Le prix de la consultation chez le médecin généraliste va bientôt augmenter ? L'Assurance maladie s'est dite prête à "financer une revalorisation".
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00:00 Le prix de la consultation chez Generalist, Guillaume, ça va augmenter bientôt ?
00:04 Alors, ce n'est pas fait, mais ça fait plusieurs mois que les médecins négocient avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie
00:10 pour obtenir une hausse du tarif de consultation. Et là, qu'est-ce que vient de proposer la CNAM ?
00:14 Elle vient de dire qu'on propose de passer de 26,50 euros aujourd'hui à 30 euros.
00:20 Ce qui, au passage, ne changerait rien pour le patient. Vous payez 30 euros, vous payeriez 30 euros, vous seriez remboursé 30 euros.
00:26 Donc, il n'y a pas de changement à ce niveau-là. Cela dit, ce n'est pas fait parce que les médecins ne sont pas très chauds.
00:30 Vous avez certains qui disent « bon, oui, pourquoi pas ». D'autres qui vous disent « non, mais attendez, chez nous, il y a consultation et consultation.
00:37 Il y a le patient qui vient pour une bonne rhinopharagite, l'ordonnance de base, ça va très vite.
00:42 Et puis, il y a les patients qui viennent qui souffrent de maladies chroniques lourdes, ce qu'on appelle des infections longue durée.
00:47 Donc, ça, c'est des consultations beaucoup plus longues, dont ça doit être beaucoup mieux payé que 30 euros pour nous.
00:53 Et puis, ce qui inquiète un petit peu les médecins, c'est que l'Acnam leur dit « bon, ben écoutez, nous, on veut bien faire l'effort pour aller jusqu'à 30 euros,
00:58 mais il va falloir que vous fassiez des efforts, vous aussi, notamment pour améliorer l'accès aux soins, faire plus de garde le soir, la nuit, voire le week-end. »
01:09 Parce qu'on voit bien ce qui se passe, on en parle régulièrement des urgences qui sont littéralement saturées, on ne s'en sort plus.
01:13 Et puis, l'Acnam demande aussi aux médecins, en contrepartie, de prescrire moins d'antibiotiques, moins d'arrêts maladie, mais en général, pour faire des économies.
01:19 Donc, dans l'ensemble, les médecins ne sont pas très emballés.
01:21 Ils ne sont pas très chauds parce qu'ils disent « ben voilà, avec l'inflation, on ne s'en sort plus ».
01:24 Et puis, c'est l'occasion de rappeler, effectivement, que les médecins ne roulent pas sur l'or, contrairement à ce qu'on peut penser.
01:29 Là, on a ressorti des chiffres. Gardez, un médecin généraliste, ça gagne, vous allez hurler, vous allez me dire « 10 684 euros brut par mois ».
01:36 Oui, mais...
01:37 J'ai du mal à pleurer sur le sort de généralistes, pardon.
01:39 À ce stade. Mais vous retirez de ça les impôts divers et variés, les charges, les cotisations, les factures, le loyer du cabinet, le salaire du collaborateur,
01:47 quand il y en a un, l'entretien de votre voiture, l'essence, plus l'entretien de votre matériel, il reste 4 297 euros net par mois.
01:57 Ce qui est quand même un salaire confortable.
01:58 Mais c'est une moyenne, il y en a qui gagnent au moins. Il y en a qui gagnent plus, mais il y en a qui gagnent au moins.
02:02 Oui, c'est confortable, sauf qu'aujourd'hui, vous avez beaucoup de jeunes médecins et de moins jeunes qui vous disent « ben voilà, moi j'ai fait 9-10 ans d'études,
02:09 j'ai cravaché, j'ai pas eu de jeunesse véritablement, et là malgré tout, je me fais encore des semaines de 60 heures par semaine, consultation plus paperas,
02:19 avec en plus toute la responsabilité qui va avec. Je considère, on en pense ce qu'on veut, mais moi je considère que ça devrait être payé plus cher.
02:25 Oui, c'est auto-horaire, où effectivement c'est pas cher payé. Donc sous-entendu, ces médecins disent « je ferai pas plus, même pour 30 euros ».
02:31 Donc venez pas me demander de faire pour 3,50 euros de consultation en plus des gardes le soir et le week-end.
02:37 Donc en fait, si vous voulez, il y a deux mondes qui s'affrontent. Vous avez d'un côté les jeunes médecins, la nouvelle génération qui,
02:42 ça fait peut-être un peu vieux machin de dire ça, mais c'est comme ça finalement dit « je veux pas vivre comme ont vécu les médecins d'autrefois,
02:47 le médecin de campagne qu'on pouvait sonner à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit », et puis de l'autre côté, la CNAM, et de toute façon,
02:52 le gouvernement qui dit « ben y a plus de sous, on peut aller jusqu'à 30 euros, mais plus loin ». Voilà, c'est deux mondes qui s'affrontent,
02:56 que ça va être dur de le réconcilier.
02:58 Merci Guillaume.