Obsédé par son ex-femme, il imagine un plan pour la tuer en montant par une échelle au balcon de son appartement. L’homme avait déjà été condamné en janvier 2023 pour des faits de « harcèlement sur ex-conjoint ».
Retrouvez l’enquête sur cette affaire sur notre site ⤵️
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00:00 Bienvenue dans les enquêtes du nouveau détective.
00:05 Le nouveau détective, premier magazine d'enquête sur les grands faits divers et Engel présente
00:10 Meurtre prémédité à Saint-Mandrier, une enquête de Mathieu Fourquet.
00:15 Bienvenue sur la charmante presqu'île de Saint-Mandrier-sur-Mer dans le Var.
00:24 Entre petites criques et pins parasols, tout y transpire le calme et la sérénité.
00:29 Même le mistral y est plus clément qu'ailleurs.
00:32 Bercée par les champs des cigales, rehaussée par le rose et le mauve des bougainvilliers,
00:37 voici la résidence Le Grand Large.
00:40 Dans le petit jardin, où un jardinier distrait a oublié son échelle sur la pelouse,
00:45 la lumière du printemps joue comme dans un tableau.
00:48 À l'étage de la maison, une femme se tient là, sur le balcon.
00:52 Très brune, la cinquantaine, elle a le regard fixé vers l'horizon.
00:57 Elle respire à plein poumon.
01:00 Oui, Véronique respire enfin.
01:03 Et ce doux mélange d'air iodé et de senteurs de résine agit sur elle comme un baume.
01:09 Derrière elle, le petit séjour qu'elle occupe dit tout de sa nouvelle vie.
01:13 D'ailleurs, le matériel de fitness qui la maintient en forme à 56 ans en occupe une partie.
01:19 Le reste, c'est un peu le bazar, mais ça n'a aucune importance.
01:23 Pour la première fois de sa vie, Véronique n'a personne sur son dos pour vérifier, critiquer, contrôler.
01:30 Alors elle profite du moment présent.
01:33 Ce nouvel appartement, au Grand Large, c'est surtout une nouvelle vie qui commence.
01:38 Qui pourrait bien venir troubler sa tranquillité retrouvée ?
01:42 Il faudrait pour cela que la personne traverse la presqu'île où tout le monde se connaît,
01:48 puis compose le code pour pouvoir franchir le portail de la résidence.
01:52 Mais encore faut-il le connaître.
01:55 Ne dit-on pas que la Rade de Toulon est une citadelle imprenable ?
01:59 Dans cet écrin douillet, Véronique ne doute pas d'être en sécurité.
02:04 Et elle a raison, à un léger détail près.
02:07 On s'en doute, si cette femme s'avouera ainsi l'air de sa liberté, c'est que trop longtemps elle en a été privée.
02:15 25 ans. C'est le temps qu'elle a passé auprès de Georges Gomis, son second mari, son geôlier.
02:22 Quand elle l'a rencontré à la fin des années 90, on ne parlait pas encore de pervers narcissiques ou d'emprise.
02:29 C'était encore le monde où l'homme devait se montrer sûr de lui, protecteur, voire paternaliste.
02:35 Et selon ses critères, Georges Gomis cochait toutes les cases.
02:40 Policier municipal à la Seine-sur-Mer, l'homme est un costaud et un sportif accompli.
02:45 Bien introduit dans le milieu du foot, il joue les dénicheurs de talent pour les Girondins de Bordeaux.
02:51 Il ne manque d'ailleurs pas de s'en vanter.
02:53 Il connaît du monde, affiche une grande confiance en lui et est très fort en gueule.
03:00 À l'époque, Véronique sort d'un divorce avec deux enfants à charge.
03:05 Quand ils font connaissance, Georges est très prévenant.
03:08 Il lui répète sans cesse qu'elle est belle et la fait se sentir désirable.
03:13 Dans les dîners mondains de la Ligue 1, il ne rate pas une occasion de présenter avec fierté et arrogance son nouveau trophée.
03:21 - Vous connaissez ma femme ? - Non, j'ai pas eu cet honneur.
03:24 - Je vous présente Véronique. Elle est belle, n'est-ce pas ?
03:27 Aux enfants de Véronique, il ne manque jamais d'offrir des petits cadeaux,
03:31 des casquettes siglées Girondins de Bordeaux ou des autocollants.
03:34 Mais il a beau faire, la greffe ne prend pas.
03:37 Les enfants ne s'intéressent pas au foot et ils le sentent d'instinct.
03:41 Georges ne les aime pas vraiment. Il les jalouse.
03:44 Il trouve que Véronique leur accorde trop d'attention.
03:48 Alors, insidieusement, à force d'attention, de surveillance, il la coupe de sa famille et de ses amis.
03:56 Sans bouger les fesses de son canapé, il la regarde cuisiner, repasser, faire le ménage
04:03 et n'oublie jamais de critiquer ce qu'elle fait.
04:06 - Oh, Véro, qu'est-ce qu'on mange ce soir ? - J'ai prévu des escalopes avec des champignons.
04:11 - Ouais, OK. Bah, essaye de pas les faire cramer comme la dernière fois.
04:15 - Écoute, je fais ce que je peux. Je peux pas être partout à la fois.
04:18 - Bah, ouais, c'est compliqué. À propos, j'ai déposé mon survêt' à côté de la machine.
04:23 J'en ai besoin demain, je dois passer au club.
04:25 Véronique se rend-elle compte de cette dégradation de leur relation ?
04:29 Sans doute, mais c'est comme ça. C'est la vie conjugale.
04:33 À la maison, Georges est fatigant, insupportable et difficile à vivre.
04:37 Et côté professionnel, ce n'est pas mieux.
04:40 Il échafaude des petites arnaques à l'assurance et quand il se fait prendre, il est obligé de changer d'activité.
04:47 Alors, il décide de lancer une petite activité de traiteur.
04:52 Et devinez qui est chargé de cuisiner ? Véronique, toujours présente, toujours aux ordres.
04:58 Sébastien, le fils de Véronique, se souvient.
05:02 - Dans cette entreprise, il ne faisait que prendre les commandes des clients.
05:05 Ensuite, c'est ma mère qui devait s'occuper de tout.
05:08 Et elle se retrouvait le week-end à cuisiner des paellas géantes.
05:11 Quant à l'argent généré par cette activité, elle n'en voyait jamais la couleur.
05:15 Elle est devenue sa chose.
05:18 Comment une femme aussi forte que Véronique a-t-elle pu se retrouver sous son emprise ?
05:23 Elle se pose encore aujourd'hui la question en déballant les cartons dans son logement du Grand Large.
05:29 Pourtant, tout aurait pu continuer ainsi sans l'épisode de Noël 2019.
05:34 L'incident de trop.
05:37 Ce soir-là, la famille est réunie autour du repas concocté par Véronique.
05:42 Et comme toujours, l'ambiance est tendue.
05:45 Plus aigrie que jamais, Georges râle à tout bout de champ.
05:49 Tant est si bien que le ton monte avec Sébastien, son beau-fils, auquel il lance soudain plein de hargne.
05:56 "Toi, tu fermes ta gueule ! Tu as la même tête que ton père !"
05:59 "Et toi, t'es qu'un gros con de macho !"
06:01 "Répète ça et je te fous mon poing dans la gueule !"
06:03 "Quoi ? Gros con de macho ?"
06:05 Et tandis que les deux hommes en viennent aux mains, Véronique comprend enfin.
06:09 Le masque tombe.
06:11 Georges lui apparaît pour ce qu'il est.
06:13 Un tir au flanc minable, macho, jaloux et méchant comme une teigne.
06:18 Cette scène, c'est le déclic qu'elle attendait sans se l'avouer.
06:22 Quelques heures plus tard, dans les débris d'un réveillon gâché, elle demande le divorce.
06:28 Elle n'en démordra plus.
06:30 Commence alors pour elle trois années en demi-teinte.
06:34 Certes, elle apprécie sa liberté retrouvée.
06:37 Plus de paella, de lessive, de remarques grinçantes.
06:40 Elle peut revoir ses amis perdus, se remettre au sport et s'occuper de sa petite-fille.
06:45 Mais Georges, humilié, ne veut pas lâcher l'affaire.
06:49 Où qu'elle aille, il est là pour les pieds, tapis dans l'ombre.
06:53 À pied, à vélo, en voiture, il la suit à toute heure et partout.
06:59 Du domicile de ses enfants, aux grilles de l'école maternelle, jusqu'au champ où elle se promène.
07:05 "Maman, c'est pas la caisse de Georges ?"
07:07 "Oh mais putain, c'est pas possible, il va jamais me lâcher."
07:10 "Regarde, il s'est embourbé dans le champ, ce crétin."
07:12 "Le con s'est bien fait pour sa gueule, au moins on le verra pas rôder sur la presqu'île ce soir."
07:17 Il n'y a pas de quoi rire pourtant.
07:19 L'as de ce harcèlement constant, Véronique finit par porter plainte.
07:24 En janvier 2023, Georges Gomis écope de 4 mois de prison avec sursis
07:29 et une interdiction d'approcher son ex pendant 2 ans.
07:33 On remet à la plaignante un téléphone grand danger, au cas où son persécuteur referait surface.
07:39 Mais pourquoi prendrait-il ce risque ?
07:41 Sa condamnation semble-t-il l'a échaudé.
07:44 Depuis, il se tient à carreau.
07:46 De toute façon, à présent, comment pourrait-il approcher Véronique ?
07:50 Dans sa forteresse du Grand Large, elle se sent protégée.
07:54 Il y a la presqu'île, le portail, le code, l'étage, autant de barrières entre son harceleur et elle.
08:01 De son balcon, elle contemple donc avec bonheur son cocon de verdure.
08:05 Le jardin des voisins, l'échelle oubliée dans l'herbe, le grand bougainvillier qui pousse en liberté.
08:11 Ce paradis vu d'en haut lui paraît inviolable.
08:15 Mais c'est sans compter que Georges a la ruse et la rancune tenaces.
08:21 En vérité, il est même déjà venu rôder à Saint-Mandrier et a repéré la faille dans le dispositif.
08:28 Ce vendredi 12 janvier 2024, la journée s'annonce chargée pour Véronique.
08:34 D'abord, aller chercher son fils Sébastien à l'hôpital où il vient de subir une petite opération.
08:40 Puis prêter main-forte à sa fille en plein déménagement.
08:44 Seulement voilà, la matinée s'écoule sans que ni le frère ni la sœur ne réussissent à joindre leur mère.
08:51 Un mauvais pressentiment les assaille.
08:54 Georges Gomis rôde toujours et ils le savent.
08:58 Anaïs, tu as eu maman au téléphone ? J'essaye de la joindre mais je n'y arrive pas.
09:03 Non justement, je voulais t'appeler. Elle n'est pas venue te récupérer à l'hôpital ?
09:07 Non et comme elle m'avait dit qu'après elle devait passer chez toi.
09:11 C'est pas normal. Écoute, je file à la résidence, préviens les flics. J'ai un mauvais pressentiment. On se retrouve sur place.
09:18 À 11h, Anaïs arrive en même temps que Sébastien. Les policiers arrivés sur place ne perdent pas une seconde.
09:25 La porte leur résiste. Ils la font ouvrir avant de déboucher dans une scène de carnage.
09:32 Les mines sont graves quand les hommes redescendent l'escalier.
09:37 Mais Anaïs, la fille de Véronique restée dans le jardin a déjà compris.
09:42 Elle a compris parce qu'elle a vu l'échelle.
09:45 Cette maudite échelle qu'elle ne quitte pas des yeux et qui est maintenant dressée, droite comme un i, entre le jardin et le balcon de Véronique.
09:54 C'est par là, bien sûr, que Georges est monté. Par là que la nuit tombée, il a fracturé la baie vitrée avant d'abattre son ex-épouse avec un fusil de chasse et de retourner l'arme contre lui.
10:06 Quand un minable veut s'en prendre à quelqu'un, il trouve toujours le moyen.
10:10 Puis il ajoute la voix serrée par le deuil et la colère.
10:14 Et si la justice n'a pas pu protéger ma mère, comment voulez-vous qu'un pauvre étage le fasse ?
10:20 Pour échapper à certains prédateurs, il n'existe pas de balcon assez haut pour être en sécurité.
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10:40 Si l'affaire n'a pas encore été jugée ou venait à passer en appel, nous rappelons que les protagonistes bénéficient toujours de la présomption d'innocence.
10:47 Les noms et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.
10:51 Merci d'avoir regardé cette vidéo !
10:53 [SILENCE]