Le rêve est mieux que la réalité - La chronique de Lisa Delmoitiez

  • il y a 7 mois
Poursuivre ses rêves, c’est stressant. Mais ne pas les poursuivre, c’est stressant. Finalement Lisa réalise que la vie, grosso modo… c’est stressant.

Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter

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Transcript
00:00 Voici Lisa Demnottier !
00:02 *Applaudissements*
00:04 Et alors vous Lisa, vous n'auriez pas fait un seul en scène comme ça apparemment ?
00:07 Ah non, non, non, ça va vous deux. Bonjour !
00:09 Bonjour !
00:09 Non mais c'est fou cette manie qu'on a nous les humains de devoir frôler la mort pour commencer à vivre.
00:14 Vous savez pour moi la vie, c'est comme les règles.
00:17 Je m'en plains souvent mais au final c'est quand je crois les avoir perdu que je suis vraiment.
00:21 Mais c'est un fait, les gens doivent côtoyer la moerté de près pour enregistrer dans leur tête que leur vie ne tient qu'à un fil.
00:26 C'est pour ça que t'as des malades qui se mettent en danger, ils font du saut en parachute, du ski en hors-piste ou pire,
00:31 ils mangent des sushis achetés en station service.
00:33 Oh la la !
00:34 Ah oui, rien de tel que de sentir le California Roll au saumon du Franprix de la 11 ressortir en spray,
00:39 pour comprendre que ta vida finalement elle peut vite basculer dis donc.
00:42 Et votre personnage, je ne me la nie pas, elle a le déclic quand elle fait une crise cardiaque.
00:46 Moi je ne sais pas si je me rendrais compte si mon coeur s'arrêtait.
00:49 Quand je me fais opérer, les infirmiers sont toujours en flipette parce que mon coeur bat très très lentement.
00:53 C'est pas ouf ça ? Même mon coeur a un peu la flemme.
00:57 C'est terrible !
00:58 Et sans spoiler, la crise cardiaque, ça te rappelle que ta vie vaut la peine d'être vécue.
01:01 L'infarctus, ça fout un électrochoc.
01:03 En même temps c'est le traitement pour que ça reparte.
01:05 Finalement, il ne faut pas toujours chercher midi à 14h.
01:07 Si tu veux un électrochoc dans ta vie, passe-le sous le défibrillateur.
01:09 Puis si tu veux explorer ce qu'il y a au plus profond de toi, fais une coloscopie.
01:12 Voilà, inutile de méditer.
01:15 Ah bref, poursuivre ses rêves c'est stressant.
01:18 Mais ne pas les poursuivre c'est stressant.
01:20 La vie, grosso modo, c'est stressant.
01:22 Mais il y a du bon stress, celui que tu ressens quand tu prends des risques.
01:25 Alors passe à l'action, avant qu'il soit trop tard.
01:27 Quand t'es vieux, tu peux plus croquer la vie à pleines dents.
01:29 T'as plus de dents.
01:30 Votre pièce m'a donné envie de vivre à fond.
01:32 Mais je voudrais inspirer nos auditeurs à faire de même sans devoir passer par la case infarctus.
01:36 J'ai pas besoin de crever pour apprécier la vie.
01:38 J'ai déjà pas attendu d'avoir des gosses pour apprécier le ciel.
01:41 Cela dit, un autre électrochoc qu'a votre personnage, c'est une visite dans un camp de concentration.
01:47 Et ça pour le coup, je le recommande.
01:49 Moi, j'ai visité Auschwitz, seule.
01:52 J'avais entrepris un tour de la Pologne en solitaire, en plein mois de janvier.
01:56 Parce que moi, parfois, j'aime bien faire un bras de fer avec ma santé mentale pour voir qui craquera en premier.
02:00 Mais c'est important de voir ça pour comprendre la valeur de la vie,
02:03 pour comprendre la résilience, pour le devoir de mémoire.
02:05 Même si je vous avoue que quand mes potes juifs m'ont demandé ce que j'avais fait de mes vacances
02:09 et que j'aurais répondu "la Pologne en train et Auschwitz en solitaire",
02:12 on était à deux doigts de l'appropriation culturelle quand même.
02:15 Mais oui, mais vivons et pourchivons nos rêves.
02:18 Et parfois, je me demande si les rêves, faut pas que ça reste un peu des rêves.
02:22 Moi, par exemple, un de mes rêves pendant longtemps, c'était de participer au festival de Montreux.
02:25 C'est un peu le Graal pour un humoriste.
02:27 Et je l'ai réalisé.
02:28 Sauf que quand j'ai réalisé, le rêve est devenu réalité.
02:31 Et dans la réalité, ce jour-là, sur scène, j'avais une infection urinaire.
02:34 Je vous avoue que je regrette presque l'époque où c'était juste un rêve.
02:37 Ça faisait vraiment mal quand je faisais pipi finalement.
02:40 Donc les amis, de grâce, profitez de la vie avant qu'elle soit finie.
02:43 Et j'espère déjà que vous avez profité de ma chronique, parce que ça, vraiment, c'est fini.
02:46 Merci !
02:49 Et sur scène, en bonne santé, elle sera où et quand ?
02:54 Elle est le jeudi à la Nouvelle Seine.
02:56 Et attention, vendredi et samedi prochain, elle sera jeune.

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