• il y a 10 mois
Mahjoub Mahjoubi, imam de Bagnols-sur-Céze (Gard), était l’invité de “Julie jusqu’à minuit”. Ce dernier fait l’objet d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme à la suite du signalement d'une vidéo où il évoque des "drapeaux tricolores qui nous gangrènent" avec une "seule valeur (...) satanique". Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé au préfet du Gard le retrait du titre de séjour de l'imam qui est dans le viseur des autorités depuis plusieurs mois

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Transcription
00:00 Ce prêche de l'imam de Bagnole-sur-Seize dans le Gard, un prêche diffusé sur Facebook et qui fait polémique.
00:06 L'imam en question s'appelle Madjoub Madjoubi et il a accepté de répondre à nos questions ce soir en direct.
00:12 Bonsoir à vous.
00:13 Si vous êtes avec nous, c'est parce que vos propos ont choqué.
00:17 Vous faites l'objet, je le rappelle, d'une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme,
00:20 pour avoir déclaré notamment que le drapeau tricolore était un drapeau satanique.
00:26 Donc si on vous suit, le drapeau français est un drapeau satanique ?
00:31 Bonsoir madame.
00:33 Je vous remercie de m'avoir accordé cet instant afin que je puisse m'exprimer et me défendre bien sûr avec les propos que je vais essayer d'éclaircir.
00:44 Certainement, certaines personnes ne vont pas croire à ce que je vais dire.
00:50 En aucun cas, depuis mon parcours d'imam qui date maintenant de plus de 25 ans,
00:56 je n'ai pensé une seconde ou je n'ai imaginé ou insinué un jour que le drapeau français,
01:02 ou la République française, était dérangeant pour moi, ou le drapeau était dérangeant pour moi.
01:07 C'est bien au contraire.
01:08 J'ai toujours défendu ces valeurs qui me sont très très chères.
01:13 D'ailleurs, à travers les événements de 2015, les événements de 2016, l'assassinat du professeur Paty,
01:21 j'ai toujours manifesté bien sûr cette défense sans ambiguïté, sans relâche de la République française
01:30 et tout ce qui peut bien sûr contribuer à cette République que depuis 1986 j'ai vu.
01:40 Sauf que quand on entend drapeau tricolore, on pense évidemment automatiquement au drapeau français.
01:47 Vous parliez de quoi ?
01:48 Tout à fait, tout à fait, tout à fait.
01:51 Avec le recul, quand je me réécoute, avec le drapeau tricolore,
01:56 on est en France, le drapeau tricolore c'est le drapeau français.
01:59 Mais le sujet ne parlait en aucun cas du drapeau français, ni de la France elle-même.
02:05 C'était dans un contexte bien sûr d'une série qui concerne bien sûr des personnes spécifiques,
02:12 c'est-à-dire des personnes musulmanes, où je parlais bien sûr des signes de la fin du temps,
02:16 bien sûr d'un sujet bien défini.
02:18 Et quand je parle des drapeaux, en fait je ne parle pas du drapeau tricolore,
02:21 j'ai dit "ces drapeaux tricolores".
02:24 J'aurais pu dire "ces drapeaux d'une couleur différente" ou "des couleurs différentes",
02:27 il n'y aurait pas eu de problème.
02:29 J'aurais pu dire peut-être des drapeaux multicolores,
02:32 ça m'aurait peut-être causé d'autres problèmes et être interprété d'une autre façon.
02:36 Malheureusement c'est un lapsus, je le répète, je le maintiens et je le répète,
02:40 c'est un lapsus de ma part.
02:42 Je ne sors pas de l'ENA, je ne sors pas de la Sorbonne, je suis d'une bonne foi.
02:46 Il n'y a en aucun cas dans mes propos, j'ai imaginé une seconde
02:50 que je parlais de la France ou du drapeau français, madame.
02:52 Mais alors vous parliez de quoi concrètement ? C'est quoi ces drapeaux sataniques ?
02:56 Alors je parlais de ces drapeaux sataniques qui sont "gains-grainants" comme je l'ai dit,
03:00 dans les stades, je parle de la canne, je parle du football,
03:04 je parle de la division et du nationalisme maghrébin, surtout,
03:08 je ne vais pas citer certains pays, et vous savez peut-être, vous avez compris de quoi je parle,
03:12 où je le vis, dans ma mosquée, où mes enfants le vivent, dans la rue
03:16 et surtout pendant les événements sportifs.
03:18 Et de ma responsabilité en tant qu'imam, j'ai fait...
03:22 Pardonnez-moi, vous savez de quoi je parle, je suis désolée,
03:25 je n'ai pas compris de quoi vous parliez, pardonnez-moi.
03:28 En fait, je m'adressais à la communauté maghrébine,
03:33 où les événements sportifs qui concernent la canne,
03:36 ou bien sûr des tournois sportifs, bien sûr, qui lient les maghrébins,
03:42 où malheureusement il y a souvent ce nationalisme, ou souvent cette division,
03:47 et bien ça a toujours été, le jour où j'ai fait ce prêche-là,
03:51 mes propos s'adressaient à ces gens-là.
03:53 Et ce n'est pas la première fois que je...
03:56 - Vous ne croyez pas, monsieur, que les drapeaux qui ont été mis en exergue
04:01 par les manifestants lors de cette compétition sportive,
04:06 drapeau algérien, drapeau tunisien, drapeau de différents pays africains,
04:11 vous estimez que... Il n'y avait pas de drapeau marocain, plus exactement.
04:15 Vous estimez que tous ces drapeaux étaient des drapeaux sataniques ?
04:18 - Alors, pas du tout, madame. Alors, je ne suis pas...
04:21 Je ne suis pas... Alors, attendez, je reviens.
04:24 Alors, en fait, je ne vous explique pas... - Oui, oui, oui, monsieur, nous vous écoutons.
04:27 - Alors, dans mes propos, ce n'est pas une insulte.
04:29 Je suis en train de dire à une communauté maghrébine qui se divise,
04:33 qui se stigmatise sur des drapeaux, dans des événements sportifs,
04:39 où je l'entends dans la rue, je l'entends dans la mosquée,
04:42 où les enfants l'entendent dans la rue, en fait, j'ai dit,
04:44 tous ces banderoles, tous ces drapeaux que vous levez,
04:47 que vous tapez sur la tête, je le dis très bien,
04:49 je n'insulne rien à la France, je n'insulne en aucun cas
04:53 le drapeau français, ni j'insulte mon drapeau tunisien,
04:55 ni le drapeau marocain. Je n'ai pas...
04:58 De quelle raison, madame, j'ai réinsulté un drapeau d'un pays ?
05:01 Tout simplement, dans mes propos, je voulais dire...
05:03 Pardon, dans mes propos, je voulais dire tout simplement
05:06 à ces gens qui étaient devant moi, à ces gens que le soir,
05:09 ils sont là, je reçois des messages, malheureusement,
05:12 qui ne sont pas plaisants, souvent, par rapport au foot,
05:15 je leur dis ces drapeaux, ils sont gangrénants, ils sont sataniques,
05:18 mais en aucun cas, je n'insulte le drapeau d'un pays,
05:21 encore moins la France, mais dans mes propos, je n'aime pas...
05:24 J'ai pensé une seconde à la France.
05:26 Si l'on suit votre raisonnement, et si l'on comprend que vous ne parliez
05:30 pas du drapeau français, vous parliez d'autres drapeaux,
05:33 est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi agiter un drapeau
05:36 dans un stade de foot pour supporter une équipe,
05:38 quelle qu'elle soit, peut être une référence à Satan,
05:41 peut être un signe d'agitation ?
05:43 Pas du tout, monsieur. Si j'y vais regarder,
05:46 je me suis rendu à plusieurs fois au Vélodrome,
05:49 j'étais un supporter de l'OM, si j'y vais, je prendrai le drapeau de l'OM,
05:53 si j'y vais regarder la match de l'équipe de France, je le regarderai.
05:56 Moi, en septembre, j'ai amené mes enfants au Real de Madrid,
05:58 ils sont abonnés au Real de Madrid, ils ont des banderoles à la maison.
06:01 Mon discours, il était adressé à une catégorie de personnes
06:05 sans vraiment porter atteinte à n'importe quel drapeau,
06:08 à n'importe quelle nation.
06:10 Est-ce que vous regrettez ces propos aujourd'hui,
06:14 quand vous les réécoutez, est-ce que vous les regrettez ?
06:16 Alors, je vais vraiment m'exprimer rapidement là-dessus.
06:21 Si j'ai pu blesser certaines personnes par ces propos-là,
06:24 bien sûr, je m'excuse parce que je suis un imam,
06:26 je suis un homme de foi, je suis un homme de paix,
06:29 mais encore une fois, je le répète,
06:31 je n'ai absolument pas prononcé ces paroles-là pour insulter la France.
06:36 C'est bien au contraire, monsieur, j'ai toujours défendu la République,
06:39 j'ai toujours défendu la laïcité.
06:41 Mes propos sur les valeurs de la France m'ont causé pas mal de problèmes
06:45 dans mon pays d'origine, en Tunisie, après la révolution tunisienne.
06:49 J'étais premier rang dans la marche de Charlie Hebdo,
06:53 j'étais la première personne à faire une déclaration sur le Midi libre
06:56 après les attentats du 13 novembre,
06:59 j'étais la première personne dans notre ville à faire une déclaration
07:02 après l'assassinat de Samuel Paty.
07:05 Je suis recommandé par la mairie de Banyol-sur-Seize
07:09 dans des événements où peut-être l'ordre public
07:13 n'a pas pu être à maintenir.
07:15 Vous dites que vous n'avez jamais souhaité faire l'apologie du terrorisme,
07:18 mais vous parlez malgré tout, et pardonnez-moi, j'insiste,
07:21 parce que ça a suscité l'émoi dans l'opinion publique.
07:25 Quand vous parlez d'un drapeau satanique,
07:28 est-ce qu'on peut avoir un exemple concret ?
07:31 Madame, alors moi quand je dis que c'est un drapeau satanique,
07:34 je ne sais pas comment vous l'expliquer dans les termes donnant pour les gens.
07:39 C'est un problème qui va nous diviser,
07:42 c'est un problème, nous, dans notre jargon, dans notre langage arabe,
07:46 quand on dit cette chose, elle vient de Satan,
07:49 ça veut dire que c'est quelque chose qui n'est pas bien, ça va nous séparer,
07:51 ça va nous diviser.
07:53 Avant ces propos, ça veut dire...
07:55 Alors qu'est-ce qui... Pardonnez-moi, je me permets de vous interrompre,
07:58 parce que ce n'est pas très clair.
08:00 Vous parlez de division au sein de la communauté maghrébine,
08:02 mais vous parlez de quoi concrètement ?
08:05 Madame, je n'ai pas besoin de vous expliquer que malheureusement,
08:10 dans le monde maghrébin, on n'est pas trop amis,
08:13 on n'est pas trop fraternels,
08:16 malheureusement le nationalisme gangrène,
08:19 et je parle de ça, vous voyez,
08:21 je n'ai pas envie de heurter la sensibilité maintenant de la communauté maghrébine
08:24 qui risque de se retourner contre moi déjà,
08:26 j'ai cette tempête médiatique où je ne mange pas et je ne dors pas la nuit,
08:30 je ne vais pas me retrouver à me confronter contre...
08:32 Mais vous comprenez un peu de ce que je veux dire, madame.
08:34 Non, mais puisque vous n'en avez pas...
08:36 Non, j'avoue que je suis désolée, je ne comprends pas,
08:38 et c'est sincère, je ne comprends pas ce que vous voulez dire,
08:40 et comme vous en avez parlé publiquement sur Facebook, en direct,
08:43 j'imagine que vous pouvez nous expliquer dans les grandes lignes
08:46 ce à quoi vous faites référence quand vous parlez de ces divisions
08:48 au sein de la communauté maghrébine, puisque c'est ça dont il est question visiblement.
08:51 Madame, je vous donne un exemple,
08:53 est-ce que la situation politique au Maghreb entre les deux grands pays,
08:57 elle vous plaît ? Elle ne vous plaît pas.
08:59 Eh bien cette politique qui est bien sûr,
09:01 qui est laissée aux politiciens pour régler ce problème,
09:04 aujourd'hui, on l'entend dans les rangs des musulmans et des maghrébins.
09:07 Moi, je suis un imam, madame, je suis un homme de paix.
09:10 Quand je dirige la prière et que derrière moi, il y a des Marocains,
09:13 il y a des Algériens, et que, bon, Dieu merci,
09:16 ils sont tous dans le même rang, ils sont tous frères et amis,
09:19 mais que j'entends certains propos sur les réseaux,
09:21 que j'entends certains propos dans la rue,
09:23 et les demande de voir des fois, de rappeler l'ordre,
09:26 de rappeler la fraternité, de rappeler que, après la politique...
09:30 Comme quoi, par exemple ?
09:33 Vous voulez vraiment conduire, vraiment, réellement,
09:38 dans un débat que je n'ai pas envie de rentrer dedans ?
09:41 Je pense que vous avez compris quand même mes propos,
09:44 compris ma lignée, madame.
09:45 Non, mais j'avoue, je ne comprends pas. Je ne comprends pas.
09:47 Mais, alors, Vincent Wantighem...
09:49 Aujourd'hui, vous êtes menacé d'expulsion pour avoir tenu ces propos.
09:52 C'est en tout cas le souhait annoncé par Gérald Darmanin.
09:55 Vous l'avez dit tout à l'heure,
09:57 vous n'êtes pas forcément bien perçu en Tunisie
09:59 pour les positions que vous avez pu prendre.
10:01 Vous êtes dans quel état d'esprit ?
10:02 Est-ce que vous avez peur d'être expulsé, par exemple, par les Tunisiens ?
10:05 Pas du tout, madame. Pas du tout, monsieur, pardon.
10:07 La Tunisie, c'est mon pays d'origine.
10:09 Je l'ai quitté en 1986.
10:11 Ça fait 40 ans que je vis en France, sans problème.
10:15 Si l'injustice, je le répète très bien,
10:19 l'injustice, à travers un lapsus,
10:21 et je le maintiens un lapsus, même si ça ne plaît pas à certains,
10:23 à travers une maladresse de ma part,
10:25 à travers, malheureusement, je ne sors pas ni de l'ENA
10:27 ni de la Sorbonne, comme certaines personnes sur votre plateau, peut-être,
10:30 me conduit à retourner chez moi, dans mon pays.
10:33 Je garderai une très belle image de la France
10:35 et je garderai une image amère qui est l'injustice à mon égard.
10:38 Au-delà du lapsus dont vous faites état,
10:42 il y a aussi d'autres soupçons.
10:44 Vous étiez suivi par les services de renseignement.
10:46 Il y a eu la fermeture de l'association du centre d'accueil des enfants dans votre mosquée.
10:52 Qu'est-ce que vous nous dites là-dessus ?
10:54 Je vous dis, là-dessus, malheureusement, c'est normal,
10:57 aujourd'hui, je suis l'homme à abattre et je suis l'homme de tous les médias.
11:01 L'histoire de la mosquée, ça a été tout simplement un contrôle administratif
11:05 qui n'a rien à voir, mais qui n'a rien à voir avec ma personne.
11:09 J'étais en Tunisie pour le mariage de mon beau-frère.
11:12 Je suis rentré, j'ai trouvé des articles du Midi-Libre et de l'Objectif.
11:15 Regarde, ce sont deux journaux locaux,
11:18 où j'ai rectifié le tir de la préfecture qui disait que c'était une colchoranique.
11:21 J'ai dit non, ce n'est pas une colchoranique.
11:23 Nous enseignons l'arabe.
11:24 Et à travers, bien sûr, les deux heures ou deux heures et demie de cours
11:27 que nous donnons le samedi et dimanche, bien sûr, il y a une demi-heure,
11:30 trente minutes d'ancien aimant qui est basé sur la religion musulmane,
11:33 sur l'apprentissage de la prière, sur l'apprentissage des abolitions,
11:36 comment on apprend certains versets du Coran.
11:39 C'était mon propos, monsieur.
11:41 Je ne suis pas concerné par une fermeture de cette école administrative.
11:45 Je ne suis pas le donneur d'ordre de cette mosquée.
11:48 Il y a un bureau. Je suis l'aimant, certainement.
11:51 Je suis très écouté.
11:53 Après, mon reproche d'être avec mon épouse à la tête d'une société de construction,
11:59 je ne pense pas que c'est interdit en France.
12:01 Je ne vais pas sur le dos des servants.
12:05 – Mais vous avez été condamné pour ça, monsieur Madjoubi.
12:07 Vous avez une condamnation.
12:09 – Alors si j'ai une condamnation d'un ingérence,
12:11 est-ce que ça m'interdit d'être associé avec mon épouse et de travailler, monsieur ?
12:15 Ça ne m'interdit pas. La loi ne m'interdit pas.
12:17 Je suis associé avec mon épouse.
12:19 Mon épouse, elle est garante. Et moi, je travaille.
12:21 J'ai un salaire, monsieur. J'ai un salaire. Je paie mes charges.
12:23 – En fait, ce que vous nous dites depuis le départ,
12:25 c'est que tout le monde se trompe à votre sujet,
12:27 que Gérald Darmanin se trompe aussi.
12:29 – Pas du tout.
12:30 Monsieur, on est dans un pays qui est censé respecter le droit.
12:34 Et je maintiens bien sûr mes propos.
12:36 Et je l'espère que je serai respecté au niveau des deux droits.
12:39 Nous sommes dans le pays des droits de l'homme.
12:41 Si j'ai commis une infraction vis-à-vis de la sûreté de l'État et de l'ordre public,
12:46 eh bien, il y a une justice qui va me condamner.
12:48 Et puis, on est en train d'abattre un homme, un père de famille,
12:50 parce que j'ai fait un dérapage, intentionnellement, d'une phrase
12:54 que je considère personnellement vraiment, mais vraiment,
12:58 mais au-delà que ce soit des propos qui touchent vraiment
13:02 à l'intégrité de la République française.
13:04 Si on doit me condamner à torrer à travers,
13:07 mais écoutez, qu'est-ce que je vous dis, monsieur ?
13:09 – Donc vous dites que c'est un dérapage,
13:12 et donc vous comprenez les mots de Gérald Darmanin quand il dit
13:15 "c'est un appel à la haine".
13:17 Je n'appelle pas à la haine, madame.
13:19 Comment peut-on me qualifier d'un homme qui appelle à la haine ?
13:23 Ou sur la presse locale ?
13:27 J'ai appelé, mais alors à des dizaines de fois, au respect de la République.
13:33 J'appelle les jeunes de ne pas mettre des t-shirts
13:35 qui représentent le drapeau de leur pays, on est en France.
13:37 J'appelle les jeunes de respecter la marseillaise.
13:40 Je remercie les autorités à chaque fois.
13:43 J'ai une très très bonne relation avec le maire,
13:45 je comprends que monsieur Chapellet aujourd'hui,
13:47 il est estomaqué, qu'il est choqué par ses propos,
13:49 et n'importe qui peut être choqué,
13:51 mais malheureusement ma vidéo n'a pas été entendue de A jusqu'à Z.
13:55 C'est un petit morceau de 5 secondes qui a été mis devant les médias,
13:58 et c'est normal, moi-même, personnellement,
14:00 si je venais à l'écouter d'une autre personne,
14:03 je me choquerais, je me dis "mais qu'est-ce qu'il est en train de dire ?"
14:05 Mais laissez-moi le temps de répondre, laissez-moi le temps de me dire.
14:08 Bon Dieu, j'ai le droit quand même de me défendre,
14:10 j'ai le droit de m'exprimer, j'ai le droit de faire valoir
14:13 ce qu'il y a de mon cœur, je ne veux pas exposer mon cœur,
14:15 et on va le scanner.
14:16 - Même si ça n'a pas été mis en avant par les médias,
14:18 c'est vous qui avez prêché en direct sur Facebook,
14:21 et vous avez une responsabilité en tant qu'imam, c'est ça aussi ?
14:24 - Madame, Madame, est-ce que vous pensez,
14:26 est-ce que vous pensez, une seconde,
14:28 que la place que j'occupe,
14:30 je ne suis pas un homme médiatisé, vous le savez,
14:33 est-ce qu'il est judicieux, est-ce qu'il est normal
14:36 de la part d'un imam de se filmer,
14:38 parce que c'est moi qui se filme, personne ne me filme,
14:40 je dépuise mes cours, mes prêches,
14:42 et en même temps, je donne le bâton pour me faire battre
14:45 et je vais insulter la France ou le peuple français.
14:47 Là, il y a un problème, il y a un problème,
14:49 il y a un problème psychologique.
14:50 Donc si je ne l'ai pas fait volontairement,
14:52 je ne l'ai pas, Madame, prononcé ces mots-là volontairement
14:56 pour que demain, M. Dermanin puisse dire,
14:59 on va lui retirer son titre de séjour,
15:00 je ne l'ai pas fait volontairement pour qu'aujourd'hui,
15:02 depuis deux jours, je sois médiatisé du matin au soir
15:05 où je subis avec ma famille cet acharnement.
15:07 Madame, dans mes propos, je le dis, je le répète,
15:11 si j'ai blessé, je demande pardon à tout ce que j'ai blessé,
15:14 je n'ai jamais, en aucun cas, prémédité mes propos pour insulter
15:19 et en aucun cas, le drapeau français,
15:21 il n'a été mis en cause, ni la France.
15:23 Je ne peux pas dire ça, je ne l'accepterai pas
15:25 et je ne me laisserai pas faire.
15:27 Quoi qu'il en coûte, on me conduira chez moi,
15:29 je repartirai chez moi, Madame.
15:30 Guillaume Fard a une question sur ce plateau pour vous.
15:33 Bonsoir, Monsieur.
15:34 Je vous écoute très attentivement depuis tout à l'heure.
15:37 Je crois qu'il y a au fond une question assez centrale
15:39 à laquelle vous n'avez pas encore répondu
15:41 et que beaucoup de gens se posent.
15:42 De votre point de vue, les principes religieux,
15:45 ils sont inférieurs ou supérieurs aux lois de la République ?
15:48 Je crois que c'est la question centrale.
15:51 Très bien, je vais vous répondre avec la plus grande sincérité.
15:54 Oui ou non ?
15:55 Je vais vous répondre.
15:57 J'ai le droit quand même de répondre.
15:59 Dans tous mes discours, que ce soit religieux,
16:01 dans ma mosquée, que ce soit pendant les manifestations religieuses
16:04 qu'on appelle l'Aïd, que ce soit devant les élus,
16:06 j'ai toujours mis la République,
16:08 j'ai toujours mis la laïcité au devant de mes propos.
16:11 Je suis dans un pays qui est laïc, républicain, je le respecte.
16:14 Et c'est mon toit et le toit de tout le monde.
16:16 La religion, elle est dans mon cœur.
16:18 Et quand je la manifeste, elle est dans ma mosquée.
16:20 Donc les lois de la République, pour vous, sont au-dessus ?
16:23 Vous répondez oui à cette question ?
16:25 Bien sûr, je le dis en tant que citoyen français,
16:28 en tant qu'homme qui vit en France,
16:30 je respecte, je mets au devant de ma vie
16:32 les lois de la République française.
16:34 Les lois de ma religion, ma religion,
16:36 elle est interne, elle est dans mon cœur
16:38 et je la pratique dans ma mosquée ou chez moi.
16:40 Je ne manifeste en aucun cas,
16:42 en aucun cas, je manifeste les lois de la religion musulmane,
16:46 que ce soit dans la rue, que ce soit dans ma société,
16:48 que ce soit avec mes amis français.
16:50 Quand je suis à l'intérieur de chez moi, je suis un père de famille,
16:52 quand je suis dans ma société, je suis chef d'entreprise
16:54 et quand je suis dans ma mosquée, je suis un musulman
16:56 qui dirige bien sûr une communauté.
16:58 Ça s'arrête là. Et en aucun cas, bien sûr,
17:00 je manifesterai les lois de la religion
17:02 devant la loi de la République, bien sûr,
17:04 mais c'est dans un pays qui est républicain.
17:06 Merci Madjoub Madjoubi d'avoir répondu à une question.
17:08 Merci Madame, c'est justement moi qui vais vous remercier Madame.
17:10 Merci beaucoup Madame.

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