La journaliste Charlotte d’Ornellas est revenue sur l’interview de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, interrogé jeudi 29 février par Apolline de Malherbe sur RMC, au sujet de ses liens avec le Qatar.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Évidemment, cette accusation hante les débats,
00:02 encore une fois, surtout quand on ne peut pas acter le désaccord,
00:05 qu'on ne veut pas le comprendre et qu'on ne veut pas comprendre
00:07 qu'il existe.
00:08 Mais à la fin de cet échange entre Apolline de Malherbe
00:11 et Dominique de Vellepin,
00:12 outre le moment de télévision que tout le monde a retenu,
00:15 outre le fait que ça alimente les intuitions
00:18 ou les accusations ou les a priori de l'un sur l'autre
00:22 ou des uns sur l'un ou des autres sur l'autre,
00:26 qu'est-ce qui reste de concret dans la discussion ?
00:29 À la place des arguments des uns et des autres,
00:31 on ne se souvient même pas...
00:32 D'ailleurs, je regardais, dans l'échange qui est sorti,
00:35 on ne sait même pas qu'elle ait initialement le désaccord.
00:38 C'est-à-dire que personne n'a même pris la peine de l'inclure,
00:41 on va dire, dans cet échange-là.
00:43 Donc, finalement, à la fin, on a un moment d'échange,
00:46 on a une intuition sur l'un ou sur l'autre,
00:49 on se dit, à l'arroseur arrosé, ça, c'est assez indiscutable,
00:52 mais à la fin, rien ne prouve les accusations de l'un et de l'autre
00:56 ni les conséquences de ces accusations, de ces intuitions
00:59 ou même de cette question.
01:00 La question n'est pas illégitime en elle-même,
01:03 mais on comprend bien qu'à la fin de cet échange-là,
01:06 à part le moment, en effet, de télévision,
01:08 on n'a rien de concret,
01:10 même pas une réponse extrêmement concrète,
01:12 parce que Dominique De Villepin finit par dire
01:14 "je suis transparent sur la chose",
01:16 et ceux qui le croyaient depuis le début vont dire "il a répondu",
01:20 et ceux qui ne le croyaient pas vont dire "c'est une réponse
01:23 "qui nous prouve que tout n'a pas été dit".
01:25 Donc, c'est la réponse ni dans un sens ni dans l'autre.
01:28 - On retient que le soupçon finit par toucher tout le monde,
01:32 et en particulier les journalistes.
01:35 Est-ce impossible de se sortir de cette impasse ?
01:38 - Je note qu'à mesure de notre obsession de la transparence,
01:42 le soupçon est toujours plus grand.
01:44 Plus vous êtes transparent, plus le soupçon est immense,
01:47 parce qu'à partir du moment où vous commencez à...
01:50 - C'est vrai ? - Oui.
01:52 - A justifier, à expliquer ? - Et puis surtout,
01:54 on se baise sur la transparence,
01:56 le mensonge de ce qui est caché dans ce qui est transparent.
02:00 En tout cas, ça ne répond pas à la question.
02:02 Je ne bannis pas d'un trait de plume
02:04 toute la question de la transparence.
02:06 Il y a des choses nécessaires de vérifier,
02:09 des choses nécessaires de déclarer,
02:11 mais on a du mal à concevoir que certains métiers
02:14 sont exercés par des hommes et par des femmes,
02:17 comme on dit maintenant, des hommes de manière générale.
02:20 On voudrait qu'ils le soient par des machines froides
02:23 et sans affect, sans éducation, sans regard, sans idée.
02:27 Sous-titrage ST' 501
02:29 [Musique]