• il y a 2 mois
Secrétaire général du Syndicat des commissaires de la Police nationale, Frédéric Lauze est revenu sur l'implication des jeunes dans le trafic de drogue, notamment à Marseille : «On a déjà beaucoup perdu dans cette guerre contre la drogue».

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Transcription
00:00Alors on est en train de perdre et on a beaucoup perdu déjà, on a beaucoup perdu sur cette guerre contre la drogue.
00:06Le simple fait que ça se banalise et que ça s'installe avec ce narcotrafic, le nombre d'homicides qui sont liés,
00:14puis par capilarité le trafic marseillais en particulier, les deux gros clans marseillais mafieux
00:20sont en train de s'étendre à Nîmes, à Cavaillon, à Marseille, ailleurs.
00:25La fameuse DZ mafia et là Yoda mafia.
00:28D'abord s'ils le font, il faut rappeler aussi qu'on a une demande.
00:34Donc on a une demande et on a une demande avec des gens de tous milieux sociaux.
00:39Les points de deal se diversifient, les dealers s'adaptent beaucoup plus vite que les pouvoirs publics à la mondialisation.
00:45On a des points de deal numériques, on a du Uber Cheat.
00:49Après, est-ce qu'on a perdu une génération ? Non, c'est quand même pas tous les jeunes qui sont entraînés dans la drogue.
00:56C'est trop, c'est très dangereux.
00:58Donc on a un phénomène où l'argent est corrupteur.
01:03Pourquoi cet ancien dealer dit aujourd'hui, j'aimerais essayer de comprendre ça,
01:07pourquoi il dit que ce sont les mineurs les plus dangereux ?
01:10Peut-être parce que cette catégorie de mineurs qui arrivent, qui n'ont aucun repère,
01:14pour une partie d'entre eux, je le répète, qui viennent de l'étranger,
01:19à qui on met des sommes d'argent dans les mains et une Kalachnikov,
01:23et qui n'ont pas de bagage, et puis n'ont pas de repère.
01:26Souvent, on a beaucoup de mineurs dans lesquels on n'a pas de repère.
01:29On a de repère, puis on est capable du pire.
01:30Les parents, le grand frère, une communauté, des référents, même religieux, là, on n'a pas de repère.
01:37Alors Marseille, c'est quand même aussi une ville dans laquelle il y a un tissu associatif très important.
01:43Alors il y a certes des phénomènes de séparatisme, mais c'est une ville hybride.
01:48Et en même temps, c'est une ville où il y a une forme d'assimilation, un patriotisme local, avec l'OM.
01:54Alors est-ce qu'on a perdu ? Non, on a perdu beaucoup, beaucoup, beaucoup de terrain.
01:58Mais est-ce qu'on a tout perdu ? C'est encore récupérable, je le dis toujours, à condition de changer radicalement.
02:06Les magistrats marseillais étaient radicaux, pour reprendre votre expression.

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