Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !
Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
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00:00 -Vidéo TikTok de détenus surpopulation les prisons sont-elles au bord de l'implosion ?
00:05 Regardez cette vidéo notamment, c'était incroyable cette vidéo d'un détenu qui dit clairement qu'il cherche l'amour en prison.
00:12 Il est très drôle on va pas se mentir, regardez.
00:15 L'équipe pour toutes les femmes qui cherchent un tollard sérieux dans leur région.
00:21 Un tollard aux gros bras, aux petites oreilles et au lourd passé judiciaire si je peux me permettre.
00:27 Un tollard qui a pas peur des drôles de mauvaise odeur.
00:30 Un tollard qui a pas peur des ongles incarnés, des champignons.
00:33 Qui n'a pas peur des kilométrages abusifs.
00:36 Qui n'a pas peur du nombre d'ex que tu as eu.
00:39 Du nombre d'enfants que tu as pu avoir avec le nombre de pères différents.
00:43 Je regarde pas ça, je regarderai ta beauté intérieure non pas extérieure.
00:48 N'aie pas honte de ce que t'es, contacte-moi, je vais m'occuper de ton corps, je recycle tout, je prends tout.
00:55 - Il est incroyable, cette vidéo je vous le dis je l'ai regardée au moins 50 fois.
01:01 Merci Pierre Botton d'être avec nous, ex-détenu, auteur du livre "QB4, ce qui se passe en prison est pire que ce que vous pensez".
01:06 Vous avez fait aussi un documentaire incroyable sur Canal+ merci Pierre d'être là, je suis très heureux de te voir à chaque fois.
01:12 Prisons à deux reprises, vous avez été condamné une première fois en 96 et une deuxième fois en 2020.
01:17 Donc combien en tout déjà ?
01:20 - En 2020 j'ai fait deux emplois et la première fois j'ai fait 602 jours.
01:25 - C'est quoi la plus grosse différence que vous avez constatée entre ces deux passages ?
01:29 - La violence, la violence une désorganisation absolument totale, la drogue, la présence de la drogue omniprésente
01:37 et le poids de la hiérarchie sur les surveillants qui n'ont absolument plus aucun pouvoir.
01:42 Et puis l'arrivée des drones.
01:44 - Ah ouais ? C'est vrai que les surveillants n'ont plus aucun pouvoir aujourd'hui ?
01:48 - Non, lâchés par la hiérarchie.
01:50 L'administration a inventé un nouveau mot que je ne connaissais pas, peut-être que certains de vous le connaissent, c'est le présentéisme.
01:55 C'est-à-dire qu'on ne mesure plus l'absentéisme des surveillants mais on mesure ceux qui sont présents.
02:01 Et je crois qu'il y a une prison où on est à 27% de présents.
02:06 - Incroyable. Alors quand vous voyez cette vidéo, est-ce que ça vous fait marrer ou est-ce que ça vous attriste ?
02:10 Dites-nous autour de la table. Daniel.
02:12 - Il y a quelque chose de touchant, je veux bien entendre ça. J'ai entendu une sorte de petit bruit derrière moi quand on voyait la vidéo.
02:21 Je ne sais pas si tu as dit à un moment que c'est quelque part un poète.
02:24 - Ah non, ce n'est pas moi, je n'ai pas parlé de poète.
02:26 - C'est toi Juliette, j'ai entendu derrière moi.
02:28 Mais au final, plus il avançait dans ce qu'il disait, dans sa recherche d'une compagne finalement,
02:37 et je ne sais pas pourquoi, j'ai connecté immédiatement à Nordal-Lolandais et au scandale qu'on a appris récemment,
02:44 à savoir qu'il a eu une relation sexuelle puisqu'il va devenir papa.
02:47 Bah non, en fait, ce n'est pas normal.
02:49 En fait, ce n'est pas normal.
02:51 Moi, Pierre Botton, je suis content qu'il soit là parce qu'à chaque fois que je l'entends, son livre, c'est passionnant,
02:55 c'est très intéressant, les problèmes en prison, il faut résoudre ces problèmes, il faut des moyens,
02:59 il faut une décision politique.
03:01 Sauf que les conditions des détenus, si on prend les préoccupations des Français,
03:05 ça va arriver en 150e position.
03:08 Il y a tellement de soucis déjà à régler pour la population française en dehors,
03:12 que ce qui se passe en prison, en gros, je suis désolé de le dire,
03:16 mais les Français n'ont rien à cirer.
03:18 Ils vont se dire "mais même s'ils sont 50, j'exagère le trait volontairement,
03:22 ils sont 20, ils sont 30 par cellule".
03:25 Mais vous vous rendez compte les soucis que déjà les Français ont dans leur vie courante,
03:29 le pouvoir d'achat, l'insécurité,
03:32 ce dont on parle à longueur de temps sur les plateaux de télé.
03:35 Donc les problèmes en prison, je n'y pas les constats, je n'y pas les problèmes.
03:39 Vous parlez de séparatisme très souvent, mais il y en a également dehors.
03:42 Vous parlez de surpopulation, de misère, mais il y en a également dehors.
03:46 Donc à quel moment on va avoir les moyens de faire peser sur la collectivité
03:51 la résolution de ces problèmes à l'intérieur des prisons ?
03:55 On va jamais s'en sortir en fait.
03:57 Donc on va dire quoi ? Il faut construire.
03:59 Pourquoi on ne construit pas ? Qu'on en construise des prisons.
04:01 Pourquoi on ne le fait pas ?
04:03 – Macron, on a promis 15 000.
04:05 – Merci. – Qu'est-ce que vous en avez Pierre Bouton ?
04:07 – Alors trois choses, concernant Norman Le Landais, c'est un scandale.
04:10 – Merci. – Je le dis, c'est un scandale.
04:12 C'est-à-dire que l'administration pénitentiaire
04:15 veut que tous les détenus soient traités de la même façon, c'est une folie.
04:19 Même nous détenus, nous ne le voulons pas.
04:22 C'est-à-dire que même nous détenus, nous isolons les délinquants sexuels.
04:26 Donc ce garçon, et je pense aux parents des victimes,
04:32 c'est juste un scandale.
04:34 Qu'on accorde un parloir familial à ce garçon compte tenu de ce qu'il a fait,
04:40 c'est juste honteux. C'est un détenu qui vous le dit.
04:43 La deuxième chose, ce n'est pas parce que lui c'est honteux
04:46 qu'il faut en priver d'autres.
04:48 – Mais oui. – Voilà.
04:50 Donc j'aimerais juste qu'on mette le haut là sur certaines choses
04:53 et que l'administration pénitentiaire ait le courage,
04:56 et au-dessus de l'administration pénitentiaire il y a un ministre,
04:59 qu'ils aient le courage justement de prendre ce style de décision.
05:02 La deuxième chose, monsieur Jean…
05:04 – De quelle style de décision, pardon, je n'ai pas compris.
05:06 – De ne pas donner de parloir familial. – Ah d'accord, ok.
05:09 – La deuxième chose, monsieur Jean, tant ce que vous dites,
05:11 sur le fait, les prisons, tout le monde s'en fout.
05:14 La seule chose, monsieur, c'est que tous ces gens-là ressortent
05:18 et qu'une partie de la sécurité des Français se joue en prison.
05:21 – Vous avez, il y a deux jours, un gars qui sortait de Taule,
05:26 qui a essayé de kidnapper, à la sortie d'une école, une petite fille.
05:32 C'est l'échec du système carcéral tel qu'il est conçu aujourd'hui.
05:36 Et il faut avoir le courage de le changer.
05:39 – Non mais ce que je voulais dire, c'est que pour résoudre le problème,
05:42 vous le dites très souvent, il va falloir des moyens
05:44 et des décisions politiques fortes.
05:46 – Des décisions politiques fortes, oui.
05:48 Mais comme les politiques sont concentrées sur d'autres sujets
05:51 qui préoccupent les Français, les Français ne vont pas attendre.
05:54 Ils n'entendent pas votre message.
05:55 Je ne dis pas que votre message n'a pas de sens, ce n'est pas intelligent.
05:58 Il est plein de bon sens, votre message, je comprends ce que vous voulez dire.
06:00 Sauf qu'on est focalisé sur plein d'autres problèmes de la société.
06:03 – Mais c'est lié, tout est lié.
06:04 – Comment on va dé… pardon ?
06:05 – C'est lié, quand vous avez des problèmes d'insécurité
06:07 et que ça fait partie des principales préoccupations des Français,
06:09 l'insécurité et les prisons, c'est lié, le besoin de place de prison.
06:11 – Tu l'entends ça dans les discours politiques ?
06:13 – Bien sûr, le fait de devoir construire des lois de prison, on l'entend.
06:15 – Est-ce que tu l'entends ?
06:16 Est-ce que tu as déjà entendu le ministre de l'Intérieur en parler par exemple ?
06:18 – Dire quoi concrètement ?
06:19 – Des problèmes des prisons, que ce qui se passe en prison
06:23 c'est lié avec ce qui se passe dehors.
06:25 On n'a pas ça, on n'a pas ce genre de choses.
06:27 – Si même le fait d'expulser les criminels étrangers, c'est une solution aussi.
06:30 – On en ferait vraiment plus pour en parler.
06:32 – Jules Vernez ?
06:33 – Moi je suis en désaccord total avec ce que dit ou sous-entend Daniel.
06:37 – Ah bah ça commence.
06:38 – Pour lui, il y a une sorte de normalité à la surpopulation carcérale.
06:42 – Non, non, tu ne comprends pas ce que je dis.
06:45 – Laissez-moi finir Daniel.
06:46 – Le problème c'est que tu ne comprends pas ce que je dis.
06:48 – Il y a deux mille…
06:49 – Attends, laisse-le préciser.
06:51 – Non, je parle des Français en général.
06:55 Est-ce que tu crois que dans la préoccupation des Français
06:58 ce qui se passe en prison est important ?
07:00 Je ne dis pas que ça ne l'est pas, je dis qu'il faut l'expliquer.
07:03 Il faut expliquer en quoi ça peut avoir des répercussions sur ce qui se passe dehors.
07:07 Tu comprends ce que je dis ?
07:09 Je ne dis pas que les prisonniers, il faut s'en foutre, que c'est bien qu'ils soient 50.
07:13 Tu comprends ?
07:14 Aujourd'hui on ne réagit en politique que par le classement des préoccupations des Français.
07:18 À chaque fois on fait ça sur tous les débats.
07:20 Tu as les classements, préoccupations, c'est le pouvoir d'achat…
07:23 – D'ailleurs, il y a un truc, c'est vrai que quand il y a le débat du deuxième tour
07:27 entre les deux candidats, ils prennent les thèmes.
07:29 – Mais il n'y a jamais ça.
07:31 – Il a raison, il y a le pouvoir d'achat, le pouvoir d'achat, la sécurité bien sûr.
07:34 – Il y a toujours la sécurité dehors.
07:36 – Oui, mais il y a toujours la sécurité.
07:39 Quand vous avez des délinquants qui sont des trafiquants de drogue,
07:41 que vous mettez en prison et qui ressortent, qui recommencent,
07:44 qui maintenant sont armés de Kalachnikov,
07:46 qui tuent ce qu'on appelle des dommages matériaux…
07:48 – Mais qu'est-ce qu'on dit dans ce cas-là ? Il ne fallait pas les laisser sortir ?
07:50 – Non.
07:51 – On ne dit pas qu'il faut améliorer à l'intérieur parce que ça empêchera…
07:53 Non, ce qu'on dit à chaque fois…
07:55 – Mais c'est pour toi… Excusez-moi monsieur,
07:57 mais il y a un ministre de la Justice qui devrait le dire.
07:59 – Alors je voudrais qu'on montre des vidéos à 19h32 à nos téléspectateurs,
08:03 des vidéos en prison, puisqu'il y en a qui font des live TikTok,
08:07 et puis il y a une vidéo qui a beaucoup tourné, c'est cette piscine.
08:10 On y voit un détenu qui est dans une piscine, regardez.
08:13 [Musique]
08:27 – Non mais c'est une énorme blague.
08:29 – Quoi ?
08:30 – Moi je trouve ça scandaleux qu'on puisse avoir ce genre de contenu sur TikTok.
08:33 Il y a une vraie responsabilité des viewers, excusez-moi d'utiliser un mot anglais,
08:37 mais des personnes qui regardent ce contenu.
08:39 Pour moi, on doit totalement boycotter ce genre de contenu
08:42 et TikTok devrait bloquer ces vidéos.
08:44 – Ce n'est pas TikTok, c'est le mec qui a laissé mettre la piscine.
08:46 – Non, c'est pas ça.
08:47 – La France a été condamnée, ça aussi, mais c'est multifactoriel.
08:49 C'est multifactoriel, c'est à plusieurs échelles.
08:51 Les surveillants ne peuvent plus rien faire, ils sont complètement méprisés.
08:54 – En même temps, oui, ça…
08:55 – La France a été condamnée plusieurs fois par la Cour européenne des droits de l'homme
08:58 pour des conditions indignes, et ça on est d'accord,
09:00 il y a des problèmes d'hygiène, on est d'accord.
09:02 Mais ils n'ont pas le droit au portable.
09:03 Ils continuent leur trafic de stupéfiants à l'intérieur de la prison.
09:06 Ils ne font pas avant, après, comme vous le dites,
09:08 à l'intérieur, ils font du business, il n'y a pas de problème.
09:10 C'est la tyrannie même à l'intérieur.
09:12 Ils font peur aux matons, aux surveillants.
09:14 Ils font TikTok, la PlayStation.
09:15 Moi, je ne veux pas pleurer pour eux.
09:17 Je veux bien pleurer pour les victimes.
09:18 Je ne vais pas m'apitoyer pour des personnes…
09:20 En 2015 déjà, il y avait une page Facebook qui s'appelait "MDR au Beaumet".
09:24 Je ne sais pas si ça vous parle.
09:25 Ils avaient des luyas de billets de 50.
09:27 La piscine.
09:28 Est-ce que moi, ça me fait pleurer ?
09:29 Il n'y a pas qu'au maître d'infraction.
09:31 Il y a un moment, ça va.
09:32 – Voilà, donc en deux minutes, en fait, vous revenez à ce que je disais.
09:35 Le problème, c'est que sortent toutes ces vidéos
09:37 qui donnent l'idée que c'est un peu le carnaval dans la prison,
09:41 qu'il y a ceux qui vont faire du karting en un an,
09:43 si je résume sur la dernière année.
09:45 Il y a le mec, il est dans sa piscine, il y en a un qui fait un môme.
09:48 Et après, on vient et on parle de sujets sérieux.
09:50 Pierre Botton vient nous alerter sur des sujets qui sont très sérieux
09:53 mais qui télescopent ce genre de guignolades.
09:55 Comment les Français, comment vous voulez qu'ils se positionnent par rapport à ça ?
09:59 Ça devient inaudible.
10:00 Et les politiques ne savent pas quoi faire.
10:02 Et ils sont perdus.
10:03 – Patrice, là-dessus, tu peux.
10:04 – Moi, je voudrais poser une simple question.
10:05 Je respecte que vous avez vécu, M. Botton.
10:07 Mon enfant est né à Grenoble, donc je connais un peu où c'est que vous avez été.
10:11 Mais il y avait bien un programme pour que ce ne soit pas possible
10:16 qu'on téléphone depuis les prisons.
10:18 On est prison pour le brouillage.
10:20 – Non mais de toute façon, souvent, je dis que l'administration pénitentiaire,
10:26 c'est l'éducation nationale avant l'arrivée de Gabriel Attal.
10:29 Voilà, donc tant qu'il n'y a pas un politique qui va mettre la drogue en prison,
10:34 excusez-moi, vous mettez des chiens et puis c'est terminé,
10:36 la drogue, après, en prison, en une semaine, il n'y en a plus.
10:38 Il faut prendre la décision politique de le faire, c'est tout.
10:40 – Il y avait un programme de fouilles massives,
10:43 il y avait un programme de brouillage des ondes,
10:45 il y avait un programme de filets depuis 10, 20 ans, mais il s'en est où ça ?
10:49 – Depuis 2009, les surveillants n'ont même plus le droit
10:52 de fouiller systématiquement les détenus en sortie de…
10:56 – En rentrant.
10:57 – Non, de visite d'Auger.
11:00 – Ils rentrent du parloir.
11:01 – Voilà, ils n'ont plus le droit de les fouiller systématiquement.
11:03 En fait, on nous dit qu'il n'y a jamais assez de moyens
11:05 et derrière on nous dit qu'on les amène au quai Branly et à l'opéra.
11:08 Donc, où est la vérité ?
11:09 – Je reviens à ce que je disais quand je suis venu la première fois sur le plateau,
11:12 est-ce qu'il faut faire d'un cas, une généralité ?
11:15 Non, pas forcément, ce n'est pas parce qu'un mec balance une vidéo sur TikTok.
11:18 – Mais il y en a plein, il y a la plupart, il y en a exactement.
11:21 – Mais si, tout le monde a son téléphone à la prison.
11:24 – Son annonce pour trouver quelqu'un, franchement, elle n'est pas terrible.
11:26 – Elle est marrante.
11:27 – Franchement, il pourrait faire un petit effort.
11:28 – Elle est marrante.
11:29 – Elle est marrante mais elle n'est pas terrible.
11:30 – On va se retrouver dans un instant avec Pierre qui nous a amené d'ailleurs
11:34 une vidéo inédite, vous allez voir, on y voit des individus lancer
11:37 des mortiers à l'intérieur de la prison, vous allez voir ça dans un instant
11:40 et puis on va revenir dans un instant aussi sur drogue, dépression,
11:43 mauvaise fréquentation, la télé-réalité, peut-elle vraiment rendre fou ?
11:46 On aura Vincent Chogoun et Laura Marat qui sont avec nous
11:49 puisqu'on a vu, il y a beaucoup de stars de télé-réalité qui sombrent
11:52 et on va en parler dans un instant, à tout de suite, merci.
11:55 [Applaudissements]
11:57 Pour le moment, Pierre Botton est avec nous, ex-détenu et auteur du livre
12:01 "QB4, ce qui se passe en prison est pire que ce que vous pensez".
12:04 Merci d'être avec nous Pierre et c'est vrai qu'on voit de plus en plus
12:07 de vidéos en prison, avec des téléphones, avec des piscines,
12:11 avec des dates, des gens qui proposent des dates à des jeunes filles.
12:17 Donc c'est vrai que ça fait énormément réagir en ce moment.
12:20 On a parlé de Nord-Alle-Landais, le sexe en prison,
12:24 les détenus, est-ce qu'ils ont le droit d'avoir des relations sexuelles en prison ou pas ?
12:27 – Alors il y a des unités du familial qui sont des petits studios
12:31 qui peuvent être accordées avec une personne qui a un permis de visite
12:36 et qui peuvent être accordées après une commission tous les mois.
12:41 Lorsque la prison est équipée d'unités de vie familiale,
12:44 il y a des prisons qui ne sont pas équipées.
12:46 – Donc 24 heures en Airbnb quoi.
12:48 C'est ce qu'a vécu Nord-Alle-Landais, c'est 24 heures en Airbnb,
12:50 c'est des petits appartements aménagés à côté de la prison.
12:53 Nord-Alle-Landais a passé 24 heures avec sa chérie là-bas pour copuler,
12:57 faire des bébés, voilà ce qui se passe aujourd'hui dans les prisons,
13:00 il faut quand même le dire.
13:02 – Si je puis me permettre, excusez-moi, je ne voudrais pas qu'on fasse
13:05 de Nord-Alle-Landais à une généralité, vous voyez ce que je veux dire.
13:08 – Non, mais ça a choqué tout le monde, vous comprenez ?
13:10 Ils ont consommé de l'hormone et de la cocaïne dans ce petit appartement
13:14 qui est situé à côté de la prison.
13:16 – Deux choses, sur Nord-Alle-Landais, je suis tout à fait d'accord avec vous,
13:19 ça doit s'arrêter, ok.
13:20 Sur la drogue, c'est pareil, je suis d'accord avec vous, il faut que ça s'arrête.
13:24 Mais qu'est-ce que fait l'administration pénitentiaire ?
13:26 – Ah oui, je…
13:27 – Qu'est-ce que fait l'administration ?
13:28 – Justement, c'est le problème, l'administration pénitentiaire aujourd'hui,
13:31 elle a bon dos, mais elle est complètement dépassée par la situation.
13:34 Moi je pense qu'elle est encore, et il y a beaucoup de témoignages de surveillants
13:37 qui racontent qu'ils sont encore sur des méthodes d'il y a un siècle.
13:40 La population, elle a changé, la population, elle a grossi.
13:43 Effectivement, je suis d'accord avec ce que disait Daniel,
13:46 les Français, ce qui se passe en prison,
13:48 bon alors d'abord, je pense que ces vidéos, ça les agace, les Français,
13:51 je trouve que la provocation, c'est les impôts des Français qui paient la prison.
13:55 Ils voient ces vidéos, ça les agace, mais en même temps, ils se disent,
13:58 c'est pas notre problème, on a d'autres problèmes.
14:00 Et l'administration, elle est dépassée aujourd'hui, il faut voir les méthodes.
14:03 – Pascale, il faut arrêter de dire que l'administration est dépassée,
14:05 elle est dépassée avec les agriculteurs,
14:06 non, excusez-moi, elle est dépassée avec les agriculteurs,
14:08 elle est dépassée avec l'éducation nationale,
14:10 elle est dépassée avec les…
14:12 il faut arrêter, il y a un pouvoir politique ou il n'y en a pas ?
14:15 Excusez-moi, quand il y a eu un pouvoir politique à l'éducation nationale,
14:18 il n'y a pas eu une administration dépassée.
14:20 Le seul problème, c'est que si vous la laissez faire,
14:22 si vous la laissez faire, si vous n'imposez pas les choses,
14:25 alors elle est dépassée.
14:27 Il y a un ministre de la Justice, s'il dit,
14:29 "Demain, je veux, demain, qu'on envoie les chiens dans les prisons",
14:32 demain, il y aura les chiens dans les prisons,
14:34 et dans une semaine, il n'y a plus de drogue en prison.
14:37 – Il vous a reçu, le ministre de la Justice ?
14:39 Je ne sais pas combien de plateaux de télé vous avez fait avec votre livre,
14:42 et vous dites des choses qui ont l'air pleines de bon sens.
14:45 Il vous a reçu, le ministre de la Justice ?
14:47 – Je vais vous expliquer une chose, monsieur.
14:49 Je vais parler avec les gens qui ont des convictions.
14:51 Un mois avant sa nomination,
14:53 monsieur Dupond-Moretti a signé une pétition
14:56 contre la surpopulation carcérale.
14:58 – Oui.
14:59 – Un mois avant sa nomination.
15:01 – Oui.
15:02 – Aujourd'hui, on atteint le record de surpopulation carcérale.
15:07 Qu'est-ce que vous voulez que je discute ?
15:09 – Donc, il ne vous a pas reçu ?
15:11 – J'ai été reçu, Place Vendôme, j'ai été reçu à l'Élysée,
15:14 mais que voulez-vous que je discute avec quelqu'un
15:16 qui renie ses convictions à ce point-là ?
15:19 Mais ce n'est pas grave, il a encore la possibilité d'agir,
15:22 et il doit agir, je vous assure.
15:24 Monsieur, vous faites une faute extraordinairement grave.
15:26 C'est vrai que les Français ne s'intéressent pas aux prisons,
15:29 mais ils vont s'y intéresser,
15:31 parce que quand une gamine est tuée dans sa chambre
15:35 par une balle tirée par un trafiquant de drogue de façon collatérale,
15:39 ils vont être obligés de s'y intéresser.
15:42 Quand vous avez ce détenu qui va chercher une petite gamine
15:46 alors qu'il sort de tôle,
15:48 ils vont être obligés de s'y intéresser.
15:50 Il faut que les Français le comprennent.
15:52 Leur sécurité se joue en prison.
15:54 On les tient !
15:55 – Non, pas tout ça.
15:56 – Excusez-moi, je veux juste finir.
15:58 – Dans les cas que vous venez de décrire,
15:59 vous savez à quoi on va s'intéresser ?
16:01 À la justice.
16:02 On va se demander pourquoi le gars qui a tué s'est retrouvé dehors
16:05 alors qu'il était dedans et qu'il est sorti trop tôt.
16:08 Vous comprenez ce que je veux dire ?
16:09 – Non.
16:10 – Les liens, en fait, on ne les fait pas forcément.
16:12 – Monsieur, il y a deux solutions.
16:13 – C'est pour ça que je vous demande si le ministre vous a reçus.
16:15 Parce que ce que vous dites, il faudrait que ce soit…
16:17 Je ne peux pas croire que le ministre ne comprenne pas ce que vous dites.
16:21 – Vous avez tort.
16:22 – Ces liens-là, on ne les fait pas forcément.
16:24 – Vous avez tort, monsieur.
16:25 – C'est-à-dire ?
16:26 – Vous avez tort de ne pas croire que le ministre ne croit pas ce que je dis.
16:28 Il s'en sert avec pourquoi les chiens ne sont pas pour les drogues.
16:31 – Je ne veux pas le croire.
16:32 – Mais monsieur, attendez, je vais juste vous dire une chose.
16:34 Aujourd'hui, on dit que la prison sert à isoler.
16:36 Vous avez la chance, la justice donne cette chance-là,
16:40 pendant 3 ans, 4 ans, 5 ans, d'avoir les gars sous la main.
16:45 Qu'est-ce qu'on en fait ?
16:47 Rien.
16:48 On les fout dans des cellules, 22 heures sur 24,
16:51 parce que la surpopulation fait que maintenant ils y sont 22 heures sur 24,
16:54 entassés les uns sur les autres, parfois avec des imams radicalisés.
16:58 Il ne faut quand même pas oublier que le gars de Bir Hakeim,
17:01 il sortait de Saint-Grant-de-Taule.
17:02 – Absolument.
17:03 – Il sortait de Saint-Grant-de-Taule.
17:04 À quoi a servi la prison, là ?
17:06 – C'est ce que disent les Français dans ce cas-là.
17:07 Il n'a eu qu'à pas sortir de Taule, il fallait le mettre pour 20 ans.
17:09 – C'est une solution.
17:10 C'est une solution, monsieur.
17:11 Mais vous ne pouvez pas mettre tout le monde pour 20 ans.
17:14 Parce que les petits délinquants qui font chier dans la rue,
17:16 ils n'ont pas pris 20 ans, vous n'allez pas leur mettre 20 ans.
17:18 – Je sais.
17:19 – Le gars qui vous casse votre bagnole, vous n'allez pas lui mettre 20 ans.
17:21 – En fait, il y aurait une solution.
17:22 – Vous allez le mettre en prison et vous allez le faire travailler en prison.
17:24 – Mais moi, au fond, je pense que vous avez raison.
17:26 – Mais monsieur, je vais vous dire une chose.
17:28 Depuis 3 ans, le taux de travail en prison a baissé.
17:31 La surpopulation a monté.
17:33 Moi, je connais des patrons du CAC 40
17:35 qui sont prêts à faire travailler les mecs en prison.
17:37 Je suis prêt.
17:38 Vous savez comment l'administration pénitentiaire les reçoit ?
17:40 Comme des chiens.
17:42 Des grands patrons qui sont dans le monde, partout dans le monde entier.
17:45 – Mais croyez-moi, j'entends votre discours.
17:47 Ce que j'aimerais, c'est qu'il soit entendu par les politiques.
17:49 – J'aimerais qu'on voit… il n'y a pas que les téléphones.
17:51 – Excusez-moi sur la véhémence, mais je sais tellement
17:54 que ce que vous dites est vrai, que je ne trouve pas d'autre moyen
17:57 pour m'expliquer et pour l'imposer, ce qui est une preuve de faiblesse,
18:00 que de le dire comme ça.
18:02 Messieurs les Français, les citoyens français,
18:05 votre sécurité se joue en prison.
18:07 Il faut s'en occuper.
18:09 – Mais Pierre, il n'y a pas que les téléphones qui rentrent en prison.
18:12 Il y a aussi beaucoup de drogue, comme vous l'avez dit.
18:14 Il semblerait qu'il y ait plusieurs techniques pour la faire passer.
18:16 Certains utilisent la méthode de la catapulte, regardez.
18:18 – Vas-y, ça arrive, ça arrive !
18:20 Là, ça arrive !
18:22 [Bruit de moteur de voiture]
18:26 [Musique]
18:29 [Bruit de moteur de voiture]
18:33 – C'est impunitaire. – C'est moyen-âge, là.
18:35 – Il y a celle du drone également, regardez le drone.
18:38 [Bruit de moteur de voiture]
18:42 [Musique]
18:46 [Musique]
18:55 [Bruit de moteur de voiture]
18:58 – Prends-le doucement, doucement. – Ouais, lâche, lâche.
19:01 – C'est hallucinant, les mecs, ils ont livré leur shit à leur fenêtre.
19:04 – Alors, c'est vrai que c'est une livraison à domicile.
19:07 – Mais là, je vois quelques sourires, hein.
19:11 Mais quand ça va être des armes,
19:14 quand il va y avoir un surveillant qui va être descendu,
19:17 on ne va plus voir beaucoup de sourires.
19:19 – C'est vrai que là, ça fait sourire, on le voit.
19:21 – Non, non, bien sûr, mais bon, c'est humain.
19:24 Mais je vous dis, vous savez, malheureusement,
19:27 j'ai peur d'avoir raison un peu trop tôt.
19:29 Et lorsque je… écoutez ce que je vous dis.
19:31 Il y a 7 ans, je disais sur un plateau télé,
19:34 chez Jean-Jacques Bourdin, pour ne pas le nommer,
19:36 "Attention aux formes déradicalisées",
19:38 le soir même, il y avait l'attentat de Nice.
19:40 Aujourd'hui, je vous dis, attention, il va y avoir en prison
19:43 des armes qui vont être livrées,
19:45 et une prison va être prise de l'intérieur,
19:48 il va y avoir une mutinerie, mais avec des armes.
19:51 Donc il faut s'en occuper.
19:53 Il faut s'en occuper parce que c'est, je le répète,
19:56 la sécurité des Français.
19:58 Il faut s'en occuper, c'est un problème majeur.
20:00 – La violence en prison, elle est vraiment présente ?
20:03 – Inouïe. Elle est juste inouïe.
20:06 En 25 ans d'écart, c'est juste inouïe.
20:10 – Et qu'est-ce qui a changé alors ?
20:11 – Qu'est-ce qui a changé ? D'abord la population pénale.
20:13 Premièrement, la population pénale,
20:15 le fait que ces gamins ne sont pas élevés,
20:18 ils sont déjà, eux, depuis tout jeune, élevés dans la violence.
20:22 C'est-à-dire que le père frappe, frappe la mère,
20:24 à l'intérieur de la famille, il y a déjà cette violence-là.
20:28 Donc leur seule réaction, c'est la violence.
20:30 Moi j'ai assisté à des scènes, je vous assure, c'est affolant.
20:34 – C'est quoi comme scènes ?
20:35 – Je vous dis très honnêtement, avant, quand je me baladais en scooter,
20:39 j'étais en scooter sur le périph' et tout ça,
20:41 bon je pouvais parfois, vous voyez, comme beaucoup de Parisiens,
20:44 aujourd'hui je ne le fais plus, parce que je sais
20:46 qu'il y a beaucoup de gens qui sont armés
20:49 et que vous pouvez perdre la vie avec un truc comme ça,
20:52 parce qu'ils sont élevés comme ça, ils sont élevés,
20:55 ils ne sont pas élevés dans la discussion,
20:57 ils sont élevés dans la violence.
20:58 – En 2022, il y a eu plus de 15 000 actes de violence recensés
21:02 et 11 669 actes de violence physique entre personnes détenues.
21:07 C'est quoi, c'est tous les jours ?
21:09 – Et il y a beaucoup de viols aussi en prison.
21:12 – Il y a beaucoup de viols, puis alors là, excusez-moi,
21:14 mais MeToo aura un travail considérable à faire en prison,
21:17 parce que là encore, je le répète,
21:19 excusez-moi, c'est ça ce qui me rend véhément,
21:21 ce que je ne comprends pas, c'est que quand ils sont dans la nature,
21:24 les gars, dans leur cité, où la police ne peut plus d'ailleurs entrer,
21:27 je comprends, je comprends qu'on dise, bon, on ne peut rien faire,
21:30 je comprends, c'est complètement fou, mais là, on les a sous la main,
21:34 je les ai vus, j'ai été deux ans avec eux, on les a sous la main,
21:37 on peut leur dire, viens là, venez, MeToo, venez, on va faire un truc,
21:41 on peut leur dire, viens, on va essayer de te donner un travail,
21:44 on va essayer de te mettre sur le numérique, on va essayer de te donner comme ça,
21:47 et puis s'il y a ça, tu vas avoir une remise de peine, et ainsi de suite, ainsi de suite.
21:50 – Et ça, vous croyez, alors vous nous décrivez une situation
21:52 où vous avez des gens qui sont élevés dans la violence,
21:55 on n'est pas loin, si on vous suit quand même, de limite de barbares
21:59 qui n'ont pas été éduqués, machin, et vous, vous pensez qu'on va arriver dans la prison,
22:02 on va dire, tiens, je vais te mettre dans le numérique, carrément, tout de suite.
22:06 – Mais si on ne le fait pas… – Non, mais attendez, attendez,
22:08 – Le rapide est énorme, entre guillemets, il peut vous buter sur le périph' et le numérique.
22:11 – Je vais vous expliquer pourquoi, non, non, c'est facile vos discours,
22:14 mais je vais vous expliquer pourquoi, excusez-moi, je vais vous expliquer pourquoi, oui.
22:17 Parce qu'ils ne sont pas contents de cette situation-là, je les ai côtoyés, M. Riolo.
22:21 – Vous, vous voyez de l'espoir ? – Oui, bien sûr que je vois de l'espoir.
22:24 – Tant mieux, alors. – Bien sûr que je vois de l'espoir.
22:26 – Très bien, alors. – Mais de l'espoir, de l'espoir,
22:28 dans des lieux qui ne sont pas des lieux classiques.
22:30 Quand vous leur demandez, excusez-moi, je vais choquer les gens,
22:33 d'être technicien de surface, la formation que leur propose, c'est d'être technicien de surface.
22:37 Les gamins dehors gagnent 500 balles par jour.
22:39 – Ah oui. – Si vous leur donnez, si vous, non mais attendez.
22:42 – M. Baudot, vous vous rendez compte ? – Si vous leur proposez…
22:44 – Vous voulez que le destin de ceux qui sont à l'intérieur soit plus élevé
22:47 que certaines personnes qui sont dehors et qui galèrent pour trouver du taf ?
22:50 – Oui, c'est convaincant. – Attendez, je vous dis seulement
22:53 que si vous leur donnez, il y a des tas de choses qui peuvent les passionner,
22:56 le foot, vous êtes dans le sport, les joueurs de foot ont une grosse responsabilité.
23:01 Parce que si les joueurs de foot allaient en prison, leur expliquaient leur parcours.
23:05 – Non mais arrêtez. – Et que parfois, il y a des joueurs de foot
23:07 qui ont failli basculer. – On ne peut pas le faire.
23:09 – Il y a des joueurs de foot qui ont failli basculer, vous le savez.
23:12 – Oui, bien sûr. – Il y a des grands sportifs
23:14 qui ont failli basculer. Et si jamais ils viennent leur expliquer
23:17 pourquoi ils n'ont pas basculé. Parce qu'aujourd'hui, la seule chose
23:19 qui les sort, vous savez ce que c'est ? C'est la religion.
23:21 – Non mais… – Bahia, Bahia.
23:23 – Oui, moi j'ai l'impression, et je pense que ce n'est pas qu'une impression,
23:25 la prison est devenue un incubateur de voyous.
23:27 C'est devenu une étape importante. Et d'ailleurs, il y a toute une culture
23:31 autour de ça. Il y a beaucoup de rappeurs qui font la promotion de la prison.
23:36 Du fait que c'est devenu un label aussi d'être passé par la prison.
23:39 Ils n'ont pas honte de dire "Ah, moi je viens de Fleury, j'ai fait ça, machin".
23:42 Et je pense que c'est important aussi d'encadrer ces jeunes.
23:44 – Oui, oui, mais alors, moi je vais vous dire, moi je connais aussi
23:46 beaucoup de gars qui sont allés en prison, qui sont aujourd'hui au contraire,
23:50 qui veulent se rassurer. – Non mais moi je parle des jeunes.
23:52 – Voilà, non mais si, si, des jeunes. – Je parle des jeunes,
23:54 mais il y a des jeunes qui s'en sortent. – Oui, oui, oui.
23:56 – Mais je parle de toutes, même, on a bien vu sur Snap, il y a des grilles
24:01 tarifaires très bien organisées au niveau de la drogue.
24:04 Donc ça devient des entrepreneurs en fait.
24:07 – Mais là, on fait un votant à Réjean, c'est que effectivement,
24:10 c'est de la volonté politique. Tout ça n'est que de la volonté politique.
24:13 Il faut évidemment déjà commencer par vider les prisons des étrangers,
24:17 ça c'est de la volonté politique. Il y a 20 000 places qui se libèrent directement.
24:20 Il faut construire des prisons. Macron en a la première 15 000,
24:23 on en a à peu près à 4 000. Mais en même temps, c'est de la volonté politique
24:26 parce qu'il faut convaincre les maires, c'est extrêmement compliqué,
24:28 personne ne veut de prison dans son jardin. – Oui mais il faut s'insulter.
24:30 – Et derrière, on peut aussi changer de stratégie. Vous savez, il y a des pays,
24:33 il y a des pays comme la Suisse par exemple, qui enferment plus tôt, moins longtemps.
24:37 C'est-à-dire qu'ils prennent les jeunes au moment où c'est encore réparable en fait,
24:42 avant d'en faire des multi, multi, multi récidivistes.
24:45 Ils les mettent en prison 6 mois, et parfois ça les calme et ils sortent.
24:48 – En prison ou dans des camps pour les… – Non, ça dépend de l'âge.
24:51 – Non, non, non. – Ils mettent plus tôt en prison, moins longtemps.
24:54 Alors que nous en France, on attend, on attend, on attend,
24:57 la prison reste l'exception et on attend que les gamins soient multi, multi condamnés,
25:01 multi récidivistes pour les mettre en prison pendant des mois et des mois
25:04 et pour leur fumer le cerveau en prison. Et ça, c'est pas efficace.
25:07 – Pierre, je voudrais qu'on vienne aussi sur la religion en prison.
25:11 Est-ce que les gens peuvent exercer leur religion ?
25:14 – Je voudrais juste répondre sur deux choses. Sur la construction de prison.
25:19 Il faut arrêter de vouloir les construire en ville.
25:21 – En ? – En ville.
25:22 – Ah oui. – Il y a des campagnes qui meurent,
25:24 où il n'y a plus rien, où c'est complètement désertifié.
25:26 Il faut les mettre là. Aujourd'hui, le numérique permet d'avoir des parloirs en "face time".
25:33 Ça fait moins de frais pour les familles et ainsi de suite.
25:35 – C'est quand même pas pareil. – Je suis désolé, mais il faut les mettre.
25:39 Il faut arrêter de les construire en ville, premièrement.
25:42 Deuxième chose, il va falloir y venir. Il va falloir privatiser.
25:46 Il va falloir privatiser. Parce que l'administration,
25:50 elle vous met 8 ans pour construire une prison.
25:53 Le privé ne va pas vous mettre 8 ans.
25:55 – On estime que c'est un peu 7 et 10 ans pour construire une prison de 500.
25:58 – Je suis désolé, il faut faire des petites prisons et réduire les recours là-dessus.
26:04 Et puis l'autre chose, madame, vous parlez des maires.
26:06 Aujourd'hui, je porte un projet de loi avec l'association des maires de France.
26:11 Les maires, ils n'ont pas le droit d'entrer en prison.
26:13 Les députés ont le droit, mais pas les maires.
26:15 Il faut que les maires puissent aller voir.
26:17 Maintenant, pour ce qui se passe concernant la religion, c'est juste une catastrophe.
26:22 Et là, on ne va pas parler de religion musulmane.
26:25 Je vais vous parler de mon cas personnel.
26:27 Moi, je suis devenu croyant en prison.
26:30 Je suis devenu croyant en prison, mais très croyant.
26:34 – Et c'est possible d'être catholique dans une prison aujourd'hui en France ?
26:37 – Je le suis, madame.
26:38 – Mais c'est possible d'exercer sa religion catholique ?
26:40 – Bien sûr. – C'est compliqué.
26:41 – C'est très respecté. – Ok.
26:42 Mais le problème, c'est que si vous avez comme guide dans cette quête de la religion,
26:51 si vous avez un guide qui vous dit "il faut que tu ailles tuer, c'est des mécréants,
26:57 il faut que tu craches sur la France", moi, ma religion, elle ne m'a pas dit ça.
27:04 – Vous avez entendu des choses comme ça ?
27:06 – Bien sûr. Bien sûr, mais moi, je me suis fait menacer.
27:09 Je me suis fait menacer en étant traité de mécréant, bien sûr.
27:12 Je me suis fait filmer. Moi, j'ai eu peur en prison la première fois, pas du tout.
27:16 Là, j'ai eu plusieurs fois peur en prison.
27:18 – Et pourquoi ? Parce qu'il y a une grande majorité de population islamique dans les prisons ?
27:22 – Non. – Vous pouvez dire.
27:23 – Parce qu'il y a une quête de… attendez, madame.
27:25 – Non, il n'y a pas une majorité de… – Attendez, madame, madame.
27:27 – Est-ce que l'islam a pris le pouvoir dans les prisons, oui ou non ?
27:30 – Non, attendez. Il y a une quête de spiritualité.
27:32 – Est-ce qu'il y a des rappels à la prière ? Est-ce qu'il y a tout ça ?
27:34 – Il y a une quête de spiritualité. – D'accord, mais…
27:36 – Parce que vous êtes seule, que vous faites un parcours humain sur votre vie,
27:40 peu importe, c'est un peu vrai.
27:41 – Mais est-ce qu'on peut juste dire les choses ? Vous l'avez vécu.
27:43 Répondez. Est-ce qu'il y a une majorité ? Est-ce qu'il y a une mainmise de l'islam en prison ?
27:47 Est-ce que l'islam a pris le contrôle des prisons, oui ou non ?
27:50 – En prison, depuis… je vais vous répondre, je ne suis pas un politique, je vais répondre.
27:54 Sur les… depuis toujours, on met la misère en prison.
27:58 Où elle est, la misère, aujourd'hui ?
28:00 – Oui, elle est dans les banlieues et donc… voilà, donc la réponse est oui.
28:04 – Oui, la réponse est oui. – La réponse est oui.
28:06 – Donc oui, mais parce que si vous vous dites, on met l'islam, moi je vous dis, c'est la misère.
28:11 – D'accord, moi je ne suis pas du tout d'accord, parce que la misère, elle est partout,
28:13 elle est dans beaucoup de départements, et les jeunes ne sortent pas craver des voitures.
28:18 – Vous avez raison, mais reconnaissez quand même qu'elle est particulièrement concentrée dans les banlieues.
28:23 – Mais pas que ! – Mais pas que !
28:25 – Non, non, vous allez… – Dans les deux pays qui vivent dans des conditions…
28:28 – Alors, Flora, il faut arrêter cette victimisation.
28:30 – C'est pas de la victimisation, c'est pas de la victimisation.
28:32 – Juliette, Juliette !
28:33 – Non, mais elle est dans certaines régions, dans le Nord, etc., il y en a marre,
28:35 il n'y a pas que les banlieusards qui sont pauvres.
28:37 – Mais oui. – C'est les plus gâtés, c'est là où on met le plus d'argent.
28:40 – Le plus d'allocs. – Chio !
28:42 – Vous voyez que dans les campagnes, on construit des gymnases, on les emmène en vacances,
28:45 ils ont des associations, etc., il y a des oubliés, il y a des vrais oubliés en France,
28:48 des gens qui sont vraiment pauvres et eux, ils ne crament pas des voitures, c'est marrant !
28:52 C'est marrant, ils n'agressent pas dans la rue, c'est drôle !
28:54 – Je ne suis pas en train de défendre les banlieues, hein !
28:56 – Bah si, parce que vous voyez que les migrants se croient en pouvoir.
28:58 – Non, non, non, pas du tout, absolument pas !
29:00 Je suis en train de vous dire ce que j'ai constaté, c'est tout.
29:03 – Oui, vous avez du mal à dire que… – Non, pas du tout, absolument pas !
29:07 – Il y a quand même une sur-représentation d'une certaine population en prison.
29:09 – Mais attendez, madame, je n'ai aucun mal à rien, je vous dis seulement que j'ai constaté
29:12 qu'en prison, il y avait une majorité de Français issus de l'Afrique, l'Afrique, l'Afrique,
29:19 et qui étaient, c'est vrai, sous la coupe d'imams autoproclamés.
29:23 – Ah bah ça, oui, bien sûr, je ne revois pas du tout ça en cause.
29:26 – Ça, oui ! – On sait qu'on a un énorme problème
29:28 de radicalisation en France, on a un problème même avec l'islamisme.
29:30 – Mais je vous dis que là aussi, l'administration pourrait faire beaucoup de choses,
29:35 parce que ce que font les imams autoproclamés, il y a des gens qui pourraient le faire,
29:40 ils pourraient faire les choses différemment.
29:42 – Bien sûr, et d'ailleurs, Cyril, si je peux dire quelque chose,
29:44 pour le jeune radicalisé qui avait tué Dominique Bernard,
29:49 on m'avait appris directement par une connaissance que j'ai en prison
29:53 que son frère, qui lui, est emprisonné pour radicalisation ou islamisme,
29:58 était obligé de suivre des séances de déradicalisation.
30:02 Et en fait, ils n'y vont pas, ils n'y vont jamais.
30:06 Et on m'a appris que la majorité de ces gens n'assistent pas à leurs séances,
30:09 parce que de toute façon, qu'est-ce que vous voulez faire ?
30:11 Ils sont des gens en prison, vous n'avez pas les obligés.
30:13 Donc en fait, toute cette question de déradicalisation en prison, tout ça, c'est du flan.
30:16 – Mais de toute façon, moi je ne crois pas à la déradicalisation.
30:18 – J'ai une question à vous poser, Pierre, une question perso.
30:21 Moi je devais aller avec des amis à moi qui étaient des ex-détenus en prison.
30:26 – À Villepinte, je crois, non ? – Oui, à Villepinte.
30:28 Et ils m'ont toujours refusé.
30:30 Est-ce que c'est du ressort du garde des Sceaux, ça ?
30:33 – Bien sûr, mais moi j'étais…
30:35 – Donc vous pensez que ça passe par le garde des Sceaux et qu'ils peuvent demander ?
30:38 – Mais Cyril, il y a quelques années, nous avions projeté ensemble
30:42 de faire une expérience en prison, il y a longtemps, il y a 10 ans.
30:46 Et je me suis fâché avec Jean-Jacques Hurvoaz parce qu'il avait refusé,
30:50 parce qu'il s'avère qu'aujourd'hui, voilà, on est dans ce…
30:54 Vous savez, enfin, on se connaît, Cyril, donc on se connaît.
30:59 Et aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui disent
31:02 "Ah, tu vas chez Hanouna, on peut en se pincer le nez et tout ça."
31:08 Mais moi je suis désolé, Hanouna, il y a 10 ans,
31:10 il était d'accord pour s'occuper des prisons.
31:12 Là où il y a tout un ensemble de gens de la gauche caviar qui n'étaient pas prêts à y aller.
31:17 Donc, si tu veux, toi, tu as voulu le faire et c'est les gardes des Sceaux qui n'ont pas voulu.
31:21 Aujourd'hui, moi, quand tu m'as informé que tu voulais y aller,
31:24 je t'ai dit, je pense qu'on ne te laissera pas y aller.
31:26 Et ça s'est confirmé, on ne t'a pas laissé y aller.
31:28 – Pourquoi en fait ?
31:31 – C'est quoi, c'est mes relations ?
31:32 – Tu as la réponse.
31:33 – Mes relations avec le garde des Sceaux ?
31:34 – Tu ne vas pas se citer.
31:35 – Non, je ne pense pas, je pense que c'est une question d'image,
31:38 c'est une question, puis voilà, mais en tout cas, je te rassure.
31:40 – Il y a des gens qui m'ont dit aussi, je te le dis, tu me dis justement,
31:45 qui m'ont dit "Hanouna, il va arriver en prison, il va voir ce qu'il s'y passe tout ça,
31:48 c'est pas bon, il va en parler derrière, il peut nous foutre la merde."
31:52 – Mais regarde, moi j'en parle aussi, et puis l'autre chose,
31:55 moi, attends, si on peut livrer deux, trois petites choses.
31:58 Pourquoi je t'avais dit "est-ce que tu peux faire quelque chose ?"
32:01 C'est parce que tu as un vrai impact sur les détenus, tu es très regardé.
32:06 – C'est pour ça que je voulais aller les voir.
32:09 – Lorsqu'on est à 18h en prison, et qu'il faut savoir qu'en prison à 17h,
32:13 les portes des cellules sont fermées, toutes les télés de la prison
32:17 se mettent sur Hanouna, avec des désaccords, pas d'accord, machin,
32:20 il va trop loin, machin, mais en tout cas, tout le monde te regarde.
32:23 Les gens ne regardent pas quotidien, ils te regardent toi.
32:25 – C'est pour ça que je voulais aller les voir.
32:27 – Ils regardent toi, donc ce que je dis, c'est que tu as un réel pouvoir.
32:33 C'est pour ça que je voulais t'amener, parce que je suis persuadé,
32:36 et c'est là où je reparlais des footballeurs, il y a des gens,
32:39 moi je suis trop vieux, mais il y a des gens, je le sais,
32:43 qui ont une… comment dire, qui peuvent faire quelque chose
32:46 sur le mental de ces jeunes, ils peuvent faire quelque chose.
32:49 Et vous dites tous que je demande des moyens, c'est faux !
32:52 Je ne demande pas de moyens, je demande seulement que la politique,
32:57 que les politiques s'en occupent et qu'ils appliquent leur pouvoir.
33:00 Là où le politique n'applique pas le pouvoir,
33:02 c'est l'administration qui prend le pouvoir, c'est une catastrophe.
33:05 Donc le politique doit prendre le pouvoir.
33:08 – Pierre, je te pose une dernière question, tu penses que ça remonte
33:10 quand il y a une demande de ma part comme ça, parce que j'ai tout bien fait,
33:13 tu penses que ça remonte ? – Bien sûr, ça remonte.
33:16 – Tu n'es pas naïf quand même.
33:18 – On ne peut pas l'appeler tout de suite, le gars de la maison.
33:20 – J'ai son numéro, si tu veux l'appeler.
33:22 Moi il ne me répond plus, mais si tu veux l'appeler…
33:24 – Moi non plus.
33:25 – Si ça remonte pour vous Cyril, ça veut dire que c'est remonté pour Colantès
33:28 quand ça a été organisé à la Frenne avec le quart et la piscine,
33:31 et on a toujours dit que ça n'était jamais remonté jusqu'au bureau du ministre de la Piscine.
33:35 – Non mais Cyril, là non.
33:36 – Là je veux juste parler d'une lâcheté énorme là-dessus,
33:39 parce qu'on a fait reposer la responsabilité sur le directeur de la maison d'Arrêt-Frenne.
33:43 Il faut savoir que le directeur de la maison d'Arrêt-Frenne,
33:46 pendant les émeutes… – C'est un fusible.
33:48 – Attendez, pendant les émeutes, le mec tout seul, tout seul,
33:52 il a défendu son établissement contre des balles réelles et une grenade.
33:58 Donc c'est un peu facile ça.
34:00 C'est-à-dire quand il y a une salade qui est validée par tout le monde,
34:03 parce que vous ne faites pas rentrer Descartes en prison si ce n'est pas validé par tout le monde,
34:06 vous ne faites pas rentrer Cyril si ce n'est pas validé par tout le monde.
34:09 Vous pensez bien que Descartes n'est pas validé par tout le monde.
34:11 Le jour où le gars il défend sa prison contre des balles réelles,
34:15 il faut que les gens entendent ça.
34:17 On tire sur des balles réelles sur vos prisons.
34:20 Il faut que vous l'entendiez.
34:22 C'était il y a 6 mois, avec une grenade, une vraie grenade.
34:26 Et bien ce gars-là, excusez-moi, je vais être très vulgaire,
34:29 mais il a des couilles et il mérite autre chose que le traitement qu'il a actuellement.
34:32 – Merci Pierre Botton d'avoir été avec nous.
34:34 Merci beaucoup Pierre. – Sans prêt.
34:35 – C'est toujours un bonheur.
34:36 On va se retrouver dans un instant.
34:37 Drogue, dépression, mauvaise fréquentation, la télé-réalité peut-elle rendre fond ?
34:39 On aura Chogoun, Vincent Chogoun qui sera avec nous.
34:42 Et on aura également Laura Marat, ex-candidate de télé-réalité.
34:45 A tout de suite, merci.
34:46 – Merci.
34:47 [Musique]