Légende et doyenne du cinéma français, l'actrice Micheline Presle est morte à 101 ans. Micheline Presle est un monument du cinéma français du XXe siècle. Cette irréductible amoureuse de la scène et de la vie avait fêté mardi 22 août 2023 son 101e anniversaire.
"Micheline s'est éteinte paisiblement, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne" dans le Val-de-Marne, a indiqué son gendre Olivier Bomsel à l'AFP, ajoutant que les obsèques se dérouleraient dans l'intimité.
En 1947, elle campe Marthe Grangier dans Le Diable au corps.. Déjà vedette absolue, elle a le pouvoir de recommander un jeune premier presque inconnu pour jouer son amant. Il se nomme Gérard Philipe. L’histoire sulfureuse de ces deux amants rebelles, inspirée du roman de Raymond Radiguet, appartient depuis aux meilleures anthologies du cinéma.
Devenue vedette à 18 ans – grâce à Paradis perdu, d’Abel Gance (1940) – elle l’est restée le temps de l’Occupation et juste après la Libération, portée par des films comme Falbalas, de Jacques Becker (tourné en 1944), Boule de suif, de Christian-Jaque (1945) et, bien sûr, Le Diable au corps (1947) dans lequel Claude Autant-Lara l’a dirigée au côté de Gérard Philipe.
Elle est née Micheline Chassagne à Paris, le 22 août 1922 dans une famille de la petite bourgeoisie.
Son père s’exilera bientôt aux Etats-Unis, un départ entouré d’un parfum de scandale financier. Sa mère, artiste peintre met bientôt la jeune fille en pension, où elle s’ennuie. La discipline de l’établissement est assez souple pour que Micheline puisse prendre des cours de comédie – elle a pour condisciple Serge Reggiani – et tenter sa chance lorsque l’on a besoin de très jeunes figurantes.
"Micheline s'est éteinte paisiblement, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne" dans le Val-de-Marne, a indiqué son gendre Olivier Bomsel à l'AFP, ajoutant que les obsèques se dérouleraient dans l'intimité.
En 1947, elle campe Marthe Grangier dans Le Diable au corps.. Déjà vedette absolue, elle a le pouvoir de recommander un jeune premier presque inconnu pour jouer son amant. Il se nomme Gérard Philipe. L’histoire sulfureuse de ces deux amants rebelles, inspirée du roman de Raymond Radiguet, appartient depuis aux meilleures anthologies du cinéma.
Devenue vedette à 18 ans – grâce à Paradis perdu, d’Abel Gance (1940) – elle l’est restée le temps de l’Occupation et juste après la Libération, portée par des films comme Falbalas, de Jacques Becker (tourné en 1944), Boule de suif, de Christian-Jaque (1945) et, bien sûr, Le Diable au corps (1947) dans lequel Claude Autant-Lara l’a dirigée au côté de Gérard Philipe.
Elle est née Micheline Chassagne à Paris, le 22 août 1922 dans une famille de la petite bourgeoisie.
Son père s’exilera bientôt aux Etats-Unis, un départ entouré d’un parfum de scandale financier. Sa mère, artiste peintre met bientôt la jeune fille en pension, où elle s’ennuie. La discipline de l’établissement est assez souple pour que Micheline puisse prendre des cours de comédie – elle a pour condisciple Serge Reggiani – et tenter sa chance lorsque l’on a besoin de très jeunes figurantes.
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00:00 Une plongée dans nos souvenirs, en tout cas pour les plus âgés naturellement, à la télévision et au cinéma grâce à une actrice charmante et malicieuse qui est aujourd'hui grand-mère mais qui n'a rien perdu de sa beauté, c'est Micheline Prel.
00:12 Elle participe à un documentaire intitulé "Je veux être une actrice" en compagnie de quelques grands comédiens comme Denis Podalides ou Philippe Toretto.
00:20 Un documentaire sorti hier sur nos écrans. Micheline Prel a la curiosité intacte et a confié quelques-uns de ses secrets à Benoît Puchou.
00:30 Nous avons rencontré l'actrice Micheline Prel chez elle.
00:33 - On s'assoit là ? - Oui, allez-y.
00:34 Légende vivante du cinéma français révélée par "Paradis perdu" d'Abel Gance en 1940, Micheline Prel a joué chez Fritz Lang, Chabrol Demi ou Guitry,
00:43 elle est l'inoubliable Marthe Grangier du "Diablocore" et aussi l'héroïne de la série culte "Les Saintes Chéries".
00:48 - Vous êtes croix-jevelus ? - J'en ai bien peur. Et le croyez-vous, je n'ai jamais changé une roue de ma vie. Une femme, vous savez ce que c'est.
00:55 - Faites confiance à tonton Georges.
00:57 A 93 ans, Micheline Prel n'a pas fini de jouer.
01:00 - Vous allez me poser des questions ?
01:02 Elle vient de participer au documentaire "Je veux être actrice" du réalisateur belge Frédéric Sauchère,
01:06 qui a emmené sa fille de 10 ans, apprentie actrice, à la rencontre des monstres sacrés du cinéma.
01:11 Et le conseil de Micheline, c'est...
01:13 - D'être curieuse. Ça c'est très très important. Et toi, je suis sûre que t'es très curieuse.
01:18 - Oui, à chaque fois que je vais chez des gens, je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir le tiroir, de faire ce que j'entends.
01:24 - Je le savais. Tu es très curieuse. Et c'est formidable. C'est bien.
01:27 - Il y a une clé que vous donnez, Micheline, c'est la curiosité.
01:30 - Ah oui, c'est la curiosité, oui.
01:32 - Pour être acteur, il faut être curieux.
01:34 - Moi, je pense que pour bien vivre, il faut être curieux.
01:37 Voilà, la curiosité, c'est...
01:40 C'est s'intéresser aux autres, c'est d'avoir un regard, c'est d'avoir une réaction sur tout ce qui se passe dans la vie.
01:48 Donc, je sais pas, je dis ça comme ça, voilà.
01:50 - On entend votre chat, Micheline.
01:52 - Oui, Fredo, c'est mon chat.
01:55 Nous aussi, on est curieux. On a demandé à Micheline Prelle ses souvenirs d'actrice.
02:00 C'est quoi son premier souvenir de jeu ?
02:03 - Mes jeux préférés, c'était de jouer quelque chose.
02:07 Par exemple, à l'époque où je lisais beaucoup et j'avais lu ce livre de Michel Strogoff sur le bagne,
02:12 où il est dans le bagne, je sais plus...
02:14 Et immédiatement, la bicyclette qu'on m'avait offerte pour Noël était devenue un cheval.
02:19 Mon petit frère, évidemment, c'était à bagnard, il était pas content du tout,
02:22 mais je lui mettais une ficelle autour de la taille, et puis je le traînais,
02:26 puis j'y allais de plus en plus vite, et j'avais une petite badine.
02:28 Et puis avec ma petite badine, je lui donnais des petits coups sur les jambes.
02:33 Je transformais beaucoup mes jeux... en jeux.
02:37 - Tiens, si tu n'aimais pas ton père, je suis sûr que tu es serrée dans le monde.
02:42 Ah bah, tout ça passera, tu es jeune.
02:45 - Jeune ? Et puis après, est-ce que c'est ma faute à moi si je suis jeune ?
02:48 Si on vous dit que tu es jeune, comment vous direz-vous que tu as la fièvre ou les oreillons ?
02:52 C'est pas une maladie, la jeunesse.
02:54 - Mon père m'a emmenée très vite au cinéma.
03:02 Un des premiers que j'ai vus, c'était un Tarzan femme,
03:05 c'est certainement un film américain muet.
03:07 Je me souviens des images, elle est dans la jungle, elle a une espèce de pagne comme ça,
03:11 elle a des grands cheveux blonds, en noir et blanc, bien sûr.
03:15 Et ça, je me souviens de ça et que ça m'avait...
03:19 J'avais trouvé ça formidable, épatant.
03:21 - Micheline Prel a aussi une petite carrière au théâtre, une vingtaine de pièces,
03:25 beaucoup de faits d'eau, des rencontres avec Jérôme Savary ou Jean-Michel Ribes.
03:29 Et c'est quoi sa plus grande peur quand elle monte sur scène ?
03:32 - Au théâtre, j'ai le trac.
03:35 J'ai le trac et au moment de rentrer en scène, j'ai le trac.
03:38 J'ai le trac et c'est toujours le moment de dire, est-ce que les mots ne vont pas me lâcher ?
03:43 Et d'ailleurs, je me souviens, c'était avec Serot,
03:46 d'une pièce que je faisais avec Poiret et Serot.
03:48 Et je sors et je lirais.
03:51 Et là, c'était à moi de parler, de dire quelque chose et ça ne vient pas.
03:56 J'avais mon texte qui était toujours... Mon texte était dehors.
03:59 Je suis sortie, je l'ai regardé, je suis revenue et je sais que je lui ai dit...
04:04 Parce qu'après, ça me fallait beaucoup faire rire.
04:06 Je lui ai dit, et voilà ce que j'avais à vous dire.
04:08 Et puis, je lui ai dit le texte. Tout d'un coup, il m'avait échappé.
04:13 - Elle les a glissés sous la porte. C'est de lui.
04:20 Tiens, fais en ce que tu voudras. Tu vois bien que ça met tes gaffes.
04:23 - Je me souviens, il y avait une scène avec Gérard Philippe
04:26 et c'était quand elle a reçu une lettre de son mari,
04:29 et entre les deux, lui-même lui dit, etc.
04:32 Donc, on est là, en face de l'autre, comme ça.
04:34 Et Claude Autant-Lara, qui était sous la caméra, il faisait...
04:39 Il jouait. - Il jouait tous les rôles.
04:43 Y compris le vôtre, donc.
04:45 - Oui, il jouait les deux. On était là, tous les deux, comme ça.
04:49 On lui a demandé d'arrêter, d'ailleurs.
04:53 Vous jouez, vous rentrez, vous faites une scène
04:56 et vous avez quelqu'un qui est là, dans le sud, qui est en train de...
05:00 Voilà, donc... C'est pas possible.
05:04 - Ça n'abîme pas notre premier jour de bonheur.
05:11 Mais c'est si beau.