• il y a 10 mois
Le politologue, Guillaume Bigot, était l’invité de La Matinale Week-End pour s'exprimer au sujet du crack à Stalingrad : «C'est un problème éternel, car c'est une drogue pratiquement tout de suite addictive, extrêmement dure et bon marché».

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Transcription
00:00 Je me souviens d'avoir interrogé sur cette antenne,
00:04 enfin ce n'était pas la matinale, mais c'était une grande émission de la chaîne,
00:08 le préfet de police Laurent Nunez qui avait commencé à prendre ses fonctions
00:13 pour préparer les Jeux olympiques.
00:14 Et il m'a assuré que le problème du krach serait résolu pour les Jeux olympiques.
00:21 Évidemment, je connais le professionnalisme et la réputation excellente de ce préfet
00:26 qui a été aussi ministre.
00:27 Je dis simplement, mais le cancer, vous allez vous en débarrasser aussi.
00:31 Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas raisonnable.
00:33 Avec le périmètre actuel de la législation, le périmètre actuel des budgets
00:38 qui sont alloués et au ministère intérieur, mais surtout au moyen de la psychiatrie
00:45 et de la désintoxication en quelque sorte.
00:49 Et je dirais de la façon dont le problème est pensé.
00:54 C'est à dire que vous avez raison, ce qu'on pouvait attendre du préfet Nunez,
00:58 c'est que le problème soit étalé parce que ça fait 25, 30 ans qu'il est étalé.
01:03 En fait, c'est vraiment un jeu de cache-cache.
01:07 On les déplace dans un autre endroit, puis jusqu'à temps que les riverains n'en puissent plus.
01:10 Donc là, on les redéplace dans un deuxième endroit, un troisième endroit et ainsi de suite.
01:14 En fait, qu'est ce qui se passe ?
01:15 Tant qu'il y a des consommateurs, tant qu'il y a aussi ces filières de revendeurs,
01:20 on les a bien identifiés, on sait d'où ils viennent, etc.
01:22 Mais tant qu'on ne les bloque pas à la frontière, mais il n'y a plus de frontières,
01:25 comme vous savez, et ils demandent immédiatement le droit d'asile et on examine leur demande d'asile.
01:29 Et ils sont là et on ne les fait pas partir.
01:30 Parce que la question migratoire est aussi au cœur.
01:32 Elle est au cœur.
01:33 Ce sont chacun sa spécialité.
01:35 D'une certaine façon, le krach est monopolisé par certaines,
01:40 par certaines, non seulement nationalités, mais ethnies,
01:43 ça n'a rien des cités qui ont une forte cohésion entre eux,
01:46 qui vivent dans une communauté, etc.
01:49 Donc tout ça est assez fluide, d'une certaine façon, du point de vue de l'offre.
01:54 Et puis, il y a toujours des demandeurs.
01:56 Et le krach, c'est un problème éternel parce que c'est une drogue pratiquement tout de suite addictive.
02:01 C'est une drogue extrêmement dure qui déplace des phénomènes de manque qui créent de la violence.
02:06 Et surtout, c'est vraiment bon marché.
02:09 Et donc, tous les ingrédients sont là pour que ce soit insoluble.
02:12 Que faudrait-il faire ? Rétablir des frontières,
02:14 sortir des textes qui nous empêchent d'expulser des gens en délicatesse avec la loi.
02:20 Il faudrait bien sûr pouvoir réprimer l'usage de stupéfiants dans la rue
02:24 en appliquant les peines, ce qui n'est pas fait.
02:26 Et puis surtout, désintoxiquer ces gens, si tant est que ce soit possible.
02:30 Je pense que ça l'est, mais il faudrait des moyens importants.
02:33 Il faudrait de la cohérsition.
02:35 Mais déjà, les gens qui sont dans des pathologies psychiatriques très graves
02:40 pour eux-mêmes et pour leur entourage, on ne leur trouve pas des places.
02:43 On n'arrive pas à les soigner.
02:44 Il n'y a plus le lit de psychiatrie, etc.
02:46 Alors ne parlons même pas des craqueux.
02:47 [Musique]
02:51 [SILENCE]

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