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Après le scandale des Pfas et le scandale des eaux en bouteilles Perrier et Vittel, Benjamin passe en revue les différents problèmes de contamination de l'eau

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00:00 Attendez, il y a beaucoup d'études qui sortent actuellement
00:03 qui montrent que cette trihalométhane par exemple serait responsable de 5% des cancers de la vessie en Belgique.
00:08 Puis également un lien avec d'autres types de cancers comme le cancer colorectal.
00:11 Avec le scandale d'Epiphas, on s'est beaucoup méfié de l'eau du robinet.
00:15 Et c'est pas tout, voilà maintenant un scandale sur les eaux en bouteille.
00:18 En France, Nestlé a reconnu des traitements inappropriés sur ses eaux.
00:22 Et c'est même arrivé en Belgique puisque l'inspection économique chez nous
00:25 a ouvert une enquête sur Nestlé qui exploite l'eau Valvaire.
00:28 Alors en attendant tous les résultats d'enquête pour savoir si tout va bien,
00:31 il y a l'Epiphas, il y a l'eau du robinet, il y a les eaux en bouteille.
00:34 J'invite au restaurant un expert pour y voir clair.
00:37 Donc celui qui va nous éclairer s'est installé à table.
00:43 Bonjour Alfred Bernard.
00:44 Oui bonjour.
00:45 Vous le toxicologue, je vous ai servi un petit verre d'eau pour qu'on discute.
00:49 Donc commençons par le cas français.
00:51 Nestlé a reconnu sur ses eaux type Perrier et Vittel, il y avait eu un traitement inapproprié.
00:56 Ils ont fait par exemple du filtre UV sur l'eau.
00:59 C'est grave ça en termes sanitaires, utiliser du filtre UV, ça sert à quoi ?
01:03 Ça sert simplement à tuer les germes.
01:05 Donc on utilise des UVC qui sont des UV germicides.
01:09 Donc on va tuer les bactéries, les virus.
01:11 Au fond, on va dégrader l'ADN de sorte que ces virus, ces bactéries ne peuvent pas se multiplier.
01:16 Mais donc c'est pour ça qu'on dit que c'est une petite tricherie, tromperie commerciale.
01:20 Ils continuent à s'appeler eaux minérales alors qu'en fait ils ont fait du traitement,
01:23 ce qui est interdit, mais sur le plan sanitaire, ce n'est pas risqué ce qu'ils ont fait.
01:27 Ah non, au contraire, ils protègent le consommateur d'une infection éventuellement.
01:31 Ce qui est important, c'est que cette eau-là n'est plus considérée comme naturelle
01:34 parce qu'elle contient quand même des germes qui ont été inactivés.
01:37 Donc c'est pour ça que je pense que la loi était très stricte.
01:39 Oui, alors la loi, on le rappelle, elle définit un certain nombre de procédés qu'on peut faire
01:43 ou qu'on ne peut pas faire quand on est eaux minérales, on ne peut pas faire du filtre UV.
01:47 Mais donc si ce processus est bien sur le plan sanitaire,
01:49 est-ce qu'il est mieux que le fameux filtre à charbon ?
01:52 On a ça dans les petites carafes à la maison,
01:54 mais on a vu dans coûte que coûte sur RTL TV
01:56 que dans les grandes stations de traitement des eaux, il y avait aussi des filtres à charbon.
02:00 Ce n'est pas la même chose.
02:01 Le charbon, donc le charbon actif, sert à absorber des contaminants qui sont dans l'eau.
02:07 Ce sont souvent des molécules organiques peu solubles dans l'eau,
02:10 par exemple des résidus de pesticides, des sous-produits de chloration, des péphaces par exemple.
02:14 Ça sert vraiment à éliminer ces substances.
02:18 On a visité dans Coute que Coute une station de traitement des eaux à Verviers-Stambert.
02:22 On a vu un bassin énorme avec 18 millions de litres d'eau qui venait fraîchement d'être traité.
02:27 C'était l'eau de la gilette.
02:29 Il y avait une légère odeur de chlore et on nous a dit que c'est normal,
02:32 le chlore tue le germe, donc c'est bien le chlore.
02:34 Qu'est-ce que vous en dites ?
02:35 Le chlore est un biocide très efficace.
02:37 A la fois, on désinfecte l'eau, mais ce qui est important, c'est que le chlore est désinfectant.
02:43 L'eau est désinfectante parce que le chlore persiste dans l'eau.
02:46 Contrairement aux UVC qui disparaissent, donc on éteint la lampe.
02:49 Donc ça c'est important.
02:50 On sait que le problème du chlore, ce n'est pas le chlore lui-même,
02:53 ce sont les sous-produits de chloration.
02:55 Ce sont toutes ces molécules qui se forment
02:57 lorsque le chlore réagit avec des matières organiques qui sont présentes dans l'eau.
03:00 Par exemple, dans l'eau de la gilette, vous devez avoir des matières organiques
03:03 puisque vous avez des feuilles qui tombent dans l'eau, etc.
03:05 Et donc ces matières organiques sont transformées en toute une série de centaines de molécules,
03:10 dont les plus importantes sont les trihalométhanes.
03:12 Dans la feuille d'analyse que vous recevez, vous regardez THM.
03:16 THM, la norme est de 100 microgrammes par litre.
03:18 Et un trihalométhane que tout le monde connaît, c'est le chloroforme.
03:21 Donc vous avez ces molécules qui sont présentes dans l'eau potable
03:24 et plus le trajet est long, plus le temps de séjour, qu'on appelle hydraulique, est long,
03:30 plus vous avez des sous-produits de chloration, plus vous avez des THM.
03:33 – Bon, alors attendez, parce que j'ai imprimé, j'ai fait la version grande,
03:36 une fiche technique de l'eau du robinet.
03:38 Donc sur le site de la SWDE, je l'ai pris comme commune Eupen
03:41 et on me donne donc toute une feuille avec les valeurs de ce que je bois quand je suis à Eupen.
03:46 Et donc je vois ce que vous appelez le fameux THM là, trihalométhane, je suis à 37,9.
03:52 Mais moi quand je lis ça, je ne sais pas ce que ça veut dire 37,9, c'est beaucoup ou c'est pas beaucoup ?
03:55 – C'est 37,9 microgrammes par litre, la norme est de 100.
03:58 Donc légalement, donc réglementairement, c'est bon.
04:01 – C'est bon. – C'est bon.
04:02 Mais attendez, il y a beaucoup d'études qui sortent actuellement,
04:05 qui montrent que ces trihalométhanes, par exemple,
04:07 seraient responsables de 5% des cancers d'AVC en Belgique.
04:10 Ces trihalométhanes sont évidemment des substances qui sont génotoxiques,
04:13 cancérogènes chez l'animal.
04:15 On a décrit tout récemment, on a décrit encore un lien avec certains types de leucémie,
04:19 puis également un lien avec d'autres types de cancers, comme le cancer colorectal.
04:23 Donc c'est très bon, ce qui est important, ce sera avoir moins de 10.
04:26 Et ici vous avez une valeur un peu élevée.
04:28 – Ah non, je suis à 37,9.
04:29 – Oui parce que ce sont les matières organiques qui sont dans l'eau qui donnent ce produit.
04:32 Et je pense que plus le trajet est long, c'est peut-être pas au niveau du robinet, plus vous en avez.
04:36 – Là en l'occurrence, l'eau à Eupen vient du barrage d'Eupen,
04:40 c'est indiqué sur ma fiche aussi.
04:41 Alors il faut s'y retrouver dans les différentes valeurs.
04:43 Je découvre avec vous le THM, ça fout un peu la trouille pour être honnête,
04:47 mais alors il y a les fameux PIFAS.
04:48 On se souvient qu'en novembre 2023, on avait découvert qu'il y avait une dizaine de communes en Wallonie
04:52 qui avaient des taux de PIFAS un peu élevés.
04:55 Et donc du coup aujourd'hui dans la fiche technique par ville,
04:58 on trouve, autre valeur, la somme des PIFAS.
05:02 Ça veut dire quoi, somme PIFAS ?
05:04 Parce que j'ai lu qu'il y en avait 6000, mais donc c'est quoi ?
05:06 C'est la somme des 6000 produits toxiques ?
05:08 – C'est la somme des 20 qui font l'objet d'une réglementation au niveau européen.
05:11 La future norme européenne met un maximum de 100,
05:13 on ne parle pas de microgrammes par litre ici, de nanogrammes par litre.
05:16 Ces molécules sont beaucoup plus toxiques que les trioluméthanes
05:19 et donc on a des valeurs qui sont extrêmement faibles.
05:21 Donc ici c'est ok, si vous avez des valeurs en dessous de quelques nanogrammes par litre, c'est bon,
05:26 parce qu'on est pratiquement à la norme américaine,
05:28 qui est de l'ordre de 4 nanogrammes par litre pour les deux plus dangereux.
05:31 – Maintenant qu'on comprenne bien, je suis désolé, c'est les PIFAS pour les nuls,
05:34 mais les PIFAS c'est un groupe de 6000 trucs très toxiques,
05:37 mais quand je lis "somme des PIFAS", c'est les 20 autorisés.
05:39 – Ce sont les 20 qui sont plus toxiques parce que très cumulatives.
05:42 C'est lié au nombre d'atomes de carbone, je ne vais pas entrer dans les détails,
05:45 mais ce sont les molécules qui s'accumulent dans le corps humain
05:48 et pour lesquelles on a des indications d'excès de cancer, de réduction d'immunité,
05:52 on a toute une série d'effets néfastes à des doses qui sont quand même très faibles.
05:56 – Alors une question encore, je reviens au traitement des os,
06:00 ce qu'on fait notamment à la SW2, dans "Coup de que coûte",
06:02 le porte-parole a dit que toutes les stations de traitement n'étaient pas forcément équipées
06:06 avec des grandes infrastructures de filtres à charbon actif.
06:09 Donc toutes les stations de traitement n'ont pas le même matos.
06:12 Grave, pas grave ?
06:14 – Ça dépend, ça dépend, si vous avez des risques de contamination par des PIFAS,
06:17 c'est grave évidemment.
06:19 Si vous avez éventuellement des taux trop élevés de certains produits phytosanitaires
06:23 qui ne respectent pas la norme, évidemment c'est grave,
06:26 parce que vous ne respectez pas la réglementation.
06:28 Mais ceci étant, il faut quand même réaliser qu'en région à Londres,
06:30 nous avons des os de très grande qualité, des os souterraines,
06:33 que le monde nous envie, qui sont de très grande qualité.
06:36 On a des os de surface, mais on utilise très peu en région à Londres,
06:39 c'est surtout à Bruxelles, qui subissent un traitement très sophistiqué,
06:43 de sorte que même là, on a quand même des os de grande qualité.
06:46 – On a beaucoup parlé, je pense que vous méritez un verre d'eau.
06:49 Pour être honnête, nous sommes en région bruxelloise,
06:51 la Zaventem au moment où on se parle, c'est de l'eau du robinet de Zaventem.
06:54 Vous osez la boire ou pas ?
06:56 – Oui, mais oui, une fois.
06:58 – Santé et merci pour les ordres.
07:00 [Musique]

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