• il y a 9 mois
L'animateur Nagui se mobilise aujourd'hui aux côtés de l'association L214 pour dénoncer certains élevages de poulets à croissance ultra rapide. L'association demande à la marque Le Gaulois de renoncer à cette souche, comme des dizaines d'entreprises l'ont déjà fait.

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Transcription
00:00 Notre invité qui est à distance, qui est en direct de la place du Trocadéro à Paris, c'est un peu l'invité surprise de ce live ce matin.
00:06 Bonjour Nagui, est-ce que vous m'entendez ? Oui.
00:08 - Très bien Maxime, bonjour.
00:12 - Bonjour, vous êtes avec Brigitte Gauthier de l'association L214, avec ce qui de fait est un poulet décédé dans vos mains.
00:22 Alors on va expliquer ce qui est en train de se passer.
00:25 Derrière vous, Nagui, expliquez-nous pourquoi est-ce que... - Oui.
00:29 - D'abord pourquoi vous portez ce t-shirt et pourquoi est-ce que derrière vous il y a 44 poulets morts alignés et ce que vous faites là ?
00:36 - L'idée était de parler de cette sélection génétique faite par le groupe LDC, qui est l'un des plus grands groupes, on va pas dire le plus grand groupe,
00:47 de vente de poulet et de gestion de l'élevage de ces poulets à un rythme intensif.
00:53 Et de montrer comment en 44 étapes, ces 44 poulets vont grandir d'une manière extrêmement anormale, évidemment inconfortable,
01:04 c'est-à-dire qu'ils s'engraissent au point d'atteindre 60 fois leur poids en 6 semaines.
01:11 Et vous pouvez imaginer que la graisse prend évidemment de la masse, les eaux ne peuvent pas suivre,
01:17 ce qui veut donc dire que ces poulets ne peuvent plus marcher, ne peuvent plus avancer,
01:21 et quand vous voyez ce poulet qui fait plusieurs kilos sur la taille d'une feuille A4, c'est exactement la taille, j'espère que vous la voyez bien,
01:29 - On la voit bien. - Maxime, c'est exactement l'espace qui lui reste, c'est l'espace qui lui reste pour bouger, c'est-à-dire totalement inexistant.
01:36 Et ces poulets sont affaiblis, s'écroulent, ne peuvent même plus bouger et sont ensuite menés à l'abattoir.
01:45 On parlera plus tard évidemment de la manière dont ils sont abattus, c'est-à-dire sans être endormis et suspendus vivants, abattus.
01:55 Et nous les consommons, enfin ceux qui mangent de la viande les consomment.
01:59 Et l'idée d'Aile 214 est de dire aussi bien pour les éleveurs qui subissent ce rythme d'élevage intensif que pour les consommateurs,
02:07 que pour LDC qui a tout intérêt évidemment à respecter la charte ECC, c'est-à-dire simplement de respecter l'hygiène,
02:13 la normalité avec laquelle ces poulets doivent être élevés, de dire "faisons les choses normalement".
02:19 - Et en clair, pardon, je vous coupe ma guillemette, en clair vous dénoncez tout particulièrement cette marque-là,
02:25 parce que contrairement à d'autres, cette marque continue d'utiliser une souche de poulets, pardon de parler comme ça,
02:31 qui grandit de manière ultra rapide, c'est-à-dire qu'elle multiplie son poids par 60 en 44 jours, d'où les 44 poulets qui sont alignés.
02:40 Et ce que vous dites, c'est que d'autres marques ont renoncé à cette souche-là.
02:44 Et ce que dénonce Aile 214, c'est que le bonoi qui représente énormément de ventes ne renonce pas.
02:51 - Ouais, exactement. Et les distributeurs aussi ont signé cette charte, c'est-à-dire que les distributeurs disent,
02:57 prenons Carrefour, prenons Lidl, disent "nous, on est d'accord pour respecter cette charte, on est d'accord pour que les poulets soient élevés correctement
03:05 et pour éviter cette sélection génétique". Et malheureusement, l'un des plus grands groupes, et on est ravi que ce groupe soit français.
03:14 Et psychologiquement, on se dit "ce sont des poulets français, donc c'est formidable, achetons français". Et donc, les agriculteurs qui sont dans la mouise,
03:23 on le sait, on l'a entendu, on les a vus, ils sont sur-endettés. Pourquoi sont-ils sur-endettés ? Pour répondre aux critères de cet élevage intensif.
03:31 Ils ont jusqu'à 300 000 euros de dettes. Ils ne peuvent même pas eux-mêmes gagner l'argent qu'ils produisent, quand on sait que ce groupe est,
03:40 encore une fois, tant mieux pour ce groupe, et bénéficiaire, gagne énormément d'argent. Tant mieux pour eux, mais qu'ils le fassent au moins avec les mains propres
03:47 et avec la conscience tranquille. On peut très bien tous vivre ensemble, que LDC gagne de l'argent, très bien, que les agriculteurs, les éleveurs gagnent de l'argent,
03:56 aussi, et que les français mangent correctement dans le respect de cet élevage, c'est-à-dire arrêter cette sélection génétique.
04:04 — Sauf que ce que vous répond le groupe LDC, c'est qu'il respecte déjà les critères européens d'élevage, premièrement, et deuxièmement, il répond que la campagne
04:11 que vous êtes en train de mener là, avec L214, avec Brigitte Gauthier, c'est tout simplement une campagne anti-viande.
04:19 — C'est pas une campagne anti-viande. Je viens de vous dire. Si vous voulez manger du poulet, mangez du poulet. Mais autant le manger élevé correctement.
04:26 Et demandez à tous les éleveurs. Ils rêveraient de pouvoir, et s'ils le veulent, ils ne peuvent pas, les mettre dans un peu plus de mètres carrés
04:33 que simplement une feuille à quatre pour chaque poulet. Et LDC ne respecte pas cette charte ECC.
04:39 — Nagui, vous vous en êtes où, de votre rapport au poulet et à la viande en général ?
04:44 — Je le porte à bout de bras. Je ne mange pas de viande, parce que j'ai été touché par les images L214 il y a plusieurs années.
04:52 Je suis fier d'être parrain et de soutenir cette association, qui est totalement libre dans ses enquêtes, dans ses investigations.
04:59 Ce sont des lanceurs d'alerte dont on a besoin pour ne pas être, nous, de l'autre côté, l'objet et l'outil, finalement, de cette surconsommation.
05:10 Si vous voulez manger de la viande, mangez de la viande. Si vous voulez manger du poulet, du poisson, mangez ce que vous voulez.
05:15 Vous êtes totalement libre de manger ce que vous voulez. La seule question, c'est de savoir de le faire en pleine conscience de la manière
05:20 dont les choses sont réalisées. Voilà. Je ne peux pas être plus clair que ça. Cette taille-là pour vivre, c'est totalement indécent.
05:28 Ce n'est pas normal. Donc quand on voit des images publicitaires qui sont totalement mensongères de poulet à l'air libre
05:34 qui court dans des champs et qui voit l'air, ce poulet-là n'a jamais vu l'air. Jamais. Jamais il a vu le ciel, le soleil qui inonde Paris aujourd'hui.
05:43 Jamais. Ce n'est pas normal. Il y a des conditions à réunir pour qu'à la fois les éleveurs puissent vivre de leur travail,
05:49 qu'à la fois les consommateurs puissent manger des poulets avec de la qualité et sans se demander qui a souffert et qui a été abattu
05:58 et qui a été maltraité pour pouvoir se nourrir. Et LDC de continuer de faire des marges et des bénéfices formidables,
06:05 mais de le faire avec une conscience tranquille.
06:07 Nagui, on sort de... Et on est toujours d'ailleurs, je dis on sort, non, on est toujours en plein milieu d'une crise agricole
06:11 et avec certains agriculteurs qui dénoncent la tendance à l'agribashing. Qu'est-ce que vous répondez là-dessus ?
06:17 J'ai l'impression que nous avons été coupés, Maxime. Vous n'avez pas entendu ce que je vous ai dit juste avant.
06:23 C'est strictement pas... Et vous savez que j'ai beaucoup de tendresse pour vous. C'est strictement pas contre les éleveurs.
06:29 Je pense que si vous demandez aux éleveurs et si vous allez voir sur le site L214, il y a plein d'éleveurs qui aimeraient,
06:35 qui voudraient pouvoir évoluer et changer et surtout gagner plus. Parce que l'un des problèmes aussi,
06:41 c'est que ces éleveurs s'endettent pour répondre à l'intensité qu'on leur demande, au rythme qu'on leur demande
06:47 et aux investissements qu'on leur demande pour se retrouver avec des structures. Lorsqu'ils prennent leur retraite,
06:52 ils se retrouvent avec des entrepôts, des hangars pour élever des poulets qui ne servent strictement à rien,
06:56 qui n'ont même pas une valeur patrimoniale. Et ils n'ont toujours pas à rembourser les 300 000 euros de leur investissement.
07:01 On leur promet avec cet investissement de gagner plus d'argent. Ils n'y arrivent pas. Vous l'avez entendu,
07:07 vous les avez suivis et vous savez qu'ils subissent cette pression de l'élevage intensif. Donc l'élevage, oui.
07:12 L'intensif, non. Et pensons justement à nos agriculteurs et aux Français et aux consommateurs.
07:17 Merci beaucoup Nagui. Merci d'avoir été en direct avec nous. Merci également à Brigitte Gauthier de l'association L214.
07:23 Merci. Et tendresse partagée évidemment, Nagui.
07:25 Merci beaucoup.

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