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00:00 Bonjour Abdoumbo, merci de répondre à France 24.
00:03 Vous êtes député de la majorité présidentielle,
00:05 président de la Commission des lois à l'Assemblée nationale du Sénégal.
00:07 Alors on vous a entendu dans le sujet,
00:10 on vous retrouve maintenant à notre micro.
00:14 Je reprends les mots de Macky Sall,
00:16 qui a annoncé ce report de la présidentielle.
00:18 Il a affirmé que le Sénégal ne pouvait se permettre une nouvelle crise.
00:22 N'avez-vous pas l'impression au contraire d'avoir ouvert une crise encore plus profonde ?
00:25 On a entendu l'opposition qui dénonce un coup d'État institutionnel.
00:30 C'est vrai que cette décision a choqué beaucoup de Sénégalais.
00:32 Merci beaucoup.
00:36 Je voudrais d'abord que les gens s'informent davantage sur ce qui se passe au Sénégal.
00:42 Je ne suis pas président de la Commission des lois,
00:45 je suis président du groupe parlementaire de la majorité, il faut bien le noter.
00:49 Merci.
00:50 Je voudrais juste dire ce qui se passe au Sénégal aujourd'hui.
00:56 Il faudrait que l'opinion nationale, surtout internationale,
01:02 comprenne exactement ce qui s'est passé.
01:04 Ce qui s'est passé, c'est quoi ?
01:06 Dans un pays qui s'appelle le Sénégal,
01:10 il y a des élections présidentielles qui vont s'organiser.
01:13 Et celui qui est à la tête du pays,
01:18 en l'occurrence, son excellence le président Macky Sall,
01:21 qui avait le droit de se présenter pour un autre mandat,
01:24 a dit publiquement, solennellement,
01:27 qu'il ne voulait pas mettre ce pays sans dessus.
01:31 Il avait donné un engagement de faire deux mandats.
01:35 Cette personnalité, qui est une démocrate,
01:39 a réitéré cet engagement et a pris la décision historique
01:43 de ne pas se présenter pour un autre mandat.
01:45 Ça, c'est déjà la première chose.
01:47 On va organiser des élections présidentielles.
01:50 Notre Constitution, nos lois et règlements
01:54 ont édicté des voies pour aller vers ces élections.
02:01 Mais on a vu qu'après la décision du Conseil constitutionnel,
02:07 qui a validé 20 candidatures à l'élection présidentielle,
02:11 il y a eu des contestations.
02:12 Plus de 50 candidats se disent poliés,
02:17 écartés de manière pas normale.
02:20 Un parti de l'opposition s'est vu...
02:24 Quand même, pour eux, il y a eu de l'injustice.
02:29 On a écarté leur candidat Karim Maïsawad
02:31 pour double nationalité.
02:33 Et au même moment, on découvre qu'il y a une candidate
02:38 qui a eu aussi deux nationalités,
02:40 en l'occurrence Mme Roswarni,
02:42 qui est aujourd'hui sous contrôle judiciaire.
02:44 Il y a eu ensuite une commission d'enquête parlementaire
02:50 introduite par un groupe de l'opposition
02:55 pour des supposées corruptions au niveau du Conseil constitutionnel.
02:59 Ça ne s'est pas arrêté là.
03:01 Le groupe de l'opposition a introduit
03:04 une proposition de loi constitutionnelle
03:06 portant pas sur une révision ni une modification de la Constitution,
03:11 mais sur une dérogation à l'application de l'article 31
03:15 de notre Constitution qui fixe les élections.
03:18 - J'entends vos interrogations.
03:20 Monsieur Hamdoub, attendez,
03:21 parce que pour qu'il y ait un petit échange,
03:23 il faut aussi que je puisse parler et vous interroger.
03:26 J'entends vos interrogations
03:28 et j'entends votre étonnement parfois
03:31 vis-à-vis notamment de l'invalidation,
03:34 vous le disiez, de la candidature de M. Ouad,
03:36 mais sur quelle base juridique
03:38 repose la décision de report de la présidentielle ?
03:41 - Moi, je pense que si vous ne m'écoutez pas
03:46 jusqu'à la fin de mon argumentaire,
03:48 ceux qui nous écoutent ne comprendront pas.
03:52 J'étais en train de dénumérer
03:55 ce qui a amené tout cela.
03:59 J'ai parlé du candidat Karim Ouad
04:04 qui a été écarté,
04:05 de l'installation d'une commission d'enquête parlementaire
04:08 pour des supposées corruptions au niveau du Conseil constitutionnel.
04:12 J'ai énuméré les candidats recalés qui ont contesté.
04:16 Ensuite, la proposition de loi constitutionnelle
04:20 sur une dérogation de l'article 31 de notre Constitution.
04:26 Et ensuite, tout cela,
04:29 le président de la République
04:31 garant du bon fonctionnement des pouvoirs publics
04:33 ne pouvait pas être insensible à tout cela.
04:36 C'est pourquoi lui,
04:37 qui n'a pas la prérogative de reporter
04:39 une élection présidentielle locale
04:42 ou des députés,
04:44 a pris un décret
04:45 pour abroger celui qui avait convoqué le corps électoral.
04:50 Après avoir pris avis et pris acte
04:54 de la saisine de l'Assemblée nationale
04:56 sur cette loi constitutionnelle.
04:57 C'est pourquoi l'Assemblée nationale, souverainement,
05:01 a pris la décision de voter cette loi constitutionnelle
05:06 qui est une dérogation à l'article 31.
05:09 Et la Constitution du Sénégal n'a pas changé
05:12 parce que l'article 27
05:14 a été dérogée par le président de la République.
05:17 C'est pourquoi,
05:18 nous avons décidé de voter cette loi constitutionnelle
05:22 qui est une dérogation à l'article 31.
05:25 Et la Constitution du Sénégal n'a pas changé
05:28 parce que l'article 27
05:30 qui parle de l'adieu du mandat du président.
05:33 - Alors attendez monsieur Ambombo,
05:34 excusez-moi mais là ça devient vraiment très technique,
05:36 on entend vos arguments.
05:38 Vous avez donc validé hier
05:40 avec l'assentiment et avec...
05:43 en vous alliant au camp Carimoade
05:46 ce report de la présidentielle.
05:48 Ce qui veut dire que la présidentielle,
05:50 les Sénégalais voteront le 15 décembre.
05:52 Le mandat du président Salle expire le 2 avril.
05:55 Entre le 2 avril et le 15 décembre,
05:58 Macky Salle restera au pouvoir.
06:00 Vos opposants disent que ce n'est pas conforme à la Constitution.
06:03 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
06:05 - Mais c'est totalement conforme à la Constitution
06:10 et je voudrais préciser
06:12 que c'est pas le président de la République
06:14 qui a changé ou décalé la date de l'élection présidentielle.
06:19 - C'est lui qui l'a annoncé.
06:20 - Ça il nous semble important
06:21 pour que la communauté...
06:23 Non mais encore, il ne l'a jamais annoncé.
06:25 Encore une fois, le président a annoncé
06:27 l'abrogation du décret
06:29 convoquant le collège électoral.
06:32 Je pense que quand même, il faudrait qu'on dise
06:34 les faits comme ils se sont passés.
06:36 C'est l'Assemblée nationale
06:38 qui a voté une loi constitutionnelle
06:40 qui a décalé le jour de l'élection présidentielle.
06:44 Ça, je veux être clair là-dessus.
06:46 Le président de la République n'a ni reporté
06:49 ni décalé la date de l'élection présidentielle
06:52 parce qu'il n'en a pas les pouvoirs.
06:54 - Bon. Alors vous avez raison.
06:56 Il n'a pas annoncé le report.
06:58 C'est vrai. Il n'a pas annoncé le report
07:00 et c'est l'Assemblée nationale.
07:01 C'est vrai. Restons très factuels.
07:04 Comment est-ce que vous comptez régler
07:08 le problème différent au Conseil constitutionnel
07:12 et toutes ces irrégularités
07:16 que vous dénoncez d'ici au 15 décembre ?
07:19 - Mais le président de la République,
07:23 garant du bon fonctionnement des pouvoirs publics,
07:25 avait pris ce décret et l'Assemblée nationale,
07:27 souverainement, a voté cette loi constitutionnelle
07:30 en toute légalité.
07:31 - Oui, mais...
07:32 - Certains sont en train de dire...
07:33 - Pour l'avenir, qu'est-ce qui va se passer jusqu'au 15 décembre ?
07:35 Comment est-ce que vous allez réformer le Conseil constitutionnel ?
07:38 - J'en viens encore une fois.
07:41 On ne parle pas encore de réforme du Conseil constitutionnel.
07:43 Le président de la République,
07:45 quand il a pris le décret,
07:46 l'Assemblée nationale a voté le décalage
07:48 de l'élection présidentielle.
07:50 C'est pourquoi on n'a pas voulu sortir de l'année électorale
07:53 pour montrer la bonne foi du président de la République,
07:55 pour montrer la bonne foi de la majorité,
07:58 que le président n'a pas pour intérêt
08:00 ni pour ambition de rester au pouvoir.
08:02 Ce qui va se faire,
08:03 c'est qu'il a appelé à un dialogue
08:05 pour des élections libres, transparentes,
08:07 apaisées et inclusives.
08:09 Et en ce moment,
08:10 on utilisera, d'ici le 15 décembre, le temps
08:13 pour échanger avec les acteurs
08:15 de la société civile,
08:17 les acteurs politiques,
08:18 toutes les couches importantes de la société
08:21 pour qu'on puisse avoir une élection apaisée,
08:24 une élection libre, transparente et démocratique.
08:27 Et cela, je pense que c'est mieux
08:29 d'organiser des élections
08:31 où demain, il y aura des contestations
08:33 à n'en plus finir.
08:34 Même dans votre dossier,
08:35 j'ai entendu que vous avez dit
08:37 qu'il y a moins de contestations au Sénégal.
08:39 Cela veut dire quoi ?
08:40 Cela veut dire que les sénégalaises et les sénégalais
08:42 ont compris que cette décision
08:44 qui avait été prise souverainement
08:46 par l'Assemblée nationale
08:48 est une décision bonne.
08:49 Et la loi constitutionnelle ne peut pas être attaquée
08:52 devant le Conseil constitutionnel.
08:53 Vous concédez quand même,
08:54 vous concédez quand même, Monsieur Baud,
08:56 que cette décision a suscité
08:58 beaucoup de colère, d'incompréhension,
09:01 y compris parmi vos électeurs,
09:03 à la majorité aussi.
09:04 Il y a une ministre qui a démissionné,
09:07 Eva Marie Colsecq.
09:09 Je ne parle pas non plus des réactions
09:11 de la CDAO,
09:13 qui suit avec préoccupation
09:17 la situation au Sénégal.
09:19 Les Américains, il y a quand même des signaux
09:22 qui sont envoyés aux autorités sénégalaises
09:25 qui posent problème.
09:27 Mais vous savez, Monsieur,
09:31 d'abord, je voudrais préciser
09:33 que Mme Eva Marie Colsecq
09:36 n'est pas membre du gouvernement.
09:38 Cela, c'est très clair.
09:39 Elle est à la tête d'une organisation,
09:41 l'ITI.
09:42 C'est une ancienne ministre d'État.
09:45 Il ne faut pas que les gens mélangent les choses.
09:48 Elle n'est pas membre du gouvernement sénégalais
09:50 depuis des années.
09:51 C'est un deuxième mot.
09:53 Vous avez parlé de la CDAO,
09:55 vous avez parlé des États-Unis.
09:56 C'est pourquoi nous sommes aujourd'hui
09:58 à la télévision,
09:59 pour expliquer à la communauté internationale,
10:01 pour expliquer aux populations,
10:03 pour expliquer à nos électeurs
10:05 qui sont inquiets,
10:06 qui ne comprennent pas peut-être
10:08 le bien-fonder de cette affaire-là.
10:10 Mais il n'y a pas encore de crise
10:12 parce que je suis là à Dakar.
10:14 Les journalistes de France 24
10:17 sont dans mon bureau.
10:18 Ils sont venus librement.
10:20 Ils n'ont pas été empêchés d'accéder ici
10:22 à l'Assemblée nationale
10:23 pour que je parle à la communauté internationale.
10:25 Quand il y a une crise,
10:26 on ne peut pas circuler dans Dakar,
10:28 mais on circule dans Dakar tranquillement.
10:30 Eux, ils peuvent vous le confirmer.
10:32 On est en train de travailler tranquillement.
10:34 Les institutions fonctionnent.
10:35 Je suis ici à l'Assemblée nationale
10:37 et je vous parle.
10:38 Et vous avez la liberté de vous exprimer sur France 24
10:40 de manière libre.
10:41 Oui.
10:42 Mais de France 24,
10:45 je m'exprime sur les télévisions et les radios.
10:48 Quand même, dans mon pays,
10:50 les opposants sont en train de s'exprimer.
10:52 Donc, il n'y a pas de crise.
10:54 Il y a, c'est vrai, des incompréhensions
10:56 que nous expliquons aujourd'hui
10:57 à la communauté nationale comme internationale
10:59 pour que tu puisses comprendre.
11:00 Monsieur Abdumbo, une dernière question.
11:02 Il y a beaucoup de spéculations
11:04 sur ce qu'il a pu se passer en coulisses.
11:06 Beaucoup d'analystes,
11:08 et vous allez peut-être répondre aussi
11:10 à ce qu'ils pensent,
11:11 peut-être que c'est faux,
11:12 mais vous avez la parole.
11:13 Ils estiment que vous allez reporter la présidentielle
11:15 parce que le candidat de la majorité,
11:17 Amadou Ba,
11:18 disons, n'était pas convaincant
11:19 et risquait de perdre.
11:20 Est-ce que vous pouvez nous affirmer
11:21 qu'il portera bien les couleurs de la majorité
11:23 pour la présidentielle de décembre ?
11:25 Vous êtes un journaliste.
11:29 On dit en journalisme,
11:30 les faits sont sacrés,
11:31 le commentaire, il est libre.
11:32 Je vous laisse votre commentaire et les autres.
11:34 Mais en ce moment,
11:35 je n'avais pas entendu.
11:36 Je pose la question à des analystes.
11:37 Je vous donne ce qu'ils pensent.
11:40 Ce qu'ils analysent.
11:41 C'est à vous de répondre.
11:42 Je vous pose une question.
11:43 L'analyse n'est pas une question.
11:48 La question que vous posez,
11:49 Amadou Ba est le candidat de la majorité.
11:52 La spéculation ou bien les spéculations
11:54 ne nous concernent pas
11:55 parce que c'est normal.
11:56 Vous savez,
11:57 le rêve, c'est le dimanche de la pensée.
11:59 Les gens peuvent se permettre
12:00 de rêver vers des spéculations.
12:02 Mais en tout cas, nous,
12:03 nous sommes dans le factuel.
12:04 Aujourd'hui, ce qui se passe
12:06 est que les gens se disent
12:09 que l'Assemblée nationale
12:10 a été le théâtre d'intervention des gendarmes.
12:14 Je voudrais préciser que...
12:16 Je vous ai posé une question sur Amadou Ba,
12:19 sur son maintien de la candidature d'Amadou Ba.
12:22 C'est une question qui peut rester très factuelle.
12:24 Vous pouvez nous répondre de manière très factuelle.
12:26 Encore une fois,
12:29 je dis que l'Assemblée nationale,
12:30 les gens...
12:31 Parce que dans le début de votre interview,
12:33 j'ai vu qu'on a dit
12:34 que les gendarmes sont intervenus.
12:36 Mais je dis que la loi organique
12:38 qui organise l'Assemblée nationale
12:40 dit bien que si un député
12:42 perturbe le travail de l'Assemblée nationale,
12:45 le président Mbamdiop,
12:46 que je félicite au passage,
12:48 peut bien utiliser les forces de l'ordre
12:50 pour lui empêcher de perturber le travail.
12:53 Par rapport à Amadou Ba,
12:54 il est le candidat de la majorité,
12:56 si c'est ce que vous voulez entendre,
12:58 parce que c'est ça la vérité.
13:00 Merci beaucoup, Abdoumbo,
13:02 pour cette interview par écran interposée.
13:04 Merci aussi à Julie Dungelhoff et à Sarah Soko
13:07 qui ont assuré la liaison technique.
13:09 Merci.