Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe Vladimir Poutine de manquer de sérieux concernant la trêve proposée en Ukraine et sur laquelle le maître du Kremlin a exprimé des réserves, exhortant Washington à répondre.
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00:00On va parler des négociations, justement, dans le choix du 20h BFM d'Olivier Ravanello et vous pourrez réagir juste après.
00:06Olivier, parlons notamment des propos du Premier ministre britannique qui déclare que Poutine devra bien venir à la table des négociations, tôt ou tard.
00:16Pour vous, ce sera le plus tard possible ?
00:18Oui, il a le sens des évidences, tôt ou tard, oui, bien sûr, mais c'est ça la question que tout le monde se pose, qu'on est en train de se poser.
00:24Si on revient à des choses plus simples, il y a deux façons d'arriver à la paix.
00:28La première, c'est la capitulation, vous avez un gagnant et un perdant, et en l'occurrence, le traité de paix ou les perspectives de paix que propose Poutine,
00:35ça ressemble considérablement à une capitulation, c'est une Ukraine qui n'a plus d'armée, c'est une Ukraine qui devient, qui est quasiment neutralisée,
00:43qui ne rentre pas dans l'OTAN, qui n'est plus maître de son destin, et dans cette logique-là, il y a évidemment la volonté de montrer, d'envoyer un message,
00:52presque d'humilier l'Ukraine pour que ça serve de leçon aux autres.
00:55L'autre option, c'est quand vous arrivez à deux armées qui, en effet, commencent à être fatiguées, deux guerres lasses, on se pose et on se dit que ça n'avance plus,
01:05qu'il n'y a plus d'intérêt de guerre à ce que ça continue, et dans ce cas-là, on se met autour d'une table de négociation et chacun fait des compromis.
01:13Le problème, c'est que depuis que Trump a changé d'alliance, la situation s'est considérablement améliorée pour Poutine en trois mois,
01:20et qu'il n'a aucun intérêt aujourd'hui à aller faire la paix, puisque, en gros, l'OTAN joue pour lui.
01:26L'OTAN joue pour lui, il a tout intérêt à en faire son arme principale.
01:30Oui, d'autant que Poutine n'a pas le même rapport au temps que Trump ou Macron.
01:35Juste pour rappel, sa stratégie n'a pas changé depuis 25 ans. Depuis 25 ans, son équipe n'a quasiment pas changé.
01:42Là où nous avons eu 13 ministres des Affaires étrangères et 4 présidents, il y a toujours Poutine et Lavrov qui continuent de mener la même politique.
01:52Il n'a pas d'opinion publique à qui rendre compte, alors que tous les dirigeants européens, eux, en ont une et régulièrement vont devant les électeurs,
01:58donc sont aussi obligés d'en tenir compte.
02:01Lui, il pense qu'il peut rester encore 10 ans au pouvoir, jusqu'au moins en 2036.
02:05Militairement, ça tient encore, et les sanctions économiques n'ont pas mis le pays à genoux.
02:11Donc, que ça dure encore une semaine, six mois, un an ou deux ans, du point de vue de Poutine, en fait, ça n'a aucune importance.
02:17C'est que Trump, qui lui, est omnibulé par ça, mais pour Poutine, ça peut durer.
02:21Alors que faire ?
02:22Sans doute montrer que le temps n'est pas notre ennemi, en tout cas qu'on n'en a pas peur, qu'on n'a pas peur de rester dans cette situation,
02:28quand bien même elle est compliquée et dure pour les Ukrainiens, quand bien même c'est une situation figée, de montrer qu'on peut tenir.
02:34Ça veut dire soutenir l'effort de guerre ukrainien, encore une fois, pour qu'il tienne, augmenter notre potentiel militaire,
02:41continuer la stratégie qui est en train d'être mise en place, c'est-à-dire de se déployer et de facto de faire rentrer l'Ukraine dans un ensemble politique et militaire qui soit européen,
02:51c'est-à-dire tout le contraire de ce que veut Poutine, et de le faire sans lui demander son avis, et puis aussi d'être plus imprévisible.
02:59Il y a des sujets qui sont sur la table autour des sanctions économiques, vous en évoquiez une sur les bateaux fantômes,
03:07il y a aussi la question de saisir les avoirs russes qui sont bloqués sur des comptes, notamment à Londres.
03:14En gros, de devenir imprévisible pour qu'au bout d'un moment, Poutine finisse par se dire, ça n'en vaut plus, le jeu n'en vaut plus la chandelle et mieux vaut trouver un accord là où nous sommes.