Pour tout comprendre des enjeux tactiques de l'équipe de France, « Le Salon Tactique » revient, à l'occasion du Tournoi des Six Nations, tous les lundis à 18 heures, en direct sur le site L'Équipe, avec Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant. Retour ce lundi sur le résultat nul des Bleus face à l'Italie lors la 3e journée (13-13).
Category
🥇
SportTranscription
00:00 Juste une question, en fait, c'est pas sur la communication,
00:03 mais c'est que parfois on a l'impression que cette équipe est dans le déni,
00:05 qu'elle n'a pas conscience qu'elle est dans le dur.
00:07 C'est la première fois que Fabien Galtier a prononcé hier,
00:11 il disait "on est dans le dur", et c'est vrai.
00:13 Et cette équipe de France, est-ce qu'elle l'a suffisamment en tête ?
00:15 Je pense qu'en inside,
00:21 c'est-à-dire quand ils sont dans les salles de réunion,
00:23 ensemble, dans les debriefs individuels,
00:25 ils se disent les choses.
00:26 Et j'ose espérer que quelqu'un, un entraîneur, un coéquipier,
00:30 avec beaucoup de bienveillance, comme moi je le fais,
00:32 je prends beaucoup de prestations.
00:33 L'extracticide, il y a Jean-Bas,
00:35 l'histoire de Galtier avec les cellules,
00:38 ou voir l'État avant qui dit "c'est pourri ce qu'on fait",
00:40 c'est la preuve qu'ils sont conscients quand même
00:42 qu'il y a des choses à améliorer.
00:45 Et puis il y a la communication externe,
00:47 les fameux éléments de langage.
00:50 On est soudés, on est ensemble.
00:53 Fabien a beaucoup payé qu'on lui dise qu'il n'était pas humain,
00:56 que c'était un bon technicien.
00:57 Donc là, il en rajoute un peu, il se rapproche de ses joueurs,
01:00 et c'est bien normal, il défend les joueurs.
01:02 Mais en interne, il faut que ça bouge.
01:03 En interne, il faut se secouer.
01:04 Dans les entraînements, il faut plus d'exigence.
01:07 Sauf que quand le doute s'est installé,
01:09 et c'est la différence entre mon équipe de Montpellier,
01:12 il y a un an et demi, qui est championne de France,
01:13 où on fait un rugby, et en finale,
01:16 même moi, je me trottais les yeux parce qu'on était en confiance.
01:19 Et le même rugby, un an après,
01:21 où tu perds deux matchs, deux, trois points,
01:23 tu fais un poteau, tu n'as pas le rebond,
01:25 et tu commences à avoir une sinistrose
01:26 qui vient se mettre au milieu de tout ça,
01:28 et tu as du doute sur l'entraînement, sur l'entraîneur,
01:30 sur tes coéquipiers, sur ton préparateur physique, ton médecin.
01:34 Et là, quand le verre commence à rentrer à la pomme,
01:36 c'est compliqué.
01:37 L'équipe de France en est là aujourd'hui.
01:39 Ça va être très dur, là, c'est alerte rouge.
01:41 Sauf pour les daltoniens la semaine prochaine,
01:43 mais c'est alerte rouge, sincèrement.
01:45 Ça va être très compliqué au Pays de Galles,
01:46 on va vivre un moment encore difficile.
01:49 Et j'espère, et c'est pour ça que je vous le disais en introduction,
01:53 je ne veux pas tirer sur l'ambulance.
01:54 J'ai connu ce moment-là avec Jacques Brunel en équipe de France.
01:57 On a récupéré une équipe qui était moribonde.
01:59 Ça faisait huit ans qu'elle perdait,
02:00 c'était très difficile, à un an et demi de la Coupe du monde.
02:02 J'ai connu ça avec Montpellier l'année dernière,
02:04 et en début de saison.
02:05 J'ai connu ça quand j'étais joueur,
02:07 même dans des passages à Toulouse ou à La Rochelle,
02:09 quand je jouais le maintien.
02:10 Attention, la défaite ou la contre-performance
02:14 entraîne tout un tas d'informations très négatives
02:16 qu'il est très dur de combattre ensemble en groupe.