Soir Info Week-End (Émission du 09/03/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour ce soir info week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, la décrypter,
00:00:09 l'analyser avec nos invités.
00:00:11 Ce soir, pour vous accompagner pendant deux heures, Raphaël Stainville, journaliste.
00:00:15 Bonsoir mon cher Raphaël.
00:00:16 - Bonsoir Olivier.
00:00:17 - A vos côtés, Georges Fenech, l'ancien magistrat bien connu.
00:00:20 Bonsoir mon cher Georges.
00:00:21 - Bonsoir Olivier.
00:00:22 - Et auteur de L'Ensauvagement de la France, c'est aux éditions du Rocher.
00:00:25 Vous consacrez d'ailleurs un chapitre sur la question du trafic de drogue.
00:00:28 Vous pourriez revenir largement justement sur la question des trafics après cette arrestation
00:00:33 du chef de la mafia Yoda à Marseille.
00:00:36 Pour nous accompagner également ce soir, Eliott Mamann.
00:00:40 Bonsoir mon cher Eliott.
00:00:41 - Bonsoir.
00:00:42 - Chroniqueur politique et à vos côtés le journaliste Eric Teyner.
00:00:45 Bonsoir mon cher Eric.
00:00:47 Pour commencer, la campagne des européennes autour de la tête de liste, Valérie Ayé,
00:00:52 a donc été lancée à Lille.
00:00:55 Vous avez pu le suivre en direct sur notre antenne et signe de l'importance du moment.
00:01:00 Gabriel Attal et son gouvernement, presque au complet.
00:01:03 Ils étaient présents aux côtés de Valérie Ayé, Gérald Darmanin, Gabriel Attal.
00:01:07 On prit la parole derrière un slogan clair "besoin d'Europe".
00:01:12 Alors l'enjeu premier était donc de mettre en lumière Valérie Ayé.
00:01:16 Peu connu jusque là, c'est vrai, du grand public.
00:01:19 L'exercice a-t-il été convaincant ?
00:01:20 Je vous pose la question dans un instant.
00:01:23 Mais tout de suite, le résumé de ce lancement de campagne, c'est avec Elodie Huchard.
00:01:28 - 2300 personnes étaient présentes ici au Grand Palais de Lille pour le lancement de campagne
00:01:32 pour les européennes de renaissance.
00:01:35 Tout le gouvernement a été présent.
00:01:37 Ainsi évidemment que les alliés, le MoDem avec François Bayrou et Horizon avec Édouard Philippe.
00:01:42 Un certain nombre de prises de parole, à noter notamment celle de Gérald Darmanin,
00:01:46 ministre de l'Intérieur, qui accuse le RN, je le cite, de prospérer sur le cocktail des problèmes.
00:01:51 "Ils nous prennent, nous, les gens du peuple, pour un zoo électoral", dit-il.
00:01:54 Et puis François Bayrou a répondu à un certain nombre de critiques.
00:01:57 Il dit "la tête de liste n'a pas la notoriété qu'on pouvait imaginer".
00:02:00 Je ne pense pas que ce soit un handicap.
00:02:02 Au contraire, les Français ont envie d'un nouveau visage.
00:02:05 Et puis c'est le Premier ministre qui a pris la parole juste avant la tête de liste.
00:02:10 Pareil, le Premier ministre qui estrit très farouchement le Rassemblement national.
00:02:14 Et Valérie Ayé, évidemment, a terminé ce meeting dans un exercice
00:02:18 où on a senti qu'elle n'était pas encore totalement à l'aise.
00:02:20 Elle est revenue sur son parcours.
00:02:22 L'importance aussi de l'agriculture est toujours un ennemi commun pour eux.
00:02:25 Le Rassemblement national, qui pour l'instant, devance sa liste de 10 points.
00:02:30 C'est donc la prise de parole de Valérie Ayé qui a été scrutée cet après-midi.
00:02:34 Beaucoup de réactions, on peut le voir sur les réseaux sociaux depuis la fin de ce meeting.
00:02:39 Alors une question, chacun votre tour.
00:02:41 Est-ce qu'elle vous a convaincu, Raphaël Stainville ?
00:02:43 Alors à la fois sur la forme, parce qu'elle était attendue aussi sur la forme,
00:02:46 mais également sur le fond.
00:02:48 Je vais passer très rapidement sur la forme, parce que je pense que
00:02:52 ce serait un petit peu malhonnête de vouloir être trop sévère à l'égard d'une candidate
00:02:58 qui est grainée pour la première fois,
00:03:03 pour la première fois, ses habits de chef de file qui faisait son premier meeting.
00:03:08 Et donc, on a vu qu'elle avait quelques difficultés parfois avec le prompteur,
00:03:12 une élocution très lente.
00:03:13 Mais peu importe, de cette manière, on a connu des candidats beaucoup plus aguerris
00:03:16 qui avaient rencontré des difficultés beaucoup plus grandes dans l'exercice
00:03:20 pour s'approprier une salle, sentir les respirations, faire vivre tout ça.
00:03:26 Moi, ce qui m'a davantage inquiété, c'est le fond.
00:03:29 C'est le fond, mais d'une certaine manière, à l'unisson de tous ceux qui se sont succédés sur l'estrade.
00:03:36 C'est l'espèce de grosse ficelle, la manière de faire de la politique de manière finalement très ancienne,
00:03:42 notamment à l'égard de ceux qui le présentent comme leur seul adversaire.
00:03:45 On a l'impression que cette campagne se résume face à face avec le Rassemblement national.
00:03:51 Et ça, j'ai trouvé que la manière à la fois d'essayer de créer de nouveaux clivages très artificiels
00:04:00 avec d'un côté le binôme Orban-Marine Le Pen, alliée de Poutine versus tous les autres,
00:04:09 qui seraient les grands gentils, sur des choses, sur des réalités en plus qui sont fausses, mensongères ou transières.
00:04:16 La manière de s'approprier l'héritage de Simone Veil s'agissant de l'avortement,
00:04:24 parce que Valérie Ayer a expliqué qu'à la suite d'Emmanuel Macron,
00:04:28 elle voulait absolument voir inscrit dans la charte des droits fondamentaux de l'Europe le droit à l'avortement.
00:04:38 Alors même que je pense que Simone Veil y aurait probablement une appréciation différente sur le sujet.
00:04:45 Tout ça m'a paru assez grossier dans la présentation.
00:04:50 Alors peut-être pour les téléspectateurs qui nous rejoignent, qui n'auraient pas vu ces prises de parole cet après-midi,
00:04:56 on va vous diffuser quelques extraits, puisque ce que l'on retient, il est vrai, ce soir,
00:05:02 c'est que le Rassemblement national a été visé tout au long de l'après-midi.
00:05:06 Regardez.
00:05:08 C'est sur ce terreau de désastre que prospère le populisme.
00:05:12 C'est sur le cocktail des problèmes que vivent les représentants du Rassemblement national,
00:05:18 dans une région où pourtant l'esprit de résistance permet ici de lutter pied à pied
00:05:27 contre ceux qui nous prennent, nous, les gens du Nord, les gens du peuple, pour un zoo électoral.
00:05:33 Ils nous disent « la France revient ». Mais de quel droit parlent-ils au nom de la France ?
00:05:39 Ce sont eux qui ont quitté la France.
00:05:42 Où étaient-ils partis ?
00:05:44 Au bal de Vienne, à danser avec des néonazis, dans un congrès identitaire, à chanter avec les antisémites,
00:05:50 à Moscou pour chercher l'approbation de Vladimir Poutine,
00:05:54 sur un tabouret du Starbucks de la Trump Tower,
00:05:58 pour négocier un selfie avec Donald Trump qu'elle n'aura jamais réussi finalement à avoir.
00:06:03 Ils nous disent « l'Europe revit ».
00:06:06 Et de quel droit parlent-ils de l'Europe ?
00:06:08 Quelle Europe ont-ils défendu ?
00:06:10 Pierre, Daladier et Chamberlain, aujourd'hui, Le Pen et Orban.
00:06:15 Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats.
00:06:20 Nous sommes à Munich en 1938.
00:06:26 Hier, les sommes n'ont vu ce qu'ils ne veulent pas voir, par confort ou par calcul.
00:06:32 Aujourd'hui, Le Pen et Orban, il est minuit moins une.
00:06:36 L'URN prétend défendre nos valeurs matin, midi et soir.
00:06:41 Mais à la première secousse de l'histoire, ce sont les premiers à sombrer dans la soumiption.
00:06:47 Pas nous. Voilà pourquoi nous devons lutter contre l'entrée et l'entrisme des amis de Poutine au Parlement européen.
00:06:59 On le sait, Georges Fedec, il y a beaucoup de priorités pour les Français, pour les Européens.
00:07:03 On pense à la sécurité, l'immigration ou encore le pouvoir d'achat.
00:07:06 Il n'en a pas été question cet après-midi, mais il a été question avant tout de cibler le Rassemblement national.
00:07:10 Est-ce que, on le sait, il y a un peu plus de 10 points d'écart entre Jordan Bardella et Valérie Ayé aujourd'hui.
00:07:15 Est-ce que cette stratégie, elle fonctionne encore selon vous, vous qui êtes un habitué de la politique ?
00:07:20 Oui, j'en ai fait dans le temps.
00:07:22 Oui, d'abord, cette salle lui était acquise, évidemment, puisque ne viennent à ces meetings que ceux qui soutiennent.
00:07:28 Donc, il est normal, elle a été portée. Je ne ferai pas d'autres observations sur la forme non plus.
00:07:33 Moi, ce que je regrette, on peut effectivement s'affronter dans les idées, mais on le fait face à face.
00:07:40 Là, l'adversaire n'est pas là pour répondre.
00:07:42 Ce qu'on pouvait attendre, premier meeting en tout cas, c'est qu'elle déploie son programme.
00:07:50 C'est ce que vous êtes en train de dire. On n'est pas sorti d'une crise agricole.
00:07:55 Qu'est-ce que son parti va, sa liste, va proposer ?
00:07:59 Effectivement, nous sommes dans une crise migratoire.
00:08:05 Que faire pour protéger nos frontières, Frontex, l'espace Schengen ?
00:08:11 J'ai besoin, moi, en tant que citoyen, pour pouvoir me prononcer, savoir où l'on va.
00:08:17 Pareil pour les crises internationales et notamment les conflits, le conflit ukrainien.
00:08:24 Quelle sera l'Europe de la souveraineté numérique ?
00:08:28 Nous sommes face à des géants américains, chinois et nous n'existons pratiquement pas.
00:08:33 Ça, c'est des sujets qui sont fondamentaux pour nos industries, pour notre économie.
00:08:38 C'est ça, les questions importantes. Pas revenir sur Daladier 1938.
00:08:42 Vous voyez, moi, je suis un peu gêné, franchement.
00:08:45 Je suis gêné par cette manière de passer à côté, finalement, de ce qu'attendent, je crois.
00:08:52 Moi, je me mets à la place des agriculteurs qui écoutent ce discours et ils disent
00:08:55 "mais on nous a oubliés déjà".
00:08:57 Donc, après, les affrontements politiciens, ça viendra lors des débats.
00:09:02 C'est vrai que pas de cap affiché, Eliott Mamann, comme le dit Georges Fenech.
00:09:07 Cela vous gêne aussi ? Vous étiez gêné, effectivement.
00:09:10 Je sais que vous avez suivi en entier ce meeting.
00:09:12 Oui, absolument, pas de cap.
00:09:13 Et d'ailleurs, Valérie Hayé a ouvert son propos en revenant sur les critiques qu'on lui a opposées
00:09:18 et en disant qu'il n'était probablement pas étranger au fait qu'elle soit une femme,
00:09:23 que pareille critique a été exprimée à son en contre.
00:09:25 Elle a ensuite expliqué que, puisqu'elle était une femme
00:09:28 et qu'elle incarnait une forme de renouveau de la classe politique,
00:09:32 sa candidature était plus intéressante de fait que d'autres candidatures.
00:09:35 Et cela traduit une forme d'identitarisation de la politique électorale française que je déplore.
00:09:40 Je considère que l'on doit voter pour des idées qu'une personne représente
00:09:44 et non pour ce qu'une personne est par essence.
00:09:47 Et maintenant, d'un point de vue idéologique, je rejoins à peu près le propos de Georges Fenech
00:09:52 dans son intervention qui a précédé celle de Gabriel Attal.
00:09:55 François Béroud notamment a renvoyé le Rassemblement national, par exemple, au parti de l'étranger.
00:10:00 Et c'est intéressant parce qu'on a une bascule rhétorique ici
00:10:03 qui montre quel est l'état des clivages politiques aujourd'hui en France.
00:10:06 Le parti de l'étranger, c'était le slogan de Jacques Chirac lors des premières élections européennes de 1979.
00:10:11 Il permettait de désigner la liste concurrente de l'UDF,
00:10:14 portée par Simone Veil et incarnée par Giscard, évidemment,
00:10:18 qui précisément prônait une fédéralisation de l'Europe.
00:10:21 Et il disait "Ces gens-là sont le parti de l'étranger contre nous
00:10:23 qui souhaitons une France qui conserve sa souveraineté".
00:10:27 Aujourd'hui, quand on blâme le parti de l'étranger, on voit que le paradigme est totalement inverse.
00:10:32 Maintenant, si je puis avoir un léger point de retrait,
00:10:34 et je sais que je pense que personne ne sera d'accord avec moi sur ce plateau,
00:10:37 mais c'est la témoigne du pluralisme.
00:10:40 Je remarque simplement que le point Godwin, évidemment, sur les questions diplomatiques est insupportable.
00:10:46 Les renvois incessants à la Seconde Guerre mondiale ne me semblent pas pertinents.
00:10:50 Mais d'une certaine manière, ceux qui abusent de certaines formules,
00:10:53 par exemple en reprenant le fameux "nous n'allons pas mourir" pour le Donbass,
00:10:58 nous y obligent, si je voulais exagérer, parce que je ne pense pas,
00:11:02 je pense qu'il ne faut pas être hémiplégique dans nos critiques
00:11:04 et que d'un côté comme de l'autre, il y a tout de même un paradigme de la Seconde Guerre mondiale
00:11:08 qui s'impose constamment.
00:11:10 Et à cet égard, je remarque que les deux côtés sont fermes tout de même
00:11:13 dans ce genre de points rhétoriques contestables.
00:11:16 Eh bien, Eric Tegner, est-ce que vous rejoignez la réflexion de votre voisin Eliott Mamann ?
00:11:21 Non, absolument pas, parce que je trouve ça ridicule de penser qu'aujourd'hui,
00:11:25 si Marine Le Pen était au pouvoir, elle aiderait militairement son allié Vladimir Poutine à faire tomber...
00:11:30 C'est pas ce que j'ai dit, c'est pas ce que j'ai dit.
00:11:32 C'est ce qu'on a pu comprendre cet après-midi.
00:11:34 C'est vrai que c'est ce qu'on a pu comprendre cet après-midi.
00:11:36 Bien sûr, c'est ça. Quand il y a un Gabriel Attal à l'Assemblée nationale
00:11:39 qui dit que dans le fond, les troupes de Poutine sont déjà en France au sein du Rassemblement national,
00:11:43 c'est exactement ce qu'ils sont en train d'expliquer.
00:11:46 Je noterais par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:11:48 c'est qu'à chaque fois, cet argument aussi de la femme, il est mis en avant pour Valérie Haye.
00:11:51 On oublie souvent que Marine Le Pen est une femme aujourd'hui.
00:11:54 Ça, bizarrement, ce n'est jamais souligné.
00:11:57 J'entendais tout à l'heure Gérald Darmanin qui parlait de populisme.
00:12:00 Mais c'est quoi, dans le fond, le populisme, cette démagogie d'utiliser un conflit ?
00:12:05 Le conflit en Ukraine qui fait des dizaines de milliers de morts uniquement pour des raisons électoralistes ?
00:12:11 Lorsqu'aujourd'hui...
00:12:11 C'est-à-dire, je vous arrête 30 secondes, c'est-à-dire que la posture d'Emmanuel Macron ces derniers jours,
00:12:15 selon vous, elle est uniquement pour une posture électorale ?
00:12:18 Bien entendu. D'ailleurs, on le voit bien.
00:12:20 On parlait il y a quelques semaines, uniquement, on était revenus d'abord sur le conflit à Gaza
00:12:24 entre Israël et le Hamas.
00:12:27 D'un coup, le conflit, justement, ukrainien est revenu,
00:12:30 notamment grâce à Emmanuel Macron et à sa sortie,
00:12:33 parce qu'il sait très bien qu'en 2022, ça l'avait servi, la guerre en Ukraine.
00:12:37 Parce que lui, son objectif, c'est d'abord de faire le plein de ses voies
00:12:40 entre le centre-droit et le centre-gauche.
00:12:43 Et donc, pour ça, il doit justement faire peur.
00:12:45 Aujourd'hui, lorsque vous lisez la presse écrite,
00:12:47 moi, ce qui m'impressionne, c'est de voir à quel point les hoffs et les honnes
00:12:50 de l'entourage d'Emmanuel Macron, je pense notamment à Gilles Boyer,
00:12:53 assument complètement que c'est une stratégie électoraliste d'aller porter, justement, le clivage.
00:12:58 Mais moi, je trouve ça extrêmement dangereux.
00:13:00 Si, dans le fond, on est en train de dire que Marine Le Pen et le Rassemblement National,
00:13:03 c'est le parti de Poutine, qu'est-ce qui va se passer lorsque, selon les sondages,
00:13:07 demain, on va voir à l'élection européenne, qu'en fait, le parti de Poutine,
00:13:11 comme il est dit, est numéro un ?
00:13:13 On va envoyer quoi comme message ?
00:13:14 Si on commence à faire comme si 30 % aujourd'hui des Français qui votent
00:13:18 pour Marine Le Pen et Jordan Bardella étaient pro-Poutine,
00:13:21 étaient pour que Kiev tombe ?
00:13:22 Je trouve ça extrêmement dangereux, en fait.
00:13:24 Et je trouve que c'est une façon, justement, pour Emmanuel Macron, dans le fond,
00:13:27 de diviser le front aujourd'hui pro-ukrainien, qui est très majoritaire en France.
00:13:31 Il prend énormément de risques là-dessus et je trouve que c'est de la démagogie
00:13:34 et le véritable populisme, c'est ce qu'il est en train de faire.
00:13:36 Mais peut-être un dernier mot pour conclure, Raphaël Stainville.
00:13:38 C'est vrai que les Français n'imaginent pas que le chef de l'État puisse dire
00:13:42 "nous allons envoyer des militaires en Ukraine pour des raisons électorales".
00:13:46 Ça serait un cynisme tout à fait étonnant, non ?
00:13:49 C'est probablement un cynisme tout à fait étonnant et pourtant,
00:13:52 c'est probablement assez près de la réalité.
00:13:54 Je crois que c'est résumé par Éric Zemmour dans l'interview
00:13:58 qu'il accorde au journal du dimanche demain,
00:14:00 qui explique que la volonté d'Emmanuel Macron,
00:14:03 c'est beaucoup moins de faire peur à Vladimir Poutine que de faire peur aux Français.
00:14:06 Et à travers cette peur, à travers la stratégie de la peur
00:14:09 qu'il a si souvent utilisée par le passé,
00:14:13 on se souvient de la dernière campagne présidentielle,
00:14:15 on se souvient de la période Covid,
00:14:18 de revêtir ses habits de chef de guerre
00:14:22 qui lui ont finalement assez bien réussi par le passé.
00:14:27 Et donc, c'est une vieille recette, une vieille méthode
00:14:30 qu'il utilise à loisir et à dessein pour essayer de,
00:14:35 ça a été très bien dit par Éric Ténèbres,
00:14:38 de fédérer ses troupes qui auraient tendance
00:14:41 à ne pas prendre la mesure du danger qui nous menacerait.
00:14:46 Vous parliez d'Éric Zemmour, un mot Georges Fenech ?
00:14:48 Pourtant, il y a quelques mois,
00:14:49 je me souviens que le président de la République
00:14:51 avait presque tensé sa première ministre
00:14:55 en disant qu'il ne fallait plus diaboliser le Rassemblement national.
00:14:58 Vous vous souvenez qu'il fallait attaquer sur ces projets,
00:15:00 sur ces idées-là et non pas revenir à chaque fois à Pétain, Vichy, etc.
00:15:05 C'est ce qu'il a dit cet après-midi.
00:15:06 Si je peux me permettre, pour revenir juste sur François Bayrou,
00:15:08 parce que c'est assez intéressant,
00:15:10 le même qui accuse Marine Le Pen d'être aujourd'hui
00:15:13 à la tête d'un parti de l'étranger,
00:15:15 était celui qui, voilà, quelques années,
00:15:18 défendait l'idée d'une banque de la démocratie.
00:15:21 Si Marine Le Pen a été contrainte,
00:15:24 parce que c'est le principal grief qui lui est fait
00:15:27 et qu'elle continue à traîner comme un boulet,
00:15:30 si aujourd'hui on l'accuse d'être l'allié de Poutine,
00:15:33 c'est parce qu'elle a été contrainte,
00:15:35 parce qu'aucune banque française,
00:15:38 lors de ses dernières campagnes présidentielles,
00:15:40 n'acceptait de financer le Rassemblement national.
00:15:42 Elle a été contrainte de soustraire un emprunt à l'étranger,
00:15:47 en l'occurrence en Russie.
00:15:49 Et c'est ce François Bayrou qui avait connu
00:15:53 les mêmes difficultés de financement,
00:15:55 qui avait proposé cette grande idée d'une banque de la démocratie
00:15:58 pour aider les partis, quels qu'ils soient,
00:16:00 à pouvoir se financer et financer leur campagne.
00:16:02 Ça éviterait ce soupçon.
00:16:04 - Un emprunt qui a été remboursé, je crois.
00:16:07 - Oui, bien sûr, qui a été remboursé depuis.
00:16:08 C'était l'un des premiers gestes de Jordane Bardella
00:16:10 lorsqu'elle est devenue présidente du Rassemblement national.
00:16:12 - Eric Tegner est pour conclure sur ce dossier.
00:16:14 - Je tiens quand même à rappeler aussi qu'en 2017,
00:16:16 c'est Emmanuel Macron qui a le plus tendu la main à Vladimir Poutine.
00:16:18 Ça lui a été très reproché.
00:16:20 Si à un moment donné, on commence à tomber dans la démagogie
00:16:23 et à dire d'un côté le Rassemblement national
00:16:25 parce qu'ils ont fait telle ou telle chose,
00:16:26 dans le fond, c'est les alliés de Poutine.
00:16:28 On pourrait dire la même chose à Emmanuel Macron.
00:16:30 De nombreux alliés européens l'ont critiqué.
00:16:32 Il l'a reçu en grande pompe, effectivement, à Versailles.
00:16:34 On se rappelait aussi de son conseiller de la sécurité,
00:16:36 Alexandre Benalla, qui avait été aussi interrogé
00:16:39 parce qu'il avait des contrats avec des oligarques russes.
00:16:42 Si à un moment donné, on ne prenait pas les choses au sérieux
00:16:45 sur l'analyse en étant aussi capable de dissocier différentes époques,
00:16:50 eh bien, on tomberait dans ce style de démagogie.
00:16:52 Je pense que ça incarne excellemment ce qu'on peut appeler aujourd'hui,
00:16:55 par exemple, l'extrême-centriste,
00:16:56 c'est-à-dire qu'il cherche à faire des faux clivages.
00:16:59 Depuis plusieurs semaines, on est complètement perdu
00:17:01 sur ce que propose Emmanuel Macron.
00:17:02 D'ailleurs, il y a une autre phrase que dit Valérie Aillet,
00:17:04 qu'elle reconnaît d'ailleurs sur ses réseaux sociaux,
00:17:06 qu'elle met en avant. Elle dit "nous avons fait le pacte vert".
00:17:09 Mais moi, je pensais que le pacte vert,
00:17:10 ils n'en étaient pas fiers il y a trois semaines.
00:17:12 Moi, je ne comprends plus, en fait.
00:17:13 À un moment donné, ils nous expliquent aussi,
00:17:15 bon, le Marcosur, il n'y aura pas lieu.
00:17:16 Ils vont dire oui, mais dans le fond,
00:17:18 le Rassemblement national,
00:17:19 c'est la fin des échanges commerciaux avec l'étranger.
00:17:21 Mais est-ce que ce n'est pas Gabriel Attal
00:17:23 qui s'est justement engagé à mettre fin au Marcosur ?
00:17:25 Là-dessus, on est complètement perdu.
00:17:27 Et ça montre, d'ailleurs, il y a un dernier point
00:17:29 que j'aimerais souligner,
00:17:30 c'est que dans leur discours, ils passent leur temps.
00:17:31 La seule chose qu'ils font à longueur de discours,
00:17:33 c'est dire "on aime l'Europe, on aime l'Europe, on aime l'Europe".
00:17:36 Ça, ils ont le droit de le faire.
00:17:37 Mais dès qu'il y a d'autres parties plus à droite qu'eux
00:17:39 qui disent "on aime la France",
00:17:40 tout de suite, c'est qu'on est nationaliste
00:17:42 et qu'on veut se recroqueviller sur soi-même.
00:17:43 Je trouve ça un peu abusé.
00:17:45 En tout cas, Éric Zemmour, lui, qui lancera sa campagne
00:17:48 demain après-midi à partir de 15h30,
00:17:51 ce sera à suivre sur nos trentaines à partir de 15h30.
00:17:54 Éric Zemmour, donc en direct, suivi de Marion Maréchal.
00:17:57 À la une de l'actualité également, ce gros coup de filet,
00:18:00 une figure du narcotrafic marseillais
00:18:03 arrêtée aujourd'hui au Maroc.
00:18:05 C'est le chef présumé du clan Yoda.
00:18:07 Alors, le clan Yoda, c'est l'un des principaux gangs
00:18:10 de la drogue à Marseille,
00:18:12 accusé d'être à l'origine du sanglant guerre
00:18:14 de narcotrafic dans la deuxième ville de France.
00:18:17 Il s'appelle Félix Bengui.
00:18:19 Il a été interpellé au Maroc.
00:18:21 Retour sur son arrestation avec Juliette Saada.
00:18:24 Et puis, nous serons avec Denis Trossero,
00:18:26 journaliste, police et justice,
00:18:28 auteur de "Règlement de compte à Marseille,
00:18:29 une histoire de la violence dans la cité phocéenne",
00:18:31 qui nous parlera justement de ce chef de mafia.
00:18:35 Il est décrit comme l'un des plus grands narcotraficants
00:18:37 marseillais par Gérald Darman.
00:18:39 Félix Bengui, 34 ans, possède un très lourd casier judiciaire.
00:18:43 Il est connu des services de police depuis pas mal de temps,
00:18:46 mais au départ, pas pour des raisons de stupéfiants.
00:18:50 Il a été interpellé en 2008, je crois,
00:18:54 pour un cambriolage important à Montelier.
00:18:57 Puis, par la suite, il a évolué, il a glissé,
00:19:00 on va dire, sur un trafic beaucoup plus dur,
00:19:03 beaucoup plus violent.
00:19:04 Son surnom était "Le Chat".
00:19:07 Alors, peut-être que ça ne va pas durer,
00:19:08 parce que jusqu'à présent, il arrive toujours à rebondir,
00:19:11 à s'en sortir, mais là, cette fois-ci,
00:19:13 dans l'étau judiciaire dans lequel il se trouve,
00:19:15 ça va être, à mon sens, compliqué pour lui.
00:19:17 En fuite depuis juillet 2023,
00:19:20 il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt
00:19:21 et d'un signalement par Interpol.
00:19:23 Le parquet de Marseille a confirmé son arrestation à Casablanca,
00:19:26 résultat d'une étroite coopération
00:19:28 entre les enquêteurs français et les autorités marocaines.
00:19:31 Ça va donner un signe fort,
00:19:33 ça va surtout démontrer qu'on est en capacité
00:19:36 de travailler à l'international.
00:19:37 Ça donne un coup très dur au moral de tous les dealers
00:19:41 qui travaillaient autour de Félix Bengui,
00:19:43 au sein de l'Aïa Oda,
00:19:45 qui reste bien sûr maintenant très très fragile.
00:19:48 Parmi les nombreux chefs d'inculpation,
00:19:49 Félix Bengui est accusé de meurtre.
00:19:51 Il risque donc la prison à perpétuité.
00:19:54 Selon des sources policières,
00:19:55 la rivalité entre les deux clans de narcotrafiquants
00:19:58 a généré une quarantaine de règlements de compte sanglant en 2023,
00:20:01 dont certains directement liés à l'individu.
00:20:05 Et pour aller plus loin, Denis Trossero,
00:20:07 journaliste, police, justice,
00:20:09 auteur de Règlement de compte à Marseille,
00:20:10 une histoire de la violence dans la cité fossenne,
00:20:12 aux éditions du Mareuil étant liaison avec nous.
00:20:15 Il connaît par cœur la galaxie mafieuse de Marseille.
00:20:18 Donc bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:20:21 Pour commencer, que sait-on de Félix Bengui ?
00:20:24 Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui
00:20:26 que c'est l'un des plus grands voyous français
00:20:29 qui a été arrêté au Maroc ?
00:20:34 Je ne sais pas si c'est l'un des plus grands voyous français.
00:20:36 Ce qui est sûr, c'est que de source policière,
00:20:39 il est considéré comme l'un des principaux
00:20:43 narcotrafiquants français,
00:20:45 et notamment martyré de la trame des Kamel Meziani
00:20:52 ou des Mohamed Jéa,
00:20:53 qui ont été arrêtés également au Maghreb
00:20:55 au cours de ces dernières années,
00:20:57 après une longue traque de la police et de la justice.
00:21:01 Oui, effectivement, il a ce surnom, le chat,
00:21:04 pour sa capacité à retomber toujours sur ses pattes.
00:21:07 Et là, il s'est fait piéger à Casablanca.
00:21:09 Les policiers, grâce à cette collaboration
00:21:11 entre l'OCLO, l'OFAS, la PG de Marseille,
00:21:14 sont arrivés à retrouver sa trace.
00:21:17 Il avait échappé au démantèlement de son réseau
00:21:22 en juin 2023.
00:21:24 Donc, puisque le procureur de Marseille,
00:21:27 Nicolas Besson, disait encore récemment
00:21:29 lors d'une conférence de presse
00:21:31 que les Yodas avaient souffert de cette guerre,
00:21:36 que la DZ de mafia, qui était la bande rivale,
00:21:39 avait pris le dessus,
00:21:41 bon, il leur manquait l'un des chefs,
00:21:44 et notamment...
00:21:45 Pardonnez-moi, Denis Trocero,
00:21:48 vous nous parlez de la mafia Yoda,
00:21:49 vous nous parlez de la DZ de mafia,
00:21:51 peut-être pour les téléspectateurs
00:21:52 qui ne connaissent pas,
00:21:53 qui sont ces deux mafias ?
00:21:55 Elles sont rivales, c'est bien cela ?
00:22:00 Alors, je ne sais pas si on peut parler
00:22:02 de mafia à Marseille,
00:22:03 on parle plutôt, pour l'instant, de clan.
00:22:07 Ce sont effectivement les deux clans rivaux
00:22:10 qui ont causé le plus grand nombre de morts
00:22:12 à Marseille l'année dernière,
00:22:13 puisqu'on a eu 49 morts,
00:22:15 ce qui représentait une hausse de 50%
00:22:17 par rapport à l'année précédente,
00:22:19 puisqu'il n'y en avait eu que 33,
00:22:20 ce qui est considérable.
00:22:22 Et sur ce total,
00:22:24 les services de police considèrent
00:22:25 que 80% de ces morts
00:22:29 sont liées à cette guerre
00:22:31 qui aurait été initiée
00:22:33 d'une façon tout à fait idiote,
00:22:36 qui aurait commencé dans une discothèque
00:22:39 de Thaïlande,
00:22:41 où les deux bandes rivales,
00:22:44 qui se connaissaient pourtant,
00:22:45 les uns et les autres se connaissaient,
00:22:47 mais il va y avoir de grosses vexations
00:22:49 entre les uns et les autres
00:22:50 pour une histoire de jet de glaçons
00:22:52 au visage de l'un des chefs.
00:22:56 En tout cas, on peut se lâcher assez rapidement.
00:22:59 Et aujourd'hui,
00:23:01 d'après les statistiques judiciaires,
00:23:05 on considère que sur les 69
00:23:07 informations judiciaires
00:23:09 qui ont été ouvertes
00:23:10 l'an dernier à Marseille,
00:23:13 il y en a à peu près 8 sur 10
00:23:16 qui sont liées à cette bande rivale,
00:23:20 d'où l'importance.
00:23:21 Ce qui est nouveau, c'est qu'effectivement...
00:23:24 Je vous propose de rester avec nous
00:23:26 à faire un petit tour de table,
00:23:28 notamment avec vous, Georges Fenech.
00:23:30 Je m'adresse à l'ancien magistrat.
00:23:32 L'arrestation d'un chef de gang
00:23:34 tel que Félix Bigny,
00:23:36 est-ce que ça a un impact réel sur le trafic ?
00:23:39 Est-ce que cela va avoir des conséquences ?
00:23:42 Ou il va très vite y avoir des lieutenants
00:23:43 au fond qui vont reprendre,
00:23:45 si je puis dire, le business ?
00:23:48 D'abord, c'est un très, très joli coup
00:23:50 pour la police française,
00:23:51 incontestablement.
00:23:53 C'est le fruit d'un travail,
00:23:54 d'une finiture de plusieurs mois.
00:23:56 Et également, le retour, on voit bien,
00:23:58 de la coopération entre la France et le Maroc.
00:24:02 Ça va déstabiliser certainement son réseau.
00:24:06 Mais ça ne veut pas dire que le réseau va disparaître.
00:24:08 Si on remonte dans le temps,
00:24:09 si on se souvient, il y a longtemps de cela,
00:24:12 mais il y avait un parrain de Marseille
00:24:15 qui s'appelait Gaëtan Zampa,
00:24:18 que le juge Pierre Michel avait fait tomber.
00:24:21 Le juge Pierre Michel sera assassiné,
00:24:22 d'ailleurs, par des tueurs à moto.
00:24:26 Ça n'a pas empêché le trafic de drogue.
00:24:29 Et même si on remonte encore plus loin,
00:24:31 la French Connection,
00:24:32 Marseille a toujours été une plaque tournante.
00:24:34 Donc, il y aura malheureusement des réseaux
00:24:37 qui se maintiendront, qui se reconstitueront.
00:24:40 Ce qui veut donc dire que la bataille,
00:24:42 pourtant, n'est pas perdue,
00:24:43 comme l'a dit le procureur Besson de Marseille.
00:24:46 Je ne pense pas qu'on puisse parler comme cela.
00:24:48 Je pense qu'il faut maintenir
00:24:50 précisément cette pression.
00:24:51 Et maintenant, il va falloir que ça suive.
00:24:53 Il va falloir que, après l'instruction,
00:24:55 il y ait un procès et que des sanctions
00:24:57 très dissuasives soient prononcées.
00:25:00 Ça peut aller jusqu'à 20 ou 30 ans.
00:25:01 Le grand trafic, l'importation de produits...
00:25:04 Alors, aussi, ce qui m'a tout de suite interpellé,
00:25:07 c'est que c'est le Maroc.
00:25:09 Et vous savez, le Maroc,
00:25:09 c'est le premier producteur mondial de cannabis.
00:25:12 Ça fait vivre à peu près 200 000 familles.
00:25:15 C'est légal, c'est taxé, d'ailleurs,
00:25:17 mais à des fins industrielles et pour la santé,
00:25:20 pas pour le trafic, évidemment.
00:25:22 Mais enfin, je note quand même que c'est le Maroc
00:25:24 qui, malgré tout, expulse.
00:25:27 J'ai eu peur à un moment, je me suis demandé
00:25:28 si ce n'était pas un binational,
00:25:30 parce que si ça avait été un binational franco-marocain,
00:25:32 aucun pays au monde n'expulse ces nationaux.
00:25:35 Mais apparemment, il n'est que français
00:25:37 et donc il sera expulsé de ce que l'on dit assez rapidement.
00:25:41 Et une arrestation quelques jours seulement
00:25:42 après l'alerte des magistrats marseillais.
00:25:44 On va peut-être pouvoir en dire un mot dans un instant.
00:25:45 Mais avant de Nitro-Zéro, on entendait Georges Fenech
00:25:48 nous parler de la Friend Connection.
00:25:50 On se souvient, ce réseau de dealers, là encore,
00:25:54 aujourd'hui, on parle de la mafia Yoda
00:25:58 et la DZ Mafia également.
00:26:02 Quelle différence finalement entre la French Connection
00:26:05 et la mafia Yoda ?
00:26:07 Comment les trafics de drogue ont évolué dans la cité Focéenne ?
00:26:11 On est sur des marchandises différentes.
00:26:17 On est sur du cannabis.
00:26:19 À l'époque, on était sur de l'héroïne,
00:26:22 en fait, dans les années 60-70,
00:26:25 jusqu'à la fin de la French,
00:26:28 sur de la Mortimba qui arrivait de Turquie,
00:26:32 qui était raffinée effectivement par ces chimistes marseillais
00:26:36 qui ont fait aussi la triste réputation de Marseille.
00:26:39 Mais justement, jusqu'au moment où en 1971,
00:26:42 les États-Unis,
00:26:44 enfin la France va collaborer avec les États-Unis,
00:26:47 les uns et les autres vont décider de mettre
00:26:50 un point d'honneur à cette guerre
00:26:53 et on va arriver à démanteler la totalité des laboratoires marseillais
00:26:58 qui permettaient l'exportation de cette héroïne
00:27:02 qui ravageait la jeunesse américaine.
00:27:06 Autant dire qu'aujourd'hui, si on y met les moyens,
00:27:08 même si on est beaucoup sur du cannabis,
00:27:12 je pense qu'on peut se donner...
00:27:14 Mais il faut que la France décide,
00:27:16 et notamment les autorités policières et judiciaires,
00:27:20 je crois que les magistrats marseillais en ont pris la parfaite conscience,
00:27:24 décident de relever ce défi,
00:27:28 mais cela n'ira pas sans une prise de conscience politique.
00:27:32 Il faut se rappeler que dès 2012,
00:27:36 l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault
00:27:39 avait tiré la sonnette d'alarme
00:27:41 et convoqué à Paris un conseil interministériel
00:27:44 sur ce problème de la drogue.
00:27:46 On n'en était certes pas au camp de stade aujourd'hui,
00:27:48 mais c'était il y a 12 ans.
00:27:50 Merci beaucoup Denis Trossero, journaliste police-justice,
00:27:53 de nous avoir éclairé ce soir après l'arrestation de Félix Binguy.
00:27:58 Je rappelle votre livre "Règlement de compte à Marseille,
00:28:01 une histoire de la violence dans la cité",
00:28:02 Foséenne, qui est paru aux éditions Mareuil.
00:28:05 Je le disais il y a quelques minutes, Eric Tegner,
00:28:09 mardi il y a eu l'alerte de ces magistrats.
00:28:12 Il nous disait clairement que la guerre aujourd'hui était perdue.
00:28:14 En tout cas, s'il n'y avait pas une prise de conscience
00:28:17 et des mesures fortes qui étaient prises.
00:28:19 Quelques jours, on voit que l'un des chefs de guerre,
00:28:21 si je puis dire, a été interpellé au Maroc.
00:28:24 Est-ce qu'on peut imaginer que, effectivement,
00:28:27 cette alerte des magistrats ait mis un coup de pression,
00:28:30 si je puis me permettre, sur les autorités policières ?
00:28:33 Ou alors, est-ce qu'il n'y a pas eu un petit coup de pression
00:28:34 diplomatique aussi au Maroc ?
00:28:35 Parce qu'on imagine qu'il avait été logé
00:28:39 pour reprendre un vocabulaire policier
00:28:41 depuis longtemps, cet individu.
00:28:43 En tout cas, ça tombe très bien, ça c'est certain.
00:28:45 Et Gérald Darmanin s'est empressé de tweeter à ce sujet.
00:28:49 Gérald Darmanin, qui globalement, il faut le reconnaître,
00:28:50 est dans une plutôt bonne séquence,
00:28:52 notamment depuis l'expulsion de l'imam
00:28:55 il y a près de trois semaines.
00:28:58 Effectivement, ce qu'on peut lire,
00:28:59 c'est que les services de police français
00:29:01 savaient très bien où était justement Bangui.
00:29:04 Ils avaient logé un peu les barras chichas où il allait,
00:29:06 tout ça dans la région de Casablanca.
00:29:08 Et donc, la police marocaine était complètement au courant
00:29:11 d'où il était logé.
00:29:12 Et là, je rejoins Georges Fenech sur cette interrogation,
00:29:15 en fait, pourquoi maintenant et pas auparavant ?
00:29:18 Je pense qu'il y a un point qui peut nous éclaircir,
00:29:20 c'est que vous savez, moi, je pense que
00:29:21 ce n'est pas tant que la guerre soit perdue contre la drogue,
00:29:25 c'est plutôt qu'il n'y a pas de guerre véritablement aujourd'hui.
00:29:27 Et ce qui pose d'abord problème,
00:29:29 c'est justement ces conflits entre la DZ Mafia et Yoda.
00:29:33 Et dans les faits, il faut le reconnaître,
00:29:35 Yoda aujourd'hui était complètement affaibli
00:29:37 ces derniers mois, notamment depuis le mai 2023.
00:29:40 On sait que Ben Gibbs, qui se bat pour situer à Marseille,
00:29:43 notamment sur une cité qui s'appelle la cité de la Paternelle,
00:29:45 c'est ça qui leur apportait le plus d'argent.
00:29:47 En mai 2023, le chef de Yoda a perdu son beau-frère,
00:29:50 qui était un de ses alliés principaux.
00:29:52 Effectivement, il y a eu le démantèlement de son réseau l'été dernier.
00:29:55 Et justement, cet automne aussi,
00:29:57 il s'est retrouvé avec des conflits avec ses différents bras droits.
00:30:00 Donc, de toute façon, on était un peu sur la fin.
00:30:03 Et aujourd'hui, je pense quand même, malgré tout,
00:30:06 qu'une des premières personnes qui soit contente,
00:30:08 ça va être les gérants de la DZ Mafia,
00:30:11 qui se retrouvent de facto numéro un, sans véritable concurrent.
00:30:16 Et donc, on va se retrouver sur moins de conflits,
00:30:18 parce que Yoda, c'est pareil.
00:30:19 Sur les fameux règlements de comptes de l'année dernière,
00:30:22 c'est eux qui ont perdu le plus d'hommes.
00:30:24 C'est eux qui ont justement été le plus atteints
00:30:27 par ces différents conflits.
00:30:28 Donc, il faut le rappeler quand même,
00:30:29 entre les deux groupes principaux de Marseille,
00:30:31 celui qui, d'une certaine façon, tombe,
00:30:33 aujourd'hui, c'est le moins fort.
00:30:34 Alors Marseille, mais également la région parisienne,
00:30:37 le fonctionnement des trafics,
00:30:39 eh bien, c'est le même partout, avec comme pièce maîtresse,
00:30:42 et c'est très inquiétant, les jeunes mineurs.
00:30:44 Vous allez découvrir nos reportages exclusifs,
00:30:47 témoignages rares d'ailleurs, d'anciens dealers.
00:30:52 En tout cas, c'est ce qu'ils ont dit à nos équipes de journalistes
00:30:54 qui ont pu les approcher.
00:30:56 Vous allez le voir, c'est une société parallèle,
00:30:59 aujourd'hui, qui existe en France, avec la peur des dealers.
00:31:03 En revanche, il n'y a plus la peur de la police.
00:31:06 On en parle dans un instant, mais tout de suite,
00:31:08 il est 23h, tout juste, si vous nous rejoignez sur CNews.
00:31:12 Adrien Spiteri est avec nous pour faire un point
00:31:14 sur les toutes dernières informations.
00:31:15 La majorité présidentielle lance officiellement
00:31:24 sa campagne des élections européennes.
00:31:26 Le gouvernement, quasiment au complet,
00:31:28 était réuni à Lille aujourd'hui autour de sa candidate,
00:31:31 Valérie Ayé.
00:31:32 La majorité, pour le moment, distancée par le Rassemblement national
00:31:36 dans les intentions de vote.
00:31:37 Des bombardements israéliens ont fait des dizaines de victimes
00:31:40 aujourd'hui dans la bande de Gaza,
00:31:42 selon le ministère de la Santé du Hamas.
00:31:44 Dans le même temps, un navire chargé d'aide
00:31:46 est prêt à embarquer depuis Chypre,
00:31:48 alors que la situation humanitaire est catastrophique
00:31:51 dans l'enclave palestinienne.
00:31:53 Et puis au Sénégal, la campagne présidentielle a démarré aujourd'hui.
00:31:56 Un sprint de deux semaines commence.
00:31:58 Le Sénégalais était censé voter le 25 février dernier
00:32:01 pour choisir leur cinquième président.
00:32:04 Le report de l'élection par le président Macky Sall
00:32:06 a causé une crise dans le pays.
00:32:09 Merci beaucoup mon cher Adrien.
00:32:11 On vous retrouve à minuit pour un point complet,
00:32:13 ce sera l'édition de la nuit,
00:32:15 le journal de toutes les informations de la journée
00:32:17 qu'il ne fallait pas rater.
00:32:18 Nous vous parlions à l'instant de l'arrestation
00:32:20 du chef de la mafia, Yoda, à Marseille.
00:32:23 Il régnait en maître sur la cité phocéenne.
00:32:26 Marseille, mais aussi la région parisienne,
00:32:27 le fonctionnement des trafics, on va le voir, sont les mêmes.
00:32:30 On continue d'en parler si vous nous rejoignez
00:32:33 avec autour de ce plateau pour vous accompagner.
00:32:34 Raphaël Stainville, Georges Fenech,
00:32:36 Elliot Mamann et Eric Tegner.
00:32:39 Je vous le disais, les trafics de drogue,
00:32:41 une pièce maîtresse, les jeunes mineurs,
00:32:43 les trafiquants de drogue recrutent de plus en plus jeunes,
00:32:46 souvent des gamins âgés de 13 ans,
00:32:49 des adolescents malléables, parfois issus de foyers
00:32:52 et surtout pénalement irresponsables.
00:32:54 Une situation qui inquiète bien sûr les parents de certains quartiers.
00:32:57 On regarde ce reportage en immersion
00:32:59 et nous en parlons ensuite.
00:33:01 Des mineurs aux airs de garde-frontière.
00:33:04 Ces adolescents ont quitté les bancs de l'école
00:33:07 pour s'asseoir sur des blocs de béton.
00:33:09 À Compiègne, les guetteurs sont souvent recrutés
00:33:12 en dessous de 13 ans, pour éviter d'attirer l'attention
00:33:15 de la police et être condamnés par la justice.
00:33:18 Caroline est mère de trois enfants.
00:33:20 Elle ne pense qu'à une chose, fuir pour protéger ses enfants.
00:33:24 Nous, le projet, c'est de partir.
00:33:26 On voudrait quitter Compiègne parce que c'est pour l'avenir
00:33:28 de nos enfants.
00:33:29 Même si on est à l'abri nulle part,
00:33:31 mais déjà, on se sentira peut-être plus en sécurité
00:33:34 en dehors de Compiègne.
00:33:36 Chaque jour, cette mère de famille croise les guetteurs,
00:33:38 les dealers et autres délinquants au pied de son immeuble.
00:33:42 Aujourd'hui, elle craint que son fils ne soit recruté
00:33:44 pour rejoindre le trafic de drogue.
00:33:46 Que mes enfants sortent, c'est sûr,
00:33:48 parce qu'avec ce qui se passe dans mon entourage,
00:33:50 mais je ne dis pas que je me sens en danger,
00:33:52 mais c'est sûr, je ne me sens pas en sécurité non plus.
00:33:54 Je ne veux pas que mon fils devienne délinquant non plus.
00:34:00 On fait tout pour ne pas qu'il devienne délinquant.
00:34:01 Je fais attention à lui, et je fais attention à avec qui il parlera.
00:34:08 Saïd, lui, a cédé aux sirènes des grands du quartier
00:34:11 dès l'âge de 13 ans.
00:34:13 On est petits, on est innocents.
00:34:14 C'est un cercle vicieux, en fait.
00:34:15 Si tout le monde y va, c'est tout le monde.
00:34:17 Tout le monde suit la plupart du temps.
00:34:20 Et voilà, je me suis retrouvé dedans comme ça.
00:34:22 Dans un parking de la capitale, ce dealer repentit,
00:34:25 s'est confié plus longuement sur son passé.
00:34:28 Ce que vous allez découvrir est pour le moins inattendu.
00:34:31 Vous le verrez, effectivement, pour le moins inattendu.
00:34:34 Nous le découvrirons dans un instant.
00:34:35 Mais avant, Georges Fenex, ce qu'on découvre ces derniers jours,
00:34:39 c'est le rôle des mineurs.
00:34:41 Ils sont très nombreux, 25% entre 13 et 16 ans,
00:34:44 essentiels dans les trafics de drogue.
00:34:47 Et on le comprend, l'avantage pour ces trafiquants,
00:34:50 c'est que c'est une main d'œuvre qui, pénalement,
00:34:52 ne risque pas grand-chose aujourd'hui.
00:34:55 Bien sûr, tout ça est parfaitement planifié, organisé.
00:34:58 C'est un vrai commerce.
00:35:01 D'ailleurs, pour eux, ils ne font qu'un commerce comme un autre.
00:35:04 On nourrit toutes les familles, tous les quartiers.
00:35:06 Il y a les nourrices qui sont la plupart des femmes.
00:35:08 Et les mineurs, on les envoie effectivement pour surveiller,
00:35:11 les chouffes, comme on dit, parce qu'on sait très bien
00:35:13 qu'ils ne risquent rien, en réalité.
00:35:15 Ils risquent quelques heures.
00:35:17 S'ils ont moins de 13 ans de retenue,
00:35:19 s'ils ont plus de 13 ans de garde à vue,
00:35:22 quelques heures de garde à vue,
00:35:23 une présentation peut-être au parquet,
00:35:26 peut-être à un jus des enfants,
00:35:28 mais qui renverra ça à six mois,
00:35:30 il va commettre un éducateur, etc.
00:35:33 Donc, il n'y a pas de crainte, de peur de la justice répressive
00:35:37 qui, effectivement, ne fonctionne pas à l'égard de ces mineurs.
00:35:40 Vous comprenez ?
00:35:41 Donc, je crois que quand on a entendu
00:35:44 la commission d'enquête, les magistrats,
00:35:45 faire un constat d'échec, moi, je dis,
00:35:48 c'est d'abord leur constat d'échec.
00:35:50 C'est le constat d'échec de la justice, de qui d'autre ?
00:35:53 Les policiers font leur boulot, la preuve,
00:35:56 ce qu'ils viennent de faire au Maroc.
00:35:57 C'est la justice qui ne suit pas, malheureusement,
00:36:00 soit par manque de moyens, on l'a souvent dit,
00:36:03 mais surtout parce que les lois ne permettent pas,
00:36:07 effectivement, d'intimider, de dissuader
00:36:12 ces trafiquants, notamment récidivistes.
00:36:14 - Et ces dealers mineurs.
00:36:16 - Oui, une petite idéologie qui...
00:36:18 - Alors, justement, l'idéologie.
00:36:19 - Voilà, ce sont des discriminés, ce sont...
00:36:22 - Ces mineurs sont-ils coupables ou victimes ?
00:36:24 Je vous pose la question dans un instant,
00:36:26 mais nous allons entendre avant le commissaire Guillaume Batin.
00:36:29 C'est le chef de la brigade des stupéfiants à Paris.
00:36:32 Sandra Buisson, là encore, c'est une parole rare,
00:36:35 a pu l'interviewer.
00:36:36 Il est revenu sur le rôle des mineurs.
00:36:38 Écoutez-le.
00:36:39 - Les trafiquants ciblent les mineurs
00:36:42 parce qu'ils y voient une main d'oeuvre
00:36:43 qui est facile d'accès, interchangeable facilement,
00:36:47 et les utilisent comme des petites mains.
00:36:49 C'est-à-dire que, concrètement, pour des points de deal,
00:36:51 ils sont utilisés comme des guetteurs, des livreurs,
00:36:54 des rabatteurs, parfois des nourrices.
00:36:56 Et parfois, ils sont soumis à des violences et à des pressions
00:36:58 pour continuer à travailler ou se comporter
00:37:01 de la façon qui est attendue par les trafiquants.
00:37:04 Et notamment, quand ils commettent, par exemple,
00:37:07 des négligences, ils peuvent être, effectivement, réprimés.
00:37:11 Oui, par les trafiquants majeurs.
00:37:13 - Ces grands dealers, ils sont victimes
00:37:19 ou ils sont coupables, au fond ?
00:37:21 Comment est-ce que la justice doit les traiter,
00:37:22 selon vous, Eliott Mabel ?
00:37:24 - Je pense qu'il ne faut tout de même pas négliger
00:37:26 la part d'initiatives individuelles
00:37:27 qui incombe, évidemment, à l'intégralité des personnes
00:37:30 qui sont prises dans ce trafic.
00:37:32 Je crois, en effet, comme Georges Fenech l'a dit,
00:37:34 qu'au-delà du problème juridique,
00:37:37 il y a un gouffre législatif qu'il s'agit de combler en amont.
00:37:40 Rien que la question de la pénalisation de la consommation
00:37:43 qui n'est jamais posée, qui est toujours envoyée
00:37:45 à la réaction, etc. et qui, selon moi, est un vrai sujet.
00:37:48 Et de manière plus générale, ce qui m'inquiète,
00:37:50 c'est qu'en réalité, on remarque que ces trafiquants de drogue
00:37:53 sont parvenus à récupérer toutes les prérogatives régaliennes.
00:37:57 C'est-à-dire qu'ils sont armés,
00:37:59 ils ont un territoire qui est plus ou moins défini,
00:38:01 parce que d'ailleurs, ils refusent que des bandes rivales
00:38:05 se s'immiscent dans leur territoire, etc.
00:38:07 Ils sont en mesure d'édicter une forme de droit du travail
00:38:10 puisque soudainement, les mineurs sont soustraits
00:38:12 de leurs obligations scolaires pour venir faire
00:38:14 les métiers de chouffe, etc.
00:38:16 Ce qui est absolument invraisemblable.
00:38:19 Et par ailleurs, c'est là que, d'une certaine manière,
00:38:22 le cercle régalien est accompli.
00:38:23 Ils ont en plus une culture à proposer à ces gens-là,
00:38:26 qui est une forme de culture narco-islamique.
00:38:30 Et d'ailleurs, les magistrats qui étaient auditionnés
00:38:33 par la commission sénatoriale ont employé
00:38:35 l'exclamation de "narco-ville".
00:38:36 Je pense qu'il est temps d'agir avant que la France
00:38:38 ne devienne un narco-État.
00:38:39 On a d'autres exemples en Europe.
00:38:42 Et je m'inquiète de voir là aussi l'enclerie
00:38:44 des pouvoirs publics sur la question.
00:38:45 La guerre est-elle perdue à Raffelsteinville ?
00:38:47 Éric Teigner, je vous pose la question dans un instant.
00:38:50 Mais avant, je vous propose d'entendre ce témoignage rare,
00:38:53 on peut dire même exceptionnel.
00:38:55 Nos équipes ont réussi à rencontrer un ancien dealer.
00:38:57 Il a accepté de témoigner anonymement.
00:39:00 Il s'appelle Saïd, aujourd'hui majeur.
00:39:02 Cet ancien vendeur de drogue a débuté le trafic à l'âge de 13 ans.
00:39:06 Il a donné rendez-vous dans un parking de la capitale
00:39:09 à nos journalistes.
00:39:10 Et ce que nous allons découvrir, je vous le lisais tout à l'heure,
00:39:14 est pour le moins inattendu.
00:39:15 Voyez ce reportage, le récit est signé Michel Losantos.
00:39:20 À l'âge de 13 ans, Saïd est un collégien comme les autres.
00:39:24 Des grands du quartier l'approchent pour le recruter.
00:39:26 La proposition est lucrative.
00:39:28 Difficile de refuser ce premier job.
00:39:30 "C'était de livrer à un sachet quelqu'un d'autre.
00:39:34 En fait, c'était pour régler une dette.
00:39:36 J'avais été payé 100 euros, car j'avais un boulot de travail."
00:39:39 Livreur, guetteur et enfin vendeur,
00:39:41 comme dans une entreprise, Saïd gravit les échelons.
00:39:45 Plus de responsabilités, mais aussi davantage de risques.
00:39:48 Les règlements de compte, la prison,
00:39:50 mais aussi les éventuels représailles de ses propres patrons.
00:39:54 "On a plus peur des gens qui nous engagent.
00:39:56 Parce que quand on est jeune, on ne peut pas vraiment aller en prison
00:39:58 pour avoir quelques grammes sur soi ou pour guetter.
00:40:01 Ils connaissent nos parents, ils connaissent nos familles,
00:40:03 ils connaissent nos amis.
00:40:04 Ils savent comment nous faire peur.
00:40:06 On a plus peur d'eux, en fait, pas de la police."
00:40:08 Aujourd'hui, Saïd a tourné la page,
00:40:10 mais reste en contact avec d'autres dealers repentis.
00:40:13 Deux d'entre eux nous donnent rendez-vous en banlieue parisienne.
00:40:16 Dès les premières minutes, le ton est donné.
00:40:22 "Qu'une millier, ils sachent que si tu as un problème avec moi,
00:40:27 moi, ça rigole pas, je vais te sortir l'outil,
00:40:28 et ça va parler français, ça va être réglé vite."
00:40:32 Une arme à feu utilisée dans le passé
00:40:34 pour intimider les mauvais payeurs,
00:40:36 régler les conflits ou encore menacer les proches de leurs ennemis.
00:40:40 "Ça peut être juste, tu vois, aller devant chez la personne,
00:40:44 montrer qu'elle est en bac, que tu sais où elle habite sa daronne,
00:40:48 où lui, il habite, tu connais l'adresse de sa meuf,
00:40:52 et tu te balades, tu lui montres un peu le cut-room,
00:40:54 où tu y allais jouer."
00:40:56 Une violence banalisée qui contraste avec la réalité.
00:40:59 Le nombre d'homicides ou de tentatives d'homicide
00:41:02 a augmenté de 53% en 2023.
00:41:06 Alors, repentis mes toujours armés, Raphaël Stainville,
00:41:08 port d'armes, intimidation de mineurs,
00:41:11 c'est au fond une société parallèle qui existe aujourd'hui en France,
00:41:15 où l'on n'a plus peur de la police, mais l'on a peur des caïds,
00:41:17 des c'est-caïds, qui font véritablement la loi, en fait, aujourd'hui.
00:41:21 Oui, et pour en revenir même à l'exemple de Marseille,
00:41:24 c'est qu'on constate, vous évoquiez le cas de ces mineurs,
00:41:28 et on constate aujourd'hui une vraie difficulté
00:41:31 pour les gangs marseillais à recruter des locaux.
00:41:35 C'est-à-dire qu'entre les règlements de compte,
00:41:37 entrebandes, la maltraitance, les brutalités
00:41:41 qu'exercent un certain nombre de chefs de gang,
00:41:45 de trafiquants sur la main-d'œuvre,
00:41:48 aujourd'hui, et c'est le constat que font un certain nombre de policiers,
00:41:51 et le préfet de police de Marseille qui a pris ses fonctions
00:41:54 il y a quelques semaines,
00:41:57 aujourd'hui, les trafiquants sont obligés de se tourner
00:42:01 vers une autre main-d'œuvre, encore plus facilement malléable,
00:42:06 parce que ce sont les mineurs isolés, étrangers,
00:42:10 parce qu'ils n'ont pas de famille, qu'ils n'ont rien,
00:42:12 qu'ils y voient leur seule planche de salut
00:42:15 pour pouvoir avoir une existence à peu près décente.
00:42:19 Et donc, on voit finalement la souplesse, l'agilité de ces réseaux
00:42:23 qui, même face à des difficultés,
00:42:25 recomposent, se reconfigurent au gré des aléas
00:42:29 et des difficultés que leur commerce peut connaître.
00:42:31 On voit des nouveaux profils, c'est vrai,
00:42:33 Éric Teigner, face à ces nouveaux jeunes profils,
00:42:36 finalement, la prévention devient très difficile,
00:42:39 puisqu'on a beaucoup misé ces dernières années aussi sur la prévention,
00:42:42 notamment la prévention des jeunes,
00:42:43 mais face à ces nouveaux profils, ça devient compliqué
00:42:45 et qui bouge dans toute la France,
00:42:46 c'est ce qu'expliquait très bien Raphaël Stainvillier.
00:42:49 Pour moi, il faut complètement arrêter la culture de l'excuse.
00:42:51 On a trop tendance à chaque fois à dire non,
00:42:53 mais vous savez, il y a quelques dealers qui prennent en otage tous les quartiers.
00:42:56 Moi, je me suis rendu nombreuses fois dans les quartiers Nord.
00:42:59 Chaque fois, les policiers que je vois,
00:43:00 ils m'expliquent qu'il y a quand même de nombreuses personnes
00:43:04 qui sont complices de ce trafic.
00:43:05 Comme le disait tout à l'heure Georges Fenech,
00:43:07 les nourrisses, aujourd'hui, ce sont 80 % de femmes.
00:43:10 Ils reçoivent tous de l'argent.
00:43:12 Il y a des conseils de quartiers qui sont soi-disant là,
00:43:14 parfois qui sont interviewés sur les plateaux
00:43:17 pour essayer de dire qu'ils vont aider les quartiers.
00:43:19 Ils sont totalement au courant où sont logés les différents trafics, etc.
00:43:23 Ils sont complices et ils ne collaborent absolument pas
00:43:25 avec les services de police.
00:43:27 Donc, il faut arrêter cette tuture de l'excuse.
00:43:28 Justement, vous le disiez tout à l'heure,
00:43:30 le problème de ces mineurs, c'est que les trafiquants savent
00:43:33 que justement, eux peuvent agir en toute impunité.
00:43:35 On a vu d'ailleurs sur ces différents conflits et règlements de comptes.
00:43:39 On est tombé l'année dernière sur un jeune de 17 ans
00:43:41 qui en avait pratiqué de très nombreux.
00:43:44 Et donc, il faut arrêter de se dire oui, mais le pauvre 13 ans,
00:43:47 est-ce qu'il est coupable ou pas ?
00:43:48 Il faut justement le rendre coupable.
00:43:49 Je pense qu'il y a la question sur l'abaissement de la majorité pénale.
00:43:52 Et dans ce cas-là, les dealers vont se retrouver avec des jeunes
00:43:54 qui auront les mêmes problématiques judiciaires,
00:43:56 sauf qu'ils auront moins d'expérience.
00:43:57 Et donc, ils auront moins tendance justement à aller les recruter.
00:44:00 Justement, avant de vous donner la parole, Georges Chwenek,
00:44:03 on va écouter Philippe Barraud, le chef de l'unité Prévention et Formation.
00:44:06 Vous allez me dire si le discours qu'il tient,
00:44:09 tient encore justement aujourd'hui. Écoutez-le.
00:44:12 On vise deux publics différents,
00:44:14 ceux qui ne sont pas encore dans le trafic et qui pourraient y rentrer,
00:44:16 et ceux qui sont déjà, qu'on rencontre après une interpellation avec la PJJ,
00:44:20 donc la Protection judiciaire de jeunesse,
00:44:22 et qu'on va aider à ne plus rentrer dans le trafic.
00:44:24 On va venir les rencontrer justement
00:44:26 pour faire une sorte de bilan de leur interpellation
00:44:28 et toutes les conséquences qu'a eues l'interpellation
00:44:31 sur leur vie privée, sur leur vie familiale,
00:44:33 mais aussi sur leur vie dans leur groupe.
00:44:35 Et voir avec eux,
00:44:36 il y a ce que les psychologues appellent une balance décisionnelle,
00:44:39 l'intérêt que maintenant il y a à ne plus rentrer dans le trafic.
00:44:42 La prévention, c'est ça.
00:44:43 Ce n'est pas simplement que je sache que ce n'est pas bien d'être un trafiquant,
00:44:46 c'est que j'ai en moi des ressources
00:44:48 pour quand je vais avoir une opportunité de devenir un trafiquant,
00:44:51 que je puisse les mobiliser, ces ressources,
00:44:53 pour ne pas rentrer dans le trafic.
00:44:55 - Georges Fenech, est-ce que finalement aujourd'hui,
00:44:58 le dialogue avec un mineur qu'on interpelle pour une première fois,
00:45:03 avec lequel on va dialoguer,
00:45:05 on va lui expliquer effectivement
00:45:07 qu'il ne faut pas qu'il tombe dans le trafic de drogue,
00:45:08 est-ce que c'est encore aujourd'hui possible cette politique-là ?
00:45:12 - Dans ces quartiers-là et dans ces populations-là,
00:45:15 c'est voué à l'échec.
00:45:16 Je vous le dis, c'est voué à l'échec.
00:45:18 Est-ce que vous voulez dialoguer avec un jeune de 13 ans
00:45:21 qui a été élevé à la dure,
00:45:23 qui a été enfermé dans des caves
00:45:25 où on l'a tabassé pour résister aux gardes à vue et l'endurcir ?
00:45:30 - C'est comme ça que ça se passe ?
00:45:31 - Voilà, avec une famille qui est défaillante,
00:45:33 oui, ça se passe comme ça.
00:45:35 Avec une famille qui est totalement parentale défaillante,
00:45:38 n'est-ce pas ?
00:45:39 Tout cela est voué à l'échec.
00:45:42 Ça, pour le coup, oui, c'est voué à l'échec.
00:45:45 Donc, pour autant, est-ce qu'il n'y a pas des solutions ?
00:45:48 Bien sûr qu'il y a des solutions, comme toujours.
00:45:51 - Mais il faut du courage.
00:45:52 - Il faut construire des centres éducatifs fermés.
00:45:57 Il y en a 52, je crois, en France,
00:45:59 même pas un par département.
00:46:01 Ce sont des toutes petites unités.
00:46:03 Il faut construire des centres éducatifs renforcés également.
00:46:07 Il faut développer un grand nombre d'éducateurs,
00:46:10 ils sont en sous-effectif.
00:46:12 Et puis, il faut que les sanctions, elles tombent.
00:46:15 Parce que quand vous avez des mineurs qui,
00:46:17 pendant toute leur minorité, jusqu'à l'âge de 18 ans,
00:46:20 n'ont pas fait un jour de prison
00:46:22 et qu'ils ont un cas judicien long comme le bras,
00:46:25 qu'ils ont le sentiment d'avoir jamais été condamnés,
00:46:27 parce que pour eux, c'est que la prison.
00:46:30 La condamnation, c'est rien d'autre que la prison.
00:46:32 Et donc, si vous ne les condamnez pas,
00:46:34 ne serait-ce qu'à des courtes peines,
00:46:36 où dans les pays nordiques,
00:46:37 on a vu l'efficacité des courtes peines,
00:46:39 quand on n'aura pas changé d'appréhension
00:46:42 de cette délinquance des mineurs,
00:46:43 qui, je le rappelle, tenez-vous bien, c'est 20 %,
00:46:46 c'est un crime ou délit sur cinq, tout confondu,
00:46:50 est imputable à un mineur.
00:46:52 Vous voyez le fléau que ça représente.
00:46:55 Mais bon, on a fait une réforme en 2021,
00:47:00 de la Rordonnance de 45,
00:47:01 on n'est pas allé dans le bon sens.
00:47:03 - Et finalement, mais est-ce que les Français seraient prêts ?
00:47:06 Alors bien sûr, il y a la question de la justice,
00:47:07 il y a la question de, vous l'évoquiez,
00:47:10 la construction des prisons,
00:47:11 il y a aussi la question des interpellations,
00:47:13 d'aller rendre la vie bien plus saine
00:47:16 pour ces habitants de quartier,
00:47:17 puisque ce sont eux les premiers qui souffrent.
00:47:19 On entendait d'ailleurs un témoignage qui disait,
00:47:21 depuis qu'il y a des trafics de drogue dans le quartier,
00:47:23 le quartier est mort, le quartier est tué.
00:47:24 Mais est-ce que les Français seraient prêts à voir
00:47:26 des opérations musclées ?
00:47:27 Aujourd'hui, de police, on a des effectifs
00:47:30 qui seraient capables de le faire,
00:47:31 on penserait d'Ogigène, par exemple,
00:47:33 mais il pourrait y avoir des dommages collatéraux.
00:47:35 Est-ce que les Français sont prêts à cela ?
00:47:36 - Mais bien sûr, et c'est ce qu'ils souhaitent.
00:47:38 Et c'est pour ça d'ailleurs que Gérald Darmanin
00:47:40 fait beaucoup de communications
00:47:41 à chaque fois qu'il envoie la CRS 8
00:47:43 dans les différents quartiers,
00:47:44 ce qui ne sert absolument à rien,
00:47:45 parce qu'au final, il envoie des gendarmes mobiles
00:47:48 et qui ne sont pas spécialisés,
00:47:49 qui se contentent juste d'être aux abords d'une cité.
00:47:51 Le trafic de drogue, il se met juste sur un point de deal
00:47:53 à côté pendant deux jours et après, basta.
00:47:56 Aujourd'hui, la vérité quand même,
00:47:57 c'est que sur le terrain, les policiers,
00:47:59 tous ceux qui peuvent faire des remontées,
00:48:00 ils nous expliquent que c'est plutôt la culture du pas de vague.
00:48:05 Il y a aujourd'hui, parce que d'un côté...
00:48:06 - Ce n'est pas une histoire de moyens,
00:48:07 c'est une histoire de volonté.
00:48:08 - Bien sûr, moi, j'ai vu énormément de policiers
00:48:10 qui me disent qu'ils sont de plus en plus désarmés,
00:48:11 qui sont obligés de faire eux-mêmes leur bélier.
00:48:13 J'ai vu des armuriers qui me disent que pour des opérations,
00:48:16 ils sont obligés de prêter leur jumelle infrarouge,
00:48:18 de prêter du matériel.
00:48:19 La vérité, elle est là.
00:48:20 On a également, oui, il faut critiquer la justice,
00:48:23 mais on a des nouveaux commissaires aujourd'hui
00:48:25 qui sont dans une logique de pas de vague,
00:48:27 qui justement, les anciens policiers
00:48:28 qui connaissent véritablement les quartiers,
00:48:29 ils leur disent n'y aller pas.
00:48:31 La cité de la Castellane, aujourd'hui,
00:48:32 il y a de nouvelles consignes avec la commissaire
00:48:33 des quartiers nord qui leur dit,
00:48:35 vous ne pouvez plus y aller avec une seule voiture,
00:48:36 il faut y aller avec trois voitures.
00:48:37 Ce qui fait qu'en fait, il y a de moins en moins de harcèlement
00:48:40 sur le terrain qui est pratiqué.
00:48:41 Ils n'ont pas le droit de faire des courses poursuites.
00:48:43 À chaque fois, justement, qu'ils mettent le gérant phare,
00:48:46 si la voiture en face ne s'arrête pas,
00:48:47 la radio leur dit non, cessez, c'est prohibé.
00:48:50 Alors que c'est ce qu'il faudrait faire,
00:48:51 parce que lorsque des policiers vont arriver
00:48:53 dans un quartier entre 20h et 23h,
00:48:55 derrière, de toute façon, les dealers,
00:48:57 ils sont obligés de partir et ça déstabilise.
00:48:59 Moi, j'ai déjà vu des opérations comme ça.
00:49:00 Pendant deux, trois heures, le point de deal, il est foutu.
00:49:02 Donc, ça leur fait perdre énormément d'argent.
00:49:04 Et donc, c'est ce type de harcèlement
00:49:06 qu'il faut pratiquer sur le terrain,
00:49:07 même si derrière, la justice, elle ne suit pas forcément.
00:49:09 Moi, j'ai une petite anecdote, justement,
00:49:11 d'un policier hier qui me disait
00:49:13 qu'ils ont arrêté le mois dernier
00:49:15 quatre fois successivement le même vendeur
00:49:18 qui leur disait, et beaucoup leur disent ça à chaque fois,
00:49:20 quand je suis devant le juge, je pleure et ça marche.
00:49:23 Et donc, quand on écoute ces arguments, justement,
00:49:25 qui tendent à dire, oui, mais les pauvres, c'est compliqué, etc.
00:49:28 Ayez en tête qu'il y a des avocats professionnels
00:49:30 qui savent très bien comment ça fonctionne
00:49:32 et qui, du coup, leur donnent ce type d'arguments.
00:49:34 Et derrière, ils sortent libres très facilement.
00:49:36 Donc, plutôt coupable que victime, on aura compris ce soir.
00:49:40 Nous continuons de parler de sécurité,
00:49:43 mais plutôt du défi de la sécurité pour les Jeux olympiques.
00:49:46 Puis, plus précisément,
00:49:47 de défis de la lutte contre le terrorisme.
00:49:49 Puisque demain, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:49:53 il s'exprime à ce sujet dans les colonnes de votre journal,
00:49:57 Raphaël Stainville, le JDD.
00:49:59 Gérald Darmanin qui s'exprimait justement
00:50:01 sur le dispositif sécuritaire cette semaine.
00:50:04 On va écouter le ministre de l'Intérieur
00:50:07 et puis on parle des révélations qu'il vous fait
00:50:10 dans les colonnes du JDD juste après.
00:50:13 Le périmètre de sécurité CILT,
00:50:15 parce qu'il va nous permettre évidemment
00:50:16 de contrôler l'intégralité des personnes
00:50:18 qui vont rentrer dans ce périmètre au nom de la loi CILT,
00:50:21 avec des gens qui vont devoir s'inscrire
00:50:23 auprès de la préfecture de police,
00:50:25 obtenir un QR code pour pouvoir accéder à cet hypercentre.
00:50:31 Et les gens ne pourront pas accéder à cet hypercentre
00:50:33 s'ils ne sont pas inscrits et donc,
00:50:35 évidemment, qu'ils connaissent une surveillance
00:50:38 des services de police.
00:50:40 Et le jour J, l'intégralité du périmètre
00:50:44 sera interdite à la circulation motorisée.
00:50:48 On pourra toujours traverser la Seine,
00:50:50 mais de façon piétonne,
00:50:52 en ayant évidemment validé un contrôle d'accès
00:50:55 qui est ce QR code.
00:50:57 Les Jeux olympiques donc, qui seront très sécurisés,
00:50:59 on l'entendait avec des périmètres
00:51:01 où nous ne pourrons pas accéder
00:51:04 si nous n'avons pas un QR code.
00:51:06 Qu'est-ce qu'il vous dit sur la menace terroriste
00:51:08 Gérald Darmanin dans les colonnes d'IJDD ?
00:51:10 Est-ce qu'il est inquiet aujourd'hui ?
00:51:13 Il est inquiet.
00:51:14 Les services de renseignement sont inquiets
00:51:16 et il ne s'en cache pas.
00:51:18 Après, il essaye de mettre toute sa détermination,
00:51:21 toutes les forces dont il dispose
00:51:24 pour essayer de réduire au maximum cette menace.
00:51:28 Vous évoquiez ces fameux badges
00:51:30 et ces personnes qui auront accès à ces badges
00:51:34 pendant les JO.
00:51:35 Aujourd'hui, le ministère de l'Intérieur
00:51:38 doit screener, comme ils disent,
00:51:41 un million de profils.
00:51:42 Un million de profils.
00:51:44 Et il leur reste aujourd'hui, à ce jour,
00:51:46 ces 89 000 personnes
00:51:49 qui ont été déjà profilées, screenées.
00:51:53 Et un certain nombre d'entre eux ont bipé,
00:51:55 comme ils disent, avec soit des fichiers S,
00:51:58 soit des personnes qui avaient des antécédents judiciaires,
00:52:01 qui les rendaient impropres
00:52:03 à pouvoir bénéficier de ces badges.
00:52:06 Et donc, on voit que l'ampleur de la tâche
00:52:09 est encore immense pour les officiers de police
00:52:14 en charge de ce travail,
00:52:17 pour sécuriser et s'assurer que personne n'échappe
00:52:21 au maille du filet qui se tend
00:52:24 pour éviter justement ce souci.
00:52:26 Et pour en revenir à la menace terroriste,
00:52:30 là encore, les services de renseignement
00:52:34 sont sur les dents,
00:52:35 extrêmement attentifs
00:52:39 à tous les profils qui se dégagent.
00:52:42 On a pu assister à un brief au Place Beauvau,
00:52:47 où tous les principaux responsables
00:52:52 des unités de renseignement étaient présents.
00:52:54 Qu'est-ce qu'ils y disent alors ?
00:52:55 Et l'une de leurs principales inquiétudes aujourd'hui,
00:52:59 ce sont les plus jeunes, les plus jeunes islamistes
00:53:03 qui se sont radicalisés soudainement
00:53:07 sur des boucles, sur les télégrammes ou autres,
00:53:11 et qui, pour pas grand-chose, passent à l'acte.
00:53:13 Et aujourd'hui, c'est une vraie difficulté
00:53:16 pour notamment la DGSI,
00:53:19 d'autant que les profils sont extrêmement jeunes,
00:53:21 plus de la moitié ont moins de 18 ans,
00:53:23 des objectifs qui sont suivis par la DGSI,
00:53:25 et certains profils ont jusqu'à 11 ans.
00:53:28 11 ans ?
00:53:29 11 ans.
00:53:30 Donc très difficilement détectable.
00:53:32 Ça rejoint d'ailleurs les mots de Jean-François Ricard,
00:53:34 le procureur national antiterroriste,
00:53:36 qui dit dans les colonnes du Figaro cette fois,
00:53:38 un contexte de menaces terroristes qui se renouvelle
00:53:42 et qui s'accentue, Georges Fenech,
00:53:46 une menace projetée, donc, qui est de nouveau d'actualité.
00:53:49 On l'entendait avec des profils très difficilement détectables.
00:53:52 11 ans aujourd'hui.
00:53:53 Donc des jeunes qui se radicalisent tout seuls
00:53:55 chez eux devant des vidéos, finalement.
00:53:57 Il parle de menaces projetées.
00:53:59 C'est bien ce que vous dites.
00:54:00 Menaces projetées, donc qui viennent de l'extérieur.
00:54:02 Exactement.
00:54:03 Donc ça s'ajoute à la...
00:54:06 Mais bien sûr, mais quand vous voyez les tensions
00:54:08 qu'il y a dans le monde et dans certaines régions,
00:54:10 quand vous voyez le conflit Palestine-Israël,
00:54:14 il faut anticiper effectivement que certains aient la volonté
00:54:19 de venir frapper à nouveau sur notre territoire,
00:54:22 comme l'avait fait l'État islamique en 2015.
00:54:24 Donc le risque, il n'est pas uniquement endogène.
00:54:27 Et Dieu sait si ce risque-là est encore difficile aussi
00:54:30 à détecter, bien sûr.
00:54:32 Mais aujourd'hui, on sait très bien que l'État islamique
00:54:35 se restructure en Daech, dans cette région irako-syrienne.
00:54:39 Il y a des attentats très souvent qui se commettent,
00:54:42 que nous sommes retirés en Afrique.
00:54:45 L'opération Barkhane, ça a été terminé
00:54:47 et que toutes ces régions du Sahel sont livrées
00:54:51 à des bandes de terroristes, des Boko Haram, etc.
00:54:54 et qui ont fait allégeance à Khmie.
00:54:56 Il y a différents mouvements.
00:54:58 Et donc, ils sont en capacité, effectivement,
00:55:01 c'est pas pour faire peur, mais c'est une réalité.
00:55:04 Ils sont en capacité aujourd'hui, sans doute,
00:55:07 de projeter quand on sait en plus les passoires
00:55:10 que sont quelque part les frontières.
00:55:12 - Voilà, c'est l'avenir.
00:55:14 Moi, j'avais étudié les attentats de 2015.
00:55:18 Plusieurs des terroristes étaient passés par l'Esbos,
00:55:21 sous le couvert d'une migration,
00:55:23 et ont fait les attentats, notamment du Stade Saint-Denis.
00:55:25 Les deux du Stade Saint-Denis, c'était des soi-disant migrants.
00:55:29 Donc, vous voyez qu'en effet, ça a quand même un véritable défi.
00:55:33 - Eric Teyner, vous qui avez fait les routes migratoires,
00:55:35 justement, c'est vrai qu'on aurait pu imaginer que depuis 2015,
00:55:39 eh bien, des efforts auraient été faits concernant les contrôles.
00:55:43 Est-ce que c'est ce que vous avez constaté,
00:55:45 vous ou pas, sur le terrain ?
00:55:46 Ou alors, effectivement, aujourd'hui, c'est une véritable passoire.
00:55:49 Tout le monde peut rentrer et il est facile de commettre
00:55:51 un attentat projeté aujourd'hui en France.
00:55:53 - Il suffit de lire le rapport de la Cour des comptes du mois de janvier,
00:55:57 qui montre clairement que rien n'a été fait.
00:55:59 On voit cette décision, justement, du Conseil d'État
00:56:01 par rapport à la frontière de Menton.
00:56:03 Et lorsque vous lisez ce rapport de la Cour des comptes,
00:56:05 moi, ce qui m'avait beaucoup marqué,
00:56:06 c'était de voir que les policiers, lorsqu'ils opèrent des contrôles,
00:56:09 ils n'ont pas, pour les raisons de la CNIL,
00:56:11 la possibilité d'identifier si la personne contrôlée
00:56:13 est fichée S ou radicalisée.
00:56:15 Et derrière, ils n'ont pas la possibilité
00:56:16 de prendre en photo la carte d'identité,
00:56:18 donc tout simplement d'enregistrer le contrôle qui s'est opéré.
00:56:21 Donc c'est dire, en fait, la problématique qu'on a sur nos frontières.
00:56:24 Il y a aussi un autre élément,
00:56:25 moi, j'avais pu rencontrer quelqu'un, justement,
00:56:27 au niveau des renseignements aussi,
00:56:29 qui travaillait sur ces questions de sécurisation des JO
00:56:31 et qui m'avait parlé qu'il y avait aussi potentiellement une autre crainte,
00:56:34 pas uniquement sur les lieux précis des Jeux olympiques,
00:56:37 mais à l'extérieur, parce qu'on sait qu'on va mobiliser
00:56:39 l'ensemble de nos forces de police sur ces endroits.
00:56:42 Et il avait utilisé cette expression en me disant,
00:56:44 le problème, c'est que s'il y a un élément qui décide,
00:56:46 par exemple, de faire un attentat terroriste
00:56:48 dans l'hôpital de Strasbourg,
00:56:50 le policier le plus près qui serait disponible, il serait allemand.
00:56:53 Et c'est l'expression qu'il avait utilisée
00:56:55 pour dire qu'on arrivait sur des zones,
00:56:56 ou si dans un village, on voit qu'à Brest,
00:56:58 il y avait eu des islamistes qui projetaient,
00:57:00 justement, d'attaquer un village.
00:57:01 Eh bien, si l'alerte est donnée à ce moment-là,
00:57:03 il faudra énormément de temps pour les forces de police de venir.
00:57:06 On le sait, on le voit sur Mayotte, par exemple.
00:57:08 Il y a des forces qui ont été envoyées il y a un mois,
00:57:11 qui vont déjà être relevées d'ici deux à trois semaines
00:57:14 pour venir travailler, justement, sur les Jeux olympiques.
00:57:16 Donc, on est justement en train de vider
00:57:18 un ensemble d'endroits aujourd'hui qui sont pourtant sensibles,
00:57:22 parce que tous les territoires français aujourd'hui sont sensibles,
00:57:24 pour sécuriser, justement, les Jeux olympiques.
00:57:26 Il y aura une réserve opérationnelle,
00:57:28 et ça, c'est prévu dans le dispositif,
00:57:31 même si vous avez raison, et c'est des menaces
00:57:33 qui sont d'ailleurs évoquées par le ministre de l'Intérieur
00:57:36 et le renseignement, le fait que ce soient d'autres événements,
00:57:40 pas forcément ciblant les JO, qui surviennent,
00:57:43 et comment cette déstabilisation va déstabiliser le dispositif.
00:57:50 Mais une réserve est prévue.
00:57:51 100% des forces de police et de gendarmerie
00:57:54 seront interdites, finalement, de congés
00:57:59 pour être mobilisés sur ces événements,
00:58:01 parce qu'il n'y a pas seulement les JO,
00:58:03 il y a les JO et les JO olympiques,
00:58:06 il y a également d'autres grands événements,
00:58:08 il y a le 80e anniversaire du débarquement,
00:58:12 il y a un euro de football.
00:58:14 Bref, jusqu'en septembre, les forces de police
00:58:17 seront à 100% mobilisées pour sécuriser, notamment, les Jeux.
00:58:22 - Eliott Mavann.
00:58:23 - Oui, il me semble que ce surplus de normes auxquelles on assiste
00:58:26 et qui sont annoncées en amont de ces JO olympiques
00:58:29 témoignent tout de même de l'extrême dangerosité qui se présente.
00:58:33 Évidemment, les codes QR ont déjà été critiqués à plusieurs égards,
00:58:36 bien qu'on puisse comprendre que leur utilisation,
00:58:41 en l'occurrence, semble à peu près inéluctable.
00:58:43 La fermeture de l'espace aérien au-dessus de Paris
00:58:45 le jour de la cérémonie d'ouverture
00:58:46 me semble quand même extrêmement inquiétante et symbolique
00:58:49 des dangers auxquels on fait face.
00:58:52 Et par ailleurs, par rapport à la question de la menace endogène,
00:58:55 ce qui est tout de même intéressant
00:58:56 et qui renforce le caractère extrêmement compliqué
00:58:58 et imprévisible des dangers auxquels on fait face,
00:59:01 c'est que même cette menace endogène
00:59:03 est tout de même alimentée par des tensions,
00:59:06 une clôture venue d'ailleurs.
00:59:08 Par exemple, hier, dans un discours,
00:59:10 le président turc a accusé l'Occident tout entier
00:59:13 de soutenir Israël, qu'il a à nouveau comparé
00:59:17 aux nazis et au régime d'Hitler.
00:59:19 Il a comparé Netanyahou à Hitler et il a dit qu'en Occident,
00:59:23 il fallait que des gens prennent des actions, etc.
00:59:25 En conséquence de ce constat,
00:59:27 on sait que des milices ou du moins des conglomérats
00:59:30 plus ou moins liés avec la Turquie
00:59:32 sont extrêmement influents dans le terrorisme actif en France.
00:59:36 Il y a d'autres liens qui sont également établis,
00:59:38 par exemple, les déclarations venues d'Iran,
00:59:41 qui parfois sont également très éruptives
00:59:43 sur le territoire national français.
00:59:45 Et donc, on comprend que même la menace endogène
00:59:48 est tout de même directement dépendante
00:59:50 à des discours, à des propos qui sont venus d'ailleurs,
00:59:52 qui sont allumés par l'extérieur.
00:59:54 Et donc, je pense en effet que ces Jeux olympiques
00:59:56 s'inscrivent dans une période où il y a une forme de...
01:00:01 - Oui, de toute cela, ça glitine et c'est très préoccupant.
01:00:03 - Justement, pour faire écho à votre démonstration,
01:00:05 je vous propose que nous prenions la direction du Royaume-Uni.
01:00:08 Mais vous allez le voir, cela va permettre aussi
01:00:10 de parler de la situation en France,
01:00:12 puisque hier, le conseiller du gouvernement
01:00:14 en matière de lutte contre l'extrémisme a estimé
01:00:16 que Londres ne serait plus un lieu sûr le week-end
01:00:20 pour les personnes de confession juive.
01:00:22 Alors, des propos qui font énormément réagir outrement,
01:00:26 c'est à la une de la presse, notamment.
01:00:29 On va peut-être voir d'ailleurs quelques exemples tout à l'heure.
01:00:31 Il faut savoir qu'en 2023, vous voyez,
01:00:33 The Daily Telegraph, donc cela fait la une.
01:00:36 Il faut savoir qu'en 2023, le pays a connu une hausse
01:00:39 de 147% des actes antisémites.
01:00:42 Les précisions sur place de Sarah Menaï et on en parle ensuite.
01:00:47 - Londres, le week-end, serait une no-go zone
01:00:50 pour les personnes de confession juive.
01:00:51 C'est en tout cas le constat que fait Robin Simcox,
01:00:54 conseiller du gouvernement britannique
01:00:56 en matière de lutte contre l'extrémisme.
01:00:58 Il estimerait que les Juifs éviteraient tout simplement
01:01:01 de se rendre le week-end dans les rues de la capitale britannique
01:01:05 par peur des actes antisémites.
01:01:07 Il faut dire que tous les week-ends maintenant,
01:01:08 tous les samedis depuis le début de la guerre à Gaza
01:01:10 ont lieu des manifestations pro-palestinienne.
01:01:13 Les Juifs auraient donc peur d'actes antisémites,
01:01:16 menaces, insultes, agressions,
01:01:19 des actes dont le nombre a littéralement explosé
01:01:20 depuis le 7 octobre en nette augmentation.
01:01:23 En 2023, ce sont 147% d'actes antisémites supplémentaires
01:01:27 qui ont été recensés par rapport à l'année 2022.
01:01:30 4000 actes antisémites sur l'année 2023.
01:01:34 Robin Simcox estime même que le Royaume-Uni
01:01:36 a laissé la place finalement à l'extrémisme dans ses propos.
01:01:39 Il va plus loin en disant que le Royaume-Uni
01:01:41 serait même un environnement favorable à la radicalisation.
01:01:45 - Eliot Mamman, on le sait, la Grande-Bretagne
01:01:47 assume les communautarismes religieux sur son sol.
01:01:51 La société britannique qui autorise les signes distinctifs
01:01:54 avec pour objectif de les banaliser, d'éviter le repli.
01:01:57 Mais on peut s'interroger aujourd'hui finalement
01:02:00 lorsqu'on voit que des personnes de confession juive
01:02:03 ne peuvent plus se promener, ont peur de se promener
01:02:06 dans les rues de Londres le week-end.
01:02:08 Ce communautarisme assumé aujourd'hui,
01:02:09 est-ce qu'il n'est pas à l'origine de cet antisémitisme
01:02:13 qui gangrène le Royaume-Uni ?
01:02:14 - Oui, en partie. Il est certain que le Royaume-Uni tout entier
01:02:17 et l'Angleterre plus spécifiquement ont toujours assumé
01:02:20 leur appartenance aux paradigmes multiculturalistes.
01:02:22 Moi, il y a une chose qui me préoccupe particulièrement
01:02:25 s'agissant du cas anglais, c'est qu'au sein de l'Union britannique,
01:02:29 l'Angleterre était la nation la moins "woke" qui soit.
01:02:34 Vous savez, sur ce plateau, je dénonce régulièrement
01:02:37 les "wokistans" que je vois émerger ici et là.
01:02:40 Et il faut admettre que l'Angleterre était plus ou moins préservée.
01:02:44 Par exemple, il y avait régulièrement des tensions avec l'Écosse,
01:02:47 dont même le parti nationaliste est particulièrement néo-progressiste.
01:02:51 Et pourtant, il y avait une forme de dernier bastion anglais
01:02:54 qui réussissait à résister à cette tendance.
01:02:57 Pourtant, depuis le 7 octobre, les choses se sont réveillées.
01:02:59 On a vu des flots de 300 000 personnes
01:03:03 sconder le slogan du Hamas de la rivière à la mer
01:03:08 dans les rues de Londres chaque samedi.
01:03:10 Et même le maire de Londres, Saddiq Khan,
01:03:13 qui, bien qu'il se soit fait élire en revendiquant sa foi musulmane,
01:03:17 parvenait jusqu'au 7 octobre, parfois, à montrer des signes d'équilibre
01:03:22 en se rendant régulièrement à des réunions importantes
01:03:25 pour les communautés juives sur place, comme on dit.
01:03:28 Moi, je considère plutôt qu'il y a des britanniques de confession juive,
01:03:30 mais là-bas, il parle de communauté.
01:03:32 Et on voit qu'il y a, en l'occurrence, une bascule.
01:03:35 Et naturellement, et on a régulièrement ces discussions
01:03:38 par rapport à ce qui se passe en France,
01:03:39 l'importation non pas du conflit israélo-palestinien,
01:03:42 mais de l'antisémitisme en Europe occidentale
01:03:44 est particulièrement préoccupante.
01:03:45 Mais voir ces débats-là se matérialiser de cette manière,
01:03:50 en Angleterre spécifiquement,
01:03:52 sincèrement, nous montre une bascule sans précédent.
01:03:54 Éric Teigner, c'est extrêmement inquiétant,
01:03:57 puisqu'il y a quelques jours, l'ex-ministre de l'Intérieur affirmait,
01:04:00 alors je le cite, "les islamistes sont aux commandes du Royaume-Uni".
01:04:04 Aujourd'hui, ce sont des britanniques de confession juive
01:04:07 qui n'osent plus sortir, mais on peut s'interroger demain.
01:04:10 Ce sera qui ? Ce sera les chrétiens, des musulmans modérés.
01:04:15 Voilà, c'est ça aussi l'enjeu derrière,
01:04:17 des homosexuels qui ne pourront plus se promener dans les rues de Londres.
01:04:21 Si ça continue, c'est pour ça que ça sonne comme un réveil aussi, cette alerte.
01:04:24 Oui, parce que je pense que le vrai sujet, c'est le sujet démographique.
01:04:28 C'est-à-dire qu'à chaque fois, on analyse la question de l'islamisme
01:04:31 par le biais du risque terroriste.
01:04:33 Vous savez, ces populations-là qui, justement, ont manifesté,
01:04:37 moi, j'ai certains de mes journalistes qui s'y sont rendus
01:04:39 pour couvrir les manifestations à Londres.
01:04:41 Ils me disaient que ça se passait dans le calme,
01:04:42 que ce n'était pas du tout comme dans certains quartiers du 93, etc.
01:04:46 Et globalement, c'était une sorte d'islamisme revendiqué, mais bien géré.
01:04:51 Parce qu'en fait, ils sont habitués à être majoritaires
01:04:54 sur un certain nombre d'endroits.
01:04:55 Et donc là-bas, vous risquez beaucoup moins que dans nos quartiers
01:04:58 de vous faire voler, etc.
01:05:00 Parce qu'il y a de plus en plus de populations
01:05:02 qui sont certaines d'origine immigrée, qui sont musulmanes
01:05:05 et qui, effectivement, ont ce fait majoritaire.
01:05:08 Et je trouve qu'à chaque fois, la problématique,
01:05:10 c'est que depuis le 7 octobre,
01:05:12 différencier justement l'islamiste, le musulman modéré,
01:05:16 du musulman pratiquant, etc., c'est bien plus compliqué.
01:05:19 C'est de plus en plus compliqué.
01:05:20 L'ensemble du monde arabe aujourd'hui a vu véritablement
01:05:23 les attaques d'Israël contre le Hamas comme des agressions contre eux.
01:05:27 Ils parlent en permanence des 30 000 morts dans la bande de Gaza.
01:05:30 Et donc, il y a une radicalisation de fait de l'ensemble des musulmans,
01:05:34 y compris certains musulmans modérés.
01:05:36 Et je pense que ça, il faut être capable aussi de le dire et de le voir.
01:05:39 Et donc, si on ne pose pas cette question-là d'abord par le fait démographique,
01:05:43 eh bien, on ne le verra pas.
01:05:44 C'est comme en ce moment, il va y avoir le début du Ramadan d'ici deux jours.
01:05:48 Et donc, oui, de fait...
01:05:49 - Le Ramadan qui commence demain. - Demain, exactement.
01:05:51 Donc, de fait, oui, il va y avoir de plus en plus
01:05:53 de ce qu'on appelle des accommodements raisonnables
01:05:54 avec des entreprises qui vont être obligées,
01:05:56 on l'a déjà vu, d'arrêter certains chantiers, etc.
01:05:59 Parce qu'ils se retrouvent avec une majorité de musulmans
01:06:01 dans leur entreprise qui leur disent, oui, mais le Ramadan,
01:06:03 il ne faut pas que je mange, il faut que je fasse cinq prières par jour, etc.
01:06:06 Le chef d'entreprise, il se dit,
01:06:07 je ne vais pas lui interdire de pratiquer sa religion,
01:06:10 on est quand même dans un pays laïc, etc.
01:06:11 Ça paraît complètement cohérent.
01:06:13 Mais à partir du moment où il y en a de plus en plus,
01:06:16 de fait, on est obligé de s'adapter.
01:06:17 Et de fait, ils se permettent aussi de se dire,
01:06:20 eh bien, on va demander plus.
01:06:21 Et ça, c'est le véritable risque aujourd'hui.
01:06:24 - Est-ce qu'on voit au Royaume-Uni, Georges Fenech,
01:06:26 c'est ce qui se passe en France en quelque sorte ou pas ?
01:06:30 - On n'a pas cette même culture du multiculturalisme ou communautarisme.
01:06:35 Malheureusement, on y vient petit à petit, effectivement.
01:06:38 Et moi, je dis comme M. Maman, je ne parle pas de communauté juive,
01:06:42 que ce soit à Londres ou en France.
01:06:45 On parle de français, de confession juive.
01:06:48 Il n'y a pas un phénomène de communautarisme, si vous voulez.
01:06:52 Est-ce qu'on assiste à quoi ?
01:06:53 On assiste à une montée de l'antisémitisme
01:06:57 lié évidemment au conflit israélo-palestinien à Londres,
01:07:00 comme chez nous.
01:07:02 Et il faut rappeler la multiplication des actes antisémites en France.
01:07:06 Ça a été multiplié par 100 ou je ne sais plus combien.
01:07:10 Donc, ce qui se passe à Londres, évidemment, c'est particulier
01:07:14 par rapport à ce que nous vivons,
01:07:17 mais l'antisémitisme, il est là aussi.
01:07:21 Il est chez nous.
01:07:22 Et les Français de confession juive ressentent aussi une peur.
01:07:29 Certains n'osent plus, effectivement, aller dans certains quartiers.
01:07:34 - Ils les ont quittés, d'ailleurs, déjà.
01:07:36 - Ou la Mézouza.
01:07:38 On le sait très bien.
01:07:39 Ils ne peuvent plus vivre aussi sereinement qu'il y a quelques temps,
01:07:44 en tout cas avant ce conflit israélo-palestinien.
01:07:46 - Raphaël Stainville, vous vouliez intervenir ?
01:07:48 - Non, mais je pense qu'il ne faut pas avoir de naïveté
01:07:51 et se réfugier sur le fait que la France n'est pas cette culture
01:07:56 multiculturaliste pour penser que ce qui arrive aujourd'hui à Londres
01:08:02 nous échapperait.
01:08:04 On le voit, et je pense que c'est très bien rappelé par Eric.
01:08:08 Aujourd'hui, la démographie compte et implique, a des conséquences
01:08:14 sur un changement dans un certain nombre de villes,
01:08:18 des populations qui changent.
01:08:20 Et ça, c'est un communautarisme qui s'impose malgré nous,
01:08:24 malgré notre volonté, malgré notre histoire,
01:08:26 malgré le fait qu'on s'est toujours défendu
01:08:28 d'être un pays multiculturaliste.
01:08:30 - D'ailleurs, on a voté une loi contre le séparatisme.
01:08:32 - Oui, vous vouliez conclure ?
01:08:34 - Oui, j'aimerais insister sur cette notion démographique
01:08:37 que Raphaël Stainville et Eric Tegner ont mentionnée,
01:08:39 parce qu'en effet, le cas de Londres est particulièrement significatif.
01:08:41 La ville regroupe à elle seule 40% de la population musulmane
01:08:45 du pays tout entier.
01:08:46 Donc, on voit qu'il y a en effet une question démographique
01:08:49 de communautarisation qui est très spécifique à la ville de Londres.
01:08:52 C'est d'ailleurs ce qui avait permis au maire de Londres
01:08:55 plus ou moins de reposer sur une forme de vote communautaire
01:08:58 pour se faire élire.
01:08:59 Et pourtant, il avait été l'une des voix les plus critiques
01:09:01 à l'égard du scandale Jérémy Corbyn dans le Parti travailliste.
01:09:05 On avait l'impression que Jérémy Corbyn était précisément
01:09:08 une exception au sein des travaillistes anglais.
01:09:10 Peut-être en réalité présageait-il d'une bascule
01:09:14 à laquelle on assiste désormais, parce que depuis,
01:09:16 je n'ai sincèrement pas vu de la part du maire de Londres
01:09:19 des déclarations qui allaient dans le même sens de conciliation
01:09:23 que celles que l'on le voyait adopter auparavant.
01:09:26 Peut-être un mot, vous allez le voir.
01:09:28 Alors, il y a les Français de confession juive
01:09:31 qui sont pris pour cible.
01:09:33 Et vous allez voir aussi la collégiale de Poissy
01:09:36 retrouvée taguée ce matin.
01:09:38 C'est le député Karl Olive qui a alerté sur les réseaux sociaux
01:09:42 la collégiale recouverte de tags anti-chrétiens.
01:09:46 Vous le voyez, @jesu_ntm, je ne traduirai pas.
01:09:49 Vous l'aurez compris, bien évidemment,
01:09:51 une enquête a été ouverte.
01:09:54 On peut souligner que ces tags ont été découverts
01:09:56 un vendredi de Carême.
01:09:58 Alors, c'est vrai qu'il y a assez peu de réactions au fond,
01:10:02 comme si on s'y habituait à ce genre de dégradation
01:10:06 sur nos monuments, sur nos églises, Eric Degner.
01:10:08 Il n'y en a jamais.
01:10:10 La christianophobie aujourd'hui, c'est vraiment le grand oubli,
01:10:12 le grand angle mort du système médiatico-politique
01:10:15 qui n'en parle quasiment jamais.
01:10:17 Alors qu'aujourd'hui, les atteintes, il faut le dire,
01:10:20 contre les personnes ou contre les lieux chrétiens
01:10:22 sont beaucoup, beaucoup plus importantes,
01:10:24 par exemple, que ce qu'on peut appeler l'islamophobie.
01:10:26 Je n'ai plus les chiffres en 7, mais si nos auditeurs
01:10:29 justement les retrouvent, il y a des statistiques
01:10:31 qui sont faites là-dessus.
01:10:32 On le voit très clairement, mais en même temps,
01:10:34 vous savez, on est habitué, aussi même dans notre discours ambiant,
01:10:37 à dire que dans le fond, il fallait déconstruire
01:10:39 donc l'aspect chrétien de la France et donc on désacralise
01:10:42 ce genre de monument.
01:10:43 Quand on permet à certains rappeurs,
01:10:46 certains chanteurs de venir dans des églises
01:10:49 pour faire clairement parfois de la profanation
01:10:51 et qu'on leur laisse faire ça,
01:10:52 il ne faut pas s'étonner derrière qu'il y ait des jeunes
01:10:54 qui pensent qu'ils peuvent faire ce type de truc.
01:10:56 Si effectivement, les actes anti-chrétiens
01:10:58 sont de loin les plus nombreux,
01:11:00 je parle de toutes les profanations, etc.
01:11:03 Il ne faut pas oublier qu'il faut ramener ça
01:11:05 proportionnellement au nombre de la population.
01:11:09 C'est quand même la communauté juive,
01:11:10 en proportion, qui souffre le plus de ces actes.
01:11:15 - Oui, tout à fait.
01:11:16 - Mais au-delà de tout, les actes anti-religieux
01:11:19 se multiplient dans notre pays et aucune religion n'est épargnée.
01:11:22 Il y a urgence à se ressaisir tous ensemble,
01:11:24 nous dit Karol Olive dans son tweet,
01:11:26 donc qui s'est ému de cet acte anti-chrétien.
01:11:30 Raphaël Stainville, effectivement,
01:11:32 il y a urgence à se ressaisir tous ensemble,
01:11:34 mais cela passe par où ? Par quelle politique, au fond ?
01:11:38 - Oui, se ressaisir, j'entends les mots
01:11:41 et les voeux pieux de Karol Olive,
01:11:44 mais le fait est qu'aujourd'hui,
01:11:46 on est dans un monde où la nouvelle religion,
01:11:48 c'est le laïcisme et ça rend assez peu propice
01:11:53 cette prise de conscience qu'il faut aussi
01:11:56 se souvenir de nos racines chrétiennes,
01:11:59 souvenir que notre patrimoine, la France,
01:12:03 a été fait en grande partie par l'Église
01:12:06 et on en arrive à boucler la boucle,
01:12:08 où finalement, aujourd'hui,
01:12:09 lorsqu'on tolère que des affiches
01:12:11 représentant Paris, les Jeux olympiques,
01:12:14 on efface jusqu'à la croix des désinvalides.
01:12:18 - Oui, ça fait go, on en a parlé cette semaine, effectivement.
01:12:20 - En fait, c'est un tout.
01:12:21 - C'est un tout.
01:12:22 On a perdu cette valeur du sacré,
01:12:24 on ne reconnaît plus le sacré aujourd'hui.
01:12:26 Eliott Mamann, au fond, c'est un peu ça aussi,
01:12:28 le problème de notre société ?
01:12:29 - Oui, je le pense et c'est vrai
01:12:30 que l'on parle assez peu des tags réguliers
01:12:33 et des dégradations qui surviennent
01:12:36 aux monuments chrétiens de manière générale,
01:12:38 parce qu'on comprend bien que pour une partie de la presse,
01:12:40 il est beaucoup plus gênant de mentionner ces sujets-là
01:12:43 dont l'origine est assez évidente,
01:12:45 plutôt que lorsque parfois des croix gammées
01:12:48 ou des étoiles juives,
01:12:50 enfin des étoiles de David, pardon, sont tagguées.
01:12:52 Et en l'occurrence, une partie de la presse
01:12:53 peut se livrer à un internel renvoi
01:12:55 aux années 30, à l'extrême droite, etc.
01:12:58 en prétendant ne pas comprendre d'où viennent
01:13:00 aujourd'hui ce type de discours, etc.
01:13:03 Alors qu'en l'occurrence,
01:13:04 l'importation d'une forme d'antichristianisme
01:13:09 est absolument évidente.
01:13:11 Sur la question des chiffres
01:13:13 que Éric Tegner mentionnait,
01:13:15 il est vrai qu'en 2019, par exemple,
01:13:17 on avait des chiffres très précis.
01:13:19 1 000 actes antichrétiens avaient été répertoriés
01:13:22 sur tout le territoire, 600 actes antisémites,
01:13:24 100 actes anti-musulmans, plutôt qu'islamophobes,
01:13:28 parce qu'on comprend aussi la facilité sémantique
01:13:30 où on met l'antisémitisme et l'islamophobie,
01:13:33 et non le racisme anti-musulman,
01:13:35 sur la même échelle,
01:13:38 parce qu'on comprend bien que ce n'est pas la même chose.
01:13:41 Alors même que, comme Georges Fenech l'a rappelé,
01:13:43 la proportion dans la population
01:13:45 de personnes issues de ces différentes confessions
01:13:47 n'est absolument pas proportionnelle.
01:13:50 Et donc, il y a évidemment certaines religions
01:13:52 qui sont beaucoup plus ciblées que d'autres.
01:13:53 En tout cas, peut-être pour conclure,
01:13:54 on peut aussi souligner que Gérald Darmanin,
01:13:56 le ramadan commence demain.
01:13:57 Gérald Darmanin a annoncé la protection des lieux de culte,
01:14:01 des lieux de culte musulmans, notamment.
01:14:04 Là encore, ça révèle, puisqu'à Noël,
01:14:06 ce sont les églises,
01:14:09 ce sont régulièrement, finalement, tout le temps,
01:14:11 maintenant, les synagogues, malheureusement.
01:14:13 Et puis aujourd'hui, c'est le ramadan,
01:14:15 et bien les mosquées qui sont obligées d'être protégées
01:14:17 par les forces de l'ordre.
01:14:17 Ça dit quelque chose d'inquiétant,
01:14:19 tout de même aujourd'hui,
01:14:21 que quand vous allez dans une mosquée,
01:14:23 dans un lieu de culte,
01:14:23 eh bien, il faut que ce soit protégé
01:14:25 par nos forces de l'ordre.
01:14:26 Oui, mais comme vous le disiez,
01:14:27 c'est au moment du ramadan.
01:14:29 Les chrétiens, c'est plutôt au moment de Noël ou de Pâques.
01:14:31 Et effectivement, les juifs,
01:14:33 c'est vraiment tout le temps et perpétuellement.
01:14:35 Et à chaque fois, on parle d'une augmentation
01:14:36 de la sécurisation de ces différents lieux.
01:14:39 Je voulais rebondir sur ce que disait Raphaël Stainville
01:14:41 sur la question du laïcisme.
01:14:43 Je pense que c'est extrêmement important
01:14:44 parce qu'en fait, à force, justement,
01:14:46 de désacraliser notre pays,
01:14:47 à force de nier le fait religieux,
01:14:48 on ne comprend plus la religion en face.
01:14:51 Aujourd'hui, je pense que les chrétiens,
01:14:52 les juifs peuvent comprendre les musulmans aujourd'hui.
01:14:55 Mais à chaque fois qu'on va dire, vous savez,
01:14:56 l'islam modéré ou autre, non.
01:14:58 Lorsque vous avez la foi, vous l'avez intégralement
01:14:59 ou vous ne l'avez pas.
01:15:00 Un musulman modéré peut exister.
01:15:03 L'islam modéré, par exemple, ça n'existe pas.
01:15:05 Et là-dessus, je voudrais mettre un exemple en valeur,
01:15:07 par exemple, sur la question du voile.
01:15:09 Il y a quelques années, justement,
01:15:10 les laïcistes de gauche,
01:15:11 je pense à Caroline Fourlaize, disaient
01:15:13 qu'il faut être contre le voile parce que, dans le fond,
01:15:15 on oblige les femmes à le porter.
01:15:17 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ?
01:15:18 On voit des jeunes filles de 13 ans
01:15:19 qui veulent les porter d'elles-mêmes,
01:15:21 qui viennent, justement, comme une forme de revendication
01:15:23 et de provocation dans les écoles,
01:15:25 parce qu'elles pensent que c'est leur capacité,
01:15:26 justement, à vivre leur propre religion.
01:15:29 Et donc, il faut voir la religion comme elle est
01:15:32 et non seulement à travers nos biais, justement, laïcistes.
01:15:34 - Allez, peut-être, avant de clore cette émission,
01:15:38 une image un peu plus positive.
01:15:41 Cette fois, nous parlions de cette collégiale taguée.
01:15:43 Eh bien, cette fois, nous allons parler de la restauration,
01:15:45 de la charpente de Notre-Dame de Paris.
01:15:47 Elle a été achevée aujourd'hui.
01:15:49 À l'établissement chargé de la reconstruction,
01:15:51 vous le voyez à poster cette photo,
01:15:53 les charpentiers, les écarisseurs au sommet de l'ouvrage
01:15:56 en bois de chaîne massive.
01:15:58 On voit les équipes d'artisans.
01:16:00 Ils portent des casques à travers le bois de chaîne massive
01:16:02 de la charpente de la Neff et sur des échafaudages,
01:16:05 ainsi qu'un bouquet de fin d'ouvrage.
01:16:07 Comme le veut la tradition, un grand coup de chapeau,
01:16:11 finalement, à ces artisans.
01:16:12 Voilà, Raphaël Stainville, une image tout de même réjouissante
01:16:16 pour terminer cette émission.
01:16:17 - Vous avez raison de montrer cette image.
01:16:19 Tout le monde se réjouit de voir ce chantier avancer.
01:16:23 Et pour ceux qui n'auraient pas la chance, le plaisir d'approcher
01:16:27 d'aussi près la forêt de Notre-Dame,
01:16:29 moi, je les invite à se rendre sur le parvis de Notre-Dame
01:16:33 et de découvrir Eternel Notre-Dame,
01:16:36 qui est une expérience en 3D, en 3 dimensions,
01:16:40 où vous pouvez vivre l'intégralité du chantier de Notre-Dame.
01:16:43 Et très honnêtement, c'est vraiment magnifique.
01:16:46 - Une excellente idée, effectivement.
01:16:48 Demain, si vous voulez sortir avec vos enfants,
01:16:50 alors il ne faut pas qu'ils soient trop jeunes,
01:16:51 on me semble-t-il, mais...
01:16:53 Ce qui est une sensation de vertige, très étonnante.
01:16:55 - Effectivement. Un grand merci à tous les quatre.
01:16:56 C'était une nouvelle fois passionnant.
01:16:59 On va saluer votre mère, Eliotte Mamann.
01:17:01 Je crois qu'elle nous regardait,
01:17:02 puisqu'elle a réussi à trouver son codifi.
01:17:04 Voilà, nous vous saluons, chère madame.
01:17:07 Un grand merci pour votre fidélité.
01:17:08 Merci, Sabrina Slimani, de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:17:12 L'actualité continue sur ces news.
01:17:14 Adrien Smiteri, tout de suite pour l'édition de la nuit.
01:17:17 Et n'oubliez pas, vous, scannez ce QR code
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01:17:23 et avoir toutes les informations,
01:17:25 les dernières informations,
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01:17:30 Excellente nuit sur notre Antenne.
01:17:31 [Musique]

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