Punchline Week-End (Émission du 02/03/2024)

  • il y a 6 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, très heureux de vous retrouver pour cette nouvelle édition de Punchline Weekend.
00:00:06 Le Var met en place une nouvelle stratégie pour lutter contre le trafic de drogue.
00:00:11 L'objectif est d'interdire les dealers de séjourner dans la ville de hier.
00:00:14 Comment la préfecture compte s'y prendre ? Une telle mesure peut-elle être efficace dans la lutte contre le narco-banditisme ?
00:00:21 On en débat dans Punchline.
00:00:23 Le salon de l'agriculture se prépare déjà à fermer ses portes.
00:00:26 Il reste encore la journée de demain mais déjà l'heure est au bilan et pour de nombreux secteurs du monde paysan,
00:00:31 il est entaché par l'échec des négociations avec le gouvernement.
00:00:35 Nous écouterons notamment le témoignage d'un éleveur de Gironde.
00:00:38 Il est revenu auprès de nos journalistes sur ces trois semaines de vives contestations agricoles.
00:00:43 Et puis tout au long de ce salon, les paysans ont aussi assisté aux balles des politiques
00:00:48 avec notamment les candidats aux élections européennes Jordan Bardella, Raphaël Glucksmann,
00:00:52 Marie Toussaint, Manon Aubry et aujourd'hui Valérie Hayé.
00:00:56 On va en parler dans un instant avec mes invités.
00:00:59 Je veux vous les présenter évidemment dans un instant mes invités.
00:01:02 Ils sont autour de moi mais d'abord le journal de 17h et c'est avec Mathieu Devese.
00:01:07 Bonjour Mathieu.
00:01:08 Bonjour Mickaël, bonjour à tous.
00:01:09 Un homme a été condamné à 7 mois de prison pour avoir volé des documents relatifs aux Jeux Olympiques.
00:01:15 Âgé d'une vingtaine d'années, il a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris lundi dernier.
00:01:21 Un employé de la mairie de Paris avait porté plainte après s'être fait voler une sacoche dans un train.
00:01:27 Elle contenait un ordinateur et deux clés USB avec des plans de sécurisation des JO de Paris.
00:01:33 L'Allemagne enquête sur une très grave fuite au sein de son armée.
00:01:36 Des échanges entre plusieurs officiellement ont été diffusés sur des réseaux sociaux en Russie.
00:01:41 Ils portent sur des livraisons d'armes à l'Ukraine et leur impact potentiel.
00:01:46 Enfin, des centaines de Russes ont défilé à Moscou devant la tombe d'Alexei Navalny plus de deux semaines après son décès.
00:01:52 Le principal détracteur de Vladimir Poutine a été enterré hier.
00:01:56 Et selon des ONG de défense des droits humains, au moins 128 personnes ont été arrêtées lors des hommages à Alexei Navalny.
00:02:04 Merci Mathieu.
00:02:06 Mathieu Devese pour le rappel des titres CNews.
00:02:08 On vous retrouve dans 30 minutes.
00:02:09 A la une, notre question du samedi dans Punchline Weekend.
00:02:13 On vous donne la parole. Constatez-vous une hausse des menaces et des violences dans votre quotidien ?
00:02:18 Vous flashez le QR code juste ici pour répondre et nous vous écouterons.
00:02:22 Nous écouterons vos réponses en fin d'émission.
00:02:25 A mes côtés tout au long de cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID.
00:02:30 Bonjour Michael.
00:02:31 Bonjour, j'allais vous dire bonsoir. Bonsoir, c'était hier.
00:02:32 Ça va depuis hier Jean-Michel ?
00:02:34 Ça va.
00:02:35 Parfait. Naïma M. Fadel est également autour de la table, essayiste.
00:02:38 Bonjour Naïma. Bonjour à Jérémy Calfon.
00:02:41 Maître Jérémy Calfon. Bonjour.
00:02:43 Kevin Bossuet, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:02:45 Bonjour Michael.
00:02:46 Sarah Salmane, avocate également autour de la table.
00:02:49 Kevin et Sarah, depuis que je sais que Kevin est l'auteur de la photo de Sarah au Salon de l'agriculture, j'ai déjà pris ça chez Sony avant.
00:02:57 Oui, oui, oui, oui, oui, vous voyez.
00:02:59 Tu as vendu la mèche ?
00:03:00 C'est Kevin qui a vendu la mèche.
00:03:02 Nous avons tous vendu la mèche.
00:03:04 Mais elle est bien prise quand même, c'est une très belle photo.
00:03:07 Je pense que vous allez pouvoir vous reconvertir d'ailleurs dans la photo.
00:03:10 Il m'a demandé des droits d'auteur.
00:03:11 Ah oui.
00:03:12 Oui, parce qu'on en est à combien de vues sur cette photo ?
00:03:15 Plusieurs millions.
00:03:16 Ah oui, plusieurs millions.
00:03:17 Et la France Insoumise l'a reprise pour la pancarte.
00:03:20 Alors je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle.
00:03:22 Je ne pense pas.
00:03:23 Je l'ai très mal vécue personnellement.
00:03:24 Mais on s'est croisés de façon fortuite au Salon de l'agriculture, j'ai effectivement eu cette idée.
00:03:28 Voilà.
00:03:29 Dans l'actualité de ce samedi, les dealers marseillais interdits de séjour à hier.
00:03:34 Le préfet du Var a pris un arrêté cette semaine pour empêcher qu'hier ne devienne le terrain de jeu des narcotrafiquants.
00:03:42 C'est une mesure inédite dans ce département.
00:03:44 Les détails de Goderic B.
00:03:46 Et on en parle ensemble juste après.
00:03:48 Une initiative louable mais difficile à mettre en place.
00:03:53 Pour éviter la déferlante des dealers marseillais dans le quartier des Rougières, à hier, un arrêté préfectoral a été pris mardi.
00:04:00 Il interdit à tous les individus résidant dans les bouches du Rhône et connus pour des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants
00:04:07 de circuler ou de stationner sur la voie publique sans motif légitime.
00:04:11 Une mesure qui semble inapplicable.
00:04:13 Le temps de faire toutes les vérifications, de savoir s'il habite bien Marseille, de savoir pourquoi il venait sur la commune de hier,
00:04:19 de savoir s'il est connu des services de police, autant vous dire qu'on va perdre une heure.
00:04:23 Si on compte arrêter le trafic de stupes à hier avec ce genre de solution, je crois que la guerre n'est pas prête à être gagnée.
00:04:32 Les individus pourront être placés en garde à vue et sanctionnés d'une amende de 150 euros pour non-respect d'un arrêté préfectoral.
00:04:39 Il va falloir mettre une contravention.
00:04:41 Une contravention à un trafiquant de stupes qui gagne peut-être 50 000 euros par jour, 250 euros, qui probablement ne paiera jamais.
00:04:49 Et avec ça, on compte faire peur aux trafiquants de stupes marseillais qui, eux, par contre, n'ont pas peur d'utiliser les kalachnikovs à peu près toutes les trois minutes dans leur cité.
00:05:00 L'année dernière, à Marseille, les assassinats liés au trafic de stupéfiants ont coûté la vie à 49 personnes.
00:05:07 Alors d'abord, votre avis sur cette mesure prise par le préfet du Var Jean-Michel Fauvergue.
00:05:13 Alors, je ne serais pas tout à fait en accord avec ce qu'a dit le responsable syndical que l'on connaît bien.
00:05:19 Moi, je pense qu'il faut faire feu de tout bois et en particulier servir de la puissance administrative aussi pour combattre les trafiquants de stupes.
00:05:29 La réalité, c'est qu'un préfet, et donc la puissance administrative, peut interdire effectivement une certaine partie du territoire à un certain nombre de personnes, avec certaines conditions.
00:05:44 C'est ce qu'est en train d'essayer de faire le préfet du Var.
00:05:48 Qu'est-ce qui nous intéresse ? C'est l'efficacité de cette intervention ?
00:05:50 Oui, alors justement, c'est une première.
00:05:54 Il y a eu besoin de son, hein ?
00:05:57 Oui, c'est une première dans ce département.
00:05:59 Donc, je pense qu'il faut laisser, comme on dit, la chance au produit, voir un peu comment ça donne.
00:06:05 Et effectivement, pourquoi il fait ça, ce préfet ? Parce qu'il y a eu des opérations coup de poing dans son département.
00:06:10 Il y a eu un certain nombre de trafiquants de stupes qui ont été éradiqués.
00:06:15 Et donc, ils essayent de faire en sorte que le terrain ne soit pas repris, en particulier par les voisins des Bouches-du-Rhône.
00:06:21 Donc, on peut lui donner acte que c'est original et voir comment les choses vont s'effectuer de cette manière-là.
00:06:29 Ensuite, en ce qui concerne le travail des policiers de terrain, d'une manière générale,
00:06:35 les policiers de terrain savent souvent à qui ils ont affaire.
00:06:38 Et un dealer et un vendeur de stupes, en général, est assez reconnaissable, compte tenu de l'expérience des policiers sur le terrain.
00:06:49 Alors, sur le plan de la loi, Maître Calfon, d'abord, est-ce qu'on peut interdire à une partie de la population
00:06:57 de séjourner dans un département ou dans une commune, puisque là, il s'agit d'une commune ?
00:07:03 Sous condition. Moi, je ne suis pas sûr de la légalité totale et absolue de cet arrêté.
00:07:09 En fait, il y a un principe qui est le principe d'égalité pour tous devant la loi,
00:07:14 le principe de libre circulation des personnes qui, de façon temporaire et circonstanciée,
00:07:19 peut être suspendu pour des raisons d'ordre public. Ça, ça ne pose aucune difficulté.
00:07:24 Ce qui est un peu problématique, éventuellement, dans l'arrêté que nous avons lu, c'est qu'il n'y a pas de condition de temps.
00:07:31 Et ça, ça peut être un problème. Et qu'on parle de personnes ayant des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants.
00:07:38 C'est extrêmement large, puisque ça inclut un consommateur, quelqu'un qui se serait fait juste arrêter avec une amende forfaitaire.
00:07:46 Et donc, ça concerne quand même beaucoup, beaucoup de gens. L'imprécision de cet arrêté pourrait lui poser des difficultés
00:07:52 d'application et de validité s'il était attaqué devant une juridiction administrative.
00:07:58 Maître Sarah Salmane, vous êtes de cet avis. J'ai deux avocats autour de la table. J'ai un peu l'impression d'être au tribunal.
00:08:02 Moi, je trouve que ça fait beaucoup des avocats.
00:08:04 Non, mais je suis plutôt de cet avis dans la mesure où c'est beaucoup trop vague. Et les antécédents judiciaires, je le précise, sur le terrain,
00:08:09 il y a des gens qui n'ont pas d'antécédents judiciaires et qui sont primo-délinquants. On n'est pas obligés d'avoir un casier
00:08:14 pour se livrer au trafic de stupéfiants. Néanmoins, les opérations place nette, il y en a eu deux.
00:08:18 Ça a été inefficace. Et ce que veulent les gens, c'est éradiquer le trafic de stupéfiants et non pas le déplacer systématiquement.
00:08:23 Là, c'est un coup de com' qui va encore être un échec, parce qu'on l'avait vu à Besançon.
00:08:27 À chaque fois, ils font une opération place nette éphémère et ensuite, c'est un échec.
00:08:31 Donc là, cet arrêté préfectoral sur le papier, ça semble positif, mais en réalité, c'est difficilement applicable et d'une efficacité très relative.
00:08:37 Alors voilà ce que dit l'arrêté. Il interdit à tous les individus résidant dans les bouches du Rhône et connus pour des antécédents judiciaires
00:08:43 en matière de stupéfiants de circuler ou de stationner sur la voie publique à hier sans motif légitime. Naïma Imphadel.
00:08:50 Non, mais effectivement...
00:08:52 Est-ce que ça peut servir à quelque chose, surtout ?
00:08:54 Écoutez, c'est toujours pareil. C'est la faisabilité et l'efficacité.
00:08:58 Là, comme l'a dit Rudi Mana, c'est la difficulté aussi de pouvoir contrôler tout le monde.
00:09:03 Vous vous imaginez ? On a déjà du mal justement à contrôler juste quand il y a de la circulation.
00:09:10 Alors vous imaginez ? Contrôler tout le monde et puis avoir le fichier de tout le monde, etc.
00:09:15 Moi, je ne sais pas. J'ai l'impression que c'est aussi encore une fois de la communication, de la faisibilité.
00:09:21 Sans aller jusqu'au fait de contrôler tout le monde, Naïma, 150 euros d'amende pour des dealers qui gagnent au moins 10 fois plus...
00:09:27 Mais effectivement, c'est dérisoire. Vous vous rendez compte ? Il y a jamais 38% des amendes qui ne sont pas payées en moyenne.
00:09:32 Mais même s'ils le payent, à la rigueur, 150 euros, c'est rien du tout pour eux.
00:09:36 Ils peuvent même au contraire la payer et continuer à payer à chaque fois et puis se dire "une fois je me fais arrêter, dix fois je ne me fais pas arrêter".
00:09:43 Moi, ce que je pose sur cette question-là et ce qu'on avance souvent, c'est d'expulser des familles de délinquants, notamment des quartiers.
00:09:52 Ça, on ne le fait pas. Ça, on a toujours des crédits d'orfraie. On dit que c'est difficile à faire.
00:09:57 Et on voit bien que les préfets freinent des quatre fers pour le mettre en place.
00:10:01 Commençons déjà à débarrasser nos quartiers de ces délinquants, de ces familles de délinquants,
00:10:06 pour qu'il n'ait plus accès aux logements sociaux et à la solidarité nationale. Commençons ça.
00:10:12 On ne cherche pas à les expulser, on cherche à faire en sorte qu'ils n'arrivent pas dans les quartiers.
00:10:15 Non, mais si déjà vous les expulsez de Marseille, par exemple, et puis que vous les interdisez d'avoir des logements sociaux, là c'était à hier,
00:10:24 déjà vous avez un grand pas là pour le coup parce que souvent ils bénéficient justement des logements sociaux,
00:10:31 faisant comme ce que fait le Danemark, des sociodémocrates, qui ont osé faire les choses
00:10:37 et qui ont fait un certain consensus pour justement débarrasser leur quartier de tous les délinquants et des familles de délinquants
00:10:44 et en leur disant "vous n'aurez plus jamais le droit à un logement social, vous devez absolument aller dans le privé, vous vous débrouillez,
00:10:52 nous on n'a plus à prendre en charge votre domiciliation".
00:10:56 Mais ce que vous dites c'est vrai, mais ça a été proposé récemment à Compiègne.
00:10:59 Oui mais c'est en fait...
00:11:01 Enfin il y a des effets pervers énormes à cette mesure que vous proposez.
00:11:05 Pas de logement social = des loyers plus importants = un impératif de trouver plus d'argent plus vite = plus de personnes qui vont proposer...
00:11:13 Non mais...
00:11:14 Alors là, je vais prendre un peu la défense...
00:11:19 Je vais prendre un peu la défense de l'IMA face à ce propos que je considère comme étant lunaire et complètement déconnecté.
00:11:28 Pourquoi ?
00:11:29 Parce qu'il suffit d'aller dans certains quartiers pour voir à quel point la drogue gangrène en effet la vie de quartier et les gens vivent un enfer.
00:11:38 Et de manière générale, je pense qu'il est bien de rappeler certaines règles.
00:11:42 Dans une société civilisée, quand on a des droits, on a également des devoirs.
00:11:47 Et le devoir c'est de respecter la loi.
00:11:49 Et la justice réplique.
00:11:50 Quand on n'a pas beaucoup de revenus, en effet c'est un droit.
00:11:53 Je suis d'accord avec l'IMA. Il faut supprimer les logements sociaux, les aides sociales à tous les gens qui ne respectent pas la loi.
00:12:04 Et je veux vous dire autre chose.
00:12:06 Alors là pour le coup, si il y en a une qui est connectée avec la réalité, Maître Calfon, c'est bien moi.
00:12:11 Ça fait 40 ans que je travaille sur les quartiers, la politique de la ville, et je suis encore aujourd'hui chargée de mission équité urbaine.
00:12:16 Et qu'est-ce qu'ils vous disent les habitants des quartiers ?
00:12:18 Ils vous disent "débarrassez-nous" parce qu'aujourd'hui ils ne sont pas en sécurité.
00:12:22 Ils ne sont pas en tranquillité.
00:12:24 Leurs enfants souffrent de cette inégalité de traitement des citoyens, puisque l'égalité de traitement des citoyens, ça veut dire qu'on doit la sécurité, la protection à tous.
00:12:32 Parce que vous croyez qu'ils n'habitent pas sur place, ils dîleront ailleurs ?
00:12:34 Et je vais vous dire autre chose, Monsieur.
00:12:35 Ils dîleront au même endroit.
00:12:36 Il ne faut pas faire aussi du mésérabilisme de mal.
00:12:38 C'est-à-dire qu'on est dans un pays qui est aidant aux gens, qui sont modestes.
00:12:41 Il y a les allocations au logement, il y a l'APL, il y a tout ce qu'il faut pour aider les familles.
00:12:46 Ils ont les aides et certaines familles ne payent pratiquement rien.
00:12:50 Donc il est injuste que ces gens-là aient cette couverture de quartier et qu'ils mettent en place un écosystème qui empêche les habitants d'être en sécurité encore une fois.
00:13:04 Et en tenant ce discours, excusez-moi, qu'on tient depuis plus de 40 ans aujourd'hui, on met à mal la cohésion nationale, on met à mal la sécurité des habitants
00:13:11 et on empêche ces habitants-là d'être dans la tranquillité auxquelles vous, vous bénéficiez et pas eux.
00:13:17 - Jean-Michel et plusieurs amis qu'elles font partie.
00:13:20 - Pour enchaîner là-dessus, moi je suis 100% d'accord avec ce qu'il y a dit.
00:13:23 Il faut se donner tous les moyens pour éradiquer et il faut déclarer la guerre à ces stups et ces trafiquants de stups.
00:13:31 - Mais comment ? La question c'est comment, Jean-Michel ?
00:13:33 - Mais ce que je voulais vous dire aussi, c'est que les moyens que prend le préfet aujourd'hui ne sont pas exclusifs de ce qu'a dit Naïma.
00:13:39 Il faut se prendre tous les moyens.
00:13:41 - Les préfets peuvent, sauf qu'il faut les reloger aujourd'hui, Jean-Michel.
00:13:44 - On ne peut pas caricaturer ce que fait le préfet en disant que ce ne sont pas 150 euros d'amende qui vont les empêcher de venir.
00:13:50 - C'est une réalité.
00:13:51 - Ce n'est pas du tout ça qui est visé. Ce qui est visé, c'est de faire en sorte qu'ils ne s'installent pas, de les ventiler.
00:13:57 - Il ne faut pas les ventiler, ils vont se réinstaller ailleurs, Jean-Michel.
00:14:00 - C'est bien de dire ça, Jean-Michel, mais il faut que ça puisse fonctionner.
00:14:02 Et pour que ça puisse fonctionner, il faut que la mesure soit efficace.
00:14:04 - Mais essayons-le.
00:14:05 - Si derrière on met une amende qui n'est pas diffusée...
00:14:08 - Non, mais l'amende, elle ne sert à rien.
00:14:10 - Mais non, on est tous d'accord autour de ce plateau que cette amende-là, elle ne sert absolument pas à rien.
00:14:16 - La mesure ne sert à rien alors ?
00:14:17 - Si, si, quand on prend une mesure, elle est ensuite appuyée sur une amende de ce type-là.
00:14:24 Mais l'idée, c'est de faire en sorte qu'ils ne viennent pas, et quand ils viennent, de les faire repartir chez eux.
00:14:30 Le but, c'est qu'ils ne s'installent pas, parce que la place a été nettoyée et elle doit rester clean, cette place-là.
00:14:37 Et donc, pour qu'elle reste clean, il faut les repousser.
00:14:40 - Mais Naïma a raison sur le logement.
00:14:41 - Il faut s'appuyer sur un texte.
00:14:42 - S'ils sont locataires de ce logement-là, pourquoi les expulser ?
00:14:44 - Oui, elle a raison sur le logement.
00:14:45 - Les bailleurs sociaux peuvent partager...
00:14:47 - Mais il faut s'appuyer sur tous les moyens, c'est ce que je veux dire.
00:14:49 - Non, mais Jean-Michel, pour aller aussi dans votre sens, les bailleurs sociaux peuvent partager un fichier de personnes non-grata.
00:14:55 - Vous allez avoir un problème avec la CNIL, là.
00:14:57 - Non, mais les bailleurs sociaux, ils ont aussi le secret, comment on appelle ça, le secret professionnel.
00:15:02 Donc ils peuvent partager, ils le partagent déjà.
00:15:05 Des gens partagent même en préfecture les problèmes, disons les personnes qui posent problème.
00:15:10 - Allez, on va partir au Salon de l'Agriculture, à présent, qui se prépare déjà à fermer ses portes.
00:15:15 Il reste encore une journée, demain, mais déjà, l'heure est au bilan.
00:15:19 On va retrouver tout de suite Sarah Varnier et Laura Lestrade depuis le Salon de la Porte de Versailles, à Paris.
00:15:26 Sarah, dans quel état d'esprit sont les paysans pour cette avant-dernière journée ?
00:15:34 - Bah écoutez, ici, malgré les débuts compliqués d'ouverture du Salon de l'Agriculture,
00:15:39 l'ambiance est redevenue avec l'ambiance bon enfant des années précédentes.
00:15:45 Les agriculteurs gardent tout de même en tête les difficultés auxquelles ils font face, mais ils dressent un premier bilan mitigé.
00:15:52 Je vous propose d'écouter une agricultrice que nous avons pu rencontrer.
00:15:56 - Déjà qu'ils nous donnent les coûts de production, déjà.
00:16:00 Quand on voit qu'un supermarché, je ne sais même pas combien c'est le litre de lait,
00:16:04 et nous qu'on ne vend que 43 centimes le litre, entier, en plus.
00:16:11 On est content parce que je vous ai dit, avec notre blanc bleu, une vache suitée avec son veau, on a fait troisième.
00:16:18 Et on a un taureau basadé, on a fait deuxième.
00:16:25 - Les agriculteurs vont pouvoir encore continuer à échanger et à partager leur savoir-faire avec les visiteurs,
00:16:30 jusqu'à demain à la fermeture de ce Salon d'agriculture, pour cette 60e édition de ce Salon qui fermera donc demain soir.
00:16:38 - Merci beaucoup Sarah Varney, merci à Laura Lestrette qui vous accompagne,
00:16:43 et puis à toutes les équipes de CNews aussi qui ont passé cette semaine au Salon de l'Agriculture,
00:16:48 avec une image marquante tout de même, j'aimerais qu'on revoie cette image, celle des CRS face aux agriculteurs.
00:16:54 C'était samedi dernier, un Salon de l'agriculture qui restera donc dans l'histoire du monde agricole.
00:17:00 Cette image, c'est aussi celle de deux France qui s'opposent, Kévin.
00:17:04 - Mais moi je ne crois pas que ce soit deux France qui s'opposent, c'est en fait la même France, la France des travailleurs.
00:17:10 Et je pense qu'il y a beaucoup de CRS qui n'ont pas compris ce qu'ils faisaient là,
00:17:15 et pourquoi ils devaient affronter des agriculteurs qui sont des gens responsables,
00:17:20 qui sont des gens civilisés et qui sont des gens pacifiques.
00:17:23 Et quand on fait le bilan de ce Salon de l'agriculture, je pense qu'il y a beaucoup d'amertume chez les agriculteurs.
00:17:29 On leur a beaucoup promis, Gabriel Attal c'est vrai a mis en avant certaines mesures,
00:17:33 mais ce sont des mesures de court terme, il n'y a rien sur le long terme.
00:17:37 Les agriculteurs dans notre pays sont en train de crever, on a entendu en effet leur cri de détresse,
00:17:42 ils n'ont actuellement aucune perspective et surtout ce qu'il y a de désastreux,
00:17:47 c'est que les macronistes ont raconté pendant 15 jours ce qu'ils ne font pas à l'échelle européenne.
00:17:54 Puisque vous savez encore cette semaine, les députés macronistes ont ratifié des traités de libre-échange,
00:17:59 notamment avec le Kenya et notamment avec le Chili.
00:18:02 C'est exactement le contraire de ce qu'avait promis Emmanuel Macron.
00:18:06 On a l'impression finalement d'une France qui est méprisée, une France qui n'existe plus,
00:18:11 et c'est vrai que ça correspond au légiciel macroniste.
00:18:14 Pour le macronisme, l'agriculture c'est sans doute quelque chose qui est un petit peu dépassé,
00:18:19 mais en tout cas il y a des agriculteurs qui sont là, qui ne lâcheront pas le morceau.
00:18:23 Ces agriculteurs défendent une part de France, une part d'identité française,
00:18:28 et on va les revoir jusqu'à la fin des européennes, mais également au-delà,
00:18:32 parce que cette instrumentalisation politique dont ils ont été victimes, c'est juste affreux.
00:18:37 Et juste une dernière chose que je voudrais dire.
00:18:39 J'aimerais pas que ce mouvement se termine comme celui des Gilets jaunes,
00:18:42 parce qu'on a l'impression quand même qu'on essaye de les criminaliser,
00:18:46 qu'on essaye de plus en plus d'en faire des délinquants.
00:18:50 On a aujourd'hui une opinion publique qui est largement favorable à ces agriculteurs à plus de 90%,
00:18:55 et certains voudraient faire passer ces agriculteurs comme des brutes épaisses.
00:18:59 Eh bien non, ces agriculteurs défendent notre agriculture, défendent notre pays,
00:19:03 défendent notre avenir, et il faut continuer à les soutenir.
00:19:06 Alors quand je disais la France qui s'oppose, on peut aussi parler de la France d'Emmanuel Macron
00:19:10 face à la France des paysans, Sarah Salman.
00:19:13 Oui bien sûr, mais c'est la même France, c'est la France des travailleurs, comme le disait justement Kevin.
00:19:17 Mais je pense qu'on est en train de les pousser à bout,
00:19:19 quand on voit qu'ils ont fait une manifestation surprise, place de l'étoile.
00:19:22 On les pousse à bout, et au bout d'un moment, il va se passer comme les Gilets jaunes.
00:19:25 Il va y avoir des débordements, et on va nous dire "vous voyez comment ils se comportent".
00:19:29 Et c'est ça qu'il faut éviter. Les agriculteurs ont tout fait pour être entendus et écoutés.
00:19:33 Ils ne sont ni entendus, ni écoutés. Et Emmanuel Macron a fait une logorée de mesurettes.
00:19:38 Il n'y a pas eu de débordements hier, il y a eu des interpellations.
00:19:41 Il y a eu 66 interpellations.
00:19:42 Il n'y a pas eu de débordements, la manifestation a été interdite.
00:19:44 Oui mais à partir du moment où il s'est interdit, vous encourez 6 mois d'emprisonnement, 7500 euros d'amende.
00:19:48 Donc c'était interdit, ce n'est pas à refaire.
00:19:50 Mais ce que je veux dire, c'est qu'à force de les provoquer comme ça,
00:19:53 il y aura des débordements, ils sont allés à Bruxelles, ils ont tout fait pour être entendus.
00:19:56 On leur dit "ce n'est pas Paris, c'est Bruxelles".
00:19:59 Mais c'est schizophrénique d'avoir ce double discours, c'est inaudible.
00:20:02 Il y a des gens qui se suicident chaque jour, je pense qu'il faut vraiment agir.
00:20:06 Ils sont en train de crever sur place.
00:20:08 Et Emmanuel Macron, avec McKinsey et son logiciel, ne les écoute pas et les méprise.
00:20:12 On revient avec ce terme de mépris, Jean-Michel, parce que oui c'est le cas.
00:20:15 Jean-Michel, si vous voulez répondre à Sarah, parce que visiblement c'est Sarah qui vous pose la question.
00:20:20 On avait déjà eu cette conversation-là.
00:20:22 Et effectivement, à chaque fois qu'il y a une revendication particulière
00:20:26 et qu'il y a des réponses qui sont en face de la revendication,
00:20:29 qui ne vont pas dans le sens de ce que veulent, pas particulièrement les agriculteurs,
00:20:35 mais les commentateurs de plateau, on emploie ce mot de mépris.
00:20:38 Non, il n'y a pas de mépris.
00:20:40 On a eu un salon de l'agriculture effectivement mouvementé,
00:20:43 c'est la moindre des choses qu'on puisse dire,
00:20:46 avec plusieurs étapes dans ce salon de l'agriculture.
00:20:50 Une étape sociale, avec des agriculteurs évidemment qui sont, pour certains, en grande souffrance.
00:20:54 Mais pour d'autres, l'agriculture en France, la balance commerciale agricole,
00:21:00 elle est positive de 10 milliards d'euros.
00:21:03 Donc on a quand même une belle agriculture et il faut arriver à maintenir
00:21:07 ce qui est valable dans cette agriculture-là,
00:21:10 et faire en sorte que la problématique que nous ont soulevée l'ensemble des agriculteurs
00:21:15 soit réglée de ce point de vue-là.
00:21:18 Sur ces news, vous savez qu'on donne aussi la parole à ceux qui font l'actualité et qui la vivent.
00:21:23 J'aimerais qu'on écoute un agriculteur, un éleveur de bovins de Gironde.
00:21:27 Une de nos équipes a pu le rencontrer.
00:21:30 Il est revenu sur ses trois semaines de vif. Contestation agricole.
00:21:33 Regardez, c'est un sujet d'Antoine Estève.
00:21:35 Cette ferme en Gironde accueille une centaine de bêtes, des blondes d'Aquitaine,
00:21:39 une race à viande très prisée.
00:21:41 Vincent Monchany aime son métier, mais il redoute un effondrement du modèle agricole français.
00:21:46 Il faut vraiment qu'il y ait une prise de conscience et qu'on réforme sur le fond
00:21:50 notre façon de produire et surtout notre façon d'importer les produits
00:21:53 qui ne correspondent pas à nos règles de production.
00:21:56 Cet éleveur qui passe sa vie au travail évoque notamment la viande
00:21:59 venue d'autres pays de l'Union européenne.
00:22:01 Entre 40 et 50% moins chère que celle produite en France.
00:22:04 Avec les grandes manifestations récentes, les éleveurs ont l'impression d'avoir été entendus,
00:22:08 mais ils constatent que les réformes annoncées ne sont pas à la hauteur.
00:22:11 Pour moi, à l'heure actuelle, les propositions qui ont été faites,
00:22:14 c'est pas qu'elles sont bonnes ou mauvaises, mais il n'y a pas de fond dessus.
00:22:17 C'est des pansements en disant "on va vous donner un peu la taxe Génére,
00:22:20 on vous donne un peu ça, on vous donne un peu ça",
00:22:22 mais on ne s'attaque pas au vrai problème qui est du prix par exemple.
00:22:25 On fait un prix, à l'heure actuelle, l'affiliation du prix en agriculture est descendante.
00:22:29 C'est-à-dire qu'on sait à combien on peut le vendre au consommateur,
00:22:32 chacun prend sa marge et on voit combien ça arrive chez le producteur.
00:22:35 Le producteur qui se retrouve souvent avec quelques centaines d'euros
00:22:38 pour vivre chaque mois est payé ses charges fixes.
00:22:41 Aujourd'hui, il faut avoir la passion chevillée au corps pour s'installer dans l'agriculture.
00:22:44 Peut-être que quand les assiettes seront vides en France,
00:22:47 on va commencer à se gratter la tête parce que tant qu'on produit ce qu'on mange,
00:22:51 on est sûr de l'avoir, on a vu avec le Covid qu'il y a quelques petits problèmes.
00:22:54 Donc je pense qu'il serait temps que tout le monde se réfléchisse à ça
00:22:58 avant qu'on n'ait plus rien en France.
00:23:00 Vincent Monchanier reste optimiste malgré tout.
00:23:02 Il affirme travailler pour les générations futures.
00:23:05 Il cherche des solutions pour gagner un peu mieux sa vie,
00:23:07 comme la vente directe par exemple,
00:23:09 qui lui permet de dégager quelques bénéfices sans intermédiaire,
00:23:12 directement du producteur au consommateur.
00:23:15 Naïma.
00:23:17 Justement, je vais rebondir doucement, pas trop fort sur Jean-Michel.
00:23:21 Il est solide.
00:23:23 Jean-Michel, le problème, ce n'est pas les modèles.
00:23:26 C'est dommage que vous faites entre vous.
00:23:28 Ce n'est pas la question du modèle.
00:23:30 Là, on est vraiment dans quelque chose qui est de l'ordre de l'injustice
00:23:33 qui est faite à nos agriculteurs.
00:23:35 Vous savez très bien qu'aujourd'hui, on apporte beaucoup,
00:23:39 beaucoup, qui ne correspond pas aux normes
00:23:43 qui sont appliquées à nos agriculteurs.
00:23:46 Il y a même une surtransposition.
00:23:49 Donc, il n'y a pas le souci de faire en sorte
00:23:53 qu'il y ait une concurrence loyale.
00:23:55 Vous voulez que je vous cite juste ?
00:23:57 70% des fruits sont importés,
00:23:59 30% des légumes,
00:24:01 70% des produits de la mer,
00:24:03 50% de volaille,
00:24:05 volaille nourrie aux hormones,
00:24:07 qu'on fait manger à nos enfants.
00:24:10 Le miel, est-ce que vous savez qu'aujourd'hui,
00:24:15 le miel est importé alors qu'on n'arrive pas
00:24:17 à écouler le miel de nos agriculteurs ?
00:24:20 Imaginez !
00:24:21 On vient de signer jeudi un accord avec le Chili et Kenya,
00:24:25 Kevin en a parlé,
00:24:27 4 000 tonnes d'eau-vins qui vont être importées.
00:24:30 Et encore une fois, sans droit de douane.
00:24:33 C'est un scandale !
00:24:34 Dans un instant, on va revenir sur ce proviseur
00:24:37 menacé de mort sur les réseaux sociaux
00:24:39 après avoir demandé à une élève d'enlever son voile.
00:24:41 Ça s'est passé dans un lycée du 20ème arrondissement de Paris,
00:24:44 le lycée Maurice Ravel.
00:24:45 On en parle dans la deuxième partie de Punchline Weekend.
00:24:48 Sur ces news, restez avec nous.
00:24:50 Allez, 17h30, la suite de Punchline Weekend en direct,
00:24:56 toujours sur ces news.
00:24:58 Et notre question du samedi,
00:25:00 on vous donne la parole, vous le savez.
00:25:01 Constatez-vous une hausse des menaces et des violences
00:25:04 dans votre quotidien ?
00:25:05 Vous flashez le QR code pour répondre.
00:25:07 Nous écouterons vos réponses en fin d'émission.
00:25:09 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité,
00:25:11 c'est avec Mathieu Devez.
00:25:13 Le salon de l'agriculture touche bientôt à sa fin.
00:25:16 Il fermera ses portes demain.
00:25:18 Et selon le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau,
00:25:20 le gouvernement est au rendez-vous de ses engagements.
00:25:23 De leur côté, les syndicats agricoles
00:25:25 ont rendez-vous avec Emmanuel Macron à la mi-mars
00:25:27 avant la présentation d'une loi d'orientation agricole.
00:25:30 Ce sera au printemps.
00:25:32 Il n'y a pas de clash franco-allemand,
00:25:34 nous sommes d'accord sur 80% des sujets.
00:25:37 Ce sont les mots du ministre des Affaires étrangères,
00:25:39 Stéphane Séjourné.
00:25:41 Dans un entretien accordé au Monde,
00:25:42 des différents manifestes sont apparus ces derniers jours.
00:25:45 Entre le président français et le chancelier allemand
00:25:48 sur l'Ukraine, Emmanuel Macron semble reprocher
00:25:51 à l'Allemagne de ne pas envoyer certaines armes lourdes.
00:25:55 Enfin, Paris juge les autorités israéliennes
00:25:58 comptables de la situation à Gaza.
00:26:00 Selon Stéphane Séjourné encore,
00:26:02 les responsabilités sur le blocage de l'aide
00:26:04 sont clairement israéliennes,
00:26:06 alors que la France a redoublé d'efforts
00:26:08 pour augmenter le nombre de points de passage
00:26:10 et de camions humanitaires.
00:26:12 Merci beaucoup Mathieu, et à tout à l'heure
00:26:14 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:26:16 Un proviseur menacé de mort cette semaine
00:26:19 sur les réseaux sociaux après avoir demandé
00:26:21 à une élève d'enlever son voile.
00:26:23 Les faits se sont déroulés dans un lycée
00:26:25 du 20e arrondissement de Paris, le lycée Maurice Ravel.
00:26:27 Hier, les cours ont été suspendus car des élèves
00:26:29 ont organisé un blocus devant l'établissement
00:26:32 en soutien, pas au proviseur,
00:26:34 mais à leurs camarades, camarades qui ont décidé
00:26:36 de porter plainte.
00:26:38 Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale,
00:26:40 a rapidement réagi.
00:26:42 Votre ministre, Kevin.
00:26:44 J'adresse tout mon soutien au proviseur
00:26:46 et à l'ensemble des équipes du lycée Maurice Ravel.
00:26:48 Face à cette situation inacceptable, nous ne laisserons rien
00:26:50 passer dès la connaissance des faits.
00:26:52 J'ai mobilisé les services pour garantir
00:26:54 la sécurité du proviseur et saisie
00:26:56 et le procureur.
00:26:58 La loi est claire, la religion n'a pas sa place
00:27:00 à l'école, c'est de la provocation, clairement.
00:27:02 C'est clairement de la provocation.
00:27:04 C'est une volonté
00:27:06 d'instiller
00:27:08 une atmosphère de terreur
00:27:10 chez les personnels
00:27:12 qui font appliquer
00:27:14 scrupuleusement la laïcité.
00:27:16 Puisque ce proviseur,
00:27:18 qu'est-ce qu'il a fait ? Il a vu une jeune fille voilée
00:27:20 entrer dans l'établissement scolaire,
00:27:22 naturellement, il fait appliquer la loi.
00:27:24 Dans les faits exacts,
00:27:26 il y avait quatre jeunes filles voilées
00:27:28 qui étaient dans la cour de récréation
00:27:30 de l'établissement.
00:27:32 Le proviseur est d'abord
00:27:34 allé voir deux jeunes filles
00:27:36 pour leur demander de retirer leur voile.
00:27:38 Les deux jeunes filles l'ont fait, il a été ensuite voir les deux autres.
00:27:40 Une l'a fait et l'autre,
00:27:42 la dernière, a refusé.
00:27:44 Et surtout, ce qui est intéressant, c'est les conséquences.
00:27:46 Tout de suite, on a mis en cause le proviseur
00:27:48 comme quoi il aurait eu une attitude violente.
00:27:50 Je n'étais pas là, je ne sais pas ce qui s'est passé,
00:27:52 mais le médecin est passé derrière
00:27:54 et il n'y a aucun jour d'ITT.
00:27:56 Donc on peut quand même se dire
00:27:58 qu'il est possible de remettre en cause
00:28:00 le témoignage de cette jeune fille,
00:28:02 même si, encore une fois, je n'étais pas là,
00:28:04 je n'en sais rien.
00:28:06 Mais voyez bien la mobilisation.
00:28:08 Derrière, on a essayé, sur les réseaux sociaux notamment,
00:28:10 de faire passer ce proviseur
00:28:12 comme étant quelqu'un d'islamophobe.
00:28:14 Tout de suite, on jette à la figure
00:28:16 "islamophobie, islamophobie"
00:28:18 pour effrayer tous les personnels
00:28:20 de l'éducation nationale
00:28:22 qui font appliquer la laïcité.
00:28:24 Il y a eu ce même genre d'affaires en juin 2022
00:28:26 à Paris, au lycée Charlemagne.
00:28:28 Vous aviez une CPE qui a vu pour un examen
00:28:30 une jeune fille voilée entrer.
00:28:32 Cette CPE n'a pas voulu
00:28:34 la laisser entrer. Après, son nom
00:28:36 avait été lâché en pâture sur les réseaux sociaux.
00:28:38 Elle a été, évidemment,
00:28:40 embêtée.
00:28:42 Là, évidemment, on teste l'école de la République
00:28:44 à travers, évidemment, le port du voile
00:28:46 comme on le faisait avant avec le port
00:28:48 de la baïa. On le voit également dans nos
00:28:50 salles de cours, quand vous avez des élèves qui remettent en cause
00:28:52 nos enseignements ou qui ont
00:28:54 des certificats médicaux de complaisance
00:28:56 pour ne pas aller notamment à la piscine.
00:28:58 C'est véritablement un test
00:29:00 fait pour
00:29:02 la République. Et ce qui... J'aimerais, dernière chose,
00:29:04 dire que le rectorat de Paris a été
00:29:06 irréprochable, que le ministère
00:29:08 a été irréprochable, et j'ai l'impression
00:29:10 quand même qu'il y a un fin de
00:29:12 pas de vague, et je pense que le passage de Gabriel
00:29:14 Attal à l'éducation nationale a été
00:29:16 bon de ce point de vue. - Je rappelle que vous êtes professeur,
00:29:18 Kévin ? - Oui, professeur d'histoire-géographie
00:29:20 en banlieue parisienne. Donc je connais
00:29:22 toutes ces problématiques liées, évidemment, à
00:29:24 l'islamisme. - Ça vous inquiète,
00:29:26 ce qui s'est passé dans ce lycée parisien ?
00:29:28 - Oui, ça m'inquiète. Ça veut dire que ceux
00:29:30 qui font appliquer la laïcité sont
00:29:32 aujourd'hui des cibles. Et surtout,
00:29:34 ceux qui font appliquer la laïcité,
00:29:36 on les accuse d'être islamophobes,
00:29:38 c'est-à-dire d'être contre la religion
00:29:40 musulmane, alors qu'au contraire, la laïcité
00:29:42 c'est le contraire. C'est de faire en sorte que
00:29:44 toutes les religions puissent cohabiter
00:29:46 au sein d'un même espace, la sphère scolaire,
00:29:48 pour que tout le monde puisse, en effet,
00:29:50 se faire respecter.
00:29:52 Évidemment que ça m'inquiète, mais ce qui
00:29:54 m'inquiète moins, c'est quand même,
00:29:56 il y a l'opinion publique qui soutient cela,
00:29:58 il y a le rectorat qui soutient ce
00:30:00 proviseur, il y a le ministère qui soutient ce
00:30:02 proviseur, donc maintenant, on sait qu'on n'est pas seul.
00:30:04 Et de toute manière, il va falloir
00:30:06 continuer à lutter
00:30:08 contre cet antrisme islamiste, parce que
00:30:10 moi, je le vois au quotidien,
00:30:12 il y a des collègues qui me racontent que dans certains
00:30:14 établissements scolaires, c'est de plus en plus compliqué.
00:30:16 Certains collègues s'auto-censurent,
00:30:18 ils ne veulent pas aborder certains
00:30:20 sujets, et on se retrouve dans une situation
00:30:22 où l'éducation
00:30:24 est à deux vitesses, où dans
00:30:26 certains quartiers, on n'aborde pas, comme il le faudrait
00:30:28 par exemple à le choix, parce que certains professeurs
00:30:30 ont peur, alors que dans des quartiers plus
00:30:32 bourgeois, on peut l'enseigner de manière
00:30:34 tranquille. Donc c'est l'essence même de la
00:30:36 République qui est testée à travers
00:30:38 en effet cet antrisme islamiste
00:30:40 qui pose de plus en plus de problèmes.
00:30:42 Maître Jérémy Calfon, comment faire appliquer ces
00:30:44 lois dites de laïcité au sein des
00:30:46 établissements scolaires ? Quels sont les
00:30:48 moyens finalement dont disposent
00:30:50 les professeurs et les proviseurs ?
00:30:52 Là, c'est un proviseur qui a été visé.
00:30:54 C'est un peu
00:30:56 la difficulté, c'est que les proviseurs, les
00:30:58 professeurs, les personnels de l'éducation ne sont pas des
00:31:00 policiers. En fait,
00:31:02 il y a... On leur
00:31:04 demande malheureusement, parce que la situation
00:31:06 l'exige et la situation l'impose,
00:31:08 de faire un petit peu la police, la police
00:31:10 administrative dans leurs établissements.
00:31:12 C'est-à-dire qu'au lieu
00:31:14 d'enseigner, au lieu
00:31:16 d'avoir le temps
00:31:18 d'être à la disposition des élèves,
00:31:20 de faire en sorte que leur
00:31:22 difficulté soit résolue, et bien ils sont contraints,
00:31:24 contraints par la situation, entendons-nous bien,
00:31:26 de faire la police.
00:31:28 Et ça, c'est absolument terrible.
00:31:30 Et c'est intéressant ce que vous dites, parce que finalement,
00:31:32 et je poserai aussi d'ailleurs la
00:31:34 question à Jean-Michel Fauvergue,
00:31:36 comme vous le dites si bien, les professeurs,
00:31:38 les proviseurs sont appelés à faire la police.
00:31:40 À travers ce
00:31:42 proviseur, c'est l'autorité qui est clairement
00:31:44 visée. - Mais évidemment, ils sont appelés à faire la police, à devoir
00:31:46 réaffirmer constamment leur
00:31:48 autorité. Alors, j'étais pas dans la cour
00:31:50 de récréation du lycée Maurice Ravel, donc je ne sais pas ce qui s'est
00:31:52 passé. Néanmoins, il y a quand même une situation
00:31:54 qui se généralise, et ils sont pas
00:31:56 formés pour ça. C'était pas ce qu'ils avaient
00:31:58 envie de faire. Eux, ce qu'ils avaient envie de faire, c'était de transmettre,
00:32:00 en devenant proviseur, en devenant professeur.
00:32:02 - Non, mais pourquoi ?
00:32:04 - Non, les proviseurs, les principaux,
00:32:06 les proviseurs, les professeurs, ne font
00:32:08 actuellement pas la police. Ils sont là pour
00:32:10 appliquer, transmettre les
00:32:12 valeurs de la République et faire appliquer
00:32:14 les règles
00:32:16 au sein d'un établissement scolaire.
00:32:18 Ça s'arrête là. À partir du moment
00:32:20 où il y a des problèmes,
00:32:22 on appelle le commissariat
00:32:24 et les policiers viennent.
00:32:26 Donc, moi, je vois pas en fait le problème.
00:32:28 - C'est une expression, vous avez bien compris l'idée.
00:32:30 C'est pas une critique vis-à-vis des personnes.
00:32:32 - Oui, mais ça ne ressemble pas du tout à ça dans nos
00:32:34 établissements scolaires. - C'est-à-dire ? Il faut simplement
00:32:36 faire appliquer les choses. Et on
00:32:38 perd du temps à faire appliquer les choses plutôt qu'à
00:32:40 enseigner parce que, malheureusement...
00:32:42 - Un proviseur n'enseigne pas, en fait.
00:32:44 - En fait, les proviseurs et les principaux
00:32:46 ont toujours
00:32:48 appliqué les règles et l'autorité.
00:32:50 Ça a été même toujours leur vocation.
00:32:52 - Mais ils doivent diriger l'établissement.
00:32:54 - Non, mais je pense
00:32:56 que vous l'avez connu, vous aussi,
00:32:58 comme moi je l'ai connu, le proviseur
00:33:00 et le principal, on en avait sacrément
00:33:02 peur parce que... - On respectait l'autorité.
00:33:04 - Voilà, et quand on se comportait mal
00:33:06 d'ailleurs en classe, on était renvoyés
00:33:08 chez le proviseur ou le principal.
00:33:10 C'était comme ça que ça se passait.
00:33:12 Donc ça a toujours existé. Sauf que
00:33:14 maintenant, il y a une situation...
00:33:16 - On avait peur du proviseur. - Exactement.
00:33:18 Voilà, exactement. - On avait un peu peur des profs,
00:33:20 mais alors le proviseur, vraiment, il y avait un risque.
00:33:22 - On avait surtout pas envie d'aller...
00:33:24 - On se levait, moi je me souviens qu'on se levait quand le proviseur rentrait dans la classe.
00:33:26 - C'est toujours le cas, non ? - Je ne sais pas. Est-ce que c'est toujours
00:33:28 le cas, Kévin ? - Ça peut être encore le cas.
00:33:30 - C'est vrai. - Ça peut encore exister.
00:33:32 - Mais le professeur, on ne sait pas. - Après, il y a aussi des études...
00:33:34 - Ça, ça fait bien longtemps, à mon avis, Sarah.
00:33:36 - Là, on est dans un autre délire.
00:33:38 - En tout cas, c'était comme ça
00:33:40 et on en avait effectivement
00:33:42 très, très peur. Maintenant, la situation,
00:33:44 elle est supplémentaire du fait
00:33:46 qu'aujourd'hui, on a une confrontation
00:33:48 avec certaines personnes qui ne veulent pas
00:33:50 respecter les règles et les valeurs de la République
00:33:52 et surtout la loi. Parce que
00:33:54 vous l'avez citée, il y avait 4 jeunes filles.
00:33:56 Les 3 ont respecté,
00:33:58 ont enlevé leur foulard et c'est
00:34:00 la quatrième, si j'ai bien compris, qui ne l'a pas enlevée.
00:34:02 Qui a des obéis. Donc,
00:34:04 elle veut la confrontation. Moi, je pense
00:34:06 que sur ces questions-là, la loi,
00:34:08 la loi, la loi.
00:34:10 - Jean-Michel, parce qu'effectivement,
00:34:12 il y a le problème de cette jeune fille qui n'a pas...
00:34:14 qui a enfreint la loi,
00:34:16 clairement, puisqu'elle a refusé
00:34:18 de se plier à cette règle.
00:34:20 Mais il y a également le problème de ce
00:34:22 blocus qui a eu lieu hier, devant
00:34:24 l'établissement. Les cours ont été
00:34:26 interrompus une grosse partie de la journée.
00:34:28 La police est même intervenue.
00:34:30 Des élèves qui
00:34:32 étaient là pour soutenir, non pas ce
00:34:34 proviseur, finalement, mais pour soutenir
00:34:36 cette jeune fille qui a enfreint la loi.
00:34:38 Est-ce que le problème, il n'est pas là, finalement, Jean-Michel ?
00:34:40 - Alors, des renseignements que j'ai, mais qui demandent
00:34:42 d'être croisés, et je parle
00:34:44 sous votre contrôle,
00:34:46 en fait, les élèves se sont opposés
00:34:48 aux
00:34:50 professeurs et
00:34:52 au proviseur, parce que
00:34:54 la fille a accusé,
00:34:56 la fille qui a refusé d'enlever le voile,
00:34:58 a accusé le proviseur de lui avoir...
00:35:00 - D'avoir poussé. - D'avoir fait des violences.
00:35:02 Et la jeune fille a d'ailleurs porté plainte.
00:35:04 Et donc, les élèves
00:35:06 se sont mis, pour cette raison-là,
00:35:08 du côté de la fille, sans en avoir
00:35:10 effectivement la preuve.
00:35:12 Donc,
00:35:14 effectivement, il y a eu ce blocage-là. Je pense...
00:35:16 Enfin, en tout cas, je ne le souhaite pas.
00:35:18 Je ne pense pas que ce soit un blocage
00:35:20 de soutien
00:35:22 à cette fille-là.
00:35:24 Je pense que c'est un blocage de soutien
00:35:26 à la pseudo-violence qui
00:35:28 visiblement n'a pas eu lieu.
00:35:30 Mais je voudrais
00:35:32 revenir à ce qui a été dit, en particulier,
00:35:34 sur cette autorité
00:35:36 des professeurs et sur le fait de faire la
00:35:38 "police" dans leur
00:35:40 classe. En fait, en réalité, il y a eu plusieurs
00:35:42 époques, nous on l'a connu des époques,
00:35:44 où nos instituteurs, nos professeurs
00:35:46 faisaient effectivement la
00:35:48 "police" dans leur classe, qu'on
00:35:50 respectait, et ils étaient...
00:35:52 Voilà,
00:35:54 cette autorité était respectée. Il y a eu ensuite
00:35:56 une époque un peu débridée
00:35:58 et qui est aussi de la faute
00:36:00 des enseignants, où il n'y a plus
00:36:02 d'autorité du tout,
00:36:04 et c'était un grand
00:36:06 n'importe quoi à cette époque.
00:36:08 Là, on est en train d'essayer de revenir à cette
00:36:10 autorité-là. Et on n'y arrivera
00:36:12 que si tout le monde participe.
00:36:14 Et tout le monde participe, ça veut dire que
00:36:16 la population entière, y compris dans son
00:36:18 travail. Et aujourd'hui,
00:36:20 les professeurs, effectivement, doivent
00:36:22 non pas faire la "police", mais doivent
00:36:24 faire preuve d'autorité dans leur
00:36:26 cours. Et quand,
00:36:28 effectivement, il y a un problème qui les dépasse,
00:36:30 un problème important, et bien la "police"
00:36:32 est là, on appelle la "police", et
00:36:34 la loi est là pour être appliquée.
00:36:36 Et
00:36:38 chose nouvelle,
00:36:40 on a effectivement un
00:36:42 rectorat et un
00:36:44 rectorat qui, maintenant, soutient ses profs
00:36:46 depuis, effectivement, le passage. - Attendez, juste une chose.
00:36:48 Je voudrais aussi relever ce qu'a dit Jean-Michel
00:36:50 sur ce groupe d'élèves qui a
00:36:52 manifesté. Vous dites "certainement,
00:36:54 on soutient à la jeune fille",
00:36:56 pas pour le port du voile, mais
00:36:58 pour le fait que cette jeune fille a été
00:37:00 peut-être,
00:37:02 violentée, mais en tout cas, bousculée
00:37:04 par le proviseur. Elle accuse en tout cas
00:37:06 le proviseur de ça, elle a même
00:37:08 déposé plainte. - Et le proviseur a déposé plainte,
00:37:10 également. - Quoi qu'il en soit,
00:37:12 on ne voit pas d'élèves manifester
00:37:14 leur mécontentement
00:37:16 lorsque des jeunes filles
00:37:18 enfreignent la loi et portent le voile
00:37:20 à l'intérieur de l'établissement. - Mais vous voulez qu'ils se fassent harceler ?
00:37:22 Vous voulez qu'ils se fassent harceler ?
00:37:24 Évidemment qu'ils ne vont pas faire une
00:37:26 manifestation de soutien à ce proviseur,
00:37:28 mais sinon, ils auraient, évidemment,
00:37:30 de gros problèmes. Et en effet, il y a
00:37:32 la problématique que le proviseur aurait tapé
00:37:34 à vérifier, parce que moi, ça me paraît bizarre,
00:37:36 mais il y a aussi un procès
00:37:38 en islamophobie
00:37:40 qui a émergé aussi sur les réseaux sociaux.
00:37:42 Et j'aimerais rebondir sur un point. Jean-Michel,
00:37:44 vous avez accusé les professeurs
00:37:46 d'avoir fait preuve de laxisme
00:37:48 idéologique et d'avoir
00:37:50 sapé leur propre autorité. Vous avez parfaitement
00:37:52 raison. Mais c'est une partie des professeurs,
00:37:54 notamment tous ces professeurs
00:37:56 avec leur idéologie
00:37:58 de gauche, qui ont considéré qu'il fallait
00:38:00 mettre le professeur au
00:38:02 même niveau que les élèves, qui acceptent
00:38:04 parfois que les élèves les tutoient
00:38:06 et qui ne veulent absolument pas
00:38:08 de sanctions. Ça, c'est
00:38:10 dévastateur. Et dernière chose que j'aimerais
00:38:12 mettre en avant aussi, parce que moi, je suis
00:38:14 très inquiet. Quand je vois certains
00:38:16 professeurs ne pas partager les
00:38:18 valeurs de la laïcité, au moment
00:38:20 où Gabriel Attal, excellent ministre de
00:38:22 l'Éducation nationale, a interdit la baïa,
00:38:24 vous avez quand même des enseignants qui ont fait
00:38:26 grève pour protester contre cette
00:38:28 interdiction. Mais où on est là ?
00:38:30 Où sont les valeurs de la République ?
00:38:32 Et parfois, on le voit également,
00:38:34 j'ai certains collègues qui me racontent
00:38:36 dans certains établissements, qu'il y a
00:38:38 beaucoup de professeurs qui ne sont pas
00:38:40 en accord avec les valeurs de la
00:38:42 laïcité. Il y a des sondages qui sont sortis
00:38:44 qui ont montré qu'il y a une petite proportion
00:38:46 de professeurs qui sont pour
00:38:48 le port de vêtements religieux au sein
00:38:50 des établissements scolaires. Donc là, il va bien
00:38:52 falloir faire quelque chose. Quand vous avez des
00:38:54 enseignants qui sont censés transmettre les valeurs de
00:38:56 la laïcité et qu'ils ne sont pas en accord
00:38:58 avec cela, que fait-on ? Il y a
00:39:00 quand même un gros problème.
00:39:02 On paye aussi les conséquences,
00:39:04 effectivement, Jean-Michel l'a un peu
00:39:06 abordé, on paye les conséquences de mai 68.
00:39:08 Il est interdit d'interdire,
00:39:10 il fallait effectivement être
00:39:12 dans le tutoiement avec l'élève,
00:39:14 on a enlevé, bah écoutez,
00:39:16 le magistère de
00:39:18 l'enseignant et le respect de l'enseignant.
00:39:20 On en avait peur parce que l'État
00:39:22 faisait en sorte qu'on le respectait,
00:39:24 cet enseignant. Et puis moi, je voudrais
00:39:26 dire surtout à tous ces
00:39:28 personnes-là qui sont, qui
00:39:30 font mal en fait à ces jeunes, parce qu'en vérité,
00:39:32 il est l'heure, il faut absolument
00:39:34 que nos jeunes comprennent qu'il y a une société
00:39:36 dans laquelle il y a des règles et que
00:39:38 c'est important pour eux qu'ils respectent
00:39:40 ces règles pour mieux s'insérer, pour
00:39:42 mieux s'intégrer. Et aujourd'hui, il y en a
00:39:44 qui sont, effectivement,
00:39:46 comme le disait Kevin, dans une posture idéologique,
00:39:48 mais qui ne rend pas service
00:39:50 à ces jeunes, qui ne rend pas
00:39:52 service notamment à l'intégration.
00:39:54 Et c'est ça qui moi,
00:39:56 oui, non mais je ne dis pas le contraire, je dis
00:39:58 juste qu'aujourd'hui, vous avez certains
00:40:00 qui ne veulent pas
00:40:02 de règles et des enseignants qui
00:40:04 justement ne permettent pas à ces jeunes
00:40:06 d'acquérir
00:40:08 - Alors pas toutes les deux en même temps, parce qu'on ne comprend rien.
00:40:10 - Je ne suis pas en train de dire le contraire en fait.
00:40:12 - On laisse terminer Naïma et Sarah.
00:40:14 - De Kevin par rapport au fait que
00:40:16 certains enseignants,
00:40:18 dans le cadre de leur idéologie,
00:40:20 ne permettent pas à ces jeunes d'acquérir
00:40:22 les codes socioculturels du pays
00:40:24 dans lequel ils vivent. Il est
00:40:26 important que ces jeunes puissent faire
00:40:28 la part des choses entre
00:40:30 leur religion, l'intime de la religion
00:40:32 et aussi les règles
00:40:34 de la République. Et c'est comme ça qu'ils
00:40:36 vont pouvoir même se sociabiliser
00:40:38 et être heureux dans ce pays,
00:40:40 parce qu'on les leurre encore une fois.
00:40:42 - Naïma M. Fadel, vous avez entièrement raison
00:40:44 et la loi du 15 mars 2004
00:40:46 est assez claire. Néanmoins, encore faut-il la respecter.
00:40:48 Là, on assiste à un renversement des valeurs.
00:40:50 Ça veut dire que l'autorité, on ne la respecte pas
00:40:52 et en plus, on se permet de la défier.
00:40:54 Je vais vous dire pourquoi il faut avoir un comportement
00:40:56 exemplaire de fermeté. Parce qu'il y a des universités,
00:40:58 notamment à Lille, où il y a des prières
00:41:00 dans les couloirs désormais, où il y a
00:41:02 des étudiantes. Je parle de quelque chose qui remonte à
00:41:04 il y a moins de deux mois, qui arrive en voile intégrale.
00:41:06 Si on n'est pas ferme dès le collège,
00:41:08 dès le lycée... - Alors ça, ce sont des faits que vous décrivez ?
00:41:10 - Je décris qu'ils sont dans la presse
00:41:12 dont on a parlé chez CNews,
00:41:14 notamment. Donc ce sont des faits réels.
00:41:16 Il y en a un, notamment, du 14 février
00:41:18 2024. On voit des prières dans les couloirs
00:41:20 à Lille. Si on n'agit pas
00:41:22 fermement, dès le collège, dès le lycée,
00:41:24 pourquoi les futurs étudiants
00:41:26 changeraient ? Il y aura le renversement
00:41:28 des valeurs encore plus. Donc nous devons avoir
00:41:30 une main forte. Et Mme Belloubet,
00:41:32 j'aimerais bien qu'elle apporte son soutien personnel,
00:41:34 qu'elle se déplace, même, dans cet établissement
00:41:36 pour apporter son soutien. Et que ce soit
00:41:38 vraiment quelque chose de fort. Il ne faut pas
00:41:40 laisser passer ce genre de choses. Ce ne sont pas
00:41:42 des cas d'école. Ce sont des cas de plus en plus
00:41:44 fréquents. - Au sujet de Mme Belloubet, justement,
00:41:46 parce que, Kévin, je vous ai entendu parler tout à l'heure de Gabriel Attal,
00:41:48 je ne vous ai pas entendu parler de Mme
00:41:50 Belloubet, qui a réagi
00:41:52 tout de même sur les réseaux sociaux.
00:41:54 - Un tweet, c'est facile. - Vous allez me dire qu'elle est dans son rôle.
00:41:56 - Kévin l'a félicité. - Elle est dans son rôle.
00:41:58 - Non mais Nicole Belloubet est dans son rôle.
00:42:00 Nicole Belloubet est sous l'autorité
00:42:02 de Gabriel Attal. Donc elle applique
00:42:04 naturellement la politique de Gabriel Attal.
00:42:06 - Est-ce que vous croyez qu'elle
00:42:08 applique justement la politique
00:42:10 de Gabriel Attal en termes
00:42:12 d'éducation ? - Parlez-nous des groupes de niveau.
00:42:14 - Non. Moi je pense que si
00:42:16 elle a accepté ce poste, c'est qu'elle
00:42:18 est en accord avec
00:42:20 la ligne de Gabriel Attal.
00:42:22 Ou du moins, elle met de côté
00:42:24 ses convictions anciennes
00:42:26 pour privilégier les convictions
00:42:28 de Gabriel Attal. Ça s'appelle faire de la politique,
00:42:30 ça s'appelle servir l'État
00:42:32 et ça s'appelle servir un gouvernement.
00:42:34 - Ça s'appelle surtout faire de la politique.
00:42:36 - Ça s'appelle faire de la politique.
00:42:38 J'aimerais revenir sur une chose qui me paraît essentielle
00:42:40 qu'a dit Naïma, mais vraiment qui est essentielle.
00:42:42 Il y a certains professeurs, contaminés
00:42:44 par une idéologie de gauche
00:42:46 qui ont tendance à essentialiser
00:42:48 les élèves et à les victimiser.
00:42:50 À toujours les ramener à leur
00:42:52 religion ou à leurs origines
00:42:54 ethniques et à leur dire, finalement,
00:42:56 si vous ne réussissez pas, c'est parce
00:42:58 que vous êtes ci, c'est parce que vous êtes ça.
00:43:00 Mais ça, en effet, c'est quelque chose
00:43:02 qui n'est pas possible et qui ne correspond pas
00:43:04 aux valeurs républicaines.
00:43:06 Moi je suis enseignant, je m'en fiche
00:43:08 de la couleur de peau, des origines
00:43:10 ethniques, de la religion des élèves.
00:43:12 Moi je veux la méritocratie.
00:43:14 Celui qui bosse, celui
00:43:16 qui met toutes les chances de se compter
00:43:18 pour réussir, doit réussir.
00:43:20 C'est ça la promesse républicaine
00:43:22 et tous ces gens qui sont en train
00:43:24 de dire "Ah oui, mais s'il n'a pas réussi,
00:43:26 c'est parce qu'il y avait telle ou telle fête religieuse,
00:43:28 imaginez le". C'est insupportable.
00:43:30 Moi je reviens, je revois des
00:43:32 anciens élèves qui me disent "Merci monsieur
00:43:34 de nous avoir dit la vérité.
00:43:36 Merci monsieur de ne pas
00:43:38 nous avoir toujours câlinés, de nous dire
00:43:40 que ce qui nous attendait, c'était compliqué,
00:43:42 qu'il y a une concurrence, qu'il y a une sélection
00:43:44 dans cette société". A force de vouloir
00:43:46 câliner trop les élèves, on les empêche
00:43:48 d'évoluer parce qu'ils ne se rendent pas compte
00:43:50 de ce qui les attend
00:43:52 et on les prépare extrêmement mal.
00:43:54 Donc vive la République, vive le mérite
00:43:56 et abat cet égalitarisme
00:43:58 destructeur que, notamment,
00:44:00 conspue Gabriel Attal. - Mais vous avez des professeurs
00:44:02 de gauche ou d'extrême-gauche qui sont bien
00:44:04 contents dans cette logique wookiee,
00:44:06 de ne pas tout dire aux élèves et de ne pas
00:44:08 enseigner la Shoah. - Ils les instrumentalisent.
00:44:10 - Pour revenir aux faits
00:44:12 et à cette jeune fille,
00:44:14 maître Jérémie Calfon, qui a porté
00:44:16 plainte, je le rappelle.
00:44:18 Elle a enfreint la loi, elle a porté
00:44:20 plainte pour avoir été
00:44:22 certainement bousculée. Alors on n'a pas, évidemment,
00:44:24 toutes les infos dans
00:44:26 cette affaire. Maintenant, c'est vrai
00:44:28 que ça pourrait être...
00:44:30 Ça surprend, évidemment,
00:44:32 quand on découvre ce type d'affaires, que finalement
00:44:34 celle qui commet
00:44:36 l'infraction porte plainte, finalement, contre
00:44:38 celle qui a relevé l'infraction. - Alors...
00:44:40 contre celui qui a relevé l'infraction. - Le problème, c'est que...
00:44:42 Oui, elle avait un voile,
00:44:44 c'est incontestable, elle a commis
00:44:46 une infraction au vu de la loi. Alors une infraction,
00:44:48 elle a violé la loi.
00:44:50 Après, sur ce qu'il s'est passé précisément,
00:44:52 comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:44:54 moi, j'y étais pas.
00:44:56 Elle n'a pas dit "têtez", d'un côté,
00:44:58 donc c'est vrai qu'on pourrait douter de ses propos. De l'autre,
00:45:00 il semble qu'il y ait des élèves
00:45:02 qui aient vu le proviseur
00:45:04 avoir des gestes répréhensibles.
00:45:06 Ce sera à la justice de
00:45:08 trancher. Et je pense que
00:45:10 de ce point de vue, il faut être extrêmement
00:45:12 ferme sur le refus du port du voile à l'école,
00:45:14 il faut être extrêmement ferme sur
00:45:16 les menaces de mort qu'a reçues ce proviseur.
00:45:18 Nous n'avons apparemment tiré aucune
00:45:20 leçon de l'épisode Samuel Paty.
00:45:22 - Pas pareil, les menaces de mort. - Ah, exactement.
00:45:24 - Ah, bah justement,
00:45:26 dans ce cas-là, moi, je trouve qu'il faut soutenir
00:45:28 d'emblée le proviseur. - Mais...
00:45:30 justement, sur ce qui s'est passé
00:45:32 précisément, quel que soit ce qui se soit passé,
00:45:34 il faut soutenir le proviseur face
00:45:36 à ces menaces de mort. Néanmoins,
00:45:38 la justice fera la lumière sur ce qui s'est
00:45:40 réellement passé. Si le proviseur a fait
00:45:42 quelque chose de répréhensible, la justice...
00:45:44 - Vous savez, les élèves défendent beaucoup.
00:45:46 - Constatez-vous une hausse des menaces
00:45:48 et des violences dans votre quotidien ?
00:45:50 C'est notre question du samedi dans Punchline
00:45:52 Weekend. Vous flashez
00:45:54 le QR code pour répondre et nous écouterons
00:45:56 vos réponses en fin d'émission.
00:45:58 La pause en vient dans un instant pour la suite
00:46:00 de Punchline Weekend. Sur ces news,
00:46:02 restez avec nous.
00:46:04 ...
00:46:06 - De retour sur ces news
00:46:08 pour la suite de Punchline
00:46:10 Weekend. Le salon de l'agriculture
00:46:12 se prépare déjà à fermer ses portes.
00:46:14 Durant cette semaine,
00:46:16 les agriculteurs ont assisté aux
00:46:18 balles des politiques avec notamment les candidats
00:46:20 aux élections européennes, Jordan Bardella,
00:46:22 Raphaël Glucksmann, Marie Toussaint, Manon Aubry
00:46:24 et aujourd'hui Valérie Hayé.
00:46:26 La hausse des violences en France,
00:46:28 les violences physiques et sexuelles ont bondi de 7%
00:46:30 en 2023 selon les derniers
00:46:32 chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:46:34 Nous écouterons le témoignage d'une
00:46:36 femme rouée de coups par deux
00:46:38 individus à la sortie de sa pharmacie.
00:46:40 Et puis notre question du samedi
00:46:42 dans Punchline Weekend. Constatez-vous
00:46:44 une hausse des menaces et des
00:46:46 violences dans votre quotidien ? Vous flashez
00:46:48 le QR code pour répondre et nous écouterons
00:46:50 vos réponses en fin d'émission. Et puis
00:46:52 les périmètres de sécurité autour
00:46:54 des sites des Jeux Olympiques se dessinent
00:46:56 pendant la compétition. De nouvelles règles
00:46:58 de circulation seront mises en place.
00:47:00 Nous découvrirons ça ensemble
00:47:02 tout à l'heure en fin d'émission.
00:47:04 Punchline Weekend avec Naïma M. Fadel,
00:47:08 Sarah Fellman avec...
00:47:10 - Salman. - Salman, pardon.
00:47:12 Avec Kevin Bossuet, Jean-Michel Fauverg,
00:47:14 Jérémy Calfon et bonjour à
00:47:16 Élodie Huchard qui vient de nous rejoindre du service politique
00:47:18 de CNews. On va parler des élections
00:47:20 européennes dans un instant juste après le rappel
00:47:22 des titres de l'actualité. Il est 18h.
00:47:24 Il est l'heure de retrouver donc Mathieu Deveze.
00:47:26 Rebonsoir Mathieu. - Bonsoir Michael.
00:47:28 Bonsoir à tous. Gérald Darmanin
00:47:30 demande au préfet de renforcer
00:47:32 la protection de la communauté juive.
00:47:34 Une décision prise après
00:47:36 la mort de plus de 110 Palestiniens
00:47:38 lors d'une distribution alimentaire à Gaza.
00:47:40 La présence de militaires
00:47:42 de l'opération Sentinelle sera renforcée.
00:47:44 Les mesures de sécurité concernent
00:47:46 notamment les synagogues et les écoles.
00:47:48 Après le drame de Gaza,
00:47:50 l'ONU fait état d'un grand nombre de blessés
00:47:52 par balle dans un hôpital de l'enclave.
00:47:54 De leur côté, les Etats-Unis ont commencé
00:47:56 aujourd'hui à envoyer de l'aide humanitaire
00:47:58 sur le territoire palestinien.
00:48:00 La communauté internationale réclame
00:48:02 une enquête sur ce drame et un cessez-le-feu immédiat.
00:48:04 Enfin, en Ukraine,
00:48:06 la Russie a mené des attaques de drones
00:48:08 qui ont coûté la vie à 7 personnes.
00:48:10 A Odessa et non loin de Kharkiv,
00:48:12 le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:48:14 lance un nouvel appel à ses alliés
00:48:16 occidentaux pour qu'ils fournissent à Kiev
00:48:18 davantage de systèmes de défense aérienne.
00:48:20 Merci Mathieu et à tout à l'heure.
00:48:24 Dernier week-end pour le Salon de l'agriculture
00:48:26 marqué par de vives tensions cette année.
00:48:28 Tout au long de la semaine,
00:48:30 le défilé, le bal même des politiques
00:48:32 a aussi marqué les agriculteurs
00:48:34 avec des réactions diverses.
00:48:36 Hier, Christophe Béchut et Marc Fenault
00:48:38 ont notamment été la cible de G2
00:48:40 et de sifflet.
00:48:42 Je vous propose de regarder.
00:48:44 (Bruit de sifflet)
00:48:46 Voilà, alors
00:49:10 Elodie ça s'étire,
00:49:12 le sifflet accueille un peu violent
00:49:14 a priori surtout pour Christophe Béchut.
00:49:16 Il semble que Marc Fenault a passé la semaine
00:49:18 au Salon de l'agriculture et que ça ne s'est pas tout le temps
00:49:20 passé comme ça pour lui, enfin j'espère.
00:49:22 Le ministre de la planète c'est ça ?
00:49:24 Et au contraire parce que Marc Fenault
00:49:26 est au Salon depuis une semaine maintenant
00:49:28 et tous les jours et il faut reconnaître que c'est le seul
00:49:30 incident qu'il a eu, nous-mêmes on a été avec lui
00:49:32 assez régulièrement.
00:49:34 Ça arrive, les images qu'on vient de voir
00:49:36 ne résument pas à la semaine du ministre de l'agriculture.
00:49:38 Loin de là, il a pu échanger assez longuement
00:49:40 et même si les échanges auxquels on a pu assister
00:49:42 étaient francs et directs, il n'y avait pas
00:49:44 de G2 ou de sifflet
00:49:46 à chaque fois, évidemment.
00:49:48 On peut imaginer que Christophe Béchut
00:49:50 représente aussi finalement
00:49:52 cette colère paysanne
00:49:54 qui dure maintenant depuis
00:49:56 plus d'un mois et
00:49:58 Christophe Béchut qui s'est
00:50:00 qualifié de ministre de la planète, c'est ça ?
00:50:02 Oui, alors voilà, chacun est en train de réinventer
00:50:04 son titre après le remaniement.
00:50:06 Effectivement, Christophe Béchut qui est
00:50:08 un peu plus dans le viseur.
00:50:10 Après, il faut aussi voir que ce sont des petits groupes
00:50:12 qui systématiquement mettent en place une action et qui
00:50:14 régulièrement kickent le salon
00:50:16 dans la foulée, qui sont là pour faire des opérations
00:50:18 coup de poing, comme on le dit. Et souvent des opérations
00:50:20 qui sont dénoncées par les agriculteurs eux-mêmes
00:50:22 qui veulent profiter de la présence des élus
00:50:24 ou des ministres pour échanger
00:50:26 plutôt que le ministre soit exfiltré et que l'échange qui doit avoir lieu
00:50:28 n'est pas lieu.
00:50:30 Ces derniers jours ont aussi été marqués par le
00:50:32 défilé des candidats aux élections
00:50:34 européennes, Jordan Bardella, Raphaël Glucksmann,
00:50:36 Marie Toussaint, Manon Aubry et Valérie Haillet.
00:50:38 La tête de liste
00:50:40 Renaissance s'est rendue aujourd'hui
00:50:42 au Salon de l'agriculture. Elle a été accompagnée
00:50:44 de Stanislas Guérini, le ministre de la
00:50:46 fonction publique. Je vous propose
00:50:48 d'écouter Valérie Haillet.
00:50:50 On entend la colère
00:50:52 du monde agricole. Moi, je la vois
00:50:54 partout en Europe, pour
00:50:56 des raisons à la fois qui relèvent d'attentes
00:50:58 nationales et d'attentes européennes.
00:51:00 Je crois que le gouvernement a fait
00:51:02 de premières annonces
00:51:04 qui commencent à être traduites
00:51:06 dans les faits de manière très concrète. Le dialogue
00:51:08 avec le monde agricole doit se poursuivre
00:51:10 tant au niveau national qu'au niveau européen. On est à la tâche.
00:51:12 J'ai envie de dire heureusement que
00:51:14 Stanislas Guérini était présent.
00:51:16 Elle, pour le coup, personne la connaît,
00:51:18 Élodie. - Et lui non plus, d'ailleurs.
00:51:20 Vous êtes dure, Jean-Michel.
00:51:24 Oui, mais toute la campagne va être en fait
00:51:26 comme ça. C'est ce qu'il faut comprendre. C'est que
00:51:28 Valérie est
00:51:30 celle qui est la tête de liste, mais
00:51:32 on nous dit déjà, par exemple, que pour le meeting de lancement
00:51:34 de campagne samedi prochain, Gabriella Tall
00:51:36 sera présente, que dans un certain nombre de déplacements
00:51:38 des ministres présents, on
00:51:40 comprend vraiment qu'en fait la vraie tête de liste
00:51:42 c'est le Premier ministre et son gouvernement et que
00:51:44 elle, elle est la tête de liste officielle, mais on voit
00:51:46 que chaque fois qu'elle sort, comme là en l'occurrence, elle est
00:51:48 accompagnée déjà d'un ministre.
00:51:50 Histoire d'avoir un visage un peu connu.
00:51:52 Pour pouvoir s'exprimer correctement, parce qu'on l'a vu
00:51:54 d'un point de vue médiatique, elle patine un peu,
00:51:56 alors peut-être qu'elle n'est pas habituée à l'exercice,
00:51:58 mais quand même sur le fond, elle n'est pas convaincante
00:52:00 et elle a l'air pas convaincue. Donc même quand ils prennent
00:52:02 une personne issue du milieu de l'agriculture,
00:52:04 c'est une technocrate déconnectée.
00:52:06 Pour quelle raison selon vous, Sarah Salmane ?
00:52:08 Ça passe pas, on dirait qu'elle ne sait même pas de quoi elle parle.
00:52:10 Heureusement qu'elle est entourée.
00:52:12 Pour moi, c'est une mauvaise tête d'affiche.
00:52:14 Très franchement, c'est une technocrate déconnectée.
00:52:16 Naïma ?
00:52:18 Oui, technocrate déconnectée, mais surtout, surtout,
00:52:20 elle est députée européenne actuellement.
00:52:22 Elle est proche de Canfins
00:52:24 et elle a signé tous les accords
00:52:26 de libre-flanc,
00:52:28 toutes les surtranspositions de normes en France.
00:52:32 Toute cette concurrence déloyale,
00:52:34 elle a été quand même en manette avec
00:52:36 Pascal Canfins.
00:52:38 Donc aujourd'hui, venir dire à nos paysans
00:52:40 "Vous allez voir, on est proche de vous,
00:52:42 on va porter vos revendications,
00:52:44 grâce à nous, tout va changer pour vous",
00:52:46 mais qui peut croire ça ?
00:52:48 Avec ce discours pro-Europe ?
00:52:50 En plus, oui, puisque le président lui-même
00:52:52 avait dit "l'agriculture",
00:52:54 et c'est quelque chose qui m'a semblé assez incroyable,
00:52:56 il n'y a pas d'agriculture sans Europe.
00:53:00 Vous imaginez ?
00:53:02 L'agriculture, elle existait avant l'Europe.
00:53:04 Ça voudrait dire qu'on effacerait
00:53:06 ce qu'a été la France,
00:53:08 ce qu'est la France,
00:53:10 qui a été façonnée.
00:53:12 Je suis d'accord.
00:53:14 Ce que disait Emmanuel Macron,
00:53:16 et qui peut aussi se comprendre,
00:53:18 c'est que si on se coupe,
00:53:20 aujourd'hui, la force de notre agriculteur,
00:53:22 c'est l'importation,
00:53:24 et que si on se coupe de l'importation,
00:53:26 on ne peut que l'exporter.
00:53:28 Évidemment, mais vous ne pouvez pas faire les choses
00:53:30 sans tenir compte, avant tout,
00:53:32 d'une souveraineté, d'un pays,
00:53:34 d'une indépendance.
00:53:36 On a abandonné un pays.
00:53:38 Et que ce pays-là,
00:53:40 il puisse mettre en place des règles
00:53:42 qui lui profitent,
00:53:44 et non pas qui viennent détruire tout ce qu'il est.
00:53:46 Pourquoi ?
00:53:48 Il faut quand même dire une chose.
00:53:50 C'est un bateau macroniste.
00:53:52 Pourquoi on a nommé Valérie Haillet ?
00:53:54 Parce qu'il n'y avait personne d'autre.
00:53:56 Parce que personne ne voulait y aller.
00:53:58 Parce que c'était complètement casse-gueule.
00:54:00 À un moment donné, on nous a parlé
00:54:02 d'Olivier Véran,
00:54:04 de Bruno Le Maire.
00:54:06 Apparemment, ils n'ont pas voulu y aller.
00:54:08 Et rappelez-vous, Miquel,
00:54:10 au moment de composer le gouvernement,
00:54:12 on a attendu quand même beaucoup de temps
00:54:14 avant d'avoir les ministres secondaires,
00:54:16 parce que c'était très compliqué
00:54:18 pour les gens qui voulaient aller sur le bateau macroniste.
00:54:20 Après, le côté marketing
00:54:22 et marketer,
00:54:24 de nous mettre absolument une agricultrice
00:54:26 ou un agriculteur, moi je trouve ça franchement
00:54:28 pathétique. Les Républicains l'ont fait.
00:54:30 Alors avec une agricultrice qui, pour le coup,
00:54:32 est très bien et qui connaît parfaitement ses dossiers.
00:54:34 Mais je trouve que la ficelle est un peu grosse
00:54:36 et qu'à un moment donné, ils veulent
00:54:38 absolument faire flancher
00:54:40 le bateau Bardella,
00:54:42 qui est quand même loin devant,
00:54:44 30% dans l'opinion,
00:54:46 mais qui essaie en effet de mettre en avant
00:54:48 telle ou telle personne pour faire
00:54:50 flancher une victoire qui, à mon avis,
00:54:52 est largement acquise aujourd'hui.
00:54:54 - Personne ne voulait y aller, vous pensez, Jean-Michel Fauvergne ?
00:54:56 Vous, vous vouliez y aller, non ?
00:54:58 - Peut-être que vous auriez eu envie d'y aller, Jean-Michel.
00:55:00 - On ne me l'a pas proposé,
00:55:02 et puis non, non plus.
00:55:04 Moi je suis hors de la politique maintenant,
00:55:06 mais je pense
00:55:08 qu'un certain nombre de personnalités
00:55:10 ne se sont
00:55:12 pas sentis d'y aller.
00:55:14 C'est une réalité.
00:55:16 Des noms, des poids lourds,
00:55:18 ne se sont pas sentis d'y aller là-dessus.
00:55:22 Mais souvenez-vous quand même que
00:55:24 sur les élections européennes précédentes,
00:55:26 sur En Marche,
00:55:28 c'était Nathalie Loiseau,
00:55:30 qui était elle aussi peu connue,
00:55:32 et qui était une technocrate, ce qui n'a pas empêché
00:55:34 la liste d'arriver seconde,
00:55:36 et à très peu d'écart de la première liste
00:55:38 qui était déjà à l'époque le Rassemblement national.
00:55:40 Mais
00:55:42 c'est assez classique quand même,
00:55:44 parce que des têtes d'affiches importantes
00:55:46 aux élections européennes,
00:55:48 il y en a fort peu.
00:55:50 Il y a eu Simone Veil à une autre époque.
00:55:52 Je me rappelle que Seguin
00:55:54 à un certain moment s'est désisté.
00:55:56 - Pour quelle raison selon vous ?
00:55:58 Est-ce que c'est parce que ça ne passionne pas les Français ?
00:56:00 - Effectivement, c'est quelque chose de lointain.
00:56:02 C'est quelque chose
00:56:04 qui ne passionne pas les Français d'une manière générale,
00:56:06 et ils ont tort parce que beaucoup de choses
00:56:08 se passent à l'Europe.
00:56:10 Il faut justement reprendre en compte
00:56:12 ces politiques-là.
00:56:14 Il faut véritablement
00:56:16 s'exprimer lors du vote
00:56:18 à l'Europe.
00:56:20 Je voudrais quand même
00:56:22 défendre un peu
00:56:24 cette Valérie...
00:56:26 - Ayé.
00:56:28 - Ayé.
00:56:30 C'est comme ça qu'elle demande qu'on le prononce.
00:56:32 - On ne connaît même pas la prononciation.
00:56:34 - Je ne la connais pas.
00:56:36 Je ne la connais pas, mais je voudrais la défendre
00:56:38 par principe.
00:56:40 - Je vous reconnais là.
00:56:42 - Je suis désolé de vous le dire, mais elle commence à peine
00:56:44 ses premiers pas.
00:56:46 Elle a dû dire deux, trois mots.
00:56:48 Elle était très présente dans
00:56:50 ses fonctions auparavant, puisqu'elle a été
00:56:52 d'abord vice-présidente
00:56:54 de Renew,
00:56:56 et elle est devenue présidente de Renew au départ.
00:56:58 Et donc,
00:57:00 dans ce domaine-là, elle s'y connaît un peu.
00:57:02 Mais l'Europe, ce n'est pas que l'agriculture.
00:57:04 On est en train de parler de l'agriculture.
00:57:06 - On le sait que ce n'est pas que ça.
00:57:08 - Il faut parler de l'immigration,
00:57:10 il faut parler de la sécurité,
00:57:12 il faut parler de la guerre qui se prépare, etc.
00:57:14 - Elodie, parce que la colère agricole semble au cœur
00:57:16 de cette campagne européenne,
00:57:18 plus généralement pour l'ensemble des candidats.
00:57:20 C'est ce qu'on a pu voir ces derniers jours.
00:57:22 - Oui, parce que là, on a vu le bal des politiques et le bal de la récupération
00:57:24 tout parti confondu. Les agriculteurs doivent être ravis.
00:57:26 Tout le monde les aime. Tout le monde a plein d'idées
00:57:28 qu'ils n'avaient pas entendues il y a encore quelques semaines.
00:57:30 Et on peut dire ça de tous les partis.
00:57:32 Tout le monde a fait exactement la même chose.
00:57:34 Mais d'un côté, on peut dire que ce soit par exemple
00:57:36 pour les LR ou pour la liste Renaissance,
00:57:38 on met haut dans la liste des personnes
00:57:40 qui soit viennent directement de l'agriculture,
00:57:42 comme c'est le cas pour Céline Dimard chez l'LR,
00:57:44 soit descendantes d'agriculteurs.
00:57:46 Certains disent oui, mais il faut qu'un candidat
00:57:48 soit capable de parler de tout.
00:57:50 Certes, mais les européennes, c'est une liste.
00:57:52 C'est-à-dire que Valérie Ayé, comme Céline Dimard,
00:57:54 ne sont pas seules sur la liste.
00:57:56 Il y aura d'autres candidats, d'autres spécialistes,
00:57:58 comme le RN qui a choisi de mettre par exemple
00:58:00 en numéro 3 quelqu'un vraiment spécialiste de l'immigration.
00:58:02 Il parlera de ça et beaucoup de ça sans doute.
00:58:04 D'autres parlent d'autres choses.
00:58:06 Il faut aussi comprendre qu'une liste,
00:58:08 c'est une complémentarité.
00:58:10 Certes, il y a cet effet d'annonce en choisissant
00:58:12 des personnes qui représentent le monde agricole.
00:58:14 Et tant pis après tout si elles ne parlent pas de tout.
00:58:16 Par exemple, François-Xavier Bellamy pour les LR
00:58:18 est capable de parler d'autres choses.
00:58:20 Sur la liste Renaissance, on ne doute pas que ceux
00:58:22 qui soient après dans la liste soient aussi capables
00:58:24 de parler de tout.
00:58:26 - Mais d'ailleurs, est-ce que finalement Renaissance
00:58:28 et Valérie Ayé n'aurait-ils pas intérêt
00:58:30 que l'agriculture aujourd'hui pour essayer
00:58:32 de se différencier ? Parce qu'il y a effectivement,
00:58:34 on l'a bien compris, le RN qui a eu
00:58:36 une très longue longueur d'avance.
00:58:38 Est-ce qu'ils n'auraient pas intérêt
00:58:40 à parler d'autres choses
00:58:42 justement que d'agriculture quand on connaît
00:58:44 l'image aujourd'hui qu'a la Macronie
00:58:46 aujourd'hui dans le monde agricole ?
00:58:48 - Mais ça sera vrai de la même manière pour tous les partis.
00:58:50 Le salon va se terminer demain. Vous allez voir
00:58:52 que dès la semaine prochaine, il y aura beaucoup moins d'idées
00:58:54 pour les agriculteurs qu'on va oublier un petit peu.
00:58:56 Et s'il y a une prochaine crise ou un prochain sujet
00:58:58 qui fait un peu l'actualité, vous allez voir
00:59:00 que ça va devenir la nouvelle passion de tous ceux dont on vient de parler.
00:59:02 - Jeremy Calfon.
00:59:04 - Oui. Après,
00:59:06 ce qui est quand même important
00:59:08 de souligner, et pour répondre
00:59:10 à votre première question, pourquoi
00:59:12 est-ce que les Français ne se passionnent pas
00:59:14 pour ces élections européennes ?
00:59:16 Pourquoi est-ce que les principaux
00:59:18 têtes d'affiches n'y vont pas et n'y vont
00:59:20 quasiment jamais ? C'est parce que...
00:59:22 - Ça dépend quand même des partis.
00:59:24 Parce qu'on voit que, voilà, Jordan Bardella...
00:59:26 - Jordan Bardella, il va...
00:59:28 - ...pour le RN, il va. - Jordan Bardella, il va aussi
00:59:30 parce qu'il est à peu près aujourd'hui
00:59:32 sûr de gagner et qu'il va
00:59:34 asseoir encore un petit peu plus
00:59:36 sa légitimité, aussi bien
00:59:38 vis-à-vis de la population que vis-à-vis
00:59:40 de ses partisans. Mais il faut bien
00:59:42 comprendre aussi que le Parlement européen
00:59:44 n'est pas du tout l'endroit en Europe
00:59:46 où tout se décide. L'endroit en Europe
00:59:48 où tout se décide, c'est le Conseil
00:59:50 européen. Et c'est aussi pour ça
00:59:52 que vous avez, entre guillemets,
00:59:54 la deuxième division du personnel
00:59:56 politique qui joue ces élections européennes
00:59:58 et non pas les têtes d'affiches.
01:00:00 - Elodie Huchard, un dernier mot sur ce sujet ?
01:00:02 - Oui, c'est vrai qu'il y a une différence
01:00:04 où Jordan Bardella, comme vous le disiez, il joue aussi
01:00:06 autre chose. Parce qu'au sein même du RN,
01:00:08 ce qu'on nous dit, c'est que les élections européennes
01:00:10 ont en fait deux objectifs. Évidemment, à court terme,
01:00:12 c'est de remporter les élections européennes
01:00:14 et de remobiliser les électorats. Mais
01:00:16 à long terme, aussi, c'est d'élargir
01:00:18 la base. Il pense déjà à la présidentielle.
01:00:20 Donc forcément, pour Jordan Bardella,
01:00:22 on a une figure aussi plus connue. Mais
01:00:24 aussi, parce qu'ils sont en train de jouer le coup d'après,
01:00:26 on sait bien que pour d'autres parties,
01:00:28 on n'est pas forcément en train de penser aussi loin.
01:00:30 Et on distingue vraiment les élections européennes
01:00:32 de l'élection présidentielle où on n'y est pas encore.
01:00:34 - On notera quand même cette phrase
01:00:36 que la candidate Renaissance
01:00:38 Valérie Ayé ne cesse de répéter
01:00:40 depuis qu'elle est
01:00:42 officiellement candidate. Elle a répété
01:00:44 notamment hier en Mayenne.
01:00:46 Elle a répété aujourd'hui au Salon de l'Agriculture.
01:00:48 Ce sont les élections les plus importantes
01:00:50 de l'histoire de l'Union européenne.
01:00:52 - Elle a déjà le melon.
01:00:54 - Je pense
01:00:56 qu'elle le dit
01:00:58 aussi par rapport, effectivement,
01:01:00 aujourd'hui au sondage
01:01:02 qui donne le RN.
01:01:04 - Oui, c'est ce qu'on comprend. C'est aussi une façon...
01:01:06 - C'est pour ça qu'aujourd'hui,
01:01:08 vous avez remarqué que tout est
01:01:10 occasion à taper sur le RN.
01:01:12 - Même si, comme l'a rappelé Jean-Michel tout à l'heure,
01:01:14 ce n'est pas la première fois que le RN se retrouve en tête
01:01:16 des élections européennes.
01:01:18 - Je crois que c'est vous qui en avez parlé.
01:01:20 C'est vrai que c'est incompréhensible
01:01:22 pourquoi les Français ne se passionnent pas
01:01:24 pour ces élections.
01:01:26 - Il y a un taux d'abstention.
01:01:28 - L'Europe, aujourd'hui, impacte
01:01:30 tout le quotidien de nos vies.
01:01:32 C'est notre vie quotidienne qui est impactée.
01:01:34 Il y a la sécurité, il y a les frontières,
01:01:36 il y a aussi l'immigration,
01:01:38 il y a l'agriculture.
01:01:40 - La guerre en Ukraine.
01:01:42 - Oui, la guerre en Ukraine.
01:01:44 Tout est impacté aujourd'hui par l'Europe
01:01:46 et le taux d'abstention est extrêmement haut
01:01:48 lors de ces élections.
01:01:50 - Après, je trouve que les attaques
01:01:52 d'Emmanuel Macron contre le RN
01:01:54 ne servent pas non plus
01:01:56 la démocratie.
01:01:58 Parce que cette tendance à poutiniser
01:02:00 tous ceux qui ne se reconnaissent pas
01:02:02 dans le logiciel macroniste,
01:02:04 moi, ça m'indispose assez.
01:02:06 Évidemment, par le passé,
01:02:08 il y a eu des liens entre le RN
01:02:10 et la Russie. C'est un fait.
01:02:12 Mais c'était avant la guerre en Ukraine.
01:02:14 D'ailleurs, M. Macron a beaucoup évolué
01:02:16 sur cette guerre en Ukraine.
01:02:18 Parce qu'au départ, il pensait
01:02:20 qu'il pouvait parler avec Vladimir Poutine.
01:02:22 Là, il vient de comprendre que Poutine
01:02:24 n'acceptait que le rapport de force.
01:02:26 Peut-être que c'est le cas également
01:02:28 de Jordan Bardella ou Marine Le Pen
01:02:30 qui ont pu également évoluer sur cette question.
01:02:32 Donc, toujours les ramener à la Russie,
01:02:34 je trouve ça profondément malhonnête
01:02:36 et je trouve ça profondément contre-productif
01:02:38 à un moment où l'électorat
01:02:40 de droite, finalement,
01:02:42 commence à s'éparpiller
01:02:44 et peut éventuellement voter massivement
01:02:46 pour Jordan Bardella. Je pense que c'est
01:02:48 un cadeau que les macronistes
01:02:50 font au Rassemblement National.
01:02:52 - On va remercier Élodie Huchard d'avoir été avec nous
01:02:54 pour débattre autour de ce sujet.
01:02:56 On va parler à présent de ces dealers
01:02:58 marseillais interdits de séjour ailleurs.
01:03:00 On va y revenir. Le préfet du Var
01:03:02 a pris un arrêté cette semaine
01:03:04 pour empêcher que hier ne devienne le terrain de jeu
01:03:06 des narcotrafiquants. C'est une mesure inédite,
01:03:08 je le rappelle, dans ce département.
01:03:10 On va en parler avec Bruno Bartocchetti
01:03:12 qui est avec nous, secrétaire national du Syndicat de Police
01:03:14 Unité SGP Sud.
01:03:16 Bonsoir,
01:03:18 M. Bartocchetti, merci d'être avec nous
01:03:20 en direct ce soir sur
01:03:22 CNews. D'abord, votre avis sur cette
01:03:24 mesure prise par le préfet du Var.
01:03:26 - Oui, bonsoir. Merci de m'avoir invité.
01:03:28 Écoutez, déjà,
01:03:30 comme vous le dites, c'est inédit
01:03:32 et ça démontre surtout qu'il se sent
01:03:34 démuni, finalement,
01:03:36 lui, représentant de l'État,
01:03:38 face aux mesures qui sont prises par notre
01:03:40 gouvernement. En fait, c'est ça la
01:03:42 première question.
01:03:44 Après, un second plan, je ne sais pas si on peut mettre ça
01:03:46 en second plan, mais est-ce qu'aujourd'hui
01:03:48 on va régler le problème ?
01:03:50 Alors, je le trouve très courageux,
01:03:52 il essaie de trouver des solutions, c'est une mesurette
01:03:54 de plus. Je dis bien une mesurette parce que
01:03:56 est-ce qu'aujourd'hui, les narcotrafiquants
01:03:58 vont être,
01:04:00 comment vous dire,
01:04:02 poincés ? Est-ce qu'ils vont sentir
01:04:04 qu'il y a un obstacle avec cet arrêté ? Je ne le pense
01:04:06 pas. De toute façon, vous allez
01:04:08 dans la cité des Rougières, à Hyères,
01:04:10 vous avez sur 2000
01:04:12 habitants, je crois que vous en avez
01:04:14 700 ou 800 qui ont moins de
01:04:16 25 ans. Une grande majorité sont
01:04:18 très honnêtes, mais ils trouveront
01:04:20 sur un terrain local, bien sûr,
01:04:22 des trafiquants, ils trouveront
01:04:24 des solutions. Et malheureusement, j'ai peur
01:04:26 aussi que, on va dire,
01:04:28 que les associations libertaires
01:04:30 mettent en action des attaques
01:04:32 aux tribunaux administratifs et
01:04:34 à la suite, je crée une forme
01:04:36 qui n'aille pas très loin.
01:04:38 - Alors, il interdit, voilà ce que dit
01:04:40 cet arrêté, il interdit à tous les individus
01:04:42 résidant dans les bouches du Rhône
01:04:44 et connus pour des antécédents judiciaires
01:04:46 en matière de stupéfiants de circuler ou
01:04:48 de stationner sur la voie publique
01:04:50 à Hyères sans motif
01:04:52 légitime. Est-ce que ça,
01:04:54 clairement, est-ce que ça peut servir à quelque chose ?
01:04:56 Pourquoi est-ce que les dealers
01:04:58 respecteraient cet arrêté,
01:05:00 Bruno Bartocchetti ?
01:05:02 - Je ne vois pas comment ils pourraient
01:05:04 respecter cet arrêté. C'est pour ça que je vous dis bien,
01:05:06 je pense que c'est une mesurette.
01:05:08 Il y aura, bien sûr, des interpellations,
01:05:10 des contrôles, éventuellement des amendes,
01:05:12 mais qui ne vont pas forcément les déranger.
01:05:14 Je crois qu'aujourd'hui, au lieu
01:05:16 d'aller plus loin, et là,
01:05:18 de fait, je me retourne vers
01:05:20 finalement l'État et pas vers
01:05:22 ce préfet. Aujourd'hui,
01:05:24 il va falloir travailler d'une manière
01:05:26 beaucoup plus efficace, comme ça a été fait en Italie.
01:05:28 On ne peut pas se contenter de mesurettes.
01:05:30 On dresse des amendes
01:05:32 dans l'endroit des consommateurs, bien sûr,
01:05:34 ce sont les premiers qui, finalement, favorisent
01:05:36 les trafics. On met des arrêtés
01:05:38 préfectuaires ou à levar, ou comme vous l'avez
01:05:40 souligné, c'est inédit, et je ne pense pas que ce soit
01:05:42 très, très efficace.
01:05:44 On donne des peines
01:05:46 de prison avec sursis.
01:05:48 On a du mal, bien sûr, à sanctionner
01:05:50 les mineurs isolés
01:05:52 qui sont dans le trafic également. Je crois qu'il va
01:05:54 falloir prendre vraiment des mesures bien plus larges.
01:05:56 Et cet arrêté,
01:05:58 dans mon sens, va de
01:06:00 toute façon donner un moyen supplémentaire,
01:06:02 mais la police a besoin d'autres moyens pour travailler
01:06:04 que des arrêtés préfectuaires.
01:06:06 Bruno Bartocci, vous avez cité en exemple l'Italie.
01:06:08 Est-ce que vous pouvez aller un petit peu plus loin
01:06:10 dans cet exemple ? Qu'est-ce qui s'est passé, précisément,
01:06:12 chez nos voisins ?
01:06:14 Chez nos voisins italiens, déjà, ça a été
01:06:16 une cause nationale prioritaire.
01:06:18 Je n'ai pas le sentiment que ce soit le cas
01:06:20 aujourd'hui en France. Après, je prends
01:06:22 un exemple en Italie où on a donné un statut
01:06:24 bien plus important en repensi.
01:06:26 Le procureur de Marseille
01:06:28 a parlé du statut de repensi. Il va falloir
01:06:30 justement protéger tous ceux qui pourraient
01:06:32 aider la police pour faire tomber les trafics.
01:06:34 Aujourd'hui, c'est largement insuffisant. Et puis, les combattre
01:06:36 aussi avec des réponses pénales adaptées.
01:06:38 Je vous prends un exemple, puisque vous me posez la question.
01:06:40 Aujourd'hui,
01:06:42 vous allez voir aux assises
01:06:44 des braqueurs.
01:06:48 Ils vont prendre entre 10 et 15 ans.
01:06:50 Je crois que c'est 15 ans maximum.
01:06:52 Un trafiquant de stupe
01:06:54 peut être traduit aux assises.
01:06:56 C'est très rare quand c'est le cas. Ça va être correctionnalisé.
01:06:58 Il va prendre aussi 7 ans de prison.
01:07:00 Avec des remises de peine,
01:07:02 finalement, l'intérêt
01:07:04 d'être dans le trafic,
01:07:06 c'est très peu payé
01:07:08 en matière de réponses pénales.
01:07:10 Jérémy Calfond.
01:07:12 On peut toujours
01:07:14 disserter sur la réponse pénale.
01:07:16 C'est vrai qu'il y a plusieurs
01:07:18 problématiques sur cette réponse pénale. Il y a la problématique
01:07:20 relative aux mineurs.
01:07:22 Nous le savons tous.
01:07:24 La justice pénale des mineurs ne fait peur à personne.
01:07:26 Vous avez la réponse pénale
01:07:28 vis-à-vis des trafics de moyenne ampleur
01:07:30 et vis-à-vis des petites mains du trafic.
01:07:32 Ce qu'on appelle les chouffes,
01:07:34 les getters, les charbonneurs,
01:07:36 les revendeurs.
01:07:38 Cette réponse pénale, quoi qu'on en dise,
01:07:40 est beaucoup plus sévère
01:07:42 proportionnellement à d'autres délits.
01:07:44 Je m'explique. En France,
01:07:46 vous êtes plus sévèrement puni lorsque vous êtes
01:07:48 condamné pour trafic de stupéfiants
01:07:50 que lorsque vous êtes condamné pour agression sexuelle.
01:07:52 Le trafic de stupéfiants
01:07:54 est pris très au sérieux par les juridictions.
01:07:56 Vous avez un troisième niveau de répression,
01:07:58 les têtes de réseau,
01:08:00 le grand banditisme.
01:08:02 Il faut absolument que ce soit les enquêtes
01:08:04 de fond qui soient très poussées, d'où la question
01:08:06 du statut du repenti. Vous avez parfaitement
01:08:08 raison, M. Barthold-Chetty.
01:08:10 La difficulté est là pour arriver à faire tomber
01:08:12 les têtes de réseau. Il y a aussi la question
01:08:14 de la surveillance dans les prisons.
01:08:16 Vous avez cet exemple aux Pays-Bas
01:08:18 de Ridouane Taguitte, qui était
01:08:20 le chef de la MoCroMacia, c'est-à-dire
01:08:22 le plus grand groupe de narcotrafiquants
01:08:24 aux Pays-Bas, qui a continué pendant des années
01:08:26 à diriger son trafic de la prison.
01:08:28 Ça pose aussi ce genre de difficulté.
01:08:30 Jean-Michel.
01:08:32 Il y a une chose avec laquelle
01:08:34 je suis d'accord avec M. Barthold-Chetty,
01:08:36 c'est qu'il faut un consensus
01:08:40 pour cette lutte
01:08:42 contre les stups. Aujourd'hui, en France,
01:08:44 la lutte contre les stups,
01:08:46 c'est un artefact politique.
01:08:48 Vous avez eu auparavant
01:08:50 la droite qui montrait ses muscles
01:08:52 et quand elle était au pouvoir,
01:08:54 il ne se passait pas grand-chose non plus.
01:08:56 La gauche était plutôt
01:08:58 sur du préventif et quand elle était au pouvoir,
01:09:00 elle faisait pareil que la droite.
01:09:02 Mais aujourd'hui, ce n'est plus possible.
01:09:04 Les stups ont tellement envahi
01:09:06 nos cités,
01:09:08 et pas que nos cités d'ailleurs, le territoire rural
01:09:10 aussi d'une manière générale.
01:09:12 Ça rapporte tellement d'argent
01:09:14 d'une manière générale
01:09:16 qu'il faut qu'effectivement
01:09:18 il y ait un consensus politique.
01:09:20 Il faut déclarer réellement la guerre aux stups,
01:09:22 ce qu'a fait à son niveau
01:09:24 le ministre de l'Intérieur aujourd'hui,
01:09:26 mais il faut le faire à un niveau beaucoup plus important
01:09:28 et il faut mettre tous les moyens.
01:09:30 Tous les moyens, y compris
01:09:32 les moyens les plus iconoclastes
01:09:34 qui sont les moyens
01:09:36 de ce préfet-là. Il fait avec ces moyens.
01:09:38 Il va essayer d'éviter
01:09:40 que les trafiquants de stups
01:09:42 s'installent. Il va essayer de les ventiler
01:09:44 de cette manière-là. Mais effectivement,
01:09:46 ce n'est pas suffisant.
01:09:48 C'est déjà une bonne chose, mais ce n'est pas
01:09:50 du tout suffisant. Il faut déclarer la guerre aux stups
01:09:52 d'une manière très sérieuse.
01:09:54 - Bruno Bartho-Tchétié, ce sera ma dernière question.
01:09:56 C'est un quartier bien précis qui est visé ici,
01:09:58 le quartier du Val de Rougière à Ayer.
01:10:00 D'abord, connaissez-vous ce quartier ?
01:10:02 Et ensuite, pourquoi est-ce que certains quartiers
01:10:04 se retrouvent plus facilement
01:10:06 à tomber finalement
01:10:08 entre les mains de ces narcotrafiquants ?
01:10:10 - Alors, je ne connais pas
01:10:12 aussi bien que mes collègues
01:10:14 qui travaillent régulièrement
01:10:16 dans ce quartier.
01:10:18 Je ne connais pas vraiment avec précision.
01:10:20 C'est pour ça que je vous disais
01:10:22 que c'est un quartier très populaire.
01:10:24 Il y a de nombreux quartiers dans le Var.
01:10:26 Vous avez de nombreuses cités. La cité des Ayers,
01:10:28 c'est une cité aussi très sensible
01:10:30 à Toulon, semble-t-il. Donc, vous avez
01:10:32 beaucoup de quartiers qui sont sensibles.
01:10:34 Celui-ci est aujourd'hui
01:10:36 fixé certainement parce qu'il rapporte
01:10:38 beaucoup plus que les autres.
01:10:40 C'est par période également. Et puis, surtout,
01:10:42 parce que les trafiquants s'y intéressent
01:10:44 tout simplement parce que beaucoup de consommateurs
01:10:46 se dirigent vers là-bas. Alors, ne m'en veuillez pas,
01:10:48 je ne peux pas maîtriser exactement ce qui se passe
01:10:50 dans toutes les cités de la zone sud
01:10:52 parce que malheureusement, il y en a nombreuses
01:10:54 à être infectées par des stupéfiants
01:10:56 quand on sait que ça peut rapporter entre 30 et 60 000 euros par jour.
01:11:00 Vous comprenez bien qu'il n'y a pas que cette cité-là.
01:11:03 Je pense que quand on parle aussi de trafic de stupes,
01:11:05 et je l'ai souvent dit sur votre antenne,
01:11:07 on ne parle pas assez du blanchiment d'argent.
01:11:10 Et c'est là-dessus qu'il faut travailler également.
01:11:13 Vous savez, Gaëtan Zampa,
01:11:15 il y a de très très nombreuses années,
01:11:17 et on ne peut pas comparer bien sûr la French Connection
01:11:19 avec ce qui se passe aujourd'hui,
01:11:20 mais il est tombé avec sa comptabilité.
01:11:22 Donc, je crois que si on veut vraiment
01:11:24 se donner les moyens sur un plan politique,
01:11:26 c'est de travailler là-dessus.
01:11:28 C'est bien de parler de saisie record de cocaïne,
01:11:30 saisie record de shit,
01:11:32 on n'entend jamais parler de saisie d'argent
01:11:35 en espèce qui circule sur notre territoire
01:11:37 et qui s'invade du bail, on n'en parle jamais.
01:11:39 Là aussi, on doit se donner de gros moyens.
01:11:41 Merci de m'avoir invité.
01:11:43 Merci beaucoup Bruno Bartocchetti,
01:11:44 secrétaire national du syndicat de police unité SGP Sud.
01:11:47 Notre question juste avant la pause,
01:11:49 constatez-vous une hausse des menaces et des violences
01:11:51 dans votre quotidien ?
01:11:52 C'est la question du samedi dans Punchline Weekend.
01:11:54 Vous flashez le QR code et nous écouterons
01:11:56 vos réponses en fin d'émission.
01:11:58 La pause, on se retrouve pour la dernière partie
01:12:00 de Punchline Weekend sur CNews.
01:12:02 A tout de suite.
01:12:04 Allez, 18h30, dernière partie de Punchline Weekend
01:12:07 en direct sur CNews.
01:12:08 On va poursuivre nos discussions dans un instant,
01:12:10 mais d'abord, le rappel des titres de l'actualité.
01:12:12 C'est avec Mathieu Devez.
01:12:13 Le secteur agricole est désormais inclus
01:12:15 dans les métiers en tension.
01:12:17 Une annonce du ministre de l'Agriculture,
01:12:19 Marc Fesneau.
01:12:20 L'objectif est de simplifier le recrutement
01:12:22 de travailleurs non européens.
01:12:24 Ce sont désormais considérés comme métiers en tension
01:12:26 les agriculteurs salariés, les éleveurs,
01:12:28 maraîchers, horticulteurs, viticulteurs
01:12:30 et agriculteurs non européens.
01:12:32 Les États-Unis ont commencé à envoyer
01:12:34 de l'aide humanitaire à Gaza.
01:12:36 Trois avions militaires ont largué de la nourriture.
01:12:38 C'est l'équivalent de 38 000 repas.
01:12:40 Une décision prise après la mort, jeudi,
01:12:42 de plus de 110 Palestiniens lors d'une distribution
01:12:44 alimentaire à Gaza.
01:12:46 Enfin, la santé du pape François inquiète.
01:12:48 Le souverain pontife n'a pas pu assurer
01:12:50 son discours aujourd'hui.
01:12:52 Il dit souffrir d'une bronchite.
01:12:54 Ces dernières années, le pape a connu
01:12:56 une série de problèmes de santé,
01:12:58 notamment au genou, aux os et aux jambes.
01:13:00 Il a été touché par une maladie
01:13:02 qui a été déclarée en 2019.
01:13:04 Il a été touché par une maladie qui a été déclarée en 2019.
01:13:06 Merci beaucoup Mathieu.
01:13:08 On va parler de ce refus d'obtempérer
01:13:10 qui s'est produit hier soir à Metz.
01:13:12 Une sous-préfète accompagnait
01:13:14 un équipage de la brigade spécialisée
01:13:16 de terrain qui tentait à ce moment-là
01:13:18 d'arrêter une voiture inscrite
01:13:20 au fichier des véhicules signalés,
01:13:22 mais en tentant de prendre la fuite,
01:13:24 le conducteur les a percutés.
01:13:26 Vous allez voir les images.
01:13:28 La voiture de police qui arrive,
01:13:30 qui barre la route du véhicule,
01:13:32 le véhicule qui tente,
01:13:34 qui percutait la violence
01:13:36 des images.
01:13:38 Vous voyez cette séquence
01:13:42 dans son intégralité.
01:13:44 On va écouter les précisions
01:13:46 de notre journaliste police-justice Sandra Buisson.
01:13:48 Les policiers de la BST
01:13:50 patrouillaient ce vendredi soir en voiture
01:13:52 à Metz avec à leur bord
01:13:54 la sous-préfète, directrice de cabinet
01:13:56 du préfet de Moselle,
01:13:58 venue observer une mission police.
01:14:00 Peu avant 20h, les agents ont détecté
01:14:02 un homme circulant à bord
01:14:04 d'un véhicule signalé volé.
01:14:06 Ils ont alors placé leur voiture devant celle du suspect
01:14:08 pour le bloquer et procéder
01:14:10 à son contrôle, mais l'homme a mis
01:14:12 la marche avant et percuté la voiture
01:14:14 sérigraphiée dans laquelle se trouvait
01:14:16 toujours la sous-préfète.
01:14:18 Un des policiers a été légèrement blessé
01:14:20 au bras et à la jambe.
01:14:22 Alors que des premiers éléments remontés par des sources policières
01:14:24 indiquaient que la sous-préfète souffrait
01:14:26 d'un léger traumatisme crânien
01:14:28 et de douleurs au cervical,
01:14:30 la préfecture nous a fait savoir dans la journée
01:14:32 qu'elle allait bien. Le périple du conducteur
01:14:34 ne s'est pas arrêté là. Il a continué
01:14:36 sa fuite malgré un pneu crevé.
01:14:38 Il a percuté un véhicule de la BAC
01:14:40 avant de tenter de prendre la fuite
01:14:42 à pied. L'homme de 36 ans
01:14:44 s'est rebellé lors de son arrestation.
01:14:46 Il a porté des coups aux policiers
01:14:48 qui ont dû utiliser un pistolet à impulsion
01:14:50 électrique pour pouvoir
01:14:52 l'interpeller. Il a été placé en garde à vue
01:14:54 pour refus d'obtempérer
01:14:56 aggravé, tentative de meurtre
01:14:58 sur personne dépositaire de l'autorité
01:15:00 publique, mais aussi rébellion
01:15:02 et violence sur personne dépositaire de l'autorité
01:15:04 publique, ainsi que pour conduite sans permis
01:15:06 et vol. Une des
01:15:08 quatre condamnations figurant sur
01:15:10 son casier judiciaire concernait, selon
01:15:12 nos informations, déjà un refus
01:15:14 d'obtempérer aggravé.
01:15:16 Un policier blessé donc après ce refus
01:15:18 d'obtempérer. La sous-préfète
01:15:20 visiblement va bien.
01:15:22 Toujours est-il qu'on peut se dire que
01:15:24 elle voulait assister à une mission
01:15:26 de police, on peut dire qu'elle a été servie.
01:15:28 Souvent quand des politiques
01:15:30 décident de suivre un équipage
01:15:32 de police, on se dit qu'à ce moment-là, il ne se passe pas grand-chose.
01:15:34 Là, pour le coup,
01:15:36 effectivement, on peut dire
01:15:38 qu'elle a été servie.
01:15:40 Alors, est-ce que ça vous fait réagir ? D'abord, je rappelle
01:15:42 que l'homme au volant a été interpellé.
01:15:44 Il est né en 1988.
01:15:46 Il a quatre condamnations
01:15:48 sur son casier judiciaire, dont une
01:15:50 pour refus d'obtempérer aggravé
01:15:52 et défaut de permis. On a donc clairement
01:15:54 affaire à un multirécidiviste, Jean-Michel.
01:15:56 Oui, à bord d'une voiture volée, puisqu'elle a été signalée volée.
01:15:58 Il percute un
01:16:00 premier véhicule.
01:16:02 Et si j'ai bien compris, il est arrêté un peu plus loin
01:16:04 en percutant le deuxième véhicule de la BAC.
01:16:06 Donc, vraiment, il y a une intention
01:16:08 aménimabe
01:16:10 et liqueuse, si on peut
01:16:12 parler ainsi. En réalité,
01:16:14 c'est une intention criminelle.
01:16:16 Là, il faut saluer
01:16:18 l'engagement et le
01:16:20 sang-froid des policiers,
01:16:22 qui n'ont pas visiblement,
01:16:24 d'après
01:16:26 les renseignements collins, fait usage de leurs
01:16:28 armes létales
01:16:30 et qui l'ont interpellé ultérieurement
01:16:32 en faisant usage du pistolet à impulsion
01:16:34 électrique. Vous voyez que là,
01:16:36 les images sont très
01:16:38 violentes. Je rappelle
01:16:40 qu'il y a un refus d'obtempérer
01:16:42 chaque 20 minutes, à peu près, en France.
01:16:44 Le pistolet à impulsion électrique, c'est ce qu'on appelait
01:16:46 le Taser. Le Taser, c'est une marque.
01:16:48 Le pistolet à impulsion électrique, c'est
01:16:50 la désignation générique.
01:16:52 Et donc, il y a
01:16:54 un refus d'obtempérer chaque 20
01:16:56 minutes. L'avis des policiers
01:16:58 et des gendarmes, mais beaucoup plus
01:17:00 en secteur urbain, l'avis des policiers est mis en cause
01:17:02 chaque 20 minutes.
01:17:04 Il faut le savoir. Et en particulier,
01:17:06 quand on critique,
01:17:08 comme le font certains partis politiques
01:17:10 d'extrême-gauche et certaines
01:17:12 associations d'extrême-gauche, quand on critique
01:17:14 systématiquement
01:17:16 l'action des policiers.
01:17:18 - Sarah Salmane, que risquent
01:17:20 les individus ? - Alors, pour un
01:17:22 refus d'obtempérer, c'est deux ans
01:17:24 d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Après là, il y a plusieurs
01:17:26 chefs d'accusation, je ne sais pas lesquels, sont
01:17:28 retenus ou pas retenus, sachant qu'il est en plus
01:17:30 en état de récidive.
01:17:32 - Je rajoute quelque chose de très intéressant sur le
01:17:34 refus d'obtempérer, pour compléter ce que dit Sarah.
01:17:36 Il n'y a pas très longtemps, il y a une
01:17:38 loi qui a été votée et promulguée
01:17:40 qui, en fait, donne une originalité au
01:17:42 refus d'obtempérer. Quand vous commettez
01:17:44 plusieurs infractions plus un refus d'obtempérer,
01:17:46 vous allez avoir un cumul de condamnations,
01:17:48 ce qui, jusqu'à maintenant, n'était pas prévu par
01:17:50 le droit français. Si vous êtes condamné, par
01:17:52 exemple, à l'époque, si vous étiez condamné pour vol ou refus
01:17:54 d'obtempérer, vous aviez une peine, mettons, deux ans
01:17:56 d'emprisonnement pour le tout. Là, vous aurez une peine
01:17:58 pour le vol, plus une peine pour le
01:18:00 refus d'obtempérer. Donc, le refus d'obtempérer
01:18:02 est sanctionné depuis peu
01:18:04 de façon beaucoup plus sévère, on l'a
01:18:06 sanctuarisé pour dire à chaque fois
01:18:08 que vous faites un refus d'obtempérer,
01:18:10 ça va s'ajouter à l'infraction initiale et non pas à ce...
01:18:12 - Ça veut dire quoi, depuis peu, Jérémy Cattin ?
01:18:14 - Ça a à peu près deux ans.
01:18:16 - Parce qu'on a bien compris qu'il a
01:18:18 déjà une
01:18:20 condamnation pour un refus d'obtempérer.
01:18:22 - Alors, on ne sait pas de quand elle date.
01:18:24 - Donc, on ne sait pas s'il est récidiviste,
01:18:26 puisque la récidive, en fait, dépend
01:18:28 de ce qu'on appelle le premier terme, c'est-à-dire la date du premier
01:18:30 jugement. Donc, on ne sait pas s'il est juridiquement
01:18:32 parrain. - Oui, parce que la première chose qu'on se dit, nous, on se dit
01:18:34 que soit la justice fait mal son travail,
01:18:36 soit les peines ne sont pas assez
01:18:38 fortes. - Vous noterez que ce n'est pas la même chose
01:18:40 s'il a été condamné il y a 15 ans et s'il a été
01:18:42 condamné la semaine dernière. - Bien sûr.
01:18:44 - Mais, Maître Calton,
01:18:46 on a
01:18:48 énormément de personnes qui
01:18:50 refusent d'obtempérer, qui est récidive
01:18:52 parfois 14, 15 fois
01:18:54 même, et je n'ai jamais entendu
01:18:56 cette peine de 2 ans et 15 000 euros.
01:18:58 - Vous avez un maximum. - Et autre chose que je voudrais dire,
01:19:00 regardez même
01:19:02 le policier qui avait été traîné,
01:19:04 refus d'obtempérer, qui avait été traîné
01:19:06 je ne sais pas combien de... - Travaux d'intérêt généraux.
01:19:08 - Les mètres, les 30... - Une vingtaine
01:19:10 de jours de travaux d'intérêt généraux.
01:19:12 - Non, mais vous voyez, c'est ça
01:19:14 le problème, c'est que là, c'est un policier
01:19:16 quand même, c'est un policier.
01:19:18 - Le problème, c'est le magistrat avec la digitalisation.
01:19:20 - Il y a une différence entre le code pénal que vous citez, qui est la peine
01:19:22 maximale, mais les juges ne sont en aucun cas
01:19:24 tenus de... - Donc, il y a un problème.
01:19:26 - Donc, il y a un problème sur le... - Il y a un problème
01:19:28 sur l'application de la loi, mais il n'existe pas de peine planchée.
01:19:30 Enfin, il n'existe pas de peine planchée. - Oui, mais il y a un problème.
01:19:32 - Mais ça montre aussi la défiance envers les forces de l'ordre.
01:19:34 - Mais Sarah, comment ? - Non, mais quand on a
01:19:36 un refus d'obtempérer, pourquoi on a un refus d'obtempérer ?
01:19:38 Pourquoi on ne s'arrête pas ? Parce que c'est un véhicule volé.
01:19:40 - Sarah, je suis d'accord avec vous,
01:19:42 mais des fois, ce n'est pas volé,
01:19:44 et le problème, c'est que comme... - C'est beau que vous avez un problème
01:19:46 intrinsèquement avec les forces de l'ordre. - Non, mais comme on risque
01:19:48 rien, parce que clairement...
01:19:50 - Non, mais écoutez... - Non, mais attendez.
01:19:52 - Pas toutes les deux en même temps, parce qu'on ne va pas y arriver.
01:19:54 Alors, Naïma ? - Maître Calfon ?
01:19:56 - Moi, je suis français lambda.
01:19:58 - Bien sûr, je comprends. - On a l'habitude
01:20:00 d'en parler.
01:20:02 À chaque fois, c'est dérisoire.
01:20:04 - Je vais vous expliquer. - C'est du sursis.
01:20:06 C'est du tige, mais vous vous rendez compte, le travail...
01:20:08 - Mais je comprends ce que dit Naïma.
01:20:10 Parce que c'est ce que disent les Français
01:20:12 qui nous regardent, Maître Calfon.
01:20:14 - Même les travailleurs sociaux
01:20:16 rigolent maintenant par rapport au tige.
01:20:18 - Parce qu'on n'arrive même pas à les appliquer,
01:20:20 parce qu'on a des difficultés.
01:20:22 - Alors, la réponse de Jérémy Calfon ?
01:20:24 - Évidemment qu'on se dit "mais je ne comprends pas
01:20:26 une peine de six mois avec sursis
01:20:28 ou une peine de travail d'intérêt général".
01:20:30 Évidemment que ça ne va pas être
01:20:32 quelque chose qui va empêcher
01:20:34 la récidive, quelque chose de dissuasif.
01:20:36 Mais vous savez, il y a beaucoup d'études, et sur le terrain,
01:20:38 on le vérifie, qui montrent une chose.
01:20:40 C'est que la peine précédente à laquelle
01:20:42 vous avez été condamné, et la peine
01:20:44 par ailleurs que vous encourez,
01:20:46 n'a aucune fonction dissuasive.
01:20:48 Ce qui a une fonction dissuasive, c'est la probabilité
01:20:50 que vous avez de vous faire attraper.
01:20:52 C'est-à-dire que le délai...
01:20:54 Non mais c'est vérifié par l'intégralité...
01:20:56 - Maître Calfon, vous n'allez pas me dire que si...
01:20:58 - Vous voulez que je vous le demande ?
01:21:00 - Attendez, si on vous dit que si vous vous faites attraper,
01:21:02 vous avez une amende de 35 euros,
01:21:04 ou si on vous dit que si vous vous faites attraper...
01:21:06 - C'est pas la même chose, ça fait des 5 000 euros.
01:21:08 - Je vous dis juste une chose, les États-Unis
01:21:10 cumulent un des plus hauts taux de criminalité
01:21:12 du monde occidental avec les peines les plus sévères.
01:21:14 Ça montre bien que vous n'avez pas
01:21:16 de lien, de dissuasion de la peine en cours.
01:21:20 - Mais si on suit votre raisonnement,
01:21:22 Maître Calfon, à ce moment-là,
01:21:24 on ne fait rien,
01:21:26 et pourquoi on n'a pas besoin
01:21:28 de mettre des peines plus importantes ?
01:21:30 - Parce que c'est précisément la probabilité
01:21:32 que vous avez de vous faire attraper qui est la plus suive.
01:21:34 - Donc là, vous remettez tout sur la police ?
01:21:36 - Non, je dis simplement une vérité.
01:21:38 - Est-ce qu'on peut prendre...
01:21:40 - Une vérité scientifique qui est la suite.
01:21:42 - Si je suis attrapé par la police,
01:21:44 il faut qu'il y ait une sanction derrière,
01:21:46 sinon ça ne sert à rien.
01:21:48 - Une sanction dans le feu et dans la flèche.
01:21:50 - Je voudrais entendre Jean-Michel.
01:21:52 - Maître Calfon, vous avez pris l'exemple
01:21:54 des États-Unis.
01:21:56 Prenons l'exemple des Pays-Bas,
01:21:58 par exemple, qui incluent aussi
01:22:00 la justice des mineurs.
01:22:02 C'est-à-dire même un mineur,
01:22:04 il fait un acte de délinquance,
01:22:06 un acte seulement, le premier,
01:22:08 il y a une peine dissuasive.
01:22:10 - Alors, ce dont...
01:22:12 - De 15 jours de prison,
01:22:14 aujourd'hui, il n'y a plus personne,
01:22:16 il n'y a pratiquement plus personne
01:22:18 dans les prisons
01:22:20 aux Pays-Bas.
01:22:22 - Alors très rapidement Naïma,
01:22:24 parce qu'on n'a plus beaucoup de temps.
01:22:26 - Jean-Michel, parce que si on comprend bien
01:22:28 ce que nous dit Gérard Ducalfon,
01:22:30 ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'avoir des peines lourdes
01:22:32 pour dissuader les délinquants.
01:22:34 - En fait, en réalité,
01:22:36 et en prenant le système américain,
01:22:38 il est en train de nous parler,
01:22:40 Maître Calfant, des multirécidivistes
01:22:42 qui ont déjà un lourd passé.
01:22:44 En réalité,
01:22:46 ce qui fonctionne,
01:22:48 et là je rejoins ce qu'a dit Naïma,
01:22:50 ce qui fonctionne par exemple aux Pays-Bas,
01:22:52 ce sont des courtes peines,
01:22:54 des courtes peines rapides
01:22:56 dès la première infraction.
01:22:58 Ça, ça fonctionne, mais ça ne fonctionne pas seul.
01:23:00 - Il faut que ça soit comme un choc.
01:23:02 - Ça fonctionne aussi avec
01:23:04 une application des peines
01:23:06 qui est très efficace.
01:23:08 En France, on a un juge d'application des peines
01:23:10 qui défait les peines de ses collègues
01:23:12 qui ont jugé magistrats du siège.
01:23:14 Donc ça, il faut arrêter à un certain moment.
01:23:16 Les Pays-Bas n'ont pas ça,
01:23:18 les Hollandais non plus,
01:23:20 et vous avez aussi une probation
01:23:22 qui fonctionne bien aussi.
01:23:24 Voilà pourquoi, dans ces pays-là,
01:23:26 le nombre de récidives
01:23:28 est beaucoup moins important.
01:23:30 Mais la sanction,
01:23:32 c'est quelque chose d'absolument important
01:23:34 et incontournable.
01:23:36 Et la problématique qu'on a en France,
01:23:38 c'est que les juges ont le droit
01:23:40 d'individualiser les peines,
01:23:42 ont le droit de ne pas appliquer des sanctions,
01:23:44 pas les maximums bien sûr,
01:23:46 mais même pas la moitié de la sanction maximum.
01:23:48 Et les réponses sont ridicules.
01:23:50 - Alors un mot, Kevin,
01:23:52 parce que je ne vous ai pas du tout entendu là-dessus,
01:23:54 avant de passer à un autre sujet.
01:23:56 - Non, mais je suis d'accord avec ce qui est dit.
01:23:58 Je comprends mieux.
01:24:00 Tout à l'heure, je n'avais pas compris.
01:24:02 - C'est un laboratoire humain.
01:24:04 Si un élève commet quelque chose de pas bien,
01:24:06 si vous sanctionnez tout de suite fort,
01:24:08 généralement, il ne recommence plus.
01:24:10 Mais il est vrai que si on laisse passer
01:24:12 des multirécidivistes...
01:24:14 - On leur dit qu'on ne sanctionne pas fort, justement.
01:24:16 - Justement, il faut sanctionner fort
01:24:18 et tout de suite pour que la peine soit comprise.
01:24:20 - Il faut que la sanction soit immédiate.
01:24:22 - Pour les primo-délinquants,
01:24:24 en général, le juge va dire
01:24:26 "on va utiliser le choc carcéral".
01:24:28 Et donc, pour les premières, deuxième,
01:24:30 troisième fois, on va leur réviser la prison.
01:24:32 Et finalement, on arrive parfois en comparution immédiate
01:24:34 avec des personnes qui ont énormément de mentions
01:24:36 dans leurs casiers et pour la première fois,
01:24:38 ils vont aller en prison. Donc, il faudrait frapper fort dès le début.
01:24:40 - La hausse des violences en France.
01:24:42 Les violences physiques et sexuelles
01:24:44 ont bondi de 7% en 2023,
01:24:46 selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur
01:24:48 cette semaine. A noter
01:24:50 que sur les 444 700 faits
01:24:52 de violences physiques enregistrées,
01:24:54 plus de la moitié ont été commis
01:24:56 dans le cercle intrafamilial.
01:24:58 C'est une personne agressée
01:25:00 toutes les minutes en France.
01:25:02 Une personne agressée toutes les minutes en France.
01:25:04 Je ne sais pas, moi, ce chiffre
01:25:06 me fait immédiatement réagir.
01:25:08 Ça paraît affolant, en fait.
01:25:10 - Cela apparaît
01:25:12 affolant, mais moi, ça ne m'étonne pas.
01:25:14 Aujourd'hui,
01:25:16 la violence physique n'est plus
01:25:18 une conséquence, c'est devenu
01:25:20 un prétexte. Prenez les transports
01:25:22 en commun, allez dans la rue,
01:25:24 il suffit d'un regard un peu
01:25:26 trop appuyé, d'un geste
01:25:28 qui est considéré comme déplacé,
01:25:30 d'une tête qui ne revient pas
01:25:32 à telle ou telle personne pour que tout de suite,
01:25:34 on se lance en effet dans des insultes,
01:25:36 voire dans une confrontation physique.
01:25:38 Et pour prendre les transports en commun
01:25:40 assez souvent, je le vois en effet
01:25:42 quotidiennement. - Vous les constatez, ces violences ?
01:25:44 - Bien sûr qu'on les constate tout le temps.
01:25:46 Prenez certaines lignes du métro
01:25:48 et vous voyez que les gens, en effet,
01:25:50 sont extrêmement violents.
01:25:52 J'ai encore vu, c'était mercredi après-midi,
01:25:54 dans une rame,
01:25:56 quelqu'un qui avait collé une autre personne,
01:25:58 c'est parti complètement en freestyle,
01:26:00 c'est parti avec des coups,
01:26:02 et on a dû séparer les personnes.
01:26:04 Moi, je suis allé dans un supermarché, il y a trois semaines,
01:26:06 c'était dans le 17ème
01:26:08 arrondissement, j'ai collé un peu trop
01:26:10 une personne devant moi,
01:26:12 elle s'est retournée, elle m'a insultée
01:26:14 en disant que c'était n'importe quoi,
01:26:16 et il y a des personnes qui ont pris ma défense, mais j'ai bien
01:26:18 cru qu'un coup allait partir.
01:26:20 On est dans une société où les
01:26:22 verrous moraux sont en train de sauter,
01:26:24 on ne respecte plus
01:26:26 la personne humaine pour ce qu'elle est,
01:26:28 et moi, je le vois également en tant que
01:26:30 professeur, des gamins qui se tapent
01:26:32 dessus et qui ont envie de faire mal
01:26:34 pour faire mal, avec une déshumanisation
01:26:36 qui est juste incroyable.
01:26:38 Ils me disent "on joue, on joue", mais non, en fait,
01:26:40 tu n'es pas en train de jouer, tu es en train de taper
01:26:42 sur quelqu'un et de lui faire mal,
01:26:44 physiquement et moralement.
01:26:46 - Sarah Salmane, vous voulez constater ces violences au quotidien, alors pas dans le métro,
01:26:48 parce que je vous ai entendu dire chez Jean-Marc Morandini que vous ne preniez pas le métro.
01:26:50 - Non, mais vous savez,
01:26:52 dans un Uber, ça m'est déjà arrivé,
01:26:54 qu'on me dise, ça m'est arrivé une fois de me dire "descends"
01:26:56 parce que la personne n'était pas d'accord avec mes propos.
01:26:58 Donc les violences, on les constate partout,
01:27:00 mais dans le cadre intrafamilial, je pense que c'est peut-être
01:27:02 là, et le sondage le montre, où on les constate
01:27:04 le plus, et quels que soient les milieux
01:27:06 sociaux, parce qu'on croit parfois, à tort,
01:27:08 que c'est l'apanage des milieux sociaux défavorisés.
01:27:10 Même dans les milieux sociaux extrêmement
01:27:12 favorisés, il y a des violences.
01:27:14 Ça vaut pour les violences conjugales, ça vaut pour les violences
01:27:16 envers les enfants, et c'est presque
01:27:18 parfois un peu plus caché. Je le rappelle,
01:27:20 il y a aussi une personne sur 10 qui est victime
01:27:22 d'inceste, donc ça fait 3 enfants par classe
01:27:24 finalement. Donc les chiffres font froid dans le dos,
01:27:26 et c'est, dans le cadre
01:27:28 familial, je crois que c'est beaucoup plus dur
01:27:30 à éradiquer que dans le
01:27:32 métro ou ailleurs où c'est beaucoup plus perceptible,
01:27:34 puisque les enfants ont cette tendance
01:27:36 de protéger leurs parents, même devant un juge des
01:27:38 enfants, puisqu'ils sont pris dans un conflit de loyauté,
01:27:40 où ils ne savent pas comment faire
01:27:42 pour dénoncer leurs parents, puisque finalement,
01:27:44 ils sont aussi très attachés à eux. - Alors, j'aimerais
01:27:46 vous faire écouter à présent le témoignage d'une femme,
01:27:48 Corinne, elle a été rouée de coups par deux individus
01:27:50 à la sortie de sa pharmacie,
01:27:52 ces hommes masqués tentaient
01:27:54 de lui voler sa voiture, c'était dans
01:27:56 le 91, dans l'Essonne, à Évry-Courcoronne,
01:27:58 ils ont fini par prendre la fuite, Corinne est
01:28:00 évidemment sous le choc, elle a accepté de témoigner
01:28:02 à visage découvert au micro
01:28:04 de Fabrice Elsner, le récit
01:28:06 est signé Charles Pousseau.
01:28:08 - Il est 19h, quand Corinne termine
01:28:10 sa journée, plus tôt que d'habitude.
01:28:12 En arrivant à sa voiture,
01:28:14 elle décide de prendre le temps de se détendre
01:28:16 avec de la musique, c'est à ce
01:28:18 moment que deux hommes l'agressent
01:28:20 et tentent de lui voler sa voiture.
01:28:22 - Il ouvre la portière passager et s'assoit
01:28:24 à l'intérieur de la voiture
01:28:26 et donc là, il m'attrape pour
01:28:28 me coucher en fait, ils sont masqués,
01:28:30 ils ont un bonnet,
01:28:32 ils ont des gants en latex, il me dit
01:28:34 j'ai 48 ans,
01:28:36 en fait, je n'ai
01:28:38 que travaillé pour avoir
01:28:40 ma voiture, mon portable, mon sac à main
01:28:42 et ils vont tout prendre en quelques secondes,
01:28:44 quelques minutes. - Les deux hommes décident
01:28:46 finalement de prendre la fuite, laissant
01:28:48 la voiture derrière eux, Corinne
01:28:50 s'en sort avec plusieurs coups au visage.
01:28:52 - On tapait sur tout le côté droit,
01:28:54 donc j'avais sur la tête,
01:28:56 tout le côté, une blessure dans la bouche.
01:28:58 - Un peu plus de deux semaines
01:29:00 après l'agression, Corinne garde
01:29:02 des séquelles psychologiques.
01:29:04 - Je suis stressée, je ne suis jamais seule,
01:29:06 en fait, voilà, moi j'adore
01:29:08 les fenêtres ouvertes, les portes ouvertes,
01:29:10 à la maison tout est fermé,
01:29:12 je guette toute la journée la porte
01:29:14 quand je suis à la pharmacie,
01:29:16 une casquette, une capuche.
01:29:18 - Ce n'est pas la première fois que ce
01:29:20 quartier connaît ce genre de violence.
01:29:22 Corinne s'est déjà fait casser sa porte
01:29:24 l'année dernière et une autre commerçante
01:29:26 a été agressée.
01:29:28 - Voilà, témoignage
01:29:30 poignant dans Punchline Weekend,
01:29:32 ce qui nous amène à notre question du samedi.
01:29:34 Constatez-vous une hausse des menaces et des
01:29:36 violences dans votre quotidien ? Vous avez été nombreux
01:29:38 à vous exprimer, merci. On écoute
01:29:40 quelques-unes de vos réponses.
01:29:43 - On vit dans un monde de violence.
01:29:45 Vous prenez les transports, il y a toujours
01:29:47 de la violence, des insultes, des manques de respect,
01:29:49 de politesse. Vous prenez dans la rue,
01:29:51 c'est pareil, manque de respect, de violence,
01:29:53 c'est de pied en pied. Et la justice, c'est
01:29:55 l'accès sur beaucoup de choses. Il faut changer
01:29:57 beaucoup de choses, je crois qu'il y a des lois à refaire.
01:29:59 - Oui, il y a une hausse des violences
01:30:01 et des menaces puisque justement, la justice
01:30:03 n'apporte pas une réponse suffisamment
01:30:05 ferme. Je veux que la justice
01:30:07 défende les victimes
01:30:09 plutôt que les agresseurs qui sont traditionnellement
01:30:11 plutôt antifrancs. Je crois que nous sommes
01:30:13 la seule nation qui défend donc les agresseurs
01:30:15 plutôt que qui défendent
01:30:17 les victimes. - Il y a une hausse
01:30:19 de la violence partout sur le territoire. Ici,
01:30:21 à Grenoble, je ne reconnais plus ma ville
01:30:23 parce qu'il y a beaucoup de trafic de drogue.
01:30:25 Il y a des gens menaçants
01:30:27 à chaque coin de rue. Ma maman a
01:30:29 déménagé et personnellement, je vais
01:30:31 faire de même. On est obligés de fuir
01:30:33 de toute façon. - Et voilà, merci bien
01:30:35 pour vos réponses et puis merci
01:30:37 à vous d'avoir été autour
01:30:39 de la table cet après-midi ce soir.
01:30:41 Merci à Jean-Michel Fauvergue, ancien chef
01:30:43 du RAID, Jérémy Calfon, maître
01:30:45 Jérémy Calfon, merci d'avoir été avec nous.
01:30:47 Sarah Salman, avocate également. Kevin
01:30:49 Bossuet, professeur d'histoire en banlieue
01:30:51 parisienne et puis merci à Naïma Imphadel,
01:30:53 essayiste chargée de mission de la ville.
01:30:55 C'est toujours un plaisir de vous avoir en plateau et d'échanger
01:30:57 avec vous. C'est la fin donc de cette émission.
01:30:59 La suite, dans un instant,
01:31:01 avec la rediffusion de
01:31:03 Face à Philippe Devilliers. Moi, j'aurais le plaisir
01:31:05 de vous retrouver à partir de 22h30
01:31:07 Pour recevoir info, week-end à tout à l'heure sur CNews.
01:31:09 ♪ ♪ ♪

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