Au programme de cette édition, le lanceur d’alerte Julian Assange sera-t-il extradé vers les Etats-Unis ? Celui qui a révélé des crimes de guerres de Washington et de l’Otan joue son va-tout devant la Haute Cour de justice de Londres.
Nous reviendrons ensuite sur la mort d’Alexeï Navalny dans une prison sibérienne. A peine 4 jours après l’annonce de son décès, les Occidentaux savent déjà tous que c’est Vladimir Poutine qui a tué son “opposant”.
Et puis à quelques jours du Salon de l’Agriculture, nous reviendrons en France et nous irons à la rencontre de deux agriculteurs de Seine-Maritime.
Nous reviendrons ensuite sur la mort d’Alexeï Navalny dans une prison sibérienne. A peine 4 jours après l’annonce de son décès, les Occidentaux savent déjà tous que c’est Vladimir Poutine qui a tué son “opposant”.
Et puis à quelques jours du Salon de l’Agriculture, nous reviendrons en France et nous irons à la rencontre de deux agriculteurs de Seine-Maritime.
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00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, très heureuse de vous retrouver ce soir.
00:18 Au programme de cette édition, le lanceur d'alerte Julian Assange sera-t-il extradé vers les États-Unis ?
00:24 Celui qui a révélé ses crimes de guerre de Washington et de l'OTAN
00:28 joue son batout devant la Haute Cour de Justice de Londres.
00:32 Nous reviendrons ensuite sur la mort d'Alexei Navalny dans une prison sibérienne,
00:37 à peine quatre jours après l'annonce de son décès.
00:39 Les Occidentaux savent déjà tous que c'est Vladimir Poutine qui a tué son opposant.
00:45 Et puis, à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'Agriculture,
00:47 nous reviendrons en France et nous irons à la rencontre de deux agriculteurs de Seine-Maritime.
00:53 [Musique]
00:57 Le lanceur d'alerte le plus connu du monde va-t-il être extradé aux États-Unis ?
01:02 L'appareil judiciaire britannique statue sur le sort de Julian Assange jusqu'à mercredi soir.
01:08 Élément d'explication, Olivier Frèrejac.
01:10 Des centaines de milliers de documents dévoilés des crimes de guerre des États-Unis et de l'OTAN rendus publics,
01:15 le journaliste Julian Assange est devenu une icône de ce que l'on appelle communément les lanceurs d'alerte.
01:21 Ce mardi, la Haute Cour de Justice de Londres devait trancher pour savoir
01:26 s'il peut ou non faire appel de son extradition aux États-Unis.
01:29 Bête noire de Washington, il risque outre-Atlantique quelques 175 années de prison.
01:35 Une affaire sans fin pour l'Australien qui vit sous liberté surveillée depuis 2010
01:40 avec de multiples rebondissements, notamment l'obtention de la nationalité équatorienne,
01:45 puis la perte de celle-ci à la faveur du changement de président.
01:48 Il est reproché à Julian Assange d'avoir divulgué des documents secrets à l'aide de son ONG Wikileaks,
01:55 une association qui diffuse des éléments classifiés.
01:58 Parmi les documents chocs qui ont pu être diffusés, on retrouve une vidéo montrant des civils,
02:03 dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
02:10 Des centaines de crimes de guerre en Irak sont attestés dans des câbles diplomatiques révélés au grand jour par Wikileaks.
02:17 Un travail d'information qui expose l'Australien au courroux des États-Unis,
02:21 et pourtant par le passé le pays se montrait moins rigide avec de tels profils.
02:26 Ainsi Daniel Ellsberg, analyste au Pentagone, avait-il fait fuiter des informations sur les crimes de guerre
02:33 perpétrés par son pays au Vietnam dans l'affaire des Pentagon Papers.
02:37 Il n'avait pas été incarcéré, pourtant il était américain et travaillait directement dans la défense du pays.
02:44 Ce dernier apporte d'ailleurs son soutien à Julian Assange, mais aussi à Edward Snowden.
02:48 Le raidissement sécuritaire du tournant de 2001 semble avoir raison de la mensuétude qu'a pu avoir Washington par le passé.
02:56 Dans le cas d'Assange, la révélation massive de documents rend l'affaire plus complexe.
03:01 Avec l'avènement de l'information numérique, les fuites sont devenues massives et exposent beaucoup plus largement l'administration états-unienne.
03:09 Ainsi Wikileaks, à ses débuts, a eu recours à une collecte directe auprès de contacts de Julian Assange,
03:15 puis à largement puiser dans des envois anonymes et chiffrés par internet.
03:20 Les révélations ont mis en évidence les crimes de guerre des États-Unis,
03:24 les canaux d'information étant plus actifs de ce côté du monde et la première puissance étant impliquée régulièrement dans des conflits guerriers.
03:31 Le ressentiment contre la domination états-unienne et l'acharnement contre le journaliste expliquent aujourd'hui les mobilisations en France et partout dans le monde.
03:40 Le président des Patriotes, Florian Philippot, organise une manifestation pour la libération de Julian Assange, samedi à 15h devant l'ambassade d'Australie à Paris.
03:48 J'ai toujours défendu Julian Assange, je crois avoir été le premier responsable politique français.
03:53 C'était en juin 2012, il a publié un communiqué de presse pour demander à ce que la France lui accorde la vie politique,
03:58 parce que j'ai toujours été extrêmement choqué par la profonde injustice qui lui a été faite,
04:02 alors qu'il a fait son travail de journaliste et qu'il a révélé des choses ô combien importantes pour la sécurité et la paix du monde,
04:10 et pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, qui est un monde quand même de manipulation.
04:14 Il a révélé beaucoup de choses, notamment sur les guerres de l'OTAN et des États-Unis.
04:17 Et là, cette semaine, l'actualité s'accélère pour lui avec des décisions importantes au Royaume-Uni, sur une extradition, avec des mobilisations partout.
04:25 Donc nous avons souhaité faire devant l'ambassade de son pays, l'Australie, ce samedi à 15h, un rassemblement pour libérer Assange,
04:34 et plus globalement pour parler des lanceurs d'alerte et de leur situation qui est de plus en plus compromise aussi en France.
04:39 La question des lanceurs d'alerte au cœur des mobilisations, des manifestations aux colorations politiques diverses,
04:45 comme en témoignent les rassemblements organisés par l'extrême gauche à Paris.
04:48 Une solidarité au nom de l'anti-impérialisme qui se fait néanmoins au profit d'une personnalité, Julian Assange,
04:54 qui se prévaut du premier amendement de la Constitution américaine sur la liberté d'expression et dont le but est de rendre le capitalisme plus éthique.
05:03 Il convient aussi d'envisager le point de vue des opposants de Julian Assange.
05:08 Ainsi, en 2017, Mike Pompeo, alors responsable de la CIA, déclarait que Wikileaks est un service de renseignement non étatique hostile,
05:16 souvent soutenu par des acteurs étatiques comme la Russie.
05:19 Et pour cause, en révélant les crimes de guerre états-uniens, l'ONG fête indirectement le jeu de puissance concurrente.
05:26 La méthode pour obtenir des informations, à savoir recevoir des documents que du personnel d'administration fait fuiter illégalement,
05:33 a aussi pu contribuer à des critiques sur Wikileaks.
05:36 Enfin, certains anciens journaux ayant collaboré à Wikileaks, comme Der Spiegel, The Guardian, The New York Times ou encore Le Monde,
05:43 ont déploré la décision de Wikileaks de publier des câbles non édités qui ont pu mettre des sources en danger.
05:49 Parmi les sources de Wikileaks, on trouve également Bradley Edward Manning, un militaire états-unien qui se fait désormais appeler Chelsea Elizabeth Manning.
05:58 Ce dernier a transmis des documents militaires classés "secrets défense"
06:02 mettant en exergue des crimes de guerre américains en Afghanistan et des exactions de l'armée en Irak.
06:08 C'est toute l'ambiguïté du phénomène. En effet, en divulguant des informations confidentielles, le militaire peut être considéré comme un traître dans son pays.
06:17 D'un autre côté, l'information permet au monde entier de savoir les exactions et les crimes d'un état donné.
06:23 À 52 ans, le fondateur de Wikileaks ne devrait pas bénéficier de la clémence qu'a pu avoir l'appareil judiciaire états-unien pour Manning,
06:30 qui n'a fait que quelques années de prison, véritable chef d'orchestre de Wikileaks.
06:34 Il a mis en lumière des crimes qui discréditent Washington et participent de son affaiblissement.
06:39 Mais son cas semble aujourd'hui dépasser sa simple personne.
06:43 Et à l'heure du raidissement sécuritaire, notamment en France, la défense des lanceurs d'alerte revêt une importance toute particulière.
06:49 C'est en tout cas le sentiment de Florian Philippot qui évoque notamment ici le fameux projet de loi contre les dérives sectaires.
06:56 Je pense exactement à l'article 4 de la loi sur les dérives sectaires,
07:01 qui est un article qui va bien sûr contre la liberté d'expression et le débat scientifique et médical en général,
07:06 mais qui est aussi un article profondément anti-lanceurs d'alerte.
07:09 On peut imaginer que le scandale Médiator n'aurait pas pu avoir lieu à cause de cet article 4 aujourd'hui,
07:14 qu'une Irène Frachon aurait directement été mise en prison ou condamnée à une forte amende.
07:19 C'est absolument important de se mobiliser pour les lanceurs d'alerte.
07:22 Et toute la séquence Covid nous a aussi montré à quel point ils étaient malmenés.
07:26 D'ailleurs, dans cette manifestation pour Julian Assange, nous aurons des lanceurs d'alerte qui vont prendre la parole,
07:31 comme le cardiologue Patrice Peset, qui a très tôt alerté sur les injections
07:35 et qui aujourd'hui est poursuivi par le Conseil de l'Ordre notamment,
07:39 pour avoir eu cette parole franche dès le départ, cette parole de vérité.
07:42 Donc on voit qu'à travers Julian Assange, il y a tout un combat pour les lanceurs d'alerte,
07:46 qui est un combat pour la vérité et la liberté qui s'exprime.
07:53 Un coupable idéal désigné d'office.
07:56 Quatre jours après l'annonce de la mort d'Alexei Navalny,
07:59 Vladimir Poutine coche toutes les cases de l'assassin politique.
08:03 Une conclusion qui arrange bien l'Occident.
08:05 Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage.
08:09 Depuis la mort d'Alexei Navalny, il y a quatre jours, le coupable est désigné Vladimir Poutine.
08:15 Malgré les démentis du Kremlin, Yulia Navalnaya, la veuve du défunt,
08:19 n'a pas cherché à jouer sur les insinuations.
08:21 Trois jours auparavant, Vladimir Poutine a tué mon mari, Alexei Navalny.
08:27 Poutine a tué le père de mes enfants.
08:30 Poutine a pris ce que je cherchais le plus cher,
08:33 le plus proche et le plus adoré.
08:36 Nous savons pourquoi Poutine a tué Alexei trois jours auparavant.
08:42 Nous allons vous en parler bientôt.
08:44 Nous allons vous montrer qui, comment, et comment a fait ce crime.
08:51 Nous allons vous nommer et vous montrer vos visages.
08:54 Mais le plus important que nous pouvons faire pour Alexei et pour nous-mêmes,
08:59 c'est de continuer à nous battre.
09:01 Plus d'espoir, plus de rage que d'avant.
09:05 Je sais, il me semble que plus n'est pas possible.
09:08 Mais il faut plus.
09:10 Rassembler tous ensemble, dans un seul fort coulac,
09:13 et attaquer ce régime fou, Poutine, ses amis,
09:18 les bandits en pagon, les chefs et les tueurs qui ont démoli notre pays.
09:24 Je vais continuer l'affaire d'Alexei Navalny.
09:27 L'œuvre d'Alexei Navalny.
09:29 Difficile de savoir exactement à quoi fait référence son épouse.
09:33 Peut-être à la tradition familiale de considérer les Tchétchènes comme des cafards à éradiquer.
09:37 Toujours est-il que si l'épouse de Navalny ne prend pas de gants
09:40 pour désigner Vladimir Poutine comme l'assassin de son mari,
09:44 de nombreux dirigeants occidentaux, à commencer par Emmanuel Macron,
09:47 n'ont pas été beaucoup plus prudents.
09:49 Elle a perdu stratégiquement enfin, parce qu'elle met au goulag ses esprits libres,
09:55 qu'elle les y condamne à mort, à l'instar de M. Navalny,
10:00 dont je salue la mémoire et l'engagement.
10:02 Et je pense ce soir à son épouse, à sa famille.
10:06 Lui qui dément le déclin du courage contre lequel nous mettait si justement en garde Solzhenitsyn.
10:13 Oui, la mort de M. Navalny dit la faiblesse du Kremlin et la peur de tout opposant.
10:21 D'étonnantes déclarations pour un chef d'Etat normalement astreint à la retenue.
10:26 Pourtant, Paris a déclaré que la Russie était, je cite,
10:28 "pleinement tenue responsable de la mort d'Alexei Navalny,
10:32 dont les conditions s'étaient fortement dégradées depuis son transfert en colonie pénitentiaire".
10:37 Des allégations contredites par la récente vidéo de l'activiste échangé avec ses avocats.
10:43 Par ailleurs, dans la mesure où aucune explication n'a encore filtré sur la disparition d'Alexei Navalny,
10:48 la France devrait se montrer plus patiente.
10:51 En effet, ses détenus peuvent également être assassinés dans ses prisons,
10:54 à l'image d'Ivan Kolona tué à la centrale d'Arles par un détenu dangereux qui aurait dû être à l'isolement.
10:59 Une affaire sur laquelle la lumière est loin d'avoir été faite par les autorités.
11:03 Mais pourtant, la France a fait savoir ce mardi qu'elle réclamait une enquête indépendante
11:08 sur les conditions de la mort d'Alexei Navalny.
11:11 Une enquête lancée en Russie, déjà vouée aux gémonies par les proches de l'activiste.
11:15 Les investigations ont dit à Alexei et ses avocats qu'ils ne donneraient pas leur corps.
11:20 Et qu'il y aura une vérification chimique pendant les 14 jours.
11:26 Et qu'ils ne donneront pas leur corps, qu'ils ne montreront pas leur corps.
11:30 Ils ont décidé de faire une vérification au moins deux semaines.
11:34 Et nous comprenons parfaitement qu'après cela, ils ne montreront pas leur corps.
11:37 Ils continueront à faire cette vérification jusqu'à ce qu'il soit bénéfique.
11:40 Évidemment, au moins jusqu'à la sélection.
11:42 Un point de vue peu surprenant chez l'entourage d'Alexei Navalny,
11:45 qui diffère toutefois peu des déclarations des dirigeants occidentaux,
11:49 bien muet lorsque le journaliste américain Gonçalo Lira est mort dans une prison ukrainienne il y a quelques semaines.
11:55 Bien muet également, comme nous l'avons dit, pour le traitement hymnique de Julian Assange.
12:00 Quoi qu'il en soit, l'enquête sur les conditions de la mort de Navalny n'aboutira qu'à des conclusions
12:05 partiales et partielles, puisque la Russie n'ouvrira pas ses portes aux autres pays pour faire la lumière sur l'affaire.
12:11 Les versions resteront donc face à face, figées, un peu comme les relations internationales.
12:17 [Générique]
12:20 Retour à la ferme, mais morale toujours en berne.
12:23 À quelques jours du salon de l'agriculture, la détresse des paysans n'a pas été apaisée
12:28 par les manifestations ni les discussions entre l'exécutif et les syndicats.
12:32 La preuve dans cette exploitation de vaches pour la confection de fromage à hopé à Neuchâtel-en-Bray,
12:37 en Seine-Maritime, un sujet de Claude Corse.
12:40 Elle vient de sortir.
12:42 Prenez net.
12:44 Elle vient de sortir.
12:46 Elle va têter.
12:49 Nous sur l'exploitation, tout le lait est transformé.
12:51 Donc on fabrique du Neuchâtel en AOP.
12:54 Donc moi personnellement, le salon de l'agriculture, je n'ai pas envie d'y aller.
12:57 Vu le contexte.
12:58 Quand on va au salon et qu'on voit les hommes politiques débarquer les uns après les autres,
13:04 ils viennent qu'une journée, ils s'occupent de l'agriculture qu'une journée,
13:08 mais pas pour nous, c'est eux pour se faire voir.
13:11 – Non mais les politiques, c'est bien quand ils viennent nous voir dans la cour de ferme.
13:14 Mais le problème c'est qu'ils ne vivent pas au quotidien ce qu'on vit.
13:18 On a les pressions en permanence tous les jours.
13:22 On a tous peur des contrôles.
13:23 Tout le monde a peur de tout maintenant.
13:25 On ne sait plus.
13:26 La société est à la dérive.
13:28 – Et trouvez-vous normal qu'un drone, en ce moment, on est en train de nous surveiller.
13:34 Il n'y a aucune population qui supporterait ça.
13:36 Même dans une usine, on n'a pas le droit de filmer ses ouvriers 24 heures sur 24.
13:42 On n'est pas encore sorti de notre cour.
13:45 On est surveillés, donc là, on ne supporte plus ça.
13:49 – Les bâtiments, ça m'a coûté à peu près, avec les équipements intérieurs,
13:51 un million d'euros à l'époque.
13:53 On peut en rembourser ça sur 20 ans.
13:55 Mais l'investissement, c'est permanent.
13:58 Il y a toujours quelque chose à changer.
13:59 Du matériel, un tracteur, un épandeur, une faneuse, ça n'arrête pas.
14:03 Quand vous rentrez dans la cour des gens, tout ce qui brille n'est pas or.
14:06 Le 3/4 des agriculteurs seront tous riches de dettes.
14:08 Si aujourd'hui, on dit à tout le monde, remboursez ce que vous devez,
14:11 on vous laisse ce qu'il reste, il y en a beaucoup qui ne restent rien.
14:13 Zéro. La valeur, c'est que les hectares de terre, point.
14:16 Les maisons-d'oeuvre, ça nous a coûté le prix de 5 maisons-d'oeuvre.
14:19 Il y a 15 ans, j'aurais fait 5 maisons-d'oeuvre, j'aurais les loyers,
14:22 je serais peut-être plus heureux qu'aujourd'hui. Et pas de travail.
14:24 – Les tracteurs à 300 000 euros, il faut bien savoir que c'est un emprunt.
14:29 S'il n'y a pas d'emprunt, on peut considérer que le tracteur
14:32 n'appartient pas à l'agriculteur mais à la banque.
14:35 On est obligé d'emprunter à taux élevé pour acheter du matériel.
14:40 Et ce qu'il a dit, justement, Éric, là, les bâtiments,
14:43 on nous a tellement demandé de normes que ça, on a payé,
14:47 on a remboursé pendant 10 ans sans gagner un euro.
14:50 Et là, pour que nos enfants reprennent, on va être obligé, malheureusement,
14:55 de leur donner parce que si on leur fait payer,
14:58 là, c'est sûr que c'est nous qui les ferons.
15:01 – Arrêter dans les conditions actuelles, c'est pas possible.
15:03 L'environnement qui est tel qu'il est, c'est pas possible.
15:05 Les jeunes, on peut pas les emmener avec des emprunts, avec des taux à 5%
15:09 et puis avoir des produits qui sont à la baisse,
15:11 payés au cours mondial, c'est pas possible.
15:13 Là, vous voyez, il y a des vaches qui vont partir à l'abattoir,
15:15 vous voyez, elles sont encore bouclées, tout est bien tracé.
15:17 Par contre, ce qui nous affole, c'est toute la viande qui rentre de Nouvelle-Zélande.
15:20 On ne sait pas si elle est hormonée, il n'y a aucune indication,
15:23 on ne sait pas du tout ce qui se passe.
15:24 Alors ça, ça énerve tout le monde aussi, ça.
15:27 – La concurrence de l'employé de la Moutalota ?
15:29 – Quand le fils va voir la banque, le banquier demande aux parents d'être cautieux,
15:36 de faire des prêts familiaux parce qu'eux ne veulent pas leur prêter.
15:41 Et puis nous, on a travaillé toute notre vie,
15:43 on ne peut pas non plus tout donner l'outil de travail
15:46 parce que nous aussi, il faut bien que si malheureusement on est malade…
15:50 J'ai eu une prothèse de hanche parce que je suis trop usé,
15:53 j'ai eu un cas de replompage au cœur,
15:56 et bien on est bien obligé de continuer parce qu'on ne peut pas demain dire,
16:00 on arrête, qu'est-ce qu'on va faire ?
16:02 Il faut qu'on continue aussi à rembourser les emprunts.
16:05 Là, nous, on a 60 ans, on travaille encore,
16:08 on peut aider encore nos enfants, mais dans 10 ans, on ne pourra plus.
16:11 – On travaille encore beaucoup.
16:12 – Ce qui faisait la force de la paysannerie, c'était l'entente.
16:16 Tous les parents aidaient les enfants.
16:19 Aujourd'hui, si moi je veux aller aider mon fils quand je serai à la retraite,
16:24 si je suis contrôlé, j'aurai encore une amende
16:26 parce que j'aurais été l'aider, donc ça, on n'a plus le droit de le faire non plus.
16:31 – Moi, je connais plusieurs cas, il y a 5-6 ans,
16:33 des gens qui ont fait des reprises d'exploitation,
16:35 les bêtes étaient au plus haut, des vaches têtières,
16:37 ça se vendait 1 800, 2 000 euros,
16:39 aujourd'hui, c'est redescendu presque à la moitié.
16:41 Alors les gens qui ont fait des investissements comme ça
16:43 avec les taux d'intérêt, aujourd'hui, ils ne s'y retrouvent plus,
16:45 même en travaillant très bien.
16:46 D'autres choses, c'est ce que je disais au préfet,
16:48 comment voulez-vous aujourd'hui faire une étude prévisionnelle
16:50 pour un jeune qui s'installe ? Ce n'est pas possible.
16:52 Le bâtiment qui est face à nous, ce bâtiment-là,
16:55 quand on s'est installé, on n'avait pas de moyens,
16:56 ma femme et moi, on n'avions rien.
16:58 Donc on a fait un emprunt sur 15 ans, on a emprunté de l'argent à 16%
17:03 et on a dû hypothéquer la maison pour avoir les garanties bancaires.
17:06 Aujourd'hui, je ne le referai pas.
17:08 J'ai un neveu qui fait la même chose que moi,
17:09 qu'on avait mis en place avec ses parents,
17:13 et là, il m'a annoncé il y a 15 jours que malheureusement,
17:16 dans un mois et demi, il n'y aurait plus de vaches chez lui.
17:18 Plus de vaches, plus de personnel.
17:20 Quand on voit ça, on n'a plus d'herbage,
17:24 donc on est un peu dégoûté, tout ça, à cause de l'environnement,
17:26 les contrôles, les emmerdes.
17:27 Ralbo l'a dit, à 30 ans.
17:29 Moi, j'ai un copain d'école qui s'est suicidé,
17:32 mais malheureusement, le copain d'école, ça n'allait plus.
17:35 Il a pété les plombs et il s'est pendu.
17:37 Moi, j'ai un autre cas, un copain d'école aussi,
17:41 lui, il s'est pendu aussi au bout du Manitou
17:44 parce qu'il n'y arrivait pas.
17:46 Et c'était des gens courageux, la tête sur les épaules,
17:50 mais à bout de souffle, à bout de nerfs.
17:53 On commence à voir, vu les difficultés de l'agriculture,
17:57 que maintenant, c'est des financiers qui achètent les terres.
18:00 Et nous, on revient un peu au temps des seigneurs,
18:04 si je peux m'exprimer comme ça,
18:05 parce que là, maintenant, les agriculteurs
18:08 n'ont plus le moyen d'acheter les terres
18:10 et c'est des financiers qui les achètent.
18:12 Et ça, je trouve que c'est horrible.
18:14 Les terres que nos pères et nos grands-pères ont achetées,
18:18 demain, nos petits-enfants ne pourront pas les racheter.
18:21 Ça sera par des financiers et ça, ça nous arrache les cheveux et le cœur.
18:27 Le capital de France, c'est la terre.
18:28 C'est la terre, c'est la base de nourriture des gens.
18:30 Mais je pense que personne n'a encore compris.
18:33 Quand ils auront fait les courses,
18:35 que le caddie va coûter deux fois plus cher,
18:36 je pense que tout le monde va comprendre,
18:37 mais il va être trop tard.
18:38 Et passons à présent à l'actualité en bref avec Renaud de Bourleuf.
18:46 [Générique]
18:48 Le torchon brûle entre le Brésil et Israël.
18:51 Benjamin Netanyahou ne décolère pas après la comparaison de Lula
18:54 entre les victimes civiles de Gaza
18:56 et les victimes juives lors de la Seconde Guerre mondiale.
18:58 Une déclaration du président brésilien
19:00 faite depuis un déplacement à Hadis, à Beba, en Éthiopie,
19:03 où il assistait à un sommet de l'Union africaine.
19:06 Lundi, le ministre des Affaires étrangères brésilien
19:08 a convoqué l'ambassadeur israélien à Brasilia
19:10 après que Lula ait été déclaré persona non grata en Israël.
19:13 Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israel Katz,
19:16 a pour sa part estimé,
19:17 lors d'un déplacement mémorial de Yad Vashem à Jérusalem,
19:20 que les propos de Lula étaient une honte
19:23 et constituaient une attaque antisémite.
19:25 Le Hamas a pour sa part salué les déclarations du président brésilien
19:29 à un vrai baiser de la mort.
19:30 Ursula von der Leyen s'accroche à Bruxelles.
19:43 Lundi, la présidente de la Commission européenne
19:45 a annoncé sa candidature à un second mandat.
19:47 La reine des conflits d'intérêts estime donc pouvoir encore servir,
19:50 ou se servir, à ce poste de non-élue particulièrement exposée.
19:53 Disposant du soutien de la plupart des chefs d'État
19:55 et de gouvernement européens,
19:57 elle devrait facilement être réélue
19:58 et rester à Bruxelles jusqu'à la fin 2029.
20:01 Une occupation qui lui permettra aussi de retarder sa comparution
20:04 devant les juges allemands
20:05 pour s'expliquer sur les contrats douteux avec les sociétés de conseil,
20:07 conclue alors qu'elle était ministre de la Défense.
20:10 Brigitte Macron met de l'huile dans les relations franco-marocaines.
20:14 Lundi, la première dame a reçu les princesses marocaines
20:16 Lala Meriem, Lala Asma et Lala Asna,
20:19 les sœurs du roi du Maroc, à l'Elysée.
20:21 Une rencontre visant à renouer les liens entre les deux pays,
20:24 à couteau tiré depuis des mois.
20:25 Parmi les motifs de désaccord,
20:27 le rapprochement entre l'Algérie et Emmanuel Macron,
20:29 alors que les relations entre le roi du Maroc Mohamed VI et Alger
20:32 sont particulièrement tendues.
20:34 À l'occasion d'une tournée africaine,
20:35 Emmanuel Macron avait expliqué que les relations avec le Maroc
20:38 et sa monarchie étaient cordiales et apaisées.
20:40 Ce qui avait réfuté le palais par voie de communiqué.
20:43 Gageons que le thé à l'Elysée aura pu améliorer les choses.
20:46 Éric Zemmour part à la reconquête de ses électeurs.
20:50 Ce mardi soir, le parti du candidat à l'élection présidentielle
20:53 lance les rencontres économiques.
20:55 L'idée est de faire connaître le programme du parti
20:57 en vue des élections européennes du mois de juin.
20:58 Deux tableaux rondes sont organisés avec pour thème
21:01 l'assistanat tue le travail et l'État contre l'économie.
21:04 Une remise en route très libérale,
21:06 alors qu'Éric Zemmour juge ne pas avoir été entendu sur ces questions
21:09 lors de la campagne présidentielle.
21:10 Pour le moment, les sondages, toujours à prendre avec des pincettes,
21:13 donnent à la liste menée par Marion Maréchal un score autour de 7%.
21:17 À quel horizon se voue la Macronie ?
21:20 Lundi, le député européen renoué Gilles Boyer,
21:22 membre du parti horizon d'Edouard Philippe,
21:24 s'est prononcé en faveur d'une liste menée par Clément Beaune
21:27 aux élections européennes du mois de juin.
21:28 Il assure que l'ancien secrétaire d'État aux affaires européennes
21:30 a toutes les qualités requises, c'est-à-dire la compétence technique,
21:33 la légitimité politique et l'expérience médiatique.
21:36 Un parfait profil qui succédera donc à l'excellente Nathalie Loiseau,
21:40 tête de liste en 2019.
21:42 De quoi penser que la Macronie a un sérieux problème de recrutement.
21:45 Anne Hidalgo met à genoux la Tour Eiffel avant les JO.
21:49 Le monument est fermé depuis lundi.
21:51 En cause, les difficultés financières de la société d'exploitation de la Tour Eiffel,
21:55 dont la mairie de Paris est le principal actionnaire.
21:57 Après un déficit de 120 millions d'euros entre 2020 et 2021,
22:00 période de la crise sanitaire,
22:01 le célèbre édifice n'est jamais parvenu à se remettre sur pied,
22:04 malgré une recapitalisation à 60 millions.
22:06 Et pour cause, en plus des travaux de rénovation,
22:09 la société d'exploitation de la Tour Eiffel a vu exploser la redevance
22:12 qu'elle doit verser à la mairie de Paris.
22:14 De 8 millions en 2018, au double en 2022,
22:16 elle devrait arriver bientôt à 50 millions d'euros.
22:19 Une augmentation que le monument ne peut plus assurer.
22:21 Nouvelle démonstration de la gestion calamiteuse de la mairie d'Anne Hidalgo.
22:25 Vénitieux, capitale de la corruption dans la région lyonnaise.
22:30 Depuis mercredi, le maire communiste de la commune du Rhône, Michel Piccard,
22:33 fait l'objet d'une enquête pour prise illégale d'intérêts.
22:35 L'objet est une subvention de 22 000 euros votée au dernier conseil municipal
22:39 pour l'association Voisins Malins, dont l'objectif, plutôt flou,
22:42 est de faire émerger un réseau d'habitants charismatiques
22:44 pour recréer une dynamique dans les quartiers populaires.
22:47 Problème, il y a au conseil d'administration un certain Yazid Ilkoumi,
22:50 par ailleurs directeur général adjoint,
22:52 chargé de la cohésion sociale et de la rénovation urbaine à la ville de Vénitieux.
22:56 Le maire avait voté la subvention,
22:57 sans signaler au reste des élus la présence d'un collaborateur
23:00 au sein des dirigeants de l'association.
23:02 Ces derniers mois, plusieurs plaintes avaient été déposées
23:04 pour des affaires similaires à l'encontre d'un adjoint au maire
23:06 ou d'autres élus de sa majorité.
23:08 L'opposition reproche à Michel Picquart de favoriser des associations
23:11 qui participent activement à sa réélection.
23:13 Pas de honte pour les criminels.
23:16 Jonathan Daval, condamné à une peine de 25 ans de prison
23:19 pour le meurtre de son épouse Alexia,
23:21 a porté plainte contre sa belle-famille pour diffamation.
23:24 En cause, les propos tenus par Isabelle Fouillot, la mère de la victime,
23:27 dans une série télévisée qui relate l'affaire, diffusée sur Canal+.
23:31 En effet, cette dernière expliquerait que Jonathan Daval
23:33 aurait empoisonné sa fille lorsqu'elle était enceinte
23:35 pour provoquer une fausse couche et la rendre folle.
23:37 Des éléments qui n'avaient pas été retenus dans le procès
23:39 de la cour d'assises de la Haute-Saône qui a condamné le meurtrier.
23:42 Sans surprise, l'avocat du coupable, Maître Schwerer d'Orfer,
23:45 a justifié la plainte de son client par une intention de lui nuire.
23:48 Ce dernier avait déjà fait parler de lui au début de l'affaire criminelle
23:50 en tenant des propos dénigrants à l'égard de la victime.
23:53 Et voilà, nous approchons déjà de la fin de cette édition.
24:00 Retrouvez dès à présent le Zoom du jour.
24:02 La chanteuse Erga présente son album "H-d'or"
24:05 et sa tournée de concert en juin prochain avec des dates à Aix,
24:08 Lyon, Paris et Toulouse.
24:11 Pendant des années, je voulais vraiment, on va dire,
24:14 percer dans le showbiz musical.
24:17 Vraiment, je voulais vraiment...
24:19 Je voulais être une rockstar.
24:20 Je voulais percer dans le showbiz artistique.
24:24 Et en fait, je me sentais tellement pas à ma place
24:27 que je ne regrette absolument pas.
24:28 Je sais que je me suis fermée des portes, pardon,
24:32 en affichant mes idées et ma couleur politique publiquement, je le sais.
24:36 Mais c'est un "sacrifice" que j'assume tout à fait d'avoir fait
24:41 et que je ne regrette absolument pas.
24:43 Également au programme de votre soirée,
24:44 un nouveau numéro de "Passé-présent".
24:46 Guillaume Fiquet évoque Bonaparte au siège de Toulon avec Philippe Bornet.
24:50 À présent, c'est le moment de retrouver le directeur
24:53 de l'Observatoire des journalistes, Claude Chollet,
24:55 pour un portrait piquant de Cyril Hanouna.
24:57 Maintenant, c'est la fin de cette édition.
24:59 Merci à tous pour votre fidélité.
25:01 On se retrouve demain. Bonsoir.
25:03 [Musique]