• il y a 8 mois
Madeleine Malonga était lundi l'invitée de « L'Équipe de choc » sur la chaîne L'Équipe. Médaillée de bronze au Paris Grand Slam (-78kg) dimanche, elle s'est projetée vers les J0 2024, avant d'évoquer Audrey Tcheuméo, sa rivale pour le sésame olympique, qui ne lui a pas serré la main à la fin de leur combat ce week-end.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 -On commence avec l'invité de l'équipe de scène.
00:02 On a un petit jingle.
00:03 Elle a retourné l'accord Arena hier après-midi,
00:06 tout comme son adversaire.
00:08 La judokate Madeleine Malonga est avec nous.
00:11 Mélanie de Bronze, à Paris, spécialiste des entrées
00:14 fracassantes. Tu peux nous rejoindre
00:16 du côté de la Team Latour avec l'améliade de Bronze.
00:19 Tu peux nous faire la même entrée qu'à Bercy ?
00:22 -Non.
00:23 -C'est un point de suivre.
00:25 Merci d'être avec nous et de nous rejoindre sur le plateau.
00:28 Comment on se sent, là, Madeleine, le jour d'après ?
00:31 -Un peu fatiguée, déjà.
00:33 Même beaucoup fatiguée, mais super contente, super heureuse.
00:37 J'espère que ça va apporter de belles choses, cette médaille.
00:40 -C'est moi ou elle est disproportionnée.
00:42 Elle est énorme, cette médaille.
00:44 -Elle est très lourde. -C'est un doublier.
00:47 -Si jamais vous l'avez ratée,
00:49 je vous propose qu'on rentre dans le vif du sujet
00:52 avec l'entrée en finale de Madeleine Malonga.
00:54 Si vous n'êtes pas trop réveillée,
00:57 si vous n'avez pas trop la motive, ça va changer.
00:59 -Et en ce moment,
01:03 dans son cadre de compétition
01:06 vice-championne olympique,
01:09 Madeleine Malonga !
01:12 Applaudissements.
01:15 -C'est génial.
01:16 -C'est la signature ? C'est pour te motiver ?
01:19 -Je pense que c'est pour me motiver.
01:22 En vrai, il faut que je me mette dans ma bulle
01:24 avant de rentrer sur le combat.
01:26 C'est un moment difficile, en vrai.
01:28 J'ai un peu peur, il y a du stress.
01:30 -Ca se voit pas, là.
01:32 -Je me motive, je rentre dans ma bulle.
01:34 On dirait pas que c'est moi, mais c'est bien moi.
01:37 -Vas-y.
01:38 -Au moment où tu rentres, t'es sûre de gagner ?
01:41 -Oui. -Ah ouais ?
01:42 -Il n'y a plus de place au doute.
01:44 -Dans ta tête, t'es conditionnée.
01:46 -C'est conditionné pour gagner.
01:48 -C'est beaucoup plus pour vous,
01:50 vous conditionner personnellement,
01:52 que pour rentrer dans une bataille psychologique
01:55 où, quand on parle de foot, on dit que ça commence dès le tunnel.
01:58 C'est le regard, le message.
02:00 Là, c'est vraiment pour vous,
02:02 conditionner plus que pour essayer d'intimider l'adversaire.
02:05 Un peu des deux, peut-être.
02:07 -Un petit peu des deux, c'est vrai,
02:09 mais c'est surtout pour moi.
02:11 Franchement, c'est pour moi.
02:12 J'ai besoin de rentrer dans ma bulle,
02:15 de me mettre en mode guerrière, combattante,
02:17 plus de place au doute.
02:19 C'est le combat.
02:20 -Ca se transmet bien.
02:21 -Ca tranche avec le côté toute douce.
02:24 -C'est un plateau, là. On dirait pas comme ça.
02:26 -C'est génial.
02:27 -Il faut se soutirer.
02:29 -Personne n'a envie d'y aller, là.
02:31 On se rejoue le petit bipon de la finale,
02:33 dans les conditions du direct.
02:35 Le combat était plus long,
02:37 on voudrait te poser des questions.
02:39 Georges Kirino et Anne-Sophie Mondiart,
02:41 on regarde.
02:42 -Comme ça, la Russe...
02:44 -Cette saisie de manche, en faisant lâcher,
02:46 elle saisit la manche, elle enchaîne,
02:49 et c'est parti, bipon !
02:50 Elle l'a fait 2 fois, elle est allée chercher cette médaille.
02:54 -C'est un courage, M.Mallonga !
02:55 Et si ce bronze était synonyme de qualification olympique
03:00 en moins de 78 kg pour la Française,
03:03 ovationnée par la Grande-Arène.
03:06 Applaudissements.
03:07 -Comment ça va, la voix ?
03:09 Même là, elle crie.
03:10 Il y a un cri de rage au moment où tu fais le bipon.
03:13 Tu sais que t'as gagné.
03:14 -En fait, c'est surtout qu'il y a beaucoup d'enjeux,
03:19 cette place de 3e.
03:22 On est dans une catégorie où il y a une grosse concurrence.
03:25 C'est très important d'aller au bout de cette journée
03:28 avec une médaille. Je suis visée l'or.
03:30 Bon, ça s'est pas très bien passé en quart de finale,
03:33 mais voilà, cette médaille de bronze,
03:35 j'espère qu'elle m'amènera à Paris cet été.
03:38 -Oui, parce que c'est très concurrentiel,
03:40 on le sait avec une certaine Audrey Tchemeho,
03:43 que tu as combattue un peu plus tôt.
03:45 Ca s'est pas super bien passé, la fin,
03:47 on sait qu'il y a eu une polémique,
03:49 mais comment tu l'as vécue, déjà, le combat et ce moment-là,
03:53 où elle ne comprend pas la décision de l'arbitre
03:55 et elle refuse de tirer la main ?
03:57 -Bah oui, honnêtement, moi-même,
03:59 j'ai pas trop compris sur le moment pourquoi.
04:02 Rires
04:04 Et puis après, là, avec le recul, je me dis...
04:08 Je peux comprendre, pardon,
04:11 que ça soit difficile aussi pour elle.
04:13 C'est une grande championne, on est en concurrence,
04:16 c'est pas facile, on veut toutes les deux
04:18 la médaille qu'il nous manque à notre palmarès,
04:21 sur titre olympique, donc forcément,
04:23 il y a de l'enjeu, de la frustration,
04:25 plein d'émotions, et sur le moment,
04:27 elle a réagi comme ça, c'est un peu dommage,
04:29 mais voilà, je respecte.
04:31 -Madeleine, par rapport à ce geste-là,
04:33 est-ce que tu penses pas que c'est aussi de la frustration
04:36 par rapport au contexte du combat et l'issue
04:39 qui l'en est donnée, où elle est déçue de pas...
04:41 -Parce qu'elle perd pas sur un geste de judo.
04:44 -Oui, un geste de judo, exactement.
04:46 Je sais pas, moi, je le comprends en tant que sportif,
04:49 mais j'ai pas l'impression que ce soit...
04:51 Enfin, je le catégorise pas
04:53 comme quelque chose de personnel. -Non, mais pareil.
04:56 Je pense aussi que c'est l'arbitrage.
04:58 Après, quand on se prend entre Français,
05:01 c'est toujours difficile, on se connaît par coeur,
05:04 il y a de la pression, de l'enjeu,
05:05 donc forcément, c'est un moment pas simple,
05:08 et puis elle a réagi comme elle a réagi,
05:10 mais franchement, je lui en veux même pas.
05:13 -Mais y a pas d'antagonisme entre vous à la base.
05:16 -Non, non. -Hors du tatami,
05:17 y a pas un passif qui pourrait expliquer
05:19 cette réaction de sa part ? -Non, franchement,
05:22 hormis la concurrence, y a rien du tout.
05:24 On est peut-être pas les meilleurs amis du monde.
05:27 -On y est de respect. -Non !
05:29 -Oui, mais c'est la vie ! -Heureusement !
05:31 -Ca me choque pas, elles ont le droit de pas s'aimer.
05:34 Le défi, c'est pas... -Exactement.
05:36 On est concurrente, mais au-delà de ça,
05:38 y a du respect entre nous, on est deux immense championnes,
05:41 y a vraiment du respect. -C'est dommage.
05:44 -On écoute sa réaction, c'est important,
05:46 ce qu'elle dit au micro de Fred Lecanu.
05:48 -Ben, je suis...
05:50 Je suis très énervé, parce que, voilà,
05:52 d'habitude, je me plains pas de l'arbitre,
05:54 mais là, faut être relatif, faut pas...
05:57 Voilà, faut pas abuser.
05:58 -T'inquiètes, justement, par rapport au jeu ?
06:01 -Non, pas du tout.
06:02 Si on regarde ma saison 2022-2023, honnêtement,
06:05 je sais pas, clairement. Voilà.
06:09 -On a l'impression qu'il y a eu un petit moment,
06:12 au moment du serrage de main, ça a été pas tout à fait fluide.
06:15 Racontez-nous. -C'est le judo, c'est le sport.
06:18 Elle est rentrée.
06:19 -Elle s'est exprimée au micro de Romain Aran.
06:22 Elle risque quelque chose en termes de pénalité ?
06:25 C'est pas fair-play, de pas saluer l'adversaire ?
06:28 Y a pas une sanction ? -Non, je crois que...
06:30 Honnêtement, je pense pas qu'il y aura de sanction,
06:33 mais moi, j'en attends pas, je ne sais pas, et puis...
06:36 -Ne serait-ce que pour l'image. -Oui, après, c'est toujours
06:39 un peu... -Il y a des valeurs au judo.
06:41 Honnêtement, je pense qu'elle a peut-être été dépassée
06:44 par l'émotion, par l'arbitrage. -Bertrand Latour ?
06:47 -Qu'est-ce qui va se passer entre la concurrence
06:50 entre vous deux pour les Jeux ?
06:52 J'avais compris que ceux pour qui il y avait
06:54 une grande concurrence, cette étape-là, à Paris,
06:57 était fondamentale. Bon, là, c'est toi qui as gagné.
07:00 Est-ce que c'est une évidence que c'est toi ou pas ?
07:02 -On sait pas.
07:04 -Honnêtement, je ne sais pas non plus.
07:06 J'ai envie de dire que moi, mon travail,
07:08 c'est de faire des médailles, et puis il y en a qui doivent décider,
07:12 donc ils décideront, et puis tu leur fais confiance.
07:15 -Parce que ça va se décider, normalement,
07:17 il va y avoir le grand slam de Bakou,
07:19 vous étiez pas censé le faire avec Audrey,
07:22 et peut-être que vous allez devoir le faire ?
07:24 -Exactement. On sait pas encore, et les sélections
07:27 vont sûrement être annoncées ce soir ou demain,
07:29 et on en saura plus pour la suite.
07:31 -Toi, tu trouverais ça injuste de devoir encore prouver ta place ?
07:35 Là, tu l'as prouvé, que c'était ta place.
07:38 -Forcément, injuste, non, parce que forcément,
07:40 c'est eux qui décident et ils voudront la meilleure.
07:44 Honnêtement, je respecte, s'ils me demandent de repartir,
07:50 je repartirai au combat une fois de plus.
07:52 -Tu remettras des tartes dans la figure,
07:54 tu vas encore faire un combat.
07:56 -Un report aussi important pour vous,
07:58 comme celui-ci, tous les 4 ans,
08:00 c'est vachement dur, à quasiment 6 mois.
08:02 Vous savez pas.
08:03 -C'est l'une des rares catégories où elle se fait pas.
08:07 -Je pense que tout le monde se prépare un peu
08:09 pour préparer sa préparation avant l'événement majeur.
08:12 Vous, vous devez aller à Bakou, prendre le décalage,
08:15 faire du trajet, vous battre.
08:17 -Oui, c'est comme ça, après, c'est le principe du judo,
08:20 on s'adapte toujours.
08:21 Si demain, ils nous décident de nous aligner à Bakou,
08:24 je m'adapterai, je ferai tout pour gagner une nouvelle fois
08:28 et décrocher cette sélection.
08:29 -Tu as pris un avantage avec cette médaille de bronze ?
08:32 C'est pas un titre, mais au moins, tu fais une médaille à Paris.
08:36 -Avant les Jeux. -C'est quoi, le délai ?
08:38 -Oui, quelque part, j'ai peut-être pris un petit avantage,
08:42 parce que forcément, j'avais pas fait les championnats du monde,
08:45 elle a fait une médaille, donc elle avait pas mal d'avance,
08:49 et on a été alignés sur les trois mêmes compétitions.
08:52 Le Master, je termine deuxième, les Europes,
08:54 on passe toutes les deux à côté, et hier, Paris,
08:57 je fais une médaille, en plus, là-bas,
08:59 donc je me dis que c'est positif, mais tant que c'est pas annoncé,
09:03 j'ai pas envie de m'enflammer.
09:05 -Au-delà de l'extérieur, on a l'impression
09:07 que ça manque de clarté.
09:09 Giulietto Luffia avait été lésé,
09:11 avant même qu'elle puisse combattre,
09:13 on lui avait dit qu'il sera pas, là, tu gagnes,
09:16 et t'es pas assuré au lendemain de cette 3e place de pouvoir.
09:19 Je veux pas t'interroger dessus,
09:21 mais c'est vrai qu'il y a l'impression
09:23 qu'il y a une géométrie,
09:25 c'est à géométrie variable, et je pense qu'en tant qu'athlète,
09:28 c'est pas évident à gérer, mais vous avez pas le choix.
09:31 -Je disais, c'est une appréhension
09:33 d'autres sports où vous avez l'impression
09:36 que c'est pas uniquement votre performance pure
09:38 qui va conditionner votre présence.
09:41 En athlétisme, vous faites les minima,
09:43 vous y êtes, en principe,
09:44 tandis que là, vous pouvez faire les minima,
09:47 ça restera quelqu'un qui va décider de votre destin
09:50 et va vous mettre en concurrence.
09:52 Est-ce que c'est pas un peu frustrant, ça,
09:54 de se dire que son destin, il est pas conditionné
09:57 uniquement à sa performance pure ?
10:00 -Honnêtement, vu que j'ai évolué
10:02 dans ce sport et que je sais que c'est comme ça...
10:05 -Ca fait partie de la mentalité. -Ca fait partie du judo.
10:08 On est une équipe de France très forte.
10:11 Cette concurrence, aussi,
10:13 je pense qu'elle nous pousse dans nos retranchements,
10:16 à nous dépasser, à toujours être la meilleure.
10:19 La Fédération, les entraîneurs, nous-mêmes,
10:21 même le ministère des Sports a des très hautes attentes
10:25 sur le sport, sur le nombre de médailles,
10:27 et je pense sincèrement que la Fédé choisira la meilleure
10:30 pour nous. Si on fait le choix de pas dire,
10:33 de sélectionner une fille en mois de 78,
10:35 c'est qu'ils étaient pas sûrs.
10:37 Aujourd'hui, on a eu une nouvelle médaille
10:39 pour moi, en l'occurrence.
10:41 J'espère que ça sera mon avantage.
10:43 Si demain, ils exigent...
10:45 Ils estiment, pardon.
10:47 Rires
10:48 -On est pas à cheval sur l'entourgue.
10:51 Rires
10:52 -Pas tous.
10:53 -Si demain, ils estiment qu'il faudra
10:55 encore une autre performance pour se décider,
10:58 j'irai.
10:59 -Tu penses que cette non-décision est due au contexte du combat ?
11:02 -Qu'il n'y ait pas eu photo,
11:04 qu'il ne soit pas eu plié ?
11:06 -Que ce soit une décision arbitrale,
11:08 mais que le combat n'ait pas eu un résultat sans appel.
11:11 -Non, je pense pas, honnêtement.
11:13 Je retiens que tant que c'est gagné,
11:15 à partir du moment où l'arbitre
11:17 l'a levé à la victoire...
11:19 -C'est quoi la deadline ?
11:20 -22 février, la liste, c'est ça ?
11:22 -Je crois.
11:24 -Je t'apprends que ta fédération doit se réunir le 22 février.
11:27 -Je suis pas trop focussée là-dessus,
11:29 je préfère être focus sur mon chemin, mes compètes.
11:32 Ca, c'est ce que je maîtrise.
11:34 Après, eux, ce qu'ils décident, ce qu'ils décident pas...
11:37 Je préfère pas trop m'en occuper, c'est trop anxieux.
11:41 -Exactement. On s'élève un peu, on fait le bilan des bleus,
11:44 parce que toi et les copains, vous avez cartonné
11:46 les bleus qui terminent au classement des nations.
11:49 On a fait le bilan juste devant le Japon.
11:52 6 titres pour 12 médailles,
11:53 c'est 2 titres de plus que l'an passé.
11:56 C'est un bon signe avant les Jeux.
11:57 Tu le sens, toi aussi, dans la famille judo,
12:00 que ça monte en puissance ?
12:01 C'est 10 médailles au Jeux, ils ont demandé la fédération.
12:05 -Ah, d'accord. -Voilà.
12:06 -C'est clair. -Là, c'était 12, donc 10.
12:09 -En même temps, c'est réalisable.
12:12 On est une équipe de France très forte,
12:14 autant chez les féminines que chez les masculines.
12:17 Les masculins, ça a été un peu difficile à certains moments,
12:21 mais au championnat d'Europe dernier,
12:23 ils ont montré de belles médailles, de belles choses.
12:26 Donc, j'ai confiance en cette équipe.
12:29 Comme je dis à chaque fois,
12:31 on est unis, soudés dans la victoire comme dans la défaite.
12:34 J'espère qu'il n'y aura que des défaites pour Paris.
12:37 -Que des victoires ! -Qu'est-ce qu'elle dit ?
12:40 -Le spook ! -Madeleine Malonga !
12:43 -Non, pardon !
12:45 -Attends, on redémarre.
12:46 -Elle a bugué.
12:47 -J'ai très fatigué.
12:49 -Madeleine, vas-y, reprends-toi.
12:52 - On disait de belles victoires pour l'équipe de France.

Recommandations