Retrouvez "L'édito politique du week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/ledito-politique-du-week-end
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00:00 Nous on veut parler de sport parce que les Jeux c'est avant tout quatre ans de préparation pour des athlètes du monde entier.
00:06 Bonjour Teddy Riner !
00:08 - Bonjour !
00:08 - Alors à votre place dans ce studio un tout petit peu plus tôt ce matin nous recevions Clémentine Massona, je sais pas si vous la connaissez.
00:15 Elle est responsable création chez Chaumet et elle est venue nous présenter les médailles olympiques
00:19 qui sont faites d'or, d'argent de bronze bien sûr mais aussi d'un petit bout de tour Eiffel.
00:23 Un rêve de les créer, un rêve pour vous de la porter autour du cou cette médaille d'or avec un petit bout de tour Eiffel dans quelques mois ?
00:29 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Après vraiment moi j'essaie de jamais trop regarder les médailles c'est comme le mariage il faut pas trop
00:35 fréquenter la mariée.
00:37 Moi c'est pareil j'essaie de pas trop regarder ces médailles j'essaie surtout de rester concentré sur l'objectif, la préparation,
00:44 ne rien lâcher et surtout surtout se mettre le moins de pression possible.
00:48 - Alors justement vous avez fait votre retour en compétition la semaine dernière, vous avez gagné à Paris.
00:54 Ça a fait de vous le judoka le plus titré au monde. Physiquement vous vous êtes trouvé comment sur ce tournoi de Paris ?
01:02 - Bien franchement j'avais des bonnes sensations alors
01:04 on est encore dans la préparation, on est encore dans les objectifs de toujours on va dire parfaire son judo
01:10 mais voilà j'ai pris des bonnes informations, je me suis senti assez bien sur cette compétition.
01:15 Maintenant voilà je préfère perdre
01:18 sur des tournois comme celui-ci que de me vautrer aux Jeux olympiques.
01:24 Voilà, on fait tout ça pour bien arriver le jour J dans les meilleures conditions.
01:28 - Alors quand on est Teddy Riner comment est-ce qu'on peut encore parfaire son judo ? Qu'est ce qui reste à faire ?
01:32 - Moi j'ai cette faculté où j'arrive encore malgré mon jeune âge
01:39 à progresser, encore à mettre les bonnes personnes autour de moi pour pouvoir
01:44 aller de l'avant et toujours on va dire préparer, trouver des nouvelles façons de pouvoir gagner les prochaines compétitions.
01:51 - Alors ça veut dire qu'en l'espace de cinq mois vous pouvez encore améliorer, modifier des choses sur votre votre judo ? Qu'est ce qui est perfectif encore ?
01:58 - Bien sûr, bien sûr. Alors sur les liaisons de boussole alors c'est un peu technique mais bon on va dire sur le travail au sol
02:05 il y a des choses encore à travailler. Debout il y a différentes manières d'amener mes nouvelles techniques,
02:10 de trouver des solutions plus rapides et on va dire qui créent encore plus de surprises au niveau de l'adversité
02:16 et puis la condition physique, le mental aussi. Tous les aspects en fait d'un athlète de haut niveau
02:21 pour ceux qui connaissent pas, un athlète de haut niveau en fait c'est pas juste être bon physiquement ou être bon on va dire
02:28 techniquement, c'est être bon dans tous les domaines, avoir un très bon niveau dans tous les domaines c'est à dire un bon mental, un bon
02:34 physique et une bonne technique. Quand on a ces trois choses alignées là on peut faire mal mais sinon
02:41 ça peut être compliqué si on n'a que le mental, si on n'a que... voilà il faut vraiment être bon un peu dans tous les secteurs.
02:46 - Et c'est pour ça Teddy Riner que vous avez tout un staff qui gère ça avec vous au quotidien.
02:51 Ça consiste en quoi justement cette préparation mentale quand on a déjà quasiment tout gagné ?
02:55 - Ah c'est vrai, justement c'est encore pire.
02:58 Le plus dur c'est de rester tout en haut et pourquoi moi je me suis entouré d'un bon staff ?
03:04 Parce qu'en fait quand je suis arrivé
03:07 à l'INSEP en 2004, mon entraîneur c'était le psychologue, c'était le préparateur physique, c'était l'entraîneur judo.
03:13 Moi j'ai mis un petit gros coup, un petit mais un gros coup de pied dans la fourmilière où j'ai dit non,
03:17 moi je veux un spécialiste de la préparation physique, je veux un spécialiste technique, je veux mon entraîneur de judo
03:24 qui chapote tout ça et un préparateur mental pour le savoir
03:29 tout ce qui est le cerveau, tout ce qui est comment arriver
03:33 dans les meilleures conditions sur une compétition, comment mettre la pression de côté, comment être bien dans ses baskets. Donc du coup
03:40 depuis 2004 je suis avec une structure autour de moi qui m'aide à performer et qui
03:46 me met dans les meilleures conditions. - Alors l'autre facteur déterminant Teddy Riner c'est pour un judoka
03:51 c'est le poids, il vous reste cinq mois. Est-ce que vous avez déjà atteint votre objectif ou est-ce qu'il en reste encore
03:56 à perdre un petit peu ou à gagner ? Je sais pas, vous en êtes plutôt perdre j'imagine.
04:02 - Oui bien sûr, il reste encore un petit peu à perdre. On est plus proche
04:06 du poids de
04:08 comment dire, le bon poids pour les jeux que de l'excédent bien sûr, mais oui il reste encore un peu
04:16 un peu à travailler, un peu à perdre le poids bien sûr. Il reste une bonne, je dirais,
04:21 6-10 kilos à perdre. - Ah oui, 6-10 kilos, il faut se faire un petit peu la ceinture. Alors on en a parlé de ces jeux
04:27 à Paris, vous serez devant votre public, ce sera, alors on sait pas si ce seront vos derniers jeux ou pas, mais est-ce que ça met
04:33 la pression, est-ce que ça galvanise d'être à la maison comme ça ? - Ça galvanise d'être à la maison puisqu'on est devant sa famille,
04:39 devant des supporters qui scandent votre nom, mais ça met aussi la pression.
04:42 Toute compétition met de la pression puisqu'on vous attend.
04:46 Moi-même j'ai pas envie de perdre, j'ai envie de réussir devant une belle échéance comme celle-ci.
04:51 Donc forcément il y a la pression. Après il y a la bonne et la mauvaise pression. La bonne pression c'est celle qui va vous transcender.
04:57 La mauvaise c'est celle qui va vous empêcher de performer, qui va vous empêcher de pouvoir être à votre meilleur
05:02 pic.
05:04 Donc voilà, c'est à ça qu'il faut faire attention, c'est pour ça qu'il faut bien se préparer, c'est pour ça que
05:08 la préparation mentale avec la psychologue est importante, mais il est important aussi de bien faire les bons soins à l'entraînement.
05:15 Choisir les bonnes compétitions, bien s'entraîner, bien s'hydrater, bien manger les bons aliments,
05:23 faire les bonnes préparations physiques, ne pas se louper. Et ça,
05:26 heureusement qu'il y a des personnes autour de moi qui programment tout ça, bien sûr j'échange toujours,
05:30 ils décident pas tout seuls, mais c'est important de faire tout ce qu'il faut
05:36 pour pouvoir être le meilleur le jour J.
05:38 - Et à l'instant T. Teddy Riner pour les auditeurs d'Europe 1, alors vous faites partie de notre quotidien maintenant,
05:43 vous êtes parmi les sportifs les plus connus de France, les plus appréciés. Est-ce que vous avez des concurrents sérieux franchement dans cette catégorie ?
05:52 - Oui, il y a toujours eu des concurrents sérieux, ça ça n'a jamais changé.
05:57 Aujourd'hui c'est vrai que ça a beaucoup changé depuis la dernière Olympiade où il y a eu un tournoi vert, là il y a beaucoup de jeunes,
06:04 il y a beaucoup plus de moins de 100 qui sont montés en lourd, mais il y a toujours des athlètes sérieux
06:12 je dirais encore plus aujourd'hui, puisqu'il y a tout à refaire,
06:16 il y a tout à refaire puisque là c'est vraiment des mecs que je ne connaissais pas,
06:21 et donc il faut s'imposer, il faut apprendre à les connaître, apprendre à
06:25 savoir qu'est-ce qu'ils n'aiment pas en compétition.
06:28 - Et c'est en ça qu'il y a encore peut-être, comme vous le disiez tout à l'heure Teddy Riner, des améliorations,
06:33 une façon d'affiner encore son judo face à une concurrence qu'on connaît un peu moins bien ?
06:38 - Exactement, puisque aujourd'hui, avec la vidéo, avec les réseaux sociaux, on peut savoir
06:46 comment je me prépare, comment j'arrive sur une compétition, quelles sont mes techniques, mes spéciaux.
06:50 Donc voilà, quand on sait tout ça, il faut trouver des moyens
06:54 de créer encore la surprise lorsqu'on monte sur des compétitions, et surtout, surtout,
06:58 sur une nouvelle génération qui fait bien le judo et qui est
07:01 plus rapide puisque c'est des anciens moins de 100.
07:03 - Alors Teddy Riner, si vous êtes champion olympique, nous ici on y croit à fond évidemment, est-ce que vous sentiriez d'aller à Los Angeles ?
07:10 Ou alors est-ce que Paris c'est l'ultime défi ?
07:13 - Bien sûr, bien sûr, pour moi ça reste un objectif.
07:15 Pour l'instant on est sur Paris, évidemment, mais je ne ferme pas du tout la porte à Los Angeles, puisque lorsque je vois
07:22 comment on a vécu cette Olympiade et qu'elle est passée aussi vite, et surtout je vois que j'ai pas eu
07:29 beaucoup de pépins physiques et j'ai pris beaucoup de plaisir,
07:31 si on arrive à mettre autant de qualité dans la prochaine, je ne vois pas pourquoi je m'arrêterais à Paris.
07:36 - Avec encore une nouvelle génération de jeunes judoka à battre. En tout cas, merci beaucoup Teddy Riner d'être
07:41 venu sur l'antenne d'Europe 1 ce matin. Bonne préparation, bonne chance pour le régime.
07:46 - C'est gentil, merci.
07:48 - Et à très bientôt, merci à vous. Au revoir.
07:50 - A bientôt, merci.
07:50 Une interview à retrouver partout en podcast quand vous le souhaitez sur Europe 1.fr et sur l'application Europe 1. Il est 8h20.