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00:00 Lumière à présent sur le CHRU de Tours, une nouvelle fois à la pointe de l'évolution avec cette première en Europe Hélène.
00:07 Début février, deux chirurgiens, l'un à Tours, l'autre à Lyon, ont opéré un patient en utilisant les lunettes de réalité mixte.
00:15 Une solution technologique qui permet de suivre les instruments en temps réel et de rendre leur utilisation encore plus précise.
00:22 Pour bien comprendre les contours de cette petite révolution, nous recevons ce soir celui qui l'a utilisé à Tours.
00:28 Professeur Julien Berouet, bonjour.
00:30 Vous êtes donc chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique au CHRU de Tours.
00:36 Vous êtes venu avec ces fameuses lunettes que vous avez utilisées en début de mois.
00:40 Expliquez-nous en quoi elles révolutionnent votre façon de travailler.
00:45 Alors c'est une révolution, oui on peut le dire, dans le sens que nous introduisons au bloc opératoire une nouvelle méthode d'assistance pour le guidage chirurgical.
00:55 Avec cette méthode, cette technologie, c'est la réalité mixte, qui permet de faire coïncider dans un même environnement des informations réelles et des informations virtuelles.
01:06 Les informations réelles dans le champ d'application médicale que je pratique au quotidien, c'est le patient que je dois opérer.
01:14 Par exemple l'épaule du patient.
01:16 Et les informations virtuelles, ce sont des informations de guidage, des hologrammes qui vont s'inscrire et qui vont se superposer parfaitement en temps réel et de façon précise, donc millimétrique, avec l'anatomie du patient.
01:32 Alors est-ce que ce dispositif que vous avez utilisé là sur une épaule pourrait être généralisé à toutes les parties du corps ?
01:38 Alors on pourrait l'appliquer en fait à toutes les parties du corps. C'est beaucoup plus facile sur tout ce qui est structure osseuse, parce qu'il faut un environnement quand même fixe,
01:48 sur lequel on puisse mettre des marqueurs pour pouvoir se repérer en fait dans l'espace, sur des structures qui sont plus, entre guillemets, tissus mous type appareil digestif ou autre partie molle de l'organisme.
02:00 C'est plus compliqué parce que c'est un peu plus mouvant, c'est un peu plus mobile. Et donc il y a encore un bon technologique à faire pour pouvoir l'utiliser.
02:07 Mais dans le champ de la chirurgie orthopédique, clairement on pourrait l'utiliser au niveau du genou, de la hanche, du rachis. Et voilà, donc c'est prometteur.
02:16 Pourquoi dans votre service à vous ?
02:18 Pourquoi ? Parce que c'est un projet que j'avais déjà initié à titre personnel et en collaboration avec Polytech Tour.
02:26 Il y a quelques années, j'avais lancé ma thèse de science avec l'équipe RFI en fait du laboratoire informatique de Polytech.
02:34 Et j'avais investigué un peu cette technologie de réalité augmentée. Et ensuite, on a pu avoir des partenaires industriels qui nous ont permis de concrétiser avec une solution désormais qui est commercialisée par un laboratoire.
02:48 J'imagine qu'il vous a fallu du temps, peut-être vous former pour arriver à concilier la réalité et cette aide virtuelle.
02:55 Combien de temps ça vous a pris pour être à l'aise avec cet outil ?
02:58 En fait, c'est un travail là depuis 5-6 ans que nous avons conduit avec différents chirurgiens, des chirurgiens américains et puis des chirurgiens européens,
03:07 enfin essentiellement français, en fait uniquement français. Et nous avons bien sûr créé cette solution avec un entraînement progressif sur plusieurs années.
03:14 D'abord sur ce qu'on appelle des "sou bones", c'est-à-dire des os en plastique, des structures en plastique. Puis ensuite sur des spécimens cadavériques.
03:21 Et puis maintenant, on est arrivé en fait à l'utilisation humaine. Alors, il y a encore... C'est différent de l'utiliser dans situation réelle au bloc opératoire
03:30 parce qu'il y a des paramètres de lumière, paramètres de saignement, paramètres respiratoires du patient qui font que c'est une prise en main qui doit se faire.
03:38 Mais finalement, c'est relativement rapide. Depuis la première intervention que j'ai pu conduire il y a une quinzaine de jours,
03:45 on a opéré 4 patients avec cette technologie et la courbe d'apprentissage est extrêmement rapide, en fait.
03:50 Ça veut dire que vous n'avez plus le droit à l'erreur maintenant ?
03:52 L'objectif, c'est effectivement d'avoir une médecine individualisée et précise, et donc avec moins de complications sur des malposes, par exemple,
04:05 d'un plan prothétique en ce qui me concerne, en chirurgie orthopédique.
04:08 [SILENCE]