Les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie se sont retrouvés ce jeudi pour une nouvelle séance de négociations tarifaires. L'Assurance maladie a proposé le passage à 30 euros du prix de la consultation chez le médecin généraliste.
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00:00 Nicolas, ce matin nous parlons de la consultation chez le médecin parce que la sécu dévoile ses intentions sur le tarif de la consultation.
00:06 Aujourd'hui, le tarif de base c'est 26,50€ et l'assurance maladie propose de l'augmenter de combien ?
00:12 3,50€. On passerait à 30€, c'est ce qu'a proposé Thomas Fatome, le directeur de l'assurance maladie hier au syndicat de médecins pour débloquer ces négociations qui n'en finissent plus sur la future convention médicale.
00:22 Il y aura aussi évidemment des hausses pour les spécialistes. On n'a pas de chiffre.
00:25 Quand l'assurance maladie propose 30€, ça veut dire qu'elle propose de monter le montant qu'elle rembourse à 30€. Le patient, ça ne change rien.
00:32 Ce n'est pas lui qui paye, c'est la collectivité, c'est l'assurance maladie.
00:35 Ce qui signifie que si la mesure passe, c'est en janvier 2025 que les généralistes pourront toucher 30€ au lieu de 26,50€.
00:44 C'est l'occasion de dire que le ministre de la Santé s'appelle désormais Frédéric Valtout, ministre délégué à la santé.
00:48 Oui, absolument.
00:49 C'est un patron de la fédération hospitalière.
00:51 Donc le passage de 26,50€ à 30€ est un dollar pour le patient.
00:56 Ah bah si, si, si !
00:58 Oui, d'accord.
00:59 Ah bah si !
01:00 Oui, ok. Mais c'est bien un coût supplémentaire.
01:02 Il paye 30€, mais il est remboursé à 30€.
01:03 Oui, d'accord. Mais c'est un coût supplémentaire pour les comptes sociaux.
01:05 Alors là, il n'y a aucun problème.
01:07 Hier, il y avait un des syndicats négociateurs, la CSMF, c'est des généralistes et des spécialistes.
01:10 Ils étaient à Catherine Vautrin, elle dit "il n'y a plus d'argent".
01:13 Et d'ailleurs, le directeur de la Sécu, il a mis des conditions par rapport à cette proposition de 30€.
01:20 Il dit "ok, 30€, mais alors vous les médecins, vous allez moins prescrire de médicaments,
01:23 moins prescrire d'examens, moins prescrire d'arrêt maladie".
01:27 Un médecin généraliste français, en moyenne, par an, prescrit pour 700 000€.
01:32 En moyenne, un médecin généraliste prescrit par an pour 700 000€.
01:36 C'est donc une facture à la santé, ça n'est pas gratuit.
01:38 Et le même patron de la Sécu dit "il faut aussi améliorer l'accès aux soins".
01:42 Donc par exemple, il y a un vrai effort à faire sur les gardes pour la première partie de la nuit.
01:47 Mais dire qu'il n'y a plus d'argent, c'est vraiment la réalité ?
01:49 Oui, c'est la réalité. Aujourd'hui, on va probablement avoir une révision de la croissance à la baisse par Abercy.
01:53 Attention, pas une petite ! On a prévu 1,4% de croissance en 2024, et on va probablement passer la prévision à 0,9%.
02:01 C'est une énorme révision à la baisse de la croissance.
02:05 Ça veut dire que d'ores et déjà, on est à peine en février, on sait que les prévisions de recettes de l'année, elles sont mortes.
02:10 Ça veut dire qu'on est à peine en février, qu'il va falloir aller chercher soit des économies supplémentaires,
02:14 soit des recettes supplémentaires. Et le chiffre circule à Abercy depuis 48 heures.
02:18 On va aller chercher 10 milliards d'euros imprévus.
02:20 Dans quelle poche ?
02:22 On n'a pas les poches, mais il y aura des poches.
02:24 10 milliards d'euros, c'est presque le montant d'économies espérées par la réforme des retraites.
02:28 C'est un montant énorme qui s'ajoute aux 12 milliards déjà annoncés pour 2025.
02:32 Alors oui, la poche, on n'a pas le détail.
02:34 Recettes supplémentaires, économies particulières, vous inquiétez pas.
02:38 Quand on aura le détail, ceux qui vont payer vont le sentir passer.
02:41 Donc, quand on dit qu'il n'y a plus d'argent, c'est vraiment la réalité ?
02:44 C'est la réalité. Il n'y a plus d'argent.
02:46 Et si on s'amuse à faire n'importe quoi avec nos comptes publics
02:48 et à tordre à nouveau les engagements qu'on a pu prendre sur la trajectoire pluriannuelle,
02:53 je peux vous assurer qu'un jour on va l'avoir, cette dégradation par les allonges de notation.
02:57 Ce n'est pas un moment très facile à passer quand on sort des pays notés A pour rentrer dans les pays notés B.
03:02 Merci Nicolas.