Brian Mulroney E1

  • il y a 7 mois

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00:00 - Ce parti ne s'est jamais donné un chef québécois.
00:06 - Il est une bête politique redoutable.
00:09 - You had an option, sir, to say no.
00:12 - Sa victoire électorale sans précédent porte la promesse
00:15 d'une réconciliation nationale.
00:16 - Avec honneur et enthousiasme.
00:18 - Je fais de la bâtie pour toi, et puis là,
00:21 goodbye Charlie Brown!
00:22 - Homme de grands projets, il conclut un accord de libre
00:25 échange avec les États-Unis.
00:27 Il mène aussi la charge mondiale contre l'apartheid.
00:30 Mais son rêve de réforme constitutionnelle se termine
00:33 en ambeau.
00:34 - Si nous votons non!
00:36 ♪ ♪ ♪
00:40 ♪ ♪ ♪
00:44 (acclamations)
00:45 - 11 juin 1983, au centre des congrès d'Ottawa,
00:48 un affrontement unique dans l'histoire politique canadienne
00:51 se joue dans une salle surchauffée.
00:54 - Nous avons un vainqueur!
00:56 Brian Mulroney, le chef du Parti progressiste conservateur
00:59 du Canada!
01:01 - Sept ans après sa défaite crève-cœur contre Joe Clark,
01:04 Brian Mulroney a enfin son match revanche.
01:07 À 44 ans, sans jamais avoir même tenté de se faire élire député,
01:10 il devient chef de l'opposition et, il en est convaincu,
01:13 le prochain premier ministre du Canada.
01:16 Il en rêve depuis le début.
01:18 - Je suis le premier ministre du Canada.
01:22 - Il en rêve depuis l'adolescence. Il s'y prépare
01:26 depuis l'enfance.
01:28 Rien pourtant ne destinait Brian Mulroney aux plus hautes
01:31 fonctions. Lui, fils d'ouvrier anglophone du Québec, le petit
01:34 gars de Baie-Comeau, comme il le rappelle avec fierté.
01:37 - Je suis très fier d'être identifié comme le petit gars
01:40 de Baie-Comeau.
01:41 Mon père était mon héros, un électricien de Baie-Comeau
01:44 de la Côte-Nord, un pionnier de la région.
01:47 - Ses parents arrivent tout juste dans ce village
01:51 improvisé au bord du fleuve Saint-Laurent, lorsque naît
01:56 Brian, le fils aîné de la famille. Baie-Comeau se
02:00 construit alors autour d'un moulin à papier tout neuf,
02:04 propriété d'un riche industriel américain, le colonel
02:08 McCormick. Ici, les patrons sont des Anglo-Protestants,
02:12 les ouvriers, des Franco-Catholiques. Les Mulroney,
02:16 les deux, ne sont ni l'un ni l'autre. D'origine irlandaise,
02:20 leur religion leur impose de fréquenter l'école et
02:24 l'église en français.
02:26 - Nous, on était catholiques, alors les catholiques,
02:29 c'était les francophones et les anglophones, les
02:32 Souchi-irlandaises, qui étaient ensemble. Alors, ça faisait
02:35 bizarre un peu, mais on s'entendait à merveille.
02:38 - Brian Mulroney va donc grandir dans un village coupé
02:41 du reste du monde pendant les longs mois d'hiver.
02:44 Au milieu de deux univers qu'il tentera de réconcilier.
02:48 Sociable de nature, sans gêne et beau parleur, il participe
02:52 dès l'âge de 10 ans à des concours oratoires.
02:56 Premier échec en 1949, sa soeur aînée, Olive, l'emporte.
03:00 - Et je me souviens de ça, pas à cause de ma victoire,
03:04 mais à cause de la sienne.
03:06 Parce qu'elle a gagné avec un discours qui portait sur
03:10 l'allégion de Terre-Neuve au Canada, où ça s'appelait
03:14 "Welcome, Newfoundland".
03:15 (rire) - Le rire chez Brian Mulroney
03:19 cache souvent des ironies douloureuses. Ce jour-là,
03:22 l'arrivée de Terre-Neuve dans la Confédération canadienne
03:25 allait simplement le priver du titre de meilleur orateur
03:28 de Bécamo. Comment imaginer que 40 ans plus tard,
03:31 Terre-Neuve causera le plus gros échec de sa vie,
03:34 en bloquant l'accord constitutionnel du Lac-Mége,
03:37 visant à réconcilier le Québec avec le reste du pays?
03:40 Mais à 10 ans, Brian Mulroney a d'autres soucis, précoces.
03:44 La famille s'est agrandie, avec six enfants à nourrir.
03:48 Il doit donc déjà travailler, laver des légumes trois jours
03:52 par semaine au comptoir alimentaire de la Baie-Dudson.
03:56 La vie est rude à Bécamo, son père exigeant, mais Brian
04:00 Mulroney a l'habitude de faire des choses.
04:04 - Je suis un peu déçu.
04:06 - La vie est rude à Bécamo, son père exigeant, mais Brian
04:10 Mulroney est l'éternel bout en train.
04:14 La famille fait le sacrifice financier d'envoyer Brian
04:18 Mulroney étudier à l'extérieur.
04:20 À 14 ans, il quitte la maison pour le Collège Saint-Thomas
04:24 au Nouveau-Brunswick.
04:26 Lui veut revenir à son port d'attache Bécamo, apprendre
04:30 un métier, travailler à l'usine comme tout le monde, cesser
04:34 d'être un poids pour sa famille.
04:36 Mais son père a d'autres ambitions pour lui.
04:40 - Il dit que la seule façon de sortir d'une ville de pas
04:44 dits papiers, c'est par la porte d'une université.
04:48 Et tu vas aller à l'université.
04:50 Il dit, même si on a besoin de l'argent puis j'apprécie
04:53 l'offre, on n'en a pas besoin à ce point-là.
04:56 - Ce sera l'Université Saint-François-Xavier en
04:59 Nouvelle-Écosse, catholique et anglophone.
05:02 ♪ ♪ ♪ 1960, le début d'un temps
05:10 nouveau au Québec, celui de la Révolution tranquille.
05:13 - Et ça, c'est important!
05:15 La transformation chez nous!
05:19 - La société prend un coup de jeune. Après les années
05:23 du Plessis, le libéral Jean Lessage et son équipe du
05:27 Tonnerre prennent le pouvoir à Québec.
05:30 - C'est un pouvoir pour les jeunes, n'est-ce pas?
05:33 ♪ ♪ ♪ - C'est à ce moment que
05:37 Brian Moroney arrive à l'Université Laval de Québec.
05:40 La faculté de droit se trouve alors dans la vieille ville.
05:43 Cela lui permet d'être au coeur de l'action du matin au soir.
05:46 - Nous étions à la faculté de droit, on était au palais
05:49 de justice après, puis ensuite à l'Assemblée nationale,
05:52 puis ensuite dans les boîtes.
05:54 C'était magnifique!
05:55 - Dans le quartier latin où il habite, face à l'Assemblée
05:58 nationale, lui et d'autres mordus de la politique peuvent
06:01 facilement fréquenter les politiciens les plus en vue,
06:04 comme Daniel Johnson, qui lui donne des conseils.
06:07 Jean Lessage le reçoit chez lui.
06:09 Avec René Lévesque, il joue parfois aux cartes tard la nuit.
06:12 - Pour des groupies politiques, comme nous étions tous,
06:15 c'était formidable.
06:16 C'est une période formidable.
06:18 - Brian Moroney se lie aussi d'une amitié profonde avec
06:21 deux francophones qui occupent la salle de salle de
06:24 l'université.
06:25 - On a une amitié profonde avec deux francophones qui
06:28 occuperont une place centrale dans sa vie, Bernard Roy
06:31 et Lucien Bouchard.
06:33 - J'allais au séminaire.
06:35 - Tu venais ici, là?
06:36 - C'est ça.
06:38 - Mais nous autres, quand on venait ici, le séminaire
06:41 était encore en opération.
06:42 - C'est ça.
06:44 - Lucien, l'intellectuel, et Brian, l'homme d'action.
06:47 Leur amitié durera 30 ans avant de connaître une fin tragique.
06:50 ♪ ♪ ♪
06:53 ♪ ♪ ♪
06:57 À l'automne 1960, les États-Unis vivent eux aussi une petite
07:00 révolution. L'élection de John F. Kennedy, leur premier
07:03 président catholique d'origine irlandaise, comme Moroney.
07:06 - Je me souviens, on a passé ensemble la soirée de l'élection
07:09 de Kennedy, Brian et moi, à Québec. C'était un très
07:12 grand moment.
07:13 - C'est ça.
07:15 - C'est ça.
07:17 - C'est ça.
07:18 - C'est ça.
07:20 - C'est ça.
07:21 - C'est ça.
07:22 - C'est ça.
07:23 - C'est ça.
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07:27 - C'est ça.
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08:00 - C'est ça.
08:01 - C'est ça.
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08:21 - C'est ça.
08:22 - C'est ça.
08:23 - C'est ça.
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08:25 - C'est ça.
08:26 - C'est ça.
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08:29 - C'est ça.
08:30 - C'est ça.
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08:39 - C'est ça.
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08:55 - C'est ça.
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08:59 - C'est ça.
09:00 - C'est ça.
09:01 - C'est ça.
09:02 - C'est ça.
09:04 - C'est ça.
09:05 - C'est ça.
09:07 - C'est ça.
09:08 - C'est ça.
09:10 - C'est ça.
09:11 - C'est ça.
09:13 - C'est ça.
09:15 - C'est ça.
09:16 - Pour Brian Moroney, à l'époque en tout cas, aucun ne doute
09:19 de ses ambitions.
09:20 - J'étais ambitieux.
09:21 J'aimais la politique, j'aimais le monde, j'aimais le monde
09:24 politique. Mais je me souviens pas d'avoir dit ou affirmé
09:27 que je veux être premier ministre moi-même. Ça aurait
09:30 été un peu ridicule.
09:32 Mais c'est possible.
09:33 Ce ne sera pas la première fois que j'aurai dit quelque chose
09:36 de ridicule.
09:38 (rires)
09:40 ♪ ♪ ♪
09:45 - 1967. Montréal reçoit l'exposition universelle.
09:50 La métropole du Canada est en ébullition économique,
09:54 mais aussi sociale.
09:56 Rapidement, Brian Moroney devient le spécialiste
10:00 des conflits du secteur portuaire dans tout l'est
10:03 du Canada.
10:05 - Mes clients ont suspendu pour juste cause 3200 débardeurs
10:10 dans les trois ports.
10:12 - Le milieu des débardeurs est un monde rude où Moroney
10:16 excelle.
10:18 - On se tait pas au contre.
10:19 On a 47 de là cette année, puis 47, toutes les mêmes
10:22 hommes, tout ça.
10:23 - Débarrez vos portes d'or!
10:24 - En octobre 1971, le pourrissement d'un conflit
10:27 de travail au quotidien, la presse, donne à Brian
10:30 Moroney l'occasion de s'illustrer.
10:33 - Il y aura des démonstrations quand Power Corporation
10:37 traitera pas de façon humaine les gars de la presse.
10:41 - Lors d'une manifestation en appui aux travailleurs
10:45 du journal, une femme perd la vie. Elle était enceinte.
10:49 - Une petite minorité, par ses demandes exagérées,
10:53 irréalistes et inacceptables, est en train de tuer la presse.
10:57 - Après un lock-out de huit mois, le propriétaire,
11:01 Paul Desmarais, fait appel à son ami Brian Moroney.
11:05 - Je lui ai dit, "Paul, je vais prendre ça comme mandat
11:08 à une condition, c'est que j'ai carte blanche."
11:11 - Il a fait des suites d'hôtels au Rhin-Élisabeth pour y
11:14 enfermer les chefs syndicaux Marcel Pépin et Louis Laberge.
11:17 - J'ai dit, "On va sortir d'ici, là, quand c'est réglé.
11:20 Et puis, alors, on va vivre à l'hôtel." Je pense que
11:23 ça a pris une semaine.
11:25 Puis ça s'est réglé.
11:26 Bar ouvert. Avec Louis, puis moi, puis Mercedes, je peux prendre
11:29 pour du cash que le bar était ouvert. Ha! Ha! Ha!
11:32 (bruit de moteur)
11:35 - C'est la consécration pour Brian Moroney, le négociateur
11:40 à qui tout réussit. Et le célibataire de 33 ans va
11:44 bientôt remporter sa plus belle victoire.
11:48 Elle a pour prénom Mila.
11:50 - Un lundi matin, je lisais le New York Times.
11:54 - J'avais 19 ans et c'était le 14 juillet.
11:58 - Puis là, elle a passé en bikini. Alors, j'ai demandé
12:02 au directeur du club, "Oui, c'est qui, ça?" Il a dit,
12:06 "C'est la fille du Dr Pivenetski."
12:09 - I heard about him showing some interest in our daughter.
12:14 - La jeune femme d'origine yougoslave est étudiante
12:17 en génie. Brian Moroney ignore qu'elle est aussi une bénévole
12:20 pour l'élection de son ami conservateur, Michael Meehan,
12:23 dans Westmount.
12:24 - Une certaine Mila était une de nos travailleuses.
12:28 Elle est venue travailler au Quartier Général.
12:32 - Je ne savais pas que lui fait partie du Parti conservateur.
12:36 C'était seulement quand je répondais au téléphone que je...
12:40 je disais, "Tu connais ce voix-là?"
12:43 Il dit, "May I speak to Michael?"
12:45 - Puis, à un moment donné, elle a disparu. Je me suis posé
12:48 la question, "Mais où donc est Mila?" Bien, évidemment,
12:51 elle avait d'autres chats à fouetter. Elle avait rencontré
12:54 Brian.
12:55 - On s'est fiancés au mois de novembre, puis on s'est mariés
12:58 au mois de mai.
12:59 - Mila, c'est la meilleure chose qui est arrivée à Brian,
13:02 certainement.
13:04 - Il a aidé, bien sûr, et lui a confié son rêve.
13:07 - Une fois, il m'a dit, "Je pense que je veux être
13:10 premier ministre du Canada."
13:11 Et j'ai dit, "Ah, great idea!
13:13 Quelle bonne idée!"
13:14 Mais c'était des mots.
13:18 - Tout ce qui manquait encore à Brian Mulroney, la célébrité,
13:22 lui arrive l'année suivante, lorsque Robert Bourassa le
13:26 recrute pour siéger à la commission d'enquête sur
13:30 l'industrie de la construction à la suite du saccage du chantier
13:34 de la France.
13:35 - Nous étions bouleversés par le nombre de personnes qui
13:39 occupaient des fonctions syndicales très importantes,
13:42 très importantes, avec des dossiers criminels.
13:46 - Les conclusions de la commission d'enquête deviennent
13:49 son tremplin pour plonger en politique.
13:52 - Je me suis servi du rapport Cliche pour faire des discours
13:55 à travers le pays pour voir quelle sorte de réaction
13:58 ça pourrait provoquer.
13:59 - Il confie à son ami Michel Coguer la tâche de mesurer
14:03 l'appui à sa candidature chez les membres du parti
14:06 d'un océan à l'autre.
14:08 - La réception était pour la moitié.
14:11 - Mila Mulroney aussi ne prend pas l'affaire trop au sérieux.
14:14 - J'avais que 22 ans et j'étais à l'école. Pour moi,
14:17 c'était que des mots.
14:19 - Mais pas pour Brian Mulroney.
14:20 - Je suis un peu déçu.
14:22 - Je suis un peu déçu.
14:23 - Je suis un peu déçu.
14:25 - Je suis un peu déçu.
14:26 - Je suis un peu déçu.
14:28 - Mais pas pour Brian Mulroney, convaincu de ses chances
14:31 lorsque le poste de leader s'est ouvert en 1975,
14:34 après la démission de Robert Stenfield.
14:37 (applaudissements)
14:40 Une dizaine de candidats sont dans la course et Brian
14:43 Mulroney ne tarde pas à se démarquer.
14:46 - Brian avait décidé que ce serait une campagne
14:49 tout à fait québécoise.
14:51 Alors tous les dirigeants de la campagne, c'était des Québécois.
14:54 - Nous avons donc besoin d'idées neuves, d'hommes et de femmes
14:57 capables de vigueur et de souplesse pour faire face
15:00 aux événements.
15:01 - On lui reprochait d'être trop souverain dans les médias.
15:04 - Ses amis et organisateurs de l'époque reconnaissent
15:07 que la campagne manquait sérieusement de modestie.
15:10 - They want a man or a woman who can defeat Pierre-Elliott Trudeau.
15:13 - Brian s'est conduit comme gagnant, comme vainqueur,
15:17 comme frontrunner dès le début et ça a fusqué beaucoup de monde.
15:20 - Au pire, dans un parti aux valeurs conservatrices,
15:23 sa campagne a fait l'échec.
15:24 - Au pire, dans un parti aux valeurs conservatrices,
15:27 sa campagne affiche une image de richesse insolente
15:30 qui se retourne contre lui.
15:32 (applaudissements)
15:35 - C'est le rôle du Parti conservateur de retourner
15:38 aux sources.
15:39 - Malgré un discours plutôt terne, Brian Maroney fait
15:42 tout de même bonne figure au premier tour de scrutin,
15:45 en arrivant deuxième, tout juste derrière Wagner.
15:49 C'est alors que trois candidats se désistent pour se rallier
15:52 à Joe Clark, lui permettant de dépasser Maroney au second tour
15:55 de scrutin. Au troisième tour, Brian Maroney, distancé par
15:58 Wagner et Clark, doit se retirer de la course.
16:01 Aucun autre candidat ne l'a appuyé.
16:04 - C'était sa première défaite.
16:05 Jusque-là, dans sa vie, il ne s'était jamais porté candidat
16:08 sans être certain d'avance de pouvoir gagner.
16:11 - Au quatrième tour, Joe Clark l'emporte de justesse.
16:14 (applaudissements)
16:18 - Je me trouvais, le lendemain, quand même cassé comme un clou,
16:22 avec des dettes. Il a fallu que je paie ça. J'avais une jeune
16:26 famille. Ben venait de naître.
16:28 - À l'époque, mon ami Brian aimait noyer ses échecs.
16:32 - Il a commencé à beaucoup trop boire et il était très amer
16:36 envers tous ceux qui voyaient comme ses ennemis, en même temps
16:40 qu'il avait des amis.
16:42 - Il a commencé à boire beaucoup trop. Il a commencé à boire
16:45 beaucoup trop. Il a commencé à boire beaucoup trop. Il a commencé
16:48 à boire beaucoup trop. Il a commencé à boire beaucoup trop.
16:51 - Ça m'a pris du temps à digérer tout ça. J'ai fait
16:54 certaines erreurs importantes, mais je n'ai jamais eu
16:57 de dépression dans mes affaires.
16:59 - Mais Brian disait que c'était fini la politique maintenant.
17:02 Je vais travailler. Je vais travailler pour l'Iron Ore.
17:05 ♪ ♪ ♪ - L'Iron Ore possède des mines
17:08 de fer sur la côte nord, souvent perturbées par des grèves.
17:11 Brian Mulroney vient de Baie-Comeau. Il est l'homme tout
17:15 désigné pour présider l'entreprise et rétablir
17:19 la paix syndicale.
17:21 - J'étais bien en salle à ce moment-là. Nous avions
17:25 trois enfants. On avait une belle maison, une belle situation
17:29 à Westmount, à Montréal.
17:31 J'étais président chef de la direction de la compagnie
17:34 Iron Ore. On avait tout ce qui va avec le job.
17:37 Des avions, chauffeurs, tout le kit, on l'avait.
17:43 - Sauf que l'argent, la vie de luxe, le succès financier
17:46 n'arrivent pas à le combler.
17:48 - C'était un tremplin, l'Iron Ore. C'était pas son but ultime,
17:51 c'est clair.
17:53 - Je voyais tout de suite et tous ses amis que la politique,
17:56 c'est dans son sang. C'est très important pour lui de s'impliquer
17:59 parce que ça fait partie de son travail.
18:02 - Il a fait un grand travail.
18:03 - C'est très important pour lui de s'impliquer parce que
18:06 ça fait partie de qui il est.
18:10 ♪ ♪ ♪ - La victoire électorale
18:14 de Joe Clark en 1979 risque d'anéantir ses espoirs.
18:19 - Le Québec ne se sentira pas isolé dans un gouvernement
18:22 Clark.
18:26 - Mais le gouvernement est minoritaire et Clark peine
18:29 à manoeuvrer avec l'opposition.
18:30 Résultat, le 13 décembre, il est renversé en chambre.
18:35 - Pour 139, contre 133.
18:40 - Brian Moroney l'apprend lors d'un voyage d'affaires.
18:43 - Puis on arrivait à Toronto, au Royal York, on ouvre
18:46 la télévision, pouf!
18:48 Le gouvernement a été battu.
18:50 - On s'est parlé le lendemain de la défaite de Joe Clark.
18:53 Je l'ai appelé puis j'ai dit, "Brian, il faut que tu y ailles."
18:56 Il a dit, "Je le sais."
18:57 - Je pense à une vieille histoire d'amour entre
19:00 le Parti libéral et le Canada.
19:04 - Février 1980, le libéral Pierre-Éliott Trudeau reprend
19:07 le pouvoir après le bref épisode du gouvernement de Joe Clark.
19:10 - Et voici que pour aucune bonne raison, on est en train
19:14 de le redonner à l'équipe adverse. L'atmosphère était pas
19:17 généreuse.
19:21 - Je me souviens de cette soirée-là. J'étais à la
19:24 demande de courager, je me suis couché. Ce que je ne fais
19:27 jamais à l'occasion des soirées électorales, j'ai trouvé
19:30 ça décourageant.
19:31 - La première chose, c'est un point très franc, il fallait
19:34 se débarrasser de Joe Clark.
19:36 Et ça, c'était difficile.
19:37 Ça, ça nous a pris deux ans.
19:39 ♪ ♪ ♪ - À cette époque, la vie
19:42 personnelle de Brian Moroney va au plus mal.
19:45 - Mon problème, c'était que je ne pouvais pas dire, je vais
19:48 prendre une cigarette ou deux, je vais prendre une cigarette
19:51 ou deux, je vais prendre un verre de whisky, de...
19:54 Non, jamais une deuxième, puis parfois une troisième.
19:57 - Il buvait trop.
19:59 Il y avait de la tension à l'intérieur de sa famille.
20:02 - Milad lui a dit, "Brian, écoute, si tu n'arrêtes pas
20:05 de trop boire et de toujours pleurer de tes mauvaises
20:08 fortunes, là, c'est fini."
20:10 - Au bar du chic hôtel Ritz-Carlton de Montréal, où il
20:13 était le premier chef de l'équipe adverse, il a été
20:17 le premier chef de l'équipe adverse.
20:20 Au bar du chic hôtel Ritz-Carlton de Montréal, où il est un
20:23 habitué, son ami Yves Fortier enfonce le clou. Son avenir
20:26 politique aussi en dépend.
20:27 - Je lui ai suggéré qu'il devrait modérer sa consommation
20:30 d'alcool. Et il m'a regardé dans les yeux, puis il m'a dit,
20:33 "Tu penses que si je veux revenir, c'est ce que je
20:37 devrais faire?" Et je lui ai dit, "C'est clair que oui,
20:40 d'après moi, Brian."
20:41 Je n'ai pas été le seul à lui dire ça. Et puis, je me suis
20:45 rendu compte que c'était un vrai ami. Je n'ai pas été le seul
20:48 à lui dire ça. Il y a plusieurs de ses amis qui lui ont dit.
20:52 - Au retour d'un voyage d'affaires en Roumanie, fin
20:55 juin 80, sérieusement malade à la suite d'une infection,
20:59 il cesse de boire.
21:00 - Je n'ai jamais pris une goutte d'alcool depuis. Puis quand
21:04 mes amis m'interrogeaient par la suite, je leur dis,
21:07 "Inquiétez-vous pas, avec ce qui est passé avant,
21:10 j'ai quand même une bonne moyenne."
21:13 - Il a trouvé son avenir politique.
21:16 - La base de Brian, c'est sa vie familiale. Et je pense que
21:19 s'il a fait des changements dans sa vie, c'est à cause
21:22 de la famille.
21:23 - Le couple devient alors une véritable équipe, dédiée
21:26 à la réalisation des ambitions politiques de Brian Maroney.
21:29 - Moi, j'ai insisté que s'il a toujours eu l'envie de le faire,
21:32 on est avec lui. On va lui épauler, les enfants et moi,
21:35 toute la famille va être...
21:37 - C'est ça, c'est ça.
21:38 - C'est ça, c'est ça.
21:40 - Et moi, toute la famille va être sur l'autobus.
21:43 On va tous aller.
21:45 - Pour leur fille aînée, Caroline, cela allait de soi.
21:48 La politique est dans l'ADN familial.
21:51 - Il était toujours passionné par la politique. C'était
21:54 une grande partie de sa vie, c'était une grande partie
21:57 de notre vie, en fait.
21:58 (applaudissements)
22:00 - Dès l'automne 80, les médias commentent les intentions
22:03 de Brian Maroney de déloger Joe Clark à la tête du parti.
22:06 Mais lui le nie publiquement.
22:08 - Je vais continuer à le supporter tant et si longtemps
22:11 qu'il va vouloir rester là.
22:13 - N'empêche, ses amis commencent à s'activer pour son compte.
22:16 La première occasion se présente en février 1981, lors du
22:19 Congrès conservateur, un an après la défaite électorale
22:22 du parti.
22:23 - Le vote commence immédiatement.
22:26 - Comme à chaque congrès, les délégués doivent se prononcer
22:29 sur le leadership de leur chef.
22:30 (applaudissements)
22:32 - Clark est un homme qui a toujours été un grand
22:35 supporter.
22:36 - Clark obtient seulement 66 % d'appui. Cela montre que
22:39 la colère gronde dans le parti.
22:41 - Clark était hautement contesté.
22:44 - Les amis de Brian Maroney sentent Clark fragile et
22:47 ils commencent à s'organiser.
22:48 Brian Maroney assiste souvent à ses rencontres, tout en se
22:51 gardant une porte de sortie.
22:53 - Je n'exclus jamais des options.
22:56 - Chose certaine, en 1982, Brian Maroney s'arrange pour
22:59 qu'on parle de lui.
23:00 - Je suis un homme qui a toujours été un homme qui
23:03 a toujours été un homme.
23:05 - Il multiplie les discours et les coups de téléphone.
23:08 - Il appelait les journalistes qu'il connaissait. Tout le monde
23:11 savait ça. Il nous appelait, il nous donnait son impression,
23:14 c'est toujours off the record.
23:16 - Il n'y a pas de doute qu'à ce moment-là, we kept the pot
23:19 boiling.
23:20 - Sauf qu'un mois avant un autre congrès du parti, sa deuxième
23:24 chance de déloger Joe Clark, il se produit une scène tout à fait
23:27 étrange. Avec Joe Clark à ses côtés, Brian Maroney met les
23:31 freins pour le bien du Canada.
23:33 - Je crois que la meilleure façon de l'accomplir, c'est de
23:36 confirmer la leadership de M. Clark et de s'attaquer à la
23:40 tâche de former un gouvernement...
23:43 - La veille à sa résidence de Westmount, il avait réuni
23:46 les amis travaillant pour lui.
23:48 - Je leur ai dit...
23:49 J'y réfléchis, tout ça, j'en ai pas vraiment mis là.
23:53 On n'a pas l'intention d'y aller.
23:55 - Alors on était un peu déçus, très déçus, et on décide
23:58 de continuer.
24:00 - Maroney était-il sincère en disant appuyer Joe Clark?
24:03 Personne n'en est tout à fait certain.
24:06 - On l'a peut-être cru sur le moment, mais on était convaincus
24:09 ou était capable de convaincre de changer d'idée.
24:12 - D'autres estiment que cette accolade n'était qu'une
24:15 manoeuvre stratégique.
24:17 - C'était vraiment du window dressing. C'était pas...
24:20 On a continué nous autres à travailler en profondeur
24:23 derrière la scène.
24:24 - Lorsque s'ouvre le congrès conservateur fin janvier 83
24:27 à Winnipeg, le dernier avant les prochaines élections fédérales,
24:30 Brian Maroney montre toujours patte blanche.
24:33 - Est-ce qu'on peut vous demander comment vous allez voter?
24:36 - M. Clark.
24:38 - Sauf que ses amis ont financé le voyage de centaines
24:41 de délégués venus voter contre Joe Clark.
24:44 - Je suis pour la révision.
24:45 Ils trouvent toutes sortes de niaiseries pour pas
24:48 nous inscrire.
24:49 - Je l'ai dit et je le répète que nous sommes tous
24:52 des délégués.
24:53 - Si nous avons l'intelligence et la sagesse de continuer
24:56 à travailler ensemble...
24:57 - Rien, absolument rien ne pourra nous arrêter.
25:00 - Encore une fois, à peine deux délégués sur trois appuient
25:03 Joe Clark sous la barre qu'il avait lui-même fixée
25:07 publiquement.
25:08 - Ce n'était pas un mandat assez clair.
25:11 - Contesté de l'intérieur, Joe Clark décide de jouer
25:14 le tout pour le tout, de crever l'abcès, de défier
25:17 ses adversaires.
25:19 - On convoque un congrès pour la chefferie si tôt que possible.
25:22 - On a un mandat assez clair.
25:23 - On convoque un congrès pour la chefferie si tôt que possible.
25:26 - Je suis en train de faire mes valises avec ma femme.
25:29 On regarde ça à la télévision.
25:31 Joe Clark vient d'annoncer sa démission.
25:34 C'était complètement renversé.
25:35 - Je serai un candidat...
25:37 - C'est la guerre.
25:38 Joe Clark sera candidat à sa propre succession.
25:41 (applaudissements) Ce que le public ignore,
25:44 c'est que s'il s'était accroché, les amis de Brian Moroney
25:48 avaient des engagements signés par la moitié des députés
25:52 conservateurs pour organiser un "pooch", l'expulsé du poste
25:55 de chef de l'opposition.
25:57 - Même à très, très bientôt.
25:58 Merci.
26:00 - On avait même des idées de forcer à quitter
26:02 Stornoway, la maison du chef de l'opposition, pour des raisons
26:05 semi-illégales, des choses de même. On avait un plan
26:08 de match. Alors, finalement, on n'a pas eu à le faire
26:11 parce que Joe a dévisionné.
26:12 - De son point de vue, Joe Clark cherchait sans doute
26:15 à prendre ses adversaires de vitesse en déclenchant
26:18 immédiatement son premier match.
26:20 - C'était sans compter sur l'efficacité de l'organisation
26:23 que nous avions montée au Québec.
26:25 - Mais Brian Moroney a un gros problème. La Renor, dont il est
26:28 le président, a annoncé deux mois plus tôt la fermeture
26:31 de ses mines les moins rentables.
26:33 - On ne peut plus vendre notre produit.
26:36 - Alors que Joe Clark est déjà en course, Brian Moroney,
26:39 lui, est convoqué devant une commission parlementaire
26:42 qui se tient à Shefferville pour y défendre la fermeture
26:45 de la mine.
26:47 - C'était le gros spectacle.
26:48 À la Brian, comme il était capable de le faire.
26:51 - Non seulement...
26:52 - Guy Chevrette, alors ministre du Parti québécois,
26:55 assiste à la séance où Moroney justifie la décision
26:58 et annonce de généreuses indemnités aux employés
27:01 touchés.
27:02 - Vous pouvez vous imaginer qu'il est arrivé là comme
27:05 un chien dans un jeu de quilles.
27:07 Puis à la fin de tout ça, les gens l'ont applaudi.
27:10 Il faut le faire.
27:12 - Je pense que Brian a voulu démontrer à la réunion
27:15 qu'une entreprise, quand elle n'est pas viable,
27:18 il faut poser des gestes.
27:20 - Si je me cassais la gueule, à Shefferville, c'était la fin.
27:24 Pourquoi lancer une campagne pour te faire tirer
27:28 quelques heures après?
27:30 - Il fallait tenir l'intérêt sans avoir de candidat.
27:34 Et on était convaincus qu'il viendrait. Mais chaque chose
27:38 devait venir en fonction de la situation.
27:42 - Sauf que les assemblées de sélection des délégués
27:46 conservateurs commencent à toute vitesse.
27:50 Avant de faire le show officiel, Brian Moroney invite son épouse
27:54 Mila au restaurant pour lui faire la grande demande.
27:58 - Bien, je lui ai dit qu'est-ce que t'en penses?
28:02 - J'avais pas le droit de lui empêcher.
28:06 - Un mois plus tard, elle est à ses côtés lorsqu'il devient
28:10 le sixième candidat à se lancer dans la course, une course
28:14 qu'il va mener différemment de la première.
28:18 - On évitait les médias complètement pour mettre
28:22 l'enface sur chaque délégué individuellement. C'est la
28:26 leçon principale que j'avais apprise suite à ma défaite
28:30 en 76.
28:32 - Il fait le tour du pays à la rencontre des délégués,
28:36 en compagnie de son arme secrète, Mila.
28:40 ♪ ♪ ♪
28:46 Brian Moroney avait appris une autre leçon de la course
28:50 de 1976, éviter d'étaler la richesse de sa campagne.
28:54 Fini les jets privés, l'équipe travaille fort à se donner
28:58 une image de modestie.
29:00 - La deuxième campagne, c'était la campagne du Rusty Station
29:03 Wagon, le station wagon tout rouillé, là. C'était pas vrai,
29:06 mais c'était l'image.
29:08 - Brian et Mila Moroney vont même arriver au Congrès
29:11 à bord d'une voiture louée, une chevette.
29:15 - Ah oui, ah oui! Oui, on voulait pas... on voulait pas
29:19 prendre de chance. On était d'une modicité épouvantable.
29:23 (rire)
29:25 ♪ ♪ ♪
29:28 - Le 11 juin 83, 3000 délégués réunis à Ottawa sont appelés
29:32 à trancher.
29:34 (cris de la foule)
29:38 Les conservateurs doivent cesser d'être des perdants,
29:42 leur lance Brian Moroney.
29:44 Et pour gagner, il faut l'appui du Québec.
29:48 - Les ponts avec les autres organisations, cette fois-là,
29:51 étaient de véritables ponts.
29:52 On savait sur qui on pouvait compter.
29:55 - Il y a des gens qui s'en viennent ici. C'est bon signe.
29:58 - Le choix est effectivement déjà fait, dans le sens que
30:01 ça a été une décision pour un nouveau style de leadership.
30:04 Ou l'ancienne.
30:06 - Joe n'avait pas d'allié.
30:08 C'est ça qui a fait couler Joe Clark.
30:11 - L'objectif principal, c'était de se ramasser pour 4e ou 5e
30:15 tour de scrutin avec un duel Clark-Moroney.
30:19 - Au dernier tour de scrutin, on se retrouve Brian Moroney
30:23 puis Joe Clark.
30:25 Oui, mais on vient de s'arracher le coeur puis de passer...
30:28 je sais pas combien de temps, puis de dépenser combien d'argent
30:31 puis d'énergie puis d'effort, puis tout ça. Pour faire quoi?
30:34 Pour réélire le même gars?
30:35 ♪ ♪ ♪
30:38 - Brian Moroney, le chef du Parti progressiste
30:41 conservateur du Canada.
30:43 - Le voilà donc à 44 ans, enfin chef de son parti,
30:47 avec la mission de rétablir sa gloire passée.
30:51 - Nous voulons toujours bâtir, c'est-à-dire un Canada
30:54 plus tolérant, plus généreux, plus conciliant et plus équitable
30:58 pour tous les Canadiens.
31:00 - La voie cassée par une guerre fratricide épuisante,
31:03 Brian Moroney savoure la victoire. Premier Québécois élu
31:07 à la tête de son parti, il porte une lourde responsabilité,
31:10 livrer la marchandise, conquérir le pouvoir.
31:15 (cris de la foule)
31:18 - Dès le lendemain, Mulroney, son épouse et leurs trois enfants
31:23 voient leur vie transformée.
31:25 - C'était ce moment-là que tout a changé. Parce que moi,
31:28 j'avais pas compris qu'on allait déménager à Ottawa.
31:31 Je me suis emballée un petit lunch pour aller à Ottawa,
31:34 puis je pensais que j'allais revenir. J'aimais beaucoup
31:38 ma vie à Montréal.
31:39 - Mais avant de déménager à Ottawa, Brian Moroney doit
31:42 se faire élire député.
31:44 Cinq députés proposent de quitter leur siège pour donner
31:47 à Moroney la chance de se présenter. Il choisit
31:50 Central Nova, en Nouvelle-Écosse, le comté voisin
31:53 de l'Université Saint-François-Xavier, où il a
31:56 étudié. Une élection qu'il remporte haut la main.
31:59 ♪ ♪ ♪
32:08 - Je me sens tout à fait à l'aise. Je me sens en bonne
32:12 compagnie et très heureux.
32:14 - Situé élu, nerveux à la veille de son entrée au Parlement,
32:18 Brian Moroney cherche à réduire les attentes.
32:22 - Je ne suis pas un homme miracle. Je suis un gars
32:26 de la Côte-Nord.
32:28 - Le 12 septembre 1983, Brian Moroney arrive là où il a
32:32 toujours voulu briller.
32:34 - C'était la première fois que je mettais les pieds à la
32:38 Chambre des communes et j'étais déjà le chef de l'opposition.
32:42 - Bonne chance, mais tout de même pas trop.
32:46 - Tout le monde dans tous les partis était impressionné
32:51 par ce commencement de nouveaux chefs.
32:55 - C'était drôle et sympathique au tout début, mais dans peu
33:00 de temps, ça a été transformé dans une bataille assez rude,
33:05 dès le lendemain matin.
33:07 (applaudissements)
33:09 - Les libéraux l'attendaient pour présenter une motion
33:13 d'appui aux francophones du Manitoba à qui le gouvernement
33:17 NPD de la province souhaite offrir de meilleurs services
33:21 dans leur langue.
33:23 - Le président du conservateur du Manitoba s'y oppose
33:27 farouchement, une opinion partagée par plusieurs députés
33:31 conservateurs fédéraux.
33:33 - Ça a été un piège à ours que les libéraux lui ont lancé,
33:37 c'était au mois de septembre, et qui avait tout le potentiel
33:41 de faire éclater le parti.
33:43 - Brian Moroney en fait une affaire de droit, mais aussi
33:46 de calcul politique. Le parti n'aura aucune chance de prendre
33:49 le pouvoir s'il s'affiche comme antifrancophone.
33:52 - J'étais très jeune à Bécamo.
33:54 Nous apprenions à l'école locale l'histoire attristante de
33:58 certains de nos frères francophones hors Québec.
34:02 Même très jeune, nous savions qu'une injustice avait été
34:06 commise au Manitoba.
34:08 - Moroney avertit ses députés.
34:10 S'ils votent contre la résolution, il va les expulser
34:14 des rangs conservateurs.
34:16 - J'ai rencontré mon caucus et je leur ai dit : "Écoutez,
34:20 je suis pas venu ici pour être chef de l'opposition.
34:24 Je suis venu ici pour être premier ministre."
34:27 - Au nom de mes collègues du Parti progressiste
34:30 conservateur, notre appui unanime à la résolution qui est
34:33 devant cette Chambre.
34:35 (applaudissements)
34:37 ♪ ♪ ♪ - Bonne journée, vous ne
34:39 trouverez pas! Bonne journée pour démissionner!
34:42 - Fin février 1984, Pierre Trudeau annonce son retrait
34:45 définitif de la vie politique après 15 ans à la tête du pays.
34:48 Pour succéder à Pierre Trudeau, les libéraux choisissent
34:58 un de ses anciens ministres des Finances, John Turner.
35:01 - Je suis enthousiaste de devenir votre premier ministre.
35:04 - En avance de 14 points dans les sondages à la suite
35:07 du Congrès libéral, John Turner déclenche immédiatement
35:10 des élections, en plein été, au début juillet.
35:13 - J'ai le sentiment que le parti libéral va être
35:16 le premier ministre du Canada.
35:18 - Le premier ministre du Canada, John Turner,
35:21 déclenche son retrait d'automne début juillet.
35:24 - J'ai le sentiment que le peuple canadien veut
35:27 et doit pouvoir se prononcer.
35:29 C'est l'occasion de rafraîchir l'air.
35:32 - Ce qui est le plus noble dans une démocratie, c'est
35:35 l'alternance, le changement, le citoyen moyen qui change
35:38 de temps à autre son gouvernement.
35:40 - Le principal défi de Brian Mulroney se trouve au Québec,
35:43 avec 74 sièges sur 75.
35:45 Le Parti conservateur n'est rien d'autre qu'un petit
35:48 réseau d'amis.
35:50 - Il y a des gens qui sont des militants au sein du Parti
35:54 libéral, qui ont travaillé activement comme organisateurs.
35:58 Et ces gens-là, évidemment, vont nous être fort utiles.
36:02 - Je dis souvent à la blague, on était 3000 conservateurs
36:06 au Québec. Puis dans certains cas, on était comptés
36:10 deux fois.
36:12 - C'est pas facile, à partir de rien, d'attirer des candidats
36:15 de calibre. Le responsable du recrutement est Fernand
36:18 Roberge.
36:19 - C'est assez sûr et certain qu'il y en a eu. On a eu
36:22 des bons candidats, on a eu des candidats pas mal moins bons,
36:25 puis on a eu des candidats bidons.
36:28 - Lawrence Hannigan, Marcel Mars, Rob Lasalle,
36:31 Robert DeCotteray, Marcel Dany.
36:33 Ça fait une belle brochette également à ce qu'on a eu
36:36 de l'heure.
36:37 (applaudissements)
36:39 - Le temps est venu pour Mulroney de prouver qu'il y croit
36:42 lui-même. Il doit donc renoncer au confort de son siège
36:45 de Centrale Nova.
36:47 - Quitter un comté aussi extraordinaire avec une
36:50 majorité tellement écrasante pour aller au Québec pour
36:53 un conservateur, on se comptera pas de peur. On sait que c'est
36:56 pas toujours facile.
36:58 - La seule question qui reste à déterminer, c'est où?
37:01 Le fils de Bécamo, issu de Bécamo, qui va se présenter
37:04 à Westmount, ou à Beaumont, c'est quoi? Ça marche pas.
37:07 - Je traduisais une expression d'un politicien américain,
37:10 quand tu es dans le doute, retourne chez toi.
37:13 "When in doubt, go home."
37:14 C'est ça que j'ai dit.
37:16 Écoute, tu t'en vas à Bécamo.
37:17 ♪ ♪ ♪
37:22 - À Bécamo, Brian Mulroney annonce qu'il sera candidat
37:25 dans le comté de Manicouagan.
37:27 ♪ ♪ ♪ Dans la dernière heure
37:30 du dernier débat, John Turner reproche à Brian Mulroney
37:33 ses tendances au patronage, inspiré de ses épreuves
37:36 d'après-midi, inspiré, dit-il, de l'Union nationale.
37:39 - The style that you've been preaching to your own party
37:42 reminds me of the old Union National...
37:45 - Tu as du culot de venir devant la population canadienne
37:48 pour parler de moi, m'accuser de moi, chef de l'opposition
37:51 qui a jamais nommé personne nulle part, d'être un patronneur.
37:54 - C'est l'ouverture qu'attendait Brian Mulroney pour rappeler
37:57 que Turner a nommé 17 anciens ministres et députés libéraux
38:01 à des postes prestigieux, à la demande de Pierre Trudeau,
38:04 tout juste avant les élections.
38:06 C'est alors que John Turner commet l'irréparable.
38:09 - I've told you and told the Canadian people, Mr. Mulroney,
38:12 that I had no option.
38:13 - Well, you had an option, sir.
38:15 You could have said, "I am not going to do it.
38:18 This is wrong for Canada, and I am not going to ask Canadians
38:21 to pay the price."
38:22 You had an option, sir, to say no.
38:25 - L'échange d'une minute passera à l'histoire.
38:28 - C'est la seule fois dans tous les débats télévisés,
38:32 dans tous les pays, que la victoire était tellement claire
38:35 dans l'espace de quelques secondes.
38:38 (acclamations)
38:41 - Le lendemain du débat, Brian Mulroney a réuni
38:44 tous ses candidats du Québec à Sherbrooke, dans le comté
38:47 où se présente un jeune avocat, Jean Charest.
38:50 - Là, on se sent, là, on se sent dans l'air qu'il s'est passé
38:53 quelque chose de très important, qui vient de changer la campagne.
38:56 Et là, le momentum est vraiment du côté de M. Mulroney.
38:59 - Ça a un effet un peu de choc et ça galvanise.
39:02 - On voyait qu'il y avait un tremblement de terre
39:05 qui avait eu lieu.
39:07 - Désormais, la campagne conservatrice vogue
39:10 vers une victoire assurée.
39:12 Et partout, Brian Mulroney exploite sans vergogne
39:15 son échange télévisé avec John Turner.
39:18 - I had no option.
39:21 The devil made me do it.
39:23 (rires)
39:25 - C'est pas ma faute, c'est pas ma faute.
39:28 - The devil made me do it.
39:30 (rires)
39:32 The devil made me...
39:34 Alors là, ça criait dans la salle, "parlez-nous du démon!"
39:37 (rires)
39:39 - (foule): Mulroney! Mulroney! Mulroney!
39:42 - Point culminant de la campagne, un rassemblement monstre
39:45 devant la place Ville-Marie à Montréal, là où Brian Mulroney
39:48 a débuté sa carrière d'avocat.
39:50 - Il y a un changement profond qui s'en vient au Canada.
39:53 - Il faisait beau.
39:55 C'est d'ailleurs un des sentiments des plus magnifiques
39:58 au monde, si vous êtes politicien, puis vous savez
40:01 que vous êtes en train de gagner.
40:03 - (foule): Brian! Brian! Brian!
40:05 - Ces organisateurs québécois se mettent à rêver
40:08 et à chiffrer leurs attentes.
40:10 - Tout espoir est permis d'obtenir des appuis
40:13 plus considérables que ce que nous avions anticipé,
40:16 qui pourraient se réaliser par des victoires
40:19 dans sûrement 25 ou 30 comtés au Québec.
40:22 - Tout ça dans l'entourage du chef que Mila Mulroney
40:25 y est pour beaucoup. Au-delà de l'image,
40:28 elle a joué un rôle actif tout au long de la campagne,
40:31 avec une grande efficacité.
40:33 - Je pense que si on commence et on continue de travailler fort,
40:36 on va gagner le 6 et le 4 septembre.
40:39 (applaudissements)
40:42 ♪ ♪ ♪
40:48 ♪ ♪ ♪
40:54 - Le soir du 4 septembre, Brian Mulroney se trouve
40:57 à Bécamo, en compagnie de quelques intimes.
41:00 Il suit la soirée électorale à la télévision.
41:03 Le résultat ne fait pas de doute.
41:05 - Voyons si la tendance du vote se maintient.
41:07 Un gouvernement conservateur majoritaire.
41:09 - Radio-Canada a annoncé que j'allais former
41:14 le gouvernement majoritaire et que j'allais devenir
41:18 le 18e premier ministre du Canada.
41:20 (acclamations)
41:22 - Le moment est historique.
41:24 Pour la première fois, un fils d'ouvrier est élu
41:27 premier ministre du Canada.
41:28 Il dispose d'une majorité de sièges dans chaque province.
41:31 - Nous étions à ce moment-là à peu près 1000 pieds
41:36 de la petite maison où mon père est décédé.
41:40 Et j'avais un sentiment énorme de tristesse pour lui
41:47 parce qu'il était pas là pour le voir.
41:50 (acclamations)
41:56 On était partis ce soir-là de un comté à 58 au Québec.
42:01 - Au final, 211 députés du jamais vu.
42:06 ♪ ♪ ♪
42:13 - Il y a beaucoup de décisions très difficiles.
42:17 - Sept mois après leur arrivée au pouvoir, les conservateurs
42:20 présentent leur premier budget.
42:22 - This budget is about jobs.
42:25 - Ce budget du ministre Michael Wilson lance des signaux
42:28 contradictoires pendant qu'on accorde aux plus fortunés
42:31 un énorme cadeau, un congé d'impôts sur les premiers
42:34 500 000 $ de gains en capital.
42:36 On enlève aux plus pauvres, aux personnes âgées,
42:39 en renonçant à indexer leurs pensions au coût de la vie,
42:42 comme Mulroney l'avait promis pendant l'élection.
42:45 - Un gouvernement conservateur aura l'intention de rétablir
42:48 la pleine indexation au coût de la vie des pensions de vieillesse.
42:51 - Il a menti quand il a promis la pleine indexation
42:54 à toutes les personnes âgées!
42:56 - Je rentrais dans le Parlement et je me disais
42:59 que c'était une erreur.
43:01 - Il y a 20 personnes âgées!
43:03 - Je rentrais dans le Parlement et j'ai vu un petit groupe
43:06 de l'autre côté.
43:08 - Bonjour, madame!
43:09 - Nous sommes vos promesses!
43:11 - Un plaisir de vous voir.
43:12 - Vous pensez être plus honnête que ça, M. Mulroney!
43:15 - La rencontre impromptue de Brian Mulroney avec une retraitée,
43:17 Solange Denis, cristallise la lutte contre cette injustice.
43:20 - Tu nous as menti!
43:21 - Non, bien, je pense...
43:23 - Tu as déjà fait voter pour toi, puis là, good bye,
43:25 Charlie Brown!
43:27 - Ça leur a amené à remettre en cause ce genre de décision-là.
43:30 Oui, on doit réduire les dépenses, mais est-ce qu'on
43:33 doit aller jusque-là?
43:34 - J'ai écouté le caucus, on a écouté la population,
43:37 et on s'est rendus à un geste qui devait être posé.
43:40 - C'est une victoire pour les retraités au Canada.
43:43 - Sauf que Brian Mulroney affirme que le recul n'avait
43:46 rien à voir avec Solange Denis.
43:48 - Là, c'est complètement indifférent, ce qu'elle a dit.
43:51 C'est pas ça du tout.
43:52 - Visiblement, les deux parties ont été en colère.
43:56 - Je suis en colère.
43:57 - C'est pas ça du tout.
43:59 - Visiblement, Brian Mulroney n'aime pas exposer sa plus
44:02 grande faiblesse, son hypersensibilité à la critique,
44:06 celle des journalistes en particulier. Lui, que son
44:09 entourage décrit comme un accro des médias.
44:13 - Il écoutait toujours la radio, il avait toujours la télévision,
44:16 des journaux partout.
44:17 Oui, c'était une grande partie de sa vie.
44:20 - Il va pas être heureux qu'on parle de ça, mais quand je me
44:23 suis mariée avec lui, il couchait à la télé,
44:26 il couchait avec un petit radio.
44:28 Et il continue à coucher avec son radio shortwave.
44:33 - Les enfants Mulroney seront bientôt quatre, avec la
44:36 naissance de Nicolas un an après l'arrivée de la famille
44:39 au 24 Sussex.
44:40 Pendant neuf ans, ils seront les témoins privilégiés de
44:44 l'histoire, car leur père aime travailler à la maison autant
44:47 que possible.
44:49 - Le 24 Sussex a été véritablement, pendant les
44:52 années Mulroney, une résidence familiale. Même quand il y avait
44:55 des visites de leaders internationaux, des visites...
44:58 les enfants se sentaient à l'aise d'entrer.
45:01 - Il était toujours très fier d'ouvrir la porte, nous présenter
45:04 à ces personnes.
45:06 De temps en temps, il me demandait de jouer au piano ou
45:09 de parler un peu de ma journée.
45:10 - De la même manière, la famille Mulroney est souvent
45:13 présente dans ses voyages ou lors de grands événements.
45:16 Impossible de partager cette vie et de rester à l'abri
45:19 de la critique.
45:21 - Les critiques de mon père, je pense que finalement,
45:24 j'ai appris que ça fait partie du métier. Ça faisait partie
45:27 du poste. Bien qu'il y avait des moments plus difficiles
45:30 que d'autres, il fallait que j'accepte. C'était les critiques
45:33 de ma mère qui me dérangeaient le plus.
45:36 - Mila Mulroney est trop flamboyante au goût de
45:39 plusieurs, trop présente, surtout lorsqu'on apprend qu'elle
45:42 a son propre bureau dans l'édifice abritant les
45:45 quartiers du premier ministre.
45:46 - Imagine-toi quelle horreur!
45:48 La femme du premier ministre d'un petit bureau,
45:51 dans le Parlement canadien.
45:53 Quelle horreur!
45:55 - Non seulement elle dirige de ce bureau sa participation
45:58 à des oeuvres caritatives, elle assiste aussi à certaines
46:01 réunions officielles aux côtés de son mari.
46:04 Du jamais vu.
46:06 Et puis, il y a le faste, le goût du luxe et de la
46:09 célébrité qu'on reproche au couple Mulroney.
46:12 - C'est un peu comme un petit jeu de fête.
46:15 - C'est un peu comme un petit jeu de fête.
46:18 - La presse torontoise en particulier condamne ce
46:21 comportement avec la même vigueur qu'elle déployait
46:24 pour l'admirer chez Pierre Trudeau, version célibataire
46:27 ou homme marié.
46:29 - La presse anglophone a toujours été méfiante à l'endroit
46:32 de ce Québécois bilingue d'origine irlandaise qui,
46:35 pour elle, je pense, n'avait pas l'air suffisamment sérieux
46:38 ou faisait pas suffisamment "B" street.
46:41 - C'était tellement un peu comme un petit jeu de fête
46:44 qu'on se dit que c'est un peu comme un petit jeu de fête.
46:47 - C'était tellement mal vu par l'establissement de Toronto
46:50 qu'il hésitait de s'y présenter, d'y aller même comme
46:53 premier ministre. Quand on lui disait : "Brian, il faut que
46:56 tu ailles faire un discours à Toronto", il dit non, non,
46:59 je veux pas.
47:01 - Cette insécurité de Brian Mulroney se reflète aussi
47:04 dans la relation difficile qu'il a entretenue avec le
47:07 médium télévisuel.
47:09 - Si on avait pu comprendre la raison, c'est sûr qu'on aurait...
47:12 les faiseurs d'image, on aurait essayé de changer l'image
47:15 de Brian Mulroney, mais on trouvait pas de solution à ça.
47:18 - C'était dommage parce qu'il est tellement aimable et
47:21 charmant en personne, mais ça, on ne le voit jamais
47:24 à la télévision, ça.
47:25 ♪ ♪ ♪ - À l'automne 88, après un début
47:29 de campagne difficile, les conservateurs sont reportés
47:32 au pouvoir avec une majorité réduite, mais tout de même
47:35 confortable. Les Canadiens viennent ainsi d'endosser
47:38 les deux principales réalisations de Brian Mulroney.
47:41 - L'accord de libre-échange et l'accord du lacon.
47:44 - Et l'accord du lacon sont les principaux instruments
47:47 de notre prospérité et notre unité.
47:50 - Ça devenait la première fois depuis 35 ans qu'un premier
47:53 ministre avait reçu deux majorités consécutives et la
47:56 première fois depuis 100 ans qu'un chef conservateur avait
47:59 réussi deux majorités consécutives.
48:02 - Encore une fois, Békomo avait rendez-vous avec l'histoire
48:05 et nous l'avons tenu!
48:08 (acclamations)
48:11 - Depuis neuf années à la tête du gouvernement, Brian Mulroney
48:14 a transformé le pays. Il a privatisé plus de 20 sociétés
48:17 de la Couronne, soit davantage que Margaret Thatcher.
48:21 Mais sa manière moins doctrinaire a permis d'éviter
48:24 le type de soulèvement populaire qu'a connu la Grande-Bretagne.
48:27 Sous son règne, le nombre d'employés de l'État a baissé
48:30 de 100 000 et on a davantage réduit les dépenses que
48:33 ne l'a fait Ronald Reagan aux États-Unis, tout en évitant
48:36 les mises à pied sauvages et en protégeant les élus.
48:39 - Aucune des décisions majeures de Brian quand au pays n'a été
48:42 écartée par quiconque par après. Même si on a promis aux gens
48:45 qu'on les écarterait, il peut vraiment, lui, se vanter
48:48 d'avoir été un premier ministre qui a transformé le pays.
48:51 ♪ ♪ ♪
48:54 - Dans le prochain épisode, le plus ambitieux projet
48:57 économique de Brian Mulroney.
48:59 - Ça allait, à mon sens, essayer.
49:02 - Un accord de libre-échange avec les États-Unis.
49:05 Aussi, la plus grande ambition de Brian Mulroney et aussi
49:08 son plus grand échec.
49:10 Réunions de la France pour le Canada.
49:13 Sous-titrage Société Radio-Canada
49:16 ♪ ♪ ♪
49:19 et aussi son plus grand échec, la guerre.