Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info, première émission de la semaine.
00:06 Il n'y a quasiment que des gens qui étaient au Salon de l'Agriculture aujourd'hui, à part Tatiana Renard-Bazac,
00:10 qui a séché mais qui ira sur cette semaine. Bonjour Patrick Bénézides, vous êtes le vice-président de la FNSE
00:15 et président de la Fédération Nationale Bovine, c'est ça ? Et je vous ai vu avec le président de la République.
00:20 Eh bien vous ne l'avez pas lâché. On reverra la séquence. C'était pas mal, c'était samedi, vous n'êtes pas le seul.
00:26 Bonsoir Patrick Vignal, député Renaissance de l'Hérault. Vous étiez sur le stand de l'Hérault ?
00:31 Non, sur tous les stands, surtout avec ces messieurs dames, avec une réunion de table ronde avec Bruno Le Maire.
00:37 Ah bon, ça c'était intéressant. On en reparlera tout à l'heure.
00:40 Sophie Lénard, bonsoir, vous êtes agricultrice, président de la Coordination Rurale de l'Oise et vous êtes venue avec une brique de lait.
00:46 C'est ça.
00:47 Et c'était la colère des producteurs de lait aujourd'hui. On va revoir les images dans un instant.
00:52 De toute façon c'est le salon de toutes les colères. Ça synthétise toutes les colères.
00:57 Ou du désarroi, comme vous voulez.
00:59 Du désarroi, en tout cas. Est-ce que vous avez vu quand même une colère, de la furie, peut-être du désespoir à ce point ? Est-ce que ça avait déjà existé ?
01:11 Moi pas en tout cas.
01:13 Non, j'avais vu des manifestations très tendues, mais au salon de l'agriculture, effectivement, on n'avait jamais vu ça.
01:20 On va revoir les images de samedi, mais c'était quelque chose de... Encore une fois, moi je pense que c'était du... On peut voir les images.
01:27 C'était du désespoir, je pense.
01:29 C'est clair.
01:30 C'était du désespoir, alors ça se manifeste.
01:32 On l'avait prévenu. On l'avait prévenu. Enfin, je pense qu'on avait tous prévenu.
01:36 Donc, samedi évidemment, on nous a montré Emmanuel Macron en bras de chemise, Emmanuel Macron finalement coupé le ruban, passé 13 heures dans les allées du salon.
01:46 Et ces images-là, c'est quoi ? C'est de l'épuisement ?
01:53 Je pense qu'en fait, c'est du mépris. Les agriculteurs chez moi pensent qu'ils sont méprisés.
01:59 Ils ont l'impression en fait qu'ils ne servent pas alors que c'est eux qui nourrissent.
02:03 Mais vous savez, est-ce que vous connaissez une autre profession où vous pourriez produire et que vous ne savez même pas quel prix on va vous acheter votre production ?
02:11 La vraie base, elle est là.
02:12 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi, je vais faire des tomates et des carottes, je ne sais même pas quel prix je vais les vendre.
02:17 J'y rajoute chez moi les lapins, les sangliers, j'y rajoute les pommes, la pingue des dis chez moi.
02:22 Dans une nuit, grêle, 800 000 euros de perdus.
02:26 Franchement, je vous le dis, moi je suis pro de sport à la base.
02:29 Être agriculteur aujourd'hui, vraiment, je suis à pot.
02:32 Et c'est pour ça qu'on doit avoir une autre relation avec vous.
02:35 Je ne vais pas vous dire que je vous aime, moi.
02:36 Moi, je vous dis que j'ai besoin de vous.
02:38 Et le vrai débat va être, madame et monsieur, c'est que vous puissiez vivre.
02:41 Et puis après, moi, j'ai été très ému de cet agriculteur.
02:44 Et vous le connaissez, madame.
02:46 Franchement, ça me...
02:47 Qui a dit au président, j'ai un gamin de 15 ans, une gamine de 12 ans, et j'ai failli me foutre en l'air.
02:53 Et ça, ce n'est pas possible.
02:54 Je l'ai entendu.
02:55 Moi, je ne connais pas une profession où on travaille pour ne rien gagner.
02:58 C'est-à-dire pour 600, 700, 800 euros, en sachant que...
03:02 Je disais à monsieur, tout à l'heure en off, certes, ce n'est pas mirobolant des images comme ça.
03:08 Même moi, parce que j'étais bloquée dehors, à ce moment-là, je ne les ai pas vues.
03:12 Mais vous savez, l'année dernière, j'étais au salon de l'agriculture et j'ai perdu une productrice de mon département
03:18 qui laisse deux enfants de 6 et 8 ans.
03:20 Je ne vous explique pas le chemin pour en arriver là.
03:23 Eh bien, je préfère voir ça.
03:25 Je n'encourage pas.
03:27 Mais je préfère voir ça que ce que j'ai vécu.
03:31 Enfin, ils sont mariés, ses enfants.
03:32 Ce que nous avons vécu le monde agricole l'année dernière.
03:35 Je ne veux plus avoir à revivre ça.
03:37 Et ce qui s'est passé là, c'est une cocotte minute.
03:40 Je ne veux pas parler pour monsieur, mais c'est une cocotte minute.
03:43 Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'elle bout.
03:45 Elle bout depuis longtemps.
03:47 Et voilà.
03:48 Et à un moment donné, le bouchon.
03:49 Mais je ne dis pas que c'est...
03:51 - Monsieur Bénézides, c'est la cocotte minute.
03:52 C'est explosé.
03:53 - C'est l'aboutissement de mois, voire d'années, sur certains dossiers d'incompréhension,
03:59 de choses qui n'ont pas été entendues côté gouvernemental.
04:03 On avait effectivement tourné ces panneaux.
04:06 On avait d'ailleurs été extrêmement surpris de la manière où ça s'était fait
04:10 au niveau de la FNSEA et des GIA, lorsque nous avions engagé cette opération.
04:15 Il n'y avait pas eu de réponse.
04:17 Et effectivement, les premières réponses, à un moment donné,
04:19 il faut que les choses deviennent concrètes.
04:21 Après, effectivement, il y a eu ce débat qui était très malencontreux.
04:26 Ce n'est pas des débats qu'attendaient les agriculteurs.
04:29 C'est des solutions, des décisions, des actes.
04:31 - Le débat, plus l'invitation.
04:34 - Plus l'exaspération.
04:36 - Plus l'invitation au soulèvement de la terre.
04:38 - Il y avait plus que les soulèvements de la terre.
04:41 Il y avait des infants dyspécistes, etc.
04:44 Mais en tout cas, malheureusement, c'est-à-dire que c'est une conjonction
04:49 de non-réponse, de provocation, qui a abouti à cela.
04:53 On peut déplorer ce qu'il y a eu, mais en tout cas, ça ne pouvait pas se finir autrement.
04:58 - Moi, je rajouterais, c'est une profession qui a été méprisée, délaissée,
05:01 comme on l'évoquait tout à l'heure en coulisse.
05:03 Mais surtout, je pense que le souci, pardon, chers députés,
05:06 c'est que les macronistes ont un problème d'antenne.
05:09 Comme ils ont une très faible implantation territoriale et locale,
05:13 contrairement, on sait que c'est une profession qui a toujours été
05:16 historiquement très à droite.
05:18 C'était une profession acquise à la droite républicaine, au RPR, etc.
05:21 Et puis qui, ensuite, petit à petit, a commencé un peu à basculer
05:25 vers Emmanuel Macron et qui, aujourd'hui, a des tentations
05:28 avec d'autres parties, on parlera peut-être, d'ailleurs, notamment du URN.
05:31 Mais cela dit, je pense que la vraie défaillance, aujourd'hui, du macronisme,
05:36 c'est qu'il n'y a pas d'implantation locale.
05:38 Donc, en fait, il y a une déconnexion, malheureusement.
05:40 Je rappelle quand même que 50% du gouvernement actuel est parisien.
05:43 Et ça pose quand même une vraie question, pardon, mais ça pose une vraie question
05:47 sur sa déconnexion entre la réalité, aujourd'hui vécue sur les territoires
05:51 et qui va bien au-delà des problématiques agricoles.
05:53 Parce qu'en fait, les agriculteurs, ils vivent non seulement la crise agricole,
05:56 mais les déserts médicaux, les problématiques d'électricité, d'énergie, etc.
06:00 Pris de plein coup par toutes les problématiques qu'on évoque toute la journée.
06:04 Donc oui, il y a un ras-le-bol tout à fait compréhensible.
06:06 En fait, le vrai débat, et je peux vous rejoindre, madame,
06:09 c'est qu'en fait, on oublie les corps intermédiaires et les élus d'opinion.
06:13 Et si on veut relancer avec eux...
06:15 Oui, mais si on veut relancer avec eux, moi, je vais vous dire,
06:18 il y a 250 députés de la majorité.
06:20 C'est à nous d'apporter les dossiers chez le préfet.
06:23 Moi, vendredi, je rencontre mes agriculteurs,
06:25 je leur apporte les dossiers de Frédéric Garcia,
06:27 qui a mis 100 000 euros pour faire une serre,
06:29 mais comme il est en zone limite, on lui refuse.
06:32 Et donc j'irai à DTM pour dire, je veux que vous acceptiez son dossier.
06:35 Et c'est vrai que ça nous manque. Mais c'est pas que ça, la crise.
06:38 Ça fait 40 ans qu'on a été lâches.
06:40 On a été lâches, les agriculteurs.
06:42 Vous savez, excusez-moi, chez moi, quand les gens font les vendages,
06:45 les agriculteurs, les gens font une pétition parce que le tracteur fait du bruit.
06:48 Non, mais de quoi on parle ?
06:50 Moi, quand je travaille et je défends la course camargaise
06:53 et l'imprimante immatérielle de l'UNESCO,
06:55 et que j'ai des chevaux qui traversent la ville de Moggio,
06:58 et que les gens me disent "les crottins me gênent",
07:01 on a un vrai débat. C'est pour ça qu'un jeudi,
07:03 qu'ils ont été méprisés, à la fois pas assez soutenus,
07:06 et puis surtout, j'ai envie de dire aux consommateurs, on a besoin.
07:09 Sinon, vous voulez quoi ? Vous voulez manger des produits importés ?
07:12 - Ah, mais ça y est, il y a une vraie démarche.
07:14 - Ça, c'est un autre débat. Alors, vous savez que le principe de cette émission,
07:17 c'est des séquences, vous allez les commenter.
07:19 La première, donc, c'est celle des producteurs de lait
07:21 qui étaient en colère aujourd'hui au Salon de l'Agriculture.
07:23 C'était à leur tour de manifester.
07:25 - Tout le monde nous prend l'argent sur le dos.
07:40 Dès que notre produit sort de la ferme,
07:43 il devient une valeur, une vraie valeur,
07:46 une fortune on va dire même.
07:48 Parce que nous, agriculteurs, tant qu'on est sur la ferme,
07:51 on n'a que des miettes.
07:53 Donc aujourd'hui, on prévient l'Union Européenne
07:56 que ça va encore bouger, et que ça va encore changer,
08:00 et qu'on va continuer.
08:02 - Voilà, le problème du prix du lait, c'est que vous êtes,
08:08 dans ce cas-là, prisonnier des centrales d'achat,
08:11 et en particulier d'une centrale d'achat, de l'actalis.
08:15 - Pas forcément, vous avez d'autres acheteurs de lait,
08:18 en l'occurrence, moi je travaille avec Danone,
08:20 et vous avez des coopératives, vous avez des acheteurs,
08:22 quels qu'ils soient.
08:24 Ils devaient en théorie, avec la loi EGalim,
08:27 s'aligner, ou tout du moins,
08:30 ils auraient dû appliquer un coût de production.
08:33 Sauf que vous le savez comme moi,
08:35 je suppose que vous avez étudié, nous le disons depuis 2018,
08:38 dans la loi EGalim, c'est marqué qu'il fallait que le coût
08:41 de production ou les indicateurs soient mentionnés,
08:44 mais jamais que ce soit appliqué.
08:46 Est-ce que vous vous rendez compte, et c'est là où on a besoin
08:49 de vous dans la politique, qu'il y a des choses qui sont entamées,
08:52 qui au demeurant auraient très bien pu fonctionner,
08:54 si elles étaient abouties ? En fait, elles n'aboutissent jamais
08:57 pour des histoires de mots, parfois des broutilles.
09:01 Là, par exemple, même EGalim, il y avait la LME avant.
09:05 Et vous savez très bien qu'il y a des strates de...
09:08 Comment est-ce que... de légitimité, je vais dire.
09:11 Et il s'avère que la LME est au-dessus de l'EGalim.
09:13 Donc elle ne peut pas s'appliquer puisqu'il y a la LME.
09:15 Dans ce cas-là, puisque vous le savez, sinon on le sait,
09:17 et eux doivent le savoir, donc vous supprimez l'un ou l'autre,
09:20 ou vous faites aboutir une pour qu'elle convienne à tout le monde,
09:23 ou vous en enlevez une pour que la deuxième puisse fonctionner.
09:26 - Oui, madame, on a un vrai débat.
09:28 Les courgettes à Marcy Yarg, le producteur les sort à 0,44 centimes.
09:33 Le transformateur arrive avec son camion et sa palette.
09:36 Il prend 55 centimes d'euros.
09:39 Et le consommateur, vous et moi, la paye 2,44 euros.
09:42 C'est ce qui ne va pas.
09:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous, vous avez un produit
09:46 qui est décidé entre la grande distribution et le transformateur.
09:49 C'est ce qu'on aimerait changer.
09:51 Mais ce n'est pas facile en France, parce qu'on a aussi
09:53 une administration très compliquée et très difficile à bouger.
09:57 - Non, finalement, les choses, elles sont quand même très simples,
10:00 parce qu'il y a des lois qui ont fait évoluer les choses.
10:02 C'est les lois EGalim.
10:04 Et des coûts de production ont été mis en place.
10:07 Ces coûts de production, ils ont été institutionnalisés.
10:10 Ils sont reconnus par l'État.
10:12 Ils sont évolutifs. Ils suivent l'inflation.
10:15 Quand on regarde dans le plan de bovine, par exemple,
10:17 ils sont passés de 4,50 pour une vache,
10:21 pour un kilo de vache à l'étante, à 6,20.
10:24 - Les raisons et les critères de l'inflation, etc.
10:28 - C'est l'inflation qui a été vécue.
10:30 Et donc, à partir de là, on a l'outil.
10:32 On a l'outil indicateur coût de production
10:34 qui, en plus, a été validé par l'État.
10:36 Donc, aujourd'hui, dans les débats qu'il y a,
10:39 effectivement, on nous parle d'un EGA4.
10:41 Il faut aller au bout. Il faut aller au bout.
10:43 Parce que ces indicateurs ont été contournés
10:45 par tous les industriels, par tous les distributeurs.
10:48 Et donc, à partir de là, si on ne va pas au bout,
10:50 on n'y arrivera jamais.
10:51 Il faut imposer ces indicateurs
10:53 au niveau de la formation du prix.
10:55 Et nous, en tout cas, on espère,
10:56 en tout cas, c'est la demande que nous formulons
10:58 au niveau de la FNSE et de l'IGA,
11:00 qu'on va aboutir à cette situation.
11:03 Parce qu'il faut finir le travail.
11:05 - Même les céréaliers, qu'on présente comme ceux
11:07 qui ont le plus, en réalité, des difficultés.
11:09 Écoutez l'un d'entre eux qui a été sur le plateau.
11:11 280 minutes info.
11:12 Et puis, on parlera ensuite des prix planchers.
11:14 - En céréales, notre coût de production
11:19 sur l'année 2023, récolte 2023,
11:21 c'était 250 euros la tonne.
11:23 Aujourd'hui, je peux vendre mon blé
11:25 à 155, 160 euros la tonne.
11:27 C'est ça ?
11:28 Donc, je suis 90 euros de la tonne
11:32 en dessous de mon coût de production.
11:34 Ça veut dire que sur un champ de blé,
11:36 dans une intermédiaire comme chez moi,
11:38 dans le Sud Vendée, on fait 7 tonnes hectares,
11:40 fois 90 euros, je perds 630 euros de l'hectare.
11:43 J'ai 50 hectares, ça fait 30 000 euros de perte.
11:47 C'est-à-dire que je perds 1 000 euros depuis ce matin.
11:50 Et puis, on sait que de toute façon,
11:52 ce prix plancher risque d'être un prix plafond.
11:54 Et c'est exactement ce qu'il ne faut pas.
11:56 - On est dans une situation complètement folle.
11:58 Mais complètement dingue.
12:00 - Si je peux compléter ce que vous disiez tout à l'heure,
12:02 je pense qu'il y a une différence aussi
12:04 entre le coût de production en viande bovine et en lait.
12:07 En tout cas, moi, j'estime que le coût de production
12:09 que nous avons en lait n'est pas le coût qui coûte réellement.
12:12 Déjà parce qu'on prend un SMIC.
12:14 Depuis quand 70 heures par semaine, c'est un SMIC ?
12:17 Et depuis quand un chef d'entreprise
12:19 doit avoir un taux horaire d'un SMIC ?
12:21 Je pense qu'avec la multitude de fonctions
12:23 que nous avons du matin jusqu'au soir,
12:25 et ce qui, moi, me dérange, parce qu'il y a des choses simples.
12:28 Je l'étaye là depuis quelques jours
12:30 et je n'ai pas de trop mauvais retour.
12:33 On pourrait construire un prix du litre très simplement.
12:36 On n'a pas besoin d'une usine à gaz.
12:38 Vous donnez 56 centimes.
12:40 - Vous vous rappelez combien vous vendez aujourd'hui le prix du litre ?
12:43 - Celui-là est à 1,24 je crois.
12:45 - Ça, c'est vendu en...
12:47 - Moi, le mien à 44 centimes.
12:49 - Et c'est plutôt la fourchette haute là.
12:52 - Mais ça vous coûte combien ?
12:54 - C'est ce que je disais.
12:56 - C'est la vraie question.
12:58 - Pour moi, déjà je vais dire deux choses.
13:01 Pour moi, personnellement, aujourd'hui,
13:03 où je viens de finir de terminer de payer mes emprunts en novembre 2023,
13:06 parce que je transmets à ma fille dans la suite,
13:08 donc j'ai voulu lui transmettre table rase,
13:11 je me suis installée le 1er septembre 1993.
13:13 Vous voyez ?
13:15 Et donc mon coût de production à moi, fin de carrière, était à 42.
13:19 Ma fille démarre avec un coût de production à 60 centimes.
13:22 Pour les emprunts.
13:24 Donc je fais une cote mal taillée,
13:26 parce qu'on ne peut pas faire des coûts de production individuels.
13:28 Vous donnez 56 centimes aux producteurs de lait.
13:30 Vous en donnez 30 à notre acheteur.
13:33 Vous donnez 20 centimes à la GMS.
13:36 Ça fait 1,06 aux consommateurs.
13:39 C'est-à-dire moins cher que ce qu'il y a aujourd'hui.
13:41 Avec ce mode de calcul-là,
13:43 qui ne sort pas d'un calcul savant et intelligent,
13:45 tout le monde est gagnant.
13:47 Parce que là, au jour d'aujourd'hui,
13:49 il y a des gens qui gagnent plus que nous qui produisons le lait.
13:51 Peut-être monsieur dans la viande.
13:53 Le monsieur, et ce n'est pas pour dénigrer aucun poste,
13:55 la personne qui met une palette de lait dans le Réunion
13:58 gagne plus d'argent que nous qui produisons le lait.
14:01 Le vrai rapport de force, et on doit vous aider,
14:05 c'est avoir un rapport de force entre vous et l'industriel.
14:08 Ça n'a pas été fait jusqu'à maintenant.
14:10 Et ce que veut faire le Premier ministre et Bruno Le Maire,
14:12 il faut inverser le rapport de force.
14:14 Deuxième point.
14:15 Moi je suis clair pour les céréales.
14:17 Vous passez de 250 euros la tonne à 150 euros.
14:20 Est-ce que nous on est prêts, citoyens,
14:22 à payer la différence aux céréaliers ?
14:24 Mais ça c'est la vraie question aussi.
14:25 Est-ce qu'on est prêts ?
14:26 Par contre, madame, il y a 2 milliards qui sont mis sur la table.
14:29 On doit demain tordre le coup aux banques.
14:31 On doit tordre le coup aux assurances.
14:33 En fait, il faut qu'il y ait un effort partagé de tout le monde.
14:36 De l'État, des banques, des assurances,
14:38 et aussi du consommateur qui peut se le permettre.
14:41 La marque de manœuvre de Bruno Le Maire,
14:44 en fait, elle est assez étroite.
14:46 Oui, mais qu'est-ce qu'on leur a dit ?
14:47 On leur a dit, il faut produire de la qualité.
14:49 On a les outils.
14:50 On vous a dit, produisez de la qualité, montez en gamme.
14:53 Aujourd'hui, on va le dire, il y a une inflation.
14:55 Donc, on leur dit maintenant, baissez la qualité.
14:57 C'est ce curseur qu'on doit définir ensemble.
15:00 À qui on a dit baisser la qualité ?
15:02 On a certains outils.
15:03 Aujourd'hui, on ne peut pas laisser dire que rien n'est possible.
15:07 Mais on ne vous a pas dit baisser la qualité, c'est pas vrai ?
15:09 Non, ce n'est pas ça.
15:10 C'est l'inflation.
15:11 Il faudrait qu'aujourd'hui, les consommateurs cherchent à consommer mieux, mais moins cher.
15:14 Mais il y a aussi des consommateurs qui continueront à consommer des produits plus chers.
15:18 Je crois qu'on n'aurait pas le gros gâteau.
15:20 Et puis, il ne faut pas laisser penser aussi que le coût de la matière première agricole va défoncer le prix final.
15:27 On pèse quand même que 6% d'un produit acheté par un consommateur revient dans les poches des agriculteurs.
15:34 Quand on voit des fois la marge qu'il faut pour atteindre le coût de production,
15:37 dans la poche du consommateur, on n'est pas le problème de l'inflation.
15:40 Il faut aussi se dire ça.
15:42 Et sur les indicateurs coût de production, on pourrait y revenir.
15:45 Ce qui est très dangereux, c'est de faire des indicateurs différents.
15:49 On a vu que ceux qui ont contourné ces indicateurs de la loi EOLGA, à peu près tout le monde, soyons clairs,
15:54 ont fait en sorte de les contourner en expliquant que certains avaient des coûts de production qui étaient moins hauts que les autres.
16:01 C'est pour ça que c'est absolument essentiel d'aller sur des indicateurs qui soient communs,
16:06 qui soient faits par les instituts et qui ne soient pas faits par Intermarché ou d'autres,
16:11 puisqu'on a des industriels, des distributeurs qui ont fait leurs propres indicateurs pour notre compte.
16:17 Et ça, ça ne peut pas être le cas.
16:19 Les prix planchers, c'est intéressant, parce que vous allez...
16:22 On va vous entendre dans un instant.
16:24 Marc Fesneau, jeudi, disait "surtout pas de prix planchers".
16:28 Samedi, le chef de l'Etat dit "surtout des prix planchers".
16:32 Donc, on dit blanc, on dit noir, on ne sait pas et on écoute. Allez comprendre.
16:37 Il y aura un prix minimum, un prix plancher.
16:43 C'est-à-dire que l'indicateur qui est défini dans une filière, on va repartir sur la construction du prix de l'avant.
16:48 Ce sera un prix plancher en dessous duquel le transformateur ne peut pas l'acheter
16:53 et donc en dessous duquel, après derrière, le distributeur ne peut pas vendre.
16:56 Plus plancher sur les produits français, comment ça se termine ?
16:59 Ils sont substitués par des produits étrangers. C'est comme ça que ça se terminera.
17:02 Vous n'y croyez pas ?
17:03 Non, non, mais ce n'est pas que je n'y crois pas.
17:06 Ce n'est pas qu'il n'y croit pas, mais c'est qu'il n'y croit pas quand même.
17:09 Dimanche, il était l'invité du grand rendez-vous sur Europa et CNews.
17:13 Il a dû ravaler son chapeau quand même.
17:14 Il explique d'une façon un peu, je ne sais pas comment vous allez le comprendre,
17:17 que les prix planchers, il en faut, mais avec des planchers mouvants en quelque sorte.
17:22 Vous allez l'écouter. Il y a le bon prix plancher et le mauvais prix plancher en quelque sorte.
17:26 Au début d'année, on décide d'un prix fixe, le gouvernement décide.
17:33 Le prix du lait, c'est, allez, je ne sais pas quoi, 1,20€ du litre.
17:38 Ça, c'est un truc de système soviétique.
17:41 Et je persiste à dire que c'est un modèle soviétique.
17:44 Le président de la République a demandé à ce qu'on fasse un travail.
17:46 Il y a deux députés qui sont saisis de cette question,
17:48 le député Isard et la députée Babaud, sur évaluation des galimes,
17:51 de comment on construit un prix qui soit basé sur les coûts de production.
17:55 Il y a des indicateurs de production, ils ne sont pas toujours mis en œuvre dans tous les secteurs.
17:58 Deuxième élément, il y a de la contractualisation, elle n'est pas mise en œuvre dans tous les secteurs.
18:02 Troisième élément, à partir de ça, est-ce qu'on ne construit pas un prix
18:05 à partir duquel se construit le prix final,
18:08 et donc un prix planché de paiement aux agriculteurs ?
18:11 - Tatiana, vous êtes spécialiste des questions soviétiques.
18:14 - Tout à fait, comme mon nom l'indique.
18:16 Non, je vous explique, en fait, ce qui est aberrant, c'est d'abord, je rappelle quand même,
18:19 que c'était d'abord une proposition initialement de la France Insoumise en novembre dernier,
18:23 qui avait même été débattue à l'Assemblée nationale,
18:25 et qui avait été reprise par Fabien Roussel il y a encore un mois,
18:28 et donc c'est pour ça, évidemment, que la Macronie est gênée aux entendants.
18:31 Il faut bien le dire. - Pas du tout.
18:32 - Pas du tout, et c'est pour ça que c'est moi qui réponds à votre question.
18:34 - Voilà. - Donc voilà.
18:35 Donc ça montre quand même la problématique.
18:37 Surtout, l'autre chose, c'est que la réalité, c'est qu'en fait,
18:40 ça semble extrêmement compliqué à mettre en oeuvre,
18:42 et j'ai deux agriculteurs face à moi qui vont nous en parler.
18:44 Parce que, en fait, j'ai écouté aujourd'hui avec grand intérêt Agnès Pagny-Runacher,
18:47 qui est la ministre déléguée à l'agriculture,
18:49 incapable de nous expliquer ce que signifie un prix planché.
18:52 Pourquoi ? Comment on va le définir ? Avec quel indicateur ?
18:55 Qu'est-ce qu'on va prendre en compte dans ce prix planché ?
18:57 Est-ce que ça va être un prix planché au niveau national ou bien européen ?
19:00 Est-ce que ça veut dire qu'on va devoir fermer nos frontières ?
19:02 C'est la réalité. La Suisse, par exemple, le fait déjà.
19:04 Mais la Suisse, en fait, elle le fait avec des prix extrêmement importants.
19:08 Et puis quand les productions des producteurs agricoles locaux sont écoulées,
19:12 elle ouvre ses frontières. Comment ça se passe ?
19:14 Et par rapport à l'Europe, par rapport à l'Union européenne, comment on fait ?
19:16 On a un système de compétitivité. Comment ça se passe ?
19:19 En fait, personne n'est capable aujourd'hui, malheureusement, pardon,
19:22 cher député, chez vous, de définir ce que ça veut dire,
19:25 ce qu'il y a derrière et ce qu'on met dedans.
19:27 - Voilà. Mais j'attends vos réponses, chers agriculteurs.
19:29 - Alors, avant de vous répondre, chère madame, chez les agriculteurs aussi,
19:31 moi, j'ai un agriculteur qui m'a dit que je suis contre le prix plancher.
19:34 Parce que quand je fais de la surproduction, qu'est-ce que je fais de ma surproduction ?
19:38 Le vrai débat, en fait, c'est quoi ? Comment on fait pour que vous,
19:41 vous ayez un produit qui soit le coût que ce que vous produisez ?
19:45 Et moi, je vous le répète, c'est un bras de fer en rapport de force
19:49 avec les industriels et la grande distribution.
19:51 Et c'est Centrale européenne qui ne paye pas d'impôts.
19:54 Nous, notre travail à faire, c'est de contrôler tous ces gens
19:57 pour que vous puissiez bien vivre de vos métiers.
19:59 Et donc, le prix plancher, certains sont pour, d'autres sont contre.
20:02 Donc oui, c'est une usine à gaz. Je n'ai pas de souci avec ça.
20:05 - Allez-y. À un moment donné, je crois qu'il ne faut pas dire
20:09 qu'il n'y a pas de possibilité. Et nous, on sait, si on démarre
20:13 avec les indicateurs coût de production, notamment dans l'élevage,
20:17 on peut bâtir des choses qui sont intelligentes.
20:20 Demain, c'est effectivement l'indicateur coût de production
20:23 qui aujourd'hui, par exemple, en viande bovine, à 6,20 €,
20:26 alors qu'on nous paye le bétail, les mêmes vaches, à 5,50 €.
20:30 Et bien, effectivement, c'est tout à fait atteignable.
20:34 Et ce n'est pas pour ça qu'on importera davantage.
20:37 Il faut aussi se dire qu'il y a d'autres outils,
20:41 les labels français qui doivent être mis en avant,
20:43 les protections aussi qui devront être renforcées
20:46 par rapport aux concurrences déloyales.
20:48 - Vous avez une vraie question.
20:50 - Je ne dis pas... - On est dans un système
20:51 concurrentiel où il y aura des prix moins chers dans d'autres pays.
20:53 - Oui, mais attention, au niveau européen, je ne dis pas
20:56 que certaines productions ne sont pas en danger,
20:58 notamment quand on prend les productions fruits et légumes.
21:00 - Ça veut dire que prix plancher, il faut aussi protéger prix plancher,
21:03 d'accord, mais en même temps avec protection.
21:05 - Il faut protéger, mais c'est deux revendications que nous avons
21:07 au niveau des produits. - Ça fonctionne ensemble.
21:09 - C'est-à-dire que d'une part, il faut mettre en oeuvre
21:14 les obligations sur les indicateurs de coût de production
21:17 et qui ne sont pas forcément planchés.
21:20 Un indicateur, il vit.
21:22 - C'est un plancher mouvant, c'est plutôt un marché.
21:25 - Ce n'est pas une valeur, on parle bien d'un indicateur.
21:28 Cet indicateur dont je vous parle en viande bourguine,
21:30 qui est à 6,20 euros aujourd'hui sur une vache conventionnelle,
21:34 je ne parle pas du bio parce que c'est 2 euros de plus,
21:36 parce que tous les indicateurs, nous les avons,
21:38 produit par produit.
21:40 Donc si on prend par exemple cette vache,
21:42 aujourd'hui, cet indicateur, il y a deux ans,
21:45 il était à 5 euros.
21:46 Donc les outils, on les a.
21:48 Ils ont été faits par la loi EGA.
21:50 Alors ensuite, effectivement, d'une production à l'autre,
21:53 il peut y avoir des différences.
21:56 Là où il y a des concurrences extrêmes,
21:58 au niveau de l'Union européenne...
22:00 - D'une région à une autre...
22:01 - Au niveau de l'Union européenne,
22:03 la chose est peut-être un petit peu moins évidente.
22:06 Mais dans certaines productions,
22:08 dans certaines productions, je peux vous dire...
22:10 - Donc si ce n'est pas évident...
22:12 - On ne sera pas sortis avec des importations.
22:14 - Si ce n'est pas évident, ça ne se fera pas.
22:16 - Si, mais il faut le faire simple.
22:17 Moi, je voudrais quand même revenir que nous, on l'est,
22:19 on a un gros problème de réactivité des coûts d'indication,
22:22 parce que les dates à laquelle les indicateurs sont publiés
22:25 sont quasiment un an, un an et demi en retard.
22:27 Donc c'est facile de faire des coûts de production
22:29 quand vous comparez, surtout avec la fluctuation...
22:31 - Et pourquoi ce n'est pas fait en temps réel ?
22:33 - Je ne sais pas, vous allez leur demander,
22:35 surtout qu'on a l'IPAMPA, mais qui n'intègre pas tout.
22:37 Mais on a d'autres...
22:38 - L'IPAMPA ?
22:39 - L'IPAMPA, c'est un autre indicateur,
22:40 parce que vous en avez plusieurs.
22:42 - C'est joli comme...
22:43 - Juste avant de parler de prix plancher,
22:46 je voudrais revenir à autre chose.
22:48 Je vous ai parlé du caddie du consommateur tout à l'heure.
22:50 Je voudrais quand même rappeler tout à chacun
22:52 que sur un caddie de 100 euros,
22:54 il y en a 650 qui revient à l'agriculteur,
22:56 et que dans un caddie à l'heure aujourd'hui où je vous parle,
22:58 il y a 30 euros de produits d'importation.
23:00 Et quand vous parliez tout à l'heure d'excellence,
23:02 oui, on fait des produits d'excellence,
23:04 mais oui, on est capable de faire des produits d'entrée de gamme
23:07 à condition qu'on accepte qu'on puisse avoir deux gammes.
23:10 Sauf qu'aujourd'hui, j'ai l'impression,
23:12 mais je peux me tromper,
23:13 qu'on a dit à la France, vous faites de l'excellence,
23:15 et on va importer de bas de gamme.
23:17 C'est faux, on peut le faire.
23:19 - Et maintenant, vous pouvez créer une filière d'excellence,
23:20 vous avez tout à fait raison.
23:21 - Oui, mais on sait le faire, on peut le faire.
23:23 Il faut juste alléger certains cahiers des charges
23:25 et qui franent nos produits,
23:27 et écologiquement, parce qu'on nous bombarde avec des choses.
23:29 Mais on est les premiers à faire de l'écologie
23:31 quand vous ne faites pas venir du lait de 25 000 km,
23:34 de la viande de Tatouine,
23:36 et tout ça, ça va alléger,
23:38 et ça va être dans le bon sens de tout le monde.
23:40 - Mais Madame, je suis désolée,
23:42 vous êtes les premiers écologistes agriculteurs.
23:44 - Mais oui.
23:45 - Et moi, les manadiers qui sont dans les prés,
23:47 avec les chevaux de Camargue qui sont magnifiques,
23:49 et les taureaux, ce sont les premiers écologistes.
23:51 Moi, ce qui m'intéresse, c'est de régler vos problèmes.
23:53 Monsieur, vous m'avez dit, le kilo de viande,
23:55 c'est 5,50 €, il faut qu'il soit 6,20 €.
23:58 Qui paie ces 70 centimes d'écart ?
24:01 C'est le transformateur, c'est la grande distribution ?
24:04 C'est ça qui m'intéresse.
24:05 - Moi, je vais vous dire, sur les premières lois
24:07 qui ont été faites, on nous expliquait
24:10 que lorsqu'on nous étions à 3,50 €,
24:13 parce que les coûts de production ont augmenté
24:15 et les prix ont augmenté, sauf que nous, malheureusement,
24:17 il a toujours manqué le même écart.
24:19 Et on est toujours dans la même problématique
24:22 puisqu'on n'a jamais atteint ces coûts de production.
24:24 Lorsqu'on nous disait, à 3,50 €,
24:26 si ça passe à 4, vous n'en vendrez plus.
24:28 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ce qui a été fait,
24:30 on en a vendu autant.
24:31 Quand on nous a dit, si ça passe à 5,
24:33 ce sera une catastrophe, vous n'en vendrez plus.
24:35 On en a vendu autant, on a même une consommation
24:37 qui a augmenté en 2022.
24:38 Donc, l'inflation, elle est valable pour tout le monde.
24:41 L'électricité a augmenté.
24:42 Pourquoi nos prix ne seraient pas indexés,
24:45 à quelque part, sur les coûts de production ?
24:47 - Pardonnez-moi une question.
24:48 - À quelque part.
24:49 - Est-ce que ça a augmenté également en Europe ?
24:51 - Bien sûr que ça a augmenté en Europe.
24:53 - Est-ce que vous pourriez augmenter de la même manière ?
24:54 - Alors, de manière peut-être différente,
24:56 en fonction des pays,
24:58 mais toutes les productions n'ont pas la même concurrence
25:01 au niveau européen.
25:02 En revanche, ce qui est beaucoup plus désobligeant,
25:05 c'est les concurrences extra-européennes,
25:07 en tout cas pour le secteur de l'élevage.
25:09 Et là, pour le coup, quand vous êtes sur de l'Ukraine,
25:11 ou l'Amérique du Sud,
25:13 ou l'Amérique du Sud,
25:15 là, il y a un vrai sujet.
25:17 Parce qu'à un moment donné, vous ne pouvez pas
25:19 être concurrentiel vis-à-vis de productions
25:22 qui introduisent un boeuf canadien aujourd'hui,
25:26 même si on nous fait l'éloge du CETA ou autre,
25:28 un boeuf canadien ou brésilien,
25:30 ou l'Australie.
25:32 - On ne sait d'ailleurs jamais vraiment la provenance.
25:34 - Non mais attendez, c'est farine de viande,
25:36 c'est autorisation des farines,
25:38 c'est autorisation de tout ce qui est activateur de croissance,
25:41 c'est aucune règle de bien-être animal,
25:43 c'est tout ce qui est autorisé chez nous.
25:45 - Alors qu'à nous, on nous a réclamé une traçabilité,
25:48 alors maintenant, vous nous payez en plus de vétérinaire,
25:50 vous nous faites ça sur l'honneur,
25:52 donc il n'y a pas de contrôle.
25:54 - On est d'accord avec ça, cher monsieur.
25:56 Mais est-ce que vous êtes, vous, pour fermer les frontières
25:58 et ne pas exporter les 50% de bovins qu'on exporte ?
26:00 - Ah non, mais la question, on ne peut pas se poser comme ça.
26:02 - Vous êtes d'accord ou pas ?
26:04 - Il ne faut pas transvertir le débat.
26:06 Parce que certains disent,
26:08 ceux qui sont contre les accords,
26:10 c'est ceux qui veulent se replier sur eux-mêmes.
26:12 Ce n'est pas ça, le sujet.
26:14 On est d'accord avec la concurrence.
26:16 Nous, on est d'accord pour exporter.
26:18 - Donc vous êtes d'accord pour le mercressure, du coup ?
26:20 - Ah non, c'est pas ça.
26:22 Nous, ce qu'on souhaite, c'est que la concurrence soit loyale.
26:26 C'est-à-dire se battre avec des gens
26:28 qui utilisent les mêmes normes que nous,
26:30 et pas des gens qui utilisent des normes différentes.
26:32 - Justement, pardon.
26:34 - C'est les impôts et les charges.
26:36 C'est quand même un sacré souci de toute façon.
26:38 - Parce que monsieur Bénizet,
26:40 vous n'allez pas l'arrêter comme ça.
26:42 Il ne s'arrête pas comme ça.
26:44 - Et moi, je peux dire quelque chose ?
26:46 - Vous allez pouvoir dire.
26:48 Simplement, moi je vous ai vu,
26:50 quand vous avez interpellé le chef de l'État,
26:52 justement, sur la question du CETA,
26:54 le traité de libre-change avec le Canada,
26:56 en lui faisant remarquer, monsieur Macron,
26:58 qu'il n'y avait pas de close-miroir.
27:00 Il n'était pas très content de votre remarque, d'ailleurs.
27:02 - Vous rigolez ?
27:04 - Il n'y a aucune close-miroir sur le CETA.
27:06 - Vous rigolez ?
27:08 - Je suis désolé.
27:10 - Vous avez été vu par le Parlement.
27:12 - Je suis désolé.
27:14 Et d'ailleurs, il n'est même pas ratifié
27:16 par les parlements français.
27:18 - Non, il est en application.
27:20 - Donc aujourd'hui, il n'y a aucune close-miroir.
27:22 - Mais vous irez.
27:24 - Nous, on n'est pas contre l'export.
27:26 On veut que ce soit loyal.
27:28 - On veut que ce soit l'échange qui dure 5 minutes.
27:30 - C'est assez dur.
27:32 - Je voudrais parler du prix plancher.
27:34 Les spécialistes vont peut-être m'aider.
27:36 Mais de ce que j'ai lu, il y a quand même un petit problème.
27:38 Parce que les prix planchers européens et français,
27:40 je pense que l'un ne l'autorise pas
27:42 par rapport à l'autre.
27:44 Donc je crois qu'il y a là,
27:46 législativement parlant,
27:48 un petit problème.
27:50 - On ne doit pas voir la concurrence.
27:52 - Effectivement, il y a un sujet.
27:54 À un moment donné, quand le choix politique est fait,
27:56 le droit de la concurrence européen
27:58 n'aurait jamais dû être affecté
28:00 à l'agriculture. L'agriculture aurait dû rester
28:02 une exception. Et effectivement,
28:04 on a eu... Et c'est venu de France.
28:06 C'est l'Ordonnance de 1986. Le problème, il est venu de France.
28:08 - On n'est pas arrivés au bout de 10 minutes de débat
28:10 à préciser ce qu'il y avait exactement
28:12 derrière un prix plancher, petit 1 et petit 2.
28:14 Je constate aussi que c'est quand même
28:16 un tout petit souci, parce qu'en fait, ce prix plancher,
28:18 non seulement il contrevient aux règles
28:20 de droits européens, aux problématiques,
28:22 vous l'expliquez, du droit de la concurrence,
28:24 et puis surtout, le problème, c'est comment on va faire
28:26 pour arriver à l'appliquer, effectivement,
28:28 pour chacune des filières, simplement. Parce que vous disiez,
28:30 cher Madagne, il faut que ça soit simple.
28:32 S'il y a bien une faculté qu'on n'a pas en France, c'est la simplicité.
28:34 C'est-à-dire que ce n'est pas du tout ce qui est arrivé en général.
28:36 On l'a vu avec les normes.
28:38 - Vous n'avez toujours pas dit quel était le prix plancher
28:40 pour le lait. C'est quoi, le prix plancher ?
28:42 - Pour moi, il faut qu'il soit un minimum à 56 centimes.
28:44 Aujourd'hui, vous me réinvitez
28:46 dans un an ou dans un an et demi,
28:48 ou dans 6 mois, je vous dirais peut-être un bloc prochain.
28:50 - Donc, il vous faut un indicateur flottant.
28:52 - Il faut un marché. Un marché qui fonctionne.
28:54 - Mais le marché, on l'a.
28:56 - Comme celui du poisson. Il y a un marché pour le poisson.
28:58 Je ne me trompe pas ? Tous les jours.
29:00 - Une criée.
29:02 - Si je peux me permettre.
29:04 - Attendez, monsieur le vice-président. Vous oubliez de dire que le président de la République,
29:06 le ministre de l'économie, va financer
29:08 150 millions d'euros de soutien
29:10 à la filière bovine. Vous l'oubliez,
29:12 monsieur le vice-président.
29:14 - Alors, attendez. J'attends de voir la mesure finalisée.
29:16 - Vous ne nous le dites pas.
29:18 - On va le prendre.
29:20 - Je ne les donne pas à madame qui fait du lait.
29:22 - D'abord, elle fait du lait, elle y aura droit.
29:24 La mesure bovine, elle est bovine.
29:26 - Qu'est-ce qu'il a dit, monsieur le maire, aujourd'hui ?
29:28 - Il a dit quoi, monsieur le maire ?
29:30 - Ça va lui faire quoi ? Mettre 5 000 euros par exploitation ?
29:32 - Il a dit quoi, monsieur le maire, aujourd'hui ?
29:34 Il a dit qu'il n'y a pas d'argent magique.
29:36 Il n'y a pas de dette directe.
29:38 En revanche, il y aura des prêts garantis
29:40 par l'État à des faibles taux.
29:42 Mais pas de versement direct.
29:44 On va l'écouter.
29:46 - Il n'y a pas d'argent public disponible.
29:48 Il faut rétablir les comptes de la nation.
29:50 En revanche, l'État a une force particulière.
29:52 Il peut apporter sa garantie.
29:54 Et c'est comme cela que nous devons
29:56 permettre aux banques de prêter,
29:58 de prêter massivement
30:00 et de prêter à des taux intéressants.
30:02 - Vous êtes contente d'avoir la garantie ?
30:04 - Moi, ce que je veux,
30:06 je veux savoir à combien je vais vendre mon produit.
30:08 Toutes ces choses-là,
30:10 ce sont des choses qui sont
30:12 à la hauteur de la garantie.
30:14 Je ne veux pas que l'État
30:16 vende mon produit.
30:18 Toutes ces choses-là, ce sont des aides d'urgence
30:20 parce qu'il y a des gens qui en ont besoin
30:22 et j'en suis consciente.
30:24 Sauf que moi, aujourd'hui,
30:26 je ne peux pas quand j'entends qu'on me dit
30:28 qu'il faut produire plus,
30:30 qu'il faut nourrir la France,
30:32 qu'il faut nourrir le monde.
30:34 On est très capable de le faire.
30:36 On n'a aucun problème avec ça.
30:38 Sauf que moi, je veux savoir
30:40 à quel prix je vais le vendre.
30:42 Tout le reste, on est capable de gérer
30:44 et de soulager la trésorerie.
30:46 Le deuxième point...
30:48 - Il va recenser.
30:50 - Comment on fait sinon si je ne recense pas ?
30:52 Si vous êtes le préfet de votre région,
30:54 vous pouvez donner un chèque comme ça à tout le monde
30:56 ou vous allez recenser ?
30:58 - Les banques pouvaient déjà simplement apporter leur soutien.
31:00 Ils ne s'étaient pas obligés de passer par toute la système.
31:02 Ils pouvaient appeler les gens en disant
31:04 "Vous venez me voir, il faut retrouver le colton".
31:06 - C'est ce qui va être fait.
31:08 Deuxième point, c'est la simplification.
31:10 Un pays, quand on vote une loi,
31:12 on complexifie. Il faut arrêter de vous emmerder.
31:14 Je dis le terme.
31:16 Laissez-vous faire votre boulot.
31:18 Deuxième point. Troisième point.
31:20 Il faut dire les choses.
31:22 Il y a 3 000 milliards de dettes.
31:24 Pendant le quoi qu'il en coûte,
31:26 ce gouvernement a fait le job
31:28 avec 240 milliards d'aides.
31:30 On a aujourd'hui une dette abyssale.
31:32 Quatrième point,
31:34 je pense qu'aujourd'hui, vous emprunteriez presque à 4 %.
31:36 Si l'État est garant de vos emprunts
31:38 et que vous empruntiez à taux zéro,
31:40 comme le fait la BPI pour l'entreprise,
31:42 je rêve que ce qu'on a fait pour l'industrie,
31:44 on a recréé 2 millions d'emplois,
31:46 on le fasse pour vous parce qu'on vous le doit.
31:48 Ça, c'est des réponses claires.
31:50 Vous avez un ministre de l'Économie,
31:52 Panay Hurnaché, qui a fait la simplification,
31:54 Gabriel Attal qui s'y met,
31:56 et le président. On doit arriver à vous soutenir.
31:58 - On doit faire la pause.
32:00 C'est comme ça.
32:02 M. Vignell a fait une longue tirade.
32:04 Vous ne pourrez pas lui répondre tout de suite.
32:06 On fait la pause et on se retrouve juste après.
32:08 - On se retrouve.
32:10 - La suite du meilleur de l'info.
32:12 Vous avez vu comment il parle ?
32:14 Vrai, M. Vignell.
32:16 M. Macron, j'ai l'impression
32:18 que ça inspire un peu de vous.
32:20 Il se met à hauteur d'agriculteur.
32:22 Le moment où vous l'avez interpellé,
32:24 il était en train de parler aux agriculteurs.
32:26 Il a répété 10 fois "en vrai".
32:28 Comme mon fils, qui a 9 ans.
32:30 Je vous assure, en vrai,
32:32 il connaît la trésor, les glicos,
32:34 les phytos, la vitie.
32:36 On a fait une petite compil.
32:38 - Je viens de prendre des engagements sur la trésor.
32:44 Les produits phytos les plus dangereux,
32:46 le glypho sur la vitie.
32:48 On a donné la dérogue.
32:50 En vrai, je fais du terrain tout le temps.
32:52 Attends, j'avance.
32:54 Les gens ne sont pas plus cons ailleurs qu'ici.
32:56 Chez qui en Europe, vous avez un chef d'Etat
32:58 ou de gouvernement qui a ce dialogue
33:00 avec les paysans et qui prend des engagements comme ça ?
33:02 Chez qui en Europe ?
33:04 Vous n'avez le droit de ne pas commenter.
33:06 - Je vous demande.
33:08 Je l'ai connu en 2016.
33:10 Il est venu avec moi à Lunel.
33:12 Il aime l'affrontement.
33:14 En 2020, il vient à Montpellier dans un quartier populaire.
33:16 Je suis au milieu des gens.
33:18 Le soir, il me dit "pourquoi tu ne m'as pas appelé ?"
33:20 - Il aime les mots.
33:22 - Je ne sais pas.
33:24 Il faut que les mots soient transformés en actes.
33:26 - Est-ce que c'était vraiment du dialogue ?
33:28 Il a vraiment dialogué ?
33:30 - Oui.
33:32 On ne doit pas être posé comme ça.
33:34 On a posé une somme de revendications.
33:36 On a parlé du prix tout à l'heure.
33:38 On a parlé des protections aux frontières.
33:40 Ce sont des sujets majeurs
33:42 qui peuvent être réglés.
33:44 Au-delà de mettre des enveloppes ou autres.
33:46 Il en faut quelques-unes quand même.
33:48 Mais qui peuvent être réglées.
33:50 Ce qu'on attend, ce ne sont juste des réponses.
33:52 Ce n'est pas un débat.
33:54 On a commencé ce mouvement il y a plusieurs mois.
33:56 Il s'est accentué en début d'année.
33:58 Les choses ont été posées.
34:00 La FNS ou la LGA ont mis 124 propositions sur la table.
34:02 Gabriel Attal a commencé à répondre.
34:04 - 62, d'accord.
34:06 - Attendez.
34:08 A un moment donné,
34:10 les gens, ce qu'ils attendent,
34:12 c'est la suite.
34:14 Chaque agriculteur peut comprendre
34:16 qu'il y a certains points qui nécessitent du temps.
34:18 On les prend un par un.
34:20 On a travaillé sur le plan d'élevage
34:22 qui nous a été annoncé hier par M. Feneau.
34:24 On n'était pas au bout.
34:26 Il faut que les choses avancent.
34:28 - Il n'en faut plus que 4 ou 5.
34:30 - Est-ce que ce n'est pas un souci de lisibilité ?
34:32 On passe de 62 propositions
34:34 à la demande de 4 ou 5 propositions
34:36 pour dans 3 semaines la rencontre
34:38 avec les syndicats à l'Elysée.
34:40 On sort du chapeau des prix planchers
34:42 qui n'est pas évoqué dans les 62 propositions.
34:44 - Il y avait la loi Egalim 4.
34:46 - Oui, d'accord.
34:48 - Le terme "prix plancher",
34:50 il ne faut pas non plus que ça galvaude
34:52 les propositions.
34:54 - C'est un peu perdu.
34:56 - Il ne faut pas non plus que ça galvaude
34:58 les propositions qu'on a faites
35:00 qui est l'application des indicateurs de coût de production.
35:02 Ça a été repris par Bruno Le Maire.
35:04 - Bruno Le Maire, justement.
35:06 - Là-dessus, tout le monde...
35:08 Le terme fait peur à certains.
35:10 Il y a des incompréhensions.
35:12 - Pardon.
35:14 - C'est la même chose, indicateurs
35:16 et prix plancher pour vous ?
35:18 - Ce n'est pas tout à fait pareil.
35:20 Nous, ce qu'on ne souhaite pas,
35:22 c'est des prix planchers
35:24 que nous serons obligés de renégocier
35:26 avec les acteurs dans les interprofessions,
35:28 c'est-à-dire avec les distributeurs,
35:30 avec les industriels,
35:32 où là, on ne serait jamais d'accord.
35:34 Et on y sera encore dans 10 ans.
35:36 C'est pour cela que la proposition que nous faisons,
35:38 c'est qu'on reprend les indicateurs
35:40 qui sont dans la loi,
35:42 qui sont déjà actés dans plusieurs filières,
35:44 pas dans toutes, mais dans certaines.
35:46 En tout cas, en viande bovine, nous les avons.
35:48 Il y a certaines autres filières qui les ont.
35:50 Et en lait, il y en a quand même.
35:52 On fait tout ça, et on fabrique le prix
35:54 avec ça, voire même
35:56 en ayant une bourne inférieure de prix
35:58 qui ne peuvent pas descendre
36:00 au-dessous de ces indicateurs-là.
36:02 - C'est intéressant, ça s'éclaire.
36:04 Ils sont où, les industriels ?
36:06 Ils sont passés, là, vous voir ou pas ?
36:08 - Non. Cette nuit, ça me taraudait.
36:10 J'ai quand même fait un peu de recherche
36:12 sur les prix planchers.
36:14 Il y a une histoire sur ces prix planchers,
36:16 qu'on appelle comme ça ou autrement.
36:18 En 1970, pour le Japon, le riz.
36:20 Alors, effectivement,
36:22 oui, les prix ont augmenté aux producteurs,
36:24 mais le coup,
36:26 le second coup, c'est
36:28 le consommateur, parce qu'il s'est
36:30 ramassé une salve,
36:32 et je ne suis pas sûre que c'est ce que nous voulons les uns et les autres.
36:34 On ne veut absolument pas
36:36 flinguer le consommateur non plus.
36:38 Donc, il y a de l'histoire.
36:40 Alors, moi, maintenant, vous me dites
36:42 que le prix plancher, mode
36:44 lait, aux Etats-Unis, pas de problème.
36:46 Donc, je rappelle quand même, je prends
36:48 des indices, parce que
36:50 je n'ai pas le chiffre. Je vais dire n'importe quoi,
36:52 le lait aux Etats-Unis est à 100,
36:54 le prix plancher payé par les Etats-Unis est à 200.
36:56 Donc, moi, si c'est ça, je prends.
36:58 Donc, il y a de l'histoire.
37:00 - Il y a qu'il y a sûrement les Etats-Unis qui ne sont pas dans l'Union Européenne.
37:02 - Non, ce que je veux dire, c'est qu'il y a une histoire
37:04 sur ces constructions, et on pourrait très bien
37:06 les étudier avant d'analyser la chambre.
37:08 - Mais vous voyez la difficulté. Vous êtes,
37:10 de même, vous vendriez de l'essence. Vous n'avez
37:12 pas le droit de vendre de l'essence
37:14 à perte. Vous êtes d'accord ou pas ?
37:16 - Alors, mais cette notion de vente à perte, allez-y.
37:18 - Et pourquoi vous, vous pourriez
37:20 avoir le droit de vente à perte
37:22 de le produit que vous faites ?
37:24 - Le débat est là ! C'est le vrai débat
37:26 pour vous qu'on doit régler. - Je le dis tous les jours.
37:28 Cette fameuse loi de vente à perte, elle fonctionne
37:30 pour des revendeurs,
37:32 donc quelqu'un qui achète et qui revend
37:34 a la chance de pouvoir
37:36 rentrer dans ce dispositif. Sauf que nous,
37:38 on est producteurs, et les producteurs,
37:40 ils ne rentrent pas dans cette démarche. Donc, vous voyez,
37:42 c'est encore une histoire de mots, une volonté politique.
37:44 - Mais attendez, c'est une chance
37:46 de pouvoir vendre à perte ? - Non !
37:48 On pourrait rentrer dans la règlement
37:50 qui ferait qu'on ne pourrait pas vendre à perte.
37:52 C'est ça que je veux dire. - Juste, attendez.
37:54 On se pose des questions
37:56 métaphysiques. Il n'y a pas
37:58 un autre secteur qui se pose ce type
38:00 de questions. Le problème, c'est tant
38:02 qu'on n'applique pas le coût de production,
38:04 sans se préoccuper,
38:06 ça s'ajustera derrière.
38:08 Les gens ajusteront leur marge derrière nous.
38:10 - Le coût de production,
38:12 il n'est pas indépendant. - Sauf qu'attendez.
38:14 - Il y a des charges très importantes.
38:16 - Sauf qu'il y a juste un problème. On a perdu un million
38:18 de vaches en 7 ans.
38:20 On continue comme ça ? L'an dernier,
38:22 on a perdu 100 000 vaches à l'étante,
38:24 80 000 vaches laitières. Donc,
38:26 on n'y va pas sur le prix. On sait qu'il n'y a
38:28 que le prix qui peut arrêter l'hémorragie.
38:30 Donc, à un moment donné,
38:32 il faut avoir le courage d'y aller. - Dernière petite chose,
38:34 s'il vous plaît, parce qu'il reste 3 minutes.
38:36 Ailleurs en Europe, parce que tout le monde a quand même
38:38 les yeux rivés sur Bruxelles,
38:40 sont réunis les ministres des Affaires agricoles,
38:42 et 27, toute l'agriculture européenne, il faut le dire,
38:44 est en crise. - Pas que. Regardez l'Inde.
38:46 - Et même l'Inde. - Ils sont tous dehors.
38:48 - Et vous avez raison. Tout est déstabilisé,
38:50 qu'elle est par les centrales d'achat
38:52 qui ne payent pas le bon prix, la concurrence intra-européenne
38:54 et la concurrence externe
38:56 à l'Europe. Et on n'a pas parlé de l'Ukraine.
38:58 C'est une émission en soi.
39:00 900 tracteurs mobilisés aujourd'hui à Bruxelles
39:02 et entre un canon à eau et un tracteur,
39:04 en fait, ce n'est pas le canon à eau qui gagne.
39:06 Mais on va regarder une séquence.
39:08 [Générique]
39:10 [Bruit de moteur de voiture]
39:12 [Bruit de moteur de voiture]
39:14 [Bruit de moteur de voiture]
39:16 [Bruit de moteur de voiture]
39:18 - Aujourd'hui, ce qui me fait peur, c'est le prix du lait.
39:20 S'il baisse, je ne pourrais pas
39:22 continuer, très clairement.
39:24 Ce qui m'inquiète aussi, c'est l'importation
39:26 et l'exportation des autres pays.
39:28 Si on importe beaucoup,
39:30 je ne pourrais pas vendre mes produits
39:32 aux grandes surfaces.
39:34 [Bruit de tir]
39:36 [Bruit de tir]
39:38 [Bruit de tir]
39:40 [Bruit de tir]
39:42 [Bruit de tir]
39:44 - Cette jeune femme,
39:46 qui pourrait être votre fille, en réalité,
39:48 elle a la même préoccupation.
39:50 Elle est en Belgique, elle est belge, même chose.
39:52 Elle pense la même chose. Je pense qu'en Italie, on pense la même chose.
39:54 En Espagne, on pense la même chose.
39:56 - En fait, c'est un peu cette démarche dont vous avez vu tout à l'heure.
39:58 On est une organisation de 17 pays,
40:00 de 23 organisations.
40:02 On se rend compte qu'on a tous,
40:04 au final,
40:06 la même problématique. Après, ce n'est pas toujours
40:08 les mêmes curseurs qui font qu'on a cette problématique.
40:10 C'est comme dans toute entreprise.
40:12 Le problème de rentabilité, c'est deux pôles.
40:14 C'est les prix et les charges.
40:16 Je parlais avec mon collègue qui était à côté de moi
40:18 tout à l'heure, du Portugal.
40:20 Il me dit "Ah, mais tu es payé moins cher que moi".
40:22 Mais il avait eu une aide que moi, je n'avais pas eue.
40:24 Il y a des petits curseurs
40:26 qui font des différences entre nous,
40:28 alors qu'on ne veut pas être concurrent.
40:30 Mais vous l'êtes, Madame.
40:32 Vous l'êtes ?
40:34 Oui, on l'est, mais je ne sais pas si on devrait l'être.
40:36 En tout cas, en Europe, je parle.
40:38 Vous l'êtes, ne serait-ce que par rapport
40:40 aux prix de la main-d'oeuvre.
40:42 En Espagne, la main-d'oeuvre, au Maroc, c'est 1 euro de l'heure.
40:44 Si vous payez 1 euro,
40:46 vous pirez votre installation.
40:48 Vos gamins pourront s'installer.
40:50 On a un vrai débat. On est en débat national.
40:52 Vous accompagner, simplification,
40:54 tordre un peu le cou au banque,
40:56 s'occuper des centrales européennes.
40:58 Je ne dirais pas le nom de Michel Edouard Leclerc,
41:00 qui me donne des leçons tous les jours sur les plateaux.
41:02 Aujourd'hui, je me rééquiperais un peu plus mes agriculteurs.
41:04 Le troisième point, effectivement,
41:06 c'est une harmonisation européenne
41:08 avec certains pays.
41:10 Le dernier point, c'est que quand on reçoit des bovins du Canada
41:12 qui sont pleins d'hormones,
41:14 ils ne doivent pas rentrer sur le territoire.
41:16 Ce n'est pas compliqué à faire.
41:18 On a envie de le faire. On a besoin de vous accompagner.
41:20 On ne doit pas faire pour vous, on doit faire avec vous.
41:22 Mes collègues ont été sur un stand
41:24 de céréaliers.
41:26 Ils ont dit, comment se fait-il que tu ne peux pas nous payer plus cher ?
41:28 Et ils m'ont dit, à moi,
41:30 tu m'imposes un cahier des charges très lourd,
41:32 très qualitatif.
41:34 Et tout ça pour avoir la réponse,
41:36 oui, mais je le vends au prix du marché mondial.
41:38 Alors pourquoi on nous demande,
41:40 à nous, où on nous fait un cahier
41:42 des charges restrictif, qualitatif,
41:44 pour ne pas le valoriser ?
41:46 Et quand vous regardez l'export et l'import,
41:48 qui en soi, il en faut,
41:50 on a de temps en temps des excédents,
41:52 et qu'il faut aller sur ces marchés-là,
41:54 c'est pas tellement le volume, c'est la valeur.
41:56 On exporte notre excellence
41:58 moins cher que ce qu'on importe.
42:00 Il faut que je...
42:02 En fait, vous avez bien boulé au pied,
42:04 si je résume, c'est-à-dire qu'il y a la question des normes,
42:06 trop de normes, trop de transposition,
42:08 la question des charges,
42:10 des coûts de la main d'oeuvre, des coûts, etc.,
42:12 des impôts aussi. En fait, le problème,
42:14 c'est que les agriculteurs français ont de nombreux
42:16 boulé au pied que n'ont pas tous les autres pays européens,
42:18 loin de là, et ça pose aussi une question.
42:20 Est-ce qu'on ne s'attaque pas du coup trop, en fait, là,
42:22 aux conséquences et non pas aux causes ?
42:24 C'est ça, la question. - C'est terminé. Allez-y.
42:26 - Par contre, il ne faut pas se tromper. Les baisses de charges,
42:28 moi, je veux bien qu'on fasse rêver les gens sur des baisses de charges.
42:30 Si on ne passe pas les prix,
42:32 comme les autres professions, on n'y arrivera pas.
42:34 - Ah oui, c'est ça. - Ça sera le mot de la fin.
42:36 Merci beaucoup. - On est bien d'accord.
42:38 - Merci beaucoup à tous les quatre d'être venus ce soir
42:40 dans le Meilleur de l'Info. On se retrouve demain soir,
42:42 dans un instant, évidemment. Vous avez rendez-vous
42:44 avec Maureen Vidal, le journal de 22h.
42:46 Ensuite, ça sera Soir Info, Julien Pasquet. Bye-bye.
42:48 A demain soir.