• il y a 10 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au phénomène des "Sephora Kids"

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Transcription
00:00 Vous vouliez nous parler, Géraldine, des Sephora Kids, des filles âgées d'à peine 10 ans qui sont déjà accros aux produits de beauté.
00:08 Alors on les voit arpenter les rayons des magasins Sephora et d'autres enseignes de cosmétiques.
00:13 Les vidéos se multiplient sur TikTok et ça donne ça.
00:15 Ah ben Ulysse s'en va. Ça ne nous intéresse pas les Sephora Kids.
00:18 Je laisse les experts de Sephora.
00:20 Je vous laisse aller vous coucher. Mais vous vous restez avec nous et regardez cette séquence.
00:26 *Musique*
00:32 Elle a pris quelques gouts malèbres.
00:35 Trinquez les fins. J'adore trinquer les fins.
00:38 Géraldine Vosner.
00:40 Eh oui. Vous avez des gamines qui achètent des crèmes aux peptides, des sérums antirides, des gouttes antipollution
00:48 après avoir regardé des pubs agressives qui les accrochent pour leur vendre évidemment des produits inutiles
00:56 et pour simplement les dépouiller.
00:57 Parce que c'est quand même des... On parle de crèmes à 90 euros.
01:00 Alors tout ça est vendu par des influenceuses beauté sur TikTok.
01:05 En réalité, ça me met en fureur parce que c'est souvent présenté dans les reportages, dans les articles
01:13 comme un phénomène sociétal, peut-être bien triste, mais bon voilà, un phénomène sociétal.
01:18 C'est pas un phénomène sociétal, c'est un viol de conscience qui ne sont pas formés,
01:23 qui sont incapables de se défendre contre ces manipulations marketing.
01:29 Et c'est pour moi une violence faite aux enfants qui devrait être condamnée
01:33 et qui d'ailleurs est souvent beaucoup plus grave que le fait de vendre des crèmes.
01:38 Depuis quelques mois par exemple, dans des hôpitaux de France, on a des jeunes filles de 15-16 ans
01:44 qui arrivent au bord de la mort parce que sur TikTok, on a voulu leur vendre des gélules qui feraient maigrir.
01:50 Dans ces gélules, en réalité, il y a de l'argile et elles imperméabilisent leur poche comicale
01:58 jusqu'à arriver peut-être à mourir.
02:00 On ne prend pas du tout au sérieux ces questions-là et je pense que ça va bien au-delà.
02:05 Et effectivement, il y a un impact sanitaire puisque les petites filles de 10 ans,
02:10 quand elles mettent ces crèmes-là, ces crèmes antirides, ça a un impact sur le pot.
02:13 C'est évidemment pas du tout adapté.
02:14 Florence Rouas, votre regard aussi de mère, parce qu'en plus, ce qui est intéressant,
02:18 c'est que ce sont des mamans qui filment leurs petites filles en train d'acheter des produits de beauté
02:22 chez Sephora à à peine 10 ans.
02:24 Écoutez, après, ça dépend quelle ampleur tout cela prend.
02:28 Si ça reste dans le registre du jeu, ça passe.
02:32 Maintenant, si on grimpe en puissance et qu'effectivement, ça a des incidences sur le plan de la santé
02:38 à la fois physique et mentale, là effectivement, il faut prendre des mesures.
02:42 Je parle d'un viol de conscience. Je pèse mes mots.
02:45 Elles ne peuvent pas consentir à ces dépenses-là. Elles sont manipulées.
02:50 Est-il possible de manipuler des enfants ?
02:53 Oui, de tout temps. Mais c'est pas pour ça qu'on doit s'y résigner.
02:56 De tout temps, les enfants, les petites filles, peut-être aussi les petits garçons, pourquoi pas,
03:01 ont voulu s'amuser avec les jeux des grands, si je puis dire, c'est-à-dire les petits maquillages et les petites choses comme ça.
03:08 Mais là, ce n'est pas des jouets, ce sont des vrais produits.
03:10 Oui, je suis d'accord avec vous, mais parce qu'en fait, le marketing répond aussi à une demande.
03:14 Si ça a des incidences sur le plan sanitaire, vous me demandez mon point de vue, c'est vrai que je m'inscris en faux.
03:20 Mais en revanche, si ça reste dans le registre du jeu, bon, pourquoi pas.
03:25 Quel est le regard du papa Perico Légas quand il voit ça, ces enfants qui achètent des produits cosmétiques ?
03:32 Le marketing psychologique ne se contente pas, j'allais dire, de corrompre les besoins des adultes.
03:41 On s'attaque maintenant au marché des enfants, à tous les points de vue.
03:45 Ça peut être alimentaire, les publicités pour les produits sucrés le matin qu'on a régulées.
03:49 Voilà, donc j'allais dire le capitalisme financier, encouragé par la grande distribution qui a besoin toujours de faire plus de profit,
03:58 s'attaque à toutes les cibles possibles et les enfants sont un marché énorme,
04:03 d'autant qu'on sait que les enfants sont prescripteurs de 36% des achats en grande surface.
04:08 C'est pour ça que souvent, vers la caisse, vous avez des produits qui plaisent plutôt aux enfants.
04:12 "Oh, maman, oh, papa, regarde", et on achète. Donc c'est une cible facile.
04:15 À nous d'en être conscient, bien sûr qu'il faut dénoncer ça, et au pouvoir public peut-être d'instaurer,
04:20 dans la mesure du libre-échange, on ne va pas toucher à l'économie de marché, une petite régulation.
04:25 En tout cas, pédagogiquement, tout de suite dans les milieux scolaires et en famille,
04:30 attention, les petites filles n'ont pas à être victimes. C'est un abus, alors il n'est pas sexuel, c'est un abus capitalistique, c'est un abus financier.

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