Maxime Buizard (Jeunes agriculteurs): "Le président de la République a toute sa place au Salon de l'agriculture (...) mais il ne faut pas qu'il s'attende à être bien reçu"

  • il y a 7 mois
Emmanuel Macron a annoncé avoir pris "acte" de la demande "d'annulation" du grand débat du Salon de l'agriculture, émanant notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Le président de la République indique qu'il "sera là" pour ouvrir le salon et aller au contact de "ceux qui veulent échanger"

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00:00 U.S.E. soir, plus demain, bloqué carrément ?
00:03 Bloqué, non, je ne le souhaite pas.
00:05 Le président de la République a toute sa place au Salon d'agriculture
00:08 et c'est le moment qu'il aurait dû choisir pour échanger avec les agriculteurs.
00:11 Mais il a proposé ce grand débat.
00:13 Non.
00:13 Pourriez-vous dire qu'il a proposé un débat avec notamment les agriculteurs ?
00:16 Pour le coup, la discussion qu'ont eue les deux présidents John Agriculteur et de la FNSA mercredi,
00:20 c'est de dire justement qu'il y a besoin de crever l'abseil.
00:22 Il y a besoin d'un échange direct entre le président de la République et les agriculteurs.
00:25 Mais là, ce n'était pas l'occasion de le faire avec ce grand débat pour vous ?
00:26 C'était l'occasion de le faire, mec, respect et considération.
00:30 Mais ce n'est pas le débat tel qu'il a été organisé, c'est de la pure provocation.
00:33 C'est irresponsable de sa part.
00:34 Pourquoi vous dites ça ?
00:35 Tout le monde, tous les responsables syndicaux, le Premier ministre, le ministre de l'Agriculture,
00:38 depuis un mois, on essaye de sortir par le haut de cette crise
00:40 et de trouver une belle définition d'un chemin à tracer ensemble,
00:44 agriculteurs et Etats, pour retrouver de la souveraineté alimentaire.
00:47 Et là, par pure provocation, par pure volonté de rappeler que c'est lui le chef,
00:51 il a décidé d'inviter nos pires opposants,
00:53 ceux-là même que son ministre de l'Intérieur a essayé de souverainiser.
00:55 Vous parlez des soulèvements de la terre qu'évoquait Bruno Jeudy.
00:57 Pas seulement, pas seulement.
00:58 Il y a beaucoup d'autres associations extrémistes qui se prétendent écologistes,
01:01 qui étaient invitées et qui n'ont pas leur place dans le débat.
01:03 Vous dites ça dépasse en fait, parce qu'on a beaucoup parlé de cette polémique
01:05 sur les soulèvements de la terre.
01:06 Vous, vous dites ce soir, ça dépasse ça.
01:09 Parce que, parce que, en quelques heures,
01:11 le président de la République a ruiné des semaines de travail de son gouvernement.
01:14 Et c'est irresponsable. Tout le monde a fait des efforts.
01:16 Nos syndicats ont été responsables.
01:18 On a appelé à la suspension des blocages il y a un peu plus de trois semaines maintenant,
01:21 justement pour avoir un espace de dialogue et de construction.
01:24 Ce dialogue et cette construction ont eu lieu.
01:26 Malheureusement, le président de la République a tout mis par terre.
01:28 Et donc demain, oui, il faut qu'il puisse rentrer dans le salon.
01:31 Oui, il faut qu'il soit au contact des agriculteurs.
01:33 Mais il ne faut pas qu'il s'attende à être bien reçu.
01:34 C'est-à-dire, ça veut dire quoi bien reçu ?
01:36 Pour les personnes qui se posent la question, ça veut dire quoi ?
01:37 Quand on provoque des gens, quand on met en cause la nécessité de leur métier,
01:41 la cohérence de leur métier, l'efficacité qu'ils ont, forcément ils le prennent mal.
01:44 Mais c'est en concret, ça veut dire quoi concrètement ?
01:47 Accueilli, certes, mais après il se passe quoi ?
01:49 Une fois qu'il est dans le salon, qu'est-ce qui se passe ?
01:51 J'espère qu'il ira au contact des agriculteurs
01:53 et qu'il viendra s'expliquer sur son attitude qui est de la pure provocation.
01:56 Et vous appelez à ce qu'il soit hué demain ?
01:58 Non, on n'appelle rien du tout.
02:00 On appelle les agriculteurs à accueillir déjà le mieux possible le public.
02:03 Parce qu'avant tout, le salon de l'agriculture, ce n'est pas un espace politique.
02:06 C'est un espace où on fait de l'agriculture,
02:08 où on met en avant nos productions locales,
02:10 où on met en avant la richesse de nos terroirs.
02:13 Mais derrière ça, on a besoin d'un échange direct
02:16 du président de la République avec les agriculteurs
02:18 et surtout d'explications sur cette attitude qui est irresponsable.

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