• il y a 9 mois
Ecoutez Les Auditeurs Ont La Parole c'est l'émission pour débattre de l'actualité avec franc-parler et liberté de ton sur tous les sujets d'actualité. avec Eric Brunet du 25 mars 2024

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans cette émission un peu particulière,
00:00:13 le grand jury des auditeurs avec Raphaël Glucksmann, celui qui fait peur à la majorité.
00:00:19 C'est peut-être sans doute d'ailleurs le troisième homme de ces élections européennes,
00:00:23 tête de liste des formations Parti Socialiste et Place Publique, en tête de la gauche dans les sondages.
00:00:29 Les auditeurs ont la parole, c'est vous, et on attend vos questions au 3210 et sur l'application RTL,
00:00:35 vous pourrez dialoguer avec Raphaël Glucksmann, il n'y a pas besoin de lui poser une question,
00:00:39 certains peuvent pouvoir faire un commentaire, échanger avec lui,
00:00:43 et vous pouvez également confronter vos points de vue, on vous attend donc au 3210.
00:00:48 Et nous sommes avec Thierry, je crois, c'est bien ça ? Bonjour Thierry.
00:00:52 Oui, bonjour Eric.
00:00:53 Bon, vous êtes prêt pour la première question ?
00:00:55 Je suis prêt.
00:00:56 Bon, très bien, je vous garde au chaud, sans plus attendre le rappel des titres avec vous Céline Landreau.
00:01:03 Alors que le plan Vigipirate a été rehaussé hier soir à son niveau maximal,
00:01:06 Emmanuel Macron l'a justifié ce matin à son arrivée en Guyane,
00:01:09 expliquant que la branche du groupe Etat islamique impliquée dans l'attaque qui a fait au moins 137 morts à Moscou
00:01:15 avait aussi conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur le sol français.
00:01:19 De nouvelles opérations anti-drogue Plasnet XXL, lancées ce matin dans plusieurs villes de France,
00:01:24 notamment à Lille et Dijon, avec déjà près de 190 interpellations à la clé, d'après le ministre de l'Intérieur.
00:01:31 Et puis faut-il augmenter les impôts pour enflouer les caisses de l'Etat ?
00:01:34 L'allié François Bayon, ou le patron du Modem, a relancé le débat ce matin sur RTL,
00:01:38 appelant le gouvernement et les parlementaires à discuter d'une hausse ciblée,
00:01:42 visant par exemple les super profits des entreprises,
00:01:45 piste jusque-là écartée par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
00:01:49 La météo, Louis Baudin pour cet après-midi d'abord.
00:01:52 Ça se présente plutôt bien, en tout cas pour ceux qui rêvent de soleil,
00:01:55 il devrait encore dominer aujourd'hui dans la plupart des régions, finir les giboulées de mars de ce week-end.
00:02:01 Alors il y aura quand même deux bémols, on aura des nuages et quelques pluies sur la pointe Finistère,
00:02:05 sur la Bretagne tout au long de l'après-midi, et puis dans le sud, là va arriver une perturbation,
00:02:10 elle va remonter d'Espagne, de Méditerranée, pour apporter progressivement des nuages,
00:02:14 de la pluie sur les Pyrénées, le Langue d'Occrocion, la Côte d'Azur, la Corse,
00:02:17 la dégradation nuageuse et pluvieuse, avec en plus du vent, vent d'automne,
00:02:21 c'est du vent d'Est qui soufflera du Golfe du Lion jusqu'à la région toulousaine,
00:02:24 jusqu'à 80, 90 km/h tout de même, et puis dans les autres régions avec ce soleil quand même,
00:02:29 les températures vont grimper un peu, mais elles seront à peine de saison cet après-midi.
00:02:33 11 à 14 degrés dans la moitié nord, 15 à 17, 18 degrés dans le sud, 19 même à Biarritz.
00:02:38 - Et c'est là que vous allez perdre en popularité pour demain, Louis ?
00:02:42 - Parce que là, c'est ce qu'il y a de mieux pour la semaine, à partir de demain,
00:02:45 la perturbation dont je vous ai parlé va remonter sur toute la France, apportant des nuages, de la pluie.
00:02:50 Attention dans le sud-est, on sera pas loin d'un épisode Sévenol,
00:02:52 malheureusement beaucoup plus attendu sur le Languedoc,
00:02:55 avec du vent fort, 90-100 km/h près de la Méditerranée,
00:02:59 puis la neige qui va revenir en montagne, des millimètres sur les Pyrénées,
00:03:02 le massif central, 1200 mètres sur les Alpes,
00:03:04 et ce type de temps, ça va durer une bonne partie de la semaine.
00:03:08 - C'est pas la peine de revenir. - C'est ça, d'accord.
00:03:11 - Merci Louis Baudin, on vous retrouve demain à midi.
00:03:14 Céline Landreau, merci à vous. - Avec plaisir, à demain.
00:03:16 - J'accueille William Gallibert du service politique.
00:03:19 - Salut Eric, on accueille Raphaël Glucksmann quand même.
00:03:22 - Et nous disons bonjour très officiellement à Raphaël Glucksmann.
00:03:26 Bonjour et merci d'être là.
00:03:27 - Avec plaisir, c'est de l'invitation.
00:03:30 - Vous vous engagez à répondre clairement, dans la transparence, à tous les auditeurs.
00:03:36 - Dans la transparence, en toute sincérité,
00:03:38 et je vais essayer d'être bref, puisque vous m'avez prévenu.
00:03:41 - Oui, parce qu'il y a tellement de questions, déjà qui se pressent au 3210.
00:03:46 On va commencer donc avec Thierry, mon cher Thierry, bonjour.
00:03:49 - Bonjour à toutes et à tous, bonjour à votre invité.
00:03:52 - Bonjour.
00:03:53 - Alors, la question que je me posais,
00:03:55 j'ai un peu l'impression que vous allez faire du neuf avec du vieux,
00:03:58 vous avez le soutien de M. Hollande.
00:04:00 Trouver en moi aucun tac ou quoi que ce soit, c'est vraiment la question que je me pose.
00:04:06 Il n'aurait pas fallu peut-être changer le parti, tout rechanger,
00:04:10 parce que votre rapprochement avec les LFI, en plus, ça fait beaucoup pour le PS,
00:04:14 et ils s'oublient petit à petit.
00:04:17 - Alors, vous savez, moi, j'ai créé un parti avec d'autres,
00:04:21 il y a cinq ans, qui s'appelle Place Publique.
00:04:23 Et c'était des gens, d'ailleurs, qui étaient encartés nulle part.
00:04:26 Et donc, on a, nous, développé notre propre parti politique,
00:04:31 et on fait une union avec le Parti Socialiste, et j'en suis extrêmement fier.
00:04:34 Et je suis sûr que, en fait, notre offre politique, elle est nouvelle.
00:04:38 Enfin, je veux dire, les candidats qui sont sur ma liste,
00:04:42 ils sont jeunes pour la plupart,
00:04:44 ils ont envie de renouveler la social-démocratie européenne,
00:04:49 et ils assument des principes extrêmement puissants.
00:04:52 Donc, moi, je n'ai pas du tout l'impression de faire du neuf avec du vieux,
00:04:55 même si ça ne me dérange absolument pas de m'inscrire dans une grande tradition politique.
00:04:58 - Mais hier, par exemple, à Tournefeuille, près de Toulouse,
00:05:01 quand vous disiez, nous, pas de compromission, on ira jusqu'au bout,
00:05:05 vous prononciez ces mots devant des gens qui, aux yeux des Français,
00:05:08 incarnent la compromission, en tout cas le compromis,
00:05:12 une forme de social-démocratie un peu molle,
00:05:15 tous ces gens-là qui étaient devant vous au premier rang,
00:05:18 et qui sont encore dans les rangs du Parti Socialiste.
00:05:20 - Alors, franchement, tous ces gens-là qui étaient au premier rang,
00:05:22 je trouve que vous exagérez grandement,
00:05:23 parce que la plupart des gens qui étaient au premier rang,
00:05:26 ils n'ont jamais eu en main les manettes de la France.
00:05:28 Donc, il n'y avait pas de compromission.
00:05:30 - Vous l'étiez au premier rang ? - Je me repose.
00:05:33 - Non, mais je n'étais pas, moi, à Tournefeuille, dans le Chemin des Vieux.
00:05:35 - Parce qu'il y avait 2500 personnes, et que c'était absolument enthousiaste et génial.
00:05:38 - Est-ce qu'on peut vraiment faire campagne avec un parti
00:05:43 où on retrouve, je ne sais pas, Carole Delga, Alain Rousset,
00:05:46 des gens qui sont installés depuis 15, 20, 30 ans, et qui aussi incarnent...
00:05:50 - On peut faire campagne avec eux, évidemment, on peut faire campagne avec eux,
00:05:53 et on peut faire campagne sur des sujets, d'ailleurs,
00:05:54 qu'ils ont portés dans leur région, comme la réindustrialisation,
00:05:57 comme le fait de faire rapatrier des productions chez nous,
00:05:59 le fait de vouloir transformer l'Europe en continent de producteurs.
00:06:02 Donc, oui, on peut faire campagne avec eux,
00:06:05 et on va faire campagne, nous, en proposant des idées neuves.
00:06:08 Et ce que je veux dire, c'est qu'en fait...
00:06:10 - Vous avez déjà entendu ça 10 fois, "oui, alors, François Hollande, la Hollandie,
00:06:14 elle a trahi la gauche", c'est ça, au fond, la question de Thierry,
00:06:17 qui nous appelle au 3210, c'est ça, c'est "vous allez,
00:06:21 forcément, travailler avec ces gens dans votre campagne, et puis ce jour..."
00:06:24 - Et d'ailleurs, avec ces gens, avec d'autres,
00:06:26 et moi, je n'ai pas une mentalité de videur de boîte de nuit,
00:06:28 donc je suis très content, simplement, c'est moi qui fixe la ligne.
00:06:31 Et la ligne, elle est sans compromission, c'est une social-démocratie européenne
00:06:35 qui a compris ce qu'était la révolution écologique,
00:06:37 qui a compris qu'il fallait tenir tête au multinational,
00:06:39 qui a compris que 30 années de politique de libre-échange,
00:06:43 eh bien, ça a conduit à la désindustrialisation de notre continent,
00:06:45 et qu'il faut des ruptures claires, des ruptures nettes.
00:06:48 Mais moi, ce sur quoi je m'adosse, c'est sur mon bilan.
00:06:51 J'ai été député européen pendant 5 ans, et pendant 5 ans,
00:06:54 eh bien, j'ai tenu tête au multinational pour porter le devoir de vigilance des entreprises
00:06:57 qui met fin à l'impunité des plus puissants à l'échelle du monde.
00:07:01 Moi, j'ai porté un instrument qui bannit de nos marchés les produits de l'esclavage,
00:07:05 à la fois pour protéger les esclaves en Chine, par exemple, les esclaves ouïghours,
00:07:08 et pour protéger nos producteurs face à une concurrence déloyale.
00:07:11 Et contre moi, j'ai eu les lobbies, et contre moi, j'ai eu les pressions,
00:07:15 mais je n'ai pas cédé, et je pense qu'en fait,
00:07:17 c'est une approche de la politique qui peut porter et qui peut parler.
00:07:20 - William Galibert, du service politique d'RTL,
00:07:23 est-ce que vous pourriez, vous qui suivez, qui connaissez Raphaël Glucksmann,
00:07:27 nous mettre tous à niveau ? Là, on a des auditrices, des auditeurs, des auditeurs en la parole
00:07:32 qui se disent "oui, on connaît Glucksmann, mais on voudrait en savoir plus".
00:07:35 - Sacré responsabilité. Je ne vais pas me lancer dans un portrait en 30 secondes,
00:07:38 ça serait réducteur, ce serait pas très utile,
00:07:41 mais je vais rappeler deux, trois choses à ceux qui nous écoutent.
00:07:43 On en a un petit peu parlé, 2019, vous étiez l'un des nouveaux visages des Européennes
00:07:47 avec votre parti, Place Publique, allié donc au OPS,
00:07:50 et là, cinq ans plus tard, bada-boum, le coup de vieux, 44 ans,
00:07:54 vous faites presque figure de doyen au milieu de la classe biberon,
00:07:57 Jordan Bardella, Marion Maréchal, Manon Aubry,
00:08:00 - Ah, tu ne fallait pas y aller ! - Valérie Ayé, qui sont les autres têtes de liste
00:08:04 de l'élection du 9 juin et à qui vous rendez quelques années.
00:08:07 Vos combats, vos engagements en faveur des droits de l'homme sont reconnus,
00:08:11 vous avez sensibilisé les Français au sort des Ouïghours en Chine,
00:08:15 et d'ailleurs, vous en avez parlé même dans les deux premières minutes de cette émission,
00:08:19 vous soutenez tellement l'Ukraine que vos adversaires vous qualifient parfois de "vates en guerre",
00:08:23 d'ailleurs, des petits mots d'amour dans ce genre-là, vous en recevez beaucoup en ce moment,
00:08:27 grand bourgeois, déconnecté, sans aucun ancrage,
00:08:30 et alors la plupart de ces compliments viennent des insoumis ou des écologistes,
00:08:35 c'est bon signe d'agacer autant,
00:08:37 d'ailleurs, dans notre dernier sondage Harris pour RTL,
00:08:40 vous arrivez à 13% d'intention de vote, très loin devant vos camarades de gauche.
00:08:46 - Dans un instant, vous allez répondre à cela,
00:08:49 dans un instant aussi, je passerai un petit extrait, un petit peu de taquin,
00:08:52 où je viendrai vous chercher sur votre couplet anti-riche, hier soir,
00:08:55 votre couplet anti-riche, on l'écoutera dans un instant.
00:08:57 - Ce n'est pas anti-riche, je m'expliquerai si vous voulez.
00:08:59 - A tout de suite.
00:09:00 Les auditeurs ont la parole.
00:09:03 Le grand jury des auditeurs.
00:09:06 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:09:09 Le grand jury des auditeurs.
00:09:12 - Nous nous tiendrons tête à Total pour faire la transition écologique.
00:09:16 Nous nous tiendrons tête aux grandes banques pour imposer la régulation bancaire.
00:09:21 Nous nous tiendrons tête aux multimillionnaires et aux milliardaires
00:09:25 pour qu'enfin ils payent le juste impôt.
00:09:29 Nous nous tiendrons tête à Airbnb pour encadrer les prix des loyers
00:09:34 et pour mettre fin à l'augmentation sans fin de ces prix.
00:09:38 Nous nous tiendrons tête aux gars femmes pour défendre nos démocraties.
00:09:43 Raphaël Glucksmann, tête de liste, parti socialiste, place publique,
00:09:47 il lançait hier soir dans le sud-ouest sa campagne à tournefeuille, pour être plus précis.
00:09:53 Ça, pardon, mais c'est un grand classique.
00:09:56 À gauche, il faut avoir son petit couplet anti-riche.
00:09:59 On se souvient du "J'aime pas les riches" de François Hollande.
00:10:03 On se souvient "L'argent qui corrompt" de François Mitterrand.
00:10:06 C'est le passage obligé, quoi.
00:10:07 - C'est pas un couplet anti-riche.
00:10:10 C'est un couplet qui s'oppose aux injustices qui minent nos démocraties.
00:10:15 Aujourd'hui, les milliardaires échappent à l'impôt par des montages financiers.
00:10:20 Aujourd'hui, vous avez des entreprises, des grandes multinationales,
00:10:26 qui font des profits complètement exceptionnels
00:10:30 liés à la situation géopolitique dans laquelle on se trouve, liés à la guerre.
00:10:32 Vous avez les bénéfices de Total qui explosent.
00:10:35 Et c'est pas parce qu'il y a un gain de productivité.
00:10:37 C'est parce que, fondamentalement, les prix de l'énergie explosent
00:10:39 depuis l'invasion de l'Ukraine.
00:10:41 Et donc, le mécanisme d'autodéfense des démocraties dans ces situations exceptionnelles,
00:10:46 c'est de faire en sorte que ceux qui ont le plus, contribuent le plus à l'effort commun.
00:10:51 Que les entreprises qui font des super profits, payent des taxes massives sur ces super profits.
00:10:58 Vous allez pas qualifier les Etats-Unis des années 30 et 40 de pays communistes.
00:11:02 - Ça c'est toujours l'exemple qu'on sort à gauche.
00:11:04 - Oui, mais ce que ça veut dire, c'est que quand on est dans une situation exceptionnelle...
00:11:09 - Les politiques publiques, quand on est à gauche, c'est taxer, imposer...
00:11:12 - Non, les politiques publiques...
00:11:13 - C'est de l'ingénierie fiscale.
00:11:14 Alors, je vais être plus gentil.
00:11:16 Quand on est un homme politique de gauche, il faut être bon en ingénierie fiscale.
00:11:20 - Non. Il faut rétablir des solidarités dans nos démocraties.
00:11:24 Oui. Quand vous êtes sur un continent européen,
00:11:27 où les milliardaires, les multimillionnaires,
00:11:29 je parle pas là du pêcheur de l'île de Ré,
00:11:30 je parle des multimillionnaires et des milliardaires,
00:11:33 parviennent à échapper à l'impôt,
00:11:35 et In fine payent 0,5% d'imposition réelle,
00:11:38 eh bien, il faut un effort de solidarité.
00:11:40 C'est ce que nous portons, et c'est ce que nous pensons.
00:11:42 - François Bayrou vient de proposer qu'on réfléchisse à taxer davantage les super-profits.
00:11:49 - Est-ce que vous pensez que François Bayrou est un bolchévique ?
00:11:52 Non, je ne pense pas.
00:11:53 Et très bien, ils y viennent,
00:11:55 mais ça a été jusqu'ici bloqué par le gouvernement,
00:11:58 bloqué par messieurs Macron et monsieur Le Maire.
00:12:01 Et donc, nous, nous le portons, et nous le portons à l'échelle européenne.
00:12:04 Et moi, je crois que là, on rétablit le sens de la justice
00:12:08 qui a été perdue.
00:12:09 Mais au-delà de ça, notre politique, ce n'est pas simplement la fiscalité.
00:12:12 Notre politique, c'est aussi de sortir de la religion du libre-échange,
00:12:16 de mettre en place un protectionnisme écologique qui protège nos productions.
00:12:20 C'est de mettre en place des investissements dans l'industrie.
00:12:22 C'est de faire en sorte que la transition écologique
00:12:24 soit une révolution industrielle et qu'on recommence à produire chez nous.
00:12:27 C'est ça l'enjeu principal.
00:12:28 - On va prendre Odile. Elle a fait le 3210. Odile, bonjour.
00:12:31 - Bonjour.
00:12:32 - On vous écoute. Raphaël Glucksmann vous écoute.
00:12:35 - Eh bien, écoutez, je vais d'abord faire un petit commentaire
00:12:39 auprès de Raphaël Glucksmann,
00:12:41 que je ne connaissais pas il y a quelques années,
00:12:43 et que j'ai commencé à suivre sur les réseaux sociaux
00:12:46 par son action pour l'Europe.
00:12:48 Et je voulais dire que j'ai été, alors, étant plutôt libéral,
00:12:54 j'ai été positivement surprise de son action
00:13:01 pour les droits de l'homme, pour les Ouïghours en particulier,
00:13:04 le fait de donner des listes avec le nom des entreprises
00:13:10 qui font travailler ces pauvres gens,
00:13:13 son action contre tous les lobbies européens à divers niveaux.
00:13:18 C'est vrai que j'ai découvert un homme engagé.
00:13:21 Sa position par rapport à LFI.
00:13:24 Étant d'origine polonaise, il est évident que sa position par rapport à l'Ukraine,
00:13:30 à la Grèce, je pense qu'il a tout compris des enjeux géopolitiques
00:13:36 par rapport à l'Europe, et qu'il ne faut rien lâcher.
00:13:40 - Auriez-vous Odile une question après cette déclaration d'amour ?
00:13:44 - Oui, alors, ceci dit, mon origine un peu libérale va ressortir.
00:13:53 C'est pour moi effectivement, alors je viens d'écouter
00:13:55 ce que M. Glucksmann vient de dire,
00:13:57 ce projet de taxation des super-riches, d'accord,
00:14:03 mais c'est quand même un petit peu communiste.
00:14:05 Comment on va s'y prendre ?
00:14:06 Comment on va s'y prendre aussi pour que les investisseurs ne quittent pas l'Europe ?
00:14:13 Moi, si je suis super-riche et qu'ils vont me taxer, je vais m'installer ailleurs.
00:14:18 - Oui, mais c'est précisément pour ça qu'on va le faire à l'échelle européenne.
00:14:22 C'est qu'il faut le porter à l'échelle européenne.
00:14:24 Ce n'est pas pareil de partir de Paris pour aller à Bruxelles
00:14:27 et de partir d'Europe pour aller à Dubaï.
00:14:30 - Vous savez bien que les projets qu'on veut déployer à l'échelle européenne,
00:14:32 ça ne se fait jamais.
00:14:33 Oui, il faut faire une armée européenne,
00:14:35 oui, il faut une fiscalité européenne,
00:14:37 oui, puis très bien, dans les meetings, on adore ça,
00:14:41 mais derrière, il y a 27 pays à convaincre.
00:14:43 - Je comprends votre scepticisme.
00:14:43 - On n'y arrive jamais !
00:14:44 - Je comprends votre scepticisme qui frôle le cynisme parfois,
00:14:48 mais en réalité, regardez ce qu'on a fait déjà pendant ce mandat.
00:14:51 On a mis en place la mutualisation des dettes pendant la pandémie.
00:14:55 On a mis en place, on a transformé des institutions européennes
00:14:58 qui étaient à la ramasse en matière de défense, en question de sécurité,
00:15:02 et bien on les a transformées en gigantesques coordinations
00:15:05 de livraison d'armes à l'Ukraine en quelques jours.
00:15:07 Donc, en fait, on peut changer l'Europe.
00:15:09 Pas parce qu'on est intelligent,
00:15:10 c'est pas parce que moi, je suis brillant quand je parle.
00:15:11 - Quand il y a des situations d'urgence.
00:15:13 - Et quand il y a des situations d'urgence, exactement.
00:15:15 Et quand il y a une situation d'urgence,
00:15:16 quand l'histoire revient frapper à notre porte
00:15:19 et dans sa dimension la plus tragique,
00:15:20 et bien l'Europe peut changer.
00:15:21 Et là, ce dont on a besoin,
00:15:23 parce qu'en fait, on est dans une situation d'urgence absolue,
00:15:27 ce dont on a besoin,
00:15:29 et bien c'est d'un effort commun à long terme.
00:15:31 Le pari de Vladimir Poutine,
00:15:33 c'est qu'en fait, nos sociétés sont incapables d'un effort commun
00:15:37 à moyen ou long terme.
00:15:38 Et donc, à la fin, on cèdera.
00:15:40 Qu'à la fin, on ne produira pas ce qu'il faut produire pour les Ukrainiens.
00:15:43 Qu'à la fin, on demandera à capituler.
00:15:46 Et ce qu'il faut pour qu'on puisse fournir cet effort à long terme,
00:15:50 c'est un sentiment de justice.
00:15:51 C'est le sentiment que l'effort est équitablement réparti.
00:15:54 Et si on a des méga entreprises, type Total,
00:15:57 mais ce n'est pas la seule, dans l'agroalimentaire aussi,
00:15:59 qui font des bénéfices immenses,
00:16:02 liés à la situation extrêmement difficile
00:16:04 que connaissent les populations européennes aujourd'hui,
00:16:07 et bien on n'y arrivera pas à produire cet effort commun.
00:16:09 Et donc moi, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas utopiste,
00:16:11 ce n'est pas gauchiste, c'est du réalisme.
00:16:14 Il faut, pour solidifier nos démocraties,
00:16:17 il faut diffuser dans nos démocraties le sentiment de justice.
00:16:20 - Arthel, Guzman, puisqu'on parle de l'argent,
00:16:21 et pour prolonger la question de la libérale Odile,
00:16:24 qui est avec nous au 3210,
00:16:26 reprendriez-vous à votre compte la petite phrase de François Hollande,
00:16:29 "J'aime pas les riches".
00:16:31 - Mais je pense que ce n'est pas une question d'aimer ou pas les riches,
00:16:34 c'est une question de faire en sorte que les plus riches d'entre nous...
00:16:38 - Est-ce que vous la prononceriez, cette phrase ?
00:16:40 - Moi, j'ai un mec qui est super riche,
00:16:44 et qui paye ses impôts, et qui ne cherche pas à y échapper,
00:16:47 et qui contribue à l'effort national,
00:16:49 j'ai aucun problème.
00:16:50 - Donc non.
00:16:51 - Donc moi, ce que je n'aime pas,
00:16:54 c'est ceux qui font des montages financiers pour ne pas payer les impôts,
00:16:56 qui vont mettre leur argent dans des paradis fiscaux,
00:16:58 et qui, ce faisant, font en sorte qu'on n'arrive pas à financer nos services publics,
00:17:03 font en sorte qu'il y ait un sentiment de colère et d'injustice
00:17:05 qui gronde dans notre pays, et dans tous les pays européens de la même manière.
00:17:08 - Autre question au 3210 dans une minute.
00:17:11 - Les auditeurs ont la parole.
00:17:13 - Le grand jury des auditeurs.
00:17:15 - Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:17:19 - Le grand jury des auditeurs.
00:17:21 - Je vais lui demander avec qui il va siéger,
00:17:23 est-ce qu'il va continuer à siéger avec les écolos,
00:17:25 qui sont à peu près contre tout ce qu'on propose aujourd'hui pour le milieu rural,
00:17:31 ou avec qui va-t-il siéger, parce que moi, la posère moi-même.
00:17:33 - Et la semaine dernière, Jean Lassalle était l'invité des auditeurs ont la parole,
00:17:37 il a préparé cette question pour vous, Raphaël Glucksmann,
00:17:41 vous qui êtes parlementaire européen,
00:17:43 avec qui les socialistes, enfin votre liste,
00:17:47 Place Publique, Parti Socialiste, siégerait-elle,
00:17:51 et il vous pose la question, est-ce que ce sera avec les écolos ?
00:17:55 - Nous on a un groupe au Parlement européen,
00:17:57 qui est le deuxième groupe du Parlement européen,
00:17:59 c'est le groupe social-démocrate, et donc moi je vais retourner siéger
00:18:01 au groupe social-démocrate, et d'ailleurs je veux dire aux auditrices et aux auditeurs
00:18:05 que le principal enjeu de cette élection européenne,
00:18:09 c'est de savoir qui va être la première force en Europe,
00:18:13 qui va dominer la Commission et le Parlement européen,
00:18:15 et donc ça se joue entre qui et qui ?
00:18:17 Ça se joue entre nous, les social-démocrates,
00:18:19 et la droite du Parti Populaire Européen.
00:18:21 Je sais qu'en France, on a l'habitude du face-à-face,
00:18:25 entre Macron et l'extrême droite,
00:18:27 et bien à l'échelle européenne, c'est un face-à-face gauche-droite,
00:18:29 entre nous, les social-démocrates,
00:18:31 qui aspirons à devenir la première force du Parlement,
00:18:33 et le Parti Populaire Européen.
00:18:37 Et je peux vous dire que ça change beaucoup, beaucoup,
00:18:39 beaucoup de choses qui dominent.
00:18:41 Moi franchement, un Jacques Delors à la tête de la Commission européenne,
00:18:44 c'est pas pareil qu'un Barozo.
00:18:46 L'esprit de la CFDT, c'est pas tout à fait comme l'esprit de Goldman Sachs.
00:18:49 Et donc c'est ça l'enjeu principal.
00:18:51 Après par contre, si la question ça veut dire,
00:18:53 est-ce que nous on va continuer la transformation écologique,
00:18:56 ou l'abandonner, nous on va la continuer,
00:18:58 et là-dessus je ne suis pas sûr qu'on sera d'accord.
00:19:00 - André Affel, 32,10, il est à Colmar, me semble-t-il, en Alsace.
00:19:05 Mon cher André, bonjour.
00:19:07 - Bonjour, bonjour Monsieur Glucksmann.
00:19:09 C'est toujours très agréable d'écouter Monsieur Glucksmann,
00:19:12 parce qu'il parle très bien.
00:19:14 Et il me rappelle mes 18 ans.
00:19:16 J'avais 18 ans en mai 1981.
00:19:19 Ça me rappelle les beaux discours qu'on entendait,
00:19:22 Roland Dumas, Jack Lang, Frédéric Mitterrand,
00:19:25 qui vient de nous quitter il y a quelques jours de ça.
00:19:28 Simplement, ça me fait surtout penser à des pétitions de principe,
00:19:31 à des bonnes consciences, à des bonnes résolutions,
00:19:35 et pas toujours avec beaucoup d'applications.
00:19:38 J'ai entendu il y a quelques semaines, Monsieur Glucksmann,
00:19:41 très inquiet sur la possible victoire de Monsieur Trump,
00:19:45 pour la sécurité de l'Europe notamment.
00:19:48 Enfin, Monsieur Trump est américain, il défend son pays,
00:19:51 plus que d'autres intérêts.
00:19:53 Ça ne me choque pas, ça ne me choque pas plus que ça.
00:19:57 Et quand j'entends le discours tout récent de Monsieur Glucksmann
00:20:01 contre les milliardaires et compagnie,
00:20:03 moi j'ai passé quelque temps aux États-Unis.
00:20:06 Et je me suis intéressé, entre autres,
00:20:09 au nom le plus célèbre des États-Unis, les Rockefellers.
00:20:12 Pendant des générations, il y a des gens qui ont trouvé
00:20:15 comme maraude de convaincre les Rockefellers.
00:20:18 Résultat, ça reste quand même une des familles
00:20:21 les plus légendaires et les plus célèbres du monde.
00:20:24 Ils sont toujours là, et je m'en réjouis
00:20:27 parce que c'est des gens qui ont fait des prêtes.
00:20:29 - Oui, alors là c'est très intéressant André.
00:20:31 Je ne sais pas où sera votre question,
00:20:33 mais déjà, je marque une petite pause
00:20:35 parce que André nous dit, Raphaël Glucksmann,
00:20:37 que finalement c'est un plaidoyer pour la méritocratie,
00:20:41 que la France vit aussi par ses...
00:20:43 Alors, ce n'est pas ses Rockefellers,
00:20:45 c'est Bernard Arnault, en l'occurrence c'est Bernard Arnault
00:20:48 qui a 80-90 enseignes, Mariano, etc.
00:20:52 qui serait peut-être chinoise, que sais-je,
00:20:55 si lui n'était pas là ?
00:20:56 - Mais j'attends sa question ou je réponds à la vôtre ?
00:20:59 - Répondez déjà à celle-là,
00:21:00 parce que je crois que c'est ce qu'il voulait dire.
00:21:02 Ensuite on écoutera sa question,
00:21:04 mais oui, on a besoin de nos milliardaires, nous dit-il.
00:21:06 - Non, il faut quand même que je réponde
00:21:08 à la première partie de la question
00:21:10 qui est la pétition de principe.
00:21:12 Est-ce que c'est vraiment réaliste ou pas ?
00:21:13 Moi, je ne suis pas dans la pétition de principe.
00:21:15 Je veux dire, j'ai un mandat au Parlement européen derrière moi.
00:21:18 Et je suis, par exemple, le premier qui ait posé sur la table
00:21:22 la question de la guerre hybride menée par la Russie de Vladimir Poutine
00:21:26 contre nos démocraties.
00:21:28 J'ai créé et présidé la commission spéciale du Parlement européen
00:21:31 sur les ingérences.
00:21:32 C'était pas du tout de la pétition de principe,
00:21:34 c'était s'occuper de notre souveraineté,
00:21:36 de notre sécurité face à un régime
00:21:38 qui cherche à déstabiliser nos démocraties.
00:21:40 De la même manière, quand j'ai voulu défendre
00:21:42 les Ouïghours parqués dans des camps de concentration,
00:21:44 ce n'était pas des pétitions de principe.
00:21:46 J'ai été dans la commission commerce internationale
00:21:49 pour créer un instrument commercial de bannissement
00:21:51 des produits de l'esclavage de nos marchés.
00:21:53 Ensuite, je me suis occupé de la filière du photovoltaïque.
00:21:55 Et là, j'ai compris que la politique commerciale ne suffisait pas
00:21:58 et qu'il fallait une politique industrielle.
00:22:00 Parce que si on bloque les panneaux solaires chinois
00:22:02 qui sont en train de ratiboiser l'ensemble de notre production,
00:22:04 au moment où on se parle,
00:22:05 si on les bloque à l'entrée dans les ports européens,
00:22:08 derrière, il faut que nous, on soit capable d'en produire
00:22:10 suffisamment des panneaux photovoltaïques.
00:22:12 Et donc, ce mandat m'a transformé justement
00:22:15 d'un rapport fondé sur les principes
00:22:18 à un rapport à la politique.
00:22:20 Et la politique, ce n'est pas que des principes.
00:22:21 Derrière, il faut des politiques économiques,
00:22:23 il faut des politiques industrielles,
00:22:24 il faut des politiques commerciales.
00:22:25 Donc, je récuse le terme de pétition de principe.
00:22:28 Et maintenant, sur la question des milliardaires.
00:22:30 Mais que des gens réussissent, qu'ils créent des emplois,
00:22:32 qu'on ait de la méritocratie, c'est fondamental.
00:22:35 C'est très bien.
00:22:36 Je ne suis pas en train de vous expliquer,
00:22:37 je suis pour la collectivisation.
00:22:38 - Il va presque enlever le mot, parce qu'il vous invite presque à leur dire merci.
00:22:41 - Je ne suis pas en train de vous expliquer,
00:22:43 je suis pour la collectivisation des moyens de production.
00:22:45 Ce que je dis simplement, c'est que la méritocratie, oui,
00:22:48 et derrière, la solidarité.
00:22:51 Et surtout, quand on est dans un moment
00:22:53 où on a des chiffres qui se rencontrent,
00:22:55 qui sont d'un côté les bénéfices records
00:22:58 de ces grandes entreprises du CAC 40,
00:23:00 et de l'autre côté, l'explosion de la pauvreté partout en Europe.
00:23:04 - Raphaël Glucksmann, l'empreinte fiscale de Bernard Arnault,
00:23:06 c'est le budget de fonctionnement du ministère de la Culture.
00:23:08 - Mais, le fait... - C'est ce que vous voulez de plus.
00:23:10 - C'est énorme. - Merci Bernard Arnault.
00:23:12 L'empreinte fiscale de LVMH, c'est le budget de fonctionnement
00:23:15 du ministère de la Culture en France.
00:23:17 - Écoutez, aujourd'hui, en Europe, partout en Europe,
00:23:21 on a fait une étude avec des fiscalistes extrêmement reconnus,
00:23:25 et qui ne sont pas des activistes gauchistes,
00:23:28 vous pourriez le suspecter.
00:23:30 Et ce qu'ils disent, et ils disent tous la même chose, d'accord,
00:23:33 et c'est la Commission européenne qui le dit aussi,
00:23:36 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a un problème,
00:23:38 qui est que les plus grandes entreprises,
00:23:41 et les plus hauts patrimoines, je ne parle pas là,
00:23:44 encore une fois, de quelqu'un qui a gagné 2 millions d'euros
00:23:46 dans sa vie en travaillant dur,
00:23:48 ils arrivent à échapper à l'impôt,
00:23:52 et qu'aujourd'hui, le travail est beaucoup, beaucoup plus taxé
00:23:56 que le capital, et que c'est un problème majeur,
00:23:59 et que donc, on a besoin de corriger le tir.
00:24:02 Et d'autre part, j'aimerais rappeler cela,
00:24:04 c'est que c'est ce que font toutes les démocraties,
00:24:07 quand elles sont confrontées à une situation de crise,
00:24:10 elles installent de nouveaux systèmes de redistribution des richesses.
00:24:13 Alors André, est-ce que vous aviez une question, mon cher André ?
00:24:16 Oui, alors très très rapidement, très très rapidement, la question,
00:24:19 comment voulez-vous prendre des véritables mesures écologiques
00:24:22 qui coûteront de l'argent quand on a plus de 3 000 milliards de dettes,
00:24:25 rien que pour la France ?
00:24:27 Bonne question, Raphaël Glucksmann vous répond dans une minute.
00:24:30 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 30210.
00:24:34 50 centimes la minute.
00:24:36 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:24:39 Le grand jury des auditeurs.
00:24:41 Raphaël Glucksmann, à l'instant, André vous posait la question,
00:24:45 juste avant la pub, il vous disait,
00:24:47 comment prendre des mesures écologiques par essence coûteuses,
00:24:50 sachant que la France est totalement dans le rouge,
00:24:52 avec 3 000 milliards de dettes, un peu plus ?
00:24:55 Alors déjà, on a fait face à la pandémie,
00:25:00 quelque chose d'extraordinaire en Europe.
00:25:03 On a mutualisé notre emprunt à l'échelle du continent européen.
00:25:08 Et c'est quelque chose qu'il faut reproduire, pour investir.
00:25:12 Parce qu'en fait, jusqu'ici, le Green Deal,
00:25:16 ce qu'on appelle le Green Deal, le pacte vert à l'échelle européenne,
00:25:18 c'est un ensemble de normes contraignantes et d'objectifs contraignants.
00:25:21 Et si on s'en limite là, on va avoir une insurrection partout en Europe.
00:25:25 Et donc, il faut qu'on fasse ce que les Américains ont su faire
00:25:28 avec l'Inflation Reduction Act de M. Biden,
00:25:31 c'est-à-dire investir dans cette transition
00:25:33 pour qu'elle devienne un formidable vecteur de réindustrialisation
00:25:37 du continent européen.
00:25:39 Et donc, on a besoin d'investissements.
00:25:41 Et ces investissements, c'est des vrais investissements.
00:25:43 Ça sera rentable à long terme.
00:25:44 Ça va créer des emplois dans l'industrie,
00:25:47 des CDI bien rémunérés, syndiqués, encadrés,
00:25:50 avec des droits, pas des bullshit jobs.
00:25:52 Ça va aussi permettre à l'Europe d'assumer sa souveraineté.
00:25:56 Et donc, il faut qu'on investisse.
00:25:58 Et donc, l'argent, il va falloir l'emprunter de manière collective
00:26:02 à l'échelle européenne.
00:26:03 Et il y aura deux axes,
00:26:05 les industries de la transition écologique
00:26:07 et la défense.
00:26:10 Et ces deux choses, on ne peut pas s'en passer.
00:26:12 Il faut comprendre que là, en ce moment,
00:26:15 on joue notre avenir.
00:26:17 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, au moment où on se parle,
00:26:19 on est dépendant en tout.
00:26:21 Donc, fabriquer des canons et fabriquer de l'environnement.
00:26:25 Fabriquer de quoi se défendre,
00:26:27 parce qu'on ne l'a pas fait pendant 40 ans.
00:26:28 Et c'est ça, la vérité, en fait.
00:26:30 Et franchement, quand vous rentrez dans les dossiers,
00:26:31 vous êtes affligés par l'indolence des gens
00:26:34 qui ont dirigé nos pays pendant 40 ans,
00:26:36 partout en Europe.
00:26:37 Et deuxièmement, investir dans la transition énergétique.
00:26:41 Vous savez, moi, je pense que nos sociétés,
00:26:42 elles se vivent comme étant en déclin
00:26:44 depuis le premier choc pétrolier.
00:26:46 Depuis qu'on s'est rendu compte que notre accoutumance
00:26:47 au gaz et au pétrole nous avait rendu dépendants
00:26:50 de pétro-monarchies sur lesquelles on n'avait plus prise.
00:26:52 Et que donc, on ne contrôlait plus notre destin.
00:26:54 Et depuis, on a l'impression, comme ça,
00:26:55 d'avoir complètement chuté.
00:26:57 Et cette transition énergétique,
00:26:59 qui d'habitude est présentée comme une contrainte,
00:27:01 moi, je la présente comme une manière
00:27:03 de retrouver la liberté.
00:27:05 Marina fait le 3210.
00:27:07 Je vous interromps beaucoup parce qu'il y a une grosse pression au standard.
00:27:10 Merci André de Colmar.
00:27:11 Bonjour Marina.
00:27:12 Oui, bonjour M. Brunet.
00:27:14 Votre question pour Raphaël Glucksmann,
00:27:16 tête de liste, place publique,
00:27:18 parti socialiste, portée européenne.
00:27:20 Eh bien, M. Glucksmann, je vous entends depuis tout à l'heure,
00:27:22 vous m'épatez par votre
00:27:24 taux de mensonge et votre mépris des gens.
00:27:27 Pourquoi ?
00:27:28 Vous êtes dans un monde doré
00:27:30 et je pense que vous ne vous rendez pas compte
00:27:32 de la réalité, de ce que vit le peuple.
00:27:36 Moi, ma question, pour être très bref,
00:27:39 et sinon, je peux développer après,
00:27:41 vous parlez de
00:27:43 multinationales, vous êtes contre,
00:27:46 de révolution écologique,
00:27:48 d'injustice, de continent producteur,
00:27:51 de social-démocratie européenne.
00:27:54 Alors, dites-moi simplement, juste comme ça,
00:27:58 pourquoi vous détaxez les produits agricoles importés
00:28:02 que je qualifierais d'industriels,
00:28:05 puisqu'ils sont produits par des grandes firmes,
00:28:07 contre ce que vous venez de vous opposer,
00:28:10 et contre des investisseurs en Ukraine,
00:28:13 qui vont produire des produits qui sont interdits
00:28:16 à la production par les producteurs en France et en Europe,
00:28:20 qui seront donc sans contrôle sur leur qualité pour la santé,
00:28:25 qui vont tuer pour, ne serait-ce les betteraves sucrières,
00:28:29 les abeilles d'Ukraine, mais c'est pas grave,
00:28:31 qui vont faire des poulets hors sol,
00:28:33 mais c'est pas grave non plus, ça n'a pas l'air de vous gêner,
00:28:35 en France, ça gêne,
00:28:37 mais comme vous parlez de l'Europe,
00:28:39 l'Ukraine ne fait pas partie de l'Europe,
00:28:41 bien que, attention, je n'ai rien contre l'Ukraine,
00:28:44 et l'aide à l'Ukraine,
00:28:46 mais je pense qu'un petit peu trop d'aide à l'Ukraine,
00:28:48 au mépris du peuple français,
00:28:50 je pense que vous êtes pour la mise à mort des paysans.
00:28:53 Alors pourquoi tant de soutien à l'Ukraine,
00:28:55 et pourquoi détaxer les produits agricoles,
00:28:58 et laisser crever les Français ?
00:29:00 - Il va vous répondre, il va vous répondre,
00:29:02 Raphaël Gullcimer.
00:29:03 - La première chose, c'est que, moi je suis pour la survie
00:29:05 de la paysannerie française justement,
00:29:07 et c'est pour ça que, contrairement à tous ceux
00:29:09 qui se proclament les porte-parole de la colère
00:29:12 du monde agricole, et qui, quand ils vont à Bruxelles,
00:29:14 soutiennent la politique agricole commune
00:29:16 telle qu'elle est aujourd'hui,
00:29:17 ça veut dire que 80% des subventions
00:29:19 vont à 20% des exploitations,
00:29:20 et bien moi je me bats contre cette politique agricole commune.
00:29:22 Moi je me bats pour une politique agricole commune,
00:29:24 c'est quand même 30%, un tiers du budget européen,
00:29:27 qui permettent, et bien, pas simplement
00:29:30 de subventionner les grandes exploitations céréalières
00:29:32 de la bosse, mais aussi de permettre aux éleveurs
00:29:36 qui travaillent 70 heures par semaine
00:29:38 pour toucher 700 euros par mois,
00:29:40 et bien, de recevoir leur argent,
00:29:42 et de pouvoir vivre de leur travail.
00:29:44 Donc moi, au contraire, contre ceux qui sont
00:29:46 pour le maintien, le statu quo de ce système aujourd'hui,
00:29:49 et bien je suis pour qu'il y ait une paysannerie en France.
00:29:52 Et simplement, c'est ce système de subvention
00:29:54 complètement inique, qui est en train de tuer
00:29:56 la paysannerie, et qui est en train de transformer
00:29:58 le tout en agro-industrie.
00:30:00 Et maintenant sur l'Ukraine, non mais je vous réponds,
00:30:01 parce que vous m'avez accusé de mentir,
00:30:02 et de vouloir la mort de la paysannerie française,
00:30:04 donc je vous réponds, c'est vraiment l'inverse.
00:30:06 - Et l'Ukraine, pourquoi les paysans français
00:30:07 supporteraient-ils la politique d'aide à l'Ukraine, tout seul ?
00:30:10 - Vous savez, la première chose, on a levé
00:30:12 les barrières douanières, à l'échelle européenne,
00:30:14 par solidarité avec une nation qui était envahie,
00:30:16 et dont la survie est une des conditions de possibilité
00:30:19 d'une Europe en paix. Donc c'est pour nous
00:30:21 que nous l'avons fait, et c'est pour l'ensemble
00:30:23 des citoyens et citoyennes français,
00:30:24 pour assurer leur sécurité.
00:30:25 Maintenant, il y a des sauvegardes,
00:30:26 on a mis en place des sauvegardes,
00:30:28 et quand les importations venant d'Ukraine
00:30:30 dépassent un certain niveau,
00:30:32 eh bien, on remet les taxes.
00:30:34 Et c'est ça qui va se produire.
00:30:36 Mais j'aimerais quand même rappeler,
00:30:37 par exemple, le poulet ukrainien
00:30:38 que vous avez mentionné, vous savez quand même
00:30:40 que le poulet ukrainien, c'est 1,4%
00:30:42 des importations françaises.
00:30:44 Des importations françaises.
00:30:46 Et donc, nous, nous importons le poulet
00:30:49 brésilien et thaïlandais,
00:30:51 bien plus que le poulet ukrainien.
00:30:52 Donc là, tout le monde s'est mis sur le poulet ukrainien,
00:30:55 mais en réalité, c'est le poulet brésilien
00:30:57 qui, de manière continue,
00:30:59 est dans une concurrence complètement déloyale
00:31:01 par rapport au poulet français.
00:31:03 Et donc, il faut des sauvegardes,
00:31:05 mais il faut, et là, je vais le répéter,
00:31:08 et je le répéterai toujours,
00:31:10 il faut prendre la mesure
00:31:12 de ce qui se joue en Ukraine.
00:31:14 Il faut comprendre que ce n'est pas simplement
00:31:16 par amour des Ukrainiens,
00:31:18 ou par solidarité avec les Ukrainiens,
00:31:20 que nous aidons l'Ukraine.
00:31:21 C'est parce que c'est notre sécurité
00:31:23 qui est en jeu, et que Vladimir Poutine
00:31:25 vise nos démocraties,
00:31:27 cherche à déstabiliser nos démocraties,
00:31:30 cherche à importer sa guerre en Europe.
00:31:32 Et que si nous ne soutenons pas l'Ukraine,
00:31:34 eh bien, un jour, la guerre,
00:31:36 elle se rapprochera encore plus de nous.
00:31:38 Et que donc, c'est pour nous que nous le faisons.
00:31:40 C'est pas parce qu'on préfère les Ukrainiens
00:31:42 aux Français, au contraire.
00:31:44 C'est parce que nous, on doit avoir en tête
00:31:47 une chose, c'est la chose la plus importante.
00:31:49 C'est même, peut-être, la seule chose
00:31:52 qui nous oblige de manière absolue.
00:31:54 La sécurité des Françaises et des Français.
00:31:57 La sécurité des Européens.
00:31:58 Et elle se joue aujourd'hui
00:32:00 dans le fait que l'Ukraine
00:32:02 gagne sa guerre contre la Russie.
00:32:04 Ça n'empêche pas qu'on va mettre des sauvegardes
00:32:06 et que donc, quand les importations
00:32:08 qui viennent d'Ukraine dépassent
00:32:10 un certain seuil, et ce seuil ne sera pas massif,
00:32:12 eh bien, elles seront à nouveau taxées.
00:32:14 - Raphaël Glucksmann, la semaine prochaine,
00:32:16 mardi, à ce micro, à votre place,
00:32:18 il y aura Marion Maréchal.
00:32:20 Est-ce que vous pourriez, dans la tradition
00:32:22 de ces rendez-vous, lui poser
00:32:24 une question, elle y répondra
00:32:26 dans les auditeurs ont la parole,
00:32:28 mardi, sur RTL. On écoute votre
00:32:30 question à Marion Maréchal.
00:32:32 - J'ai été
00:32:34 fier
00:32:36 que notre nation, la France,
00:32:38 inscrive le droit
00:32:40 à l'IVG dans la Constitution.
00:32:42 Eh bien,
00:32:44 à l'échelle européenne, nous, nous allons nous battre
00:32:46 pour inscrire ce droit-là,
00:32:48 dont sont privés
00:32:50 encore tant de femmes européennes,
00:32:52 pour inscrire ce droit-là
00:32:54 dans la charte européenne des droits fondamentaux.
00:32:56 Et j'aimerais connaître
00:32:58 sa position, si elle est élue députée.
00:33:00 - Très bien, elle répondra à votre question
00:33:02 mardi prochain. On se retrouve dans une minute,
00:33:04 d'autres questions pour vous.
00:33:06 - Les auditeurs ont la parole.
00:33:08 - Le grand jury des auditeurs.
00:33:10 - Les auditeurs ont la parole, sur RTL.
00:33:14 - Le grand jury des auditeurs.
00:33:16 - Bonjour, monsieur Glucksmann,
00:33:18 c'est Kevin de Saint-Pierre-du-Chemin, en Vendée.
00:33:20 Alors, j'entends que vous répétez qu'il faut que l'Ukraine
00:33:22 vienne à tout prix de la guerre contre la Russie.
00:33:24 Mais alors concrètement, est-ce qu'il faut envoyer des troupes
00:33:26 en Ukraine pour ça ? Merci.
00:33:28 - Voilà, Raphaël Glucksmann,
00:33:30 tête de liste PS,
00:33:32 place publique pour ces européennes,
00:33:34 voulu poser ses questions, il y répond.
00:33:36 Il faut répondre maintenant à la question qui vient d'être posée
00:33:38 par... comment s'appelle-t-il ?
00:33:40 Kevin.
00:33:42 - Je vais répondre à Kevin de manière très claire.
00:33:44 Non, ce n'est pas
00:33:46 ce que les Ukrainiens nous demandent, d'ailleurs.
00:33:48 Les Ukrainiens ne nous demandent pas
00:33:50 d'envoyer des jeunes Français
00:33:52 mourir sur le front en Ukraine.
00:33:54 Ce que les Ukrainiens nous demandent
00:33:56 pour pouvoir gagner cette guerre
00:33:58 et résister à l'invasion russe,
00:34:00 c'est d'abord
00:34:02 des munitions, des armes.
00:34:04 C'est d'abord de relancer notre production chez nous,
00:34:06 d'être capables, finalement,
00:34:08 d'être l'arsenal de la résistance ukrainienne.
00:34:10 Et aujourd'hui...
00:34:12 - Emmanuel Macron était trop loin quand il a parlé de...
00:34:14 - Il a lancé un débat qui est un débat très français.
00:34:16 Moi, j'aime beaucoup ce genre de débat français.
00:34:18 C'est-à-dire que c'est un débat littéraire.
00:34:20 Donc, il a lancé ce débat,
00:34:22 personne ne le demandait.
00:34:24 Et derrière, on a des gens
00:34:26 qui sont arrivés, même des leaders politiques
00:34:28 et qui ont dit "je n'ai pas envie de mourir
00:34:30 sur le front, moi qui suis jeune".
00:34:32 Mais personne ne vous demande d'aller mourir sur le front.
00:34:34 - Ce qu'on nous demande, il y a des gens
00:34:36 qui ont fait semblant de ne pas comprendre Macron, c'est ça ?
00:34:38 - Mais je pense que... Non, mais même lui a lancé
00:34:40 un débat qui n'avait pas lieu d'être.
00:34:42 Et donc, en fait, on est parti dans le décor.
00:34:44 Mais on a l'habitude en France de faire ça.
00:34:46 Et c'est d'ailleurs ça frustre beaucoup nos partenaires européens.
00:34:48 Et moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on se focalise sur ce qui est important.
00:34:50 Et ce qui est important aujourd'hui,
00:34:52 c'est qu'après deux ans de guerre,
00:34:54 où on sait qu'il va y avoir
00:34:56 une pénurie de munitions depuis
00:34:58 des mois et des mois, et bien,
00:35:00 notre ministre de la Défense s'enorgueille
00:35:02 de pouvoir livrer 3 000
00:35:04 obus par mois en Ukraine.
00:35:06 Vous vous rendez compte ? La France, la principale industrie
00:35:08 de défense européenne, 3 000 obus par mois,
00:35:10 les Russes en tirent 20 000 par jour. - Deuxième exportateur d'armes du monde.
00:35:12 - Oui, les Russes en tirent
00:35:14 20 000 par jour.
00:35:16 Et donc, notre incapacité
00:35:18 à produire,
00:35:20 notre incapacité à livrer, va nous mettre
00:35:22 dans une situation sécuritaire catastrophique.
00:35:24 Donc ce qu'il faut, c'est qu'on se retrousse les manches
00:35:26 et qu'on produise, qu'on soit capable
00:35:28 de livrer. Et la deuxième chose, vous savez,
00:35:30 au moment où on se parle, il y a 206
00:35:32 milliards d'avoirs publics
00:35:34 russes qui sont gelés dans nos banques.
00:35:36 Il faut les saisir.
00:35:38 Les saisir et affecter cette somme
00:35:40 au soutien à l'Ukraine. Ça ne coûtera pas
00:35:42 un euro au contribuable européen
00:35:44 et ça permettra de décupler l'aide qu'on apporte
00:35:46 à l'Ukraine. Et c'est parfaitement
00:35:48 légal, la Commission européenne propose de le faire
00:35:50 et c'est Paris et Berlin qui, jusqu'ici,
00:35:52 ont bloqué cette mesure. Et donc,
00:35:54 il y a plein de choses à faire. Vous savez qu'au moment où on se parle,
00:35:56 nous continuons à importer
00:35:58 du gaz naturel liquéfié, où la filière
00:36:00 uranium fonctionne parfaitement bien,
00:36:02 la filière d'uranium enrichie, avec la Russie.
00:36:04 Il faut donc continuer à augmenter nos sanctions.
00:36:06 On a plein de choses à faire
00:36:08 pour être au rendez-vous de l'histoire. Et vraiment,
00:36:10 il faut comprendre que ce qui se joue,
00:36:12 c'est notre propre sécurité,
00:36:14 c'est notre propre liberté.
00:36:16 Et que Poutine, s'il gagne en Ukraine,
00:36:18 il ne s'arrêtera pas à l'Ukraine.
00:36:20 Il ira plus loin. Et que quand ce sera en Lettonie,
00:36:22 par contre, la question qui vient
00:36:24 de nous être posée, elle sera beaucoup,
00:36:26 beaucoup plus d'actualité, beaucoup plus
00:36:28 douloureuse. Donc, pour éviter cette question,
00:36:30 pour éviter cette question,
00:36:32 il faut faire ce qu'on doit faire maintenant pour soutenir l'Ukraine.
00:36:34 - On va vous libérer dans un instant, car vous devez
00:36:36 partir et nous, nous devons parler du handicap
00:36:38 en France et de la mauvaise prise
00:36:40 en charge du handicap. Mais une dernière question,
00:36:42 est-ce que vous seriez un social-démocrate ?
00:36:44 Vous aimez dire cette expression,
00:36:46 vous êtes un social-démocrate.
00:36:48 Vous êtes un social-démocrate à la française, on va dire,
00:36:50 ou à la danoise ? Vous savez, cette
00:36:52 Première Ministre danoise qui a dit
00:36:54 "non, les migrants syriens qui ne viennent pas
00:36:56 d'une zone de guerre, ils ne seront pas les bienvenus".
00:36:58 - Oui, qui a... - Voilà, vous rentrez
00:37:00 chez vous en Syrie. Vous seriez à la danoise
00:37:02 ou à la française, vous ? - Non mais,
00:37:04 je serais à la française, parce qu'en fait,
00:37:06 vous considérez la Syrie... - C'est-à-dire, vous pouvez venir chez nous ?
00:37:08 - Mais la Syrie de Bachar el-Assad,
00:37:10 comme un pays sûr,
00:37:12 sérieusement, ces gens-là, ils ont fui
00:37:14 une guerre sanguinaire qui a
00:37:16 tué 500 000 Syriens.
00:37:18 Et il y a aujourd'hui une dictature, ceux qui rentrent, ils disparaissent
00:37:20 dans les geôles de Bachar el-Assad. - Mais avouez que la gauche
00:37:22 danoise est quand même, sur les questions de la maîtrise
00:37:24 des flux migratoires, beaucoup plus
00:37:26 dure que la gauche française, mais 52%
00:37:28 des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
00:37:30 trouvent qu'il y a trop d'immigrés en France.
00:37:32 Peut-être que la gauche devrait bouger sur ces questions-là.
00:37:34 - Vous me posez une question,
00:37:36 et vous citez vous-même,
00:37:38 dans votre question,
00:37:40 la Syrie de Bachar el-Assad.
00:37:42 Je veux dire, on peut discuter
00:37:44 de tout, mais on ne va pas renvoyer
00:37:46 des gens dans les geôles de
00:37:48 Bachar el-Assad. Ce n'est pas du tout,
00:37:50 du tout, du tout ce qu'il faut faire, et ça
00:37:52 serait nier l'ensemble des principes
00:37:54 qui sont les nôtres et qui constituent
00:37:56 nos démocraties. Et donc,
00:37:58 moi je suis social-démocrate,
00:38:00 - Il y a des zones de la Syrie qui ne sont plus en guerre.
00:38:02 - Ils ne sont pas en guerre, mais qui sont dirigés
00:38:04 par un tyran, et les gens qui ont fui ce tyran,
00:38:06 - Comme les deux tiers de l'humanité.
00:38:08 Les deux tiers de l'humanité sont en dictature.
00:38:10 - Non, mais les deux tiers de l'humanité...
00:38:12 - En autocratie.
00:38:14 - Les deux tiers de l'humanité ne sont pas gouvernés
00:38:16 par Bachar el-Assad. Et vous savez,
00:38:18 et vous savez ce qu'est la Syrie.
00:38:20 Vous savez ce qu'a été cette guerre,
00:38:22 et ce qu'est cette guerre au moment où on se parle.
00:38:24 Et que donc, le droit d'asile,
00:38:26 ce qui ne veut pas dire que nous sommes des no-borders,
00:38:28 mais le droit d'asile doit être respecté,
00:38:30 et alors là, quand on parle de la Syrie,
00:38:32 il est totalement évident ce droit d'asile.
00:38:34 Et d'ailleurs, puisque vous le mentionnez, moi je suis social-démocrate,
00:38:36 comme Jacques Delors,
00:38:38 comme Robert Beninter, dans cette tradition-là
00:38:40 française qui a été extrêmement puissante,
00:38:42 et qui a tant apporté à notre continent,
00:38:44 et donc on va la revitaliser,
00:38:46 et je vous remercie de votre invitation.
00:38:48 - Merci beaucoup Raphaël Glucksmann de vous être prêté à cet exercice,
00:38:50 vous avez répondu aux questions des auditeurs,
00:38:52 on a la parole, ça a été votre grand jury.
00:38:54 Mardi prochain les amis, ce sera Marion Maréchal.
00:38:56 Tout de suite nous allons parler de ces scandales,
00:38:58 de cette défaillance de l'Etat,
00:39:00 dans la prise en charge du handicap en France.
00:39:02 On vous attend, 3210, à tout de suite.
00:39:04 - Oui, bonjour madame,
00:39:20 je viens voir si on peut
00:39:22 parler du dossier concernant mon petit garçon.
00:39:24 - Non, il faut faire un mail directement.
00:39:26 - Il n'y a personne.
00:39:28 - Pourtant c'est marqué horaire 8h45,
00:39:30 midi, 13h30, 17h.
00:39:32 - Il va falloir trouver un cadre madame, parce que là vous savez quoi,
00:39:34 j'ai ramené des chaînes, je vais m'enchaîner devant chez vous.
00:39:36 - Vous allez vous enchaîner, devant la RRF.
00:39:38 - Bah oui, vous ne croyez pas, je vous la montre là,
00:39:40 vous avez une caméra. Non parce que là je commence
00:39:42 un petit peu à en avoir marre là.
00:39:44 Je demande juste madame, s'il vous plaît,
00:39:46 de pouvoir rencontrer un cadre.
00:39:48 - C'est Sandrine qui élève seule son fils
00:39:50 Arthur, 7 ans, atteint
00:39:52 d'autisme sévère.
00:39:54 Depuis des années, elle demande une place dans un institut spécialisé
00:39:56 et elle menace de s'enchaîner
00:39:58 devant l'agence régionale de santé.
00:40:00 Nous réagissons, lisez à Marie,
00:40:02 aujourd'hui dans les auditeurs ont la parole,
00:40:04 à un incroyable
00:40:06 dossier noir du handicap
00:40:08 diffusé sur M6,
00:40:10 hier soir, une enquête de zone interdite.
00:40:12 - Oui, c'était donc zone interdite,
00:40:14 on a pu voir dans cette enquête
00:40:16 une accablante série de défaillances
00:40:18 de l'Etat dans la prise en charge
00:40:20 des personnes en situation de handicap
00:40:22 en France et la détresse
00:40:24 des parents d'enfants handicapés qui se sentent
00:40:26 abandonnés. C'est le cas de Sandrine,
00:40:28 qu'on vient d'entendre, qui a donc menacé
00:40:30 de s'enchaîner pour essayer d'avoir une
00:40:32 place pour son enfant dans un
00:40:34 établissement spécialisé.
00:40:36 - Est-ce que la République française est à la hauteur
00:40:38 du handicap dans ce
00:40:40 pays ? Beaucoup d'appels,
00:40:42 on commence tout de suite avec Sandra qui a fait
00:40:44 le 3210. Ma chère
00:40:46 Sandra, bonjour.
00:40:48 - Bonjour Eric. - Vous êtes maman,
00:40:50 me dit Victor du Standard, vous êtes maman
00:40:52 d'un enfant polyhandicapé,
00:40:54 mais alors qu'est-ce que c'est
00:40:56 polyhandicapé s'il vous plaît ?
00:40:58 - Alors, polyhandicapé, donc mon fils a 20 ans,
00:41:00 il est polyhandicapé, donc il
00:41:02 ne peut rien faire tout seul,
00:41:04 il ne peut pas manger,
00:41:06 il ne peut pas se déplacer tout seul,
00:41:08 il doit porter des protections,
00:41:10 etc.
00:41:12 - Est-ce qu'il parle ? - Non, il ne
00:41:14 parle pas, il communique à sa façon
00:41:16 par des mimiques, par des vocalises,
00:41:18 etc. Il y a de temps en temps
00:41:20 le oui et le non, mais il ne parle
00:41:22 pas. - Mais il n'est pas en
00:41:24 fauteuil ? - Si, il est en fauteuil.
00:41:26 - Ah oui, il est en fauteuil, d'accord.
00:41:28 20 ans, oui, donc ça, ça nécessite une prise
00:41:30 en charge énorme !
00:41:32 - On est d'accord.
00:41:34 - Vous êtes
00:41:36 en zone rurale, en ville ?
00:41:38 - Alors, je suis en
00:41:40 ville, même si
00:41:42 c'est un peu... Moi, je me trouve un peu
00:41:44 quand même à la campagne parce que j'ai
00:41:46 une
00:41:48 base de loisirs pas loin, donc c'est un
00:41:50 peu... On est dans un environnement quand
00:41:52 même assez sympa, mais en ville,
00:41:54 oui. - Est-ce que vous avez vu
00:41:56 le zone interdite sur
00:41:58 les dossiers noirs du handicap hier ? - Oui,
00:42:00 c'est ce que je disais, Victor, j'appréhendais
00:42:02 beaucoup le reportage
00:42:04 parce que je...
00:42:06 connaissant un certain nombre de problèmes,
00:42:08 j'avais peur, moi ce qui m'inquiétait, c'était
00:42:10 la façon dont le sujet allait être
00:42:12 traité. - Est-ce que vous vous reconnaissez
00:42:14 dans le fait ? - Dans quasiment toutes
00:42:16 les situations.
00:42:18 - C'est-à-dire que vous considérez aujourd'hui
00:42:20 que la République française, l'État
00:42:22 a délaissé
00:42:24 votre fils... - Totalement.
00:42:26 - Ah bon ? - Hum.
00:42:28 - Donnez-moi des exemples parce que beaucoup de gens
00:42:30 qui ne sont pas confrontés au handicap
00:42:32 découvrent en fait ce problème.
00:42:34 - Totalement. Alors déjà, je savais
00:42:36 qu'il manque
00:42:38 de place, mais alors ça, c'est sûr
00:42:40 et certain. Moi, j'ai été obligée de sortir le
00:42:42 lien deux fois
00:42:44 de ces deux premiers
00:42:46 établissements suite à des problèmes.
00:42:48 Le premier, des négligences, qu'on faillit
00:42:50 le tuer, avec deux
00:42:52 accidents à trois semaines d'intervalle.
00:42:54 Et là, le deuxième,
00:42:56 qui pour moi
00:42:58 a été de la maltraitance
00:43:00 institutionnelle pure et simple,
00:43:02 qui a été niée, bien sûr,
00:43:04 dans les deux cas.
00:43:06 On a essayé de
00:43:08 minimiser les choses
00:43:10 pour essayer de me calmer,
00:43:12 que je ne fasse rien,
00:43:14 etc. Et je sais
00:43:16 que dans le deuxième établissement,
00:43:18 le personnel avait même pour instruction
00:43:20 de ne pas dire aux parents qu'il y avait
00:43:22 des problèmes dans l'établissement. - Et aujourd'hui,
00:43:24 il est pris en charge où, votre fils ?
00:43:26 - Nulle part ! - Il est à la maison ?
00:43:28 - Ça fait 16 mois qu'il est à la maison
00:43:30 et trois ans qu'il est sur liste d'attente
00:43:32 pour une maison d'accueil spécialisée.
00:43:34 - Attendez, attendez. - Donc il est à l'établissement.
00:43:36 - Attendez, parce que là franchement, je reste calme,
00:43:38 mais là, c'est
00:43:40 trois ans qu'il est sur liste d'attente
00:43:42 pour aller dans un établissement spécialisé.
00:43:44 Ne bougez pas, je vous garde.
00:43:46 Antoine a fait le 3210
00:43:48 et je voudrais qu'on prenne Antoine une seconde,
00:43:50 parce que Victor vient de me dire, nous avons Antoine
00:43:52 qui est un éducateur spécialisé en Belgique.
00:43:54 C'est ça Antoine ? Bonjour. - Oui,
00:43:56 bonjour. Oui, c'est ça, je suis éducateur
00:43:58 spécialisé en Belgique. Moi, je travaille en foyer
00:44:00 d'hébergement. Donc je travaille avec
00:44:02 des adolescents qui ont une déficience
00:44:04 légère ou modérée,
00:44:06 des trous du comportement ou pas.
00:44:08 - Mais en Belgique,
00:44:10 ne me dites pas que vous avez des
00:44:12 patients handicapés
00:44:14 français ? - Ah si,
00:44:16 moi dans mon institut
00:44:18 et dans beaucoup d'instituts en Belgique, c'est quasiment
00:44:20 que des français. - Attendez, attendez,
00:44:22 j'ai bien compris, vous venez de me dire, dans mon institut
00:44:24 en Belgique, c'est pratiquement que des français ?
00:44:26 - Oui, oui, oui, c'est ça.
00:44:28 - Mais
00:44:30 qu'est-ce que c'est que cette affaire ? Mais pourquoi ?
00:44:32 Je ne comprends pas.
00:44:34 Ils sont pris en charge en Belgique ?
00:44:36 - Oui, ils sont pris en charge, beaucoup de
00:44:38 structures à la frontière belge,
00:44:40 énormément d'institutions
00:44:42 sont hébergées
00:44:44 quasiment que des français.
00:44:46 Il y a très peu de Belges qui sont
00:44:48 accueillis, ça pose même un problème
00:44:50 à la Belgique parce que
00:44:52 forcément, il y a moins de place pour les Belges qui ont besoin
00:44:54 d'être accueillis, mais
00:44:56 vu que la France
00:44:58 paye pour placer un Belgique.
00:45:00 - Mais qui paye ? Qui ?
00:45:02 Les parents ?
00:45:04 La sécurité sociale ? Qui paye des institutions
00:45:06 en Belgique pour prendre
00:45:08 en charge des enfants
00:45:10 citoyens français
00:45:12 handicapés ou en situation de polyhandicap ?
00:45:14 Qui paye ? - C'est les départements
00:45:16 en général qui payent, donc c'est la sécurité
00:45:18 sociale et il y a une partie,
00:45:20 ça dépend des prises en charge, donc il y a des prises en charge
00:45:22 à eux quand il y a un placement judiciaire
00:45:24 ou quand c'est purement
00:45:26 du handicap, c'est l'AMBPH.
00:45:28 Après, les deux profils peuvent se...
00:45:30 - Mais pourquoi est-ce qu'on ne les met pas
00:45:32 dans la Meuse, en Dordogne, dans le Finistère ?
00:45:34 Ça semble
00:45:36 un peu hypocrite comme système.
00:45:38 Pourquoi l'État français les envoie
00:45:40 hors de nos frontières ?
00:45:42 - Tout simplement parce qu'ils
00:45:44 ne veulent pas construire de centres,
00:45:46 il me semble, je pense que c'est tout simplement ça.
00:45:48 Parce que c'est vrai que
00:45:50 nous, tous les parents qui
00:45:52 viennent nous confier leurs enfants, ils nous disent
00:45:54 qu'ils ont du mal à trouver
00:45:56 de la place en France et du coup, c'est des jeunes de la
00:45:58 famille, nous on a beaucoup de Parisiens,
00:46:00 de...
00:46:02 - Non mais ce truc est révoltant, alors franchement
00:46:04 alors là, j'en ai vu des
00:46:06 sujets un peu fous dans ma vie, mais là
00:46:08 ce truc est absolument dingue
00:46:10 qu'on envoie
00:46:12 des gamins handicapés ou des adultes handicapés
00:46:14 pris en charge
00:46:16 en Belgique parce que chez nous on ne veut pas construire de centres,
00:46:18 ça me paraît totalement loufoque
00:46:20 et totalement fou. Antoine, restez avec
00:46:22 nous, on va continuer à parler de ce sujet,
00:46:24 j'avais prévu d'en parler dix minutes, mais on va continuer à en parler.
00:46:26 Vous êtes parent d'enfant handicapé,
00:46:28 vous vivez cette situation ou pas d'ailleurs,
00:46:30 vous voulez témoigner, 32/10, le standard
00:46:32 est ouvert et Victor vous attend
00:46:34 au standard bien sûr. Jean-Alphonse Richard, bonjour.
00:46:36 - Bonjour Eric Brunet. - De quoi
00:46:38 parlons-nous dans l'or du crime sur RTL
00:46:40 à 14h30 ? - Alors écoutez, on va aller
00:46:42 en haut de Garonne, c'est près de Saint-Gaudens,
00:46:44 petit village,
00:46:46 on a retrouvé un homme
00:46:48 mort dans un canal, dans sa voiture
00:46:50 accidentée, il s'appelle Brice Louge, il a 30 ans,
00:46:52 c'est un ouvrier agricole
00:46:54 et lorsqu'on l'a retrouvé, il venait
00:46:56 tout juste d'être surpris
00:46:58 dans le lit de sa patronne, alors comme ça, ça fait
00:47:00 un peu vaudeville, sauf que
00:47:02 là, il y a un vrai mystère criminel,
00:47:04 est-ce qu'il s'est suicidé en se jetant
00:47:06 dans ce canal d'irrigation, parce que peut-être
00:47:08 après tout, il avait honte, il osait pas le lire,
00:47:10 il s'est fait surprendre dans une fâcheuse
00:47:12 position, ou bien a-t-il été
00:47:14 poussé dans ce canal, poursuivi ?
00:47:16 Et tué ? Accident ? Suicide ?
00:47:18 Homicide ? Depuis deux ans, tout
00:47:20 se joue dans cette affaire,
00:47:22 autour de quelques expertises, et les
00:47:24 dernières, elles sont toutes récentes, elles viennent d'arriver
00:47:26 dans le dossier, ben elles aboutissent
00:47:28 à un peu possible
00:47:30 spectaculaire scénario, je vous en
00:47:32 dis pas plus, mais vous allez suivre ça dans
00:47:34 l'heure du crime, c'est le mystère Brice Louge,
00:47:36 est-ce que ce mystère est-il en train d'être
00:47:38 levé, et bien on en parle, 14h30 dans l'heure
00:47:40 du crime. - Merci Jean-Alphonse,
00:47:42 à tout à l'heure, nous on vous
00:47:44 retrouve dans une poignée de secondes pour
00:47:46 le rappel des titres, et continuer
00:47:48 vos appels sur le handicap tellement
00:47:50 mal pris en charge dans ce
00:47:52 doux pays de France, à tout de suite.
00:47:54 Politique, sport, culture,
00:47:56 l'actualité complète, en un
00:47:58 clic, sur RTL.fr
00:48:00 RTL
00:48:02 RTL, il est
00:48:04 14h.
00:48:06 Les toutes dernières infos avec
00:48:10 Lisa Marie Marques à la une, Lisa Marie
00:48:12 près de 130 collèges et
00:48:14 lycées ont été visés par des menaces
00:48:16 terroristes, depuis la semaine dernière.
00:48:18 Un chiffre communiqué par le
00:48:20 ministère de l'éducation national,
00:48:22 ces menaces ont été envoyées via
00:48:24 les espaces numériques de travail en
00:48:26 Île-de-France, dans les Hauts-de-France et dans
00:48:28 la région Grand-Est. - Des menaces
00:48:30 alors que le gouvernement a par ailleurs annoncé
00:48:32 le renforcement du plan Vigipirate
00:48:34 en France. - Il a été rehaussé à son
00:48:36 niveau maximal, Emmanuel Macron
00:48:38 l'a justifié ce matin, à son
00:48:40 arrivée en Guyane, en expliquant
00:48:42 que la branche du groupe Etat Islamique
00:48:44 impliquée dans l'attaque qui
00:48:46 a fait au moins 137 morts à
00:48:48 Moscou, avait conduit ces derniers
00:48:50 mois plusieurs tentatives sur le sol français.
00:48:52 - Justement dans ce contexte
00:48:54 à Moscou, les 4
00:48:56 auteurs présumés de cet attentat
00:48:58 ont été placés en détention.
00:49:00 - Ces hommes ont comparu hier soir
00:49:02 mais le Kremlin refuse toujours
00:49:04 de reconnaître l'implication de
00:49:06 l'Etat Islamique et invoque plutôt la
00:49:08 responsabilité du gouvernement ukrainien.
00:49:10 - En France, face aux
00:49:12 défis abyssaux,
00:49:14 face aux déficits, François
00:49:16 Bayrou, lui, qui était au micro
00:49:18 de RTL ce matin, a une proposition
00:49:20 concrète. - Le patron du
00:49:22 Modem a remis sur la table la taxation
00:49:24 des super-profits, une position
00:49:26 jusque-là écartée par
00:49:28 le ministre de l'économie
00:49:30 Bruno Le Maire. - Et puis
00:49:32 un point sur la météo. - Demain, mardi,
00:49:34 en résumé, couvrez-vous, le temps
00:49:36 deviendra très nuageux sur toute la France,
00:49:38 des pluies remonteront du sud
00:49:40 pour finir par concerner toutes les régions.
00:49:42 Côté température,
00:49:44 le matin, 3 à 7 degrés en général
00:49:46 et 9 à 15 degrés attendus
00:49:48 l'après-midi.
00:49:50 - Jusqu'à 14h30...
00:49:52 - Les auditeurs ont la parole... - Avec Eric
00:49:54 Brunet sur RTL. - Le week-end,
00:49:56 quand il rentrait à la maison,
00:49:58 son corps était couvert d'importants hématomes.
00:50:00 - Dans le monde du handicap, c'est tellement
00:50:02 plus facile d'être malveillant et
00:50:04 d'être dans la violence, la maltraitance, parce que
00:50:06 il n'y a pas de retour. Nos enfants
00:50:08 ne viennent pas nous raconter ce qu'ils subissent.
00:50:10 C'est... Enfin, franchement,
00:50:12 c'est un gentil. Nous l'on détruit.
00:50:14 J'ai une telle colère,
00:50:16 je suis vraiment... Je leur en veux,
00:50:18 en fait. Je leur en veux tellement.
00:50:20 - En 4 ans, Gaston
00:50:22 a déposé 2 plaintes pour violence sur
00:50:24 personnes vulnérables, mais l'enquête est toujours
00:50:26 en contre.
00:50:28 - Gaston est avec nous, justement.
00:50:30 Nous faisons référence, Lisa Marie,
00:50:32 à ce reportage diffusé hier,
00:50:34 un reportage choc sur M6,
00:50:36 un scandale et défaillance de l'Etat,
00:50:38 les dossiers noirs du handicap.
00:50:40 - Une enquête zone interdite sur la prise en charge
00:50:42 du handicap en France, et notamment
00:50:44 des enfants. On pouvait
00:50:46 écouter et entendre et découvrir
00:50:48 des parents d'enfants totalement
00:50:50 abandonnés par l'Etat dans la prise
00:50:52 en charge de leurs enfants. - Alors, il y a un sujet qu'on vient
00:50:54 d'évoquer, c'est-à-dire que les enfants
00:50:56 en France sont pris en charge à l'étranger,
00:50:58 parce qu'il n'y a pas de centre en France.
00:51:00 Il y a des centres spécialisés pour les Français
00:51:02 en Belgique. Il y a des centres partout
00:51:04 et il y a des Français dedans, en Belgique.
00:51:06 C'est absolument stupéfiant.
00:51:08 Et là, nous sommes avec Gaston, le papa
00:51:10 de Gaétan,
00:51:12 27 ans, je crois, et dont il est question.
00:51:14 Gaston, dans ce zone
00:51:16 interdite d'M6 diffusé hier.
00:51:18 Bonjour Gaston. - Oui, bonjour M. Brunet,
00:51:20 bonjour Mme Marquez.
00:51:22 - Vous, votre fils Gaétan,
00:51:24 alors là, c'est un autre problème, c'est plus
00:51:26 les places de prise en charge.
00:51:28 Lui, il a été victime
00:51:30 de maltraitance, c'est ça ?
00:51:32 - Oui, tout à fait.
00:51:34 C'est-à-dire qu'on s'est heurté
00:51:36 à un problème de prise en charge
00:51:38 très tôt, malheureusement.
00:51:40 Alors,
00:51:42 notre grande difficulté aujourd'hui,
00:51:44 et c'est pour ça que le reportage
00:51:46 a été très important pour nous, c'est de pouvoir
00:51:48 enfin,
00:51:50 le terme n'est pas très bien choisi,
00:51:52 mais attirer la lumière sur
00:51:54 ce genre de dysfonctionnement,
00:51:56 qui sont ne serait-ce que la difficulté
00:51:58 de dénoncer. - Qu'est-ce qui s'est
00:52:00 passé exactement, parce que beaucoup de ceux qui nous
00:52:02 écoutent n'ont pas vu "Zone Interdite" hier soir,
00:52:04 que s'est-il passé,
00:52:06 qu'a eu votre fils Gaétan ?
00:52:08 - Alors, l'événement, le dernier événement
00:52:10 qui est bien sûr le plus grave,
00:52:12 on était
00:52:14 partis avec lui à la mer quelques jours
00:52:16 avant, pour le week-end de l'Ascension,
00:52:18 et
00:52:20 comme d'habitude, après il est reparti
00:52:22 pour quelques jours au foyer,
00:52:24 et on a été appelé dans la nuit
00:52:26 du 2 au 3 juin
00:52:28 2022, vers 5 heures du matin,
00:52:30 on nous annonçait que Gaétan
00:52:32 était parti avec les pompiers aux urgences
00:52:34 du centre hospitalier de Valenciennes,
00:52:36 dans le nord. Donc,
00:52:38 on me dit que c'est pas trop grave, je sens bien dans le ton
00:52:40 de la voix de la personne qui m'appelle,
00:52:42 qu'il y a à la fois de l'inquiétude
00:52:44 et de l'angoisse dans la voix, donc
00:52:46 j'ai pris ma voiture et j'ai roulé
00:52:48 le plus vite possible pour le rejoindre,
00:52:50 il venait d'arriver avec les pompiers,
00:52:52 et donc là il était déjà dans le coma
00:52:54 et en urgence vitale.
00:52:56 - Et que s'était-il passé ?
00:52:58 - Alors pour l'instant on a des suppositions,
00:53:00 c'est-à-dire que
00:53:02 on n'a pour l'instant
00:53:04 aucune réponse de la part de la justice.
00:53:06 Donc moi tout ce que je peux dire, c'est ce que
00:53:08 j'ai vu, c'est-à-dire que je l'ai vu mourir,
00:53:10 il a été réanimé,
00:53:12 on a des suppositions,
00:53:14 des diagnostics qui sont posés par les médecins,
00:53:16 qui sont sur dosage de médicaments,
00:53:18 une fracture très importante
00:53:20 de l'épaule, il en a malheureusement perdu l'usage,
00:53:22 et il y a des chances que ça ne sera jamais,
00:53:24 et là il est parti
00:53:26 le combat pour la vie, c'est-à-dire qu'il s'est battu
00:53:28 pour survivre.
00:53:30 Parce que moi je suis extrêmement ému,
00:53:32 c'est compliqué parce que
00:53:34 les images reviennent,
00:53:36 on a eu des soignants
00:53:38 à l'hôpital qui ont été extraordinaires,
00:53:40 ça a été très long,
00:53:42 et il a extrêmement souffert,
00:53:44 il a eu mal comme jamais.
00:53:46 Et la réanimation, si vous voulez,
00:53:48 je pense souvent, quand j'entends
00:53:50 les infos,
00:53:52 on parle de gens qui sont en urgence vitale
00:53:54 en réanimation, les gens
00:53:56 pensent que le coma,
00:53:58 enfin, quand je dis les gens,
00:54:00 c'est pour généraliser
00:54:02 un petit peu, mais se rendre pas forcément compte
00:54:04 des conséquences
00:54:06 que ça a sur le corps humain,
00:54:08 de la souffrance que c'est, il faut tout réapprendre,
00:54:10 manger, boire,
00:54:12 parler quand les gens sont vers vous, bien évidemment.
00:54:14 - Oui. - Enfin voilà.
00:54:16 - Alors Gaston, votre fils,
00:54:18 quand il a fait cet accident sur lequel
00:54:20 vous vous interrogez toujours en 2022,
00:54:22 il était placé,
00:54:24 donc il était en situation de handicap,
00:54:26 je le dis parce que je pense toujours à ceux qui n'ont pas vu
00:54:28 "Zone Interdite" hier, il était en situation
00:54:30 de handicap, placé dans cet établissement
00:54:32 qu'il prenait en charge
00:54:34 du côté de Valenciennes,
00:54:36 il avait à peu près 25 ans
00:54:38 quand c'est arrivé, comment est-il
00:54:40 donc, vous nous parlez de ce coma,
00:54:42 vous nous parlez des questionnements
00:54:44 que vous avez, comment c'est arrivé,
00:54:46 qu'est-ce qui lui est arrivé, vous nous parlez de son épaule
00:54:48 dont il a perdu l'usage,
00:54:50 tout ça c'est en 2022,
00:54:52 qu'en est-il aujourd'hui ?
00:54:54 - Rien. C'est-à-dire que nous,
00:54:56 en plus nous avions déjà porté plainte,
00:54:58 c'est-à-dire que nous avons
00:55:00 porté plainte en 2019,
00:55:02 bon après est arrivé le Covid
00:55:04 qui a, j'imagine, compliqué un peu
00:55:06 les choses, j'ai fait des dizaines de signalements
00:55:08 à l'ARS, je pense que vous avez, enfin dans le reportage
00:55:10 pour les gens qui n'ont pas vu, mais
00:55:12 on a alerté à chaque fois, c'est-à-dire
00:55:14 que nous ne sommes pas des parents qui ne nous
00:55:16 interrogeons pas, on ne met pas forcément
00:55:18 la réponse
00:55:20 des soignants ou de l'établissement en doute
00:55:22 à chaque fois, c'est-à-dire que
00:55:24 on peut comprendre que c'est une vie en société,
00:55:26 dans le monde en plus d'autistes,
00:55:28 c'est comme l'école,
00:55:30 on peut se faire mal dans une cour de récréation,
00:55:32 ça peut arriver, je veux dire, on n'est pas là,
00:55:34 on ne fait pas le procès des soignants.
00:55:36 Il est aujourd'hui, Gaëtan,
00:55:38 depuis son accident, des soignants
00:55:40 s'occupent de lui, ça se passe
00:55:42 heureusement à merveille et dans la bienveillance
00:55:44 totale, ça je tiens à le dire aussi
00:55:46 parce que le problème souvent
00:55:48 c'est que l'opprobre peut être jeté sur l'ensemble
00:55:50 de la population, ce qui n'est pas le cas,
00:55:52 ce qui n'est pas toujours le cas.
00:55:54 - Vous, votre histoire, c'est l'histoire
00:55:56 d'un gamin, d'un jeune
00:55:58 homme autiste
00:56:00 sur lequel il y a des questions,
00:56:02 sur les questions de prise en charge, vous ne dites pas
00:56:04 il y a tout le temps des accidents,
00:56:06 les soignants sont nuls, etc.
00:56:08 Ce n'est pas du tout votre propos, mais c'est qu'il y a
00:56:10 une certaine opacité sur les événements
00:56:12 qui surviennent au sein des établissements
00:56:14 et là, il y a un événement
00:56:16 qui a fichu
00:56:18 en l'air, votre vie
00:56:20 il ne faut pas exagérer, mais qui a été terrible
00:56:22 pour vous et sur lequel vous n'avez
00:56:24 aucune réponse, Gaston. - Avec qui il y aura des conséquences
00:56:26 toute la vie de mon fils
00:56:28 au minimum, et aujourd'hui
00:56:30 on a, si vous voulez,
00:56:32 comme je dis souvent, le handicap
00:56:34 c'est compliqué, c'est également
00:56:36 une... enfin, je veux dire, on parle souvent
00:56:38 des différences, etc. Mais ce sont des personnes
00:56:40 qui sont plus vulnérables,
00:56:42 qui devraient être protégées, c'est un milieu protégé
00:56:44 un foyer d'accueil médicalisé, ce n'est pas un milieu comme l'évent...
00:56:46 - Et là, vous avez eu le sentiment que votre
00:56:48 fils n'a pas été
00:56:50 protégé. Restez avec nous, Gaston.
00:56:52 Restez avec nous, beaucoup d'appels.
00:56:54 On va prendre Laëtitia, elle est là ? Laëtitia ?
00:56:56 Bonjour, ma chère Laëtitia. - Oui,
00:56:58 bonjour. - Bonjour, eh bien je vous garde
00:57:00 au chaud et je vous prends dans une petite
00:57:02 seconde. Les auditeurs ont la parole, tout de suite.
00:57:04 Envoyez le nouveau message
00:57:06 sur l'application RTL
00:57:08 ou appelez-nous au 30210.
00:57:10 50 centimes la minute.
00:57:12 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:57:14 On réagit
00:57:16 sur l'enquête de Zone Interdite
00:57:18 diffusée hier soir sur M6
00:57:20 sur les défaillances de l'État dans le
00:57:22 secteur du handicap. On a eu Sandra
00:57:24 qui nous parlait de la
00:57:26 difficulté de la prise en charge.
00:57:28 Il manque... il n'y a pas d'établissement
00:57:30 de son fils polyhandicapé.
00:57:32 On a eu Antoine qui nous a dit
00:57:34 "Mais moi je suis un
00:57:36 aidant, un éducateur spécialisé, je suis en
00:57:38 Belgique et dans les établissements en Belgique
00:57:40 où je travaille, il n'y a que des Français.
00:57:42 Les Français nous les confient parce qu'il n'y a
00:57:44 pas d'établissement en France, donc ils viennent en Belgique.
00:57:46 Et puis on était sur une autre
00:57:48 question encore avec Gaston qu'on a vu
00:57:50 hier dans le reportage de Zone Interdite
00:57:52 qui lui dit "un autre sujet
00:57:54 qu'il faut évoquer c'est la maltraitance".
00:57:56 Il y a deux ans on lui dit
00:57:58 "Votre enfant est dans le coma,
00:58:00 il a une épaule qui est totalement détruite.
00:58:02 Comment ça s'est passé ?
00:58:04 Où ça s'est passé ? Dans quel contexte ? On le saura
00:58:06 pratiquement jamais". Voilà,
00:58:08 c'est un gamin autiste de 25 ans
00:58:10 à l'époque et on sait rien.
00:58:12 Donc la maltraitance c'est aussi
00:58:14 un sujet. Victor, les messages que nous avons ?
00:58:16 Les messages sur nos réseaux sociaux et sur notre
00:58:18 application RTL. Pascal à Créteil
00:58:20 "Eric, rendez-vous compte, j'ai déménagé
00:58:22 en Espagne pour mon fils autiste.
00:58:24 La France a la bombe atomique et
00:58:26 pas un euro pour ces enfants handicapés.
00:58:28 Liberté, égalité, fraternité
00:58:30 vraiment ?". Jean-Luc
00:58:32 "C'est quand même drôle ce pays, il faut toujours
00:58:34 secouer le cocotier
00:58:36 pour que l'Etat constate le désastre
00:58:38 de son incompétence". Et Gwenela
00:58:40 rajoute "Ce n'est là, pas nouveau.
00:58:42 Nombre d'enfants français sont aujourd'hui confiés
00:58:44 à nos amis belges. Quelle tristesse".
00:58:46 À nos amis belges, à nos amis
00:58:48 italiens aussi et vous venez de le dire, à nos amis
00:58:50 espagnols, c'est assez délirant. Laetitia
00:58:52 a fait le 30/10. Bonjour Laetitia.
00:58:54 Bonjour Eric.
00:58:56 Vous êtes dans quel coin de France ?
00:58:58 Donc j'habite près de Nantes.
00:59:00 Vous avez un enfant handicapé ?
00:59:02 J'ai donc, je suis
00:59:04 donc présidente et fondatrice
00:59:06 d'un collectif de familles qui s'appelle
00:59:08 "Handicap 44 en danger" et je
00:59:10 suis moi-même maman d'un enfant
00:59:12 en situation de handicap
00:59:14 qui a 12 ans et qui est autiste
00:59:16 épileptique avec une maladie génétique rare.
00:59:18 Est-ce que vous êtes heureuse
00:59:20 de la prise en charge de votre enfant
00:59:22 en Loire-Atlantique ?
00:59:24 Alors actuellement cette année, c'est
00:59:26 un peu mieux mais j'ai eu
00:59:28 de nombreuses difficultés. En réalité
00:59:30 nous sommes en grande souffrance pour de
00:59:32 multiples familles.
00:59:34 Non, on ne peut pas dire
00:59:36 que
00:59:38 le handicap est
00:59:40 bien pris en charge, je dirais, globalement
00:59:42 en France et sur notre département de Loire-Atlantique.
00:59:44 C'est une catastrophe. Nous avons plus de
00:59:46 2300 familles qui attendent des places
00:59:48 en établissements spécialisés.
00:59:50 Je vais vous dire une chose Laetitia.
00:59:52 Jusqu'à présent, quand j'entendais parler
00:59:54 de ce sujet, je disais "bon,
00:59:56 les parents protestent, c'est normal.
00:59:58 C'est dur d'avoir un enfant handicapé
01:00:00 alors pour eux la prise en charge n'est pas
01:00:02 optimale, bon, il faut les comprendre
01:00:04 mais en réalité ça doit
01:00:06 pas être pire qu'ailleurs". Et depuis
01:00:08 une demi-heure là,
01:00:10 j'ai complètement changé de mon fusil
01:00:12 d'épaule. Je réalise ce qui se passe
01:00:14 tous ces centres qui sont créés
01:00:16 à l'étranger pour prendre en charge
01:00:18 les enfants français. Enfin je me dis, il y a un énorme
01:00:20 problème. - En fait,
01:00:22 on a, comment dire,
01:00:24 en France, on a par exemple
01:00:26 sur le département de Loire-Atlantique, on a eu zéro
01:00:28 création de place sur les établissements
01:00:30 médico-sociaux. Il faut savoir qu'il y a
01:00:32 des établissements médico-sociaux qui font très bien leur
01:00:34 travail aussi en France. Malheureusement, il y a
01:00:36 un manque de moyens. On voit très bien
01:00:38 dans le reportage d'AMCIS qu'il y a beaucoup
01:00:40 de professionnels qui se retrouvent en grande difficulté
01:00:42 parce qu'on a une pénurie de professionnels,
01:00:44 une carence des professionnels
01:00:46 au sein même des établissements
01:00:48 et donc du coup,
01:00:50 ça devient compliqué. Ça devient compliqué
01:00:52 pour tout le monde et puis en réalité,
01:00:54 c'est qu'on a la moitié des enfants qui sont dans des instituts
01:00:56 médico-éducatifs qui pourraient
01:00:58 réellement être inclus
01:01:00 si seulement l'école était vraiment inclusive.
01:01:02 - Oui, ben là oui. Alors après,
01:01:04 il y a l'énorme mythe
01:01:06 à la française "Nous allons, dans notre
01:01:08 souci d'universalisme,
01:01:10 inclure
01:01:12 tous ces enfants handicapés dans l'école".
01:01:14 C'est juste une légende urbaine, ça.
01:01:16 - Exactement. Dans quelles
01:01:18 conditions dignes, en fait, est-ce qu'on accompagne
01:01:20 ces enfants ? Il n'y a pas assez
01:01:22 de dispositifs ULIS, comme on le voit.
01:01:24 Il y a des enseignants qui sont très bien,
01:01:26 mais il y a aussi des enseignants qui ont
01:01:28 une très mauvaise volonté pour accompagner aussi
01:01:30 nos enfants. Il y en a qui se retrouvent aussi
01:01:32 en difficulté. Quand on
01:01:34 inclut sur des groupes classe de 30, ça devient
01:01:36 très difficile. Il faut suffisamment
01:01:38 de formation aussi
01:01:40 et puis quand on a
01:01:42 des notifications qui sont
01:01:44 légales et qui ne sont pas appliquées
01:01:46 par l'éducation nationale, faute de
01:01:48 recrutement parce qu'ils arrivent à recruter personne.
01:01:50 Et donc du coup, il y a des enfants qui sont
01:01:52 accompagnés 3h par ci, 6h par là.
01:01:54 Et voilà.
01:01:56 Nous, l'année dernière, on a mangé dans la voiture
01:01:58 à cause de la jurisprudence du Conseil d'État.
01:02:00 Des milliers d'enfants.
01:02:02 Des milliers d'enfants
01:02:04 sur des temps de cantine, sur des temps
01:02:06 de scolarisation, des enfants qui sont déscolarisés,
01:02:08 des enfants qui sont maintenus à l'école
01:02:10 et qui sont en attente de place
01:02:12 en établissement spécialisé.
01:02:14 Rien que sur notre département, nous en avons 1200.
01:02:16 - C'est fou.
01:02:18 Je résumerais la situation
01:02:20 à la France
01:02:22 en matière de handicap, c'est le pays des listes d'attente.
01:02:24 Les professionnels
01:02:26 qui font leur travail le font bien,
01:02:28 mais il n'y a pas de place.
01:02:30 - On a des professionnels
01:02:32 qui font vraiment leur travail avec cœur
01:02:34 et par contre,
01:02:36 en fait, nous, famille, nous sommes complètement abandonnés.
01:02:38 - Martine, merci Laetitia.
01:02:40 Merci beaucoup. Je vais prendre Martine.
01:02:42 Bonjour Martine.
01:02:44 - Oui, bonjour Eric.
01:02:46 - Vous êtes également maman d'un garçon
01:02:48 ou d'une fille en situation de handicap ?
01:02:50 - Oui, je suis maman
01:02:52 d'une fille,
01:02:54 Laetitia, qui a eu
01:02:56 50 ans.
01:02:58 Les deux témoignages
01:03:00 que je viens d'entendre m'ont beaucoup émue
01:03:02 parce que je me retrouve
01:03:04 au travers de ça.
01:03:06 C'est-à-dire tout ce
01:03:08 cheminement, quand ils sont
01:03:10 petits, le manque de place,
01:03:12 le manque de chercher dans d'autres
01:03:14 départements où on n'est pas prioritaire.
01:03:16 Ensuite,
01:03:18 à 20 ans, on nous dit, ben voilà,
01:03:20 votre enfant,
01:03:22 il a 20 ans, donc nous, on ne peut plus le garder.
01:03:24 Il faut essayer de trouver quelque chose
01:03:26 dans votre département.
01:03:28 Là, on crée
01:03:30 des associations, on monte des projets.
01:03:32 C'est très long,
01:03:34 mais on s'accroche.
01:03:36 Et puis un jour,
01:03:38 où tout devrait bien fonctionner,
01:03:40 il arrive l'accident.
01:03:42 Ma fille a été
01:03:44 agressée par un autre
01:03:46 résident.
01:03:48 Alors, évidemment, on ne peut pas
01:03:50 impliquer
01:03:52 une cause
01:03:54 à ce résident parce que
01:03:56 lui-même est autiste,
01:03:58 mais elle a été agressée
01:04:00 très violemment, mordu
01:04:02 aux bras, aux mains,
01:04:04 aux avant-bras, au visage.
01:04:06 Et là, le
01:04:08 directeur m'a expliqué qu'elle s'était
01:04:10 fait ça toute seule.
01:04:12 Et voilà, il l'a fait
01:04:14 hospitalisée en psychiatrie.
01:04:16 - Il gère son risque juridique, comme on dit.
01:04:18 C'est scandaleux. C'est la question
01:04:20 de la maltraitance qui a été soulevée par Gaston
01:04:22 tout à l'heure. - Exactement.
01:04:24 Et les séquelles ont été terribles
01:04:26 parce qu'elle a été envoyée
01:04:28 en psychiatrie, donc double peine,
01:04:30 pour que
01:04:32 je réussisse à la faire sortir
01:04:34 de cet
01:04:36 établissement psychiatrique.
01:04:38 Il a fallu que je me batte
01:04:40 avec l'administration,
01:04:42 avec les psychiatres,
01:04:44 parce qu'elle avait été hospitalisée
01:04:46 sous contrainte par le directeur.
01:04:48 Donc, je l'ai ramenée
01:04:50 à la maison, et là,
01:04:52 le psychiatre m'a dit
01:04:54 de toute façon, il ne peut pas retourner dans l'établissement
01:04:56 où elle est.
01:04:58 Donc, soit elle reste en psychiatrie, soit vous la
01:05:00 reprenez. Ma fille avait plus de 40 ans.
01:05:02 Donc, elle est revenue vivre
01:05:04 à la maison, où là, ça a été
01:05:06 dramatique pour elle,
01:05:08 parce qu'elle avait été
01:05:10 tellement traumatisée par ce qu'elle avait
01:05:12 vécu, qu'elle ne
01:05:14 supportait plus aucun vêtement,
01:05:16 elle ne mangeait plus,
01:05:18 et il a fallu
01:05:20 reprendre tout, depuis le début,
01:05:22 pour arriver à
01:05:24 stabiliser les choses.
01:05:26 - Merci Martine pour ce témoignage.
01:05:28 Ça me fend le cœur
01:05:30 de vous couper, mais
01:05:32 qu'est-ce que vous voulez avec Lisa Marie ?
01:05:34 On pilote une émission, et il y a
01:05:36 des horaires à respecter.
01:05:38 Merci beaucoup Martine.
01:05:40 On voulait juste vous donner à tous
01:05:42 et à toutes la parole, après ce
01:05:44 portage incroyable de Zone Interdite,
01:05:46 hier, sur la mauvaise prise en charge
01:05:48 du handicap en France. Merci, c'était bien de vous entendre.
01:05:50 Et aujourd'hui,
01:05:52 comme tous les jours, vers 14h20,
01:05:54 on a notre petit rendez-vous, c'est notre
01:05:56 Française du bout du monde,
01:05:58 notre auditeur, notre auditrice du bout du monde.
01:06:00 - Et aujourd'hui, c'est une auditrice, et comme tous les jours,
01:06:02 vous pouvez deviner la destination
01:06:04 où elle se trouve. Aujourd'hui, un indice
01:06:06 sonore pour trouver cette destination.
01:06:08 - Ça fait rire Cyprien,
01:06:16 qui vient de voir Cyprien qui est dans ce studio.
01:06:18 - Tout le monde l'a, je crois.
01:06:20 - En tout cas, si vous avez trouvé, comme Eric et Cyprien,
01:06:22 vous nous envoyez un message sur l'application RTL
01:06:24 pour remporter un guide du routard.
01:06:26 - RTL, bonsoir Cyprien, le menu de ce soir.
01:06:28 - Très très beau casting ce soir.
01:06:30 On recevra The King, Eric Cantona
01:06:32 à l'affiche d'une série événement sur M6 demain soir.
01:06:34 Mais aussi Alexandra Lamy pour un thriller
01:06:36 écologico-politico-financier.
01:06:38 C'est au ciné mercredi.
01:06:40 La promesse verte, ça va être génial. Et évidemment,
01:06:42 on reviendra sur cette menace terroriste qui plane sur la France.
01:06:44 Enfin, comme tous les soirs, le grand quiz.
01:06:46 Un week-end en 4 étoiles à Canet
01:06:48 en Roussillon. Pour vos inscrire, 32 10 dès maintenant.
01:06:50 - A tout de suite pour l'auditrice
01:06:52 du bout du monde.
01:06:54 - Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
01:06:56 - Jusqu'à 14h30.
01:06:58 - Les auditeurs ont la parole
01:07:00 - Jusqu'à 14h30.
01:07:02 - Les auditeurs ont la parole
01:07:04 - Avec Eric Brunet sur RTL.
01:07:06 - Victor, où se trouve l'auditrice du bout du monde ?
01:07:08 - L'auditrice du bout du monde se trouve à New York
01:07:10 et c'est Catherine Ackar-Casson qui remporte
01:07:12 un guide du routard. - En route !
01:07:14 - L'auditeur du bout du monde.
01:07:16 - Bonjour Farah !
01:07:18 - Bonjour !
01:07:20 - Alors, passez la tête par la fenêtre
01:07:22 et dites-nous ce que vous voyez
01:07:24 et comment c'est New York ?
01:07:26 - Alors, si je passe
01:07:28 ma tête par la fenêtre, je vois un mur
01:07:30 en face de chez moi parce que les bâtiments
01:07:32 sont en U et donc je n'ai pas
01:07:34 de vue sur la route.
01:07:36 - Ah, la pauvre Farah !
01:07:38 - Vraiment ! - Quel temps fait-il à New York aujourd'hui ?
01:07:40 - Vous le savez quand même ? - Quelle heure est-il Farah ?
01:07:42 - Il est tôt là ! - Il est tôt là !
01:07:44 - Oui, il est 9h25.
01:07:46 - Quel temps fait-il ? Il fait beau ?
01:07:48 - Il fait pas très beau, il fait très froid.
01:07:50 - Très froid. Que faites-vous à New York ?
01:07:52 - Je suis pâtissière
01:07:54 dans un restaurant 3 étoiles
01:07:56 Michelin. - Ah bon ?
01:07:58 Et vous êtes... Bah oui, alors bien évidemment,
01:08:00 il y a dans la pâtisserie,
01:08:02 il y a du travail pour les Français
01:08:04 dans le monde entier.
01:08:06 - Exactement. D'ailleurs, j'ai une collègue
01:08:08 qui est arrivée de France,
01:08:10 elle est arrivée il y a deux semaines
01:08:12 et elle est très compétente et ça fait
01:08:14 très plaisir de travailler avec elle
01:08:16 parce qu'elle apporte vraiment beaucoup.
01:08:18 Et effectivement, on se rend compte que
01:08:20 pour les métiers de la gastronomie, on est plutôt bien formés en France.
01:08:22 - Et Farah, c'est un restaurant français
01:08:24 où vous travaillez ?
01:08:26 - Non, alors c'est un restaurant qui n'a
01:08:28 pas vraiment d'étiquette au niveau de la gastronomie.
01:08:30 A la base, c'était un bistro
01:08:32 qui s'est transformé en restaurant
01:08:34 Michelin au fil des années. Et donc,
01:08:36 maintenant, ils font de la cuisine 100%
01:08:38 végétale. Donc, c'est le premier
01:08:40 restaurant du monde à avoir 3 étoiles
01:08:42 au Guinée Michelin qui est 100% végétalien.
01:08:44 Et donc, ils sont très inspirés
01:08:46 par la cuisine du monde.
01:08:48 - Vous êtes de quel coin en France ?
01:08:50 - Moi, je suis du Poitou-Charentes.
01:08:52 Je viens de Poitiers.
01:08:54 - Et dites-moi, c'est mieux d'être
01:08:56 chef-pâtissière dans un
01:08:58 étoilé à New York ou à Paris ?
01:09:00 - Je ne sais pas trop.
01:09:04 Moi, je suis venue pour la cuisine végétale
01:09:06 et du coup, j'ai travaillé
01:09:08 à Paris également. Mais
01:09:10 je dirais que pour l'ouverture d'esprit
01:09:12 et la liberté de créativité, c'est
01:09:14 un peu mieux d'être à New York. - Vous avez quel âge ?
01:09:16 - J'ai 28 ans.
01:09:18 - Vous allez faire une carrière dans le monde
01:09:20 entier, je le sens. Vous n'allez pas
01:09:22 rentrer à Poitiers.
01:09:24 - Je vais rentrer pour voir ma famille
01:09:26 mais après, je ne sais pas trop, oui.
01:09:28 - Et Farah, c'est quoi votre dessert signature ?
01:09:30 - C'est une question un peu
01:09:34 difficile mais...
01:09:36 - Je dirais...
01:09:38 Je dirais que
01:09:40 j'adore faire des tartes.
01:09:42 - Des tartes ? Ça ne va rien dire !
01:09:44 - C'est classique !
01:09:46 - Une tarte que vous préférez particulièrement ?
01:09:48 - Moi, j'adore
01:09:50 les agrumes donc je dirais plutôt des tartes
01:09:52 citron,
01:09:54 quelque chose comme ça. - Bon !
01:09:56 Vous allez faire des jogging à Central Park
01:09:58 de temps en temps ?
01:10:00 - J'aimerais bien mais je travaille
01:10:02 énormément donc je n'ai pas
01:10:04 trop le temps d'aller courir. - Vous prenez votre travail
01:10:06 à quelle heure aujourd'hui ?
01:10:08 - Aujourd'hui, je suis en repos.
01:10:10 C'est pour ça que je peux vous téléphoner
01:10:12 mais sinon, mes horaires, je
01:10:14 commence à 6h du matin
01:10:16 et je finis
01:10:18 quand j'ai terminé mon travail.
01:10:20 - Merci à Farah,
01:10:22 jeune pâtissière française,
01:10:24 28 ans, qui exerce à New York
01:10:26 avec cette
01:10:28 ville électrique. - Ça fait rêver !
01:10:30 - La liberté ! Merci Farah et bonjour
01:10:32 Jean-Alphonse Richard ! - Bonjour Eric !
01:10:34 - On ne va pas à New York, on est dans le Sud-Ouest.
01:10:36 - En haut de Garonne exactement. La mort
01:10:38 mystérieuse de l'ouvrier agricole
01:10:40 Brice Louge, dans un petit village
01:10:42 effectivement de haut de Garonne. A tout de suite !
01:10:44 - A tout de suite dans l'ordre du crime. Merci à
01:10:46 tous, merci les amis. - A demain !
01:10:48 ♪ ♪ ♪

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