Découvrez la conférence "Les émotions parents-enfants : Ce qui se joue derrière ?" en replay, avec Aurélie Callet et Saverio Tomasella !
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00:00 Bonjour à toutes et tous. Alors comme Anaïs vient de le dire, bienvenue à notre troisième table
00:00:16 ronde de notre journée consacrée au répit parental. Je suis Dorothée Saada, journaliste
00:00:22 pour parents et notamment j'anime le podcast "Parents" bien nommé "Galère sa mère". Alors c'est pas
00:00:30 facile de passer après ce moment très très joyeux pour un sujet qui est quand même relativement
00:00:36 sérieux. Anaïs disait qu'on allait parler du bluegi, goulba, goulga, goulba, on n'est pas née dans
00:00:45 les années 70 et qu'on connaît pas Casimir, on sait pas forcément ce que c'est. Bon on va parler
00:00:49 de cette grosse tambouille qu'est les émotions justement, mais des émotions, celles des parents,
00:00:56 celles des enfants et puis on va tenter de comprendre aujourd'hui ce qui se joue derrière
00:01:00 tout ça. Alors crise de larmes ou de colère chez vos enfants, frustration, peur mais aussi explosion
00:01:08 de joie parce que les émotions, on va voir qu'on ne parle pas que des émotions désagréables mais
00:01:12 aussi des émotions agréables, c'est important d'en parler. À tous les âges, les émotions peuvent
00:01:17 s'emballer, on va voir ça. Alors comment nous aider à apprivoiser les émotions de nos enfants,
00:01:23 comment éviter de se sentir, ça nous arrive souvent, dépassé en tant que parent, comment nous libérer
00:01:29 aussi de notre fameuse culpabilité souvent et puis comment comprendre aussi ce que les émotions de
00:01:36 nos enfants peuvent réveiller en nous, ce qu'elles peuvent révéler de nos propres émotions à nous
00:01:42 quand nous étions enfants. Car une des particularités des émotions, nous allons voir,
00:01:47 c'est qu'elles fonctionnent un petit peu comme un miroir mais on ne reste jamais neutre devant
00:01:52 l'émotion d'un autre et surtout pas devant l'émotion de nos enfants. Alors nous avons le
00:01:57 plaisir aujourd'hui de recevoir Aurélie Calais et Saverio Tomasella. Bonjour Aurélie. Vous êtes
00:02:03 psychologue clinicienne et cofondratrice du cabinet Kids & Family. Bonjour Saverio. Bonjour. Vous êtes
00:02:10 docteur en psychologie et psychanalyste et vous êtes le fondateur de l'observatoire de la
00:02:15 sensibilité dont nous allons beaucoup parler aujourd'hui, la sensibilité. Alors Saverio,
00:02:20 pour commencer on va faire une question très générale, un petit peu comme un cours magistral.
00:02:25 Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce que c'est qu'une émotion déjà ? C'est important
00:02:30 d'avoir une définition parce qu'on ressent tous des émotions depuis notre naissance mais qu'est-ce
00:02:34 que c'est qu'une émotion et puis à quoi est-ce qu'elles nous servent ces émotions ? Merci,
00:02:40 merci de votre présence à chacune et chacun. Merci pour cette invitation à votre journée. Une
00:02:48 émotion par définition c'est un mouvement. Motion en latin ou en anglais puisque dans l'anglais
00:02:55 il y a beaucoup de mots latins. C'est un mouvement donc émotion littéralement ça veut dire en
00:03:00 mouvement. C'est donc une dynamique et c'est très important de comprendre ça déjà parce que si je
00:03:05 respecte la dynamique ça va être plus facile que si je m'y oppose. Concrètement une émotion c'est
00:03:12 ce qui nous affecte. Ça me touche, ça me trouble, ça m'impacte. Donc c'est peut-être vain de vouloir
00:03:24 rester neutre face à une émotion puisque par définition ça provoque quelque chose en nous.
00:03:32 Alors je vais pas aller beaucoup plus loin dans la définition de l'émotion mais si je suis touché,
00:03:43 si je suis dans un mouvement, ce mouvement en moi il va avoir besoin d'être écouté,
00:03:50 d'être entendu parce que souvent derrière une émotion il y a un besoin. Voyez, je sens qu'il
00:03:58 y a un mouvement, je suis touché et je peux déjà m'interroger sur ce que cette émotion qui est
00:04:03 une messagère vient m'apporter comme information sur la situation que je suis en train de vivre.
00:04:08 Et souvent ce sont des situations relationnelles. Alors évidemment il peut y avoir la relation avec
00:04:13 soi-même, la relation avec l'environnement, le monde, la nature etc. Mais le plus fréquemment
00:04:18 ce sont des relations avec les autres. C'est pour ça qu'on parle de relation affective. Les
00:04:24 relations qui nous affectent, il y a déjà de l'émotion. Dans vos ouvrages vous parlez de
00:04:29 trajet sensoriel des émotions. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est ? Alors il
00:04:35 y a deux grandes écoles dans les recherches sur les émotions et l'école qui fait du point de
00:04:46 vue des recherches scientifiques qui semble la plus probante c'est l'école de la neurobiologie.
00:04:53 Donc d'après la neurobiologie, nos émotions elles naissent d'abord dans notre système
00:05:00 nerveux autonome. Comme son nom l'indique, ce système nerveux autonome il est inconscient,
00:05:06 il est involontaire. Donc il y a une information sensorielle qui arrive dans une situation et
00:05:15 cette information sensorielle va provoquer une réaction du système nerveux autonome. Et c'est
00:05:22 déjà une émotion. Après au niveau de l'interprétation que je vais faire de cette
00:05:30 information, ça va devenir une émotion consciente. Donc pour aider à comprendre l'émotion ou à la
00:05:39 faire baisser, ou à faire baisser son intensité, parce que forcément l'émotion c'est souvent
00:05:44 intense, il y a des méthodes, de très nombreuses méthodes comme la méthode TIPI par exemple,
00:05:51 qui propose de chercher en soi quelles sont les sensations qui sont liées à l'émotion. Donc par
00:06:00 exemple si je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui, je ferme mes yeux, je cherche ce que
00:06:09 je ressens, j'ai de la chaleur dans la poitrine, de la chaleur dans le ventre aussi, je sens de la
00:06:16 dilatation au niveau des épaules, je sens mes pieds posés par terre. Bon là c'est une émotion
00:06:22 facile et au bout d'un moment ce trajet sensoriel de l'émotion va s'arrêter, c'est-à-dire que je
00:06:27 ne vais plus rien sentir. Si au contraire j'étais dans de la peur ou de la colère, je vais peut-être
00:06:32 sentir que l'estomac se crispe, que la gorge est serrée, que la bouche est sèche, que j'ai mal à un
00:06:39 endroit de la tête etc. Et je suis ces sensations jusqu'à ce que je ne sente plus rien. Et
00:06:45 généralement quand je ne sens plus rien c'est que l'émotion est partie. Parce que le plus souvent
00:06:50 des émotions ne durent que deux à trois minutes. Bien sûr certaines émotions intenses ou difficiles
00:06:56 peuvent s'installer. Donc en suivant le trajet sensoriel de l'émotion, déjà on lui permet de
00:07:02 faire son chemin, d'être traité par le cerveau et c'est terminé. Donc ça c'est dans les cas
00:07:12 simples. Dans les cas plus difficiles on va avoir besoin de comprendre cette émotion et comme je le
00:07:17 disais tout à l'heure, d'essayer de déceler ce qui se passe de difficile ou de facile, d'agréable
00:07:23 ou de désagréable dans la situation et le besoin qui est sous-jacent. Aurélie vous êtes l'auteur
00:07:28 de nombreux ouvrages dont le fameux "Je ne veux pas" aux éditions de Becque supérieure. Alors
00:07:35 parce que ça n'est pas toujours facile pour nous les adultes de comprendre nos propres émotions,
00:07:40 comment est-ce qu'on peut arriver à expliquer à nos enfants ce qu'est une émotion et comment on
00:07:47 peut se faire aider ? Est-ce qu'il y a des outils qui peuvent nous permettre justement de faire
00:07:50 passer le message ? Alors c'est vrai qu'aujourd'hui il y a énormément d'ouvrages sur les émotions.
00:07:55 Moi je vois au cabinet les enfants grâce au livre "La couleur des émotions" ils arrivent tous à
00:07:59 dire "quand je suis en colère c'est rouge, quand je suis content c'est jaune". Donc je trouve que
00:08:04 les enfants aujourd'hui ont un vrai vocabulaire émotionnel. Ils arrivent très bien à l'expliquer.
00:08:09 Par contre je trouve qu'ils ont plus de mal à "comment je fais pour finalement la gérer quand
00:08:15 cette émotion arrive". Ce que disait Saverio, c'est vrai qu'il n'y a pas d'émotions négatives,
00:08:20 elles sont agréables ou désagréables et ça va être d'aider nos enfants à gérer quand une émotion
00:08:26 désagréable arrive. Comment est-ce que tu peux développer ta boîte à outils pour que tu puisses
00:08:31 traverser ça finalement ? On se rend compte de l'importance de tous aujourd'hui en 2024,
00:08:37 on nous le dit, de parler de nos émotions en tant qu'adultes et de parler donc des émotions à
00:08:43 nos enfants. Est-ce que c'est important de se poser aujourd'hui en famille parce que c'est pas
00:08:50 toujours évident d'aborder ces sujets dans le cercle familial ? Comment est-ce qu'on peut faire
00:08:55 pour libérer la parole autour des émotions dans le foyer ? Finalement moi ce que je trouve très
00:09:02 important c'est ce dont vous parliez tout à l'heure, c'est d'expliquer à nos enfants qu'ils
00:09:08 comprennent quel est le besoin derrière ton émotion. Nous sur le moment on va avoir envie
00:09:12 que l'émotion s'apaise ou qu'elle ne dure pas trop longtemps. Si l'émotion arrive de toutes les
00:09:17 façons c'est impossible de lui dire "non, ne..." Pardon ! Ça va être impossible de dire à nos
00:09:24 enfants "non, ne ressens pas ça". Une fois que l'émotion arrive elle est là, donc l'idée ça
00:09:29 va être vraiment d'apprendre à nos enfants de développer finalement leur boîte à outils. Quand
00:09:33 tu sens que la colère arrive ou je sais pas quelle émotion, qu'est ce que tu peux faire ? Donc ça
00:09:39 peut être crier dans un coussin, prendre une bouteille sensorielle, enfin voilà c'est vraiment
00:09:43 trouver le max de trucs pour que eux puissent gérer, pour que ça puisse redescendre et après
00:09:47 c'est d'en parler en famille et de bien identifier quels sont les besoins de chacun. Parler en famille
00:09:54 c'est aussi parler de nous en tant que parents de nos propres émotions. Qu'est ce qui se passe si
00:10:01 les émotions ne s'expriment pas ou si celles de nos enfants ne sont pas bien comprises par les
00:10:08 parents ? Quels sont les risques finalement pour les enfants ? En fait c'est-à-dire que si on ne
00:10:15 comprend pas quel est le besoin et quelle est l'émotion, en fait tant qu'on n'a pas compris le
00:10:18 besoin, ce qui peut être pour un enfant, j'ai besoin d'avoir un moment sans mon frère ou ma soeur,
00:10:22 j'ai besoin d'avoir plus de temps de jeu, peu importe, il faut essayer vraiment de creuser
00:10:27 avec eux. Qu'est ce que risquent les enfants si on n'est pas vraiment à l'écoute de leurs émotions,
00:10:35 comme quand vous disiez à un moment donné, bon bah ok tu ressens ça, on passe à autre chose,
00:10:39 on ne t'a pas écouté finalement, on n'a pas pris le temps de t'écouter. Qu'est ce que risque
00:10:44 l'enfant ? En fait c'est que l'émotion va revenir, très souvent chez les petits, c'est plutôt les
00:10:47 émotions désagréables qui sont désagréables pour eux mais aussi pour nous les parents,
00:10:51 quand on les voit qui s'énervent énormément, qui jettent des trucs, qui crient, alors que très
00:10:56 souvent les parents nous disent "j'ai passé une journée, j'ai tout fait pour lui faire plaisir
00:10:59 et je rentre à la maison et j'ai une colère pas possible parce que j'ai dit non tu prendras ton
00:11:05 bain après le dîner" et là et donc souvent les parents ils disent c'est pas juste parce que j'ai
00:11:09 l'impression que je fais plein de trucs et que l'enfant est pas reconnaissant, donc de base
00:11:13 ils sont pas reconnaissants tellement une fois qu'on le sait ça va. Non non il faut vraiment,
00:11:18 cette histoire de besoin c'est hyper important parce qu'aujourd'hui moi je vais en consultation,
00:11:23 ils parlent tous de leurs émotions, ils me disent par exemple je suis souvent fâché, je suis très
00:11:27 en colère contre papa, contre maman et en fait d'essayer de savoir pourquoi, nous on le fait en
00:11:32 tant que psy mais en tant que parent on peut le faire, c'est à dire de dire vous posez,
00:11:36 alors il faut essayer de faire un peu comme le jeu du qui-est pour ceux qui parlent pas
00:11:40 beaucoup. Alors vous voyez tous le jeu du qui-est. Ah oui on fait par élimination. Exactement,
00:11:44 c'est à dire est-ce que ce qui te fâche c'est plutôt à l'école ou à la maison ? Ok c'est
00:11:48 à l'école ou c'est à la maison. Est-ce que c'est par rapport à papa ? Non. A maman ? A ton frère ?
00:11:53 Oui. Ah ok. Et puis comme ça on arrive à avoir les infos et après c'est essayer de se dire que,
00:11:59 moi je vois très souvent dans mes consultations les enfants vont dire des trucs et les parents
00:12:04 ils font mais pas du tout, ils disent ça mais c'est pas vrai. Et en fait on est obligé, nous en tant
00:12:09 que thérapeute mais aussi en tant que parent, de partir de leur réalité à eux. On doit toujours
00:12:14 prendre leur prisme parce que si c'est ce qu'ils ressentent, de toute façon on peut pas dire que
00:12:18 c'est vrai ou faux. C'est en tout cas son ressenti, c'est celui-là donc comment je
00:12:23 fais pour l'aider par rapport à ce ressenti. Après on peut prendre des trucs de réalité,
00:12:26 comme moi ils me disent ils s'occupent que de mon frère. Ah bon donc t'as l'impression qu'on s'occupe
00:12:30 plus du tout de toi ? Bah non c'est pas vrai. Ah d'accord mais est-ce que tu fais du sport ? Oui.
00:12:34 Ah qui t'emmène ? Papa. Ah ton frère est là ? Non. Ah bah donc t'as quand même tout le samedi matin.
00:12:39 Voilà il faut redécortiquer un peu. C'est une vraie enquête. Il faut faire un travail d'enquêteur
00:12:43 de police. Saverio, est-ce qu'un enfant a plus de facilité justement à répondre et on est moins
00:12:50 dans l'enquête de police si les parents, quand il y a le temps en famille le soir, arrivent facilement
00:12:55 à exprimer eux-mêmes leurs émotions sur leur journée ? Oui c'est la clé. La clé c'est que
00:13:01 nous parents nous exprimons nos émotions quand elles arrivent. Je suis fatigué, je suis en
00:13:09 colère, je suis triste, j'ai peur, je suis frustré, je suis gêné, j'ai honte. Voilà. Dès qu'on sent
00:13:14 une émotion, on l'exprime. Déjà parce que c'est plus simple d'exprimer l'émotion sur le champ,
00:13:21 parce que les émotions elles se combinent, elles se complexifient. C'est-à-dire que si
00:13:26 je suis déjà, si j'ai eu peur de quelque chose en voiture ou dans le métro puis après je suis
00:13:32 fâché par autre chose, ma peur plus ma colère ça va faire une émotion combinée plus compliquée.
00:13:38 Donc déjà si j'ai cette souplesse qui fait que j'exprime mes émotions très librement à mes
00:13:43 enfants, toutes les émotions pas simplement celles qui les concernent eux, comme ils sont dans
00:13:49 l'imitation les enfants, c'est comme ça qu'ils apprennent, si papa et maman expriment leurs
00:13:53 émotions, eux aussi ils expriment leurs émotions. Donc ça c'est vraiment la clé, le B à bas. Et en
00:13:59 plus on voit que cette liberté d'exprimer ses émotions fait que ça n'est plus un problème
00:14:04 parce qu'il peut y avoir la gêne ou la honte d'exprimer ses émotions dans une famille où on
00:14:08 parle peu d'émotions. Savério, vous êtes l'auteur de nombreux livres sur les émotions, notamment le
00:14:17 "J'aide mon enfant hypersensible à s'épanouir" aux éditions Le Duc. Est-ce que vous pouvez nous
00:14:22 expliquer ce qu'est, et vous insistez, je suis d'accord avec vous, la haute sensibilité. Donc on
00:14:30 parle vulgairement, on dit hypersensibilité, mais la haute sensibilité parce que cette notion n'est
00:14:35 pas forcément bien comprise par tout le monde. Et puis moi j'avais envie de savoir, est-ce que
00:14:40 finalement, j'ai l'impression que c'est ce que pensent tous les parents, est-ce que tous nos
00:14:44 enfants ne sont pas tous ultra sensibles ? Est-ce que nous tous, on n'est pas finalement tous un
00:14:49 peu ultra sensibles ? Oui alors déjà on en parlait avec Aurélie tout à l'heure, on est un peu agacé,
00:14:57 un peu perplexe parce que l'hypersensibilité est devenue tellement un truc à la mode. C'est galvaudé
00:15:03 oui. Voilà c'est galvaudé et c'est un peu gavant quoi, parce que tout le monde, enfin tous les
00:15:09 parents, dès qu'il y a un souci disent "mon enfant est hypersensible". C'est pas si simple que ça.
00:15:13 Alors je vais commencer par la fin de la question et puis après donner quelques repères. Oui,
00:15:18 oui, nous sommes toutes et tous très sensibles. Les humains, nous sommes toutes et tous très
00:15:23 sensibles. En plus je pense que les évolutions des sociétés, notamment des sociétés occidentales
00:15:29 où on parle de plus en plus des émotions, de la relation, de l'affection etc, font que de toute
00:15:34 façon nous et nos enfants nous sommes plus sensibles que nos parents et nos grands-parents.
00:15:39 Donc on va, on est dans cette tendance d'une sensibilité qui se développe. Ensuite c'est
00:15:47 très clair que jusqu'à 7-8 ans tous les enfants sont très sensibles. C'est comme ça. Après parmi
00:15:56 ces enfants, il peut y en avoir certains et d'après les études il y en aurait 30% qui
00:16:01 seraient plus sensibles que la moyenne. Mais c'est toujours un continuum et c'est ça aussi qui est
00:16:06 très pénible pour nous les psys. C'est quand on voit sur les réseaux sociaux des explications
00:16:13 de portraits robots comme s'il y avait une catégorie à part de personnes supérieures à la moyenne
00:16:18 etc. Alors que il y a vraiment tous les chercheurs et les chercheuses qui disent la sensibilité
00:16:23 humaine c'est un continuum et dans cette continuité il y a effectivement des personnes plus sensibles
00:16:28 que les autres. Alors très rapidement pour les enfants, la sensibilité élevée ou l'ultra
00:16:34 sensibilité, la haute sensibilité, c'est un traitement sensoriel approfondi des informations.
00:16:41 Ça c'est la définition scientifique mais tous les mots sont importants. Traitement sensoriel
00:16:45 approfondi des informations. Concrètement ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce sont des enfants,
00:16:50 les adultes c'est pareil, ce sont des enfants qui disent être sans filtre. Ils reçoivent toutes
00:16:55 les informations très fort. Que ce soit les sensations, les émotions, les idées, les intuitions,
00:17:03 leur imagination, tout ça c'est très fort. Ce sont des enfants qui ont un grand sens des détails,
00:17:07 qui sont très observateurs. La deuxième caractéristique en découle c'est une hyper
00:17:12 simulation et c'est ça qui va être intéressant pour les enseignants et pour les parents parce
00:17:16 que ce sont des enfants qui vont saturer plus vite, plus fatigués, plus irritables. Et donc
00:17:23 ils ont besoin de pause, ils ont besoin de se reposer. Un enfant qui sature si on lui offre
00:17:29 pas un moment de pause, eh bien il va rester dans la saturation, il va agiter ses jambes,
00:17:34 il va plus écouter, il va avoir des émotions qui vont être plus difficiles à réguler. Et donc
00:17:41 ça c'est bon à savoir à la maison et en classe. Donc on recommande dans les écoles ce qu'il y ait
00:17:47 des coins refuge, c'est à dire un endroit avec un tapis, des coussins, des albums, des doudous.
00:17:55 Les casques anti-bruits ça suffit ou pas ? Il y a des écoles où il y a des casques anti-bruits.
00:17:59 Voilà très bien les casques anti-bruits ou alors ce coin refuge où l'enfant va spontanément,
00:18:03 sans demander la permission, pour se reposer, s'usent son pouce, chante, lit un album etc.
00:18:08 et revient spontanément. Et on s'est rendu compte que quand on laisse l'enfant aller
00:18:13 spontanément se reposer, et d'ailleurs tous les enfants, pas seulement les enfants hautement
00:18:16 sensibles, dans ce coin refuge, ils reviennent spontanément quand ils sont plus fatigués et
00:18:21 généralement ils n'y restent pas longtemps. Parce qu'au début on se dit "ils vont tous aller dans
00:18:24 le coin refuge", pas du tout. En fait ils y vont quand ils en ont vraiment besoin et ils reviennent
00:18:28 après. Troisième caractéristique, elle concerne justement les émotions. On a remarqué que les
00:18:33 émotions des enfants hautement sensibles sont plus durables, plus intenses, plus variées,
00:18:39 mais surtout que ce sont des enfants qui sont poreux, alors tous les enfants le sont plus ou
00:18:44 moins, poreux, ce sont des éponges émotionnelles, c'est-à-dire qu'ils vont ressentir, ils entrent
00:18:50 dans la classe, ils sentent l'atmosphère, ils sentent l'émotion des autres, l'émotion des
00:18:54 parents, ils vont l'apprendre à leur compte, etc. Quatrième caractéristique, il y en a cinq,
00:19:01 je vais bientôt arrêter. Quatrième caractéristique, c'est le sens des nuances et des subtilités qui
00:19:07 font que ces enfants-là, et là encore une fois tous les enfants sont plus ou moins comme ça,
00:19:11 mais ces enfants-là sont très attentifs et attentifs au langage non verbal. Comment la
00:19:17 maman ou le papa dit les choses, quel est le regard qui est utilisé par l'instituteur ou
00:19:21 l'institutrice, l'intonation, les postures, les gestes, les mimiques, etc. qui va avoir autant
00:19:26 d'importance que le sens des mots. Ou même parfois on peut dire des choses tout à fait anodines mais
00:19:32 avec un certain regard, une certaine intonation et l'enfant va se poser des questions par rapport
00:19:36 à ce regard ou cette intonation. Et cinquième caractéristique qui a été découvert plus
00:19:39 récemment, qui s'appelle la sensibilité avantageuse et qui fait qu'un enfant très sensible qui grandit
00:19:46 dans un environnement de stress, de misère, d'alcoolisme, de violence, de tout ce qu'on veut,
00:19:52 difficile, cet enfant va se blesser plus souvent, être malade plus souvent, plus longtemps, avoir
00:19:58 de moins bonnes relations, de moins bons résultats scolaires, pourra être harcelé et à l'adolescence
00:20:03 développer des tendances à la déprime, à l'anxiété, voire au suicide. Exactement le même
00:20:09 enfant dans un environnement porteur qui l'écoute, qui le soutient, qui l'encourage, etc. qui lui
00:20:15 laisse exprimer ses émotions, va avoir une très bonne santé, de très bons résultats scolaires,
00:20:18 de très bonnes relations et ne se blessera pas plus et n'aura pas plus de problèmes que les
00:20:23 autres. Donc on voit que ces enfants qui sont très sensibles, ils ont besoin justement qu'on
00:20:28 soit très à leur écoute et notamment à l'écoute de leurs besoins parce que dans ce cas là tout se
00:20:32 passe bien. Merci. Aurélie, on va revenir sur les différentes émotions, celles que vous entendez
00:20:40 sûrement en consultation aussi. Celle qui est fréquente dès que nos enfants sont tout petits,
00:20:47 c'est la peur. Pour beaucoup d'enfants, on pense à la peur du noir, la peur des monstres, la peur
00:20:55 de la séparation des parents aussi souvent, on parle des enfants. Est-ce qu'en tant que parents,
00:21:02 on arrive à prendre suffisamment en compte cette émotion qu'est la peur ? Est-ce qu'on n'a pas
00:21:07 tendance parfois à la minimiser ? Et comment est-ce qu'on peut justement aider nos enfants à mieux
00:21:14 appréhender leur peur ? Je trouve que les parents sont quand même de plus en plus à l'écoute des
00:21:19 émotions de leurs enfants, donc de la peur également. Je pense que ma génération, quand on
00:21:24 disait le soir j'ai peur du noir, on nous disait "bon bah très bien, va te coucher, pas beaucoup
00:21:29 d'écoute à nos problèmes". En fait, ce qui est important par rapport aux peurs des enfants,
00:21:33 en tout cas chez les tout-petits, celles qui sont notamment liées au sommeil, c'est pour aider les
00:21:38 enfants, c'est de ne pas leur dire que ça n'existe pas. Par exemple, si un enfant dit "j'ai peur des
00:21:42 loups", si on lui dit "non, les loups sont que dans les forêts, on habite à Paris, c'est impossible
00:21:47 qu'il y ait des loups", comme lui il est vraiment ancré et convaincu que le loup va venir le voir
00:21:52 pour plein de raisons psychologiques, mais en fait si on lui dit "non ça n'existe pas", il est dans
00:21:57 son lit, il reste terrorisé, ça ne va pas le rassérer, et on ne lui a pas donné vraiment une
00:22:00 solution. Pour les petits qui sont encore dans l'âge de la pensée magique, ce qui est important,
00:22:04 c'est que vous leur donniez plein d'outils, plein de solutions. Genre si tu as peur des loups,
00:22:08 si tu as peur des sorcières, si tu as peur des monstres, tous les enfants passent par ces peurs-là,
00:22:12 en fait c'est que vous, en tant que parent, vous leur ameniez des solutions. Si jamais tu as peur
00:22:16 des loups, je te mets une épée magique sous ton lit, tu es protégé, ils ne peuvent pas venir,
00:22:21 c'est mettre un chit dans la chambre le soir qui a une très faible odeur en disant "les monstres
00:22:25 détestent cette odeur, donc j'ai fait autour de ta porte, ta chambre est protégée", et en fait
00:22:30 ils vont être hyper contents qu'on leur apporte une solution. Donc vraiment ne niez pas leur peur,
00:22:34 trouvez-leur des solutions en disant "moi aussi j'aurais super peur à ta place, tu penses que
00:22:38 les monstres vont venir", et quand on commence à faire avec eux ce truc du pschitt, de l'épée
00:22:42 magique, peu importe ce que vous avez chez vous, si c'est une épée si possible, pas celle qu'on
00:22:47 trouve dans tous les magasins de jouets à la caisse, que ça a l'air d'être un peu le truc
00:22:50 un peu difficile à trouver, et les enfants sont hyper contents. Et très souvent quand les parents
00:22:55 font ça et qu'on sort de consultation en disant "bon vous faites ci, vous faites ça", les enfants
00:22:59 dorment avec leur épée comme ça et le pschitt il faut vraiment le faire tous les soirs, il ne s'agit
00:23:03 pas d'oublier. Et donc en fait voilà, il faut être à l'écoute de leur peur et en tant que
00:23:08 parent il faut qu'on trouve des solutions, pas qu'on nie leur peur, ni toutes leurs émotions.
00:23:12 Ni passer par le "c'est pas grave", donc on prend vraiment considération.
00:23:17 Ça va vous prendre beaucoup moins de temps de prendre une épée magique ou de faire trois pschitt
00:23:20 le soir que de dire "mais non mais non c'est pas grave", parce que ça peut durer plusieurs mois
00:23:24 l'histoire quand même. Une autre émotion qui peut être difficile à gérer pour nous les parents,
00:23:31 c'est la colère. On en parlait tout à l'heure. On a souvent cette image du petit qui pique une
00:23:40 colère, on a souvent l'image de celui qui se roule par terre au supermarché parce qu'on lui
00:23:45 a refusé quelque chose. Ça peut être très difficile à supporter pour les parents, voilà,
00:23:51 on parle des émotions difficiles à supporter pour les enfants, mais ça peut être difficile
00:23:53 aussi pour les parents. Est-ce que ces débordements qui sont trop excessifs, comment
00:24:02 est-ce qu'on fait pour les accompagner ? On réagit tous différemment, comme je dis,
00:24:08 on peut être dépassé. Comment est-ce qu'on peut faire justement pour gérer ces fameuses crises de
00:24:13 colère dont on parle toutes, je dis toutes, quand on est entre maman, aussi avec les papas,
00:24:18 ces crises de colère, qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on peut faire l'un ou l'autre ?
00:24:21 Déjà, je pense qu'il est très important d'apprendre à vos enfants dès tout petits,
00:24:25 vu qu'ils ont vraiment ce langage émotionnel, c'est de leur dire "toutes tes émotions seront
00:24:29 toujours les bienvenues dans cette maison, toujours". En revanche, toutes leurs expressions
00:24:34 ne sont pas autorisées. Ça veut dire qu'un petit de 3 ans qui n'arrive pas à faire quelque chose
00:24:39 qui froisse, qui jette par terre, on se dit "c'est ok". Ceux qui ne parlent pas encore très bien,
00:24:44 enfin voilà, qui ont plein de raisons d'être dans la frustration et que ce soit un peu,
00:24:47 même pour des adultes, on peut avoir des trucs impulsifs aussi, mais qu'à 8 ans,
00:24:51 on soit toujours sur la même expression d'une frustration ou d'une colère, c'est plus embêtant,
00:24:55 parce que ça peut être toléré à la maison, mais si jamais ils font ça à l'école,
00:24:59 s'ils dorment chez un copain, voilà, il faut vraiment accompagner vos enfants que plus ils
00:25:04 grandissent, plus l'expression de leurs émotions, elle doit être un peu plus cool, quoi, comme nous.
00:25:09 Je veux dire, si on est fâché, on ne va pas se jeter les trucs à la... bon, certains, mais pas
00:25:13 tout le temps. Donc vraiment, c'est de leur dire "toutes les expressions, c'est ok", enfin,
00:25:17 toutes les émotions, mais les expressions, il faut un peu leur apprendre à les moduler en
00:25:21 grandissant et que des trucs qui sont ok à 3 ans ne le sont plus à 8, 9, quoi.
00:25:25 Savério, on sent bien que les émotions ressenties par nos enfants nous impactent,
00:25:30 je viens de le dire, elles créent en nous d'autres émotions, un petit peu, je le disais au départ,
00:25:37 comme un jeu de miroir. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce mécanisme qui se passe entre
00:25:41 parents, enfants ? Alors justement, c'est bien de parler de jeu de miroir parce que ça passe par
00:25:47 les neurones miroir. Ah ben voilà. Voilà, c'est-à-dire que les émotions, dès qu'on voit,
00:25:53 qu'on sent, qu'on entend quelqu'un être dans un état émotionnel, il n'y a qu'à penser au cinéma,
00:25:58 ou on regarde un film chez soi au cinéma, l'émotion de l'actrice ou de l'acteur nous
00:26:04 touche et peut faire naître en nous la même émotion. On peut pleurer devant un film. Exactement,
00:26:09 on peut pleurer devant un film, mais qu'on peut se mettre en colère contre une scène qui nous
00:26:13 révolte ou avoir peur. Il y a beaucoup de films qui jouent sur la peur. Donc effectivement,
00:26:19 l'émotion, elle est contagieuse et toute émotion que je perçois va venir réveiller en moi le même
00:26:27 type d'émotion. Et c'est d'autant plus fort entre un parent et un enfant parce que nous nous
00:26:32 identifions à nos enfants. Nos enfants, c'est la chair de notre chair et ils sont là dans notre
00:26:37 vie depuis leur conception. On attend beaucoup d'eux, on leur donne beaucoup, mais on attend
00:26:44 aussi beaucoup d'eux. On espère qu'ils vont être heureux, heureux, en bonne santé. Enfin, on a
00:26:49 énormément de souhaits par rapport à nos enfants. Ce qui fait que la relation la plus impactante du
00:26:56 point de vue affectif, c'est la relation parent-enfant. Dès qu'un enfant a une émotion, ça nous mobilise
00:27:01 du point de vue émotionnel, souvent dans le même registre, c'est-à-dire qu'un enfant en colère peut
00:27:05 nous mettre en colère, un enfant triste nous rend triste, etc. La peur d'un enfant peut nous faire
00:27:09 peur. Mais comme les émotions peuvent se complexifier, ça peut aussi réveiller une autre émotion en nous.
00:27:14 Donc il y a les émotions de l'actuel, enfin du présent. Par exemple, mon enfant en colère me met en
00:27:20 colère, mais il y a aussi toute mon histoire à moi. Vous voulez dire que ça peut réveiller donc des
00:27:25 émotions de nous, par exemple, enfants au même âge ? Alors, ça peut réveiller effectivement, je l'ai souvent
00:27:32 dit, nous avons l'âge de nos enfants, c'est-à-dire que quelque part inconsciemment, notre identification
00:27:39 à notre enfant est tellement forte que nous vivons les choses que nous avons vécues au même âge.
00:27:45 En tout cas, ça réveille, ça vient réactiver des choses du même âge. Mais c'est encore plus
00:27:50 compliqué que ça, c'est-à-dire qu'on peut avoir vécu des situations similaires à leurs difficultés,
00:27:55 par exemple, ou à leurs moments de joie et de plaisir et de bonheur, à d'autres âges que l'âge
00:28:02 où ils sont en train de vivre cette situation. Donc, on ne sait jamais en tant que
00:28:07 parents, et c'est très important comme ça, ça nous décomplexe, on ne sait jamais en tant que
00:28:12 parents ce qu'une émotion d'un de nos enfants va venir réveiller. Ce qui est sûr, c'est qu'on va
00:28:17 avoir des émotions. Et donc, autant être tranquille avec ça, toutes les émotions de vos enfants vont
00:28:24 réveiller des émotions en vous. Et comme le disait Aurélie, c'est comme ça, c'est bien, il n'y a pas
00:28:28 de problème. - Oui, et d'ailleurs, c'est pour ça qu'il y a certains parents, selon ce que ça va réactiver
00:28:33 chez nous, je prenais l'exemple de la peur du soir qui est un truc courant, mais si soi-même on a
00:28:38 été terrorisé petit dans son lit, on va avoir en tant que parent beaucoup plus d'empathie pour notre
00:28:43 enfant. Et c'est là que ça peut être plus compliqué dans le couple, où le conjoint qui n'a pas du tout
00:28:47 vécu ça, en tout cas, ça ne va pas du tout rallumer des choses chez lui, va se dire "mais tu ne devrais pas
00:28:52 rester aussi longtemps, c'est pas grave", parce qu'en fait il ne l'a pas vécu. Donc, c'est vraiment
00:28:55 d'expliquer à votre conjoint "en fait, moi j'ai vécu ça enfant, j'ai des souvenirs hyper traumatisants
00:28:59 de ça, donc je ne vais pas te demander d'y coller, mais en tout cas, moi j'ai besoin d'être hyper à
00:29:04 l'écoute de ça, parce que ça m'a vachement embêtée". Il faut pouvoir en parler dans le couple aussi,
00:29:08 parce que ça ne réactive pas les mêmes choses dans le couple. - Oui, c'était justement ma question
00:29:13 suivante, à savoir qu'au sein du couple parental, on n'est pas toujours d'accord aussi sur comment
00:29:18 accompagner les fameuses tempêtes émotionnelles de nos enfants. Certains seront peut-être plus
00:29:22 autoritaires, d'autres qualifiés par celui qui est plus autoritaire de plus laxiste. Des situations
00:29:28 qui peuvent être sources souvent de disputes entre les parents. Comment vous, au cabinet,
00:29:33 l'un et l'autre, vous gérez ces différences de points de vue au sein du couple ? - Moi, j'essaye
00:29:39 toujours quand j'ai les deux parents, et c'est de plus en plus souvent le cas d'ailleurs, c'est
00:29:43 vraiment que chacun arrive à lister quelles sont vos priorités éducatives à chacun. Il y en a qui
00:29:49 vont être hypersensibles au bruit dans la maison, c'est-à-dire que quand ils rentrent le soir,
00:29:52 ils veulent que l'ambiance s'apaise, sinon eux-mêmes ça les fait vriller et donc ils vont
00:29:56 commencer à s'énerver. D'autres, ça va être la tenue à table. Moi, j'ai besoin quand on mange
00:30:00 en famille que tout le monde arrête de se lever dix fois parce qu'en fait moi, ça me fait péter un
00:30:05 câble et je vais quitter la table énervée en vous engueulant tous. Donc ce qui est important,
00:30:10 c'est que chacun du couple dise "voilà, moi ça c'est important pour moi". Souvent, on n'a pas les
00:30:15 mêmes sinon ce serait pas marrant donc ça double les trucs. Mais qu'on se dise "ok, ces trois trucs
00:30:20 qui sont vraiment importants pour toi, ces trois qui sont importants pour moi, je voudrais qu'en
00:30:25 couple on fasse front même si toi tu comprends pas trop mon truc de rester à table et que toi
00:30:30 tu trouves que c'est pas grave. Pour moi, c'est hyper important d'apprendre ça à mes enfants".
00:30:33 Donc on essaye de respecter les conditions de chacun, on se les liste et on dit "ok,
00:30:38 quand c'est ça, je te soutiens toujours même si moi je trouve que c'est absurde et que je vois pas
00:30:42 l'intérêt, je sens que c'est important pour toi donc ça allait pour moi". Et on se limite à trois
00:30:47 trucs par personne du couple. Si on s'en met douze honnêtement, on tient rien et on s'engueule.
00:30:51 En s'en disant plutôt, c'est clair. Xavier, pour revenir à l'accompagnement des enfants dans leur
00:30:55 apprentissage des émotions, alors il arrive parfois, j'ai envie de dire même souvent,
00:31:00 qu'on essaye mais que le parent n'ait pas la réaction appropriée. On se rate, forcément. On va
00:31:07 par exemple se mettre à crier, on va menacer, on va punir et clairement on voit que ça ne marche
00:31:16 pas. Mais pourtant on continue quand même à aller les deux pieds dedans. Il y a une espèce de
00:31:23 surenchère à ce moment-là dans le degré d'intensité de l'émotion. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:31:28 les raisons de ce pourquoi on sait qu'il faut pas y aller mais on y va ? Alors déjà tout le monde
00:31:36 y va. Donc surtout ne vous faites pas de soucis. On ne culpabilise pas tout le monde. Voilà c'est ça,
00:31:42 tous les parents ça nous arrive de crier, de menacer, de punir même si on n'a pas du tout
00:31:47 envie de crier et encore moins de menacer, encore moins de punir. Ça nous arrive parce qu'on est
00:31:53 pris au dépourvu justement par certaines émotions en nous qui font qu'on va sur-réagir ou être dans
00:32:02 l'impulsivité ou parfois c'est simplement une urgence qui fait que bon ben on n'a pas la réaction
00:32:09 qu'on voudrait avoir et pourtant effectivement on va élever la voix etc. Donc ça n'est pas grave.
00:32:15 Il ne s'agit pas de le poser comme modèle relationnel ou modèle éducatif. Il s'agit de se dire ça
00:32:21 arrive et c'est comme ça. Il se trouve aussi que nos enfants, surtout à certains âges, 2 ans l'âge
00:32:28 du non, 8 ans l'âge de l'opposition, l'adolescence ils s'affirment et puis il y a d'autres âges
00:32:33 comme ça. Tous les âges quoi en fait. Plus ou moins. Nos enfants ils essayent de s'affirmer
00:32:39 contre nous et c'est bon de leur point de vue qu'ils puissent effectivement exister en tant
00:32:45 qu'être humain face à l'adulte être humain. Sauf que nous, nous sommes les parents, c'est nous
00:32:50 qui avons l'autorité et nous avons besoin que quelque chose soit résolu dans la situation.
00:32:57 Donc quand tout se passe bien, qu'on est détendu, qu'on est dans une forme de créativité, d'écoute
00:33:04 etc. On sait toutes et tous s'y prendre très très bien avec nos enfants. Mais il y a des situations
00:33:10 de stress qui font qu'on ne va pas réussir à s'y prendre aussi bien. Et là c'est compliqué parce
00:33:16 que comme on s'y prend moins bien que d'habitude, l'enfant va réagir aussi de façon un peu plus
00:33:21 forte. Nous, consciemment ou inconsciemment, on s'en veut de commencer à élever la voix ou d'avoir
00:33:26 dit ci ou dit ça. Alors ça vient compliquer parce que en plus de l'émotion de peur ou de colère ou
00:33:31 tristesse, on a cette honte ou cette gêne ou cette culpabilité, tout ce qu'on veut. Et c'est ça qui
00:33:36 fait ce méli-mélo ou en tout cas ce mélodrame familial. Et dès qu'on s'en rend compte, si on peut,
00:33:43 parce que parfois c'est difficile, on essaye d'arrêter. Alors soit on va dans la pièce d'à côté,
00:33:47 soit on demande à l'enfant d'aller dans sa chambre. On écoute, on en reparlera demain quand je me
00:33:52 sentirai un peu mieux. Et puis si vraiment on a dépassé les bornes, ce qui arrive, le soir même
00:33:57 ou le lendemain, on demande pardon à l'enfant. Donc à froid, on revient après. C'est à dire, ce que
00:34:03 j'ai demandé, je voulais vraiment te le demander et j'y tiens. Et quelles que soient les circonstances,
00:34:08 j'y tiendrai. Mais la façon dont je t'ai parlé, la façon dont ça s'est passé, je le regrette. Je
00:34:14 te demande pardon. Parce que ça assouplit les relations entre parent et enfant de sentir que
00:34:19 le parent n'est pas un dictateur et que c'est un être humain qui sait reconnaître qu'il y a des
00:34:23 moments où il dérape. Mais il y a plus d'amour, il y a plus d'humanité dans la relation.
00:34:30 Aurélie, on essaye aujourd'hui justement de pratiquer cette éducation qui soit positive,
00:34:38 bienveillante. Malgré tout, comme je disais, on en est rattrapé parfois par nos émotions,
00:34:42 en tant que parent, on dérape, on culpabilise. Parfois, certains se disent "oh là là, tout ce
00:34:49 que j'ai mis en place, juste avec cette crise où moi je me suis énervé, voilà j'ai tout fait foirer
00:34:55 et puis tout est annulé. Tout ce que j'avais mis en place avant". Et on culpabilise d'autant plus.
00:35:00 Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on recommence tout depuis le début ? Non, bien sûr que non.
00:35:07 Mais même ce qui est compliqué avec la bienveillance, c'est que les gens, en fait,
00:35:11 il faut vraiment essayer de vous dire que c'est comme une petite graine et que vous mettez de
00:35:14 l'eau. Ça met du temps pour qu'elle pousse bien et qu'elle soit belle et épanouie. Et très souvent,
00:35:19 les gens se disent "franchement, je mets vachement d'efforts, je mets beaucoup d'énergie". Surtout
00:35:23 quand dans le couple, il y en a un qui n'est pas d'accord avec ça. Il dit "non mais regarde,
00:35:26 en fait, moi je te suis, mais regarde, c'est n'importe quoi". Voilà, en fait, c'est pour que
00:35:30 ce soit des ados, des adultes plus épanouis. Mais parfois, c'est vrai que c'est un peu décourageant.
00:35:34 Et je reviens tout à l'heure sur ce truc des colères. Une fois, j'ai un petit garçon qui
00:35:38 m'a dit, parce que quand on est hyper énervé contre nos enfants qui nous font sortir de nos
00:35:42 gonds, en fait, il n'y a que eux qui arrivent à faire ça chez nous. Et une fois, j'ai un petit
00:35:46 garçon qui m'a dit, parce qu'il l'avait hyper bien perçu, il m'a dit "tu sais, j'ai un bouton
00:35:50 magique sur maman, quand j'appuie, elle est un dragon". Et j'ai trouvé ça tellement chou,
00:35:55 parce que c'est vrai qu'il ne me voit jamais partir en furie comme ça contre nos potes,
00:36:00 peut-être avec nos conjoints, mais bon, moins. Mais avec notre famille, on est toujours plutôt
00:36:04 calme. Et c'est vrai qu'il y a des enfants, essayez de vous dire, ok, est-ce qu'il est en
00:36:09 train d'appuyer sur mon bouton de dragon ou pas, si ça peut vous aider. Mais c'est vrai que les
00:36:13 enfants ont besoin de capter notre attention. On a tous des vies un peu de fous, on n'a pas beaucoup
00:36:18 de temps. Et c'est vrai que pour le coup, ce n'est pas très juste, mais ils ont raison que quand ils
00:36:22 sont hyper cool, hyper sages, d'abord, nous, on se dit ça ne va pas durer, donc on n'intervient pas
00:36:27 en se disant "ouh là, je profite". Mais donc, on n'encourage pas, on ne félicite pas. Et c'est
00:36:31 vrai que quand ils font le bazar, quand ils se disputent, quand ils jettent des trucs, on pose
00:36:35 tout ce qu'on est en train de faire pour venir les engueuler. Donc, si jamais ce capteur d'attention
00:36:40 marque et qu'en plus, c'était tellement drôle ce qu'il m'a dit, que si en plus j'ai un super
00:36:44 pouvoir sur l'un de mes parents ou carrément il se transforme en truc de chez Marvel ou je
00:36:48 sais pas quoi, c'est trop bien. Et en plus, j'existe et on fait attention à moi. Donc vraiment,
00:36:52 quand c'est bien, quand ils sont cool, que tout se passe bien, vraiment insister en disant "mais
00:36:56 j'ai tellement de chance d'avoir des enfants qui s'entendent bien". Bon, on en fait un peu des
00:37:00 caisses pour qu'ils aient envie de recommencer. Mais voilà, donc il y a vraiment ce truc de
00:37:04 bouton. Il n'y a que eux qui provoquent ça chez nous. Et c'est très juste de dire "là, en fait,
00:37:08 j'y arrive plus. Ma limite est atteinte. Je n'ai pas envie qu'on se fâche. Je n'ai pas envie d'être
00:37:12 ce parent là. Donc je vais dans ma chambre, toi dans la tienne. Le premier qui est calmé et qui
00:37:16 est cool revient". Comme ça, on n'isole pas que l'enfant. On peut aussi dire "moi, j'ai besoin
00:37:19 de sortir du salon, de ma peau de dragon". Donc, on a tous notre bouton, je pense. Notre bouton
00:37:28 dragon ou dragon. Et on a bien compris, donc s'ils appuient dessus, c'est juste pour attirer
00:37:34 l'attention qu'ils ont besoin de nous voir. On va peut-être passer aux questions du public. Je
00:37:43 vais passer si vous avez des questions à poser sur les émotions de vos enfants. Alors, on disait
00:37:48 les émotions aussi bien agréables que désagréables. Il n'y a pas que la colère. Il n'y a pas que...
00:37:54 - Bonjour, merci beaucoup. C'était super. Moi, je voulais vous demander comment, puisque nous,
00:38:02 adultes, on peut avoir des frustrations dans la vie. Et les enfants aussi, et depuis tout petit.
00:38:07 Comment, et malheureusement, ils ne pourront pas faire tout ce qu'ils veulent. Et ils vont,
00:38:13 alors si je ne me trompe pas, il va falloir leur faire accepter parfois qu'ils peuvent avoir des
00:38:17 frustrations sur faire un truc, pas faire, etc. Avoir un truc ou pas. Comment leur faire accepter
00:38:23 et en plus, j'imagine que le faire, ça va être différent de le faire avec un enfant qui parle,
00:38:29 qu'avec un enfant qui ne parle pas encore. Et avec un enfant qui ne parle pas encore,
00:38:36 quand bien même il ne parle pas encore, comment vous nous conseillez aussi de... Est-ce qu'il
00:38:41 faut verbaliser toujours toutes les émotions pour qu'ensuite, quand on va discuter avec lui,
00:38:46 il saura déjà un peu. Comment on gère ces émotions-là avec des tout-petits, moins de
00:38:52 deux ans, qui ne parlent pas encore. Est-ce qu'il faut les formaliser ? Comment on fait ?
00:38:58 Je pense que cette histoire de frustration, elle est encore plus vraie chez les petits non-verbaux
00:39:05 et encore plus chez les petits qui ont envie de faire plein de trucs, où nous, toute la journée,
00:39:08 on leur dit non, non, non. Enfin, on ne fait que leur dire ça, donc c'est vrai que ce n'est pas
00:39:12 très cool. C'est important, en fait, toujours d'aller dans leur sens. Je comprends que tu aies
00:39:16 très envie, et plutôt que de dire ce qu'ils ne peuvent pas faire, ce qu'ils peuvent faire,
00:39:19 parce que très souvent, en fait, oui, ils ne peuvent pas tout de suite, mais ils peuvent plus
00:39:22 tard. Et après, sur cette histoire de frustration, même pour les un petit peu plus grands,
00:39:27 en fait, moi, je pense que notre rôle de parent, ce n'est pas d'essayer de priver le plus possible
00:39:32 nos enfants de toute forme de frustration. Parce qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est que si
00:39:36 nous, on essaye de tenir ça, déjà, c'est balèze à faire, mais si on y arrive, super. Mais le
00:39:41 problème, c'est que dès qu'ils vont arriver en collectivité, école, avec des copains,
00:39:44 des grands-parents, en fait, s'ils apprennent, ils découvrent ce que c'est que la frustration
00:39:48 avec d'autres gens qui ne sont pas leurs parents. Ça va être fait avec beaucoup moins de douceur,
00:39:53 de bienveillance. Ça va être vachement plus violent. J'ai vu des parents qui ne faisaient
00:39:58 jamais perdre leur enfant aux jeux de société, donc ils pensaient qu'ils étaient trop forts,
00:40:01 genre comme dans le film des bronzés, où ils pensent qu'il fait un chrono de malade et en fait,
00:40:05 il est nul. Et en fait, ils pensent qu'il est... Donc, en fait, le truc de perdre un jeu,
00:40:10 il s'est hyper fâché, vous avez tous triché, ça a été une catastrophe. Et en fait, d'apprendre...
00:40:15 Je prends l'exemple des jeux parce que c'est un truc qu'on peut vite leur faire expérimenter,
00:40:19 de dire en fait, ce qui est sympa quand on fait un jeu de société, c'est pas de savoir si toi,
00:40:23 tu vas toujours gagner, parce que si moi, je sais que tu gagnes tout le temps, bah, c'est pas marrant.
00:40:27 Et en fait, ce qui est sympa, c'est le moment qu'on passe ensemble et qu'on ne sait pas. Une fois,
00:40:30 c'est toi, une fois, c'est moi, une fois, c'est ta sœur. Et si ça, on leur a appris, c'est quand
00:40:35 même plus simple, parce qu'ils vont être confrontés à des tonnes de frustrations. Enfin,
00:40:39 déjà à l'école, il y en a plein avec les copains aussi. Donc, c'est vraiment leur apprendre avec
00:40:43 beaucoup d'amour et ça fait partie de la vie. Nous, on en a encore des tonnes en tant qu'adultes,
00:40:48 quand même. Bonjour, moi, c'est sur le fait de taper. Un enfant qui tape. Moi, j'ai un petit
00:41:03 garçon qui a deux ans et demi qui a commencé à taper à l'âge de un an, quand son petit frère
00:41:06 est né. Il a été grand frère à l'âge de un an, donc voilà. Enfin, 13 mois exactement. Pardon.
00:41:11 Et il s'est mis à taper et ça fait presque... Il a deux ans et demi aujourd'hui et on arrive enfin au
00:41:17 bout. J'imagine que c'est pour exprimer quelque chose, sachant qu'il n'y avait pas de frustration.
00:41:23 Il tapait vraiment sans raison. Il attaquait dès qu'il voyait un petit de son gabarit ou un plus
00:41:26 petit. Donc, ça fait quand même un an et demi que ça dure. Et je veux savoir, comment est-ce
00:41:31 qu'on doit réagir face à ça et quand est-ce qu'on doit s'inquiéter, surtout ? C'est en train de
00:41:35 passer. C'est super compliqué à gérer, je trouve. Et on dit que c'est normal qu'un enfant tape
00:41:41 alors effectivement à un an. Mais je veux dire, à partir de quand il faut s'inquiéter et comment
00:41:47 il faut réagir en fait face à ça, qu'il ait un an ou deux ans et demi ? C'est très compliqué,
00:41:51 je trouve. Voilà, je voulais savoir. Qu'est-ce que ça peut vouloir exprimer ? C'est une émotion,
00:41:57 j'imagine. Déjà, je recommanderais de ne pas s'inquiéter parce que l'inquiétude du parent,
00:42:03 ça rajoute. Donc, plutôt chercher à l'aider. Là, on retouche la question du système nervé
00:42:11 autonome. C'est-à-dire que, surtout pour des enfants petits qui ne parlent pas ou qui n'ont
00:42:17 pas encore la possibilité de rationaliser leur comportement, le geste, c'est une façon d'exprimer.
00:42:26 Donc, peut-être ce serait, alors vous dites que ça y est, il est en train d'en sortir,
00:42:33 mais dans d'autres circonstances, ce serait de faire faire le geste sur un coussin, sur un
00:42:41 doudou, enfin pas le doudou préféré bien sûr, mais encore que... C'est-à-dire sur quelque chose
00:42:52 et en disant voilà, je t'ai vu taper, alors est-ce que là on va le faire sur le coussin ? Qu'est-ce
00:42:59 que tu sens ? Et même si l'enfant ne parle pas encore. Et puis, quand les enfants sont un tout
00:43:06 petit peu plus grands, on peut leur demander de ralentir le geste et de le faire jusqu'à ce qu'ils
00:43:11 sentent que ça va mieux. Donc, plutôt que de taper comme ça, on va d'abord taper le coussin et vous
00:43:17 faites le geste avec lui ou avec elle. Et puis après, on ralentit le geste, etc. Et après, on
00:43:24 explique à l'enfant, si jamais tu sens que tu as envie de taper quelqu'un, comme c'est pas une bonne
00:43:29 idée de taper tes camarades ou tes frères et sœurs, tu sais qu'il y a des coussins et tu peux taper
00:43:35 sur les coussins ou alors tu fais le geste lentement. Si ce geste-là ne suffit pas, on peut
00:43:41 proposer à l'enfant de taper des pieds par terre, de courir, de pousser un son, je ne veux pas dire un
00:43:50 cri parce qu'il y a les voisins. C'est-à-dire d'extérioriser cette surcharge nerveuse. Parce
00:43:59 qu'en fait, ce qu'on sait, c'est que quand le système nerveux a pu arriver à la décharge dont
00:44:06 il a besoin, ce genre de geste disparaît. Et juste si je peux ajouter un truc parce que ce que vous
00:44:13 décrivez, c'est souvent le cas quand il y a un petit frère ou une petite sœur qui est arrivé. Moi,
00:44:18 je trouve que c'est bien de leur dire que la violence physique ou verbale est interdite dans
00:44:22 cette maison. C'est-à-dire que c'est pas négociable. En fait, on se tape pas, donc tu tapes pas. Mais
00:44:27 souvent, on va avoir tendance, quand ils aiment bien un peu mettre des petits coups de pieds
00:44:32 discrets, une petite baffe à la petite sœur qui passe et tout, en tant que parent, on va beaucoup
00:44:36 dire "ne tape pas ta sœur" ou "ne tape pas ton frère". S'il y a déjà un sentiment de rivalité
00:44:41 qui est bien installé, en fait, lui, il va juste entendre, elle n'arrête pas de la défendre. Donc,
00:44:45 ça confirme bien que j'ai raison de penser ce que je pense, qu'il l'aime plus. Donc, en fait,
00:44:48 on ne met pas l'adjectif "ta petite sœur, ton petit frère" à chaque fois. C'est interdit de taper
00:44:53 dans cette maison. Je ne surprotège pas. En fait, c'est tout le monde. Parce que ça, on a un peu
00:44:57 tendance à le faire, de parler du bébé, de... Bon, voilà, c'est juste la petite nuance.
00:45:01 Bonjour, moi, j'avais une question par rapport à la situation où l'enfant essaie de faire quelque
00:45:09 chose, de jouer avec un objet, d'ouvrir une boîte, de faire quelque chose qu'il ne réussit pas à
00:45:15 faire parce qu'il est trop jeune, parce que ses doigts ne sont pas assez habiles et que ça le
00:45:20 met dans une émotion pas possible où il va jeter l'objet, crier, hurler, alors qu'on lui dit "bah
00:45:27 demande à un adulte, demande à maman, je vais t'aider" et il refuse. Et je voulais savoir quelle
00:45:33 émotion ça pouvait traduire ça. Est-ce que c'est de la frustration, mais est-ce que ça peut être
00:45:38 aussi comme un manque de confiance en soi ? Voilà, l'enfant qui se dit "mais en fait, je suis nul,
00:45:43 je ne suis pas assez bon, je ne suis pas à la hauteur". Et qu'est-ce qu'on peut dire à l'enfant
00:45:47 dans cette situation où vraiment on sent qu'il est découragé de ne pas réussir à faire quelque
00:45:52 chose ? Je pense que c'est un mélange de frustration et de colère, même nous en tant qu'adulte quand
00:46:02 on n'arrive pas à faire un truc, franchement c'est hyper, je ne sais pas si on a un triple nœud de
00:46:05 lacets qu'on n'arrive pas à l'enlever, c'est hyper énervant. En fait pour moi ça rejoint aussi un
00:46:10 petit peu le sens de l'effort selon l'âge de l'enfant, c'est-à-dire que parfois il y a plein
00:46:15 de trucs où on ne peut pas y arriver du premier coup, si c'est une tâche qui est nouvelle et
00:46:18 difficile, donc vraiment d'insister à inculquer à vos enfants cette notion de sens de l'effort que
00:46:24 les enfants n'ont pas tellement finalement, et de dire en fait "plus tu t'entraînes, plus tu vas
00:46:28 y arriver". Il y a des enfants qui sont confrontés à la vraie difficulté du sens de l'effort parce
00:46:33 qu'il y en a pour qui tout est assez fastoche, qui comprennent vite et qui ne se donnent pas trop de
00:46:36 mal. Souvent ça arrive à l'école au moment de l'écriture où là il n'y a pas le choix que de
00:46:41 s'entraîner pour faire des belles lettres, même ceux qui ont des méga facilités, ils sont obligés
00:46:45 de s'entraîner. Donc vraiment de développer le sens de l'effort en disant "je vois que tu n'y
00:46:49 arrives pas, tu es hyper énervé". En fait le truc c'est que ce n'est pas tellement parce que vous
00:46:53 demandez de l'aide que ça va le soulager, parce qu'en fait ce qu'il veut c'est y arriver lui.
00:46:56 Donc est-ce qu'on peut décomposer cette tâche en gestes, genre "je ne sais pas ce qu'il était en
00:47:02 train de faire mais peut-être qu'il y a assez une succession de plusieurs gestes et qu'il n'arrive
00:47:06 pas à les enchaîner, donc est-ce que je peux décomposer sur le moment où honnêtement il vaut
00:47:10 mieux le laisser s'énerver de sa frustration de ne pas y arriver et de dire "est-ce que tu veux
00:47:14 qu'on réessaye, est-ce que tu as besoin de mon aide, est-ce que tu veux que je te montre ou te
00:47:17 faire étape par étape quoi". Re-bonjour, moi j'avais une question parce que j'ai un enfant de
00:47:26 deux ans et cinq mois bientôt. Je suis séparée du papa, je ne sais pas si c'est important de le
00:47:34 préciser pour ma question, mais du coup en fait des fois il me fait des crises de frustration
00:47:39 j'imagine, mais il se met par terre. Alors moi ma solution c'est plutôt de lui expliquer que c'est
00:47:46 pas une attitude à avoir et comme il continue je l'ignore et ça passe au bout d'un temps et
00:47:52 après il revient vers moi. Mais du coup j'ai du mal à m'expliquer pourquoi il agit comme ça dans
00:47:56 toute situation, mais c'est surtout avec moi. - Ça n'est pas avec le papa ? - Ben disons que le papa
00:48:12 et moi on n'a pas la même manière de réagir, donc je sais pas du tout comment il va s'arrêter face
00:48:18 à ça parce que le papa c'est pas pour le, comment dire, le rabaisser ou quoi que ce soit, mais il
00:48:23 aura plus tendance à lui crier dessus. Et moi je vais être plus dans l'explicatif, mais du coup la
00:48:30 crise va persister jusqu'à ce que je l'ignore et qu'après il revienne et puis qu'on puisse
00:48:34 passer à autre chose. - Vous avez dit il a quel âge ? - Il a deux ans et cinq mois bientôt.
00:48:39 Peut-être que je peux rajouter, il comprend tout mais il s'exprime pas encore beaucoup. Je lui ai
00:48:52 fait le langage des signes un peu quand il était petit donc c'est une manière aussi de s'exprimer
00:48:56 avec moi des fois, maintenant en tout cas, mais il a toujours cette attitude là, mais spécialement
00:49:02 avec moi. - Après ce que je trouve chouette c'est qu'il a l'air de revenir, c'est comme si en fait
00:49:08 son besoin de sa colère, du truc qui va pas, il a besoin d'aller s'isoler, de crier, de tout ça,
00:49:14 et s'il revient après et que ça va, il a pas l'air d'être fâché contre vous, qu'il se sent pas,
00:49:19 elle m'a laissé tomber, ce qui est le plus important. Si là il parle pas et tout, ça me
00:49:25 choque pas, c'est son moyen lui d'extérioriser, tant qu'il le fait dans un endroit qui est
00:49:29 sécurisé et qui sait que vous vous êtes là s'il a besoin, c'est ok. - Oui mais du coup il fait ça
00:49:36 partout avec moi, parce que par exemple à la crèche il est plutôt super on va dire, mais dès que
00:49:42 j'arrive il a besoin d'attirer l'attention, comme ce que disait la dame tout à l'heure, ça s'est un
00:49:46 peu passé, mais il va vouloir donner des coups. Après je verbalise beaucoup, mais du coup je
00:49:52 comprends pas, malgré toute l'attention qu'il peut avoir, pourquoi il a ce besoin de plus d'attention
00:49:57 vis-à-vis de moi ? - Globalement il y en a jamais assez. - Non mais une fois qu'on sait qu'ils veulent
00:50:04 toujours plus, ça nous fait aussi déculpabiliser. L'exemple que je donnais tout à l'heure, on fait
00:50:09 toute une journée pour eux, tout du matin jusqu'au soir, et il y a un petit truc où on dit non, ou
00:50:14 juste on n'a pas le temps et qui pète un câble, bon ben en fait c'est pas juste.
00:50:19 On parlait des fratries et des colères et de la recherche d'attention du parent. Comment on
00:50:36 développe l'empathie chez nos enfants envers donc leurs frères, leurs sœurs, ou envers nous, aussi
00:50:44 dans l'émotion qu'on reçoit face à leur émotion à eux ? - Alors c'est une question très importante.
00:50:50 Déjà on sait que les êtres humains naissent empathiques. Il y a des études sur les bébés
00:50:57 dès 9 mois qui montrent que le petit humain est capable d'empathie. Donc la question c'est
00:51:05 comment on la perd finalement, plus que de la développer, puisqu'elle est là. Je pense que là
00:51:12 encore il y a cette question de limitation qui fait que plus les parents sont empathiques,
00:51:16 alors on peut pas l'être tout le temps non plus, parce qu'on a nos vies et nos soucis, mais plus
00:51:23 souvent on arrive à être empathique avec nos enfants, plus nos enfants vont l'être avec nous
00:51:28 ou avec leurs frères et sœurs. Et peut-être aussi repérer les moments où il y a un manque d'empathie
00:51:34 d'un enfant envers un frère ou une sœur, et simplement le faire remarquer, peut-être pas
00:51:39 en employant le mot empathie qui est tout de même un mot technique, mais c'est pas très sympa,
00:51:46 ou tu pourrais, enfin ta sœur, ton frère, ressent ça, c'est-à-dire peut-être simplement les aider
00:51:52 à prendre conscience de ce que vivent le frère, la sœur ou quelqu'un d'autre. Et comme le disait
00:51:59 tout à l'heure Aurélie aussi, c'est de les féliciter quand ils ont une parole ou un geste d'empathie,
00:52:04 de compassion, c'est-à-dire je suis touché, et de le dire de façon émotionnelle, affective,
00:52:12 je suis touché quand tu donnes la main à ton frère, ta sœur, ou tu lui fais une caresse,
00:52:17 ou tu vas la consoler, le consoler, c'est de souligner ces moments où l'empathie est
00:52:23 présente dans la famille, parce que c'est ça qui va l'aider à se développer.
00:52:27 Oui, et puis je pense que pour, parce que les rivalités dans la fratrie c'est un vrai sujet,
00:52:33 et je pense que si on veut aussi développer un petit peu l'empathie, parce que pour moi c'est
00:52:37 un peu lié, très souvent en tant que parent on va avoir tendance à se dire pour qu'ils s'entendent
00:52:43 le mieux, pour qu'il y ait une meilleure ambiance, je vais être le plus équitable possible entre mes
00:52:47 enfants. Et là on se perd dans un truc qui est totalement impossible d'être équitable à 100%
00:52:53 avec chacun de nos enfants, et en plus qui n'est pas juste pour eux, parce que ça veut dire que
00:52:58 je nie les besoins, les individuités de chacun. Et en fait quand on est dans ce truc-là, ce que
00:53:03 font beaucoup de parents pensant acheter la paix, de dire "bah si je fais pour l'un, je fais pour
00:53:07 l'autre", donc on se retrouve à l'anniversaire du troisième où les deux autres ont un cadeau
00:53:11 parce que pas cool, et on fait que des trucs comme ça, on les couche tous à la même heure parce
00:53:15 que c'est plus simple, bon bref, il y a plein de trucs, c'est un vaste sujet les rivalités,
00:53:19 mais si jamais on met en avant les qualités et les forces de chacun de nos enfants, toi ce que
00:53:26 j'aime chez toi c'est ton humour, toi ce que j'aime chez toi c'est ta sensibilité, toi ce que j'aime
00:53:31 c'est ton compté sportif où on peut aller courir ou faire du vélo, j'adore ça chez toi. En fait
00:53:36 comme ils vont moins se sentir en compétition et en rivalité, c'est plus simple d'être empathique
00:53:41 pour quelqu'un que je ne considère pas comme mon rival, et vraiment essayer de voir, et c'est pas
00:53:46 facile à faire comme exercice, mais quelles sont les forces de chacun de mes enfants et donc quels
00:53:51 sont leurs besoins, et vous allez voir qu'en fait ça n'a rien à voir, et ça évite après à table de
00:53:56 compter les frites, les macaronis, et tout ça. Alors Savério, Aurélie, on est en train de parler des
00:54:02 émotions des parents mais aussi des émotions des enfants, et on a un enfant qui a une question
00:54:07 à vous poser, comment tu t'appelles ? Gabriel. Gabriel, on écoute ta question. J'ai une question
00:54:15 par rapport à mon frère, parce qu'il se met souvent en colère, il n'arrive pas à ouvrir quelque chose,
00:54:22 et quand on essaye de l'aider, il nous tape et il se met en colère, et parfois il jette l'objet qu'il
00:54:29 veut ouvrir. Il a quel âge ? 3 ans. Et toi tu as quel âge ? 7 ans, 8 ans. Et du coup tu veux quoi mon chou ?
00:54:39 Tu veux des solutions pour l'aider ? Ou ça t'inquiète ? Des solutions pour l'aider. Est-ce que toi tu
00:54:45 ouvres plein de trucs à la maison ? J'arrive à ouvrir plein de trucs, c'est juste que maman veut faire comme moi.
00:54:51 C'est ça, c'est parce qu'en fait il veut tout faire comme toi. Mais en fait je n'ouvre pas plein de trucs, c'est
00:54:57 juste que de temps en temps je l'ouvre et lui il veut l'ouvrir toujours plus. Et toi tu as envie de l'aider à y
00:55:05 arriver ou pas ? Oui. Ok, dans ces cas-là, peut-être si ça se reproduit, s'il y a un truc
00:55:11 tu sais qu'il va vouloir l'ouvrir, essaye de te cacher dans une pièce, tu commences à l'ouvrir un
00:55:15 peu discrètement comme ça tu lui fais la moitié du travail mais tu lui dis pas.
00:55:19 Mais en fait on a souvent une boîte que Nono veut ouvrir et en fait si tu l'ouvres un peu, elle s'ouvre complètement.
00:55:34 Je ne comprends pas comment je fais dans ce cas-là. Et est-ce que tu as essayé de lui montrer un moment où il est
00:55:42 calme, où il n'est pas fâché, de lui dire est-ce que tu veux qu'aujourd'hui je t'apprenne ?
00:55:48 J'ai essayé mais en fait il partait quand j'essayais de lui apprendre. Peut-être que ce n'était pas le bon moment chouchou.
00:55:55 Ok. Mais ça peut être cool de te dire que ton petit frère il va apprendre à ouvrir des boîtes et que
00:56:01 toute sa vie il saura le faire grâce à toi. Toi c'est stylé.
00:56:06 Merci Gabrielle pour ta question. Alors...
00:56:10 [Applaudissements]
00:56:12 Attends. Il veut faire la conclusion.
00:56:15 Merci pour la réponse.
00:56:17 [Rires]
00:56:19 Je ne sais pas s'il y a des ateliers qui commencent. Oui excusez-moi j'avais la question au fond.
00:56:25 Ceux qui doivent partir.
00:56:27 Je voulais juste vous questionner sur l'hypersensibilité que vous avez abordé tout à l'heure.
00:56:31 Je me suis dit que j'ai un enfant de 3 ans que moi je ne considère pas du tout comme hypersensible.
00:56:35 Mais de l'école j'ai des retours où on me précise qu'on ne peut pas lui dire les choses que ce soit positives ou négatives.
00:56:46 Quand on l'encourage il se braque. Quand on le dispute il se braque. Et c'est vrai que c'est un enfant,
00:56:50 après je suis un peu comme ça, qui a besoin de beaucoup s'isoler, qui est énormément dans la communication.
00:56:56 Il parle beaucoup. Il parle bien pour un enfant de 3 ans.
00:57:01 Il met beaucoup de mots sur ce qu'il ressent.
00:57:05 Mais c'est un enfant très casanier qui a souvent peur de sortir.
00:57:09 Quand il rencontre quelqu'un il a une tendance à observer et à rester sur le côté.
00:57:15 On m'a même dit qu'il faisait du flapping. C'est la maîtresse qui m'a parlé de ça.
00:57:19 Quand Raphaël a une émotion ou qu'il apprend quelque chose, il va se mettre à secouer ses mains très très fort et très très vite.
00:57:27 Et on m'a dit que ça pouvait avoir un lien avec son attitude, son côté un peu réservé.
00:57:34 Moi je ne vois rien. Je trouve que c'est mon fils, qu'il est beau, il est parfait.
00:57:39 Mais je n'ai pas l'impression qu'il y a une hypersensibilité ou qu'il y a besoin de plus lui expliquer les choses.
00:57:44 La maîtresse me dit que des fois c'est compliqué quand on le félicite ou quand on lui demande de s'arrêter quand l'activité est finie.
00:57:50 Pour lui elle est finie. Il ne comprend pas qu'il doit attendre.
00:57:53 Pour lui l'activité c'est fini. Et elle me dit que c'est des fois compliqué.
00:57:56 Est-ce que je dois me poser la question de l'hypersensibilité ?
00:58:00 Comment ça se passe si je dois me questionner à ce sujet ?
00:58:03 Comment on est accompagné par exemple ? Qu'est-ce que je dois faire ?
00:58:07 Alors déjà le flapping, le fait de bouger les mains, là encore c'est une façon de décharger ce qui se passe au niveau du système nerveux.
00:58:18 C'est très sain. C'est comme les enfants qui font comme ça ou qui bougent leurs jambes.
00:58:22 C'est simplement une façon de décharger une surcharge nerveuse et c'est très bien pour eux.
00:58:28 Donc si on le fait au niveau des mains, pourquoi pas ? Ce n'est pas un problème en soi.
00:58:34 Après le fait d'avoir du mal à recevoir les compliments ou les critiques, bon, il est comme ça.
00:58:46 Ce n'est pas forcément un signe de haute sensibilité.
00:58:50 Ce qui fait que je ne sais pas, à trois ans, de toute façon à trois ans les enfants sont tous très sensibles.
00:58:58 Donc est-ce que... Vous savez, souvent les professeurs des écoles, comme ça qu'on dit maintenant,
00:59:07 les professeurs des écoles, ils ont leur propre lecture de l'existence, de la relation, de l'éducation, etc.
00:59:17 Et ils peuvent aussi se faire du souci pour rien ou mettre l'enfant dans une catégorie.
00:59:26 Donc je crois que l'attitude la plus juste du parent dans ce cas-là, c'est de dire que vous ne vous inquiétez pas pour votre fils,
00:59:32 qu'il est comme ça pour l'instant, qu'il va évoluer.
00:59:35 Si vous avez envie de lire un livre sur les enfants hautement sensibles,
00:59:39 oui, ça vous permettra de voir s'il y a un certain nombre de caractéristiques qui correspondent à votre enfant.
00:59:46 Encore une fois, non pas pour classer l'enfant dans une catégorie, mais pour mieux le comprendre.
00:59:50 Et même s'il ne fait pas partie des 30% hautement sensibles,
00:59:53 de toute façon, ça permet de mieux comprendre ses émotions, ses sensations, ses relations, etc.
00:59:59 Mais là, en l'occurrence, moi, je ne m'inquiéterais pas.
01:00:03 Et puis, vous savez, d'une année à l'autre, le regard du prochain enseignant ou de la prochaine enseignante
01:00:09 peut être très différent sur votre enfant.
01:00:13 Je sais qu'il y a encore des questions parce que c'est passionnant.
01:00:16 Je vous remercie. Malheureusement, il y a la conférence sur méditation qui va suivre.
01:00:21 Je voudrais remercier encore une fois Saverio Tomasella, Aurélie Calais,
01:00:25 de nous avoir un petit peu tout démêlé ce bazar des émotions, nous expliquer quelles sont leurs utilités, leurs fonctions.
01:00:32 N'oubliez pas que vous, parents, vous avez aussi vos besoins, comme on le dit aujourd'hui.
01:00:37 Merci beaucoup. On peut les applaudir.
01:00:39 [Applaudissements]
01:00:44 [Musique]
01:00:54 [SILENCE]