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Lionel Amador, secrétaire zonal CRS Sud Ouest pour unité SGP Police

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00:00 - Ici de France, sur le pont cet été pour assurer la sécurité en marge des Jeux Olympiques de Paris.
00:05 Conséquence sur nos plages, les MNS CRS ne surveilleront pas la baignade redéployée pour l'égio.
00:11 Et on en parle ce matin justement avec Lionel Amador, secrétaire zonale CRS Sud-Ouest pour unité SGP Police.
00:18 - Bonjour Lionel Amador. - Bonjour.
00:20 - Des CRS envoyées de nos plages à la région parisienne pour l'égio, comment cette décision est-elle perçue parmi ces CRS notamment ?
00:28 - Au-delà de l'inquiétude, c'est surtout l'incompréhension parce que les MNS CRS représentent 280 personnels.
00:37 Notre direction comporte 11 000 fonctionnaires. - 11 000 CRS en France ? - Voilà.
00:41 Donc vous comprenez bien que maintenir ces 280 fonctionnaires dans leur unité représente un renfort juste dérisoire dans le fonctionnement habituel des unités.
00:51 Mais par contre, dans les dispositifs de surveillance des plages et des baignades, cela a une incidence particulière pour le fonctionnement des communes
01:02 qui ne pourront peut-être pas pouvoir assurer pleinement la sécurité des estimants sur leurs plages.
01:07 - Alors justement, pour ceux qui ne connaissent pas forcément l'organisation de la surveillance des plages, quel est le rôle de ces CRS l'été sur notre littoral ?
01:14 - En fait, les MNS ont une triple fonction. Donc leur première fonction, ils ont une fonction de nageurs-sauveteurs.
01:22 Donc ils effectuent des interventions sur la plage et dans l'eau pour assister les victimes.
01:35 Ils effectuent aussi des missions d'encadrement envers les nageurs-sauveteurs civils qui sont souvent très jeunes.
01:42 Donc ils apportent leur expérience et surtout ils ont un rôle de policier.
01:46 - Donc il y a une inquiétude aussi pour la sécurité de la baignade, pour la sécurité tout court finalement ?
01:51 - Oui, finalement pour la sécurité tout court parce que nous avons constaté depuis quelques temps que l'activité judiciaire est en constante progression sur certaines communes de notre littoral.
02:03 Donc effectivement, les actions de police menées au quotidien par nos MNS CRS tranquillisent la sécurité des estivants.
02:13 Alors cela va du simple avertissement pour des actes d'incivilité à l'interpellation pour des hauteurs de délits plus ou moins graves.
02:22 - Alors il y a une quarantaine à peu près de CRS à déployer sur notre littoral l'été. Est-ce que c'est la première fois que ce dispositif est intégralement levé pour la saison ?
02:31 - Alors c'est la première année que le dispositif est intégralement levé. L'année dernière, suite à l'affaire Nael et les émettes qui ont eu lieu au mois de juillet,
02:40 ce dispositif avait été reporté de 15 jours et avait été mis en place aux alentours du 14 juillet.
02:45 - Donc on mesure assez mal finalement l'impact que ça va avoir sur toute la saison. J'imagine que vous êtes en contact avec les mairies concernées par cette levée de dispositifs. Comment est-ce qu'elles réagissent ?
02:55 - Ah ben ils sont inquiets comme nous. Vous savez, en l'absence d'un MNASCRS, certaines communes n'auront peut-être pas le choix d'ouvrir pleinement leurs plages.
03:05 Donc ils seront obligés de limiter l'accès, voire à la limite de mettre leurs plages sans surveillance, alors qu'elle l'était l'année dernière, du fait qu'ils ne pourront pas remplacer les nageurs-sauveteurs CRS.
03:15 Par exemple, une commune comme la Thèse de Buche, qui a une superficie énorme, a 6 points de surveillance, donc 4 points à l'océan, avec la dune du Pila, qui est mondialement connue.
03:26 Une commune comme Saint-Jean-de-Luz estime sa population estivale à entre 10 et 13 000 estivants par jour sur leurs plages.
03:35 Donc la réponse apportée à ces élus, c'est que cette année, ils devront faire avec autant d'estivants, sinon plus, parce que les JO vont amener aussi d'autres estivants qui fréquentent leurs plages,
03:45 sans présence policière et sans présence de MNASCRS.
03:48 - Cette levée de dispositifs, elle est définitive ? Ou est-ce que vous espérez que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, puisse encore changer d'avis ?
03:56 - Nous, pour l'unité police, notre combat, c'est de maintenir le dispositif NSCRS en 2024.
04:03 Donc pour nous, on espère faire changer la donne à notre ministre, et qu'il revoie sa copie, et qu'il remette en place ses 280 MNASCRS sur nos plages du littoral français.
04:14 - 7h48 sur France Bleue, Jérôme de Lionel, Amador, secrétaire zonale, CRS Sud-Ouest pour l'unité SGP Police, et notre invitée ce matin.
04:20 - Alors ça c'est pour l'inquiétude sur nos plages, mais finalement toute cette période, elle en génère pas mal des inquiétudes.
04:26 La sécurité des Jeux olympiques, c'est pas une mince affaire.
04:29 On a demandé à nos auditeurs s'ils étaient inquiets pour cette période. On va écouter la réponse de cette bordelaise.
04:35 - Absolument pas, absolument pas. Il n'y a pas de problème. On ne les voit pas. Même s'ils sont là, on ne les voit pas.
04:41 Ils sont discrets. Non, non, moi j'ai pas de problème à Bordeaux.
04:45 Je n'ai jamais été agressée, ni cambriolée. C'est important la sécurité des Jeux olympiques.
04:52 - Et puis sur notre Facebook, vous êtes aussi nombreux à réagir, donner votre avis.
04:55 Odile qui témoigne, qui nous dit "J'ai bien peur que ce soit le bazar un petit peu partout. Il y aura bien de la casse. J'appréhende notamment cette période."
05:01 Est-ce que vous vous comprenez, en tant que policier vous-même, qu'il y a une forme d'appréhension de la population ailleurs qu'à Paris ?
05:07 Du fait que les renforces soient envoyées en région parisienne notamment ?
05:10 - Effectivement, je peux comprendre leur inquiétude. Après, si j'en viens au dispositif des JO, tel qu'il a annoncé par notre ministre,
05:19 il a annoncé un tel déploiement d'effectifs de force de sécurité intérieure que sur l'événement lui-même, nous n'avons pas trop d'inquiétude.
05:26 Nous, unité GP Police, quant à la réalisation de cet événement-là.
05:32 Après, en termes de fonctionnement des commissariats en province, tout dépendra des renforts demandés sur la plaque parisienne pour gérer cet événement.
05:43 - On l'a entendu, il y a eu une mobilisation des policiers récemment qui avaient peur que les commissariats en région soient un peu dépouillés
05:49 pour que les effectifs soient envoyés en région parisienne. On ne sait pas encore exactement ce qui va se passer finalement.
05:54 - Non, on ne sait pas parce que la volumétrie des renforts n'a pas été déterminée encore.
06:00 Nous, on attire l'attention à nos dirigeants à bien calibrer leurs renforts qui iront sur la plaque parisienne pour ne pas mettre en péril le fonctionnement des commissariats.
06:12 Parce que si on manque de collègues qui sont affectés en unité de voie publique ou en unité d'investigation,
06:19 effectivement, tous ces services de commissariat ne pourront pas fonctionner normalement.
06:23 - On le disait, il y a eu une mobilisation des policiers récemment avec pas mal de revendications par rapport à cette période des Jeux Olympiques
06:30 en termes d'organisation, en termes de rémunération aussi. Est-ce que vous avez obtenu les réponses que vous attendiez de la part du ministère de l'Intérieur ?
06:36 - Alors partiellement, en fait, les inquiétudes portaient essentiellement sur trois points.
06:40 C'était déjà, nous, quand on a fait notre manifestation le 10 janvier, on n'avait pas de réponse concernant notre plan de congé.
06:47 Comment on allait pouvoir poser nos congés durant cette période ? La deuxième inquiétude concernait l'accompagnement social de mes collègues,
06:55 savoir comment ils allaient faire garder leur enfant. Et la troisième concernait, comme vous l'avez dit, le volet indemnitaire et l'attribution de primes au vu de notre engagement exceptionnel.
07:04 Donc le ministre nous a répondu fin du mois de janvier, où il a déterminé un taux de présence qui sera échelonné,
07:13 parce qu'en fait, nous les JO, ils vont démarrer le 8 mai pour terminer le 8 septembre,
07:19 qui sera échelonné pour arriver à 100% de présence sur la période cruciale des JO.
07:27 - Donc tous les policiers déployés à cette période-là.
07:29 - Du 24 juillet au 11 août, on redescendra la pression pour remonter sur la période des Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.
07:39 - Donc avec quelques motifs de réassurance venus du ministère de l'Intérieur.
07:44 - Oui, mes collègues, pour l'instant, nous le périmètre CRS, on n'est pas concerné par le volet des congés.
07:50 Mes collègues d'autres directions pourront poser une période de 15 jours maximum sur cette période du 8 mai au 8 septembre.
07:57 - Donc des primes et des garanties notamment pour les gardes d'enfants.
08:00 - Concernant les gardes d'enfants, il a indiqué au préfet de mettre en place des structures d'accueil pour permettre à nos collègues de faire garder leurs enfants.
08:07 - Et sur le volet indemnitaire, le ministre a annoncé diverses primes par rapport au niveau d'engagement de mes collègues.
08:13 - Pour cette période des Jeux Olympiques, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.
08:17 - Lionel Amador, donc je rappelle que vous êtes secrétaire zonale CRS Sud-Ouest pour Unités SGP Police. Merci beaucoup, bonne journée.
08:22 - Bonne journée à vous.
08:23 - Il est 7h52 sur France Bleu, Jérôme.

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