• il y a 10 mois
Spéciale salon agriculture: Florent Rousseau, agriculteur à Marsillargues

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00:00 - Jusqu'à 9h effectivement avec ce 6/9 spécial en direct aussi sur France 3 Occitanie si vous voulez nous voir.
00:06 Tout à l'heure avec Guillaume on va de nouveau partir dans les allées du salon pour se promener un petit peu
00:10 et vous montrer un petit peu tous les animaux présents parce qu'il y a des stand, il y a des éroltés,
00:15 puis il y a surtout des vaches, on a rencontré des vaches, on a rencontré des cochons, des moutons...
00:20 - Des chèvres, on n'a pas vu de chèvres encore ?
00:22 - Des très grosses vaches, des très très très grosses vaches, des gros taureaux aussi.
00:26 - Des énormes !
00:27 - Nous sommes ce matin avec Florent Rousseau qui est agriculteur, éleveur à Marciargues, c'est notre invité dans ce 6/9 Guillaume.
00:34 - Et c'est l'élevage Le Perron, bonjour Florent et non pas Florian, je m'excuse, Florent Rousseau.
00:40 Vous n'êtes pas parent avec le patron de la FNSE ?
00:42 - Non pas du tout.
00:43 - J'imagine que je ne suis pas le premier à vous poser la question.
00:46 - Non pas du tout.
00:47 - Parce qu'on entend beaucoup parler de lui en ce moment avec cette colère agricole.
00:50 Merci d'être venu nous rejoindre sur ce studio, le salon où vous y êtes depuis le début.
00:55 - On est arrivé vendredi, dans la journée de vendredi.
00:58 - C'est fatigant, visiblement c'est fatigant.
01:00 - Vous avez l'air un peu fatigué Florent, non ?
01:01 - Je suis épuisé là, je suis vraiment...
01:03 - Pourquoi c'est fatigant ? Expliquez-nous.
01:06 - Il faut expliquer au public, il faut montrer notre métier, on est là pour valoriser notre métier.
01:10 Donc c'est quand même... Il y a beaucoup de monde, énormément de monde.
01:14 - C'est le but du jeu !
01:15 - C'est ça.
01:16 - C'est vraiment de faire de la com et d'expliquer aux gens.
01:18 - De la com et expliquer notre métier parce qu'un public qui demande en plus, qui est très intéressé par l'agriculture.
01:23 Donc il faut montrer le métier.
01:25 - Ça fait plaisir quand même j'imagine, d'expliquer à des gens qui sont passionnés et qui ont envie d'en savoir plus.
01:30 - C'est valorisant pour nous, on ne vient pas pour rien.
01:32 - Est-ce que vous avez le sentiment que cette année avec la crise agricole, la colère, les gens s'y intéressent encore plus du coup ?
01:37 Ils vous posent plus de questions ?
01:38 - Je pense que l'agriculture c'est quand même représentatif de la France,
01:41 donc les gens se sont toujours intéressés à l'agriculture, plus ou moins.
01:44 Mais oui, on sent quand même un peu plus les gens qui sont intéressés.
01:48 - Et c'est pas votre première année sur le salon ?
01:50 - Si, si, c'est notre première année.
01:51 - Ah c'est la première fois, vous découvrez aussi ?
01:52 - C'est ma première fois sur le salon.
01:53 - Premières impressions ?
01:54 - C'est immense.
01:56 - C'est une usine.
01:57 - C'est grave, on arrive de Marseille.
01:59 - C'est une ville dans la ville.
02:00 - Oui c'est ça, c'est ça.
02:01 - Oui par rapport à Marseille.
02:02 - Il y a la ville dans le salon.
02:05 - C'est ça.
02:06 - C'est vraiment...
02:07 - Donc épuisant mais utile.
02:09 - Mais utile, très utile.
02:10 - Alors, nous pourquoi ?
02:11 - On va parler après de votre père.
02:13 - En dehors de ma production, moi personnellement, il faut montrer l'agriculture, il faut expliquer aux gens le bien manger, le bien cultiver, tout.
02:21 - Il faut vraiment expliquer.
02:22 - Et les gens sont sensibles à ça, ils sont en demande.
02:25 - Ils sont très attentifs.
02:26 - On a rencontré aussi beaucoup de politiques qui sont venus sur le stand et qui étaient très à l'écoute aussi.
02:31 - Vous avez vu qui en politique ?
02:33 - On a eu le Premier ministre qui est venu.
02:35 - Oui.
02:36 - On a eu Carole Delga aussi qui est venu.
02:38 - Présidente de la région Occitanie.
02:41 - On a pu discuter vraiment des problématiques, ils étaient très à l'écoute, j'ai trouvé très à l'écoute.
02:45 - Y compris Gabriel Attal ?
02:46 - Oui, surtout.
02:48 - C'est sûr que là il n'a jamais autant parlé d'agriculture qu'en ce moment.
02:51 - C'est ça, mais oui, on a été parce qu'il pourrait passer juste nous saluer et partir, mais non, il écoutait nos revendications.
02:58 - Et puis nos systèmes d'exploitation aussi.
03:01 - Alors parlons un peu de l'élevage Le Perron à Marseillac. Il existe depuis combien de temps ? C'est une affaire de famille ?
03:05 - Non, je me suis installé tout seul en 2013, un petit peu jeune agriculteur, donc ça fait un peu plus de 10 ans.
03:10 - Et oui, c'est plutôt récent, une jeune exploitation on va dire.
03:13 - Une installation plusieurs fois, mais sur 120 hectares.
03:17 - Ce qui est pas mal.
03:19 - Bien sûr, une production où on a démarré avec des vaches.
03:22 - Et puis on est arrivé très vite à la vente directe, les cultures, les fruitiers, et puis au bio.
03:29 - Et puis voilà, surtout la vente directe, la valorisation de nos produits.
03:32 - Alors on va parler de tout ça, déjà des vaches dans les rots, on n'en croise quand même pas tous les jours.
03:36 - C'est ça.
03:37 - Parce que c'est vrai que les vaches on va les voir en Auvergne, en Normandie, mais dans les rots c'est plutôt rare.
03:41 - C'était un pari pour vous dès le départ ?
03:43 - Non, c'est surtout l'intéressement que j'ai sur l'agriculture, c'était plus sur l'élevage.
03:48 - C'est vrai que les rots ils plus vite s'y collent.
03:51 - Il va y avoir une grande question à vous poser.
03:53 - Non mais des vaches martiargues, moi je n'en ai jamais vu, pourtant je suis lunélo.
03:56 - Elles sont de quelle couleur ?
03:57 - Elles sont marron, c'est la race au braque, la vache au braque.
04:00 - J'ai choisi prioritairement une vache d'Occitanie pour être dans la région, parce que je suis assez conservateur, j'aime bien garder les races.
04:06 - Mais le climat ça leur va ?
04:08 - Non, la vache au braque elle s'adapte à tout, zones humides, zones sèches, montagnes, vraiment.
04:14 - Et alors vous faites avec ces vaches, vous faites de la viande ?
04:17 - Oui.
04:18 - Principalement ?
04:19 - De la viande, en frais, en surgelé, on revend dans des boutiques de producteurs, on travaille aussi au circuit BioCop, on vend à la ferme aussi.
04:24 - Alors vous êtes dans le bio aussi, on parle beaucoup de bio ce matin, puisqu'on avait aussi envie de mettre en valeur cette filière,
04:30 donc pour vous c'était important le bio ?
04:33 - Le bio c'est important parce qu'en fait mon habitation est au centre de l'exploitation, donc quand même j'ai des enfants, j'ai une vie de famille, on vit sur l'exploitation,
04:41 donc autant vivre dans des bonnes conditions, sans traitement, sans engrais, sans rien.
04:45 Et puis dans ce système aussi qu'on a voulu bio, c'est notre système de travail, des rotations de culture,
04:51 en même temps les trois ateliers vont ensemble, l'élevage, la céréale et le fruit, comme ça il y a zéro déchet,
04:57 si une culture qui marche pas, l'autre prend le dessus.
05:00 - Bon alors c'est super parce que vous faites les transitions pour moi, Florent, vous faites aussi des céréales,
05:05 et vos propres farines, avec lesquelles vous faites quoi très concrètement ?
05:09 - Alors on ne cultive que des variétés anciennes, pois chiches, lentilles, petits épeautres, des blés anciens qu'on a remis en route,
05:17 et avec ça on fait des farines mais on fait aussi des pâtes, et pour aller plus loin même, avec le pois chiches, on fait de l'houmous,
05:24 on fait des tartinades avec de la tomate séchée, on fait des riz au lait aux petits épeautres,
05:28 on fait le grain aux petits épeautres, bien sûr à manger aussi, à cuisiner,
05:31 en fait toute notre production est valorisée de A à Z.
05:34 - Ces farines elles sont issues de quels céréales ?
05:37 - Blé ancien, mélange de blé, on arrive à faire des mélanges parce qu'on fait des essais avec des paysans boulangers,
05:41 on fait des essais nous directement à la maison, et donc du coup on fait des mélanges de farines.
05:46 - Alors dites-moi Florent, le blé ça pousse plutôt bien au nord de la Loire, parce qu'il y a l'hydrométrie,
05:51 il y a l'eau, la flotte, la pluie qu'il faut, mais c'est un peu compliqué dans les rots par contre, non ?
05:55 - Pas du tout, enfin pas du tout, il y a quand même des complications,
05:58 mais on est dans des variétés anciennes, donc qui résistent un peu plus à la sécheresse,
06:02 des variétés de blé qui font presque 2 mètres de haut si vous voulez,
06:06 alors qu'on a l'habitude de voir dans les champs des blés qui sont un peu courts, pailles courtes,
06:09 nous c'est vraiment dans des variétés anciennes et qui s'adaptent, et c'est nous qu'on réutilise nos semences,
06:14 parce que sur le circuit on ne trouve pas des variétés anciennes,
06:17 donc elles s'adaptent au terroir, elles s'adaptent au sol,
06:20 et là je pense qu'elles emmagasinent les problématiques climatiques,
06:23 et elles arrivent à se défarmer naturellement, les céréales sur le secteur.
06:26 - Alors on a parlé des vaches, on a parlé des céréales et donc des farines,
06:29 et puis il y a aussi tous les produits transformés,
06:31 et alors j'invite ceux qui nous écoutent ou ceux qui nous regardent à aller sur votre site,
06:35 parce que vous avez tous des sites internet maintenant les producteurs,
06:37 c'est incroyable, c'est l'agriculture 2.0 comme on dit,
06:40 et alors il y a de formidables photos qui mettent vraiment l'eau à la bouche,
06:42 alors je vois il y a des terrines de foie de veau, langue de bœuf, sauce au sep, ça vous va ?
06:47 - Oui ça va, j'accepte, il n'y a pas de problème.
06:49 - Les tripes de veau, la tête de veau, et c'est vous qui transformez tous ces produits ?
06:52 - Oui c'est ça, en fait on a voulu vraiment, comme le cochon, on dit que tout est bon dans le cochon,
06:56 et bien on a fait pareil dans le veau et dans le bœuf,
06:58 on a voulu valoriser toutes les têtes, donc tête de veau, les pieds, les tripes, la langue,
07:04 tout est vraiment, tous les morceaux sont valorisés, on ne laisse rien du tout,
07:06 même le cuir de la vache est recyclé sur un kissac.
07:10 - Et qui c'est qui cuisine tout ça ?
07:12 - Alors ça on délègue un laboratoire de transformation quand même, agréé, pour les normes,
07:16 pour être tranquille, parce que sur la ferme c'est assez compliqué de transformer autant de produits,
07:19 donc on travaille avec des petits laboratoires, mais c'est nous qu'on élabore les recettes quand même,
07:23 on dit ce qu'on veut, c'est quand même assez long, le processus est assez long,
07:27 et puis quand la recette est bonne et qu'elle nous plaît, on la teste, et puis c'est bon c'est parti.
07:31 - Alors vous disiez que vous étiez là depuis vendredi, vous êtes venu en voiture,
07:35 vous êtes venu avec quoi du coup concrètement ?
07:37 Comment est-ce qu'on va vous représenter votre métier ici au salon ?
07:40 - C'est ça, on est sur le département de l'Hérault, donc vraiment sur le stand de l'Hérault,
07:43 et on n'a pas pu amener tous les produits, parce que bien sûr il y a notre confrère agriculteur.
07:47 - Il n'y a pas une au-brac qui est là ?
07:48 - Non non non.
07:49 - La voiture à l'arrière, siège vache, pas un siège bébé, il faut un siège vache.
07:53 - On a essayé sur le toit avec deux sangles, mais ça ne passait pas.
07:55 - Sur l'autoroute c'est pas...
07:56 - On s'en est fait remarquer en arrivant à Paris.
07:58 - Je crois.
07:59 - Du coup on a monté quand même nos pâtes, on a monté des terrines, on a monté des houmous,
08:03 on a monté des tartinades, du jus de pomme aussi, comme ça on avait quand même un panel assez différent.
08:08 - C'était bien chargé la voiture, elle était quand même bien affaissée.
08:10 - Vous avez tout vendu ou il vous en reste un peu ?
08:12 - Il vous en reste un petit peu, mais c'est bien.
08:13 - Ah bon on va passer au stand alors tout à l'heure.
08:16 Par rapport, alors vous vous êtes dans le bio, on le rappelle, Florent Rouchot,
08:19 je posais la question tout à l'heure à Marie-Anne Chassagne, la viticultrice,
08:22 par rapport à ce débat aujourd'hui aussi, je vous pose la question aussi à vous,
08:26 entre, je dirais pour faire simple, deux modèles d'agriculture qui s'affrontent un peu,
08:30 c'est-à-dire un modèle productiviste et un modèle un peu moins, mais peut-être un peu plus,
08:34 attention je ne vais pas me faire des amis en disant ça, mais c'est pas grave,
08:36 un peu plus respectueux de l'environnement.
08:38 Ouh là là, bon c'est pas grave, allez c'est fait.
08:40 - On prend des risques.
08:41 - Vous, comment vous vous positionnez par rapport à ça,
08:43 et qu'est-ce que vous pensez de la façon dont le débat est en train de tourner aujourd'hui
08:45 à travers la crise agricole ?
08:47 - Nous aussi on ne peut pas aller contre l'intensif,
08:50 parce qu'il faut nourrir tout le monde quand même en France,
08:53 donc c'est pas avec notre petite production qu'on va arriver à nourrir,
08:56 nous on arrive difficilement à nourrir le département,
08:58 donc nourrir toute la France et tout c'est impossible,
09:01 mais il faut quand même un peu de production bio,
09:05 et qui porte le bien manger aussi au niveau du département,
09:08 et pour la France bien sûr.
09:10 - Les deux sont conciliables ?
09:11 - Les deux, je pense que les deux peuvent travailler ensemble,
09:13 bien sûr sur des filiales il est très très compliqué de faire du bio,
09:18 on n'est pas encore dans la recherche d'aller assez loin,
09:20 pour vraiment arriver à faire que du bio en France.
09:23 Mais déjà on part de très loin parce qu'on ne faisait pas de bio,
09:26 et là aujourd'hui on arrive quand même à avoir un pourcentage énorme en termes de bio en France.
09:31 - Et puis il y a une transition, le bio on ne le fait pas du jour au lendemain,
09:33 deux trois saisons, deux trois années, pour assurer la transition.
09:36 - Pour nous c'est une conversion de cinq ans.
09:37 - Et c'est un pari qui vaut le coup le bio ou pas économiquement parlant, Laurent Rousseau ?
09:41 - Économiquement, après c'est le circuit de distribution qui va nous donner l'économie,
09:45 est-ce qu'on va vendre dans des boutiques de producteurs,
09:47 on va vendre directement à la ferme,
09:49 on va vendre aux cantines nous, parce qu'on travaille beaucoup avec les cantines et restauration scolaire,
09:52 est-ce qu'après on travaille à la grande distribution,
09:55 est-ce que ça va être valorisé ou pas, le bio je ne sais pas, parce que je n'y suis pas allé encore.
09:58 On a notre secteur à nous, on y reste dessus parce qu'on est content,
10:01 on valorise bien notre produit, et on a le client en face de nous chaque fois.
10:04 - C'est l'élevage Le Perron, c'est à Marcyarg, il y a de la vente directe,
10:08 vous avez votre propre boutique, donc je vous invite à y aller.
10:10 Mais aujourd'hui, il y a du monde aujourd'hui à la boutique ou pas ?
10:13 - A la boutique non, on est là aujourd'hui.
10:14 - Bah oui, donc il n'y a personne, on va attendre la fin de soirée.
10:16 - Le mec qui est bête, le mec qui est bête.
10:18 - Franchement, on ne peut pas se multiplier, moi je n'en peux plus de lui.
10:21 - Je pense qu'on va prendre quelques jours de repos quand même au soir.
10:23 - Merci Florian, merci beaucoup.
10:25 - Merci à vous pour l'amitiation, c'est super.
10:27 - Ah il a dit Florian, si vous avez vu, après c'est moi qui l'ai.
10:29 - On vous souhaite en tout cas un bon salon, bonne fin de salon,
10:31 et puis à très bientôt, je suis dans le département de l'éducation.

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