• l’année dernière
Et quand Manon parle de jeunesse, elle parle des vingtenaires. Avoir 20 ans, c'est quitter l'enfance pour aller dans le monde des adultes... Ceux qui ont 20 ans en 2024 n'ont pas l'air de trouver cette expérience très positive.


Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire

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Transcription
00:00 Dans quelques instants, c'est Pierre Thévenoud qui va nous rejoindre, je le vois en régie fouiller dans le sac à main de l'invité à la recherche de son carnet de prescription.
00:06 Mais d'abord, elle a traversé cette émission avec la candeur du noix blanche.
00:09 Puisque je rappelle sa citation la plus célèbre qu'on a faite encadrer en 4 par 3 dans l'open space,
00:14 « Oh, moi la drogue, j'y ai jamais touché ».
00:16 Mais c'est fou que vous ne croyez pas !
00:18 Manon, j'espère que notre émission du jour ne vous aura pas trop choqué.
00:20 Heureusement, c'est l'heure de votre veille sanitaire, l'actu des réseaux sociaux.
00:24 Aujourd'hui, vous vous posez une question.
00:26 Est-ce que la jeunesse va mal ?
00:28 Quand je dis jeunesse, je parle des vingtenaires en particulier.
00:31 Ce moment post-adolescence où l'on commence ses études, où l'on prend son indépendance.
00:35 Avoir 20 ans, c'est quitter l'enfance, c'est arriver petit à petit dans le monde des adultes.
00:39 Et pour beaucoup de personnes, c'est considéré comme l'une des meilleures périodes de la vie.
00:43 Pour beaucoup, mais pas pour les vingtenaires de 2024 qui n'ont pas l'air de voir cette période de façon positive.
00:51 Et ils en parlent beaucoup sur leurs réseaux sociaux, forcément sur TikTok.
00:54 Il y a énormément de vidéos de jeunes qui parlent de ce qu'ils appellent la crise de la vingtaine.
00:59 "Crise de la vingtaine dans laquelle je suis actuellement. Pour ceux qui ne le savent pas, j'ai 22 ans.
01:03 Et je n'ai jamais autant remis ma vie en question."
01:07 Et des vidéos de ce type, il y en a des milliers.
01:09 Il suffit de taper les hashtags #mid20scrisis ou #mid20sproblemes pour s'en rendre compte.
01:14 Des jeunes hommes et des jeunes filles qui viennent de tous les pays, qui ont entre 20 et 28 ans.
01:17 Et qui ont l'air d'être dans des milieux sociaux assez différents.
01:20 Ce qui les relie, c'est donc leur âge.
01:22 Face caméra, ils parlent de leur mal-être, du fait de grandir dans des contextes de crise économique et climatique.
01:27 La pression sociale qu'ils ressentent pour avoir du travail.
01:29 Leurs relations amoureuses qui sont des déceptions.
01:31 Tous les sujets y passent.
01:33 Il y a une certaine forme de mélancolie qui se dégage de leurs discours,
01:36 qui contraste totalement avec l'idée qu'on se fait de la vingtaine plutôt libre et festive.
01:41 "Mais Manon, chaque génération se pose des questions à 20 ans."
01:44 Évidemment Mathieu, mais les chiffres…
01:46 "J'ai eu moi aussi 17 ans."
01:48 "Un petit clo-clo comme ça, ça me fait penser à clo-clo, on ne le cite pas dans cette émission."
01:53 Mais les chiffres sur la santé mentale de la génération Z sont tout de même assez alarmants.
01:57 J'ai vu un tweet qui est devenu viral où une jeune femme disait
02:00 "Entre les jeunes qui baissent pas et ceux suicidaires, super l'ambiance de notre génération !"
02:04 Et bien, elle résume assez bien les choses.
02:06 Lundi dernier, une étude très inquiétante de Santé publique France a révélé que les tentatives de suicide
02:11 chez les jeunes de 18 à 24 ans avaient augmenté de 50% en 10 ans.
02:15 Alors, il y a plusieurs raisons à cela. La plus citée est évidemment la crise du Covid
02:19 qui a énormément impacté la santé mentale de la jeunesse.
02:22 La plupart de ces jeunes ont été obligés de revenir chez leurs parents
02:25 car c'était plus possible pour eux de travailler.
02:27 Puis il y a eu les cours à distance où c'était impossible de faire de nouvelles rencontres,
02:30 les bars, les boîtes fermées, bref, je ne vais pas vous refaire l'histoire,
02:33 ça nous a tous impacté forcément.
02:35 Mais quand on a 20 ans et qu'on est au début de sa vie d'adulte,
02:37 c'est quelque chose qui marque d'autant plus.
02:39 La preuve, ça a encore des conséquences sur leur mentalité aujourd'hui.
02:43 Et vous nous parliez du sexe aussi.
02:45 Oui, une étude IFOP publiée la semaine dernière aussi révèle que les 18-24 ans font de moins en moins l'amour.
02:49 Plus d'un quart d'entre eux n'auraient pas eu de rapport sexuel en un an.
02:53 Alors, évidemment, chacun vit sa sexualité comme il l'entend,
02:55 beaucoup d'entre eux le soulignent sur X en disant qu'il faut arrêter avec les injonctions autour du sexe,
03:00 que ce sont des décisions personnelles et intimes et que, après tout, ça ne regarde absolument personne.
03:04 Certains lancent aussi des pics à Emmanuel Macron et son fameux « réarmement démographique »
03:08 qui a fait bondir beaucoup de Français.
03:10 Ils nous parlent de ça alors qu'ils s'en foutent de notre souffrance.
03:13 C'est pas ce genre de phrase qui va nous donner envie de ken.
03:15 « Je ne veux pas d'enfants dans ce monde de merde ».
03:17 Bref, en disant ça, il y a eu des réactions contraires à ce que devait espérer le président de la République.
03:22 Et puis, je vous en avais déjà parlé, mais aujourd'hui, on est face à une jeunesse post-MeToo,
03:26 très engagée contre les violences sexuelles, féministe qui se veut déconstruite sur beaucoup de sujets.
03:30 Donc le sexe doit avant tout être une source de plaisir consenti.
03:33 Et plus quelque chose de glamourisé à l'excès où il faut être dans la course aux conquêtes.
03:37 - Oui, pardon de le dire, mais ils n'ont pas un côté un peu « enfant gâté » ?
03:40 - C'est un peu ce que tout boomer va dire, Mathieu.
03:42 - Oui, merci, je ne suis pas un boomer.
03:43 - Après, on aime toujours critiquer les jeunes générations.
03:46 Après, c'est vrai que la Gen Z peut avoir ce syndrome un peu d'enfant gâté,
03:49 notamment celle qui s'affiche sur TikTok pour se plaindre de sa vie,
03:52 car elle reste quand même une jeunesse assez choyée, assez protégée.
03:55 Les adultes s'inquiètent pour elle, ils essaient de mettre des choses en place pour l'aider à aller mieux.
04:00 Après, évidemment qu'il faut prendre en compte ses craintes, le taux de suicide en hausse le montre.
04:04 Mais je pense qu'il y a aussi un effet de bande sur les réseaux.
04:07 Si l'un se plaint, les autres vont suivre, d'autant plus que ça fait des vues.
04:10 Du coup, ça les encourage, c'est toujours pareil.
04:12 Mais justement, vu l'impact des réseaux sur la santé mentale,
04:14 il serait temps aussi que cette génération lâche son smartphone pour s'aérer le cerveau.
04:17 Alors je sais, ça fait un peu « grosse boumeuse » de dire ça,
04:19 mais c'est peut-être un début pour aller mieux.
04:22 - Merci beaucoup, Manon, cette « grosse boumeuse » effectivement de Manon.
04:26 Attention, si vous n'aimez plus les réseaux sociaux, si vous n'aimez plus les réseaux,
04:30 je rappelle Romain de Duduc, tout de suite, il revient fils à.

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