heures.
03:59 Mais il va falloir se pencher sérieusement sur le problème.
04:02 Le message est passé. Cette mobilisation va avoir lieu en deux temps.
04:06 D'abord, il y a quatre autres blocages des ronds-points autour du Rousset.
04:10 Et ensuite, cet après-midi, les agriculteurs comptent bien rejoindre le convoi à Aix-en-Provence.
04:16 La liste de la contestation sociale qui s'allonge donc ce matin après les agriculteurs, les VTC, les taxis, les infirmiers libéraux.
04:25 Hier, les taxis qui d'ailleurs ont levé leur barrage au public.
04:30 [Bruit de voiture qui démarre]
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06:11 Le blocage de la plateforme de Provence, donc Aix-en-Provence, je le comprends et depuis le début je dis que je comprends cette colère et je la trouve parfaitement légitime.
06:21 Alors voilà, il n'y a pas de soucis, je pense que vous parlez de la plateforme de Lidl, il y en a beaucoup d'autres qui sont bloquées de chez mes concurrents dont on ne parle pas.
06:30 Lidl est très épargnée par le monde agricole, ça fait 10 ans que je suis présent au salon de l'agriculture en étant la seule enseigne.
06:37 Et si Donnie, pour répondre à la dame que vous avez interrogée tout à l'heure sur cette plateforme qu'elle bloque, en disant que Lidl n'a que des produits, des fruits et légumes bio d'étrangers, ce n'est pas vrai.
06:48 On a 20 références aujourd'hui, il y en a 11 qui sont françaises.
06:51 Alors si Donnie a des courgettes françaises dans son jardin, je suis prêt à lui acheter tout de suite.
06:56 Mais on est le 1er février, je n'ai pas des produits français sur 100% de mes références.
07:02 Mais on a déjà planifié les productions avec nos producteurs et on sera le 1er distributeur à basculer sur du français dès que c'est possible et dès que la production est présente en France, bien évidemment.
07:14 Mais très concrètement, est-ce que vous comprenez Michel Biraud que les agriculteurs soient remontés lorsqu'ils voient par exemple, on l'a évoqué d'ailleurs dans la 1ère édition hier ou avant-hier,
07:22 ces tomates marocaines qui cassent évidemment les prix des tomates françaises ?
07:28 Bien sûr qu'ils ont raison d'être en colère parce que non seulement il y a cette problématique du prix, il y a aussi la problématique des normes.
07:37 Parce que les normes FITO ne sont pas les mêmes sur les produits qui viennent de l'étranger que sur les produits qui sont produits en France.
07:46 Mais pourtant vous les vendez.
07:47 Mais je les vends parce que si je ne les vends pas moi, les concurrents vont les vendre et les clients vont se diriger chez mes concurrents.
07:54 Donc on essaye et encore une fois dans le fruits et légumes, chaque fois que c'est possible et sur l'été, pendant la pleine saison des tomates, je n'ai pas la tomate marocaine.
08:03 Je fais que de la tomate française. J'ai 100% de pommes françaises tout au long de l'année.
08:07 Donc on joue le jeu au maximum et c'est pour ça qu'on a cette légitimité, cette crédibilité vis-à-vis du monde agricole.
08:13 Par contre, il faut parler de leurs revenus parce que le fond du problème aujourd'hui, c'est la rémunération des coûts de production des éleveurs et des agriculteurs.
08:22 Et il y a des solutions et je ne comprends pas que le gouvernement ne mette pas en place une chose simple que je demande depuis plus de 5 ans.
08:29 Et sur Egalim 1, on l'avait déjà poussé en amendement.
08:31 C'est tout simplement la mise en place ou l'obligation dans la loi que tous les acteurs rentrent dans une démarche de tripartite, c'est-à-dire un prix minimum garanti pour l'éleveur.
08:42 Parce qu'en l'occurrence, pour l'instant, les agriculteurs n'y sont pas dans cette négociation. C'est bien ça ?
08:47 Non, jamais un agriculteur n'est dans une négociation. Nous, on a 5000 éleveurs qui sont engagés dans un contrat tripartite que j'ai lancé en 2016.
08:57 Ça fait plus de 7 ans. 5000 éleveurs. Là, les éleveurs disent "Pour un litre de lait, il me faut 46 centimes pour vivre. Pour un kilo de bœuf, pour un kilo de porc, il nous faut 1,80€".
09:07 Et donc, on sort l'agriculteur de la discussion. Je continue les négociations avec les industriels. Il n'y a pas de distorsion et concurrence.
09:14 C'est d'une simplicité enfantine. Je ne comprends pas que personne ne veuille mettre ça dans une loi.
09:20 Mais allez au bout de votre réflexion. Pourquoi personne ne veut que les agriculteurs soient à la table ? Pourquoi ?
09:25 Mais parce que je pense qu'il y a des lobbyistes très puissants de la part des industriels, qui sont le maillon intermédiaire.
09:31 Et donc forcément, dans une logique de transparence et de tripartite, forcément l'industriel devient quelque part le prestataire de service.
09:41 Par contre, l'agriculteur n'est plus la variable d'ajustement.
09:45 Michel, les centrales d'achat de Lidl, elles sont où ? Est-ce que vous avez des centrales d'achat hors de France ?
09:51 Non, Madame. On a une centrale d'achat internationale parce qu'on est présent dans 33 pays en Europe, contrairement à mes concurrents.
09:57 Donc oui, on a une centrale qui nous achète le shampoing, qui nous achète les mêmes produits qui sont utilisés en Europe.
10:04 Mais Lidl France, ma centrale d'achat en France, achète 1,5 milliard de produits français que j'exporte dans les 33 pays Lidl à travers l'Europe.
10:14 Donc non, on n'est pas dans une logique de centrale d'achat de négociation de services telle que vous discutez avec mes confrères.
10:20 Ce n'est pas du tout ça. On achète des gros volumes par ma centrale, mais sur des produits qui sont communs à tous les 3 pays où Lidl est présent.
10:28 Puisqu'on parle de produits, cette semaine il y a eu une offre chez Lidl sur des kiwis. Des kiwis français qui sont vendus 39 centimes pièce.
10:37 À 39 centimes pièce le kiwi, combien perçoit le producteur de kiwis français ?