40 ans du centre historique minier de Lewarde

  • il y a 6 mois
Le musée nordiste consacré à l'histoire des mineurs fête cette année ses 40 ans d'existence.
Transcript
00:00 Il est 8h15, merci de nous accompagner ce matin. 4° à Cambrai où vous nous écoutez.
00:04 Vous savez quoi ? C'est le reportage maintenant.
00:07 Le centre historique minier de l'Eau Harte Pascal dans le Douaisy fête cette année ses 40 ans.
00:12 C'est l'un des 5 musées les plus fréquentés de la région avec 180 000 visiteurs l'an passé.
00:17 Un record. Bonjour Stéphane Barberot.
00:18 Bonjour.
00:19 Particularité de ce musée, c'est qu'il est installé sur un ancien puits d'extraction du charbon.
00:23 Oui, avant d'être un musée, c'était en effet une mine, la fosse des Lois. Elle a été mise en service de 1931 à 1971.
00:31 Et avant même sa fermeture, son avenir était déjà tout tracé, explique Karine Sprimon.
00:36 C'est la directrice de la communication du musée.
00:38 Quand la fosse des Lois arrête de fonctionner, les houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais
00:42 souhaitaient déjà effectivement conserver un site pour en faire un centre historique minier
00:47 alors même que l'activité était encore finalement très présente dans d'autres fosses du bassin minier.
00:53 Et ça c'est une véritable chance parce que dans cette fosse, tous les bâtiments ont quasiment été en place, en bon état.
01:00 On a pu justement récolter une collection extraordinaire puisque lorsqu'une fosse fermait dans la région,
01:05 le matériel, les outils, les archives étaient triés et ce qui était intéressant pour constituer la collection
01:11 était amené ici au centre historique minier.
01:13 Il y a eu en plus de très nombreux dons de famille, c'était par exemple un permis de conduire
01:19 que vous pouviez passer quand vous étiez ouvrier à la mine au sein même de cette mine de Leward.
01:24 Ce qui donne Stéphane une collection impressionnante.
01:26 600 000 photos, 500 films et puis 15 000 objets comme la célèbre lampe de mineur
01:32 mais aussi des vélos que l'on retrouve accrochés dans une grande salle du musée.
01:38 C'est aussi une particularité de quelques-unes de ces fosses dans le Nord,
01:41 c'est-à-dire qu'elles sont installées à la campagne.
01:43 Les mineurs venaient travailler ici en vélo,
01:45 donc il y avait bien des cités minières mais pas à proximité immédiate du site.
01:49 Et souvent on nous pose la question du terri qui lui aussi était distant de quelques kilomètres
01:54 parce que c'était un terri commun à quatre fosses et c'est un terri qui a d'ailleurs été réutilisé
01:58 dont on ne voit plus de traces aujourd'hui.
02:01 Le terri était situé en effet à Monchecourt,
02:03 alors on a réutilisé en effet le charbon, les résidus de charbon qui étaient sur ce terri
02:07 et puis les roches ont pu être utilisées pour fabriquer ensuite des routes,
02:10 résultat plus de terri autour de l'Eau Harde.
02:12 Il faut imaginer qu'à l'époque un millier de personnes travaillait à la fosse des Loires.
02:16 Les allées et venues des ouvriers depuis les cités minières des communes voisines de Guénin et de Manille,
02:21 un environnement que Marie-Paul a bien connu
02:24 puisque cette visiteuse a grandi ici avant de s'installer dans le Val de Loire.
02:29 Moi je suis fille de paysan, j'ai connu les chevalets là en exploitation.
02:32 Il y avait beaucoup beaucoup de gens qui travaillaient à la mine
02:35 et on les côtoyait, c'était des clients de mes parents
02:38 qui venaient chercher du lait, du beurre, du fromage,
02:41 et c'était plus que la moitié de la population.
02:43 Mais je ne suis pas de ce monde-là, je suis du monde paysan.
02:45 Voilà, mais ce monde ouvrier, il fascine toujours.
02:49 33 ans après la fermeture du dernier puits de mine dans le Pas-de-Calais à Wenny.
02:53 Alors qu'est-ce qui fait le succès de ce musée maintenant depuis 40 ans ?
02:56 Il y a l'authenticité du lieu, vous l'aurez compris,
02:58 vous êtes sur un vrai carreau de mine avec ces deux puits, ces chevalets qui sont encore là.
03:03 Il y a bien sûr la salle de bain des mineurs qu'on appelle la salle des pendus
03:07 avec ses vêtements accrochés en l'air.
03:09 Il y a une galerie souterraine longue de 450 mètres qui a été reconstituée
03:13 pour raconter les évolutions techniques sur 150 ans.
03:16 Ce sont vraiment deux lieux très forts pour Virginie Malolepsie,
03:20 la directrice des archives du musée.
03:23 Derrière chaque objet, chaque document, il y a une histoire des hommes, des femmes
03:28 qui ont inventé des procédés, qui ont inventé des machines,
03:31 qui en ont adapté d'autres et surtout des ouvriers français du territoire
03:35 ou venus d'ailleurs d'une des 29 nationalités qui est venue au cours des trois siècles d'histoire.
03:40 Moi j'aime rappeler quand même que dès 1900 et jusqu'à la fin de l'exploitation,
03:44 le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, donc les hommes et les femmes qui ont travaillé,
03:48 ont contribué à la production de 45 à 66% de la production nationale de charbon.
03:54 Derrière ce chiffre, il y a toute la fierté d'une région qui a permis à la France
03:58 de se chauffer, de se développer économiquement.
04:00 Il y a aussi le lot de souffrance, les terribles coups de grise ou la silicose
04:03 ou les autres maladies qui ont tué à petit feu les mineurs.
04:06 C'est tout cela qu'on vous raconte à Leward où l'on plonge au sens propre
04:10 comme au sens figuré dans le passé de notre région.
04:14 Le musée de la mine de Leward est ouvert tous les jours sauf le lundi
04:18 avec deux expositions temporaires à voir en ce moment.
04:20 Une sur la découverte du charbon dans le Pas-de-Calais donc en 1841
04:24 et une exposition de photos de mineurs ukrainiens.
04:27 Toutes ces informations bien sûr à retrouver sur francebleu.fr

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