• il y a 10 mois
Henri Guaino (ancien député LR et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Élysée) réagit aux propos d'Emmanuel Macron lors de la Conférence de soutien à l'Ukraine, affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne pouvait "être exclu"

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Henri Guaino, une réaction quand on entend Vladimir Poutine
00:03 brandir à nouveau la menace nucléaire,
00:06 est-ce que ce n'est pas une façon aussi de nous prendre à partie, nous,
00:09 l'opinion publique des pays occidentaux
00:11 pour peut-être faire en sorte de moins soutenir l'Ukraine
00:16 et de cesser l'envoi d'armes ?
00:19 D'abord, les opinions publiques occidentales,
00:21 elles commencent à flotter partout,
00:25 parce que ce sont des sociétés en crise,
00:26 des sociétés fatiguées, épuisées.
00:30 C'est des sociétés qui n'iront pas jusqu'à faire un effort démesuré
00:35 et indéfini
00:38 pour battre la Russie.
00:42 On voit bien que ceux qui pensaient à une éventualité de Munich,
00:48 ils vont peut-être avoir raison, mais pas du tout par le chemin auquel ils songeaient.
00:52 Ça sera peut-être tout simplement l'abandon en race campagne
00:56 quand les choses deviendront trop dures à supporter ou trop dangereuses.
01:01 Et maintenant, ce risque, ce n'est plus un risque hypothétique,
01:06 c'est un risque réel.
01:08 Sauf que l'objectif, ce n'est pas de battre la Russie,
01:11 c'est d'empêcher l'invasion de l'Ukraine, ce n'est pas la même chose.
01:14 Quand on écoute les discours de certains, je pense à notre président de la République,
01:18 hélas, on n'en est pas là.
01:20 On va aller jusqu'à la victoire finale.
01:22 On ne fait pas la guerre contre la Russie,
01:23 on fait la guerre pour empêcher la Russie d'occuper l'Ukraine,
01:26 ce n'est pas la même chose.
01:27 Quand on dit qu'on ira jusqu'à la victoire finale,
01:30 qu'on ne dit pas jusqu'où est la victoire finale,
01:33 il faut se poser des questions, c'est-à-dire l'incertitude stratégique, c'est bien,
01:36 mais il y a un moment où l'incertitude stratégique devient contre-productive.
01:40 C'est exactement comme au Magasin, on ne dit pas quels sont exactement nos buts de guerre.
01:44 Est-ce qu'on veut que l'Ukraine récupère la Crimée ?
01:48 Est-ce qu'on veut que l'Ukraine récupère le Donbass et l'Ougans ?
01:53 Est-ce qu'on veut qu'il récupère Marioupol ?
01:56 On n'en sait rien.
01:58 Moi, je crois qu'on est à un moment très compliqué.
02:02 Et dans ce moment très compliqué,
02:04 le président de la République vient de briser un tabou
02:07 et donne des arguments à Vladimir Poutine
02:10 quand il dit que l'Occident est en guerre contre nous.
02:13 Ça n'arrive pas par hasard cette remarque.
02:15 – Il n'aurait pas dû le faire Emmanuel Macron ?
02:16 – Bien sûr qu'il n'aurait pas dû le faire.
02:18 – En tout cas, ça donne un très bon argument pour la campagne de Poutine.
02:20 – Je pense que ça va au-delà de la campagne présidentielle de Poutine.
02:24 Dire ça alors qu'on avait jusqu'à présent,
02:28 tous les pays occidentaux avaient exclu cette hypothèse,
02:31 à tort ou à raison, mais à mon avis à raison.
02:33 – D'ailleurs, ils l'ont tous exclu, sauf Emmanuel Macron.
02:36 – Mais il a quand même ouvert cette porte.
02:39 Et forcément, Vladimir Poutine se précipite.
02:44 Et il a aujourd'hui un vrai argument
02:47 puisqu'on vient de lui expliquer que, après tout, ça viendra peut-être.
02:53 D'abord, cette intervention était irresponsable, il faut le dire.
02:59 On ne joue pas avec la guerre, on ne joue pas avec le feu.
03:06 La guerre, c'est une montée aux extrêmes.
03:08 La guerre, c'est toujours une escalade.
03:10 Regardez ce qui se passe à Gaza.
03:11 La violence est une peine de la violence.
03:12 – C'est-ce que vous voulez vraiment ? Une troisième guerre mondiale ?
03:15 C'est ce que nous disaient les grands paroles de l'ambassadeur de Pétrou.
03:17 – Mais il faut la craindre.
03:18 Si Kennedy et Khrouchev n'avaient pas craint de déclencher
03:23 une troisième guerre mondiale au moment de la crise des fusées de Cuba,
03:26 ils n'auraient pas négocié.
03:27 Négocier d'ailleurs contre l'avis de tous les faucons
03:30 qui les entouraient les uns et les autres.
03:32 Et Kennedy fera d'ailleurs, un an après, en 1963,
03:36 à l'université de Washington, un discours sur la folie
03:40 que représente la mise en tension de deux puissances nucléaires.
03:43 Donc bien sûr, aujourd'hui, personne, y compris probablement Poutine,
03:47 ne veut utiliser l'arme nucléaire.
03:49 Mais nous ne savons pas ce que les uns et les autres
03:52 finiront par faire dans l'engrenage de la guerre.
03:55 Et ça, il faut donc y penser toujours.
03:57 Oui, c'est une puissance nucléaire.
03:58 Oui, il y a au moins 5000 têtes nucléaires en Russie.
04:02 C'est une donnée du problème.

Recommandations