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00:00 C'est la nuit de la solidarité, tous les mois de janvier on fait ça et on essaie de comptabiliser,
00:03 rencontrer à la rencontre des personnes sans-abri.
00:06 Donc est-ce que vous avez de quoi dormir ce soir ? C'est bon ?
00:08 Non, c'est bon, merci.
00:09 Eh ben tant mieux pour vous, c'est parfait, merci !
00:11 Tu as peut-être vu des gens avec des gilets bleus arpenter les rues de Paris la semaine dernière.
00:15 C'était pour la nuit de la solidarité. Mais qu'est-ce que c'est ?
00:18 La nuit de la solidarité a été créée en 2018
00:20 et a pour visée de mieux comprendre les besoins des personnes qui sont en situation de rue,
00:25 savoir pourquoi elles sont en rue.
00:26 C'est dresser quand même une espèce de profil sociologique de la personne en rue et de ses besoins,
00:31 afin que les pouvoirs publics puissent après trouver des financements
00:34 et adapter les réponses à ses besoins.
00:36 On a donc suivi une équipe de bénévoles pour ce recensement annuel
00:39 dans le 20e arrondissement entre Ménilmontant et Belleville.
00:42 Il avait un peu le profil grand cassé, rue depuis très longtemps.
00:47 Tu n'as pas envie de l'emmerder non plus, tu n'as pas toutes les infos,
00:49 il ne va pas te dire où est-ce qu'il bouffe.
00:51 Ça m'est arrivé, il me dit "non, non, c'est bon, mais vous faites quoi ?"
00:56 Et puis quand tu expliques un peu plus, tu fais une ou deux blagues,
00:59 après il finit par dire que c'est compliqué.
01:01 Et puis qu'effectivement, ce soir, ils sont en rupture d'hébergement,
01:04 qu'ils étaient hébergés chez des amis,
01:05 mais que de temps en temps, ils essaient de dormir dehors
01:07 pour ne pas être une trop grosse charge pour les gens qui les hébergent.
01:10 - Hotel, ici ?
01:13 - Pour vous ?
01:13 - Oui.
01:14 - Et pour lui ?
01:16 - Oui, lui aussi.
01:18 - Lui aussi, ok.
01:19 On vient de rencontrer dans une ruelle un couple russophone.
01:23 Elle a dit oui, oui qu'elle a booké un hôtel,
01:25 et lui, il disait que non, il savait pas où dormir.
01:27 Mais après, il a dit oui, oui, hôtel pour nous deux.
01:29 C'est du déclaratif en fait, tu vois.
01:31 Donc ils ont dit que oui, bah voilà,
01:33 on est obligés de faire avec ce qu'on a, même si j'ai un doute.
01:36 On dérange pas.
01:37 Apparemment, il a à peu près depuis trois mois, ce que nous disait la collègue,
01:42 mais que son état s'est détérioré un peu.
01:44 Elle dit qu'elle voit jamais son usage, la personne dort souvent.
01:46 Il y a beaucoup d'affaires autour,
01:48 donc ça pourrait être des signaux d'une personne qui est en rue quand même depuis longtemps.
01:51 Ça y est, on a fini, il est quelle heure du coup ?
01:54 Hop, minuit 22.
01:55 Là, je vais rentrer donc au QG, c'est-à-dire à la mairie.
01:58 On aura au moins des données chiffrées d'un quartier à l'autre,
02:01 d'un arrondissement à l'autre par rapport à l'année dernière.
02:04 Au final, dans notre secteur,
02:05 sept personnes ont été recensées comme en situation de rue
02:08 contre seulement une l'année précédente.
02:10 Justement, en 2023, on déplorait 3 015 personnes en situation de rue à Paris
02:14 contre 2 598 en 2022.
02:17 Ce qui est important aussi de dire, c'est que cette nuit de la solidarité,
02:20 elle est particulière dans la mesure où il y a les JO qui vont arriver.
02:23 On le sait, il y a des quartiers de Paris qui vont être bloqués pour les JO
02:26 et il y a quand même une volonté qui est pas trop trop de personnes en rue
02:31 quand le monde entier aura les yeux rivés sur nous.
02:33 Et je pense qu'effectivement, les chiffres qu'on va trouver cette nuit,
02:37 va faire en faire quelque chose.