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Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, était l'invité de C'est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV.

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Transcription
00:00 Bonsoir Adrien Quatennens. Bonsoir Benjamin Duhamel.
00:02 Merci d'être avec nous ce soir.
00:04 Je rappelle que vous êtes député insoumis du Nord.
00:07 Ces derniers jours, les Français ont pu de nouveau vous voir à la télévision,
00:11 vous écouter à la radio.
00:13 Sans doute sont-ils surpris, peut-être choqués aussi,
00:16 de vous voir ce soir sur ce plateau,
00:19 plus d'un an après votre condamnation en décembre 2022
00:21 à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales sur votre ex-femme.
00:26 Est-ce que vous êtes sûr d'être encore audible ?
00:29 Est-ce que vous pensez vraiment que les Français ont passé l'éponge ?
00:32 Il faudrait leur demander.
00:33 En tout cas, il y en a beaucoup qui souhaitaient ce retour.
00:36 Vous savez, moi je n'évacue pas les questions qui me sont posées à ce sujet.
00:40 Benjamin Duhamel d'ailleurs, on peut y réfléchir.
00:41 Mais c'est vrai, dans un contexte de divorce,
00:46 il y a des éléments, des faits, des erreurs que j'ai pu commettre dans ma vie
00:49 qui ont été mises en cause.
00:50 Je ne les ai jamais minimisées ni banalisées
00:54 et je les ai immédiatement regrettées, reconnues.
00:56 D'ailleurs, je n'ai même pas attendu d'être mis en cause par la justice
00:58 pour les reconnaître.
00:59 Ce que je regrette en revanche,
01:01 parce que c'est vrai que souvent les gens me posent la question,
01:03 ils me disent "est-ce que vous regrettez d'avoir finalement reconnu
01:05 les faits qui vous ont été reprochés ?"
01:07 Moi, je ne regrette pas de les avoir reconnus.
01:09 En revanche, il y a une chose qui est sûre,
01:10 puisque c'était sur votre antenne il y a un peu plus d'un an,
01:12 ce que je regrette, c'est les mots qui ont été choisis pour ma défense à ce moment-là.
01:16 Vous savez quoi Adrien Quatennens, je comptais vous interroger sur ce sujet,
01:18 mais comme vous y allez, on va écouter cet entretien
01:21 que vous aviez fait avec Bruce Toussaint et on en parle juste après.
01:23 Écoutez.
01:24 Ce que je vis depuis maintenant quatre mois,
01:27 c'est d'abord et avant tout une épreuve personnelle.
01:29 En quelque sorte, depuis qu'il y a cette affaire,
01:32 il y a un sentiment de pleine puissance et de plein pouvoir
01:35 et des choses que je dois accepter que peut-être je ne devrais pas accepter.
01:38 Voilà, nous sommes le 14 décembre 2022,
01:40 quand vous parlez de sentiment de pleine puissance et de plein pouvoir,
01:43 vous parlez de votre ex-épouse,
01:45 là pour le coup, vous comprenez que cette façon au fond de vous victimiser
01:49 est choquée et précisément donner l'impression de quelqu'un
01:52 qui certes avait admis avoir donné cette gifle à votre femme,
01:55 mais qui ne comprenait pas la portée de ses actes.
01:59 Vous avez raison Benjamin Djamel.
02:01 Cette émission, cette interview, je la regrette.
02:04 Parce que depuis, du temps est passé,
02:06 alors d'abord sur l'aspect privé,
02:07 désormais nous sommes passés à autre chose,
02:09 il y a eu un divorce, à l'amiable,
02:11 il y a une page qui est tournée du point de vue personnel,
02:12 mais surtout il m'a fallu le temps nécessaire
02:14 pour bien comprendre ce dont il était question.
02:16 Vous savez, moi je...
02:18 Vous avez été mal conseillé à l'époque ?
02:20 Ce n'est pas une question...
02:21 Vous tenez cette stratégie de dépense ?
02:23 Vous savez, le premier conseil qu'on m'a donné
02:24 était celui de ne pas reconnaître,
02:26 et je n'ai pas respecté ce conseil.
02:27 Donc les erreurs que j'ai pu commettre,
02:29 elles m'incombent entièrement, voilà,
02:30 et je les prends sur moi.
02:32 Ce que je veux dire simplement,
02:33 c'est que ce combat, je le menais déjà avant,
02:35 le combat contre les violences faites aux femmes,
02:37 et c'est un combat que je veux pouvoir continuer à mener aujourd'hui.
02:39 Je l'ai dit, la justice, elle a fait son travail,
02:43 en ce qui me concerne,
02:44 les faits qui m'ont été reprochés ont été condamnés,
02:49 mais par contre, il manque beaucoup de moyens pour la justice.
02:51 C'est-à-dire que parfois, vous savez,
02:52 moi j'accompagne même comme député
02:54 des personnes qui sont victimes.
02:57 Alors, en plus, il y a une gradation des faits,
02:58 il y a les faits qui m'ont été reprochés
02:59 pour lesquels j'ai été condamné,
03:00 mais il y a des faits aussi autrement plus graves.
03:02 Et vous savez, la justice, elle manque...
03:04 Attendez juste, Benjamin Diamandis,
03:05 parce que c'est important.
03:06 Encore hier, on a eu l'information,
03:08 on arrive maintenant au 24e féminicide
03:10 depuis le début de l'année.
03:12 Les associations, notamment celles qui m'ont accompagné,
03:14 elles demandent des moyens supplémentaires.
03:15 Il faudrait qu'on s'arrête là-dessus une seconde.
03:16 Il y a le droit, et de ce point de vue-là,
03:18 vous n'avez pas été condamné à une peine d'inéligibilité.
03:20 Mais il y a la question de l'exemplarité.
03:23 Quand on est un représentant de la nation,
03:26 et qu'on veut précisément,
03:27 comme vous le faites à l'instant,
03:28 souligner les carences qu'il peut y avoir
03:30 dans le système judiciaire quant à la prise en compte
03:32 des violences sexistes et sexuelles,
03:33 est-ce qu'au fond, vous n'êtes pas totalement disqualifié
03:36 pour parler de cela,
03:38 compte tenu de la condamnation dont vous avez fait l'objet ?
03:40 Ce n'est pas à moi de répondre à cette question,
03:42 Benjamin Diabel,
03:42 mais si je devais y contribuer,
03:45 je ne suis pas certain que la société
03:48 qui est traversée par cette question,
03:49 c'est-à-dire les associations féministes,
03:51 parlent de continuum en termes de violences.
03:53 Alors évidemment, il y a une gradation,
03:54 des choses extrêmement différentes, etc.
03:56 Mais si l'idée, c'est de mettre au banc
03:58 toutes celles et ceux qui reconnaissent leurs erreurs
04:01 et veulent essayer d'être meilleurs,
04:03 alors je ne suis pas sûr que la société
04:04 s'en soit améliorée.
04:05 L'idée, Adrien Quatennens,
04:06 est de faire un distinguo entre,
04:08 évidemment, le droit à une seconde chance,
04:11 une forme de droit à l'oubli qui peut toucher
04:13 les citoyens qui sont condamnés,
04:15 et l'exemplarité requise
04:16 quand on est un élu de la République.
04:18 Est-ce que vous comprenez que certains
04:19 de ceux qui nous regardent se disent
04:21 "être élu, c'est quelque chose en plus encore"
04:23 et quand on a été condamné,
04:24 même si bien sûr, il n'y a pas d'inéligibilité,
04:26 vous avez le droit,
04:27 est-ce que sur le plan de la morale,
04:29 c'est possible d'être de nouveau comme ça audible
04:31 et de venir sur des plateaux de télé,
04:32 dans les studios de radio et parler d'actualité ?
04:35 Si on se place sur le plan de la morale,
04:36 ça veut dire que vous recevez des gens
04:38 dont peut-être ils ont commis des faits,
04:40 vous ne connaissez pas lesquels,
04:41 peut-être un jour ils seront mis en cause
04:43 et dans ce cas-là, vous allez rendre impossible
04:45 toute parole politique ?
04:46 Non, je crois que, au contraire,
04:47 moi ce que je veux faire,
04:48 c'est y compris adresser un message
04:50 à tous les hommes de ce pays,
04:52 à toutes celles et ceux qui pourraient un jour
04:53 être concernés par cela,
04:54 c'est-à-dire que,
04:55 pas par la demande de la justice
04:57 mais par la demande de mon groupe parlementaire,
04:58 moi par exemple, j'ai suivi un stage
04:59 avec une association sur les violences intrafamiliales.
05:02 Il m'a fallu ce temps pour comprendre, apprendre
05:04 et pouvoir aujourd'hui aussi en parler.
05:06 Alors je le fais avec beaucoup d'humilité,
05:07 ce n'est pas moi qui puis être aujourd'hui
05:09 la figure de proue sur ce sujet,
05:10 mais je sais que la société est traversée
05:12 par ces questions et je le crois,
05:13 nous avons tous des efforts à faire.
05:15 Vous savez, on a cette semaine
05:17 rendu hommage à Badinter.
05:19 Badinter, il aimait citer Victor Hugo,
05:21 il y a une phrase de Victor Hugo
05:22 que Badinter citait souvent,
05:24 il disait "il y a un droit qu'aucune loi
05:27 ne peut entamer, le droit de devenir meilleur".
05:29 Et je pense qu'on peut tous devenir meilleurs.
05:31 Justement, je vous posais une question là-dessus
05:32 sur ce sujet, mais un mot encore
05:34 sur cette question d'exemplarité.
05:36 En 2017, votre candidat Jean-Luc Mélenchon
05:39 considérait que quelqu'un qui avait
05:41 un casier judiciaire qui n'était pas vierge
05:43 ne pouvait pas se présenter à une élection.
05:45 Pourquoi ce qui était valable en 2017
05:47 ne le serait plus aujourd'hui ?
05:49 Sauf que de ma part, Benjamin Djamal,
05:50 c'était pour des faits de corruption.
05:51 Non, c'était pour les faits…
05:52 Non, il me semble que c'était pour des faits de corruption.
05:54 Et notamment, la question qui est posée,
05:56 c'est la question de l'intégrité…
05:58 Il faut un casier judiciaire vierge
05:59 pour être candidat à une élection.
06:00 Bon, il va plus y avoir beaucoup de candidats
06:02 dans pas mal d'élections, alors qu'on voyait
06:03 un petit peu ce qui se passe un peu partout,
06:04 Benjamin Djamal.
06:05 Non, c'était spécifiquement sur les questions
06:07 liées à la corruption et à l'intégrité des élus
06:09 et de l'usage des moyens qui leur sont donnés
06:12 dans leur fonction d'élu.
06:13 Ceux qui nous regardent pourront vérifier.
06:14 Écoutez, la vérité, c'est qu'en effet,
06:15 ceux qui nous regardent sont les seuls juges à la fin.
06:17 Et voilà, moi, c'est notamment à eux, à elles,
06:20 que je m'adrève.
06:20 Vous savez, si je reviens aussi,
06:22 Benjamin Djamal, non seulement il m'a fallu
06:23 ce temps pour faire ce travail,
06:25 si je reviens aussi, ce n'est pas pour mener
06:26 un combat pour moi-même.
06:27 C'est parce qu'il y a des gens qui le souhaitent
06:29 et qui, je pense, ont besoin que ce combat politique
06:32 soit mené dans un contexte où on le voit bien,
06:35 Emmanuel Macron est en train de laisser le pays
06:37 en état de ruine sociale, où c'est toujours plus dur
06:39 pour la grande partie de nos concitoyens.
06:41 Pendant que quelques-uns en profitent toujours davantage.
06:43 Et dans ce champ de ruine, on est dans une course
06:46 de vitesse avec l'extrême droite,
06:47 où elle est en avance sur nous.
06:49 Et moi, je veux contribuer à ce combat-là.
06:50 Mais une dernière fois, j'aimerais que les choix
06:55 que j'ai faits, et notamment le choix de reconnaissance,
06:58 de reconnaître mes erreurs, j'aimerais que ce choix
07:00 puisse être utile, notamment pour ce combat.
07:03 Vous savez, je vous le disais, je veux avoir
07:04 un mot pour elle, Benjamin Djamal,
07:05 parce que moi, je m'appelle Katenins
07:07 et je suis un homme qui a des responsabilités publiques,
07:09 donc la justice a parfaitement fait son travail,
07:11 de manière extrêmement rapide dans ce qui m'a concerné,
07:14 pour les faits qui m'ont été reprochés.
07:16 Mais comme député, vous ne le savez peut-être pas,
07:17 j'accompagne des femmes qui ont porté des plaintes,
07:20 qui ont des constatations de médecins légistes
07:23 pour des faits extrêmement graves, et qui depuis deux ans
07:26 n'ont aucune suite, alors que ce sont les mêmes commissariats,
07:29 les mêmes juridictions, et de la même manière,
07:31 les associations qui réclament des moyens.
07:32 J'entends ce soir votre volonté d'expliquer
07:35 que vous avez évolué sur cette question.
07:37 Mais ce n'est pas que moi, vous l'avez bien compris,
07:39 c'est qu'il y a un combat à mener.
07:40 Oui, mais la question est importante.
07:41 Vous citiez, il y a un instant, de fait, Victor Hugo,
07:43 le droit de devenir meilleur.
07:44 Quand on sait la stratégie de conflictualité permanente
07:47 qu'il y a à la France insoumise,
07:49 une forme aussi d'intransigeance,
07:51 est-ce que vous pensez vraiment que vous et vos camarades
07:54 auraient permis à quelqu'un dans une autre famille politique
07:58 cette même deuxième chance que vous demandez aux Français
08:00 de vous concéder ?
08:02 Est-ce que vous auriez eu la même mensuétude ?
08:04 Benjamin Djamal, d'abord, je me défie de trouver une seule fois
08:07 un propos de ma part, d'un de mes camarades,
08:09 qui demanderait sans aucun détail des démissions, etc.
08:16 Mais surtout, c'est quand même le combat historique aussi de la gauche,
08:19 que de penser à la question de la justice réhabilitative.
08:22 C'est nous qui avons fait des propositions en ce sens.
08:24 Un exemple assez précis,
08:24 peut-être quelqu'un qui n'est pas connu du grand public,
08:26 Jérôme Perra, qui était conseiller du président de la République en 2022,
08:29 qui voulait être investi, être candidat aux législatives.
08:33 Il avait été condamné pour violence conjugale.
08:34 À ce moment-là, la France insoumise, il y a eu une levée de bouclier.
08:37 Il a renoncé, précisément, à être candidat aux législatives.
08:40 À cette époque-là, il n'y avait pas de question de seconde chance
08:43 ou de capacité à montrer qu'au fond,
08:46 cette condamnation avait permis de faire changer la mentalité.
08:49 À ce moment-là, l'idée de votre famille politique était de dire
08:52 comme il a été condamné, il ne peut pas être candidat aux législatives.
08:55 Je sais en tout cas que pour ma famille politique,
08:56 ça n'a pas été une question simple à traiter.
08:58 Ça, c'est clair.
08:59 Et je mets au défi les autres formations politiques.
09:01 Mais sur cet exemple-là, c'était une erreur, rétrospectivement.
09:03 Je ne connais même pas les faits qui ont été précisément reprochés à M. Perra.
09:06 Violence conjugale, de mémoire, 14 jours d'ITT pour son épouse.
09:10 Non, mais écoutez, ce que je veux vous dire,
09:11 c'est que moi, je considère que ma formation politique aussi
09:15 a fait avancer le sujet dans la manière de traiter la question.
09:18 Parce que cette question, malheureusement,
09:19 et je le déplore avec vous, elle va se reposer.
09:21 Je veux dire, on est 577 parlementaires sur les bancs,
09:24 tout le monde a une vie personnelle
09:25 et potentiellement, tout le monde peut commettre des erreurs.
09:27 Alors évidemment, il y a toute une gradation dans les erreurs.
09:30 Mais donc, la manière dont nos formations politiques traitent ce sujet,
09:33 elle est extrêmement importante.
09:34 Et à côté de l'aspect uniquement politique, je le redis,
09:37 il y a aujourd'hui une défaillance pour que la justice puisse entendre
09:42 et prendre en charge l'ensemble des victimes.
09:44 On voit que ce n'est pas le cas.
09:45 On voit encore, sur votre plateau hier, il y avait cette femme, Radhija,
09:48 qui est allée jusque sous les fenêtres du ministère de la justice
09:51 pour dire que son bourreau allait sortir de prison.
09:53 Et les associations qui réclament des moyens qu'elles n'ont toujours pas.
09:56 Un mot encore sur, précisément, les prises de position de votre famille politique
10:00 sur cette question des violences sexistes et sexuelles.
10:02 Il y a quelques jours, on pouvait entendre la présidente du groupe
10:05 La France Insoumise, Mathilde Panot, expliquer que dans l'immédiat,
10:08 il ne fallait plus que le service public diffuse des films avec Gérard Depardieu.
10:12 Elle citait en l'espèce Cyrano Bergerac.
10:15 Est-ce que vous comprenez que quand on écoute cela, on se dit
10:18 quel incroyable de poids de mesure il peut y avoir quand d'un côté,
10:21 on considère que vous pouvez reprendre des activités politiques
10:25 au sein du groupe La France Insoumise, et quand dans le même temps,
10:27 on dit de Gérard Depardieu, qui n'est pas encore condamné,
10:31 il est mis en examen, que ces films ne peuvent plus être diffusés sur le service public.
10:35 Il y a une incohérence flagrante.
10:37 Excusez-moi, mais Gérard Depardieu, il est accusé de quoi, Benjamin Djamel ?
10:39 Il est accusé de viol et d'agression sexuelle.
10:41 Oui, je pense que ce n'est pas très habile de votre part de tout mettre sur le même plan.
10:44 Il est présumé innocent, il n'est pas condamné.
10:45 Ok, alors écoutez-moi.
10:46 Je vais vous dire quelque chose de très simple sur le sujet.
10:48 D'abord, les séquences vidéo qui ont été vues de Gérard Depardieu sont abjectes.
10:53 Elles laissent peu prester au doute en réalité.
10:56 Ensuite, on parle souvent, et moi j'en suis d'accord, de la présomption d'innoncence,
10:59 mais pourquoi ne pas parler aussi d'une présomption de crédibilité ?
11:02 Puisque vous avez raison Benjamin Djamel, seul un juge peut décider que quelqu'un est coupable, c'est vrai.
11:06 Mais pourquoi devrions-nous a priori considérer que les femmes qui prennent la parole,
11:09 elles seraient des menteuses ? Je ne suis pas d'accord avec cette idée.
11:11 Adrien Quatennens, c'est absolument pas ce que je dis.
11:13 Ce que je souligne, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre une forme d'intransigence
11:17 quand il s'agit d'une espèce de Gérard Depardieu et davantage de malfaitude dans votre cas.
11:21 Permettez-moi d'abord de souligner qu'en termes de gradation,
11:24 vous avez l'air de tout mettre sur le même plan quand même.
11:25 Pas du tout.
11:26 C'est-à-dire les accusations et les faits qui m'ont été reprochés, Gérard Depardieu.
11:29 C'est-à-dire que c'est sur une question de principe.
11:29 Pourquoi pas non plus ? Je ne sais pas.
11:31 Non, c'est une question de principe.
11:32 Ensuite, il y a une question qui me paraît extrêmement importante,
11:35 c'est qu'il faut que ces femmes puissent être entendues.
11:37 Il y a des plaintes de déposées notamment.
11:39 Et il y a une question, oui, je crois, de contextualisation des œuvres.
11:42 Il ne s'agit pas, et Mathilde Panot ne dit pas, il faut interdire la diffusion.
11:45 Elle dit que dans les médias, il ne faut plus que Cyrano de Bergerac passe à la télévision.
11:47 Je pense qu'il faut laisser à chacun, et notamment aux programmateurs,
11:50 l'appréciation de pouvoir décider si c'est le bon moment pour mettre en avant certaines figures.
11:54 En effet, et notamment, je vais vous le dire,
11:56 quand M. Macron fait le choix de rendre hommage comme il l'a fait à Gérard Depardieu
12:00 en disant que c'était la fierté de la France, je pense que c'est une provocation.
12:03 Donc vous êtes d'accord avec elle quand elle explique
12:05 que le service public ne doit plus diffuser les films à Gérard Depardieu dans les médias ?
12:07 Je pense en tout cas qu'il faut contextualiser désormais les œuvres.
12:10 Et puis même, je vais vous dire, il y a des œuvres qui, dans leur création même,
12:14 elles ont fonctionné sur l'extorsion du consentement.
12:16 Regardez par exemple le témoignage de Judith Godrech sur La fille de 15 ans,
12:19 où en réalité on voit le mélange des genres qu'il y a.
12:22 Donc il y a même des œuvres qui sont créées avec l'extorsion du consentement.
12:26 Donc je pense que sur ces sujets-là, il faut raison garder.
12:28 Et je crois que oui, les œuvres doivent être contextualisées dans ce contexte.
12:31 Un mot encore sur un sujet qui est lié.
12:33 Cette semaine aura lieu la cérémonie des Césars avec un dispositif de,
12:36 je cite, "non mise en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice
12:40 en cas de mise en examen ou de condamnation pour des faits de violence,
12:44 notamment à caractère sexiste ou sexuel".
12:46 C'est-à-dire qu'un participant à un film éligible sera alors exclu de la cérémonie,
12:49 ne pourra pas monter sur scène pour récupérer sa récompense.
12:53 C'est normal ou c'est excessif ?
12:54 Là, on parle même des gens qui seraient seulement mis en examen.
12:58 Écoutez, ça peut se comprendre.
12:59 Moi, les gens qui sont mis en cause, je pense qu'en effet,
13:01 c'est compliqué de les mettre en lumière quand des faits leur sont reprochés à ce moment-là.
13:05 Et que si vous voulez, ces combats-là ont nécessité parfois tellement,
13:09 justement, peu de nuances pour pouvoir avancer,
13:12 qu'il ne faut pas aujourd'hui qu'on fasse la leçon aux femmes qui décident de prendre la parole.
13:16 Et même si parfois, il y a des prises de position qui sont radicales,
13:18 il faut que cette cause-là avance parce que sinon,
13:21 eh bien, on voit bien le compteur qui continue de tourner.
13:23 Et je crois sincèrement qu'on a toutes et tous des efforts à faire.
13:26 Moi, s'il y a bien une chose que j'ai appris,
13:28 notamment dans l'année qui s'est écoulée avec tout le travail que j'ai fourni,
13:31 c'est que oui, ça nous traverse toutes et tous.
13:33 Et donc, il faut qu'on puisse collectivement travailler le sujet.
13:36 Je reprends une expression que vous aviez tout à l'heure.
13:38 Vous disiez, bien sûr, je suis sensible sur ces questions.
13:41 Je veux les porter dans le débat public, mais je ne pourrais pas être en première ligne, avez-vous dit.
13:45 Parce que vous mesurez le choc, le malaise que peuvent éprouver certaines
13:51 quand elles vous voient de cette façon-là prendre des positions qui sont certes les vôtres.
13:55 Peut-être, et je le respecte.
13:57 Et dans le même temps, je crois aussi que peut-être ça peut faire œuvre utile pour le combat.
14:01 Vous savez, l'association qui m'a accompagné,
14:02 c'est une association qui reçoit des gens qui ont été mis en cause pour des faits
14:06 qui vont dans dégradation, qui vont vraiment des premiers faits jusqu'au pire.
14:10 Mais je pense véritablement que c'est comme ça qu'on va rendre la société meilleure, en effet.
14:14 Si moi, je peux me rendre utile à ce combat modestement.
14:16 D'ailleurs, ce n'est pas un hasard s'il y a aujourd'hui même des femmes victimes
14:18 qui viennent me voir en disant, mais écoutez, nous,
14:20 on n'a pas eu les moyens déployés par la justice que votre cas a suscité.
14:23 On aimerait bien que ce soit le cas.
14:25 Et il nous faut des moyens supplémentaires pour ça.
14:26 Et donc, si je peux relayer leur parole, évidemment, je le ferai.
14:28 Vous vous êtes pardonné ce que vous avez fait, cette main levée sur votre ex-épouse ?
14:33 Non, non, je ne me suis jamais pardonné.
14:36 D'ailleurs, je vous l'ai dit, Benjamin Djamel,
14:38 cette main levée, elle a été mise en cause longtemps plus tard dans le cadre du divorce.
14:42 Et je n'ai pas attendu qu'elle soit rendue publique pour la regretter.
14:44 J'ai toujours considéré qu'à partir du moment où ça m'était arrivé,
14:47 eh bien, il y avait une ligne rouge qui était franchie.
14:49 De la même manière qu'au moment du divorce,
14:51 je pense que j'aurais dû en effet lâcher prise et accepter l'idée de cette rupture
14:54 que j'avais du mal à accepter.
14:56 Et voilà toutes les raisons pour lesquelles, à cette époque,
14:58 j'ai commis des erreurs et qu'il m'a fallu ce temps pour travailler dessus.
15:01 Un mot encore avant d'aborder les sujets d'actualité.
15:04 Avant votre condamnation, vous étiez vu comme le dauphin de Jean-Luc Mélenchon,
15:07 comme son potentiel successeur.
15:09 Cette ambition-là, vous ne l'avez plus ?
15:11 Ça, c'est une ambition que beaucoup m'ont prêtée.
15:13 Moi, je ne l'ai jamais revendiquée.
15:15 Vous étiez une des figures de proue, si ce n'est la figure de proue de la France insoumise,
15:18 derrière Jean-Luc Mélenchon, bien sûr.
15:20 À cette heure, mon ambition, elle est très simple.
15:21 C'est que j'estime qu'il y a un président de la République
15:24 qui gouverne pour ceux qui vont bien.
15:26 Il y a tous les autres qui souffrent de plus en plus.
15:28 Ma famille politique, je l'ai dit, est engagée dans une course de vitesse
15:30 face à l'extrême droite.
15:32 Une extrême droite qui divise le peuple,
15:33 une extrême droite qui arnaque ses électeurs
15:35 parce qu'elle ne va pas se préoccuper notamment du partage des richesses et tout le reste.
15:38 Et je veux être utile à ce combat-là.
15:39 Et donc, je vais faire tout ce qui est dans ma possibilité
15:42 et tout ce qu'on me permettra de faire pour me rendre utile dans ce combat.
15:45 Adrien Quatennens, 150 000 Français n'ont pas pu partir en train ce week-end
15:48 comme ils l'avaient prévu à cause de la grève à la SNCF.
15:50 Non seulement votre famille politique, la France insoumise, soutient cette grève,
15:54 mais votre présidente de groupe, Mathilde Panot,
15:56 vendredi matin sur cette antenne, a encouragé les travailleurs à faire grève avant
15:59 mais aussi pendant les Jeux olympiques.
16:01 Vous voulez vraiment vous faire détester, c'est ça ?
16:04 Pourquoi ?
16:05 Parce que quand on voit les perturbations que vivent un certain nombre de Français
16:10 qui partaient en vacances ce week-end,
16:12 quand on en rajoute encore plus en disant
16:13 "oui, oui, avant les Jeux olympiques, pendant les Jeux olympiques, continuez",
16:16 on se dit que cette déclaration n'est pas franchement tout à fait populaire.
16:19 Plusieurs choses.
16:20 D'abord, Benjamin Djamel, s'agissant de la grève,
16:23 oui, c'est clair, la grève, c'est d'un moment facile pour les usagers qui la subissent.
16:26 D'ailleurs, elle n'est pas facile non plus pour celles et ceux qui la font,
16:29 qui rappelons-le, ne touchent pas de salaire.
16:31 Et puis, il y a une situation quand même particulière à la SNCF.
16:34 En six ans de macronisme, c'est une centaine de gares qui ont fermé,
16:38 c'est, je crois, 7 000 suppressions de postes.
16:42 Le fret ferroviaire qui est cassé également,
16:44 avec entre 2006 et 2019 une division par deux des marchandises qui sont passées sur le rail.
16:52 Toutes les lois de libéralisation.
16:53 Vous évoquez des chiffres, je vous en donne d'autres.
16:55 Les salaires à la SNCF qui ont augmenté de 17% en trois ans.
16:57 Les primes, Benjamin Djamel.
16:59 Oui, salaires primes incluses.
17:00 Selon l'opinion...
17:01 C'est justement la faible blesse.
17:03 Selon l'opinion, le salaire brut payé en maquette de TV
17:06 est de 45 000 euros annuels.
17:08 Est-ce que vous considérez vraiment que le cas des contrôleurs de TGV,
17:13 c'est le meilleur exemple d'une profession précarisée ?
17:15 En tout cas, je pense qu'ils ont raison de revendiquer.
17:17 Je pense que la direction de la SNCF avait pris des engagements,
17:20 notamment en 2022, sur le fait que, par exemple,
17:22 il y ait deux contrôleurs par train, ce qui ne me semble pas être de trop.
17:24 Quand on pense à la question de la sécurité et de la sûreté en trajet,
17:29 je sais que le PDG, par exemple, de la SNCF,
17:31 gagne à peu près 15 fois ce que gagne le contrôleur.
17:36 Donc moi, je pense que ces revendications, elles sont tout à fait légitimes.
17:38 Et vous allez aussi...
17:39 Vous savez, de la même manière, Benjamin Duhamel,
17:41 plutôt que de dire et de parler, comme on l'a entendu parfois,
17:45 de prise d'otage, ce qui franchement, dans le contexte en plus,
17:46 est assez mal inspiré,
17:48 plutôt que de voir ça, voyez plutôt en quoi les agents de la SNCF
17:52 se battent aussi pour l'intérêt général.
17:53 Parce qu'on nous a vendu l'ouverture à la concurrence.
17:55 Mais vous savez que, par exemple, à la SNCF,
17:58 SNCF Voyage reverse 60 % de ses bénéfices à l'entretien des réseaux.
18:02 Les concurrents ne peuvent pas prétendre en faire autant.
18:04 Mais je reviens sur ce que disait Mathilde Panot.
18:06 Vous dites aussi, vous incitez les salariés de la SNCF
18:10 ou d'autres secteurs dans les transports
18:12 à faire valoir leurs revendications avant ou pendant les Jeux olympiques.
18:15 Bien sûr, mais tout à l'heure, je pense que vous allez recevoir
18:17 le ministre Marc Fesneau sur la question des agriculteurs.
18:20 Les agriculteurs, leur revendication principale, c'est pareil,
18:22 c'est de vivre correctement de leur travail.
18:23 Petite différence de mode de vie et de rémunération
18:26 entre les contrôleurs de TGV et les agriculteurs.
18:28 Bien sûr, il ne s'agit pas de les mettre sur le même plan.
18:31 Mais en attendant, vous avez remarqué que,
18:33 pendant le mouvement des agriculteurs,
18:34 il y a eu une relative bienveillance à l'égard des blocages et des grèves.
18:37 D'un coup, d'un seul d'ailleurs, le fameux "tu salis, tu nettoies"
18:42 de Gabriel Attal, il a eu un peu d'indulgence.
18:44 Ce n'était pas non plus tout à fait les mêmes perturbations.
18:46 C'est très bien parce que les agriculteurs ont raison de se mobiliser.
18:51 C'était pas les mêmes perturbations.
18:52 C'était un week-end de départ en vacances avec 150 000 usagers.
18:54 Quelque chose me vient là, Benjamin Diamel.
18:56 Il vous arrive de partir en vacances, vous ?
18:57 Oui, je vous confirme.
18:58 Vous êtes content de partir en vacances ?
19:00 Vous savez pourquoi ?
19:00 Vous aussi, j'imagine.
19:01 Bien sûr. Vous savez pourquoi ? Vous le pouvez ?
19:02 Oui, parce que le Front Populaire a permis les congés payés.
19:05 C'est bien de le dire quand même.
19:05 Une conquête sociale.
19:06 Mais attendez, l'idée ici n'est pas de ne pas voir les conséquences
19:12 de mobilisation sociale.
19:12 C'est jusque là.
19:13 Petite page de publicité pour la grève.
19:15 Attendez, vous faites le parallèle avec les congés payés.
19:17 Là, c'est une revendication catégorielle.
19:19 À l'époque, quand le Front Populaire se bat pour mettre en place
19:22 les congés payés, c'est pour tout le monde.
19:23 Mais parfois, les revendications catégorielles, elles profitent
19:25 ensuite à tout le monde, Benjamin Diamel.
19:26 Mais pour que les primes puissent être incluses dans leur salaire.
19:29 Non mais regardez quand même.
19:30 Ça ne concerne pas exactement tout le monde.
19:31 68 + 35% du SMIC + 10% de salaire pour tous.
19:35 En 36 + 30% de salaire, 2 semaines de congés payés.
19:39 Mais c'est pour tout le monde, ça.
19:40 Puis toutes les augmentations successives.
19:41 Et bien peut-être qu'après, les standards vont se développer
19:43 pour tout le monde et que là où on permet d'augmenter les salaires,
19:45 on puisse le faire.
19:46 Vous savez, Benjamin Diamel, je ne suis pas certain qu'après,
19:49 le fil de notre entretien, nous permettent de parler encore
19:51 de la situation sociale dans ce pays.
19:53 Moi, je voudrais juste vous donner rapidement quelques chiffres.
19:56 Mais le bilan d'Emmanuel Macron, puisqu'on va arriver quand même
19:59 à la fin de son quinquennat bientôt.
20:00 En France, les 4 milliardaires les plus riches ont vu leur fortune
20:04 augmenter de 87% depuis 2020.
20:07 Dans le même temps, 90% des Français se sont appauvris.
20:10 Je vous en donne un autre.
20:11 Les 42 milliardaires français qui ont gagné 230 milliards d'euros
20:15 sur la même période, c'est l'équivalent d'un chèque de 3400 euros
20:18 pour chaque Français.
20:19 Je ne vois pas bien en quoi la mobilisation des contrôleurs TGV change quelque chose
20:21 concernant le sort des milliardaires.
20:23 Quel que soit la profession, quelles que soient les catégories,
20:26 Mathilde Panot a raison de dire, oui, vous êtes fondée à faire
20:29 des revendications pour l'augmentation des salaires.
20:31 Y compris pendant les Jeux olympiques.
20:32 Oui, il faudrait indexer les salaires sur l'inflation.
20:36 Oui, il faudrait augmenter les salaires et les minima sociaux.
20:38 Et vous savez quoi, Benjamin Diamel, ce pays le peut
20:40 parce que de la richesse produite dans ce pays,
20:41 il y en a beaucoup et vous le savez.
20:42 Adrien Quatennens, l'opposant historique de Vladimir Poutine,
20:45 Alexei Navalny est donc mort en prison vendredi.
20:48 Jean-Luc Mélenchon lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux.
20:50 "Honneur à la mémoire de Navalny, au-delà des désaccords,
20:54 honneur à sa résistance".
20:55 Le même Jean-Luc Mélenchon qui qualifiait en 2015
20:58 Alexei Navalny d'antisémite et raciste.
21:00 J'ajoute que Manon Aubry, votre tête de liste aux européennes,
21:03 députée européenne, s'est abstenue sur une résolution
21:05 condamnant l'empoisonnement d'Alexei Navalny.
21:07 C'était en septembre 2020.
21:09 Est-ce que vous êtes vraiment les mieux placés pour lui rendre hommage ?
21:11 Je crois oui, pour plusieurs raisons.
21:12 D'abord, disons les choses pour commencer.
21:15 C'est que Navalny était un opposant politique
21:18 qui a été emprisonné pour ce fait.
21:20 Et nul ne doit être emprisonné, mis dans les geôles,
21:23 pour être un opposant politique.
21:25 C'est donc un crime odieux qui lui a été fait,
21:27 dont la responsabilité va directement à Vladimir Poutine.
21:30 Évidemment, nous avions des désaccords avec Mr Navalny.
21:32 Ah là, pardon, ce n'est pas des désaccords, antisémite et raciste.
21:35 Alors, mais même vos confrères de France Info
21:37 ont fait un très bon papier sur ces prises de position passées.
21:40 En disant qu'il avait épousé les combats nationalistes,
21:44 ça ne faisait pas de lui un antisémite et raciste.
21:46 Et depuis, d'ailleurs, Benjamin Duhamel,
21:48 son combat principal était contre la corruption.
21:50 Absolument.
21:50 Mais en réalité, nul ne doit être inquiété,
21:54 malgré nos désaccords,
21:55 nul ne doit être inquiété pour ces prises de position politiques.
21:57 Alors pourquoi Manon Aubry, en septembre 2020,
21:59 s'est-elle abstenue sur une résolution
22:01 prévenant l'empoisonnement d'Alecrier Navalny ?
22:03 Nous avons voté, au Parlement européen,
22:05 notre délégation a voté l'ensemble des résolutions
22:09 dénonçant la manière dont était traité M. Navalny.
22:14 Non, alors en septembre 2020, abstention.
22:15 Sauf celle qui faisait un package
22:18 avec la situation de l'Ukraine
22:19 et de la montée des tensions qui se faisaient jour à ce moment-là.
22:22 Toutes les autres ont été votées.
22:23 En revanche, au Rassemblement national,
22:25 ça je peux vous le dire, au Parlement européen,
22:27 le groupe dans lequel siège M. Bardella,
22:29 eux ont voté 100% contre.
22:31 Qu'il y ait des époprisies au Rassemblement national,
22:33 c'est sans doute vrai, mais contre.
22:35 Je maintiens que Benjamin Duhamel...
22:38 Par contre, Benjamin, sur une résolution
22:38 qui condamne l'empoisonnement d'un opposant politique,
22:40 Vladimir Poutine, est-ce qu'on est vraiment les mieux placés derrière ?
22:42 Toutes celles. Non, non, il n'y a pas d'abstention.
22:44 Non, non, parce que ce n'est pas des larmes de crocodile.
22:45 La seule résolution que vous avez prise en exemple
22:49 est une résolution qui a impacté tout un tas d'autres choses
22:51 avec lesquelles nous n'étions pas d'accord.
22:52 Pour autant, je vous le dis,
22:53 à chaque fois que des résolutions ont été prises
22:55 dénonçant les traitements contre M. Navalny,
22:58 notamment son emprisonnement et l'empoisonnement,
23:00 nous les avons votés, contrairement au Rassemblement national.
23:02 D'ailleurs, Benjamin Duhamel, je vous demanderai aussi
23:04 d'avoir l'honnêteté de dire que vous vous trouvez en face de quelqu'un
23:06 qui représente la seule formation politique en France,
23:09 la seule, qui a reçu des opposants russes à Vladimir Poutine.
23:13 Oui, Benjamin Duhamel.
23:15 Nous avons dû passer…
23:15 Et j'ai aussi Adrien Quatennens.
23:16 Attendez, je n'ai pas terminé.
23:17 Benjamin Duhamel.
23:18 Nous avons dû passer par le Kazakhstan, les exfiltrés.
23:21 Nous avons dû également faire appel aux ambassadeurs.
23:24 Et oui, nous avons, les insoumis, Benjamin Duhamel,
23:26 nous vous en déplaise, hébergé des opposants au régime de Vladimir Poutine.
23:30 Et j'ai aussi en face de moi, Adrien Quatennens,
23:31 quelqu'un qui le 13 mars 2019 disait, je cite,
23:35 que la menace russe n'existe pas.
23:37 Est-ce qu'au fond, ce que l'on voit,
23:41 la non-vote d'une résolution condamnant l'empoisonnement d'Alexei Navalny,
23:44 les propos de Jean-Luc Mélenchon,
23:46 est-ce que tout cela, les vôtres, en 2019,
23:48 est-ce que tout cela ne montre pas, une fois encore,
23:51 l'incroyable aveuglement dont vous avez fait preuve
23:52 à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine ?
23:54 C'est marrant parce que ça fait un peu plus d'un an que je ne suis pas venu,
23:56 mais les méthodes, elles n'ont pas complètement changé.
23:58 Vous pourriez adresser cette citation à Emmanuel Macron
24:02 parce que quelques semaines avant l'invasion,
24:04 que nous avons été aussi d'ailleurs, par la voix de Jean-Luc Mélenchon,
24:07 les premiers à dénoncer l'invasion russe en Ukraine,
24:10 tous les services de la diplomatie française disaient
24:12 qu'il n'y avait pas du tout de menace imminente.
24:13 Qui est eu de la part d'Emmanuel Macron,
24:16 qui a eu du mal à croire que la Russie allait envahir l'Ukraine ?
24:18 Personne ne pouvait le croire à cet instant.
24:20 Quand le 13 mars 2019, vous dites "la menace russe n'existe pas",
24:22 est-ce que plus globalement, il n'y a pas eu un aveuglement,
24:25 de votre part, sur la Russie de Vladimir Poutine,
24:28 non seulement le risque géopolitique avec l'invasion de l'Ukraine,
24:30 mais aussi ses méthodes ?
24:32 Personne n'a venu voir une telle situation.
24:35 Et quand nous disions que ni la Russie ne devait envahir le voisin ukrainien,
24:40 ce qui est complètement contraire aux droits internationaux,
24:43 ni l'OTAN ne devait s'étendre jusqu'à la frontière russe,
24:46 nous n'avions pas dit autre chose.
24:48 En mars 2019, Alexei Navalny est déjà, comment dire,
24:52 criminalisé comme opposant politique.
24:53 Oui, mais ce n'est pas le seul.
24:54 Et il y a plein d'opposants au régime russe
24:56 que déjà à l'époque, nous soutenions.
24:57 Nous n'avons jamais soutenu le régime de Vladimir Poutine.
25:00 Allez demander des comptes à Madame Le Pen, qui elle y est allée.
25:02 J'ai le souvenir de Jean-Luc Mélenchon expliquant
25:04 que Vladimir Poutine avait fait le travail en bombardant la Syrie.
25:09 Mais vous voulez qu'on fasse quoi ?
25:10 Non, mais c'est juste pour...
25:11 Vous voyez bien, le sujet autour d'Alexei Navalny,
25:13 c'est la question d'une forme soit de naïveté, soit d'avogement.
25:16 Non, il n'y a pas de naïveté ni d'avogement.
25:18 On a d'ailleurs le droit d'être en désaccord avec des gens.
25:21 Il y a des gens avec qui je suis en désaccord politique.
25:23 On ne sait certainement pas le sort
25:24 qui a été réservé à Navalny ni à personne.
25:26 Voilà, on a un droit fondamental à critiquer un régime,
25:29 à critiquer une politique,
25:30 sans être mis en cause pour ce fait.
25:33 Pour le reste, parce que quand même,
25:35 ce qui a été aussi au cœur de l'actualité sur la situation,
25:39 notamment en Ukraine,
25:40 c'est la rencontre entre M. Macron et M. Zelensky.
25:43 Et nous, nous n'avons pas changé de ligne rouge.
25:45 La ligne rouge, la France s'est engagée à accompagner,
25:48 à aider l'Ukraine.
25:49 Vous êtes d'accord, vous soutenez ?
25:51 À partir du moment où elle s'y est engagée,
25:52 elle doit tenir ses engagements.
25:53 La ligne rouge se situe dans le fait, vous le savez,
25:55 de ne pas devenir nous-mêmes co-belligérants, d'une part.
25:58 Et puis ensuite, il y a toute la question
26:00 qui va notamment se traiter au moment des élections européennes,
26:02 sur, vous savez, beaucoup proposent,
26:04 l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
26:06 Et vous y êtes opposé ?
26:07 Là-dessus, nous sommes en désaccord,
26:08 et notamment pour une raison.
26:09 On a parlé d'un mot tout à l'heure, d'agriculture.
26:11 Allez demander au syndicat agricole ce qu'il pense,
26:13 ne serait-ce que de la lever des taxes,
26:14 et ce qu'elle a produit, par exemple, sur le poulet,
26:16 où c'est une catastrophe.
26:17 Donc, j'attire votre attention sur le fait qu'on ne peut pas,
26:21 parce qu'il y a ce conflit,
26:22 et parce qu'il y a l'action détestable de la Russie en Ukraine,
26:25 eh bien, en quelque sorte, nous faire avaler de force
26:28 l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
26:29 Adrien Quatennens, autre sujet géopolitique.
26:32 Le président brésilien Lula a accusé ce dimanche Israël
26:35 de commettre un génocide à l'égard des Palestiniens à Gaza.
26:38 Il a également fait un parallèle avec la Shoah.
26:41 Ce qui s'est passé, je cite,
26:43 "s'est déjà produit" lorsqu'Hitler a décidé de tuer les Juifs.
26:46 Voilà ce qu'a dit le président du Brésil, Lula.
26:49 C'est un ami de Jean-Luc Mélenchon,
26:52 c'est un ami de la France insoumise.
26:54 Ça veut dire que vous êtes d'accord avec lui ?
26:56 En tout cas, ce que je vois, Benjamin Duhamel,
26:58 c'est que depuis le 7 octobre et le massacre au Dieu
27:01 qui a été commis par le Hamas sur le sol israélien,
27:04 où des femmes, des hommes, des civils ont été visés de manière atroce,
27:07 et il y a encore des otages dont on espère la libération,
27:09 c'est à nous qu'on demande beaucoup de comptes.
27:11 Alors que dès le départ, nous avons condamné
27:13 et fait preuve de compassion envers les crimes.
27:16 Vous avez condamné et refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste,
27:19 mais là, ma question était directement sur les propos de Lula.
27:21 En fait, en réalité, quand vous posez des questions,
27:23 vous parsemez vos questions de plein d'informations.
27:25 Vous dites que vous avez refusé de qualifier le Hamas.
27:27 Vous pourriez dire la même chose à vos collègues de l'AFP,
27:30 qui ne qualifient pas le mouvement Hamas de terrorisme.
27:33 Et qui ne sont pas des références politiques,
27:35 et que je n'ai pas l'occasion d'en prouver.
27:37 Et on pourrait en parler longtemps.
27:38 C'est-à-dire qu'on peut parler d'actes terroristes,
27:41 on peut parler de crimes de guerre,
27:42 sans nécessairement s'embarquer dans une vision du monde
27:46 qui nous emmène au choc des civilisations qu'on connaît.
27:48 Alors sur les propos de Lula,
27:50 est-ce que vous êtes d'accord ou est-ce qu'il vous choque ?
27:53 Ce que je veux vous dire, c'est que maintenant, c'est à votre tour.
27:55 À vous, journalistes, parce que vous en recevez ici des gens.
27:57 Plutôt que de demander des comptes aux Insoumis,
27:59 allez maintenant, à présent, et moi je vais vous regarder faire,
28:01 vous et vos collègues, allez demander des comptes
28:03 à toutes celles et ceux qui, depuis le 7 octobre,
28:05 de l'extrême droite jusqu'à la Macronie,
28:09 et même une partie du Parti Socialiste,
28:11 nous expliquent que les civils qui seraient morts à Gaza
28:13 seraient, je cite, "des dommages collatéraux",
28:16 qu'en réalité, ils n'auraient pas été visés.
28:18 Benjamin Dujamel...
28:18 Non mais attendez, Adrien Capitale,
28:19 pardon, parce que là, c'est important,
28:21 en plus, vous expliquez, faites votre travail.
28:22 Ce que je peux vous dire,
28:23 c'est que quand on a des responsables politiques
28:25 qui ont effectivement eu des paroles ambiguës
28:27 sur la question de l'opposition israélienne...
28:29 Non, ça ne se voit pas beaucoup, je vous le dis.
28:31 Je vais regarder de plus près, moi, ce que je constate, en tout cas.
28:33 Mais je constate, Adrien Capitale,
28:34 que je vous pose une question sur le président brésilien
28:36 qui compare ce qui se passe à Rafa avec la Shoah
28:38 et que vous ne me faites pas le moindre commentaire.
28:40 En fait, plutôt que d'avoir un commentaire politique
28:42 sur la situation globale, vous voulez me faire
28:44 dire ce que je pense d'une phrase en particulier.
28:47 Vous pourriez aussi me citer l'extrait,
28:48 que vous avez peut-être vu d'ailleurs, d'Edgar Morin,
28:50 qui dit, et qui s'est ému il y a quelques jours,
28:53 en disant qu'il comprenait assez mal que des gens
28:55 dont les ancêtres ont été des victimes de la Shoah
28:59 puissent, en quelque sorte, eux-mêmes,
29:01 se rendre coupables de colonisation, etc.
29:03 Et donc, ça ne vous choque pas ?
29:04 Moi, ce qui me choque, Benjamin Duhamel,
29:06 c'est que depuis le 7 octobre, en réponse au 7 octobre,
29:08 c'est un véritable massacre qui a cours à Gaza
29:12 dans une relative omerta.
29:14 Vous parlez du fait que vous faites très bien votre travail,
29:16 il y a des gens qui se sont penchés sur le travail
29:18 des médias, notamment, il n'y a aucun journal télévisé,
29:21 aucun, qui depuis le début a donné le nombre global
29:24 de victimes à Gaza, aucun.
29:26 On en est à 30 000, on en est à 30 000 morts.
29:28 Je ne sais pas, pour les journaux télévisés,
29:29 ce que je peux vous dire, c'est que ici,
29:30 sur BFM TV, les chiffres sont donnés, mais pardon,
29:32 attendez, attendez, attendez.
29:33 Non, non, non, c'est moi qui vous demande pardon,
29:35 et c'est moi qui vous demande d'attendre un instant.
29:37 Moi, je vous pose une question.
29:38 Il y a une phrase du président du Brésil, Lula,
29:39 qui compare ce qui se passe à Gaza avec la Shoah.
29:42 Est-ce que cette phrase vous paraît,
29:45 est-ce que cette comparaison vous paraît justifiée ?
29:47 Moi, ce que je vais vous répondre, c'est que je me réfère
29:49 au droit international, plus qu'à une citation
29:51 que vous venez de me mettre sous les yeux,
29:53 et que…
29:54 Sous les yeux du président du Brésil, c'est pas…
29:56 Non, c'est peut-être pas comparable,
29:57 mais en tout cas, il y a une chose qui est sûre,
29:59 c'est que la Cour pénale, la Cour de justice internationale,
30:02 et honneur à l'Afrique du Sud d'ailleurs,
30:03 d'avoir fait le travail là-dessus,
30:05 a reconnu le risque génocidaire.
30:08 Voilà ce qui est en train de se passer.
30:09 A demandé, absolument, la Cour internationale de justice
30:11 a demandé à Israël de prévenir le risque génocidaire.
30:13 C'est plus que ça, Benjamin Duhamel,
30:14 parce que ça veut dire que donc,
30:16 sur les cinq critères qui permettent d'établir
30:18 le fait qu'il y ait un génocide,
30:19 il y en a déjà quatre qui sont établis,
30:21 mais surtout, ça veut dire que tous les États
30:23 qui sont signataires de la Convention contre le génocide,
30:26 et notamment la France, sont sommés d'agir.
30:29 Benjamin Duhamel, vous savez,
30:30 cette semaine à l'Assemblée nationale,
30:32 nous avons reçu des médecins français
30:35 qui reviennent de Gaza, d'accord ?
30:37 Vous savez ce qu'ils nous disent ?
30:38 Ils nous disent que sur 100% des gens
30:40 qu'ils ont eu à soigner,
30:41 ils n'ont vu aucun combattant.
30:42 Que des civils.
30:44 Beaucoup d'enfants.
30:45 Des enfants à qui on tire dans la tête.
30:48 Une infirmière a raconté cette histoire
30:49 d'une petite fille de sept mois.
30:51 Toute sa famille a été décimée par les bombardements.
30:54 On lui a amputé les deux bras.
30:56 Et le médecin disait "je l'ai sauvée,
30:58 et je m'interroge sur le fait de savoir
30:59 si j'ai bien fait de sauver cette enfant".
31:00 Elle a perdu toute sa famille,
31:02 et elle est amputée des deux bras.
31:03 C'est un véritable massacre.
31:05 Et en revenant en France,
31:06 ils disaient "mais ce monde est fou,
31:07 on ne comprend pas qu'il y ait cette espèce d'omerta
31:09 autour de ce qui est en train de se passer,
31:11 d'autant plus quand on parle de risques génocides et ralentis".
31:13 Et le président de la République a expliqué
31:16 qu'une offensive israélienne à Rafah
31:17 aboutirait à un désastre humanitaire sans précédent,
31:19 en évoquant il y a quelques jours un bilan humain
31:21 et une situation humanitaire un peu érante.
31:22 Le président de la République maintenant
31:23 doit passer des mots aux actes.
31:24 Ça suffit.
31:25 Je l'ai entendu moi il y a quelques jours dire que,
31:27 y compris la reconnaissance de la Palestine
31:29 n'était plus un tabou pour la France,
31:30 je lui ai dit "Monsieur le président de la République,
31:32 honorez notre pays tant qu'il est encore temps,
31:34 même s'il est un peu tard,
31:35 et faites ce qu'il faut faire".
31:36 C'est la raison pour laquelle,
31:37 notamment par la voix de Mathilde Pannot
31:39 au groupe parlementaire Insoumis,
31:40 nous avons déposé une proposition de résolution
31:42 qui demande l'embargo sur les armes.
31:44 Il n'est pas question que la France continue
31:46 à livrer des armes à Israël,
31:47 elle en a déjà livré beaucoup.
31:48 Nous demandons la reconnaissance de l'État de Palestine
31:51 et qu'enfin une solution diplomatique soit trouvée
31:53 avec, comme prémisse de tout ça, le cessez-le-feu.
31:57 Pardon, je vais y revenir.
31:58 Est-ce que vous êtes choqué par les propos
32:00 du président brésilien qui fait une comparaison
32:02 entre la Shoah, 6 millions de juifs exterminés
32:04 pendant la Seconde Guerre mondiale
32:05 et ce qui se passe en ce moment à Rafah,
32:07 aussi meurtrière soit l'offensive israélienne,
32:11 aussi disproportionnée ?
32:13 Est-ce que vous êtes choqué par ces propos ?
32:15 Je suis davantage choqué par ce qui se passe
32:17 véritablement aujourd'hui à Gaza
32:19 et au risque génocidaire.
32:20 Je pense qu'on n'a pas besoin de discuter
32:23 pendant des heures de ce qu'a dit Lula.
32:25 Non, il n'y a pas de signe égal à mettre
32:27 entre la Shoah et ce qui est en train de se passer.
32:29 Non, mais c'est difficile à vous faire dire.
32:31 C'est juste que ce n'est pas intéressant.
32:32 Je pense que...
32:34 Excusez-moi, président du Brésil,
32:36 qui est en plus quelqu'un dont vous êtes proche,
32:38 c'est assez légitime de poser la question.
32:40 Si il faut faire un peu preuve de moins de nuances
32:44 aussi sur cette question-là, pour se faire entendre,
32:46 alors je supporte qu'on fasse preuve
32:48 d'un peu moins de nuances, oui.
32:49 Il serait vraiment temps de se réveiller.
32:51 Ça c'est sûr qu'en l'espèce "moins de nuances"
32:52 c'est pas une comparaison.
32:53 Parce que vous savez, toutes celles et ceux,
32:55 si importants personnages de l'État qu'ils soient
32:57 que vous avez reçus, qui ont parlé de droits
32:59 inconditionnels d'Israël à ce défunt, etc.
33:01 Mais tout cela, à faire les rattraper par le col,
33:03 j'aimerais bien aller leur poser la question.
33:05 Parce que ce qui est en train de se passer là-bas,
33:07 c'est un génocide.
33:08 Les médecins, eux, nous le disent.
33:09 Vous parlez de risque génocidaire,
33:10 ils nous disent que ce n'est pas un risque génocidaire là-bas.
33:12 C'est un génocide qui est en cours.
33:13 Vous allez encore plus loin
33:14 que ce que dit la Cour internationale de justice.
33:15 Moi, je vous répète ce que disent les médecins, en tout cas.
33:17 Adrien Quatennens, quelques questions politiques
33:19 pour terminer. Dans moins de 4 mois,
33:21 auront lieu les élections européennes.
33:22 Dans les sondages, la liste de Raphaël Glucksmann,
33:24 soutenue par le Parti socialiste,
33:25 devance la liste insoumise de Manon Aubry.
33:27 Vous n'êtes plus le Paul Moteur à gauche ?
33:30 On va voir ce que ça donne.
33:31 D'abord, il y a une chose qui est absolument certaine.
33:34 C'est que je déplore que la nupes,
33:38 qui est née après l'élection présidentielle de 2022
33:40 et les 22% de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle,
33:43 qui a réussi le succès qu'on lui connaît
33:45 au moment des élections législatives,
33:46 n'est plus court aujourd'hui.
33:47 D'ailleurs, c'est notre souhait, nous, de poursuivre cela.
33:49 Que montrent les sondages en ce moment, Benjamin Duhamel ?
33:51 Ils montrent que vous avez d'abord un fait
33:53 qui est quand même assez intéressant.
33:55 C'est que le macronisme est quand même en rude déclin.
33:57 C'est une chute très nette,
33:59 compte tenu de tout ce qui se passe dans le pays
34:00 et de la souffrance sociale dont on a parlé tout à l'heure, notamment.
34:03 Et puis, vous avez l'extrême droite qui est en dynamique.
34:07 Et nous, on serait réduits à quoi ?
34:09 Rejouer un match des gauches à cette occasion ?
34:11 Non, ce n'est pas possible.
34:12 Je pense que c'est absolument irresponsable.
34:14 D'ailleurs, il y a une tribune qui est parue aujourd'hui
34:16 qui a été signée par plusieurs élus au Parlement européen,
34:19 mais aussi à l'Assemblée nationale,
34:20 des élus écologistes, des élus communistes,
34:22 des élus insoumis,
34:23 qui réclament encore un sursaut pour avoir cette liste commune.
34:26 Pourquoi ? Parce que si nous l'avions...
34:27 Mal barré, hein ?
34:28 Peut-être, mais si nous l'avions, et c'est important de le répéter,
34:30 il y aurait aujourd'hui la possibilité pour nous d'être en tête des élections européennes.
34:33 C'est-à-dire, quelle est l'analyse du paysage politique
34:37 qui va être faite à l'issue du scrutin du mois de juin ?
34:40 Est-ce que c'est encore un duel entre M. Macron et Mme Le Pen,
34:43 ou est-ce que c'est autre chose ?
34:44 Eh bien, il y aurait la place pour que ce soit autre chose.
34:46 Et donc, c'est ça qu'il nous faudrait faire.
34:48 Nous, ce que nous allons essayer de faire avec la France insoumise,
34:50 c'est d'avoir en tout cas la liste la plus unitaire possible,
34:52 et de faire en sorte, à l'occasion de ces élections européennes,
34:55 de permettre à la participation populaire de s'accroître.
34:58 Et puisque vous parlez de la dynamique du Rassemblement national,
35:00 moi, c'est ça aussi qui m'intéresse.
35:02 Je veux m'adresser y compris aux électeurs du Rassemblement national.
35:05 Parce que parfois, on a quand même le sentiment
35:07 que le vote, finalement, contestataire, ce serait celui-ci.
35:10 Que le vote populaire, ce serait celui-là.
35:12 Moi, je vous le dis.
35:13 Ah bah dans les sondages ?
35:14 Bah ouais, mais justement, moi j'ai d'autres sondages à vous donner.
35:17 Je pense sur l'URN, et cela étant dit,
35:19 le premier parti de France, si j'ose dire, c'est l'abstention.
35:22 On va parler de l'abstention juste après, si vous voulez bien, d'un mot.
35:24 Mais oui, d'abord sur le Rassemblement national.
35:26 Vous savez, 84% des électeurs du Rassemblement national
35:30 sont pour la hausse du SMIC.
35:32 Et à l'Assemblée nationale, on a vu le Rassemblement national voter contre.
35:35 Donc en fait, voter Rassemblement national,
35:37 c'est souvent mettre un but contre son camp.
35:39 Vous avez 90% des électeurs du RN,
35:41 qui sont, par exemple, pour l'indexation des salaires sur l'inflation.
35:44 Les députés RN votent contre.
35:46 Donc 87% des électeurs du RN,
35:48 sont pour le rétablissement de l'ISF.
35:50 Madame Le Pen vote contre.
35:51 Il nous reste peu de temps, vous parlez du RN.
35:53 Et restons-y.
35:54 Il y a eu un sondage pour Valeurs Actuelles,
35:56 fait par l'IFOP,
35:57 qui a testé une hypothèse de second tour à la présidentielle,
35:59 entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
36:01 Regardez le résultat.
36:02 64% Marine Le Pen, 36% Jean-Luc Mélenchon.
36:05 Là, vous essayez d'expliquer au fond
36:07 que vous êtes les meilleurs adversaires du RN.
36:09 En fait, vous en êtes le marche-pied, si on suit ce sondage.
36:12 Non, je ne crois pas.
36:13 Je crois que le marche-pied de l'extrême droite,
36:14 vous savez, il est à l'Élysée aujourd'hui.
36:15 C'est celui qui s'est fait élire en disant
36:17 "je vais faire barrage et je ne reprendrai pas ces idées"
36:19 et qui a voté la loi Immigration,
36:21 une loi qui reprend des dispositions entières
36:23 du programme de Jean-Marie Le Pen,
36:24 main dans la main avec l'extrême droite.
36:26 Qu'est-ce que vous avez loupé là,
36:27 pour que le résultat ce soit 64% ?
36:28 On peut toujours faire son autocritique
36:30 et dire tout ce qu'on a loupé.
36:31 C'est pas très fréquent.
36:32 On peut aussi dire "si, si, tout de même,
36:34 et moi spécialement et sans aucun problème, Benjamin Djemaa".
36:36 Alors vous, effectivement, on l'a vu,
36:38 mais disons chez vos autres camarades,
36:40 par contre, on peut aussi saluer le travail.
36:42 Je ne vais pas vous mettre en cause, vous spécialement,
36:44 mais si vous voulez, quant à longueur de temps,
36:46 à longueur d'antenne,
36:48 vous savez, moi j'ai fait l'expérience
36:49 pendant ma diète médiatique,
36:51 il y a des gens qui me disent
36:52 "ah, quand même, il y a un problème Mélenchon".
36:54 Je dis "mais lequel ?"
36:55 "Ah, tout de même, dès qu'on allume la télé,
36:56 il parle d'un problème Mélenchon".
36:57 Vous avez plein de gens qui ne savent même pas
36:59 vous dire précisément quoi,
37:00 mais il y a ce bruit de fond qui est entendu.
37:01 Moi, je vais vous dire une chose, Benjamin Djemaa,
37:03 je pense que la raison pour laquelle
37:05 l'extrême droite est en avance aussi
37:06 dans cette course de vitesse,
37:07 c'est parce que je crois que les plus possédants,
37:09 celles et ceux qui ont le moins intérêt
37:11 à ce que ça change,
37:12 s'accommoderaient très bien de l'accession au pouvoir
37:13 de l'extrême droite.
37:14 Il n'y a pas d'erreur de Jean-Luc Mélenchon
37:15 en termes de travail ?
37:16 Bien sûr, il y a toujours plein d'erreurs.
37:18 C'est vrai que Jean-Luc Mélenchon,
37:19 dans la séquence 2017-2022,
37:20 tout le monde disait "c'est cuit,
37:21 Jean-Luc Mélenchon, c'est terminé".
37:22 Il a quand même fait 22% à l'élection présidentielle
37:24 et il lui a manqué 400 000 voix
37:26 pour être dans le bon tour.
37:27 Est-ce que vous considérez en état
37:28 le candidat naturel de votre famille politique ?
37:29 Écoutez, il y a une élection présidentielle demain,
37:31 si c'est le cas, oui,
37:32 je pense qu'il est le meilleur candidat.
37:33 Maintenant, la prochaine,
37:34 elle est annoncée pour 2027,
37:35 donc laissez-nous le temps d'y travailler.
37:36 Ce que je veux dire, en tout cas,
37:37 c'est que l'extrême droite,
37:40 ce n'est pas un vote de contestation,
37:42 ce n'est pas un vote qui va changer votre situation
37:44 si vous êtes dans une situation sociale difficile.
37:46 En revanche, il y a une chose qu'il faut faire,
37:48 oui, vous avez parlé de cela,
37:49 c'est lutter contre l'abstention.
37:51 Et vous ne savez peut-être pas,
37:52 mais il y a 20% du corps électoral,
37:55 ça représente 10 millions de personnes
37:57 qui n'est pas ou mal inscrit sur les listes électorales.
38:00 Et le gouvernement s'en accommode très bien.
38:02 Comment se fait-il,
38:03 alors que nous avons une élection européenne dans quelques mois,
38:05 que M. Darmanin, ministre de l'Intérieur
38:07 qui est responsable des élections,
38:09 ne lance pas une grande campagne d'inscription
38:11 sur les listes électorales dans ce pays ?
38:13 C'est à nous de nous en charger.
38:14 Alors nous avons fait ce que nous avons pu,
38:16 nous allons continuer.
38:17 Il y a une campagne qui est en cours,
38:18 allez sur le site onvoteinsoumis.fr
38:20 et vous pouvez vérifier votre situation électorale.
38:22 Mais il faudrait concourir à l'inscription sur les listes électorales
38:25 pour que la participation s'accroisse,
38:26 vous ne le croyez pas ?
38:27 Moi si.
38:28 Merci beaucoup Adrien Quatennens d'avoir été l'invité
38:30 de C'est pas tous les jours dimanche.

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