François Bayrou : après la relaxe, le retour ?

  • il y a 6 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à François Bayrou. Relaxé dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem, il n'a pas exclu lundi, par "principe", un retour au gouvernement.

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Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe avec Lofi Garraud. Bonjour Alexis Brezet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Alors donc François Bayrou relaxé après sept années de procédure.
00:09 Alexis vous diriez que pour François Bayrou, peut enfin sonner l'heure du grand retour en politique ?
00:15 Vous savez Dimitri, je crois que pour François Bayrou, l'heure qui sonne est d'abord celle d'un immense soulagement.
00:22 Quand il parle de sept ans de cauchemar, il parle évidemment de cette année pendant laquelle il a été tenu à l'écart de toute responsabilité ministérielle,
00:31 mais il parle surtout d'une épreuve personnelle dont il est persuadé qu'elle a coûté la vie à celle qu'il appelait sa sœur d'armes,
00:39 Marielle de Cernes, emportée il y a trois ans par une fulgurante maladie.
00:43 Et tout cela pourquoi ? Parce qu'on lui reprochait, à lui Bayrou, comme on le reproche aussi à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon,
00:50 d'avoir fait travailler pour son parti des collaborateurs issus du parti, choisis par le parti pour assister des parlementaires désignés par le parti,
00:59 mais coupables d'avoir travaillé toujours pour le parti, non pas à Bruxelles mais, rendez-vous compte du crime, à Paris.
01:06 Quelle affaire ! Alors qu'à la fin des fins, même s'ils sont juridiquement employés par le Parlement européen,
01:12 ces assistants sont payés par la contribution des États, c'est-à-dire par nos impôts. Enfin bref.
01:16 Alors que le parquet avait présenté François Bayrou comme le décideur principal d'un système frauduleux,
01:23 qu'il avait requis contre lui amende, mais aussi prison et une éligibilité avec sursis,
01:28 le tribunal a finalement établi qu'il n'y avait ni système, ni enrichissement personnel, et aucune preuve qu'il était informé de ses abus.
01:36 Sept ans après, même s'il demeure la possibilité théorique d'un appel du parquet, la justice reconnaît qu'elle s'est fourvoyée.
01:42 Et ces temps-ci, ça devient une habitude.
01:44 Que voulez-vous dire par « habitude » Alexis ?
01:46 Faites vous-même les comptes Dimitri. Eric Dupond-Moretti blanchi par la Cour de justice de la République.
01:51 Olivier Dussopt relaxé par le tribunal correctionnel de Paris. Et maintenant donc François Bayrou mis hors de cause.
01:57 Et c'est peut-être pas fini, puisque le 28 février, on attend la décision de la Cour de cassation dans l'affaire Fillon,
02:02 dont le conseil constitutionnel a déjà estimé qu'elle était sans doute attachée de graves irrégularités judiciaires.
02:08 Alors, au pays heureux du syndicat d'administrature, du parquet national financier et de Mediapart,
02:14 on a beau être habitué au bal perdu du baltrap antipolitique, ça commence à faire un peu beaucoup.
02:19 On dit que François Bayrou pourrait atterrir au ministère de l'éducation en lieu et place d'Amélie Oudéa Castera.
02:24 Ça vous paraît vraisemblable Alexis ?
02:26 Vous l'avez entendu hier soir à la télévision, il n'écarte rien. Ça veut tout dire.
02:29 Très franchement, je ne crois pas prendre de grands risques en disant que si Emmanuel Macron lui propose l'éducation, il ne refusera pas.
02:35 Vous savez, quand on a 72 ans et qu'on n'a pas renoncé à jouer un rôle de premier plan,
02:39 on ne peut pas, sous peine de disparaître totalement des radars, rester indéfiniment sur le bord du chemin.
02:45 La vraie question, c'est Emmanuel Macron lui proposera-t-il ?
02:48 D'un côté, nommer Bayrou, c'est sortir par le haut du problème Oudéa Castera,
02:54 en donnant à son exfiltration les apparences d'un choix politique de rééquilibrage du gouvernement.
02:59 De l'autre côté, c'est installer au cœur du dispositif un homme d'expérience, certes.
03:04 François Bayrou a déjà été ministre de l'éducation, il connaît la musique.
03:07 Mais enfin, davantage habitué à donner des leçons qu'à recevoir des ordres,
03:11 et qui n'a pas été submergé d'enthousiasme après la nomination de Gabriel Attal.
03:16 Pas simple.
03:17 Vous connaissez, Dimitri, le mot du président américain Lyndon Johnson,
03:21 alors qu'on lui demandait ce qu'il comptait faire d'un partenaire encombrant ?
03:24 Non, non, je vous écoute.
03:25 Alors, il avait répondu,
03:26 « Je préfère lui faire une place dans la tente et qu'il pisse à l'extérieur,
03:31 plutôt que de le laisser dehors et qu'il pisse dedans. »
03:34 Je vous laisse méditer ce puissant aphorisme.
03:37 - Édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brez.

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