• il y a 9 mois
Regardez L'édito d'Alba Ventura du 21 février 2024 avec Alba Ventura.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 RTL Matin
00:03 L'édito d'Alpa Ventura en l'absence exceptionnelle.
00:07 Dive Kelvy, bonjour Alba.
00:09 Bonjour Amandine, bonjour à tous.
00:11 Les agriculteurs maintiennent la pression à trois jours maintenant du Salon de l'agriculture.
00:14 Hier, le président Macron a reçu le patron de la FNSEA et celui des jeunes agriculteurs.
00:19 Il était urgent Alba de les recevoir ?
00:21 Oui, parce que le Salon de l'agriculture c'est quand même dans trois jours
00:24 et la tension n'est pas vraiment redescendue.
00:26 C'est pour ça que le président, le premier ministre et les ministres, enfin tout le monde,
00:30 est au chevet des agriculteurs depuis maintenant plusieurs semaines.
00:33 Et il était temps parce que la colère gronde depuis l'automne
00:36 et ils ont été patients les agriculteurs.
00:39 Vont-ils avoir des réponses concrètes ?
00:41 Alors vous savez, il y a deux axes en fait sur lesquels le président et le premier ministre
00:45 peuvent agir au plus vite et concrètement.
00:47 C'est d'abord faire respecter la loi EGalim.
00:50 C'est cette loi qu'Emmanuel Macron avait fait voter en 2017
00:53 pour garantir aux agriculteurs d'être payés au juste prix
00:56 face à la grande distribution et à l'industrie agroalimentaire.
01:00 Bon, on a vu qu'il y avait plusieurs dizaines d'acteurs qui ne jouaient pas le jeu,
01:03 mais on aurait pu quand même se réveiller plus tôt, multiplier les contrôles par exemple.
01:07 L'autre point important ce sont les normes.
01:10 Vous vous souvenez, il y a 14 réglementations sur les E, c'est énorme.
01:14 Ça c'est une maladie française, mais il faut enlever absolument cette complexité.
01:18 Les agriculteurs, n'oublions pas, sont d'abord des petits patrons.
01:21 Il n'y a pas que des grosses exploitations.
01:23 Donc voilà les deux axes sur lesquels l'État peut agir vite.
01:27 C'est absolument primordial pour soulager les agriculteurs,
01:30 mais ça ne va pas régler tous leurs problèmes.
01:32 Pourquoi dites-vous ça ?
01:33 Est-ce que vous vous souvenez de leur slogan quand ils ont manifesté ?
01:36 Ils ont dit "N'importez pas ce que vous nous interdisez de produire".
01:41 Il est là le nerf de la guerre, il est là le problème de fond.
01:44 Nous en France, nous avons une agriculture plus vertueuse qu'ailleurs
01:47 qui est soumise à la concurrence déloyale des autres pays.
01:51 C'est comme ça qu'on fait venir des poulets bourrés d'antibiotiques de croissance,
01:55 parce que chez nous c'est interdit.
01:57 C'est comme ça, Amandine, que notre moutarde de Dijon est canadienne,
02:01 parce qu'on a interdit un traitement, et tant mieux !
02:04 Sauf qu'il n'y avait pas d'alternative.
02:06 Résultat, aujourd'hui, 80% de nos graines de moutarde viennent du Canada,
02:09 qui là-bas utilise ce même pesticide qui est interdit en Europe.
02:14 Et puisque l'on parle du Canada, figurez-vous que la lentille du puits,
02:18 la fameuse lentille verte du puits,
02:20 la plupart de ces lentilles sont largement concurrencées,
02:23 parfois sur les mêmes chaînes de production, par des lentilles venues du Canada,
02:27 cultivées, là encore, avec des pesticides interdits chez nous.
02:31 D'ailleurs, je vous conseille à ce propos, si vous voulez des histoires comme ça,
02:34 de lire l'excellent livre d'Éric Orsenna et de Juliane Normandie,
02:37 ancien ministre de l'Agriculture, ça s'appelle "Nourrir sans dévaster" chez Flammarion.
02:41 Mais Alba, on ne peut rien faire contre ça ?
02:43 Si, mais ça se passe à Bruxelles, c'est à l'Europe d'interdire.
02:47 Mais c'est très compliqué, parce que ça remet en cause des accords internationaux que l'on a signés.
02:51 Et c'est pour ça que la France plaide pour ce qu'on appelle des clauses miroirs en agriculture,
02:56 c'est-à-dire interdire en France l'entrée de denrées qui sont cultivées avec des produits interdits chez nous.
03:02 L'intérêt de cette clause miroir, c'est qu'elle met d'accord les écologistes et les agriculteurs.
03:08 Alors c'est une forme de protectionnisme, oui, mais encore une fois, ça répond à une concurrence déloyale.
03:13 Merci beaucoup Alba.

Recommandations