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00:00 James Sandray nous a rejoint sur ce plateau. Bonjour James. Bonjour.
00:03 Grand reporter ici à France 24. Antoine Feuneau a évoqué à l'instant l'urgence humanitaire en parallèle de ces négociations de cesser le feu.
00:09 On sait qu'un navire chargé d'aide humanitaire, plus de 200 tonnes, doit quitter Chypre pour faire route vers Gaza. Ce navire n'est toujours pas parti. Pourquoi ?
00:16 Alors non, il n'est toujours pas parti. Il était prêt déjà hier soir. Effectivement, il est opéré par deux ONG.
00:21 Une qui s'appelle Open Arms qui a le bateau lui-même et la nourriture vient d'une ONG qui elle s'appelle World Central Kitchen qui est une ONG américaine.
00:29 Et donc c'est une opération conjointe. La nourriture vient des Émirats Unis. Et effectivement à ce stade, ce que dit l'ONG, c'est qu'elle s'est débrouillée pour faire construire une sorte de jetée
00:39 au large sur la côte de la bande de Gaza et qu'il y a eu une inspection qui a été menée à l'arnaqa, donc au port, notamment en présence de fonctionnaires israéliens.
00:49 Donc voilà la situation. Maintenant, ils attendent les dernières autorisations, les derniers feux verts. Et ces derniers feux verts, est-ce qu'ils vont venir ou pas ?
00:54 Parce que si jamais ce bateau devait effectivement appareiller et arriver à Gaza, donc il y a une quinzaine d'heures de navigation à 370 km, 210 000 nautiques,
01:04 et bien ce serait l'un des, sinon je pense, le premier bateau à arriver à Gaza depuis le blocus complet de la zone par les Israéliens en 2007.
01:13 Donc ce serait une rupture politique énorme pour les Israéliens qui ont toujours tenu le territoire complètement sous blocus et autoriser un navire
01:21 voudrait dire que potentiellement, il sera amené à en autoriser d'autres. Donc on imagine que les tractations sont pour le moins complexes.
01:29 Si ces tractations aboutissent et que ce corridor maritime relie, je regarde, je finis avec la carte juste derrière vous, pourquoi ne pas aller jusqu'au port d'Ajdod ?
01:39 Par exemple, ce qui permettrait de gagner du temps et de ne pas attendre que les Américains la construisent, cette jetée.
01:44 C'est précisément la raison pour laquelle les Américains souhaitent construire une jetée de 600 mètres de long.
01:49 D'ailleurs, le premier navire qui doit participer à la construction de cette jetée est parti hier de Virginie aux États-Unis.
01:55 La raison, c'est tout simplement pour contourner les blocages israéliens, puisque les Américains disent aux Israéliens depuis des semaines maintenant
02:01 "écoutez, la situation se détériore, elle est catastrophique, les gens meurent littéralement de faim dans la bande de Gaza, et vous bloquez les accès terrestres.
02:08 On a besoin de faire passer des camions et des camions."
02:10 Les Israéliens disent "non, nous, on veut continuer à tout contrôler de ce qui rentre et sort de Gaza, et en plus il y a des manifestations par des Israéliens
02:16 qui veulent bloquer ces arrivées de nourriture dans la bande de Gaza et d'aide, parce qu'ils sont contre le fait qu'on aide les Gazaouis."
02:22 Donc voilà la situation sur le terrain.
02:24 Et donc les Américains disent "soit, si on ne peut pas travailler avec les Israéliens, eh bien on va y aller nous-mêmes."
02:29 Et donc il y en a pour 60 jours, c'est 1000 hommes, et c'est une opération d'une envergure énorme.
02:34 Voilà donc le bâtiment qui a quitté hier les États-Unis pour se rendre sur place.
02:38 Mais eux voient ça comme la seule solution.
02:40 C'est aussi très clairement un désaveu des autorités israéliennes,
02:44 et ça montre le niveau de brouille actuel entre l'administration Biden et l'administration Netanyahou,
02:49 notamment sur ce phénomène humanitaire, et sur la suite d'ailleurs des opérations à Gaza.
02:53 On voit la tension monter à mesure que ces démarches unilatérales des Américains pour apporter de l'aide,
02:58 il faut rappeler que ce sont aussi eux qui arment les Israéliens,
03:01 et donc pour amener de l'aide à l'intérieur de l'enclave, on va dire en dépit des blocages israéliens.
03:07 Merci beaucoup James, merci pour cette analyse et ces éléments de compréhension.