• il y a 9 mois

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00:00 - Quel aurait été votre destin Jean Reno si ça n'avait pas été d'abord le théâtre,
00:03 avec les origines de votre vocation, je crois que c'est vraiment les précieuses ridicules de Molière au collège,
00:08 mais quelle aurait été votre vie sans le théâtre, le plateau de cinéma ?
00:13 - Non, non, pas question de penser ça.
00:16 Ah non, non, j'aurais fait, je sais pas, Machino, non, non, non, non, non, j'aurais ouvert un cours, je sais pas, je sais pas.
00:24 Je n'ai jamais douté. C'est une inconscience sans doute.
00:28 - Vous n'avez pas douté. Comment vous avez affiché votre volonté en arrivant de Casablanca, là où vous êtes né,
00:34 le Maroc qui était encore sous protecteur à Français, comment vous affichez cette conviction à votre papa ?
00:40 - On l'affiche pas. Je l'ai cachée à mon père.
00:44 - Ah, vous l'avez cachée ?
00:45 - Le vieil Andalou n'aurait jamais compris, jamais. Quelle prétention.
00:50 Il adorait Julio Iglesias.
00:52 Et il me parlait de Julio. Et un jour, je lui ai dit que j'ai fait une émission de télévision en Rome avec Julio.
00:59 Il m'a regardé, genre...
01:02 "Faudrait que t'arrêtes de mentir."
01:04 Et je me suis... Encore une fois, ça m'a conforté. On ne pouvait pas, lui.
01:11 Il aurait pris ça pour de... C'était un ouvrier, quoi.
01:14 Il aurait pris ça pour de la prétention, quoi.
01:16 - Il avait vu votre succès ?
01:17 - Un peu, le début.
01:19 Un peu.
01:22 Il avait peur, il était immigré.
01:23 Vous savez, ce sentiment de ne pas être accepté, de...
01:30 Qu'on vous rejette, tout ça passe entre les mots de mon père.
01:38 - Votre maman, vous l'avez perdue à 17 ans. C'est la grande blessure de votre vie.
01:41 - Oui.
01:42 - Elle aurait dit quoi de votre carrière ?
01:44 - Elle aurait été fière, elle aurait pleuré.
01:48 - Quoi ?
01:49 - T'es...
01:51 T'es...
01:51 T'es...
01:52 [SILENCE]

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