• il y a 10 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il revient sur les propos alarmistes d'António Guterres, le secrétaire général des Nations-Unies.

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Transcription
00:00 - D'abord l'édito international, bonjour Vincent Herouette. - Bonjour.
00:03 - Ah ça va mieux la voix, c'est plus chantant. - Elle est revenue, la médecin me l'a ramenée, elle a fait une fugue.
00:08 - Votre voix d'opposant. "Notre monde entre dans une ère de chaos", voilà c'est vous qui l'avez dit hier.
00:14 Reprenons. "Notre monde entre dans une ère de chaos", c'est ce qu'a dit le secrétaire général des Nations Unies hier,
00:19 il sonne le toxin à Antonio Guterres, il a de bonnes raisons de le croire.
00:22 - Oui Antonio Guterres est au désespoir, depuis deux ans il ne sert à rien, on ne l'écoute même plus,
00:28 il gémit dans le désert, c'est tout le système international qui a résisté à la décolonisation, à la guerre froide,
00:34 à la mondialisation, à l'émergence de la Chine, au Covid qui est soudain obsolète.
00:39 L'équilibre du monde a changé pour des générations, depuis la guerre en Ukraine, l'ONU tourne à vide,
00:46 le pouvoir appartient au conseil de sécurité évidemment, dont les membres permanents sont tous dotés de l'arme nucléaire,
00:52 ils sont cinq, ils reflètent le monde de 1945, et évidemment il aurait fallu élargir le petit club,
00:59 une réforme aussi indispensable qu'impossible.
01:02 - Les membres permanents sont censés contenir le chaos qui toujours renaît.
01:06 - Oui, protéger la sécurité collective, le progrès économique, les droits de l'homme,
01:10 tout ne se résume pas au seul rapport de force, au minimum on respecte le droit, les frontières.
01:16 - A partir du moment où la Russie annexe une partie de l'Ukraine, que la Chine laisse faire, le conseil est paralysé,
01:24 Pékin et Moscou d'un côté, Washington, Londres et Paris de l'autre,
01:28 chaque camp prêt à brandir son véto, tout le monde dit non, nul ne fait rien, la machine redevient,
01:35 la SDN impuissante à retenir le monde qui glissait vers la seconde guerre mondiale.
01:40 La prochaine est annoncée, le président du comité militaire de l'OTAN
01:44 vient de l'envisager froidement en Europe dans les 20 ans,
01:48 à Moscou ils sont nombreux à ressasser le même genre de prophéties.
01:52 - Alors dans la coulisse, la guérilla diplomatique est permanente, Vincent.
01:55 - La Russie vient de se faire virer du conseil exécutif de l'UNESCO,
01:59 de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, de l'Organisation maritime internationale,
02:04 de la Cour internationale de justice, elle n'a pas réussi non plus à se faire élire au Conseil des droits de l'homme.
02:10 Cela relativise l'influence qu'elle prétend avoir dans le sud global.
02:15 Sa consolation, c'est que la bataille à Gaza lui promet une revanche éclatante.
02:20 La guerre cristallise, la rupture entre le sud et l'occident,
02:25 les anciennes colonies s'identifient au malheur des civils palestiniens,
02:29 comment comprendre autrement que l'Afrique du Sud traîne Israël devant la Cour internationale de justice
02:34 pour génocide dans un retournement historique saisissant.
02:38 En Afrique ou en Asie, la jeunesse s'indigne et voit Israël comme une puissance coloniale,
02:44 un super-occident, pas comme la victime d'une offensive terroriste contrainte de se battre dos au mur contre un ennemi qui se dérobe.
02:53 - Antonio Guterres redoute que les combats gagnent Rafa.
02:56 - Il dit que l'assaut sur la ville frontière où sont réfugiés plus d'un million de déplacés va décupler le cauchemar humanitaire,
03:02 que les conséquences régionales seront incalculables.
03:06 C'est une façon de défendre l'UNRWA qui fournit l'aide d'urgence mais dont les principaux donateurs ont claqué la porte.
03:13 C'est prendre aussi au mot Benyamin Netanyahou qui annonce une offensive à Rafa, l'un des derniers bastions du Hamas.
03:20 Alors si la vérité c'est que l'étau se resserre sur les chefs terroristes,
03:25 la découverte de souterrains qui servaient de QG de Jaules montre que l'armée est sur leurs talons,
03:30 ce n'est pas le moment d'alléger la pression militaire, surtout que les négociations recommencent ce matin au CAIR.
03:37 C'est le moment de dire au contraire qu'on est prêt à la guerre totale, qu'elle va durer encore des mois, sauf si les otages sont relâchés.
03:43 Que ce soit dans huit jours ou dans huit mois, cette bataille comme celle d'Ukraine prendra fin.
03:49 Leurs effets s'en feront sentir pendant des générations.
03:53 Il sera plus facile de déblayer les gravats de Gaza que de restaurer un système international désormais en ruine.
04:01 Le vieux machin nous manque déjà.
04:04 — Signature Europe 1, Vincent Herouette. Merci beaucoup, Vincent. 7h47 sur Europe 1.

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