SI ON PARLAIT - 15/02/24 - Affaire Bonfanti, Efrasis et tendances déco 2024

  • il y a 6 mois
Retour sur l'une des affaires criminelles les plus déroutantes de ces dernières décennies avec un meurtrier en liberté malgré ses aveux. Rappeur-orateur, Efrasis présente son nouvel album avant sa participation au festival Holocène et la première partie de I AM. Carine Mastrodonato nous livre les tendances 2024 pour aménager au mieux votre intérieur
Transcript
00:00 Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installé pour regarder si on parlait.
00:06 [Musique]
00:30 Bonjour à tous, bienvenue dans "Si on parlait", l'émission qui vous donne la parole chaque jour pour savoir ce qui se passe près de chez nous.
00:36 Et aujourd'hui, on va découvrir l'univers musical du rappeur-orateur Efrasis,
00:44 revenir sur l'une des affaires criminelles les plus déroutantes de ces dernières décennies
00:49 et se pencher sur les tendances de l'année 2024 pour votre intérieur.
00:54 Et pour parler de ces sujets, j'ai à mes côtés Karine Mastro Donato.
00:58 Bonjour Karine. - Bonjour Thibault.
01:00 Karine qui vient régulièrement nous voir dans cette émission pour nous faire profiter de son savoir-faire en matière de design d'intérieur,
01:07 comment bien aménager sa pièce de vie et les tendances d'écho de l'année 2024.
01:12 C'est le programme de la chronique qui nous attend tout à l'heure.
01:15 À côté de Karine, Efrasis, bonjour Efrasis. - Bonjour.
01:18 Bienvenue jeune rappeur grenoblois qui sera en mars au Festival Holocène
01:24 et puis en première partie du groupe I Am à la Belle Électrique,
01:28 deux temps forts qui correspondent aussi à la sortie de nouveaux morceaux que l'on va découvrir au cours de cette émission.
01:33 Et puis on a également sur ce plateau deux sœurs, Sylvana et Françoise Saïa.
01:38 Bonjour à toutes les deux. - Bonjour Thibault.
01:40 Merci d'être là également. Vous êtes les sœurs de Marie-Thérèse Bonfanti.
01:44 Le nom de votre sœur revient régulièrement dans l'actualité judiciaire depuis quelques années.
01:49 Votre sœur a disparu le 22 mai 1986 dans le quartier de la gare à Ponchara, dans la vallée du Grésibaudan.
01:57 Elle avait 25 ans. Elle était maman de deux enfants.
02:01 Ce jour-là, elle distribuait des journaux gratuits dans des boîtes aux lettres.
02:04 Sa voiture a été retrouvée ouverte avec les clés sur le contact devant une maison de Ponchara.
02:10 Plusieurs personnes ont été suspectées de sa disparition, dont celui qui habitait cette maison à l'époque,
02:17 un certain Yves Chatin, qui avait une vingtaine d'années en 1986.
02:22 Vous aviez quel âge toutes les deux au moment de la disparition de votre sœur ?
02:26 Moi, j'avais 20 ans. - Vous étiez la petite sœur de Marie-Thérèse et Françoise ?
02:30 Moi, j'avais 26 ans quand je suis née. - C'est une famille assez nombreuse.
02:34 Vous avez un frère également ? - Nous étions quatre.
02:36 Quatre, voilà. Il y avait aussi un frère.
02:38 Marie-Thérèse était mariée à Thierry Bonfanti. C'est pour ça que vous n'avez pas le même nom aujourd'hui.
02:43 Vous avez tout de suite imaginé le pire à l'époque quand votre sœur a disparu.
02:48 Comment vous avez réagi à cette période, Sylvana ?
02:52 Déjà, le fait de retrouver une voiture ouverte avec les clés, son sac à main à l'intérieur et ne pas la voir revenir,
03:00 effectivement, ça ne prédisait rien de bon, d'autant plus qu'une heure après, même, voir la soirée,
03:07 pas de nouvelles de Marie-Thérèse. Donc c'est là que son mari s'est inquiété.
03:12 Il est allé voir la gendarmerie pour signaler sa disparition.
03:17 - Alors, il y a eu une enquête et Yves Chatin, qui était le propriétaire de cette maison,
03:22 qui avait déjà, je crois, quelques agressions à son actif malgré son jeune âge, a été mis en garde à vue pendant 48 heures,
03:28 mais relâché faute d'éléments probants. Et puis l'enquête, ensuite, a piétiné jusqu'en novembre 1987,
03:35 où la justice va prononcer un non-lieu. Moins d'un an et demi après la disparition de votre sœur,
03:41 Françoise, on considère qu'il n'y a plus rien à faire, que l'enquête est clôte. C'est assez rapide, quand même.
03:47 - Oui, c'est vrai. Donc Marie-Thérèse a disparu le 26 mai... - 1986. - Le 22 mai 1986.
03:54 Courant 1987, donc, il y a eu un non-lieu par la Cour d'appel. 88, le système judiciaire n'a pas voulu réouvrir l'enquête.
04:06 Et en 89, la Cour de cassation a confirmé, donc, la décision de la Cour d'appel. Donc l'enquête était fermée et Marie-Thérèse n'était plus recherchée.
04:18 - Alors j'imagine que pour les familles, c'est une décision très, très difficile à vivre, d'autant que dans les années qui vont suivre,
04:25 la maison d'Yves Chatin va être détruite quelques années plus tard avec un McDo aujourd'hui qui est à la place, à côté de la gare de Ponchara.
04:34 Même si la justice a laissé tomber, vous, la famille, vous n'avez jamais baissé les bras. Vous avez toujours été actif pour essayer de trouver une solution à cet énigme.
04:45 - Oui, déjà, maman, elle est régulièrement voir la gendarmerie et de Ponchara et de La Rochette pour connaître s'il y avait des avancées,
04:53 si jamais il y avait une petite preuve qui pourrait compromettre le... - Le suspect, le principal. - Le suspect, un suspect, en tout cas.
05:03 On ne connaissait pas à l'époque que c'était Yves Chatin. Et progressivement, toute la famille n'a pas baissé les bras.
05:10 Et d'ailleurs, on a relu le dossier au complet. On a noté quelques divergences.
05:16 C'est ce qu'on a fait noter à la juge de Grenoble, qui a bien voulu rouvrir le dossier et le remettre au pôle Colquez de Grenoble, qui l'a instruit.
05:27 Et par-delà, on a suivi des auditions à nouveau de M. Chatin. Et à force d'insistance, il a quand même lâché qu'il avait assassiné.
05:39 - Il a fini par avouer, ce qui paraît incroyable, 36 ans après, je crois que c'était en 2022, que Yves Chatin a été réinterrogé, remis en garde à vue,
05:47 et a fini par avouer qu'il était bien l'auteur de ce crime. Il a même donné certains éléments.
05:58 Ça vous a soulagé, dans un premier temps, d'avoir enfin une vérité sur ce drame ?
06:03 - Oui, parce que toutes les familles de disparus, donc on cherche la vérité. On veut savoir ce qu'est devenu nos proches,
06:09 savoir s'il est vivant, s'il est mort, qu'est-ce qu'il est advenu de lui, et savoir qu'il y a eu un agresseur, qu'il a avoué son crime.
06:18 Ça nous a retiré un poids sur les épaules, mais la tristesse est toujours là, parce qu'on se demande pourquoi il a fait ça et dans quelles circonstances.
06:28 - Vous n'avez pas eu d'explication ? Il n'a pas donné de circonstances à son geste, Sylvana ?
06:34 - En fait, c'est une personne qui est très, comment dire, versatile, qui peut prendre des coups de chaud à tout moment.
06:43 Ce n'était pas sa première agression, vous l'aviez dit. Et de ce fait, pourquoi ma sœur ?
06:50 Il a mis tout en place un stratagème pour dire qu'en fait, c'est lui la victime, en quelque sorte, que ma sœur l'a un petit peu cherché.
07:00 Mais non, on sait très bien que c'est une personne qui est violente et qui peut s'en prendre à tout moment, à n'importe qui, s'il est en colère.
07:08 - De toute façon, nous avons cédé à lui, donc lui, l'agresseur. Rien ne nous prouve que ce qu'il raconte est la vérité. On ne sait pas.
07:16 Peut-être qu'il a séquestré, peut-être qu'il a enlevé, on ne sait pas ce qui s'est passé vraiment.
07:22 - Il n'y a que lui qui a sa vérité. - Il y a que sa vérité, oui.
07:25 - Ce qu'on sait, par contre, avec certitude, c'est qu'il a avoué, mais qu'en plus, il a donné le lieu où il avait caché le corps.
07:35 Alors, 36 ans après, des recherches ont été effectuées. On a retrouvé notamment le crâne de Marie-Thérèse Bonfanty, un crâne qui a été expertisé.
07:43 Il n'y a pas de doute, c'était bien votre sœur qui était à l'endroit indiqué par Yves Chatin.
07:47 - Avec la comparaison des ADN de la famille des enfants, donc ça matchait sur l'ADN de ce fragment de crâne, oui. C'est probablement Marie-Thérèse.
07:58 - Et pourtant, un an, un peu plus d'un an après ces révélations, la justice a classé une nouvelle fois l'affaire, j'ai envie de dire.
08:07 C'était en décembre dernier, en estimant que le crime était prescrit. Donc Yves Chatin a fait quelques mois de prison et puis aujourd'hui est libre de ses agissements.
08:18 Il est encore assez jeune. Il a 57 ou 58 ans. Il était chauffeur routier à l'époque. Je ne sais pas s'il a repris cette activité, mais il vit en tout cas pas très loin de Pochara.
08:28 - C'est ça. On est surpris quand même qu'une personne qui a vécu tranquillement pendant 36 ans, comme il a vécu ses meilleures années,
08:38 qui a été arrêtée, mais qui n'est pas soucieuse d'être inquiétée par la loi.
08:48 Aujourd'hui, ce qu'il faut dire, c'est que la cour d'appel de Grenoble n'avait pas retenu la prescription pour ce cas-là, puisque malgré des battus, malgré des recherches, on n'a rien retrouvé de Marie-Thérèse.
09:01 Donc la cour d'appel de Grenoble, pour elle, y devait être jugée. Donc Chatin a fait appel et on est allé en cours de cassation,
09:11 qui, elle, bien sûr, applique les lois et notamment la loi de la prescription, puisque ça fait plus de 10 ans pour nous, puisque l'affaire s'est passée en 1986.
09:22 Donc plus de 10 ans, il y a prescription et donc relâcher cette personne en liberté.
09:29 Donc pour tout et pour tout, M. Chatin est resté un an et demi en prison pour avoir assassiné Marie-Thérèse.
09:36 Vous parlez des 10 ans de prescription. Aujourd'hui, c'est 20 ans, mais c'est depuis 2017. Effectivement, pour les affaires antérieures à 2017, on parle de 1986, il y avait 10 ans de prescription.
09:47 Cette prescription, Françoise, elle sert à quoi ?
09:52 Alors, donc pour deux choses. Mais je voulais dire que dans la prescription, il y a une nuance également pour les infractions occultes et dissimulées.
10:01 Lorsque là, dans notre cas, le corps a été camouflé, on a cherché partout. Impossible de trouver un corps ou même Marie.
10:09 On ne sait pas où elle était. On a employé des enquêteurs. On a fait des recherches. On a changé d'avocat.
10:16 Enfin bref, on a essayé de faire un maximum, mais impossible de résoudre cette affaire. Et donc c'est un crime dissimulé.
10:23 Et dans la loi du 27 février 2017, il est dit que pour les crimes, les infractions occultes ou dissimulées, le délai de prescription démarre à partir de lorsque les faits sont révélés et attestés.
10:37 Quand on retrouve le corps en 2022.
10:39 Mais sans excéder 30 ans pour les crimes à partir de l'acte.
10:46 Le début de l'affaire. Bon, même 30 ans, nous, on a dépassé les 30 ans. Et nous, le début de l'affaire, on ne sait pas vraiment quand est-ce que ça s'est produit.
10:55 Donc il est difficile de dater cette histoire.
11:00 Ce qui est un peu paradoxal dans votre affaire, c'est que la justice, par le biais de ce Paul Colquez, qui réexamine des vieux dossiers,
11:07 se donne une chance supplémentaire de résoudre des affaires, mais qu'en fait derrière, elle n'a pas les outils juridiques pour pouvoir condamner les éventuels coupables.
11:18 Alors d'un côté, nous, on a pu commencer un travail de deuil, puisque on sait maintenant que Marie-Thérèse ne reviendra plus, malheureusement.
11:28 Ce qui n'est pas le cas de d'autres disparus. Mais effectivement, à ce jour, le coupable ne sera jamais jugé. Il est en liberté. Il est pardonné par la loi.
11:40 Il vit ici, dans la région du Résilvodan. Vous le connaissez ? Vous l'avez déjà croisé dans l'encadre des procédures ?
11:49 Non, non, non. Il n'est jamais venu au tribunal.
11:52 Non, il n'était pas là. Alors pour répondre à votre question, pourquoi il y a ce délai de prescription ?
11:58 À l'époque, lorsque la loi a été votée, il y a deux fondements qui nécessitaient ce délai de prescription.
12:05 La première, c'était le droit à l'oubli pour l'agresseur, parce qu'on pensait qu'avec le temps, les indices allaient être oubliés par les témoins,
12:13 que le souvenir allait s'effacer et qu'il n'était pas nécessaire de poursuivre l'agresseur pour une remontrance.
12:21 Et c'était en fait pour la paix sociale. Mais pour les familles de disparus, nous, on n'oublie pas.
12:28 C'est toujours l'enfer qu'on vit tous les jours, parce que tous les jours, on se pose la question.
12:33 Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on a oublié de faire ? Et c'est vraiment invivable. C'est inadmissible pour les familles de victimes.
12:40 Deuxièmement, c'était aussi parce qu'on pensait que les preuves allaient s'effacer avec le temps.
12:48 C'est vrai qu'à l'époque, lorsque la loi a été votée, la science avait ses limites.
12:52 De nos jours, maintenant, c'est vrai qu'avec les progrès techniques de la police scientifique,
12:58 il est possible de faire parler l'ADN, même 30 ans après, même 50 ans après.
13:02 On peut trouver des traces et faire parler cet ADN, si bien sûr les scellés ont bien été conservés et dans de bonnes conditions.
13:10 Donc, de nos jours, ce délai de prescription n'est plus recevable. Les familles ne comprennent pas.
13:19 Ça fera bientôt 38 ans que votre sœur a disparu. Vous vous êtes battue pendant 36 ans pour faire éclater la vérité.
13:27 Là, vous n'avez pas lâché non plus cette affaire, Sylvana, puisque vous avez lancé une pétition pour faire évoluer la loi.
13:34 Et vous l'avez lancée sur le site de l'Assemblée nationale.
13:37 Tout à fait. C'est un appel un petit peu à l'aide et puis surtout pour lancer une discussion au niveau de la population sur cette loi qui est la prescription.
13:50 Elle nous semble injuste, nous, familles de disparus, car on attend une certaine justice, un certain dénouement aussi.
13:59 Que la mort de notre sœur ne soit pas impunie, qu'elle ait son honneur, qu'elle ne soit pas bafouée aussi,
14:08 parce qu'elle a des droits, malgré tout, le droit de voir son assassin jugé, en tout cas.
14:17 C'est ce que vous reprenez dans cette pétition, que la prescription ne soit pas appliquée, notamment quand un assassin avoue,
14:25 c'est le cas de la Diff Châtain, son crime, où il n'y a aucun doute sur sa culpabilité, on n'a pas besoin d'aller chercher des preuves ou quoi que ce soit.
14:31 Et que malgré tout, aujourd'hui, il est en liberté.
14:34 Alors cette pétition est en ligne. On invite tous ceux qui peuvent être, comme nous, choqués par ce genre de situation, d'aller la signer sur le site.
14:46 L'adresse qui s'est affichée, il suffit après, dans les mots clés, de rentrer le mot "prescription" et on tombe sur votre pétition.
14:53 Est-ce que les choses peuvent encore bouger au niveau de la justice ? On sent que toujours il y a des possibilités d'appel.
14:59 Avec cette pétition, nous voulons soulever le débat avec la société civile, avec les professionnels du monde judiciaire,
15:05 que ce soit magistrats, policiers, avocats, pour justement réfléchir à ce délai de prescription dans le droit français.
15:13 Car de nos jours, maintenant, au bout de 20 ans, mais bon, avec des nuances 30 ans, l'auteur des faits peut être libéré.
15:23 Enfin, il a un pardon légal de l'État, alors que s'il avait été jugé, il risquerait plus de 25 ans d'emprisonnement.
15:31 Donc il y a un décalage entre s'il a été jugé avant la prescription et s'il est jugé après la prescription.
15:40 Après la prescription, on a l'impression que c'est un pardon légal, une impunité qu'on lui offre.
15:46 Et cette impunité-là peut pousser certains criminels, certains auteurs à poursuivre, à déterminer leur acte criminel.
15:56 Donc il faut bien réfléchir.
15:58 En tout cas, j'espère que votre combat ne sera pas vain. Vous avez réussi, au bout de 30 ans, à faire élucider cette affaire.
16:04 Peut-être que cette pétition, le début d'une prise de conscience qui pourrait faire bouger les choses, c'est Maître Boulou, un avocat grenoblois, qui vous épaule sur ce dossier.
16:14 Merci en tout cas d'être venu en parler sur ce plateau. Ce n'est pas facile d'aborder un sujet comme celui-là.
16:23 Je vous propose donc, pour adoucir les moeurs, on dit que la musique a souvent cette vocation, de tourner une page musicale.
16:31 [Musique]
16:39 Et notre artiste du jour s'appelle Ephrasis, nom de scène d'un jeune rappeur grenoblois qu'on est content d'avoir sur ce plateau.
16:47 Ça a une signification particulière, Ephrasis ?
16:50 Ephrasis, ça vient d'une figure de style qui s'appelle "Lekphrasis", qui s'écrit E-K-P-H-R-A-S-I-S.
16:57 Moi, je l'ai écrit E-F-R-A-S-I-S. En fait, c'est une figure de style qui désigne une description précise et détaillée de la réalité dans une forme artistique.
17:05 Moi, je trouvais ça intéressant d'associer ça au rap. Et puis, j'ai toujours eu ce côté littéraire. C'est vrai que je mise vraiment sur les textes dans mon rap.
17:12 Donc, c'était intéressant de faire une petite référence à une figure de style.
17:15 Alors, votre vrai nom de baptême, c'est Soheil Sari Aslani. Vous êtes franco-iranien, Ephrasis. Vous avez vécu en Iran ?
17:25 J'ai pas vécu en Iran, mais j'ai la double nationalité. Mon père est iranien, ma mère est savoyarde, d'où ses yeux bleus.
17:30 Ah, voilà, ça fait un bel mélange.
17:32 Bah oui, carrément, un joli mélange.
17:34 Bon, l'Iran, c'est peut-être pas le pays le plus facile pour faire du rap. Vous avez déjà eu l'occasion d'y aller ?
17:40 Alors, j'y suis allé régulièrement. Et pour autant, il y a beaucoup de rap, il y a beaucoup de propositions artistiques en tout genre.
17:45 Le cinéma iranien est très développé, a beaucoup de choses à dire, évidemment. Mais c'est vrai que pour les artistes, c'est pas évident.
17:51 On se rend compte en France de la chance qu'on a quand on prend un peu de recul et qu'on compare notre situation avec celle, par exemple, du peuple iranien.
17:58 Et en effet, il y a du rap iranien. Alors là, comme ça, vous citez des noms. Malheureusement, j'aimerais le faire, mais je peux pas.
18:04 Moi, je suis assez consommateur de cinéma iranien et j'encourage chacun et chacune à écouter, regarder, en tout cas, avoir cette curiosité-là.
18:13 Moi, c'est pas uniquement parce que je suis iranien. J'essaie de regarder un peu de partout dans chaque pays.
18:19 Et notamment quand il y a des peuples opprimés, quand il y a des situations un peu compliquées.
18:23 C'est vrai que le rap est un des moyens d'expression des minorités. Donc, en effet, en Iran, il y en a beaucoup.
18:28 Alors vous êtes venu à Grenoble pour des études en sciences politiques et puis vous y êtes resté ou en tout cas, vous avez fait votre notoriété à travers le rap.
18:38 Il n'y a pas beaucoup de rappeurs qui sortent de Sciences Po quand même ?
18:41 Je sais pas. Il faudrait regarder. Je sais pas. Peut-être pas, en effet. À Sciences Po Grenoble, je crois pas.
18:48 Mais du coup, c'est intéressant ce parcours un peu hybride. Moi, je suis assez fier de ça.
18:53 Je suis pas fier particulièrement d'avoir fait Sciences Po, mais fier d'avoir cette convergence-là entre plusieurs univers, entre plusieurs mondes.
19:02 Et je crois que ça se ressent dans ma musique. En tout cas, c'est ce que j'essaie de faire ressentir.
19:05 Le flow d'un rappeur, c'est une forme de signature musicale. Le vôtre, Efrazis, s'appuie sur un débit assez conséquent. Écoutez.
19:14 *Musique*
19:42 Bon, il y a un exercice de diction. J'ai pas compté le nombre de mots à la minute, mais il est assez important.
19:47 C'est vrai que c'est un bon exemple. Là, pour le coup, c'est un vrai exercice de style. Dans certaines musiques, j'accorde plus d'importance au sens.
19:54 Et là, pour le coup, c'est la technique et le sens. L'enjeu, c'est de faire cohabiter ces deux choses.
19:59 Dans ce morceau qui s'appelle "Course poursuite", c'est justement une course poursuite contre le dynamisme de l'instru.
20:06 Et le but, c'est de placer le plus de mots et puis en même temps qu'il y ait du style et qu'il y ait du sens.
20:11 Si vous réécoutez en lisant les paroles, il y a toujours du sens. Mais c'est ça le rap, le peu-rap. En vrai, c'est ça.
20:16 C'est jouer avec les mots comme matière première et les sonorités. Et c'est d'arriver à associer les deux.
20:21 Et j'en parle avec les yeux qui pétillent, parce que c'est merveilleux quand on arrive à le faire.
20:25 Et je trouve que c'est plutôt un bon exemple, en effet, du débit assez rapide qu'on peut avoir.
20:29 On a compris, vous portez une attention particulière au texte de vos morceaux.
20:33 Oui, parce que c'est aussi toutes mes influences autres, en dehors du rap.
20:38 Mais le rap est un genre à texte. Il y a des tartines de texte dans un morceau de rap.
20:42 Souvent, il y a des clichés qui circulent sur les rappeurs et le rap. Moi, ça m'énerve.
20:46 Parce que quand je vais faire mes courses au Super U de Grenoble, j'entends la radio.
20:50 Et ce n'est pas du rap. Mais les textes sont affreux, affligeants.
20:53 Et après, on vient de dire que c'est les rappeurs qui écrivent mal ou qui écrivent peu.
20:56 Alors que nous, on a des couplets gigantesques. Il y a plein de rimes avec plein de syllabes, etc.
21:01 C'est le rap et le genre où on dit les choses véritablement, où les mots sont les plus importants.
21:06 Tous les mots qui existent, d'ailleurs. Le verlan, les mots de langue étrangère,
21:09 les mots du français corrects et légitimes. Tous les mots.
21:12 On va d'ailleurs s'écouter un deuxième extrait avec les mots d'Ephrasis.
21:17 Je fais des labyrinthes de phrases car je ne peux pas le dire en deux phrases.
21:19 Genre un amiral en abirard sur la rivage de phrase B. Pas de passe D, pas de plan C.
21:23 Quand ces corps, ces fauteux, des plans, ces conséquences.
21:25 Et dans ces corps, tu peux rappendre en tout le plan C.
21:27 Quand c'est tes maladitudes, tes malauthenticités.
21:30 Première scène à 14 ans, j'ai pas pris le temps d'hésiter.
21:32 Tu sais, ici, on n'a qu'une seule vie, autant décider.
21:35 Ils font des discours avec les gestes et les mots, mais sans les idées.
21:37 Je reste le même, je sens les signes.
21:39 J'anticipe la musique dans le cœur. Je ressens même les battements dans les cils.
21:42 J'accorde ma respiration avec celle du public pour marquer mon temps comme Kubrick.
21:46 Je finis le couple et faut que tu...
21:48 Un rap tendre et élégant, c'est comme ça qu'on le définit en ce qui vous concerne, Ephrasis.
21:54 Qui est un peu à contre-courant avec les clichés qu'on peut avoir du rappeur violent, parfois outrancier.
22:00 Ouais, après c'est des clichés qui ont évolué, mais c'est vrai que c'est une image qui a collé à la peau du rap.
22:05 Et... Bon, maintenant le rap a changé.
22:09 C'est vrai que c'est devenu la nouvelle pop, c'est la musique populaire.
22:12 Le rap a pu perdre un peu de son ADN aussi.
22:15 C'est vrai que c'est quelque chose, moi, qui m'interroge.
22:17 Le fait que tout le monde fasse du rap, que tout le monde écoute du rap, ça pose question.
22:21 Le rap, c'est un des piliers d'une culture qui est le hip-hop de manière plus globale.
22:25 Et il ne faut pas jouer trop avec ces codes-là.
22:28 Et c'est vrai que c'est une musique qui a été...
22:31 Enfin, dont des minorités se sont saisies, aux États-Unis d'abord, puis en France, enfin de partout.
22:35 Et donc forcément, les minorités s'en saisissent avec leurs codes.
22:39 Et c'est vrai que... Alors moi, il y a peu d'injures dans mes textes parce que...
22:44 Je ne parle pas comme ça.
22:47 Mais en revanche, je pense que certains peuvent percevoir mes textes comme agressifs, à bien des égards.
22:51 Et puis moi, il y a toujours une petite prise de position politique ou des choses comme ça
22:57 qui inscrivent ma proposition artistique dans mon héritage rap.
23:02 – Vous portez la parole de ceux qui serrent les dents.
23:05 – Exact, c'est ma citation préférée.
23:07 – Ah ben, je l'ai relevée.
23:08 – Ah, monsieur a travaillé.
23:09 Mais exactement, vraiment, pour le coup, c'est une citation qui me tient à cœur.
23:11 "Portez la parole de ceux qui serrent les dents, portez la parole des voix qu'on tait."
23:14 C'est ça, en fait, moi, enfin à travers moi, c'est toute mon histoire,
23:19 toute ma trajectoire de jeune homme que je donne à entendre.
23:23 Mais c'est aussi les petits de mon quartier, c'est mes potes de Sciences Po, les quelques-uns,
23:28 c'est les gens que j'apprécie à Grenoble.
23:30 Et puis c'est tout ce que j'ai vu, vécu, qui m'a mis en colère, qui m'a plu.
23:33 C'est tout ça.
23:34 – Alors, je vous présentais tout à l'heure dans le titre de cette émission
23:37 comme rappeur-orateur parce que vous revendiquez aussi le fait d'être intéressé
23:44 par tout ce qui touche autour, enfin, le concept de l'éloquence.
23:47 Vous avez d'ailleurs gagné un concours d'éloquence quand vous étiez à Sciences Po.
23:51 – Ah oui, quand j'étais à Sciences Po,
23:53 j'ai gagné le concours d'éloquence de Sciences Po Grenoble.
23:55 Ça, c'était un moment symbolique pour moi, un aboutissement,
23:58 moi qui viens d'un quartier populaire, qui viens du Nord-Isère,
24:02 avec toutes les images qu'on associe à ces lieux-là.
24:06 Moi, c'était important pour moi de remporter ce concours d'éloquence.
24:09 Il y a plusieurs visions de l'éloquence, de l'art oratoire de manière générale.
24:12 Quand on a la parole, on peut l'utiliser de plein de manières.
24:14 Et je connais des gens qui l'utilisent mal ou pour faire du mal.
24:18 Et du coup, c'était important pour moi de porter une parole différente.
24:23 Et l'éloquence, pour moi, c'est tout, c'est au convergent de tout ce que j'aime.
24:29 Donc les mots, l'aspect social, sociétal.
24:33 Et la parole est un sport de combat, comme dit Bertrand Perrier.
24:36 C'est là que ça se joue, là j'ai la parole,
24:38 j'essaie de me faire comprendre, de convaincre les gens.
24:42 Donc l'éloquence, pour moi, c'est le plus important.
24:43 Et du coup, j'anime beaucoup d'ateliers d'éloquence, de prise de parole.
24:46 – Oui, vous allez notamment au contact des jeunes dans les collèges
24:50 pour essayer de leur inculquer cette science,
24:54 qui n'est pas forcément facile quand on est adolescent.
24:57 – Ah oui, franchement, c'est pour ça, moi, ça me…
24:59 Alors je vais dans vraiment plein d'endroits,
25:01 pas uniquement dans les établissements scolaires,
25:03 mais c'est vrai que ça me tient à cœur,
25:04 parce que quand on est au collège, notamment en 3ème,
25:06 on se pose des questions sur son corps, sur qui on est,
25:09 sur son identité, sur son rapport aux autres.
25:11 Et du coup, tout ça passe par la parole.
25:13 Et du coup, arriver à leur donner des petites clés
25:15 pour qu'ils se sentent plus à l'aise,
25:17 il et elle se sentent aussi légitimes, se valorisent.
25:19 Moi, c'est hyper important, quand je vais dans ma ville,
25:22 à Villefontaine, quand je rencontre les petits de mon quartier,
25:24 de leur dire "mais vous êtes intéressants,
25:26 vous pouvez prendre la parole, n'hésitez pas à le faire,
25:28 sinon c'est ceux qui ont la culture légitime qui la prendront,
25:32 et à votre place".
25:33 Et ouais, c'est vraiment un enjeu d'ouverture,
25:35 de rendre la culture, cette culture-là, accessible à toutes et tous,
25:39 que tout le monde se sente exceptionnel, que tout le monde se sente unique.
25:42 – Vous allez en prison, je crois, aussi, parfois.
25:44 – Oui, j'ai travaillé à Vars, en prison de Vars,
25:46 je remercie Marie qui m'a fait intervenir là-bas,
25:49 qui m'avait entendu sur News FM,
25:51 et qui m'avait contacté pour faire des ateliers là-bas.
25:53 Je travaille aussi au SAGE, qui est un service d'accueil de jour
25:56 pour des personnes en situation de handicap,
25:58 et puis je donne des cours à l'université à Chambéry.
26:00 Donc c'est vraiment ça qui m'intéresse,
26:02 j'ai cette curiosité sociale de travailler avec plein de publics différents,
26:05 parce que moi, ça me nourrit, déjà en tant qu'homme,
26:08 mais aussi en tant qu'artiste.
26:10 – Alors, vous avez vu en version clip,
26:12 mais "Ephrasis", ça se découvre aussi sur scène,
26:15 c'est la raison d'être de beaucoup de musiciens,
26:17 de faire de la scène, et en mars, vous allez être servi,
26:19 puisqu'on vous retrouvera d'abord sur la scène du Festival Holocène,
26:23 qui est devenu le grand rendez-vous rap de la région en quelques années.
26:26 C'est imposé comme un festival incontournable
26:30 pour les amateurs de cette musique, c'est Alpexpo, les 8 et 9 mars,
26:34 ça va être un moment important, parce que là,
26:36 il y a des milliers, voire des dizaines de milliers de spectateurs
26:38 qui assistent à cet événement.
26:40 – Oui, c'est un beau moment, j'en ai le sourire au lèvre, c'est vrai,
26:43 c'est un aboutissement, la scène, c'est vraiment l'accomplissement,
26:46 on travaille, on réfléchit à ses morceaux, on les écrit,
26:49 on se prend la tête en studio, etc.
26:51 Et puis voilà, enfin, on est sur scène,
26:53 et on partage immédiatement avec le public,
26:55 sans médiation, c'est la proximité totale,
26:58 et puis c'est la récré, c'est le moment où ça y est,
27:02 les projecteurs, les lumières sont sur nous,
27:04 et moi, c'est pour ça que je le fais,
27:06 c'est vraiment pour cet aspect performance et proximité avec les gens.
27:08 – Non, pour vous, ce sera le vendredi 8 mars,
27:10 la soirée où vous produirez sur la scène de Holocène,
27:12 il y a PLK, Carize, qui sont les têtes d'affiche de ce festival,
27:16 et puis quelques jours après, vous serez en première partie d'Aïam,
27:21 à la Belle Électrique, alors ça aussi, Aïam, 1993,
27:26 le milliard, je crois que vous n'étiez pas né, évidemment,
27:29 et Frazise, Karine, étaient toutes jeunes,
27:31 mais de se souvenir quand même de ce tube incroyable
27:35 qui a fait rentrer le rap dans la cour du grand public,
27:39 on peut peut-être se les réécouter,
27:41 mais c'était pas 1993, c'était un peu plus près de chez nous,
27:44 les rappeurs marseillais.
27:46 [Musique]
27:48 [Musique]
28:13 – Je t'explose.
28:15 – À qu'en attend, ce sera le 23 mars à la Belle Électrique,
28:21 qui décide de faire la première partie d'Aïam,
28:23 c'est vous qui êtes allé les contacter, comment ça se passe ?
28:26 – Non, en fait, je suis accompagné par la Belle Électrique,
28:28 un coucou à toutes les équipes de la Belle Électrique,
28:30 à Fred notamment, et du coup, je pense que c'est eux
28:32 qui m'ont proposé la prod de Aïam, et la prod d'Aïam a validé,
28:35 un gros coucou à eux, merci en vrai, donc je suis trop content,
28:38 effectivement, c'est un truc de ouf, rien qu'en voyant des images,
28:41 ça me donne des frissons, j'ai hâte d'y être,
28:43 et c'est vrai qu'Aïam, comme d'autres, mais c'est des groupes
28:46 qui ont participé à installer, à enraciner vraiment le mouvement rap
28:50 comme étant sérieux, à l'enraciner en France,
28:53 et voilà, c'est vraiment des légendes,
28:56 et je suis heureux de partager la scène avec eux,
28:58 c'est quelque chose d'assez ouf.
29:00 – Bon, c'est archi complet, donc n'essayez pas d'aller voir Ephrasis,
29:03 le 13, sur la scène de la Belle Électrique, malheureusement.
29:06 – Il y aura d'autres occasions.
29:08 – Il y aura d'autres occasions, d'autant que vous avez un album,
29:10 enfin des nouveaux morceaux qui sortent aussi au mois de mars.
29:13 – Alors voilà, au moment où j'en parle, rien n'est annoncé,
29:16 mais en vrai, effectivement, pour accompagner ces concerts,
29:18 et puis pour accompagner toute une nouvelle dynamique,
29:20 je vais sortir un petit projet de six titres le 8 mars, je pense,
29:24 en tout cas début mars, effectivement.
29:26 Moi, c'est toujours une volonté d'être régulier dans mes sorties.
29:29 – Eh bien très bien, on suivra avec attention ça,
29:33 et Ephrasis, maintenant qu'on a connecté nos univers
29:36 entre "Si on parlait" et vous, faites attention à votre look sur scène,
29:39 comme tous les artistes, j'imagine.
29:41 – Comme on dit, moi, je suis dans la sape, je suis dans ça.
29:44 Effectivement, c'est important pour moi, parce que dans le rap,
29:46 de manière globale, dans cette culture qu'est le hip-hop,
29:48 il y a aussi les vêtements, parce que s'habiller,
29:50 c'est dire quelque chose de soi, etc.
29:52 Et donc, oui, effectivement, je fais attention à mon look,
29:54 après, ce n'est pas le plus important, le plus important,
29:56 c'est ce qui se passe dans le cœur et dans la tête.
29:58 – Et à votre intérieur, chez vous, là, vous faites attention aussi ?
30:00 – Je crois que je vais y faire encore plus attention
30:02 après avoir écouté Karine.
30:03 – Eh oui, Karine va nous donner des conseils d'aménagement
30:06 qui valent le coup d'être suivies.
30:09 [Musique]
30:18 C'est notre rubrique "Tendances" avec Karine Mastrodonato,
30:21 qui est designer d'intérieur.
30:23 Alors, la dernière fois que vous êtes venue nous livrer des conseils, Karine,
30:27 c'était pour nous parler de l'influence des couleurs sur notre quotidien.
30:31 Et comme je bosse, comme la relevée Ephrasis,
30:35 je me souviens qu'il ne faut pas peindre sa cuisine en bleu
30:38 parce que ça coupe l'appétit.
30:39 – Ça y est bien repris.
30:40 – Donc, moi, elle était bleue, depuis, elle est blanche
30:43 et je mange beaucoup, beaucoup mieux.
30:46 Aujourd'hui, on va parler des tendances de l'année 2024
30:49 et puis de l'aménagement de sa pièce de vie.
30:51 On a tous une pièce de vie, qu'on ait un grand ou un petit appart,
30:54 c'est l'endroit où on passe la majorité de son temps.
30:56 Il y a trois points sur lesquels il faut faire attention
30:59 quand on aménage sa pièce de vie.
31:01 Et le premier concerne l'agencement de la pièce.
31:03 – Oui, alors, surtout qu'on a une grande pièce de vie
31:06 parce que souvent, on parle optimiser nos petites pièces de vie,
31:10 on donne des astuces pour ce type de pièce,
31:13 mais les grandes pièces de vie, il faut savoir
31:15 qu'elles sont aussi complexes à aménager.
31:17 Donc, il faut tenir compte de l'agencement.
31:19 Par exemple, si on a une grande pièce de vie rectangulaire,
31:24 on va essayer de créer des espaces distincts,
31:28 par exemple un espace salon, un espace salle à manger.
31:31 Si on a un peu plus d'espace, pourquoi pas un coin bureau ou un coin lecture.
31:35 Donc tout ça, on va le délimiter, par exemple, avec un canapé d'angle
31:39 qui permet de fermer l'espace.
31:41 Et pourquoi pas avec un grand tapis XXL
31:45 qui permettra de bien délimiter les deux espaces.
31:48 Donc ça, on peut tout à fait utiliser le mobilier
31:51 pour créer des espaces différents.
31:53 Et après, on va aussi utiliser du mobilier qui est assez imposant.
31:59 Il faut que ça soit proportionnel au volume de la pièce,
32:02 donc on ne va pas hésiter à mettre des suspensions, des luminaires très imposants,
32:06 un canapé XXL, des gros fauteuils, des œuvres d'art aussi.
32:12 Si on a une grande pièce blanche épurée,
32:14 ça permet de mettre en lumière des œuvres d'art, des grands tableaux.
32:18 Voilà, tout ce qui est imposant.
32:21 On peut oser parce qu'on peut se permettre, on a des beaux volumes.
32:24 Mais il ne faut pas trop charger non plus l'espace
32:27 pour conserver la circulation de la pièce.
32:31 On le voit là sur les illustrations que vous nous avez sélectionnées.
32:35 C'est chez Karine.
32:37 Effectivement, elle a une grande pièce de vie.
32:40 Ah oui, elle a de la chance, puis c'est très grand.
32:42 Elle a beaucoup de grandes pièces de vie chez elle.
32:45 Les couleurs, on y revient, elles ont aussi une importance,
32:49 même si on n'est pas dans la cuisine.
32:51 C'est très important parce que c'est vrai que les couleurs soutenues,
32:54 les couleurs fortes vont avoir un aspect, ça va rétrécir la pièce.
32:59 Donc c'est important de, voilà, si on cherche une ambiance un peu feutrée,
33:04 une atmosphère assez intime, on peut se permettre par exemple
33:08 de mettre du terracotta ou du gris anthracite sur tous les murs,
33:12 si on le souhaite, ou un seul mur pour mettre en valeur,
33:16 on va dire, les volumes.
33:18 Alors moi, ce que je préconise aussi, c'est les plafonds.
33:21 Souvent, on les oublie, les plafonds, on les laisse souvent blancs.
33:24 Mais ce qui est important, c'est mettre une teinte forte aussi sur les plafonds,
33:27 surtout sur les hauts plafonds, parce que ça va diminuer la hauteur de la pièce.
33:33 - Donc on les peint plutôt en couleurs sombres ?
33:35 - Oui, tout à fait, voilà.
33:37 On peut oser les teintes soutenues pour les plafonds.
33:40 Et puis au niveau des couleurs, au niveau des accessoires,
33:43 on peut oser les coussins, les rideaux, les tapis, les fauteuils,
33:48 les canapés moutarde, orangé, de toute façon, on est dans la tendance.
33:52 Donc quand on a une grande pièce de vie, on peut tout oser.
33:55 - Voilà, bon, ça n'a échappé à personne qu'on ait passé en 2024 depuis quelques semaines.
34:00 Et comme tous les secteurs, que ce soit la mode vestimentaire
34:04 ou l'aménagement intérieur, il y a des tendances chaque année qui se définissent.
34:10 Qu'est-ce qu'on va mettre en avant sur 2024 ?
34:14 - Alors 2024, on est toujours dans les couleurs assez vives.
34:18 On a besoin d'ondes positives, on a besoin d'être dans la bonne humeur au quotidien.
34:23 Donc on reste dans l'ultracoloré, dans du mobilier ludique,
34:28 dans des formes assez arrondies, toujours organiques, et dans les motifs.
34:32 Alors pour ça, j'ai sélectionné, alors il y a beaucoup de tendances pour 2024
34:37 en tant que matière et style.
34:39 Là, dans les matières, il y a le chrome qui fait son grand retour,
34:42 l'argenté, le brillant, l'avec complètement banni,
34:44 bah lui, il revient, il revient en grande force.
34:47 Alors c'est vrai que les designers comme le corbusier,
34:50 c'est un matériau qui est beaucoup utilisé pour les designers, on va dire,
34:54 assez avant-gardistes.
34:56 Et on le retrouve beaucoup dans les piétements de chaises, dans la petite déco,
35:01 ou dans les cuisines aussi, en créedence.
35:04 - Ça ne coupe pas l'appétit.
35:06 - Bah écoutez, attesté.
35:09 Pourquoi pas.
35:10 Et toujours dans les matières tendances 2024,
35:15 on va être dans le polycarbonate, le verre, le plexiglas,
35:18 donc dans la transparence.
35:20 Là, ça va être plus des tables basses, des chaises,
35:25 des chaises translucides avec des nuances colorées
35:28 qui vont apporter vraiment un côté futuriste design.
35:32 On est un peu quand même dans le futurisme.
35:34 - Ça fait bien.
35:35 - Le métal et la transparence comme ça,
35:38 c'est un petit amour.
35:42 Et les années 80, aussi, dans le style.
35:45 - Ah, I am.
35:47 - Les années 80, alors là, ça revient encore.
35:50 Donc au niveau des couleurs, au niveau des matières,
35:53 on sera plus sur des matières façonnées, retravaillées,
35:55 comme le frein de brosser,
35:57 et les matières brutes comme le bois massif, le noyer et le marbre,
36:03 qui sont toujours mis en lumière.
36:06 Et les couleurs, il y a les couleurs vives,
36:08 donc les couleurs primaires, éclatantes,
36:10 et les couleurs pastelles, des années 80.
36:13 Donc là, on est toujours dans ces tons-là.
36:17 - Moi, chez moi, ça n'a pas changé.
36:18 Je suis toujours dans les années 80, et ça redevient la mode,
36:20 c'est très bien.
36:21 Il a fallu 30 ans.
36:22 - C'est toujours, on va dire, c'est cyclique, c'est revisité.
36:27 On est aussi dans les rondeurs.
36:29 Donc on a besoin de douceur.
36:31 Donc on est toujours dans ces formes organiques,
36:33 ces gros fauteuils qui sont reconfortants, enveloppants.
36:37 Voilà, c'est un design fuyi de cocooning.
36:41 On a vraiment besoin de se retrouver dans des atmosphères assez douces aussi.
36:46 - Ça donne envie d'aller chez vous, là, quand on voit votre petite pièce de vie.
36:51 - Et puis, comme je le disais précédemment, les couleurs.
36:54 Alors, les couleurs, on s'inspire des couleurs des années 70-80.
36:59 Donc on est toujours dans un colorama avec une identité assez forte.
37:04 Donc on va oser, voilà, les canapés moutarde, orangés,
37:08 les coussins, les rideaux, les motifs.
37:10 Voilà, ça reprend un peu ce que j'avais cité précédemment.
37:14 Donc on reste vraiment dans ce colorama.
37:18 On veut de la couleur, on veut de la joie.
37:21 On veut remonter de morale au quotidien.
37:25 - Et puis, on termine par un style un peu plus sophistiqué, plus chic.
37:30 On va dire, c'est les rayures. - Ah oui.
37:32 - Alors, les rayures, on trouvait les rayures,
37:35 les mythiques rayures qu'on trouvait sur les transats French Riviera.
37:39 Eh bien, on les retrouve aussi dans nos chambres.
37:42 Donc en papier peint, c'est un peu un style cottage anglais.
37:47 On les retrouve aussi sur des banquettes, voilà, sur des fauteuils.
37:51 On a différents panels de couleurs, de rayures,
37:56 mais ça revient pour l'année 2024.
38:00 - Moi, je suis plus rayure que canapé moutarde dans ce que vous proposez.
38:03 - C'est un style tout à fait différent.
38:05 - Bon, merci en tout cas, Karine. - Merci à vous.
38:08 - De nous avoir balayé comme ça en quelques minutes tous ces univers.
38:11 Si vous voulez une proposition adaptée à votre intérieur,
38:14 que la pièce soit grande ou petite, Karine, elle a un site Internet,
38:18 Karine Mastrodonato.com, il s'affiche et puis elle est basée sur Mélan.
38:23 Elle est capable de renseigner tous les gens qui regardent Télé Grenoble.
38:28 Merci beaucoup à Sylvana et à Françoise d'être venus nous parler de votre combat.
38:36 Ephrasis, on le retrouve bientôt sur scène au mois de mars,
38:40 mais dans quelques secondes, pour finir cette émission en live,
38:44 on va pousser les meubles pour le coup.
38:46 On va inviter Flo, le guitariste, pour finir cette émission.
38:50 Le morceau, on m'a dit qu'il avait été composé spécialement pour Télé Grenoble.
38:54 - Attends, bien sûr que Télé Grenoble, on fait un nouveau morceau.
38:57 Flo et moi, on s'est dit, on va envoyer du nouveau.
39:00 On n'a même pas de titre, c'est le vôtre ce morceau.
39:02 J'espère que ça va vous plaire.
39:04 - On l'écoute tout de suite. Merci d'être venu.
39:06 À très vite pour d'autres aventures.
39:09 ...
39:17 ...
39:28 J'ai appris à lâcher prise quand l'ambiance est électrique.
39:31 Regarder droit dans les yeux, je rappe avec le coeur et les tripes.
39:34 Je rappe avec le souvenir de quand je gardais le silence.
39:36 Avec des valeurs authentiques, solidarité, résilience, tu sais.
39:39 Je rappe pour tous ceux qui ne parlent pas.
39:41 Pour te toucher par le coeur, pour te prendre par le bras.
39:44 T'entraîner dans mon sillage, car c'est simple et c'est carré.
39:47 Pour donner de l'amour à toutes les âmes égarées.
39:49 Faut éviter les supplices, combien de ces gars veulent me scalper.
39:52 On s'égare en escalade dans les souterrains.
39:54 Les salles pleines, ils veulent me serrer la main.
39:56 Car je suis à deux doigts de palper, j'ai pas le droit de rater.
39:59 J'ai nourri beaucoup d'espoir, chez nous il faut que tu laisses voir.
40:01 Tes sentiments, tes vibes, l'océan m'a appelé.
40:04 J'ai plongé dans ces vagues, j'suis pas sorti du rouleau.
40:06 J'ai maîtrisé les ondulations, la migraine.
40:08 Mais je vivrai pas mes rêves par procuration.
40:10 Ne regretter aucune action, ne pas regarder derrière soi.
40:14 J'ai souvent juré que c'était la dernière fois.
40:16 J'ai souvent juré, souvent chuté, souvent douté, souvent buté.
40:19 Sur un tété, j'te dis parce que ça m'a coûté.
40:21 Maintenant je sais, l'essentiel c'est l'équilibre.
40:24 Tes défauts et tes qualités sont les deux faces d'une même pièce.
40:27 Parce que la vie n'est pas un mouvement rectiligne.
40:29 Le tout c'est d'éviter de tomber plusieurs fois dans le même piège.
40:32 J'suis bloqué dans un tunnel, ça va extrêmement vite.
40:35 J'y gagnerai le bénéf', mais j'y laisserai l'envie.
40:37 J'ai trop erré dans les ténébrés, seul et je traîne en ville.
40:40 Dis-toi que certains se battent juste pour rester en vie.
40:43 Ouais j'suis bloqué dans un tunnel, ça va extrêmement vite.
40:45 J'y gagnerai le bénéf', mais j'y laisserai l'envie.
40:48 J'ai trop erré dans les ténébrés, seul et je traîne en ville.
40:51 Dis-toi que certains se battent juste pour rester en vie.
40:55 Sous-titres par Jérémy Diaz
40:58 [Musique]
41:08 Vous avez profité de "Si on parlait" avec Gilles Trignan Résidence.
41:12 [Musique]

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