• l’année dernière
Vincent Texier, directeur du Spot, tiers-lieu à Nîmes, invité de France Bleu Gard Lozère.
Transcription
00:00 - Bonjour Vincent Teixier. - Bonjour.
00:02 - Merci d'être avec nous en studio ce matin sur France Blog à Arlozer.
00:04 J'allais dire presque d'avoir le courage de venir ce matin nous parler
00:09 parce que vous n'êtes pas là vraiment pour nous annoncer des bonnes nouvelles.
00:11 Expliquez-nous ce qui arrive au spot.
00:14 - Bah écoutez, comme je le dis souvent, on a une aventure de 10 ans.
00:19 Donc vous me parlez de mauvaise nouvelle, moi je suis plutôt sur quelque chose d'une continuité.
00:23 - Voyez le verre.
00:25 - C'est un projet qui a été mené par des bénévoles pendant des années
00:27 et qui a besoin du soutien populaire aujourd'hui.
00:30 Effectivement c'est ce que vous soulignez avant.
00:33 On fait partie de ces lieux qui sont montés de la base,
00:36 qui sont montés par la population et qui vont chercher des soutiens droite à gauche.
00:40 C'est le deuxième crowdfunding qu'on lance.
00:42 - Vous lancez donc une cagnotte parce que vous avez des difficultés financières,
00:46 vous avez besoin de faire renter de l'argent frais.
00:47 - Absolument, on a besoin de pouvoir continuer l'aventure,
00:49 en tout cas on a besoin de ce soutien là.
00:51 On va aussi chercher évidemment le soutien de nos tutelles.
00:55 Mais effectivement dès la fin de cette journée, dès aujourd'hui,
00:57 une cagnotte sera ouverte en ligne.
00:59 Et l'idée c'est de pouvoir vraiment rentrer dans la participation de l'association,
01:02 puisqu'on est une association mais aussi une coopérative.
01:05 Ce qui est intéressant c'est vraiment la participation citoyenne.
01:07 Et au-delà d'une difficulté financière,
01:09 parce que je pense qu'on n'est absolument pas les seuls dans ce cas là,
01:12 nous on a osé, on ose un peu aller devant,
01:15 puisqu'on sent bien que si on ne fait pas ce genre de choses là,
01:18 personne ne soutiendra plus.
01:20 C'est à dire qu'on va vraiment, c'est vraiment un appel populaire pour participer.
01:24 Donc ça va de, vous pouvez commencer à 2 euros jusqu'à...
01:27 - Oui, comme tous les dons. - C'est tout à fait ça.
01:29 - Pourquoi vous en êtes arrivé là finalement ?
01:31 Et puis est-ce que vous avez chiffré le manque que vous avez ?
01:35 Combien il vous faut ?
01:36 - Alors pourquoi déjà on en est arrivé là ?
01:38 Nous on a pris, voilà, on subit encore nous la crise sanitaire.
01:42 C'est à dire qu'on a tout perdu à ce moment là.
01:44 C'est clairement, on a monté en puissance et ça nous a coupé les pattes directement.
01:48 Et au-delà de...
01:50 - Est-ce qu'il faut le dire juste pour rappeler aux gens,
01:51 vous gagnez de l'argent notamment avec le bar qu'il y a au spot.
01:55 - Ouais, voilà.
01:55 - Et tous les événements qui sont liés à tout ça et qui ramènent du monde.
01:58 - On a multiples financements, c'est à dire qu'on a de l'auto-financement
02:01 effectivement avec les projets qu'on va mener à l'extérieur,
02:04 soit pour des privés, pour des collectivités.
02:06 Donc c'est vraiment des projets liés aux arts urbains, notamment.
02:09 Le bar, le resto à l'époque, parce qu'on avait une cantine qui fonctionnait bien.
02:13 Et des financements publics.
02:15 Et on était en pleine montée vraiment d'investissement.
02:18 Et puis voilà, crise sanitaire, fermeture quasiment 2 ans.
02:21 Et au-delà du problème financier, c'est moral.
02:23 C'est à dire que vous remettez 2 ans à peu près à remonter une équipe
02:27 qui soit opérationnelle et qui puisse redonner de la vie au lieu,
02:31 et redonner de la vie au projet.
02:33 Et donc là on arrive au moment où on a fait les investissements qu'il fallait,
02:36 on a investi dans la masse salariale aussi,
02:38 donc des gens, de l'humain.
02:40 - Ça veut embaucher.
02:40 - Ouais, il faut embaucher, sinon c'est le genre de projet,
02:42 bénévolement, au bout de 10 ans, on sait qu'on passe une étape.
02:45 Et cette étape-là, on est en train de la passer là.
02:48 Et c'est assez paradoxal parce qu'on n'a jamais été autant organisés,
02:52 on n'a jamais été aussi visibles.
02:54 Les projets se déroulent hyper bien à peu près partout,
02:57 on monte des projets sur tout le département,
03:00 ce qui est assez...
03:01 Pour nous c'est assez costaud, on a un fort potentiel de développement.
03:05 Mais effectivement, il faut de la masse salariale en face,
03:07 il faut...
03:08 Et en plus les charges montant, enfin voilà, on est tous un peu dans ce même problème là.
03:11 - Donc il vous manque combien concrètement ?
03:13 - En gros, nous aujourd'hui, le montant total cumulé,
03:16 vraiment entre collectivité publique,
03:19 parce qu'on va faire un appel aux dons,
03:20 mais aussi on va aller chercher des financements complémentaires
03:22 sur des financements exceptionnels,
03:24 on parle d'un montant global de 60 000 euros.
03:27 Là, aujourd'hui, la cagnotte qu'on lance,
03:29 c'est à peu près la moitié de ça.
03:31 Donc on va essayer d'aller chercher une trentaine de milliers d'euros.
03:33 - Ça vous permettrait de boucler l'année 2024 ?
03:36 - Ouais, voilà, l'idée c'est de pouvoir boucler cette année,
03:38 d'avoir un peu de visibilité sur 2025.
03:40 - Parce qu'il y a un risque que le spot ferme en 2025 ?
03:43 - Oui, bien sûr. En fait, c'est simple.
03:47 On a analysé depuis des mois déjà,
03:49 on s'est déjà fait beaucoup accompagner,
03:51 qu'on allait avoir un trou de trésorerie.
03:53 Un trou de trésorerie, c'est que vous ne pouvez plus payer
03:55 au mois d'avril, mai,
03:57 on sait que même si on se sépare de salariés,
03:59 parce qu'on a déjà travaillé là-dessus,
04:00 on se sépare de monde, on arrête des projets,
04:02 on sait que ça va être compliqué
04:05 dès le début de l'été.
04:06 On voit tout de suite arriver les choses.
04:08 Donc un soutien nous permettra de passer ce cap difficile,
04:12 puisque après, évidemment, on a des projets qui reviennent,
04:14 donc on a un financement qui revient aussi.
04:16 Et de faire aussi, d'alerter aussi...
04:18 - Notamment le festival début septembre.
04:19 - Ouais, l'expo de ouf, qui va drainer aussi
04:21 une trésorerie importante,
04:22 qui va aussi se faire rentrer des projets.
04:24 Parce que le spot a toujours,
04:26 en tout cas nous, quand on l'a monté à l'époque
04:27 avec les collègues,
04:29 c'est l'auto-financement.
04:30 C'est-à-dire qu'on ne va pas demander
04:31 des milliers d'euros aux collectivités publiques.
04:33 Il faut qu'on sorte de ce schéma-là au maximum,
04:36 donc on essaye de trouver de l'auto-financement.
04:38 - Et simplement, juste dernière question,
04:39 vous avez parlé de vos salariés,
04:41 vous avez dû en licencier certains,
04:42 ou ne pas renouveler des CDD ?
04:44 - Ouais, là on a notre premier salaire,
04:47 notre salarié qui part,
04:48 là, à la fin de ce mois-ci.
04:50 On est tous en CDI,
04:51 donc là il y a un premier qui s'en va.
04:53 C'était licencié,
04:54 bon c'est pas un licencié pour l'économique,
04:56 mais une rupture conventionnelle.
04:57 Voilà, on s'est mis d'accord à la fin de ce mois.
04:59 Donc on perd déjà un de nos salariés importants
05:01 dans trois jours.
05:03 - Merci beaucoup Vincent Teixier.
05:05 Je rappelle donc que vous êtes le directeur du spot,
05:07 il y a donc cette cagnotte,
05:09 le lien sera publié dans la journée,
05:11 ou il l'est déjà ?
05:12 - Il sera publié vers 16h.
05:13 - D'accord, il sera aussi relayé dans un article sur francebleu.fr.
05:16 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Garlos Air.
05:18 à l'Auzère.
05:20 Merci à tous !

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