• il y a 10 mois
Emmanuel Macron a annoncé avoir pris "acte" de la demande "d'annulation" du grand débat du Salon de l'agriculture, émanant notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. Le président de la République indique qu'il "sera là" pour ouvrir le salon et aller au contact de "ceux qui veulent échanger"

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Transcription
00:00 Est-ce que vous pouvez me dire ce soir, les yeux dans les yeux, que vous êtes serein ?
00:04 Serein, c'est un bien grand mot.
00:06 Ce n'est pas mon premier salon, donc j'ai un tout petit peu d'expérience des crises.
00:10 J'en ai déjà connu.
00:12 Celle-là, le problème, c'est qu'elle touche toutes les productions sur tous les territoires
00:17 et que les agriculteurs sont fatigués des promesses, sont fatigués des mots
00:23 et qu'ils veulent des actes et que les actes ont du mal à venir.
00:26 Donc, je vais faire en sorte, moi mon travail, c'est de protéger le salon.
00:31 Il y a 82, 86% suivant les sondages de Français qui soutiennent l'action agricole.
00:39 Une partie de ces gens-là vont venir dans la semaine écouter ce que les agriculteurs ont à leur dire.
00:46 Donc, je pense que la revendication, je la comprends, je suis agriculteur, je la comprends.
00:53 Il faut qu'elle ait lieu, il faut que les gens puissent s'exprimer.
00:55 Maintenant, il faut que le salon aussi puisse se dérouler dans de bonnes conditions
00:58 parce que c'est quand même un très bel outil de communication de la profession.
01:02 – Il n'y aura en revanche pas de confrontation dans le cadre d'un grand débat
01:08 version agriculture qu'appelait de ses voeux Emmanuel Macron.
01:13 D'ailleurs, est-ce qu'il vous a prévenu avant de l'annoncer officiellement, cette annulation ?
01:18 – Non, mais je ne suis pas surpris que ce soit annulé.
01:23 Je ne voyais pas comment on pouvait tenir un grand débat
01:26 dans les conditions délétères dans lesquelles on était parti.
01:32 Entre les ONG, les grands distributeurs, les grandes surfaces et la production,
01:39 on était déjà avant le débat dans un dialogue de sourds.
01:43 – Comme si tous les acteurs de ce grand débat étaient contre ce grand débat ?
01:47 – Tous, non, il y en a sûrement qui sont pour.
01:50 Mais à partir du moment où les acteurs principaux ne sont pas là,
01:52 quel intérêt ?
01:54 – Pensez notamment au patron de la FNSEA ?
01:55 – Je pense à la FNSEA et au GIA,
01:57 je pense à des distributeurs qui avaient annoncé qu'ils ne viendraient pas.
02:01 Quel est le problème agricole aujourd'hui ?
02:04 C'est bien un problème de prix, cumuler un problème de normes,
02:08 cumuler un problème de distorsion de concurrence.
02:10 Et à partir du moment où on fait un débat et que les principaux acteurs,
02:14 les agriculteurs, ils ne viennent pas là par plaisir,
02:16 ils viennent là pour sortir de l'ornière dans laquelle ils sont.
02:20 À partir du moment où le débat s'avérait être utile à sortir de l'ornière,
02:25 il n'a pas d'intérêt à se tenir.
02:26 Et je pense que la décision qui a été prise est bonne.
02:29 – Dans son tweet annonçant l'annulation du grand débat,
02:32 Emmanuel Macron écrit ceci,
02:35 "J'inviterai demain matin tous les syndicats agricoles
02:37 avant l'ouverture officielle du salon."
02:41 Et puis il poursuit en disant "Je serai là pour l'ouvrir, le salon,
02:43 et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année."
02:46 À l'instant, auprès de nos confrères de l'agence France Presse,
02:49 la présidente de la Coordination rurale, 2ème syndicat agricole,
02:53 dit accepter cette rencontre demain matin avec Emmanuel Macron
02:58 au salon de l'agriculture.
03:00 Peut-être un nouveau départ est-il possible demain matin,
03:04 après ce que l'on vient de vivre là pendant 24 heures ?
03:07 Franchement, une crise dans la crise, un psychodrame.
03:10 – Oui, un psychodrame.
03:11 Je pense que la décision de recevoir les syndicats, s'ils l'acceptent,
03:14 moi je ne suis pas chargé de porter la parole des syndicats,
03:17 si les syndicats l'acceptent, je pense que c'est un moyen de commencer à apaiser le débat.
03:24 Ce n'est pas de l'intérêt, je dis bien de l'apaiser, le débat, il faut qu'il ait lieu,
03:29 il faut à tout prix qu'on installe des jeunes agriculteurs,
03:31 il faut à tout prix qu'on retrouve du revenu,
03:32 il faut à tout prix qu'on retrouve de la visibilité,
03:34 il faudra qu'il y ait des débats,
03:36 et si les syndicats veulent discuter avec le président demain,
03:39 on organisera tout pour que ça se passe du mieux possible.
03:42 – Au-delà de ces échanges, de ces tensions,
03:46 voire de ce dialogue difficile entre le président de la République,
03:50 le gouvernement et les différents acteurs de cette crise agricole,
03:54 êtes-vous inquiet à la veille de l'ouverture de ce 61ème salon de l'agriculture,
04:01 créé il y a tout juste 60 ans ?
04:03 – Je suis inquiet, pas pour le salon et pas pour le court terme,
04:06 c'est-à-dire les 9 jours qui viennent,
04:08 je suis inquiet pour le long terme sur l'agriculture française.
04:11 On n'a pas le droit de gâcher tous les atouts qu'on a,
04:14 on a des atouts énormes, on a un climat, on a des sols,
04:17 on a la formation de nos jeunes qui nous permet de faire très bien.
04:20 Et on est handicapés sans arrêt par des nouvelles choses qui nous tombent dessus,
04:25 c'est pas normal, la France doit être autostuffisante.

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