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Deux années après sa rencontre avec Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos des attentats du 13-Novembre, Me Olivia Ronen est désignée pour être son avocate aux côtés de deux autres confrères très expérimentés : Frank Berton et Sven Mary. Mais très vite, les deux avocats quittent l’un et l’autre le dossier. Olivia Ronen se retrouve seule sur le banc de la défense. L’audience est dans quelques mois. La pression monte pour la jeune avocate. Comment prépare-t-on un dossier d’une telle ampleur ? Pour commencer son travail, elle se plonge d’abord dans le "dossier d'instruction". Il s’agit de l'enquête faite par les juges antiterroristes. Il est composé de 500 tomes et comporte des milliers de pièces. Mais pour Olivia Ronen, pas question de laisser un seul de ces documents de côté. Dans ce dossier, Salah Abdeslam est présenté comme étant l’un des co-auteurs des attentats. Selon les magistrats, même si le terroriste n’a pas tiré, il a la même responsabilité dans les attaques que les autres membres des commandos islamistes. Il encourt alors la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. L’avocate prépare ce qui va être le plus long procès de l’histoire judiciaire en France : il va durer dix mois. Pour trouver un peu de soutien, elle se confie à un jeune confrère, Me Martin Vettes. Cet avocat sait trouver les mots, elle a confiance en lui. C’est donc tout naturellement qu’elle le choisit pour être à ses côtés pour défendre Salah Abdeslam. Le procès approche… Le nom d’Olivia Ronen est désormais partout dans la presse. Les journalistes la contactent pour des interviews. Mais l’avocate ne dira rien avant l’ouverture du procès. Dans cet épisode du podcast "Le terroriste", Me Olivia Ronen raconte ses deux mois de préparation pour ce procès, ses doutes et ses craintes au micro de Noémie Schulz, journaliste judiciaire.

Le podcast "Le terroriste" est produit par Europe 1 Studio.

[Le 29 juin 2022, Salah Abdeslam a été condamné par la cour d’assises spéciale de Paris pour sa participation aux attentats terroristes du 13-Novembre 2015. Il n’a pas fait appel. Sa peine, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, est définitive. Ce podcast n’a donc pas vocation à refaire le procès. Il s’agit de le raconter avec un point de vue inédit, celui de l’avocate de Salah Abdeslam, Me. Olivia Ronen.]

Crédits

Journaliste : Noémie Schulz

Réalisation : Christophe Daviaud avec Clément Ibrahim

Production : Fannie Rascle avec Camille Bichler

Rédaction et diffusion : Lisa Soster

Musique Originale : Sandy Lavallart

Supervision Musicale : The Supervision

Visuel : Sidonie Mangin avec Axelle Maurel

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Transcription
00:00 Le 29 juin 2022, Salah Abdeslam a été condamné par la Cour d'Assis spéciale de Paris
00:05 pour sa participation aux attentats terroristes du 13 novembre 2015.
00:09 Il n'a pas fait appel.
00:11 Sa peine, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, est définitive.
00:17 Ce podcast n'a donc pas vocation à refaire le procès.
00:20 Il s'agit de le raconter avec un point de vue inédit, celui de l'avocate de Salah Abdeslam.
00:27 Il y a eu effectivement un matin où je me suis réveillée et où l'angoisse s'est montée d'un coup.
00:33 C'était très spécial parce que je me suis sentie extrêmement seule,
00:40 extrêmement seule face à quelque chose d'immense qui arrivait et qui me dépassait de beaucoup.
00:49 Et je me suis demandé comment j'allais gérer ça.
00:51 Et j'ai été vraiment extrêmement inquiète parce qu'en fait je me suis dit que tout le monde allait réaliser
00:57 que je n'avais pas du tout les épaules pour gérer un tel dossier
01:01 et que j'allais arriver pas prête du tout, dans des conditions déplorables.
01:06 Voilà, ça allait être catastrophique.
01:09 Nous sommes à quelques semaines de l'ouverture du procès des attentats du 13 novembre.
01:13 Salah Abdeslam, le seul membre des commandos islamistes encore en vie,
01:16 a choisi pour le défendre une jeune avocate de 28 ans.
01:19 Ce jour-là, j'ai essayé de joindre ma mère.
01:22 L'ennui, c'est qu'elle n'a pas répondu immédiatement.
01:24 Et alors ça m'a plongée dans un désespoir absolu.
01:27 Et je me suis dit qu'il a fallu trouver une solution.
01:29 Donc je me suis mise devant un film, un film qui fait que je m'arrête de penser.
01:34 Un film qui est culte pour moi, un peu débile.
01:37 J'ai regardé La Cité de la peur et ça fait que l'angoisse s'en est allée.
01:42 Ma mère m'a rappelée, ça allait un peu mieux.
01:45 Et à partir de ce moment-là, je peux vous dire que ma mère a répondu à la première sonnerie
01:48 pendant les mois qui ont suivi.
01:51 Ce matin de juillet 2021, il reste à Olivia Ronen moins de deux mois
01:55 pour se préparer à ce procès d'une durée, d'une ampleur totalement inédite.
01:59 C'est un procès pour l'histoire qu'elle s'apprête à affronter.
02:02 Je m'appelle Noémie Schultz.
02:04 Vous écoutez Le Terroriste, un podcast produit par Europe 1 Studio.
02:08 Épisode 3, le vertige.
02:16 Ici, nous allons repartir en arrière dans notre histoire.
02:19 La première chose qu'Olivia Ronen fait quand elle est officiellement désignée,
02:23 c'est d'aller récupérer le dossier d'instruction.
02:26 À l'intérieur, il y a toute l'enquête faite par les juges antiterroristes
02:29 pour tenter de comprendre comment ont été organisés les attentats,
02:32 sur ordre de qui et quel a été le rôle de chacun le soir du 13 novembre.
02:37 Ce dossier, Olivia Ronen le qualifie elle-même de monstrueux.
02:41 Il y a 500 tomes en tout, des milliers d'auditions, de témoignages,
02:46 de retranscriptions d'écoute téléphonique qu'elle doit lire, trier, analyser.
02:51 C'est vrai qu'il faut se familiariser avec ce dossier.
02:57 Et un dossier aussi important, c'est extrêmement difficile.
03:01 C'est extrêmement difficile parce qu'on ne sait pas exactement par quel bout le prendre,
03:06 parce qu'on a, je ne sais pas, presque 50 000 cotes.
03:11 Moi j'ai été éduquée de telle manière que je ne supporte pas
03:18 de laisser un document de côté, de ne pas tout scruter dans les détails
03:22 parce que c'est évidemment dans les détails qu'on trouve des choses intéressantes pour la défense.
03:26 Donc c'est hyper difficile à concilier.
03:28 Olivia Ronen décide de commencer par l'ordonnance de mise en accusation.
03:32 C'est une sorte de synthèse des cinq années d'enquête.
03:35 Ça fait 300 pages quand même.
03:37 Salah Abdeslam y est présenté comme un des co-auteurs des attentats.
03:40 Il n'a pas tiré, il n'est pas présent au Bataclan ou sur les terrasses,
03:43 mais il fait partie du commando islamiste.
03:46 Pour les magistrats, il a donc la même responsabilité dans les attaques que les autres.
03:50 Il encourt la réclusion à perpétuité.
03:53 Le jour où Olivia Ronen est officiellement désignée par Salah Abdeslam,
04:03 elle l'est aux côtés de deux autres avocats.
04:05 Sven Marie, très connu en Belgique, où il a été le conseil d'un complice de Marc Dutroux.
04:10 Quant au lilois Franck Berton, il a plus de 35 ans de barreau.
04:13 Pas une semaine sans qu'il traverse la France pour un procès d'assise.
04:17 Il a notamment défendu des accusés d'outre-eau.
04:20 Dans son cabinet, il a toute une équipe pour l'aider à préparer ses dossiers.
04:24 Pour le moment, chacun travaille de son côté.
04:26 Mais Olivia Ronen sait qu'ils seront trois, côte à côte, sur le banc de la défense.
04:30 Et c'est plutôt rassurant pour une jeune avocate qui n'a pas de collaborateurs, pas de stagiaires, pas d'assistants.
04:36 Seulement voilà, Franck Berton et Sven Marie finissent l'un et l'autre par quitter cette défense.
04:43 Désormais, il n'y a plus qu'Olivia Ronen pour représenter Salah Abdeslam.
04:49 Le moment où je comprends que j'irai seule sur ce dossier, c'est assez vertigineux.
04:57 C'est assez vertigineux parce que là, je me rends bien compte, j'ai eu le temps de me rendre compte que ça allait demander un travail infini.
05:05 J'étais déjà dedans, mais là, je me dis que c'est sur mes épaules, et seulement sur mes épaules que ça va reposer.
05:12 Alors, l'idée de lâcher ne me traverse pas, parce que je suis engagée.
05:17 Donc, moi, je n'ai pas l'habitude de partir en courant.
05:20 Lorsque quelque chose de difficile s'annonce, l'idée de lâcher ne me vient pas.
05:26 Mais ça m'angoisse beaucoup de me dire que je vais devoir y aller, que je vais devoir tenir.
05:31 Les questionnements que je pouvais avoir au début, que j'avais essayé de mettre de côté, forcément reviennent.
05:37 Savoir si j'ai l'expérience, si je vais réussir à le défendre comme il faut.
05:43 Je me pose énormément de questions à ce moment-là.
05:46 Et ces questions, j'arrive à les résoudre et à y répondre comme il faut, notamment grâce à l'aide de mon confrère Martin Vette.
05:55 Qui est un de mes meilleurs amis à l'époque, qui est aussi un confrère, qui est aussi avocat, qui est pénaliste également.
06:04 Avec lequel je discute de ce dossier-là depuis longtemps, et avec lequel je partage mes doutes.
06:11 Et lorsque je lui fais part de mes questionnements, il me dit quelque chose qui me paraît très sensé.
06:16 Qui est que, d'accord, je n'ai pas mille procès d'assises derrière moi.
06:21 Mais en même temps, un procès comme celui-là, aucun avocat ne l'a connu.
06:27 Aucun avocat n'a eu l'expérience de dix mois d'assises, avec plus de 2000 parties civiles.
06:35 Personne ne connaît ça.
06:37 Donc ténor du barreau ou pas ténor du barreau, peut-être que j'y arriverais tout aussi bien.
06:44 Olivia Ronen continue donc d'avancer, CD par CD, pièce par pièce.
06:50 Elle travaille dans son coin, sans que personne ou presque ne le sache.
06:54 Et plus la date du procès se rapproche, plus c'est vertigineux.
06:58 Un jour, autour d'un café, l'avocat t'en parle à une consoeur plus expérimentée, qui lui dit deux choses.
07:05 La première, c'est bien sûr que tu en es capable.
07:08 Et la seconde, mais il ne faut pas y aller seul.
07:11 Cette fois, c'est à elle de décider qui va l'accompagner, dans ce qui sera sans doute la plus grande aventure professionnelle de sa vie.
07:18 Je peux choisir quelqu'un de beaucoup plus capé pour me dire, bon au moins il y aura quelqu'un dont je sais, qui connaît bien les procédures.
07:25 Je peux choisir quelqu'un de plus capé et en fait, je n'ai pas envie.
07:29 Je n'ai pas envie parce que je me dis que c'est une expérience qu'il va falloir que j'apprenne à gérer aussi, sans avoir un paratonnerre.
07:39 L'évidence arrive vite, c'est Martin Vette dont j'ai parlé tout à l'heure, que je décide d'associer.
07:45 Parce que je sais qu'avec lui, ma pensée avance.
07:50 Je sais qu'avec lui, on peut prendre de la hauteur sur différents sujets.
07:57 On peut discuter et surtout j'ai confiance.
08:01 Et peut-être plus que l'expérience dans des dossiers terroristes ou l'expérience aux assises.
08:09 Je pense que le critère de la confiance était le plus important.
08:12 L'été arrive, le compte à rebours est lancé. Le procès commence dans deux mois.
08:17 Je pars dans le sud de la France, dans la maison familiale.
08:24 Ce qui fait que j'arrive à travailler, j'arrive à changer d'air.
08:30 J'ai de la chance de pouvoir travailler ainsi.
08:36 Ce qui est intéressant, c'est que je n'ai pas travaillé seule.
08:42 Non pas parce que j'avais stagiaires et collaborateurs autour de moi,
08:46 mais parce que ma famille s'est sentie très impliquée dans cette préparation de défense.
08:51 Entre les uns qui lisaient les bouquins qui pouvaient potentiellement m'aider sur ce procès,
08:57 et pour savoir l'univers dans lequel j'étais, entre les autres,
09:02 et je pense notamment à une de mes soeurs Sophie qui est beaucoup intervenue
09:06 pour essayer de lister les interrogatoires des uns et des autres,
09:09 pour les regrouper, qu'ensuite je puisse les lire facilement.
09:13 Chacun s'est senti très impliqué dans cette préparation du procès.
09:18 C'était assez surprenant, puisque je pensais être seule dans ma chambre.
09:24 J'avais tout un tas de personnes qui ne faisaient pas du tout de droit,
09:27 qui n'étaient pas du tout avocates, qui étaient avec moi et qui m'aidaient à avancer.
09:31 Une journée type, c'était un lever pas trop tard,
09:35 ce qui était un peu contrariant, parce que moi je suis quelqu'un qui aime plutôt bien dormir,
09:39 mais là il fallait quand même s'astreindre à une certaine discipline,
09:41 donc se lever pas trop tard, être sur les deux écrans qu'on avait organisés,
09:46 qu'on avait mis en place spécialement pour l'occasion,
09:48 parce que c'est une maison de vacances, il n'y a pas d'écran d'ordinateur, il n'y a pas ces choses-là.
09:51 Là je me suis constituée un petit bureau sur lequel je passais de longues heures en matinée,
09:57 de longues heures aussi l'après-midi, et je m'autorisais une heure ou deux
10:03 pour respirer, pour nager, pour sentir le soleil,
10:10 que je n'allais pas sentir après pendant de longs mois,
10:13 parce que je sentais qu'il était important de travailler ce dossier pour arriver prête,
10:18 mais qu'il était aussi important d'arriver avec les batteries rechargées.
10:21 À ce moment-là, je suis moi aussi en pleine préparation du procès.
10:25 Je fais des schémas pour essayer de me retrouver parmi les 20 accusés.
10:28 Je recueille les témoignages des victimes qui racontent l'horreur vécue ce soir-là.
10:32 Et j'appelle certains avocats.
10:34 Par une matinée ensoleillée de cette fin juillet,
10:37 j'ai rendez-vous avec Olivia Ronen dans son cabinet, situé au cœur du Marais.
10:41 Elle a enfin accepté de nous recevoir, deux consoeurs de la radio et moi.
10:45 Très aimablement, elle nous accueille pendant trois quarts d'heure.
10:48 Elle nous propose un café, je sors mon carnet de notes,
10:51 j'écoute à l'affût d'une petite phrase.
10:54 Je guette une confidence au sujet de son client qui pourra nourrir les sujets que je prépare.
10:58 Mais ce jour-là, quand je ressors du cabinet,
11:01 la page de mon carnet de notes est toujours aussi blanche.
11:04 Pas plus à nous qu'à tous les autres journalistes qui l'ont contacté,
11:08 Olivia Ronen ne fait de révélations.
11:11 Tout ce qu'elle peut nous dire, c'est qu'elle ne dira rien avant l'ouverture du procès.
11:18 C'est à ce moment-là que son nom sort dans la presse.
11:21 C'est officiel, Olivia Ronen est désormais aux yeux de tous l'avocate de Salah Abdeslam.
11:26 C'est sûr que vient se greffer très vite ma peur.
11:32 La mère d'Olivia, Michèle Ronen.
11:34 Pour elle, parce que je pense que l'opinion publique était très remontée
11:41 et je me demandais comment elle va pouvoir vivre ça et s'en sortir.
11:47 Je me suis dit que j'allais perdre toute ma famille, tous mes amis à cause de ça,
11:53 mais en fait pas du tout.
11:55 Et puis on s'habitue.
11:58 J'avoue que je me mets dans une bulle.
12:00 Moi je n'écoute plus la télé, je ne regarde rien, je pense que je suis là,
12:05 si elle veut m'appeler, elle m'appelle.
12:07 On discute de ce qu'elle pense, de ce qu'elle dit, mais pas de ce qui se dit.
12:11 J'ai du mal à entendre ce qui se dit.
12:14 Et les réseaux sociaux encore moins.
12:17 Je reçois un mail désagréable.
12:20 Un mail désagréable le jour où on sort, antisémite et tout ce qu'on veut.
12:26 C'est une chose à laquelle je m'attendais.
12:30 J'attendais que les autres arrivent aussi.
12:32 Et en fait les autres ne sont pas arrivés.
12:35 Et s'il y a une chose, alors c'est une fois que mon nom a été connu,
12:39 mais par la suite lorsque le procès a eu lieu,
12:42 s'il y a une chose qui m'a énormément surprise, mais m'a énormément rassurée aussi,
12:49 c'est que je n'ai pas reçu d'insultes, de menaces,
12:55 et de choses qui m'étaient dirigées directement.
13:08 Le 7 septembre 2021, au soir, je suis en famille.
13:14 Je suis en famille, j'ai arrêté de travailler,
13:18 parce que c'est la veille et qu'il faut mettre ça un peu de côté pour respirer.
13:24 Je vois que mon visage apparaît beaucoup dans les médias.
13:30 J'essaie de ne pas trop y prêter attention.
13:34 Et le stress monte.
13:36 Le stress monte beaucoup parce que ça va prendre corps.
13:40 Mais en même temps, j'avais hâte que ça commence.
13:43 Après, je pense que je n'imagine pas ce que ça peut être.
13:49 J'ai le concept en tête des procès extrêmement longs,
13:53 mais on ne vit pas un procès pareil.
13:56 On n'a jamais vécu un procès pareil.
13:58 Le procès le plus long dans l'histoire judiciaire,
14:02 c'était le procès Papon qui a duré six mois.
14:04 Et c'est très abstrait.
14:32 Je me demande un peu ce qui se passe.
14:35 Je ne vous cache pas que je suis un peu dépitée quand ça sort comme ça.
14:38 Je suis un peu dépitée, je me demande en fait dans quoi je me suis mise.
14:44 Je me suis dit mince, ça va être ça, mince.
14:48 Le Terroriste est disponible sur toutes les plateformes,
14:50 ainsi que sur le site et l'application Europe 1.
14:53 Et si vous avez aimé ce podcast, je vous laisse le dire sur les réseaux sociaux
14:56 pour donner envie à d'autres de le découvrir aussi.
14:58 A très bientôt.

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