Assange, l’anti Navalny

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi 21 février, il revient sur la possible extradition de Julian Assange aux États-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans de prison. Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Mais d'abord l'édito internationale sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouette. - Bonjour.

00:04 - Le dernier recours de Julian Assange pour échapper à son extradition.

00:07 C'est aujourd'hui, la Haute Cour de Londres doit décider si le fondateur de Wikileaks peut faire appel de cette décision.

00:14 Et vous nous dites, Vincent, qu'Assange c'est quoi ? C'est l'anti-Navalny ?

00:18 - Oui, dire qu'à 50 ans un homme a la tête qu'il mérite, parfois ça tombe juste.

00:23 Julian Assange ne ressemble pas à Alexei Navalny.

00:26 Le Russe avait l'allure d'un héros de légende, un regard clair qui vous sonde, un profil de médaille, le sourire en plus,

00:33 et avec sa femme Julia, un couple charismatique.

00:35 En face, l'Australien avec une dégaine d'éternel adolescent, le rebelle qui brandit le point, cheveux filasse et l'œil torve,

00:43 ses maîtresses l'accusent de viol, ses employés rapportent les blagues d'obsédés sexuels du gourou.

00:49 L'anti-héros ressemble à un salaud.

00:51 Il n'y a apparemment rien de commun entre le Russe qui choisit le martyr en rentrant chez lui ou l'attend la police qui veut l'assassiner,

00:58 et Julian Assange qui se débat depuis 15 ans pour échapper à l'extradition.

01:02 - Mais alors en quoi ces deux-là se ressemblent-ils ?

01:05 - Et bien ils se ressemblent comme Don Quichotte et Sancho Ponsas.

01:08 Ce qui les réunit, c'est leur combat contre les abus de pouvoir de l'État, le plus froid des monstres froids,

01:13 et la guerre que leur font les services secrets qui les persécutent avec la même obstination implacable jusqu'à l'absurde.

01:21 Navalny voulait la fin de la corruption qui ravage la Russie, il a été empoisonné, condamné, déporté, il en est mort.

01:28 Assange mène croisade contre l'État profond.

01:31 Pour une transparence absolue, il a été espionné, harcelé, faussement dénoncé, poursuivi sans relâche,

01:38 la CIA a voulu l'assassiner, il a passé 7 ans assiégé dans une ambassade, puis 5 ans enfermé dans un quartier de haute sécurité,

01:47 il risque 175 ans de prison, l'Amérique a juste renoncé à l'enfermer dans l'Alcatraz des Rocheuses,

01:54 une fournaise aussi hospitalière que l'enfer du loup polaire où Navalny a disparu.

01:59 - Et à chaque fois la logique pénale c'est Kafka.

02:02 - Alors le tribunal sacne Navalny qui n'a pas respecté son contrôle judiciaire,

02:06 les juges font mine d'ignorer qu'il était à l'article de la mort et que l'État qui les emploie lui a administré le Novichok.

02:13 Le tribunal londonien enferme, pareillement, Assange pour avoir pris la fuite,

02:18 et fait mine d'ignorer que la Suède a classé la plainte pour viol qui justifiait l'arrestation

02:23 et qui terrorisait un homme dont les États-Unis réclament la tête.

02:27 On pense ce qu'on veut d'Assange, que le hacker est le chef d'une secte, menteur, cynique, gluant,

02:33 que c'est un pirate pas un corsaire de la liberté, qu'il a mis des vies en danger en Irak

02:37 en balançant les centaines de milliers de documents que lui avait livrés le sous-off Mining,

02:42 qu'il s'est laissé manipuler par les Russes pour discréditer Hillary Clinton,

02:47 que la place d'un maître chanteur en somme est au violon.

02:50 En même temps, comment oublier les détenus humiliés de la prison d'Abu Ghraib où s'est forgé l'État islamique ?

02:57 Sans Wikileaks, on ignorerait que 66 000 civils irakiens ont été tués et des milliers d'autres livrés à la torture.

03:06 Comme en Afghanistan, que 150 innocents ont été enfermés à Guantanamo,

03:11 le plus jeune 14 ans, le plus âgé 89 ans, puis libérés sans jamais avoir été mis en accusation,

03:17 que trois présidents français successifs ont été écoutés par la NSA et la moitié du CAC 40, etc.

03:26 Se plonger dans Wikileaks, c'est ouvrir les yeux sur les coulisses de l'Amérique,

03:29 c'est pas trop ragoûtant, ça n'a jamais été aussi nécessaire,

03:33 on voudrait en savoir autant sur son activisme aujourd'hui en Ukraine par exemple.

03:38 À Sange, c'est l'antinavalnie, mais l'Occident est le contraire de la Russie et c'est au juge de Londres aujourd'hui de le démontrer.

03:45 - Signature Vincent Herouette. Merci Vincent, à demain.

03:48 7h-9h, Europe 1 Matin.

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